O dépression ! O résurrection ! (16/12/2005)

medium_possibilite_d_une_ile.jpgD'abord un bel objet : maquette superbe, papier légèrement jaunie, pages agréables à tourner, titre en violet - et cette extraordinaire photo, prise par l'auteur lui-même, qui représente une sorte de rectangle lumineux aux reflets vert et orange qui s'ouvre dans l'obscurité, comme si nous étions dans une grotte et qu'une sortie s'offrait à nous. Tout pour nous faire sentir que nous avons dans les mains à la fois un grand roman et un "bon bouquin". Le livre le plus attendu de l'année est indéniablement un volume magnifique.

Ensuite, la mise en scène du texte - un texte qui fait à la lettre son entrée, comme un personnage de théâtre. "Soyez les bienvenus dans la vie éternelle, mes amis." est sa première phrase. Puis, un remerciement à la journaliste Harriet Wolff qui est à l'origine de ce livre. Pour autant, nous sommes déjà en littérature. Est-elle une vraie journaliste ou un personnage ? Peu importe, la narration commence son travail de sape de tous nos repères : "Il n'y a ni jour, ni nuit ; la situation ne peut avoir de fin."

La seconde page tient en une ligne, d'ailleurs reprise en quatrième de couverture : "qui, parmi vous, mérite la vie éternelle ?" Diable ! Est-ce un prophète qui écrit ? Les suivantes s'allongent un peu plus, multipliant les espaces blancs, mêlant la poésie à la prose. Des chiffres aussi s'alignent. Des formules se répètent déjà : "craignez ma parole". Juste avant, une chatte a fait son apparition, « saccadée, pixellisée, mais étrangement réelle ». Apparemment, c’est ce qui est réel qui pose problème. « Etait-elle une vivante, une morte ou une intermédiaire ? Plutôt une intermédiaire, je crois ; mais c’est une chose dont il était exclu de parler. » Nous-mêmes lecteurs sommes englobés dans ce processus d’indiscernement. Sommes-nous vivants ? sommes-nous morts ? Peu importe, nous avons commencé à lire ce livre et nous le lâcherons pas. Un rythme s’est imposé. Un nouvel espace-temps est apparu. Ca pourrait paraître ridicule, c'est extrêmement troublant. Impression de flotter. Entre un rêve et une mise en abîme. L’auteur fait de l'expérimental lisible, ou comme il dirait, de l'underground moyen.

"245535, 43, 3. Quand je dis "je", je mens. Posons le "je" de la perception - neutre et limpide. Mettons-le en rapport avec le "je" de l'intermédiation - en tant que tel, mon corps m'appartient ; ou plus exactement, j'appartiens à mon corps. Qu'observons-nous ? Une absence de contact. Craignez ma parole."

Mais qui parle, nom de Dieu ? un homme ? un ange ? un cyborg ? En tous cas, quelqu'un qui a un corps mais un corps qui ne sent plus rien, qui ne contacte plus rien, qui par conséquent ne souffre plus, mais qui ne sait pas encore que l’absence de souffrance est encore une souffrance. C'est LE sujet du dernier roman de Michel Houellebecq : l’abolition de la souffrance humaine n’est pas garante du bonheur. Schopenhauer avait raison. L’ennui de ne pas subir l’existence nous tourmente autant, sinon plus, que les tourments de l’existence eux-même. Avec le clonage, nous sommes entrés dans le royaume de la douleur indolore. Il faudra déserter.

Notre siècle.

Avant d’en arriver là, il faut revenir à notre siècle comprendre ce qui s’est passé chez nous autres pour qu’on en vienne à souhaiter le clonage. Que Houellebecq choisisse un comique pour parler de la société est hautement significatif. L’époque est en effet à la dérision. Au ricanement. Au relativisme. Pour autant, nous n’avons que les mots de dignité et de tolérance à la bouche. Nous voulons à la fois la morale et la rigolade, les droits de l’homme et l’almanach Vermot. Et Daniel1 sera ce bouffon qui dispense un humour cynique, misanthrope, sexiste, raciste mais que les intellectuels de Télérama prennent pour de l’humanisme à l’envers. Sociologue hors pair, Houellebecq reprend sa méthode qui consiste à mélanger nos goûts et dégoûts. Son grand art est de stigmatiser des comportements qui ne sont que les résultats de nos « valeurs. » Après avoir montré depuis Extensionque le libéralisme économique allait de pair avec la liberté sexuelle, voilà qu’il montre que la modernité crée une nouvelle barbarie. Ainsi de notre respect pathologique des différences qui finit par porter atteinte à notre République chérie. Les femmes que l’on peut brimer sous couvert d’humour méditerranéen : "Il est vrai que l'arrivée des comiques beurs avait revalidé les dérapages machistes, et que je dérapais concrètement avec grâce". Les vieux que l’on peut laisser crever pendant la canicule. Dans notre époque d’âge de cristal, seuls les acquis sexuels l’emportent sur les besoins sociaux : « Et sur l’amour physique, je ne me faisais guère d’illusion. Jeunesse, beauté, force : les critères de l’amour physique sont exactement les mêmes que ceux du nazisme. »Nous sommes plus païens, plus eugéniques, plus hygiénistes que jamais. Hitler nous fait horreur, mais comme lui nous sommes végétariens et nous avons horreur de la culpabilité.

Le comique est de toutes façons, et depuis toujours, le collabo du pouvoir qui évite au monde « de faire des révolutions douloureuses ».A quoi bon vouloir changer le monde « puisque la racine de tout mal est biologique et indépendante d’aucune transformation sociale imaginable ? » A l’inverse d’un Molière dont le comique visait la réforme de l’individu, Daniel1 flatte les travers du public et alimente son nihilisme. On ne se corrige plus par le rire, on se complaît dans sa misère – en même temps qu’on commence à s’apercevoir que ce n’est peut-être pas la peine de la continuer. La fameuse phrase de Cioran, « les enfants que je n’ai pas eus, s’ils savaient le bonheur qu’ils me doivent »n’est plus une phrase d’humeur qui nous console de la rudesse de l’existence, mais bien un programme moral doublé d’un nouveau planning familial. Le refus de procréer n’est plus le fait de quelques esprits supérieurs ou de féministes hystériques mais celui d’un nombre d’hommes et de femmes de plus en plus important. « Pour la première fois des gens jeunes, éduqués, d’un bon niveau socio-économique, déclaraient publiquement ne pas vouloird’enfants, ne pas éprouver le désir de supporter les tracas et les charges associés à l’élevage d’une progéniture.»Ce qui compte désormais est moins l’être que le bien-être. Or, en supprimant la douleur de vivre et en assurant l’immortalité, le clonage apparaît comme la solution finale idéale de l’humanité. Comme le dira un slogan, le clonage, c’est « l’éternité, tranquillement. »Au fond, la voilà la seule vraie révolution. Non changer le système, mais changer les gènes.

Daniel1, qui se fit « des œufs à la tomate le jour du suicide de son fils », en est bien conscient et est l’un des premiers à intégrer la secte des Elohimites. L’immortalité, c’est la rupture avec l’espèce. « J’avais refusé la chaîne, brisé le cercle illimité de la reproduction des souffrances, et tel était peut-être le seul geste noble, le seul acte de rébellion authentique dont je puisse me prévaloir à l’issue d’une vie médiocre malgré son caractère artistique apparent. » C’est le temps de la grande trahison. De la seconde et définitive mort de Dieu.

« Des espions, des traîtres, dans l’histoire humaine, il y en avait déjà eu (pas tant que ça d’ailleurs, juste quelques-uns, à intervalles espacés, c’était plutôt remarquable dans l’ensemble de constater à quel point les hommes s’étaient comportés en braves bêtes, avec la bonne volonté du bœuf grimpant joyeusement dans le camion qui l’emmène à l’abattoir) ; mais j’étais sans doute le premier à vivre à une époque où les conditions technologiques pouvaient donner à ma trahison tout son impact. » Etre immortel dispense en plus de procréer. Si nous nous survivons nous-mêmes à nous-mêmes, inutile de se reproduire. Plus de gamin à aller chercher au tennis. Plus d’ado parasite qui restent chez vous jusqu’à trente ans. Plus de soucis, de conflit et de culpabilité Les enfants que je n’ai pas eus, s’ils savaient le bonheur que je leur dois.

Kant vs Schopenhauer.

La question qui se pose à ce moment de la lecture, et que l’on a déjà posée maintes fois à propos des autres livres de son auteur, est celle-ci : Daniel1 est-il Michel Houellebecq ? Et si oui, La Possibilité d’une île n’est-elle dans ce cas qu’un long sketch dégueulasse qui fait la promotion du clonage et de la secte raélienne ? Toute l’actualité récente de Houellebecq semble aller dans ce sens. A bien des égards, Daniel et Michel sont jumeaux. Mais un jumeau n’est pas pour autant un porte parole. Et ce n’est pas parce que l’on se met en scène que l’on se donne raison. En fait, il faut se rappeler ce que disait Milan Kundera sur les ruses du roman, à savoir que le grand roman est celui qui intègre les défauts de l’homme qui l’écrit et qui les fait réapparaître dans leur pure abjection. Je suis dans la vie un méchant avaricieux mais n’en ai cure, j’écris L’avare, et crée le personnage le plus odieux possible, le plus ridicule dont tout le monde va se moquer. Diable ! Etais-je vraiment si affreux ? Mon avarice réelle risque d’en prend un coup [1]. Pas de doute, écrire rend meilleur.

La grande vertu de Houellebecq romancier est de critiquer ce à quoi Houellebecq l’homme peut adhérer. Au fond, ce schopenhaurien est un kantien qui dans les tréfonds de son désespoir n’oublie jamais l’impératif catégorique. Qu’il se compare à Michael Haneke, l’inquiéteur du cinéma contemporain n’a rien d’étonnant. Chez le cinéaste comme chez l’écrivain, l’abject est toujours vu sous son angle le plus insoutenable – c’est-à-dire le plus moral, celui qui fait que le mal nous écœure. Tout le contraire d’un Larry Clark, l’auteur de Kids, véritable « commerçant du mal » qui prend parti pour les enfants contre leurs parents, fussent-ils irresponsables, drogués, et porteurs du sida, qui les incite à la fornication généralisée, qui bande de les voir se transmettre le virus. En opposition totale à cette « racaille nietzschéenne qui proliférait depuis trop longtemps dans le champ culturel », Houellebecq peut traîner ses guêtres dans un club échangiste ou dans une secte, il n’oublie jamais le point de vue moral [2]. Ainsi peut-il se décrire pleurant aux cérémonies élohimites sans nous faire pleurer avec lui – ce qui nous émeut n’est pas du tout la cérémonie elle-même mais la vulnérabilité désespérée de cet homme en manque d’amour qui trouve un palliatif à sa misère. Probité de l’écrivain qui contraste magnifiquement avec son personnage médiatique qu’on dit si manipulateur. Renard dans l’édition, chien battu dans l’ écriture – qui hurle à la plume. Il reste à jamais cet homme qui recherche le regard des femmes autant que leur chatte. Ce garçon qui veut qu’on l’embrasse.

Les clones du désir.

Qu’on se rappelle la fin des Particules. Les fameux corpuscules de Krause censés augmenter nos jouissances, pour l’instant « pauvrement disséminés à la surface du clitoris et du gland », mais que la science nous promettait de multiplier sur toute la surface du corps, « offrant ainsi, dans l’économie des plaisirs, des sensations érotiques nouvelles et presqu’inouïes. ». Le développement du clonage nous promettait un monde rêvé, mille fois plus érotique et plus moral que le nôtre. C’était d’ailleurs un clone qui signait le livre – faisant de ces Particules déjà un premier commentaire de notre humanité larvée. Avec la Possibilité d’une île, nous y sommes. Sauf qu’il a fallu renoncer à l’érotisme, vu qu’on ne pouvait avoir une chair vibrante non souffrante. Tant pis, le but était avant tout d’éradiquer la douleur, on s’est dit que se passer de la volupté était un sacrifice minime. Que valent de vagues orgasmes à côté de la béatitude éternelle ? Car ça y est ! enfin ! non content d’avoir tué la douleur, nous avons vaincu la mort ! Nous pouvons nous reproduire de clone en clone, et à partir de dix-huit ans s’il vous plaît (évitant ainsi tous les déboires de l’enfance et de l’adolescence), conserver notre personnalité et notre mémoire, user notre corps pendant cinquante ou soixante ans, et, dès les premiers signes de décrépitude, en reprendre un autre. Dès lors, inutile de se reproduire, donc, de faire l’amour, donc de se toucher. Désincarnés et immortels, nous pouvons contempler l’humanité en se félicitant de ne plus en être. « Regarde les petits êtres qui bougent dans le lointain ; regarde. Ce sont des hommes. » Des sauvages oui, sales, pouilleux, à peine plus intelligents que des singes, mais moins émouvants que des chiens. Comme la vie humaine est dégoûtante vue de près ! Des zombies ne pensant qu’à survivre, comme dans un film de Georges Roméro.

« Des êtres avancent au premier plan, longeant la crête des falaises comme le faisaient leurs ancêtres plusieurs siècles auparavant ; ils sont moins nombreux et plus sales. Ils s’acharnent, tentent de se regrouper, forment des meutes ou des hordes. Leur face antérieure est une surface de chair rouge, nue, à vif, attaqué par les vers. Ils tressaillent de douleur au moindre souffle du vent, qui charrie des graines et du sable. Parfois ils se jettent l’un sur l’autre, s’affrontent, se blessent par leurs coups ou leurs paroles. Progressivement ils se détachent du groupe, leur démarche se ralentit, ils tombent sur le dos. Elastique et blanc, leur dos résiste au contact du roc ; ils ressemblent alors à des tortues retournées. Des insectes et des oiseaux se posent sur la surface de la chair nue, offerte au ciel, la picotent et la dévorent ; les créatures souffrent encore un peu, puis s’immobilisent. »

Henri de Régnier avait raison : « vivre avilit ». C’est que la douleur physique est consubstantielle à l’existence des êtres humains, constitutive de leur organisation. La preuve que la nature est mal faite est qu’elle leur fait mal. Alors que nous les néo-humains avons dépassé celle-ci. A peine avons-nous l’idée de ce désir qui taraudait les humains.

« La peau fragile, glabre, mal irriguée des humains ressentait affreusement le vide des caresses. Une meilleure circulation des vaisseaux sanguins cutanés, une légère diminution de la sensibilité des fibres nerveuses de type L ont permis, dès les premières générations néohumaines, de diminuer les souffrances liées à l’absence de contact. Il reste que j’envisagerais difficilement de vivre une journée entière sans passer ma main dans le pelage de Fox, sans ressentir la chaleur de son petit corps aimant. »

Nous y voilà. Les besoins de l’espèce sont dissous, mais les désirs de l’individu, même désexualisé, sont encore là. « Pas plus que les humains nous ne sommes délivrés du statut d’individu, et de la sourde déréliction qui l’accompagne. » Du coup, ça déprime. L’impossibilité de s’unir est précisément ce qui va pousser certains d’entre nous à fuir ce monde. L’utopie d’une vie sans souffrance, sans péché, sans part maudite est un leurre. Si l’on peut avoir le beurre et l’argent du beurre, on ne peut avoir le cul de la crémière. Or, le cul de la crémière, c’est précisément ce que désirait Daniel1, et que Daniel25 commence à désirer lui aussi. Lire Spinoza (le philosophe des néo-humains !) comme le recommande la Sœur suprême, ne suffit pas. Pauvres néo-humains qui n’ont gardé comme sensation humaine que le mal de vivre. Ce qui ressuscite en eux, c’est la dépression !

« Ce phénomène [la pensée délivrée] ne s’était produit que dans des proportions insignifiantes, et c’est au contraire la tristesse, la mélancolie, l’apathie languide et finalement mortelle qui avaient submergé nos générations désincarnées. » Et Daniel25 d’en venir à envier son ancêtre, ses souffrances et ses convulsions. Sentir quelque chose. Redécouvrir les larmes (salées !). Le contact avec la vie. Et c’est cette fin sublime (et qui sans doute rachète les longueurs de la seconde partie) où le clone décide de partir, de parcourir le monde, voire de rencontrer des humains - et qui n’est pas sans rappeler les errances des anges de Wenders dans les Ailes du Désir de Wenders. Hélas, il ne pourra guère communiquer avec ces derniers dont la seule marque de civilisation reste les supplices atroces qu’ils se sont inventés en guise de repères sociaux. Décidément, la vie ne veut que la souffrance. Alors, il continue sa marche sur la côte espagnole, règle son pas sur le mouvement des vagues et tente d’incarner sa désincarnation. Elles sont extraordinaires, ces dernières pages, où semble commencer une sorte d’existence qui oscille entre la vie, la non-vie et la mort, l’humanité et la post-humanité. En lui, l’être et le non-être se mélangent. « J’étais, je n’étais plus. La vie était réelle. »

De l’inconvénient d’écrire un livre parfait.

Alors sans doute, la Possibilité d’une île est-il un livre trop long, parfois redondant et dans lequel on a du mal à se projeter comme dans les précédents. Contrairement aux Raphaël Tisserand, Bruno Djerzinski, et Michel Renaud, Daniel1 n’est pas notre frère. C’est un cynique professionnel qui depuis qu’il est devenu une star ne souffre plus tellement de l’existence et de ce fait ne provoque pas l’empathie. En même temps, l’on comprend que Houellebecq dise qu’il tient là son meilleur roman. Tous ses thèmes y sont largement développés. Le sujet lui-même a une ampleur qui le hausse au niveau du « grand roman contemporain ». A-t-il jamais mieux écrit ? Nous admirons particulièrement cette fluidité qui de la première à la dernière ligne emporte la lecture. Car le plaisir du texte est bien là, abondant et précis, informatif et poétique, incantatoire et naturaliste. Mais la jubilation ne suit pas l’admiration. La mayonnaise ne prend presque jamais – sauf dans l’épilogue. Il est à cet égard significatif que les scènes de cul, dans lesquelles Houellebecq était surdoué, soient presque toutes ratées [3]. Malgré ce qu’il dit de la bénédiction des chattes, Daniel1 n’aime plus tant que ça faire l’amour. Le succès l’a remplacé. Et en se sens, oui, c’est bien de Daniel Houellebecq dont nous parlons. Tant pis, nous attendrons son prochain roman qui sera peut-être, comme Plateforme, « raté » à ses yeux, mais bien plus réussi pour nous. Tel qu’il est, La possibilité d’une île nous fait penser à la sagesse un peu hautaine de certains chefs-d’œuvre de la maturité, comme le Jeu de perles et de verre de Hermann Hesse. Voilà donc ce beau livre, un peu froid, que l’on admire beaucoup, que l’on étudiera longtemps, auquel on se réfèrera souvent, mais qu’on n’est pas certain de relire.

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1- Le dessinateur Crumb avouait que c’est en exprimant son antisémitisme dans son œuvre qu’il avait compris la sienne et s’en était progressivement détaché.

2 - Ce faisant, Houellebecq est bien conscient de l’exotisme que représente aujourd’hui tout discours moral. Comme il le dit lui-même, « L’avantage de tenir un discours moral, c’est que ce type de propos a été soumis à une censure si forte, et depuis tant d’années, qu’il provoque un effet d’incongruité et attire aussitôt l’attention de l’interlocuteur ; l’inconvénient, c’est que celui-ci ne parvient jamais à vous prendre tout à fait au sérieux. » (La possibilité d’une île, Fayard, p 215)

3 - Exceptée sans doute celle de la « déflagration », p 333.

 

(Cet article est paru dans le Journal de la culture n°17)

23:55 Écrit par Pierre CORMARY | Lien permanent | Commentaires (44) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer