Mon Facebook 2010 (21/01/2011)
(Extraits de films, d'opéras, d'autres choses, causeries, débats, taquineries, euphories artistiques, interview, discours marital, farces, fétichismes...)
JANVIER - Mort d'Eric Rohmer
Pierre Cormary - ce soir, nuit sans Maud ni lune -http://www.youtube.com/watch?v=_t9begCwIB0
Pierre Cormary ne s'en lassera jamais et, vous comprendrez pourquoi, le remet une troisième fois sur son statut (à profiter absolument d'autant qu'il disparaît de Youtube régulièrement) : http://www.youtube.com/watch?v=dbcTmTdW7H0
Pierre Cormary : pas totalement réussi dans le jeu mais quand même très bien vu dans la posture - à partir de 2 mn - http://www.youtube.com/watch?v=9vnVh7qbaMk&feature=related (Amélie Nothomb par Louise Bourgoin)
Pierre Cormary est décidément fou d'Aurora Cornu, femme idéale, marraine érogène, magicienne du désir et de la manipulation érotique, déesse débonnairement dominatrice dont il se ferait, comme Brialy, le cobaye envoûté - sans conteste, la plus belle créature de son auteur - http://www.youtube.com/watch?v=96byYG2Ghe8&feature=re...
Pierre Cormary recommande l'autre très grand film de 2009 - http://www.youtube.com/watch?v=Z1_l2qUPt-Q
Pierre Cormary Que serions-nous sans François Miclo ? - http://www.causeur.fr/laurent-fabius-georges-freche,3676 (sur Frêche)
Pierre Cormary Où est l'Amicale Georges Frêche que j'envoie cinq cent euros tout de suite ? http://www.youtube.com/watch?v=t55CC7U82nc
Pierre Cormary - après Aurora Cornu, est décidément très épris de Lucy Russel - http://www.youtube.com/watch?v=ek7HpaI6DIw
Pierre Cormary : Janvier mortifère jusqu’au bout : après Lhasa, Mano Solo, Eric Rohmer, Super Nanny,
Salinger, aujourd'hui, le grand Pierre Vaneck, inoubliable "Marc" de
Art de Yasmina Reza - http://www.dailymotion.com/video/x66105_art-de-yasmina-re...i
Pierre Cormary
Pierre Cormary
Pierre Cormary a vu Pierre Soulages à Beaubourg, et a failli avoir un syndrome de Stendhal. C'est réellement énorme, éclatant, sublime. Un grand, un très grand artiste, qui sauve l'honneur de l'art contemporain, et qui rejoint Dante et Bosch. http://www.dailymotion.com/video/xbkxbp_presentation-de-l...
Pierre Cormary
Pierre Cormary ... vraiment compris ce qu'était la Poésie. (...) Le mieux est souvent l'ennemi du bien." Elisabeth Lepidi. Le reste est ici (pour amateur de bêtisier seulement) : http://www.amazon.fr/gp/cdp/member-reviews/A2ETHRZ98Y5SPH...
Pierre Cormary - "passons", comme disait un personnage d'Ally McBeal pour résoudre un problème. D'ailleurs, puisqu'on en parle : http://www.youtube.com/watch?v=pQN1COeI75E
MARS
Pierre Cormary IMMENSE !!!!!!!! (et merci à toi JR de nous l'avoir fait redécouvrir, ce génie qui n'aurait rien eu à envier à Philippe Muray, ils doivent bien rire là-haut tous les deux !) - http://www.youtube.com/watch?v=x8hs4GY4FaA
Et celle-ci : http://www.youtube.com/watch?v=KCrQfJq27-E
Pierre Cormary - GRANDIOSE !!!!! (et tellement plus intelligent que SOS racisme sans "s" !) http://www.youtube.com/watch?v=ejVrbqEUnec&feature=re...)
Pierre Cormary - mon monologue préféré pour mon personnage préféré pour mon ténor préféré - dans le Ring de Boulez-Chéreau - http://www.youtube.com/watch?v=N5mgAGI9R-o&feature=Pl...
Pierre Cormary - Choc total (au Champo en ce moment) - http://www.youtube.com/watch?v=dnmVzPcOzFM&NR=1
Pierre Cormary
Pierre Cormary présente la scène qui le fait pleurer à chaque fois qu'il la voit. Il y a là quelque chose d'incompréhensible dans cette grâce cinématographique. Lui y voit une sorte d'harmonie préétablie de la création, de création d'avant la chute, d' humanité réconciliée avec elle-même. Non, rien de plus beau dans ce genre n'a jamais été fait au cinéma - http://www.youtube.com/watch?v=lkqN9onMo0A (Van Gogh, hélas non disponible)
Pierre Cormary - courageuse et admirable Frigide Barjo - http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/?page=emission&id... (à partir de la 45 ème minute), et vive Benedetto !
AVRIL
Pierre Cormary été redépucelé, hier, par une brune aux yeux verts comme il n'aurait jamais osé en rêver. Ils ont dîné ensemble, se sont découvert des passions communes (le personnage de Kundry dans Parsifal, Sylvie et Bruno, le roman culte de Lewis Carroll hélas disparu de la circulation, les Gilardeaux numéro deux, l'excellence de la canne anglaise). Cela a fini chez elle, dans le neuvième, où elle lui a réappris l'amour. (1er avril)
Elise Nhouyvanisvong - Poisson d'avril?
Pierre Cormary - ... qui n'aura pas duré longtemps, scorpionne que tu es !
Faustin Soglo- Bonjour M. Cormary !!
Moi, j'y ai cru — c'est mon côté sentimental !!
Bien à vous,
SF
Pascal Zamor -Idem. Du coup "je n'aime pas"
Geneviève Charles - Inconsolable !...
Guillaume Orignac - On y a tous cru. Donc c'est crédible. Donc c'est réel. Donc c'est arrivé. Donc c'est vrai. Quand est-ce que vous vous revoyez ?
Elise Nhouyvanisvong - Moi, c'est mon côté désabusé qui m'as mis la puce à l'oreille...
Raphaël Juldé - Même moi, j'y ai cru. Mais c'est bien parce qu'il ne me semble absolument plus anormal que tout le monde vive ce genre de trucs sauf moi... Et puis c'était joliment amené. Bon, allez, j'y crois encore.
Pierre Cormary - Vous allez faire par m'y faire croire aussi.... ou me donner envie de m'excuser. Pardon mes amis, je ne voulais pas vous faire du mal en m'en faisant !
Maria Krupskaïa - Tout est crédible car vrai. Sauf, l'arrondissement. Car, s'il s'agit bien de la jolie personne des mes amies à laquelle vous faites référence, j'avais le souvenir qu'elle réside plus exactement dans le huitième. Mais bon, le poisson est donc caché entre le huit et le neuf.
Sylvie Mahenc - Un rêve prémonitoire sans doute .....
Jean-Rémi Girard - Sois honnête, Elise : ton âme damnée du signe de la Vierge t'a un peu aidé à exprimer toute ta méchanceté de scorpionne :p
Sinon, Sylvie et Bruno n'a pas disparu de la circulation : il est dans l'intégrale de Carroll collection "Bouquins" (qu'il faut absolument que je m'achète...)
Raphaël Juldé - Et dans la Pléiade (que je me suis offerte...).
Anne Allers - J'y ai cru et j'étais jalouse!
Pascal Labeuche - Oh merde, moi aussi j'y ai cru...
Stéphanie Joly - J'y ai cru... je me suis dit qu'on allait enfin tous être casés et bien dans notre peau. Bon. La prochaine fois fais en sorte que ce soit vrai ! :)
Pierre Cormary est très content de Dieu et de lui ce soir.
Pierre Cormary a évidemment signé - http://www.appelaverite.fr/
Pierre Cormary vous recommande ce superbe texte de Raphaël Juldé, petit chef-d'oeuvre de drôlerie, de finesse et de subversion retenue à propos d'une tentation pascale - http://raphaeljulde.blogspot.com/2010/04/les-paques-dun-m...
Pierre Cormary regarde la finale de Top Chef. Quelle émission, nom de Dieu ! Ca, c'est de la téléréalité de qualité, comme on ne dit pas !
GO - Il y a deux écoles de téléréalité : l'école TF1 où tu glandes, tu montres tes fesses et tu fais des chicaneries, et l'école M6 où tu bosses, tu te ramasses, tu te relèves et tu t'améliores. Donc TF1, c'est post soixante-huitard, et M6 c'est Troisième République.
PL - J'ai beaucoup aimé cette émission. Mais est-ce vraiment de la télé-réalité ? C'est un concours filmé, ce qui se passe entre les épreuves n'est pas montré, n'est pas filmé.
N'empêche que Pierre méritait largement de gagner.
PC - Oui, sans aucun doute - un professionnel hors pair, ce Pierre Augé, doublé d'une personne à l'humanité exceptionnelle (évidemment, de ce que l'on en voit à la télé, mais c'est aussi le plaisir de ces émissions de se laisser aller à ses intuitions psychosociales). Quoique Romain était un très sympathique challenger, et qu'on est content pour lui. Le pire, c'était Benjamin Kalita, connard de service, jaloux, mesquin, pauvre type. Alexandre était le plus vivant, le plus rigolo.
En fait, c'est le public, je veux dire les cent invités du palace, qui l'ont emporté contre l'avis des cinq professionnels, et qui confirme, comme toujours, la différence des avis entre sacré et profane. Evidemment qu'on n'a pas tout vu, mais ça, c'est le jeu du jeu.
Je me demande s'ils pourront en faire un second numéro.
Pierre Cormary
Pierre Cormary
Pierre Cormary a vu Domaine de Patric Chiha, avec Béatrice Dalle, une histoire "éphébophile" entre Ma mère de Bataille et La montagne magique de Thomas Mann. Un film plus attachant que convaincant, timide à force de pudeur, très contemporain dans son mode (l'errance, le manque, les trous de conscience, la confusion des sentiments, athée, quoi ?), mais qui a une vaie présence - http://www.youtube.com/watch?v=eKmUEeCwoY4
Pierre Cormary
Pierre Cormary, comme il se doit, adore La comtesse, de et avec Julie Delpy qu'il n'avait pas cru si séduisante jusque là - http://www.youtube.com/watch?v=YekSTiTVTyY
Pierre Cormary
Pierre Cormary
Pierre Cormary http://www.youtube.com/watch?v=QyGGgyg_7Cs
Pierre Cormary a vu un chef-d'oeuvre qu'on ne voit qu'une fois de peur de revoir un navet - http://www.excessif.com/cinema/videos/enter-the-void-le-g...
Amandine D. - Au delà du problème des sources, ça me gêne ces journalistes qui se déguisent, Florence Aubenas en travailleuse sociale compris.
Pierre Cormary - Problème très intéressant et insoluble. "L'époque" veut la transparence à tout prix, elle l'a de plus en plus, quitte à faire fi des déontologies les plus élémentaires - ou faire une autre déontologie, diraient les progressistes. Oui, un peu bas de dénoncer un pédophile après l'avoir fréquenté des semaines et bu des coups avec lui. En même temps, le laisser filer aller enfiler des gamins ? Je crois que l'époque a tranché. Etre bas et moral. Etre malhonnête dans l'honnêteté. Digne dans l'iniquité. Outrepasser le droit. Ce qu'un jour Arno Klarsfeld rétorquait à Jean-Marc Varaut, l'avocat de Papon, qui lui reprochait de se foutre du droit : "je préfère la vérité et la morale à votre droit". On en est là, et à mon avis, ce n'est qu'un début. En fait, l'abolition entre le public et le privé, le légal et le moral, le législatif et l'exécutif. A creuser en tous cas.
Pierre Cormary - c'est décidé ! Je ne prendrais plus aucune décision de ma vie ! (11 avril)
Pierre Cormary s'est aperçu, comme quelques autres anti-modernes, qu'il préférait Freud à Michel Onfray - http://www.surlering.com/article/article.php/article/michel-onfray-le-retour-du-defoule
Pierre Cormary Au fond, la pédophilie, ça sert surtout à discréditer. D'abord on dit que c'est un effet du célibat (tendance gaucho-anticléricale), ensuite on argue que c'en est un de l'homosexualité (tendance droito-cléricale). Tout comme le nazisme dont Onfray and co argueront qu'il est produit du christianisme et du nationalisme et dont Muray and co (dont bibi) rétorqueront qu'il est produit des Lumières et du socialisme.
Pierre Cormary - Le problème avec toi, disais-je l'autre jour à un collègue, c'est que tu n'es pas attiré par ce qui te répugne. (18 avril)
Pierre Cormary aime les scorpions surtout quand ce sont des scorpionnes. Ce signe qu'on dit tragique est aussi celui de la vie et du salut, du phoenix plutôt que du serpent.
Pierre Cormary "A Dieu vat !", se dit-il ce matin en s'apercevant qu'il n'a plus de biscuits pour son thé.
Pierre Cormary - commencer sa journée avec Jean-Marc Sylvestre, putain !
Pierre Cormary Tous ces gens qui ne sont pas derrière leur Facebook et qui se font chier à vivre la vraie vie....
Fabrice Luchini lit Philippe Muray, à l’Atelier, 17 h 30. La fille à côté de moi qui ressemble à AB en plus grande, avec qui j’échange deux mots avant que le spectacle commence, et sur laquelle je fantasmerais pendant tout le temps de celui-ci. Femme idéale, muse, accoucheuse, alliée, amante de rêve, débloqueuse, alliée, sœur. Hélas ! A peine le spectacle terminé, elle fuira comme si elle avait senti que j’allais encore l’aborder à la fin.
Anniversaire de Lamalie au Saint André avec Léthée, JR, Julien, Solenn et Gaëlle
Pierre Cormary regarde Caroline Fourest, foudroyante de courtoisie, de calme, et de précision face à deux Eric complètement dépassés par leur petite vanité, noyés dans leur procès d'intention à deux balles, incapables de débattre sérieusement avec elle, et de voir, s'ils l'avaient fait, qu'ils auraient pu être d'accord tous les trois sur l'essentiel. C'est Tarik Ramadan qui doit bien rire.
Chez AE - mais bien sûr Zemmour, la religion chrétienne est féminine ! Mais comment peut-on dire autant de conneries avec tant de convictions ?
Pierre Cormary - En fait, il n'a pas tort, sauf qu'il s'est très mal défendu et qu'il a perdu rapidement pied à défendre son bas-ventre, comme d'ailleurs son voisin.
Que le christianisme ait une dimension féminine est attestée d'une part, par la compagnie de femmes autour de Jésus qui, entre autres, prend parti pour la femme adultère contre les hommes lapideurs, et surtout se révèle "ressuscité" d'abord à elles, d'autre part, par le culte marial qui donne à la femme sa première autonomie véritable en faisant de la mère un être sacré (vous allez me dire "qu'une mère", oui, en effet, mais à l'époque, c'est considérable), sans compter que l'on va alors alors prier plus facilement aux pieds de la Vierge qu'aux pieds du Père (donc pouvoir symbolique incontestable de la mère), enfin, qui développe une culture monastique chez les femmes. Là aussi, vous allez dire "oui, en tant que bonnes soeurs", sauf que là aussi, c'est unique par rapport aux deux autres monothéismes de faire des femmes des "sauveuses" et des "intermédiaires". Bref, la femme a dans le christianisme un rôle salvateur, sociale, et sacré qu'elle n'a pas dans les autres religions. Il n'y a pas de Mère Thérésa ou de Soeur Emmanuelle en terre d'Allah ou de Moïse.
Par ailleurs, il est tout à fait vrai que les femmes furent jusqu'au XX ème siècle le soutien officiel de l'Eglise et c'est la raison pour laquelle elles n'ont obtenu le droit de vote que si tard - les républicains, et les femmes progressistes (dont George Sand) ne voulant surtout pas que les partis de l'ordre et de la tradition, pour lesquels auraient voté les femmes, reprenne du poil de la bête
2 - Enfin, si l'on est un peu curieux de théologie, il faut bien avouer que la virginité mariale, qui fait tellement rigoler les imbéciles, marque symboliquement la possibilité pour une femme d'engendrer sans homme (le pauvre Joseph !), ce que la science arrivera peut-être un jour à faire par le biais de la parthénogenèse. La sainte famille chrétienne, c'est le Fils, la Mère, et le père avec un petit "p" et qui du reste est rapidement évacué de l'histoire. On est donc loin du patriarcat théologique des juifs et des musulmans, ces derniers trouvant d'ailleurs cette histoire de Béthléem absolument risible.
Bref, l'idée ultra-féministe, que la femme peut se passer de l'homme pour exister et pour engendrer est contenue dans la virginité mariale (qui, je le dis en passant, n'est pas l'Immaculée Conception qui signifie, elle, que Marie a été conçue elle-même sans péché, mais qui là aussi représente symboliquement un privilège féminin insensé, impensable pour les autres.
JUIN
Pierre Cormary - bébé ne baisera plus maman - http://www.youtube.com/watch?v=5_5sQyHnbY4
Pierre Cormary - Quand la mayonnaise prend, ça donne son meilleur film depuis dix ans, voire l'un des trois plus grands de sa filmographie - http://www.youtube.com/watch?v=SS09nVRBimo
Pierre Cormary - parfois pleurer est un bonheur, n'est-ce pas
Laura Tournelle ? - http://www.youtube.com/watch?v=zCV_kTjuguQ&feature=Pl...I
JUILLET
Pierre Cormary - bien commencer sa journée - http://www.youtube.com/watch?v=a63xf6813hM&feature=re...
Pierre Cormary réfléchit sur la méchanceté à partir d’un article vachard de Sabine Cessou sur Amélie Nothomb (juillet 10)
Je me suis souvent demandé quel pouvait être un concept de la méchanceté. C'est quoi être méchant ? Dire des choses méchantes ? Dire du mal, mais encore ? Cet article de Sabine Cessou me donne un début de réponse.
Dire des choses méchantes, c'est dire à quelqu'un des vérités que lui-même reconnaît, que lui-même affirme autour de lui, mais que la personne "méchante" reprend à son compte et les lui ressort de manière brute - comme si le premier ne les avait jamais dites. Une manière extrêmement perverse de ne pas écouter le "je" qui parle et de lui asséner violemment ce qu'il disait de lui. Ainsi, la journaliste accuse Amélie Nothomb d'identifier sa peine de livre en livre, de se shooter au champagne, de se shooter à ses lecteurs, bref, de ce qu'Amélie Nothomb dit faire elle-même depuis des années, et qui fait même la matière de ses livres ! Oui, elle se shoote aux lecteurs - c'est même le sujet d' Une forme de vie. Oui, elle se shoote au champagne (dans ses livres comme dans la vie). Oui, elle révèle, de livre en livre, toute une série de blessures, et notamment une, qui font froid dans le dos.
Ce que fait alors cette journaliste me semble particulièrement ignoble : relever les phrases de Biographie de la faim qui évoquent le viol de ses douze ans par quatre indiens sur une plage du Bangladesh, et les lui ressortir comme ça, hors contexte, hors analyse littéraire, presque comme un reproche. A l'auteure à qui il a fallu au moins vingt cinq ans et treize livres pour parler de ce qui l'a meurtri à vie, la journaliste lui relance cette meurtrissure à la gueule, accusant au passage sa de l'avoir laissée se faire violer presque devant ses yeux, "insouciante", puis de l'avoir ignoré façon Festen.
Retourner les aveux contre quelqu'un, lui dénier son mal ou pire lui reprocher d'en souffrir, stigmatiser la façon qu'on a de s'en défendre ("votre second degré qui vous sert de blindé"), exiger la transparence absolue sur une blessure originelle ("tu t'es fait violer, paraît-il ? Où ça ? Comment ? Par qui ? Des noms ? Et tes parents, ils se branlaient pendant ce temps ??? Avoue tout en détail, salope !"), c'est là bien digne de la nouvelle anthropologie moderne qui refuse le secret et son dévoilement singulier ("soit vous dites votre secret à la télé, soit vous fermez votre gueule !"), hait de toutes ses forces la singularité ("Proust, c’est chiant") mais adore la particularité (Proust est avant tout un gay dont on doit défendre les droits"), a une propension quasi violeuse à parler de la peine des gens à leur place et souvent contre eux ("Marie Trintignant, c'est la preuve que tous les hommes sont potentiellement des tueurs et les femmes des victimes"), refuse absolument la blessure originelle qui ramènerait trop à la Chute et au Péché ("et puis l'épilepsie, ça se soigne mon cher Dostoïevski, alors, au lieu de nous pourrir la vie avec vos Karamazov et votre putain de vision chrétienne, allez donc voir un bon médecin, hein ?"), bref, ne supporte que l'individu échappe au contrôle, que l'individu ose être un individu. Telle est, pense et agit cette Sabine Cessou, hyène puante s'il en est.
A YY
Votre point de vue du fort qui n'est pas lâche car être fort, c'est supposer les autres faibles me semble être celui de Ribery ou d'Anelka face aux autres joueurs de l'équipe de France ("tu vas faire la grève avec nous le breton, ou on te défonce ta gueule ?"), ou du chef de meute, ou du grand qui tabasse les petits à la récré, ou de BHL qui refuse de faire éditer tel auteur jugé dangereux.
Quant à la critique qui nous occupe, ma foi, je ne vois pas très bien quelle exégèse tirer de quelqu'un qui titre "vache qui écrit", sinon écrire "hyène puante" à son endroit, l'insulte attirant l'insulte et le mépris le mépris. Et puis, qu'est-ce que cette critique qui attend toujours des gens autre que ce qu'ils peuvent donner ? Quand je découvre un livre ou un film, je n'attends pas autre chose que ce que l'on me propose, et je juge en fonction de ce que je connais de l'auteur, de ce dont je le sais capable ou pas. Attendre d'Amélie Nothomb qu'elle écrive Crime et châtiment, ou que Françoise Sagan, à l'époque, écrive Tendre est la nuit, ou que Colette écrive Le temps retrouvé, ou que la Comtesse de Ségur écrive Justine, au lieu de leurs petits romans journaliers, mondains et enfantins, c'est ne pas comprendre Amélie Nothomb, Françoise Sagan et la comtesse de Ségur, et du reste ne pas savoir lire - et je finis par me demander si le critique "exigeant" le sait. Car le critique exigeant a tellement Dante, Dostoïevski ou Proust dans la tête qu'il va se mettre bien souvent à blâmer ceux qui ne sont pas à ce niveau, perdant d'ailleurs tout contact avec la réalité, et oubliant qu'en art, chacun est à sa place, et qu'il y a différents cercles au paradis comme en enfer. Alors, ça ne veut pas dire que tout ce qui sort de la plume d'Amélie est toujours de l'or (et cela même si je pense, moi, que chacun de ses livres, même les plus bâclées, comportent une ou deux pépites), cela veut qu'il faut la lire en fonction de ce que l'on connaît d'elle - et là dessus, on est tout à fait en droit de l'aimer ou pas. Mais faire le difficile, c'est ne pas savoir lire, pire, c'est dégrader la parole proposée. Comme le disait ce grand écrivain qu'est Pierre Michon, le « lecteur difficile », c'est ce fâcheux intraitable « qui défait toute parole en feignant de la surplomber, qui réfute l’œuvre en portant captieusement sa bouche et son esprit au-dessus de la bouche et de l’esprit qui peinent à l’œuvre ». Le lecteur difficile, exigeant, intraitable, en bref, c'est le connard.
Pierre Cormary
Pierre Cormary
Pierre Cormary Y a pas à dire, c'est quand même bien chiadé, et je crois que je vais me faire l'ensemble - http://www.youtube.com/watch?v=LfuMhXcLa-Q
SEPTEMBRE
Pierre Cormary aurait tort de se plaindre de sa rentrée - http://www.youtube.com/watch?v=y3WcP0oWh8o
Pierre Cormary comme son père qui aura toujours raison (je parle de Guitry), est très indulgent avec ses amis inférieurs - http://www.youtube.com/watch?v=IbgnOi7YgFg&feature=pl...#! et remercie Maria K. de tout coeur.
Pierre Cormary
Amandine Durand LachenalMariage Amandine et Nicolas Discours de Pierre Cormary
OCTOBRE
Pierre Cormary
Pierre Cormary
Pierre Cormary "Je dois être athée avec la partie de moi-même qui n'est pas faite pour Dieu." (Simone Weil) (celle-là, je l'adore)
Pierre Cormary "Il n'y a pas à choisir entre les opinions : il faut les accueillir toutes, mais les composer verticalement et les loger à des niveaux convenables. Ainsi, hasard, destin, providence." (SW)
Pierre Cormary "Ce n'est pas parce que Dieu nous aime que nous devons l'aimer. C'est parce que Dieu nous aime que nous devons nous aimer." (SW)
Pierre Cormary - "On pourrait vouloir n'importe quel degré d'ascétisme ou d'héroïsme, mais non pas la croix qui est souffrance pénale (...) La souffrance la plus purement amère, la souffrance pénale, comme garantie d'authenticité." (SW)
La souffrance pénale, c'est à dire la souffrance de la punition, celle qui vous est infligée de l'extérieur, sans vous demander votre avis, et qui, surtout, surtout, est considérée comme un bien moral et socia...l - autrement dit un mal qui sert les autres, un mal qui vous discrédite tout en créditant ceux qui vous le font, un mal légitime, donc, ou défini comme tel, que vous ne pouvez même pas trouver moralement injuste puisque c'est la morale et le droit qui vous l'infligent, un mal dont même le bourreau sera récompensé.... Un mal qui ne se veut même pas tragique, c'est cela le pire. Enfin, vous, vous dites que c'est tragique pour vous, mais les autres disent que c'est moral, normal, légitime, mérité. Impossible de faire le héros dans une exécution publique. Impossible d'échapper à celle-ci : condamné à mort, Laval avait tenté de se suicider, on lui a fait un lavage d'estomac, on lu- i a donné des calmants et des vitamines pour qu'il soit en forme pour son exécution, autrement dit "ce n'est pas toi qui te feras mal, c'est nous." La souffrance pénale comme ce qui contrarie la volonté la plus profonde.....
Disons qu'il a fallu que le Christ souffre précisément cette peine-là qui n'est pas une souffrance comme une autre.... Pour le dire clairement, il y a une très grande différence entre être crucifié, disons par des sadiques ou des bandits, que par des bourreaux payés par l'état et à cause de l'état. La souffrance pénale est une souffrance physique et morale. Aucun échappatoire héroïco-ascétique.
Pierre Cormary - "On s'étonne que le malheur n'ennoblisse pas. Quand on pense à un malheureux, on pense à son malheur. Mais le malheureux ne pense pas à son malheur : il a l'âme emplie de n'importe quel infime allègement qu'il puisse convoiter." (SW) - Le seul mot valable de la psychologie ?
Pierre Cormary - "Accepter le mal qu'on nous fait comme remède à celui que nous avons fait. Ce n'est pas la souffrance qu'on s'impose à soi-même, mais celle qu'on subit du dehors qui est le vrai remède. Et même il faut qu'elle soit injuste. Quand on a péché par injustice, il ne suffit pas de souffrir justement, il faut souffrir l'injustice." (SW)
C'est vrai que c'est une sentence assez rude de la mère Simone, mais je crois que ce qu'elle veut dire est que lorsqu'une injustice nous touche, il faut, tout en s'en défendant, peut-être penser qu'on l'a mérité, car nous aussi, après tout,... il nous est arrivé d'avoir été injustes. Vieille idée théologique de l'équilibre et et des rétributions qui veut que je souffrirais un jour le mal que j'ai fait - ou comme le disait le Christ-roi, "qui a vécu par l'épée périra par l'épée". Par exemple, Dresde que les Alliés ont certainement injustement bombardé pendant la guerre, ou toute la période d'Allemagne année zéro où les gens crevaient de faim, et où les enfants se suicidaient.... Prix à payer après le nazisme, etc, etc. Au fond, très peu, dans l'Histoire ou dans la vie privée, échappe à cette règle qui est finalement d'une extrême sagesse, à savoir que sur le méchant, la méchanceté retombe toujours...
On ne parlait pas des victimes (décidément, c'est vous qui ne savez pas lire, mais ça, je m'en doutais un peu) qui en effet vivent toute leur vie avec leur douleur, on parlait des bourreaux - et l'on peut constater, contrairement à une pens...ée adolescente qui veut que le méchant s'en sorte à tous les coups, que la plupart des gens payent pour ce qu'ils ont fait. Regardez les maffieux, les malfrats, ou même les salauds privés, après une période de triomphe, ils finissent toujours par subir au quintuple ce qu'ils ont fait (le très chrétien cinéma de Scorsese, par exemple...)
Pierre Cormary - "On n'a l'expérience du bien qu'en l'accomplissant. On n'a l'expérience du mal qu'en s'interdisant de l'accomplir, ou, si on l'a accompli, qu'en s'en repentant. Quand on accomplit le mal, on ne le connaît pas, parce que le mal fuit la lumière." (SW)
Pierre Cormary - Encore sur cette question du mal : "La sensibilité de l'innocent qui souffre est comme du crime sensible. L'innocent qui souffre sait la vérité son bourreau, le bourreau ne la sait pas (...) Ce qui dans le criminel n'est pas sensible, c'est le crime. Ce qui dans l'innocent n'est pas sensible, c'est l'innocence. C'est l'innocent qui peut sentir l'enfer." (SW)
Sylvie M : "L'une des inversions malignes les plus classiques et les plus meurtrières a donné naissance à l'idée de pureté. La pureté est l'inversion maligne de l'innocence. L'innocence est amour de l'être, acceptation souriante des ...nourritures célestes et terrestres, ignorance de l'alternative infernale pureté-impureté. De cette sainteté spontanée et comme native, Satan a fait une singerie qui lui ressemble et qui est tout l'inverse : la pureté. La pureté est horreur de la vie, haine de l'homme, passion morbide du néant. Un corps chimiquement pur a subi un traitement barbare pour parvenir à cet état absolument contre nature. L'homme chevauché par le démon de la pureté sème la ruine et la mort autour de lui. Purification religieuse, épuration politique, sauvegarde de la pureté de la race, nombreuses sont les variations sur ce thème atroce, mais toutes débouchent avec monotonie sur des crimes sans nombre dont l'instrument privilégié est le feu, symbole de pureté et symbole de l'enfer." Michel Tournier, Le Roi des aulnes, éd. Gallimard, 1970, p. 85
Pierre Cormary
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20:24 Écrit par Pierre CORMARY | Lien permanent | Commentaires (3) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
Commentaires
Ouahhh ! C'est trés beau, Pierre !!
Écrit par : Gabriel Cloutier | 21/01/2011
Dommage qu'on ne puisse pas remettre "J'aime", mais on s'en remettra !
Écrit par : Gabriel Cloutier | 21/01/2011
Toujours agréablement surpris de découvrir votre sélection mélangeant le pire comme le meilleur, le sublime comme le pathétique, Luchini et Vendetta...
Au fait, ceux qui préfèrent l'Art à la Vie, devraient préférer la Vie à Facebook ce simulacre d'intersubjectivité social
Écrit par : Sylvain Métafiot | 23/01/2011