Juan Asensio, le hors-littéraire (07/02/2013)
Juan Asensio, agitateur culturel depuis 2004
"Qui qualifies-tu de mauvais ? — Celui qui veut toujours faire honte."
Nietzsche, Le Gai savoir.
Face à ce Keyzer Soze d'opérette qu'est fondamentalement Juan Asensio (et qu'il ne vienne pas hurler qu'on "l'insulte", c'est, avec Judas et Monsieur Ouine, son personnage préféré, son modèle absolu et qu'il a, je suppose, en poster dans sa chambre) et avec qui il est impossible de se battre à la loyale tant il est vrai qu'il possède, à l'instar de son super héros, une réelle dextérité à inventer raisons et causalités au fur et à mesure que que vous lui présentez les vôtres, et comme il en a toujours deux cent ou trois cent en réserve contre vous et que vous n'en avez que deux ou trois, même si les siennes sont purement fantasmatiques et les vôtres véritables, vous voilà bientôt aveuglé par des milliers de fausses pailles qui pleuvent sur vous, vous mettant hors d'état de repérer la trois douzaine de poutres qu'il a dans son oeil de cyclope, Ygor Yanka a pris, en décidant de fermer ses commentaires, tout de même cinquante deux, une sage décision.
C'est que la force réelle d'Asensio réside non pas tant à prouver des choses malheureuses vous concernant qu'à faire semblant de les prouver. Vous faire honte à tous prix. C'est l'objet de ce post qui était prévu pour être mis en commentaire chez Yanka - et qui à l'origine s'intitulait "paille et poutre" (parce que "Une Hydre de Lerne en ligne" était par trop pénalement insultant et l'on connaît ma trouille légendaire concernant les menaces juridiques...). Lâche et pleutre, je fais avec les moyens du bord.
Rappelons d'abord que ni Yanka ni maintenant moi n'aurions commis ces deux nouveaux posts si l'homme sur lequel il ne faut jamais rien prononcer au risque qu'il ne prononce tous vos noms, prénoms, signe du zodiaque, adresse, numéro de téléphone, qu'il ne contacte votre ex et votre grand-tante, avant de vous appeler au boulot, ou pire, ne menace d'appeler votre employeur pour dénoncer qu'il y a un nazi pédophile amateur de R'n'B dans son équipe, n'avait récidivé en nous mettant en cause dans une note improbable, elle-même faisant suite à un post sur un livre de Jean Améry consacré à la torture dans le nazisme - sujet éminement lourd et grave et qui, à mon humble avis, aurait pu objectivement se passer de nous. C'est comme si en pleine exégèse historico-tamuldique il écrivait des choses comme :"Et c'est dans cette confrontation avec l'innommable que Primo Lévi décida un jour, contrairement à ses enfoirés de Yanka et de Cormary....", ou encore : "Lorsqu'Abraham leva les yeux vers l'ange, un ange que ne verra à coup sûr jamais Ygor Yanka qui, comme chacun sait, habite Muno, une petite ville de Bruxelles, au numéro 13 de la rue de la Crapulade.....", et même : "dans sa douleur déchirante, Job, tellement éloigné d'un Pierre Cormary, gardien de musée au musée d'Orsay, ouverture de 09 h à 18 h, et qui, un de ses collègues me l'a dit, fréquente tous les jours entre 13 h et 13 h 10 le bar d'en face où il boit son café en se foutant impunément de ma gueule, contrairement à cet infect purulent, Job, disais-je..."
Mais peut-être Juan Asensio n'a-t-il commis ce texte rien que pour nous épingler - nous qui lui avions mis tout de même la dernière fois un bon deux zéro qui a dû au moins lui gâcher toutes les fêtes, et même mettre à mal sa soirée de Chandeleur, le pauvre chéri. Insérer pour autant ses petits règlements de comptes, en pleine "réflexion" sur la Shoah, n'était pas forcément le meilleur service à rendre à des textes déjà suffisamment pédants et illisibles et qui n'avaient vraiment pas besoin de ça. Dans tous les cas, nous répondrons désormais coups pour coup.
Ygor consacra donc son apothéose au bouc [TEXTE SUPPRIME DEPUIS POUR DES RAISONS QU'ON IMAGINE] Et comme il se devait, ce dernier fit bien bientôt son apparition dans les commentaires avec sa hargne habituelle. Reconnaissons qu'il avait été laminé de part en part par ce portrait d'orfèvre, et gravement pris à partie, mais après tout, et comme toujours, il l'avait bien cherché. C'est l'une des particularités d'Asensio que de tomber systématiquement des nues quand on ose répondre à ses attaques et le chahuter un moment. Il ne supporte pas. Il ne comprend pas. "Mais pourquoi ne me fiche-t-on jamais la paix ?", "mais pourquoi me traîne-t-on au tribunal - et trois fois de suite, encore ?", "mais pourquoi la meute m'en veut-elle à ce point ?". En fait, il ne comprend pas que fondamentalement, la meute, c'est lui. Son langage solitaire est un langage de meute. Il est seul mais il parle en nombre. Il est nombre à lui tout seul - très curieux. Les Ecritures disent pas mal de choses là-dessus (Matthieu, XII - 45)
Bref, s'ensuivirent des échanges d'une rare violence, avec menace juridiques de part et d'autre - et pour qu'un beatnick anar comme Ygor Yanka en vienne en appeler à la loi, il faut qu'on lui court sérieusement sur le haricot. Il est vrai que la risible Armada ne lui laissait pas le choix. Bien lui en prit de consulter un ami avocat qui lui confirma (avis à ceux qui se sentent menacés par Asensio ou consorts) qu'on ne porte pas plainte contre un texte qui vous déplait comme ça (sauf en cas de diffamation patente avec photo-montages infâmants, détournement fascisant de textes, tentative objective de deshonorer votre personne et votre réputation, passage à tabac virtuel - ce qui m'était arrivé il y a deux ans et m'avait amené à déposer une plainte véritable contre X, celle-ci ayant, avant même d'arriver à terme, calmé dans l'instant le petit troll de l'ENS qui me persécutait). Pour le reste, comme l'explique Yanka lui-même :
"S'agissant d'un délit de presse, ou supposé délit, je n'ai pas à répondre aux injonctions d'un particulier. S'il se plaint de quelque chose, la voie légale suppose qu'il passe par un homme de loi qui me mette en demeure de supprimer les passages, phrases ou termes litigieux, pour telle raison, avec rappel des articles de loi enfreints, assorti d'un délai, au terme de quoi un juge peut-être saisi si je n'ai pas obtempéré. C'est alors que la pièce tomba : son avocat coûte la peau du cul à Asensio."
Juan Asensio apprenant les honoraires qu'il doit à son conseil pour avoir lu les cinq premières lignes du texte de Yanka.
Le paradoxe le plus insigne qui apparaît au cours de ces cinquante deux commentaires est que plus Juan Asensio éreinte son adversaire, moins il est littéraire. Plus il enfonce, moins son style convainc. C'est que sa force ne réside pas tant dans la polémique que dans l'intimidation, la menace personnelle, le "dossier". Juan Asensio est un homme de dossiers - et l'homme a des dossiers sur nous tous, on s'en rend compte tout de suite au moindre contact avec lui, où tout ce que nous avons pu dire, émettre ou roter depuis huit ans, sur n'importe quel forum érotique ou politique, est imparablement enregistré. D'une certaine façon, Juan Asensio est notre mémoire coupable. Il nous connaît tous mieux que nous tous. Il sait ce que nous avons dit le lundi trois juillet deux mille cinq à deux heure trente six du matin et il peut le prouver. Ne le contrarions donc pas car ce gaillard-là pourrait, s'il est piqué au vif, tout balancer et nous brouiller les uns avec les autres - comme il a tenté de le faire dans son dernier post sur moi dans lequel il citait le nom de tous mes amis, et même de ma soeur, à partir de tous les commentaires que ces malheureux avaient laissé sur mon mur Facebook, un mur où il n'a normalement pas accès. Las ! Malgré l'indéniable abjection de cette méthode, les résultats ont pour l'instant été l'inverse de ce qu'il pouvait espérer, puisque non seulement mes amis me soutiennent et m'entourent, mais en plus parce que nombre de ses amis historiques à lui, lassés de ses perpétuelles manoeuvres, ordres et coups de knout, sont au fil du temps devenus les miens - sauf sans doute Elisabeth Bart. Celle-là, je ne l'aurai jamais. Il est vrai qu'elle est la meilleure élève du gourou et ayant appris de lui comme aucune autre comment dénoncer à tire-larigot ceux ou celles qui oseraient prendre ses distances avec ce dernier. Tant pis pour elle. Même dans le cas où elle recouvrerait la raison, qu'aurais-je à faire d'une "juge" qui prétend que les livres d'Asensio sont de bons livres pour la seule et bonne raison qu'elle les a "jugés" bons ? Au-delà des pratiques autarciques de ce clan, c'est dans cette volonté permanente de "juger" que le bât blesse : ces gens ne sont pas des critiques, mais des juges ; pas des des lecteurs, mais des procureurs ; pas des contradicteurs, mais des cafteurs. Sinistres petits flics qui s'attaquent moins à votre écriture qu'à votre existence (et pour la seule raison que votre écriture les tourne en bourrique.)
Le souci d'Asensio est en effet de vous descendre personnellement, rappelant jusqu'à la nausée le moindre de vos faits et gestes sur la toile, se saisissant de tout ce qu'il imagine être honteux dans votre vie, cherchant du reste à vous faire le plus honte possible, multipliant à l'infini, sinon à l'infâmie, les jugements les plus blessants (ou du moins cherchant à l'être), transformant la moindre de vos confessions en pièce à conviction, la moindre parenthèse autobiographique en pièce d'accusation - et avec une démence puritaine plus qu' inquiétante quand il s'agit d'érotisme.
Ainsi lorsque Yanka et moi avons eu le malheur de raconter notre vie, et parfois la plus intime, sur nos blogs, Asensio s' est précipité sur cette intimité et nous l'a relancé à la gueule comme si nous devions en avoir honte (tout en prétendant en même temps que lui-même "n'en avait rien à foutre"). Dégoûté par nos goûts sexuels (ou peut-être troublé par ceux-ci, on ne saura jamais et pour le coup, on s'en fout pour de bon), il veut en dégoûter la terre entière et, pourquoi pas, nous en dégoûter nous-même. Nous lui reprochons ses méthodes et sa façon de s'immiscer dans nos vies, il confirme celles-ci en faisant l'enquête la plus obscène sur nous. Non pas qu'il révèle des choses inédites ou secrètes que nous aurions cachées, non, il puise toutes les informations dans nos écrits, mais la façon qu'il a ensuite de faire une compilation de ceux-ci leur donne une dimension dégueulasse qu'ils n'avaient pas au début. Sous sa plume, tout ce que nous-mêmes avons dit de nous se transforme en immondice. Il nous insulte avec nous-mêmes. Sorte de Midas à l'envers qui transformerait en plomb tout ce qu'il touche, Juan Asensio ne respecte pas ce fameux "pacte autobiographique" établi par Pierre Legendre et qui veut, entre autres, que le lecteur n'accuse jamais l'auteur de ce dont ce dernier s'accuse lui-même ou simplement confesse. Déloyal et voltairien serait en effet le lecteur qui dirait du cher Jean-Jacques Rousseau qu'il n'est rien d'autre qu' un répugnant sadomaso qui montre son cul aux passantes pour qu'elles le rougissent ou que George Steiner, comme Asensio l'écrivit un jour sur mon blog sans rougir, n'était qu' "un lâche" parce que ce dernier avouait dans Errata ne pas savoir se battre physiquement. D'ailleurs, de Steiner à votre serviteur ou de Renaud Camus à Ygor Yanka, tout le monde est lâche pour Asensio. Aux yeux de ce puritain forcené, il n'y a pas d'aveu littéraire, de confessions, ou d'autobiographie qui tiennent. On a beau dire sur nous mille fois plus que lui n'a jamais dit sur lui, on a beau assumer nos tares joyeuses et tenter d'avoir une conscience adulte de ce que nous sommes, ce seront toujours nous les lâches qui se cachent. Sa propension à vomir moralement les gens, grands écrivains ou anonymes, et à ne jamais voir l'intention comique ou purgative d'un autoportrait, force le respect si on en avait pour lui. La distanciation et l'autodérision ne font pas mais pas du tout pas partie de ses catégories mentales. A propos d'un texte de "confession" où je parlais de mes couilles que je ne "voyais" plus, prétendais-je, depuis bien longtemps à cause de mon embonpoint, mais tout cela dit sur le ton de cet belle humeur qui, je crois, m'est propre, il ne trouva rien d'autre à rétorquer que j'étais un freak pathétique :
"(je ne sais plus où j'ai lu que, pauvre de toi, à cause de ta graisse, tu n'avais pas revu ton sexe depuis l'âge des tes 12 ou 13 ans ! N'est-ce pas pathétique d'écrire cela publiquement ? Misérable jongleur de ta propre misère, va, cours vite revisionner Freaks en te gavant de chips, tu devrais tenter de faire la manche ou de te produire dans un cirque ambulant, tu attirerais sans doute la sympathie, toi qui aimes tant exposer tes difformités et tes vices...)." (http://adenaline1431.blogspot.fr/2012/11/juan-asensio-gar...)
A peu de choses près, le même jugement fait à l'endroit de Ygor dans un commentaire :
"Cormary : mensonge ! J'ai affirmé deux choses de Cormary, et dans un long texte sourcé et argumenté : que c'est un pornographe et que c'est un cacographe. Sa vie privée ? Je m'en soucie autant que de la vôtre car je vous rappelle que, tous deux, vous la mettez en scène, votre vie privée, dévoilant des conversations entières (cf. sa note indigeste et ridicule sur son FB 2012 ou bien vous, vos photos, innombrables, sur le blog de Sandra) et censées être privées, vos moindres faits et gestes, vos pratiques sexuelles, vos goûts (vous aimez le poil, si j'ai bien compris), etc. Mais de qui vous moquez-vous, espèce de clown impudique qui, pour se faire plaindre, expose sa misère et quête une caresse féminine ?" (http://adenaline1431.blogspot.fr/2013/01/juan-asensio-lap...
Bizarre pour quelqu'un qui se prétend écrivain d'avoir un tel problème avec le corps, ou du moins celui des autres. Bizarre de s'attaquer à la sexualité des gens. Bizarre, surtout, de faire du mot "freaks" une insulte - le voilà, le langage de la meute et son dégoût consanguin pour la singularité, le difforme, le baroque, et sa volonté de faire honte. Et puis, quelle erreur de jugement ! C'est génial, Freaks ! On aurait envie de les connaître, tous ces monstres incroyables qui interrogent l'humanité. Mais non, pas lui. Lui, il est un peu comme la blonde du film qui explose d'un rire mauvais (qu'il doit imaginer "sain") lors de la fameuse séquence du toast : "freaks ! FREAKS !" J'espère tout de même qu'il ne va pas finir comme elle.
Juan Asensio, hors-littéraire malgré tous ses efforts.
En vérité, tout ce que pense, écrit ou "médite" Juan Asensio relève toujours d'un total hors-littéraire. Et c'est à ce moment-là que les choses se brouillent. Yanka évoque un désamour personnel avec telle dame, Asensio la contacte dans l'instant et obtient d'elle le numéro de téléphone de ce dernier. Yanka se moque du bonhomme Asensio dans un portrait à charge certes peu ragoûtant mais purement littéraire, et voilà Asensio qui le menace, s'il continue, de contacter son employeur, à lui Yanka. Yanka savate avec la pure force de son style Asensio, celui-ci l'appelle personnellement à son boulot pour "s'expliquer avec lui", en fait lui ordonner de retirer ce texte. Yanka ose écrire qu'Asensio est une "crapule" (la belle affaire !), Asensio menace de lui faire un procès, etc, etc. Le risque que l'on prend à résister à la vindicte d'Asensio est qu'il ne se mêle sans crier gare de votre vie réelle, soit par l'infiltration (ce qui lui a valu cette fameuse condamnation en première instance en novembre 2011), soit par l'intimidation et le harcèlement (relire le texte de Yanka, encore une fois). C'est un interventionniste d'une très curieuse espèce qui se permet tout avec les autres mais interdit à quiconque d'oser répliquer. Une forme de terrorisme.
Juan Asensio l'avoue lui-même : il a très "mal pris" ce que Yanka a commis sur lui. Il est vrai que l'ami Yanka sait opérer sans anesthésie. Mais quoi ? D'où vient ce manque de distance pour un grand écrivain autoproclamé comme Juan Asensio que de s'abaisser à traquer tout ce qui risquerait d'ébrécher sa légende dorée et qui passe son temps à proclamer à qui veut l'entendre qu'il ne boxe pas dans la même catégorie que nous ? Si c'était le cas, il pourrait avoir au moins la pudeur de ne pas s'abaisser à nous, pauvres gueux sans oeuvre véritable, de nous oublier un peu, et de n'être qu'à Jean Améry et à Guy Dupré puisqu'il les aime tant (encore que l'on se demande s'il n'a jamais aimé un auteur sincèrement, mais passons...). Mais non, il nous rappelle continuellement à son bon souvenir, il nous fait subir ses éructations et nous menace de son conseil quand on amorce un semblant de résistance ou de moquerie. En vérité, il se comporte comme Marion Cotillard faisant tout pour faire condamner une blogueuse qui s'était foutue de sa gueule à propos de sa fameuse mort ratée dans The Dark Knight rises. Drôle de consécration, vraiment ! A moins, hypothèse probable, qu'il ne soit conscient de l'immense plaisanterie que constituent ses livres et sa signature et qu'il tente, par tous les moyens, d'éteindre le feu sur lequel des ordures comme Yanka et moi jetons de temps en temps de l'huile. Son instinct de vengeance serait dans ce cas-là sinon légitime au moins compréhensible.
Mais la ftalkerie atteint son point G avec comme d'habitude son obsession pathologique de l'emploi des pseudonymes. Asensio a une sainte horreur des pseudonymes. Pour lui, c'est la forme la plus aiguë de la lâcheté humaine. Inutile de lui rappeler que des écrivains ont utilisé des pseudonymes et que lorsque des anonymes comme Yanka ou moi, sans parler de Jean-Yves Pranchère, Valérie Scigala, Emmanuel Regnez, et tant d'autres, en prennent, c'est plus pour des raisons ludiques et pratiques que pour des raisons malignes - celles qui ont fait précisément que Juan Asensio s'est retrouvé d'abord en garde à vue, puis condamné par le TGI pour avoir infiltré sous plusieurs pseudo un STAD. Mais rien n'y fait. Le pseudonyme, à ses yeux, c'est le mal total et absolu. Incroyable quand on y pense : le seul, parmi nous, à avoir eu des ennuis judiciaires à cause d'un usage abusif des pseudonymes, c'est lui, et le seul pour qui l'usage des pseudonymes relève de la veulerie la plus indigne, c'est encore lui.
Non, comme le rapporte Yanka en commentaire, sa défense est d'arguer que lorsqu'on tape "Juan Asensio" dans Google, on ne tombe pas seulement sur son blog mythique, on tombe aussi sur nos articles désobligeants, alors que lorsqu'on tape le vrai nom de Yanka ou le mien, on ne tombe sur rien, si bien que personne ne peut savoir les salopiauds que nous sommes.
"Eh bien, mon cher Juan, lui explique alors Ygor, cette découverte devrait peut-être vous faire réfléchir quant à l'utilité du pseudonyme sur Internet : il permet de s'exprimer tout en protégeant la personne qui s'exprime, elle et ses proches."
Mais l'intransigeant Basque ne veut rien entendre. Il trouve infiniment désagréable, déplaisant et pas bon pour le moral de voir son nom associé à des textes qui ne vont pas dans le sens de sa gloire et qui pourraient le faire passer pour un gougnafier, ou pire, un personnage de Tex Avery, auprès de ses admirateurs et de ses proches. Il trouve inadmissible qu'on tape son vrai nom et qu'on tombe sur autre chose que lui-même par lui-même pour lui-même. En quoi, pour la première fois de sa vie d'internaute, il ressent ce que ressentent tous les gens dont il a révélé les noms de force et qu'il a traîné dans la boue depuis des années. Pour le coup, on se sentirait presque solidaire...
Juan Asensio, le document qui dérange.
15:55 Écrit par Pierre CORMARY | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : juan asensio, garçon coiffeur, bouc, stalker, stalking, ygor yanka, pierre-antoine rey, freaks, tex avery, slap happy lion | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
Commentaires
Quel déluge, mon dieu ! Je ne connais aucun de vous, mais je me demande quand même comment des gens aussi intelligents peuvent se perdre, et je dis bien se perdre, dans des querelles aussi sordides que mesquines ?
Moi qui ai si peu, hélas, d'amis que je puis réellement qualifier de littéraires, je ne peux regarder que comme un merveilleux désastre ces dons d’intelligence réduits à néant par la vanité – est-ce pour cela que je bois avec une avidité coupable le spectacle de votre remue-ménage ?
Et le plus triste, c'est que votre querelle, au-delà de vos différents, demeure éminemment littéraire.
En effet, vous qualifiez JA de puritain, de juge, qui, prenant tout à la lettre, se situe hors de la littérature pour entrer dans l'injure personnelle, transformant vos confessions littéraires en ces aveux coupables qu'elles ne sont pas. Si je suis votre raisonnement, le filtre de son puritanisme supposé, en ne retenant de vos textes que cette seule dimension morale, en les vidant de leur substance littéraire, ce dialogue avec ses fautes, ses pêchés ou même ses penchants, que permet l'introspection écrite, place JA non seulement hors de la littérature , mais aussi, comme tous les fanatiques de la pureté, hors de la morale, parce que d'une morale univoque, sans épaisseur, sans densité, morale vide de toute littérature. Or, si j'ai bien compris, ce que JA vous reproche justement, c'est que vos dévoilements intimes ne se justifient par aucune dimension supérieure qui serait la littérature, et qu'étant hors de la littérature , ne connaissant jamais ce salut de certaines impudeurs qui se transcendent pour devenir des œuvres, elles doivent être considérées de la pire des manières, comme des rinçures obscènes, des bavardages impudiques, la morale de JA restant encore, et c'est ce que vous ne dites pas assez, au fond très littéraire. Il vous juge, certes , mais au nom d'un certaine idée de la littérature.
Dès lors, il pose une question intéressante, car si l'on accepte que vous écriviez bien, est-ce que le style, ou plutôt l'éloquence, même en vous reconnaissant une certaine finesse d'esprit, peuvent suffire à qualifier un texte de littéraire – question que , quelque soit l'origine particulière de leur différent, il pose aussi à R.Camus ? Et même n'est-ce pas même une trahison, une corruption supérieure, une perversion, de manier la langue au service de cette parole tournée vers soi, plus enfoncée dans les ténèbres encore que la bêtise, parce que lumière retournée si l'on veut, l’éloquence de devenant pleinement littéraire quand l'homme accepte de se plier à autre chose que lui même ? Peut-il exister une littérature uniquement tournée vers soi - les confessions célèbres (Rousseau, Saint Augustin etc) l'étant au fond si peu ?
Écrit par : cavalerie | 08/02/2013
Je ne pourrais vous répondre que si je prenais au sérieux le critique Asensio et sa certaine idée de la littérature, et comme ce n'est pas le cas, je ne sais quoi dire. La querelle littéraire est impossible avec lui, la question de goût encore plus. Tout le monde a essayé un jour, moi compris, de discuter vraiment avec lui, tout le monde a échoué. Mais parce que tout est vain, vent, et tornade avec lui. Une tornade vide.
Écrit par : montalte | 08/02/2013
C'est tout à fait ça : Asensio est un monomane-graphomane comme il en a toujours existé, et sa vision de l'écriture est si étriquée, si caricaturale, si mal étayée, qu'il n'y aucune espèce de chance de pouvoir discuter de littérature avec lui !
De la culture, sans doute, mais très compartimentée, très sectorisée, très instrumentalisée. Toujours les dix mêmes noms d'écrivains, et les quatre mêmes oeuvres qu’il nous ressort à chaque critique (en fait de critique, de la paraphrase, des extraits à n'en plus finir, trois-quatre pirouettes assassines sur ceux qu'il hait, et une conclusion incompréhensible, ne serait-ce que syntaxiquement, qui souvent n'est rien d'autre que de la métaphysique de bazar). Faites un essai : mettez quelques noms essentiels dans sa barre de recherche… En dehors de Dick, Bolano, Gadenne, Bernanos, Bloy, Celan et Mc Carthy, c’est le néant total dès qu’il s’agit de parler de Flaubert ou de La Fontaine, de Bosco ou de Cendrars, de Molière ou de Shakespeare, de Baudelaire ou de Supervielle, de Marcel Aymé ou de Nimier etc, etc…
Asensio est une baudruche.
Écrit par : jean manguin | 08/02/2013
J'ose espérer du moins que vous gardez pour une oeuvre prochaine, une vraie, des phrases telles que:
"Sous sa plume, tout ce que nous-mêmes avons dit de nous se transforme en immondice. Il nous insulte avec nous-mêmes. Sorte de Midas à l'envers qui transformerait en plomb tout ce qu'il touche"
Je crois que j'aurais l'impression de trahir les mots si j'utilisais une phrase qui peut être si profonde dans une querelle si vaine... Ou alors peignez-nous la princesse d'Harcourt ou, caractère que vous jugerez peut-être plus à propos, le duc de Noailles...
Bien à vous en tous cas!
Écrit par : cavalerie | 08/02/2013
@ Jean Manguin : Asensio et Shakespeare, connais pas en effet.
Je ne sais pas si tu connais, mais il y a un bonhomme qui tient (depuis 2004) un blog tout à fait GÉNIAL dans son genre, et qui parle - ça et là, au fil de chroniques d'inspiration, disons, christo-marxiste-réac - assez admirablement de Shakespeare. Il soutient des thèses farfelues mais astucieuses sur le dramaturge, son maître.
lapinos.hautetfort.com
A mon avis l’œuvre - c'en est devenu une au fil des années - la plus étonnante et la plus brillante que je connaisse dans la blogosphère.
Bon, sur ce je vais aller lire le papier de Pierre sur le Pape, ce sera plus passionnant que la querelle du siècle.
Bien à vous chers amis.
Écrit par : Guit'z | 12/02/2013
Finalement, avant d'aller lire le texte de Pierre sur le Pape, j'ai craqué et lu celui-ci - les feux de la haine, saison 234, épisode 12 814...
"Aimez-vous les uns les autres" n'est certes pas un crédo littéraire, ni une méthode critique ; ce n'est pas non plus, à lire les plumitifs catholiques, une exigence chrétienne.
Un truc que je découvre avec le temps c'est, n'en déplaise à Gide et son petit cynisme de voluptueux snob, que les bons sentiments sont ce qu'il y a de plus difficile en littérature : et pour un auteur humaniste, le vrai défi - dans un monde où pullulent les caricatures fades et, partant, dans l'art où surabondent les surenchères morbides... La Comtesse de Ségur est un immense écrivain, tout est bien qui finit bien, un vrai miracle !
Prenez-en de la graine littéraire, Messieurs : j'attends impatiemment l'éloge de Juan par Ygor et Pierre (et vice versa, forcément). Car la critique est aisée, mais l'éloge est difficile... Un bel éloge met tout le monde à sa place...
Cdlt
Écrit par : Guit'z | 12/02/2013
Benoît XVI (2005 - 2012)
Etant un ardent lecteur des commentaires autant que des textes, je n'ai pu m'empêcher de relever en partie celui ci :
"(...) Je suis parti d'un rire immense lorsque j'ai lu les professions de foi islamistes de certains, ici... Sans doute connaissent-ils quelques barbus dans leur proche entourage, ce que je ne crois pas : en général, d'une bonne fente d'une oreille à l'autre, ces gars-là ont l'habitude de se débarrasser des cons qui leur lèchent leur derrière enturbanné..."
Écrit par : Stalker | 16/05/2005"
Evidemment, le lien auquel faisait référence notre cher défenseur des faibles et des opprimés, a disparu. (:http://stalker.hautetfort.com/archive/2005/05/15/vivre_et_penser_comme_des_chretiens.ht) Vous me direz, 2005, ça date, mais enfin quel changement de cap !
Écrit par : Comme de chemise | 13/02/2013