Doxa I (23/02/2010)
La littérature, disent les littérateurs, est là pour exprimer la tragédie du monde...
Eh bien non ! Moi, Sophocle, ça ne m'intéresse pas, et je pense que ça n'intéresse personne. Je n'ai pas tué mon père, je n'ai pas fait l'amour avec ma mère. Je ne suis le responsable d'aucune peste réelle ou métaphorique. J'aime mes parents, mes parents m'aiment, et on pense tous les trois que Sophocle ne fait que raconter ses fantasmes de merde, point barre. Tant pis pour lui, mais nous, on n'a vraiment pas besoin de ce genre de truc pour vivre. Car heureux et innocents, oui, nous le sommes...
Pareil pour la Bible et Freud, pareil pour Shakespeare et Sade, pareil pour Pascal et Camus. Nous ne sommes pas pécheurs, nous ne sommes pas castrés, nous ne sommes pas sadiques. Nous sommes attachés autant à la justice qu'à nos mamans, et nous emmerdons tous les Oedipe et tous les Job de la terre. Tant pis pour ceux meurent sots à force d'avoir cru à ces balivernes. Nous plaignons sincèrement les croyants névrosés et maso de l'ancien monde, et nous sommes prêts à les aider à abandonner leurs croyances. Mais plus question en tous cas de les laisser polluer notre beau monde avec leurs angoisses et leurs saloperies. Plus question de voir de la viande dans une étoffe rouge. Ni de foutre qui dégoulinerait de notre guillotine ! Nous ne sommes pas tordus, nous !
Et puis, l'épilepsie, ça se soigne mon cher Dostoïevski !
Jean-Kevin Baptiste
16:50 Écrit par Pierre CORMARY | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : sophocle, oedipe, littérature, bible, freud, castration, péché, dostoïevski, velazquez, bacon, innocent x | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer
Commentaires
Intéressant tableaux, c'est quoi, c'est qui, c'est de qui, si je puis demander ?
Écrit par : Quart de Tour | 08/04/2009
Eh bien, le premier (un de mes dix fétiches), est le portrait d'Innocent X par Velazquez, le second, un "pape" tiré du premier par Francis Bacon. Bacon qui disait avoir vu de la viande dans l'étoffe rouge du premier. D'où la boucherie de l'arrière-fond.
Écrit par : montalte | 08/04/2009
D'accord, les raisons du choix des tableaux se font plus clair (je suis vraiment ignare moi). Et Bacon a raison, il y a de la viande dans le tableau d'en haut.
Écrit par : Quart de Tour | 08/04/2009
Dommage que Bacon n'ait pas laissé la viande sur son prêtre.
En passant, à ton terme cassant de 'castré', j'ai toujours préféré le mot français de 'châtré'. Il y a quelque chose de voluptueux dans le chuintement de départ, suivi de la béance du 'â'.
Écrit par : Hawkeye | 09/04/2009
Comment ne pas voir de la viande partout, quand on s'appelle Bacon ?
Écrit par : Raphaël | 11/04/2009
LES COMMENTAIRES 2010 COMMENCENT ICI.
Écrit par : montalte | 23/02/2010
C'est Rembrandt qui, le premier, inspira toute une lignée de peintres, avec son fameux "Boeuf écorché". Bacon hanta les boucheries, trouvant dans les carcasses de boeuf toute une symbolique, jusqu'à l'obsession. Ici, un tableau de la série "le pape qui hurle", pris dans une cage, préfigurant, du fait qu'il est au premier plan, la carcasse qui symbolise elle-même la vanité, la crucifixion, l'angoisse, la mort.
Écrit par : Elisa | 26/02/2010
Mais si je puis rajouter ma graine de sel, Elisa, un des premiers à vraiment hanter les carcasses fut... Géricault !
Écrit par : amba | 28/02/2010
C'est rassurant qu'on ne parle que des tableaux, ça a l'air de vouloir dire qu'on a tous trouvé le texte très con. Ce qui est.
Écrit par : Serge Rivron | 04/03/2010