Lui partout I. (07/12/2014)
A Pierre Balmefrezol,
"tory anarchist",
"bonapartiste",
et tant d'autre choses,
sans qui mon mur FB ne serait pas ce qu'il est.
1 – « Un officier rêveur et distrait au service d'une monarchie qu'il sert en mercenaire, une mentalité d'exilé, une tendance suicidaire, un ennui promené de garnison en garnison », écrit de lui Jean Tulard à la première page de sa biographie, Napoléon - le mythe du sauveur, et que nous suivrons chapitre par chapitre deux posts d'affilée.
Même en Asie, celui qui devint une maladie mentale dès son vivant (combien d'asiles regorgent-ils de malades qui se prennent pour lui ?) eut ses biographes et le premier d'entre eux, un certain Ozeki San'ei, en 1837. Récemment, un bicorne de l'empereur a été acheté aux enchères, et à prix d'or, par un sud-coréen. Et dans le Caodaïsme, cette religion vietnamienne d'inspiration occulte, on le vénère comme un dieu (avec Hugo, Pasteur, Churchill.... et Lénine, il est vrai). Napoléon, super star partout encore et toujours. Le personnage historique le plus fascinant de tous les temps - et peut-être même symbole de l'Histoire (avec César). L'homme auquel tous les hommes ont aspiré un jour, que toutes les femmes ont trouvé "beau", et dont tous les enfants ont entendu parler. Même si "la liberté ne fut jamais qu'un prétexte à sa vanité", et pour citer contre lui-même, un ses « mots », peut-être apocryphe, sa geste perdure envers et contre tout. L’année prochaine sera sa fête (ou sa défaite, peu importe puisque tout lui sert.)
Quoiqu'on pense de lui, et l'on est en droit de penser de lui le plus de mal possible quand on se rappelle ses exactions, ses massacres, son extraordinaire arrogance, il reste dans la mémoire populaire comme le prototype du grand homme. C'est l'une des leçons des MOT (Mémoires d'outre-tombe) : la critique historique ne peut rien contre la légende. La morale échoue toujours devant la grandeur, même sanglante. Voyez Lénine, Guevara et, pour certains, encore Mao. On a beau répéter à tort et à travers les salauds qu'ils étaient, apporter les preuves accablantes de leurs forfaits, l'opinion générale ne les déteste pas comme on voudrait qu'ils soient justement détestés. Pareil pour lui. « Après avoir subi le despotisme de sa personne, il nous faut subir le despotisme de sa mémoire », écrivit son plus grand mémorialiste. Et de rajouter un peu plus loin : « après lui, néant. »
Ce qui m’amène à lui, aujourd’hui ? Chateaubriand dont je découvre le grand oeuvre depuis l’an dernier à Saint-Malo lorsque j'y vais, et seulement là-bas. Lentement, voluptueusement, amoureusement, souvent à haute voix, sur un banc qui surplombe la plage du Grand Bé où il repose, ou carrément en face de sa tombe, je lis les Mémoires d'outre-tombe, en pensant qu'un jour j'irai pisser sur la tombe de Sartre. Mais sans doute aussi Stanley Kubrick qui, à jamais, reste pour moi, en cinéma, Dieu le père, et dont on sait que le film avorté sur Napoléon fut le rêve de sa vie. Stanley Kubrick, Napoléon Bonaparte - deux noms étranges qui me transportent et qui, peut-être, à mon tour, m'auront rendu fou.
du 1er bataillon de la Corse en 1792 (23 ans)
par Henri-Félix-Emmanuel Philippoteaux
(1815 - 1884), daté 1834.
Musée du château de Versailles
2 - Et maintenant, Tulard.
L'idée maîtresse du bonapartisme : se placer au-dessus des partis, se poser en réconciliateur national, voire en sauveur. Mythe du Sauveur. « Bonaparte est le premier général, depuis César, à avoir compris l'importance de la propagande. Il ne suffit pas de gagner des batailles, il faut entourer la victoire d'un halo de légende. » La critique historique n'y pourra jamais rien. Même les défaites seront sublimes : d'Arcole à Waterloo, les chutes de l'aigle seront épiques, dramatiques, formidables. Quant à Saint Hélène, on ne connaît cette île sinistre que parce qu'il y a résidé. Génie militaire et politique, ce petit Corse a su comprendre le contexte de son époque mieux que personne et s'y insérer majestueusement : Napoléon, c'est le kaïros incarné. C'est pourquoi l'admiration amorale, « nietzschéenne » qu'on a pour lui persiste et que tous les dégoûts vertueux manquent leur coup. Il est le dernier prodige de l'histoire européenne. « Quel personnage peut intéresser en dehors de lui ? De qui et de quoi peut-il être question, après un pareil homme ? », écrira Chateaubriand. Qu'on en fasse un diable (et l'auteur des Mémoires le traite comme Milton traitait Satan dans son poème), ou un Christ (Edgar Quinet), son soleil en profite de toutes les façons. Tulard en est conscient : « Tout a servi Bonaparte, y compris son physique étrange. »
Napoléon, portrait de David retrouvé récemment paraît-il
3 - Physique étrange, prénom étrange. D'où vient ce « Napoléon » improbable ? De Saint Neopolus ou Neopolis ? Mais ce saint-là semble n'avoir jamais existé. On pense alors à un néologisme à partir de Naples alors que c'est plutôt du côté d'Alexandrie, dont le nom primitif était Nea Polis, qu'il faudrait chercher. A moins qu'il ne soit le descendant d'un.... Nibelung. Ca aussi a été dit.
Quoiqu'il en soit, il restera jusqu'à la fin « l'Etranger », et même le métèque, le « semi-africain », le « Corse » - de cette Corse annexée en France quelques mois avant sa naissance. A six mois près, il naissait italien et la face du monde etc.
Sa culture est courte, très subjective (Rousseau et l'abbé Raynal sont ses maîtres à penser car ils ont défendu l'indépendance de la Corse !) mais passionnée et créatrice : outre le fameux Souper de Beaucaire, petit pamphlet pacifico-révolutionnaire (!), on lui connaît quelques contes semi-fantastiques : Le masque prophète et Le comte d'Essex, écrits lors de sa vie de garnison pendant laquelle il s'ennuie ferme et pense parfois à se suicider, préfigurant déjà le héros romantique. Au fond, "Napo" sera un mélange de Werther, Rousseau, Robespierre et César.
C'est avec une prostituée du Palais-Royal (et parce qu’elle n'a pas « l'air grenadier des autres ») qu'il se dépucèle le 22 novembre 1787 - j'avais dix-sept ans.
("Napoléon, jeune général", aucun crédit trouvé)
4 - Il y a dans la « Vie de Napoléon » (second tome des MOT dans l'édition Levaillant) ce passage extraordinaire sur le bilan de l'empereur (que Chateaubriand, on le sait par ailleurs, ne ménage pas) :
« Bonaparte n’est point grand par ses paroles, ses discours, ses écrits, par l’amour des libertés qu’il n’a jamais eu et n’a jamais prétendu établir ; il est grand pour avoir créé un gouvernement régulier et puissant, un code de lois adopté en divers pays, des cours de justice, des écoles, une administration forte, active, intelligente, et sur laquelle nous vivons encore ; il est grand pour avoir ressuscité, éclairé et géré supérieurement l’Italie ; il est grand pour avoir fait renaître en France l’ordre du sein du chaos, pour avoir relevé les autels, POUR AVOIR REDUIT DE FURIEUX DEMAGOGUES, D'ORGUEILLEUX SAVANTS, DES LITTERATEURS ANARCHIQUES, DES ATHEES VOLTAIRIENS, DES ORATEURS DE CARREFOURS, des égorgeurs de prisons et de rues, des claque-dents de tribune, de clubs et d’échafauds, pour les avoir réduits à servir sous lui ; il est grand pour avoir enchaîné une tourbe anarchique ; il est grand pour avoir fait cesser les familiarités d’une commune fortune, pour avoir forcé des soldats ses égaux, des capitaines ses chefs ou ses rivaux, à fléchir sous sa volonté ; il est grand surtout pour être né de lui seul, pour avoir su, sans autre autorité que celle de son génie, pour avoir su, lui, se faire obéir par trente-six millions de sujets à l’époque où aucune illusion n’environne les trônes ; il est grand pour avoir abattu tous les rois ses opposants, pour avoir défait toutes les armées quelle qu’ait été la différence de leur discipline et de leur valeur, pour avoir appris son nom aux peuples sauvages comme aux peuples civilisés, pour avoir surpassé tous les vainqueurs qui le précédèrent, pour avoir rempli dix années de tels prodiges qu’on a peine aujourd’hui à les comprendre. »
Bonaparte est grand pour avoir débarrassé son époque.... des intellos de gauche.
Napoléon Bonaparte consul, François Gérard - (Rome, 1770-Paris, 1837), Domaine de Chantilly
5 - Il est républicain par pragmatisme, robespierriste par intérêt, homme de la Révolution plutôt que révolutionnaire - et d'ailleurs plus en France qu'en Corse. Sur le continent, il se sent plein d'ardeur jacobine. Dans un concours d'écriture organisé par l'académie de Lyon, il écrit son propre Discours sur l'origine de l'inégalité ("Discours sur le bonheur") et malgré son inspiration sociale certaine (« pourquoi le fainéant a-t-il tout, l'homme qui travaille presque rien ? ») et un hommage appuyé à Rousseau (« O Rousseau, pourquoi faut-il que tu n'aies vécu que soixante ans ! Pour l'intérêt de la vertu tu eusses dû être immortel ! »), y échoue. N'empêche que la rhétorique, qui est le style de la propagande, est son truc. Suivent sa pièce politique Le souper de Beaucaire et une ébauche de roman héroïco-sentimental, Clisson et Eugénie. Mais son premier triomphe militaire, c'est au siège de Toulon qu'il le connaît en y chassant les Anglais par des tirs de mortier - « chirurgicaux » aurait-on envie de dire. Un boulet le frôle. Un esponton le blesse à la cuisse. Mais la ville est reprise et Bonaparte est nommé général de brigade. Ses actions dans le sud de la France ont été des gages pour la Révolution. Il devient « l'homme de Robespierre » - même si la chute de ce dernier, quelque mois plus tard, le laisse froid. A ce moment-là, sa situation n'est pas brillante : les Jacobins renversés, il se retrouve sans protecteur, sans argent, sans avenir à sa mesure. En outre, il vit la plus grosse déception sentimentale de sa vie avec la femme qu'il aime, Désiré Clary, et qui épousera finalement Bernadotte, un de ses hommes forts. Il songe encore au suicide.
« A cette époque, Napoléon était si laid, a écrit à son propos la duchesse d'Abrantès, il se soignait si peu que ses cheveux mal peignés, mal poudrés, lui donnaient un aspect désagréable », et d'insister sur « cet ensemble maladif résultant de sa maigreur et de son teint jaune. » On dirait une description de Rogue dans Harry Potter.
"Napoléon et Joséphine" (crédit introuvable)
6 - Homme de Paoli en Corse, de Robespierre en France, puis de Barras à Paris, il devient général de division le 24 vendémiaire et a pour charge de maintenir l'ordre dans la capitale. Barras a une ex-maîtresse, plus toute fraîche, qu'il voudrait caser. Napoléon, fasciné par son maître, tombe amoureux de celle-ci. Elle s'appelle Josèphe Tascher de la Pagerie. Pour éviter d'avoir à prononcer un prénom qui a dû être prononcé par ses prédécesseurs (nombreux, dit-on), il la rebaptise Joséphine. Les lettres qu'il lui envoie à cette époque se révèlent d'une niaiserie pas possible, donc d'une sincérité vraie. Il a aimé cette femme de quelques années son aînée. C'est sa Madame de Warens, sa Sanseverina, sa Maréchale.
Mais comme on dit, « les événements se précipitent » : les armées européennes marchent contre la France, et notamment celle, puissante, de l'Autriche. Bonaparte a une idée : attaquer l'allié de l'Autriche, l'Italie. Campagne d'Italie, écrasement des troupes ennemies (bien plus nombreuses que son armée) et entrée triomphale en Italie à Lodi. Première phrase de La chartreuse de Parme :
« Le 15 mai 1796, le général Bonaparte fit son entrée dans Milan à la tête de cette jeune armée qui venait de passer le pont de Lodi, et d’apprendre au monde qu’après tant de siècles César et Alexandre avaient un successeur ».
Là, il commence à croire en son destin. Arcole, quelques mois plus tard, le lui confirme. Il est accueilli en libérateur.
« La principale raison de tels exploits ? s’interroge Tulard. La fidélité au chef. Car Bonaparte a su d'emblée s'attacher ses soldats non seulement par des avantages matériels (le paiement de la moitié de la solde en numéraire, par exemple) mais en créant un état d'esprit particulier) à l'armée d'Italie » - et cela grâce autant à son indéniable charisme qu'à son sens... de la propagande. Bonaparte utilise la presse, les fanzines de l'époque pour chanter sa gloire (et notamment par la publication en 97 d'un « Journal de Bonaparte et des hommes vertueux »), et bientôt les tableaux (David, Gros...). Comme Louis XIV, c’est un champion médiatique. Il fait le buzz. Pour les gouvernants, il devient encombrant.
Napoléon Bonaparte au pont d'Arcole, par Gros, 1796 (Version exposée au Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.)
7 - Son coup d'état, Bonaparte aurait pu le faire dès son retour d'Italie. Commandant de l'armée d'Angleterre (!), pouvant compter sans compter sur celle d'Italie (!!), ayant même gagné les faveurs d'une partie de celle d'Allemagne (!!!), et possédant des documents compromettants concernant les intrigues de certains membres du Directoire (!!!!), le général victorieux pouvait renverser le régime à sa discrétion. Mais « avec un sens politique très sûr », il jugea que ce n'était pas le bon moment. Pour l'instant, on le fête, on le chante, on le grave. Des images populaires à son effigie se vendent comme des petits pains. Des théâtres montent ses exploits. Des fêtes sont organisées en son honneur, et lui apparaît toujours aussi modeste, « désintéressé », presque gêné de tant de gloire - vertueux comme un républicain. « Le prestige de Bonaparte tenait à ses victoires mais aussi à sa loyauté envers la République », note Tulard. En même temps que le public l'acclame, l'Institut des sciences lui offre le siège laissé vacant par Carnot. Autrement dit, et c'est très important, à ce moment-là, Bonaparte a dans sa poche le peuple et les intellos.
Et puisque la guerre contre l'Angleterre est loin d'être finie, il repart en campagne. Cette fois-ci en Egypte afin de barrer aux Anglais la route des Indes - et d'une certaine manière, exporter la Révolution et les Droits de l'Homme (déjà) en Orient. L'expédition est en effet autant militaire que scientifique : une centaine de mathématiciens, astronomes, ingénieurs, naturalistes, géographes, architectes, dessinateurs, interprètes, lettreux, artistes (dont le graveur Vivant Denon et le pianiste Rigel), accompagnent les soldats. C'est une folie mais qui fait l'intérêt des deux « camps » : pour le Directoire, une façon de se débarrasser du général en l'envoyant très loin ; pour le général, une manière de vivre une épopée exotique et de revenir encore plus glorieux dans un pays politiquement encore plus dégradé où là, il pourra apparaître comme le sauveur et prendre le pouvoir.
L'aventure commence bien : Bonaparte s'empare de Malte, puis d'Alexandrie sans coup férir et même du Caire avec une victoire certaine mais que l'on grossit démesurément. Rapidement, ça se gâte, d'abord à cause de la chaleur (aller conquérir l'Orient en plein été, aussi !), ensuite à cause de la défaite d'Aboukir où Nelson coule la flotte française. En outre, la Turquie déclare la guerre à la France, ou plus exactement à son armée en Egypte - où une révolte d'importance a lieu contre celle-ci au Caire. Bonaparte pousse jusqu'en Syrie, l'emporte facilement (et c'est là l'épisode rapporté par Chateaubriand où il fait massacrer deux mille prisonniers turcs), mais la situation s'enlise. En vérité, les lettres des généraux sont claires : on a beau gagner militairement, on se demande ce que l'on fout là. Exporter quoi ? Conquérir qui ? Ah on apporte le progrès, ok... Le pire, c'est qu'on tente vraiment d'abolir le système féodal égyptien, de relancer ou plutôt de lancer l'économie, de remettre en état les canaux, de « moderniser » l'administration - et même de créer un « Institut d'Egypte » sur le modèle de l'Institut de France ! Mais les Anglais approchent. Il faut tout abandonner et revenir le plus vite possible en France...
Et le miracle médiatique se produit : non seulement on oublie Aboukir mais on accueille Bonaparte comme le prestigieux vainqueur de toutes les batailles qu'il mène (et c'est un fait que « lui » ne les a pas perdues) doublé de l'aventurier civilisateur - presque surhumain. Un journaliste écrit à son égard : « Bonaparte est presque le seul officier de notre armée en Egypte qui n'ait pas été malade. Ainsi avec une complexion en apparence assez faible, il est extraordinaire au physique comme au moral. » Pas de doute, c'est un Messie qui revient....
Bonaparte devant le Sphynx, Jean-Léon Gérôme, huile sur toile, 60, 1 x 101, Hears Castle, San Simeon (Etats-Unis)
8 - La Révolution est finie. Tout le monde en a profité, paysans et bourgeois en premier lieu : les premiers pour avoir vu abolir enfin la féodalité qui régnait encore dans les campagnes et acquis des terres – ils sont devenus propriétaires ; les seconds pour s'être enrichis et avoir pu enfin accéder au pouvoir sans les anciennes entraves aristocratiques - ils sont devenus égalitaristes. Même la guerre a permis un essor économique prodigieux et a rempli les caisses qui étaient vides depuis Louis XVI. Seul le prolétariat urbain, fer de lance de la Révolution, n'a rien gagné, et cela sans doute, dit Tulard narquois, à cause de ses chefs qui se sont entre-guillotinés avec la rage des purs. « Cette partie de la population, si animée aux premiers jours de la Révolution, avait éprouvé de si pénibles mécomptes qu'elle était depuis longtemps tout à fait porté au repos », écrit Barras dans ses mémoires. Tant pis pour la racaille d'extrême gauche, ce qu'il faut maintenant, c'est « consolider les conquêtes de la bourgeoisie et de la paysannerie aisée », faire la paix, et en remontrer à l'Europe. « Là, encore un rôle à la mesure de Bonaparte. » Car une chose est sûre : la France a montré d'un cran et même de plusieurs question progrès social et souveraineté politique. Face à elle, la Russie d'Alexandre, autocrate et barbare, la Prusse de Frédéric II, décalée par rapport au nouveau réel, et d'ailleurs recalée par l'armée française, l'Empire autrichien « empêtré dans le kaléidoscope de ses nationalités » et qui perd peu à peu son autorité, sont brusquement ringardisés par rapport à la nouvelle France qui (re)donne le ton et commence à influencer beaucoup de monde. Seul l'Angleterre, avec sa flotte, son crédit et ses manufactures, peut rivaliser avec la France, quoique se retrouvant bien isolée par son propre blocus que Bonaparte a habilement retourné contre elle. Qu'importe, il faut désormais reconnaître la Révolution et même, comme Goethe, la célébrer « dans ce qu'elle de raisonnable, de légitime, d'européen. »
Auteur : François BOUCHOT (1800-1842)
Date de création : 1840
Date représentée : 10 novembre 1799
Dimensions : Hauteur 421 cm - Largeur 401 cm
Technique et autres indications : Huile sur toile
Lieu de Conservation : Musée national du Château de Versailles (Versailles) ; - See more at: http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=206#sthash.BBF66rg4.dpuf
- See more at: http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=206#sthash.FsYo6R54.dpuf
Auteur : François BOUCHOT (1800-1842)
Date de création : 1840
Date représentée : 10 novembre 1799
Dimensions : Hauteur 421 cm - Largeur 401 cm
Technique et autres indications : Huile sur toile
Lieu de Conservation : Musée national du Château de Versailles (Versailles) - See more at: http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=206#sthash.dhUbn1Ho.dpuf
Le général Bonaparte au Conseil des Cinq-Cents, à Saint Cloud, le 10 novembre 1799, par François Bouchot (1800-1842), date de création : 1840, date représentée : 10 novembre 1799, huile sur toile, 421x 401, Musée national du Château de Versailles.
Auteur : François BOUCHOT (1800-1842)
Date de création : 1840
Date représentée : 10 novembre 1799
Dimensions : Hauteur 421 cm - Largeur 401 cm
Technique et autres indications : Huile sur toile
Lieu de Conservation : Musée national du Château de Versailles (Versailles) - See more at: http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=206#sthash.dhUbn1Ho.dpuf
Auteur : François BOUCHOT (1800-1842)
Date de création : 1840
Date représentée : 10 novembre 1799
Dimensions : Hauteur 421 cm - Largeur 401 cm
Technique et autres indications : Huile sur toile
Lieu de Conservation : Musée national du Château de Versailles (Versailles) ; - See more at: http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=206#sthash.BBF66rg4.dpuf
9 – « Le peuple, disait François de Neufchâteau, ministre de l'Intérieur sous le Directoire, ne se rattachera au régime que par la prospérité. » L'engouement pour le Consulat tient d'abord à ses succès économiques, politiques et sociaux. Ce petit général qu'on dit inculte en économie et en administration apprend tout de même très vite et en quelques années, sinon quelques mois, c'est le pays tout entier qui est remis sur les rails. Il est vrai que ses conseillers s'appellent Lucien, son frère, Cambacérès... et Talleyrand et qu'il sait les écouter. Dès que quelque chose lui paraît intelligent et efficace il le fait marcher à fond. C'est là sa force morale, celle-ci s'accompagnant chez lui d'une force physique peu commune et épuisante - car la méthode de travail de Bonaparte, c'est prolonger très tard dans la nuit le moindre débat et compter sur la lassitude de ses partenaires qui finissent par signer tout ce qu'il veut pourvu qu'il les laisse aller roupiller. L'avenir appartient à ceux qui se couchent tard.
Voici donc son immense force au service du bon sens, de l'ordre et de la prospérité. « J'avoue que j'ai été ébloui en voyant cette reconstruction si rapide du gouvernement », confiera Molé à Tocqueville qui lui-même notera : « Bonaparte impose vingt-cinq centimes additionnels en arrivant au pouvoir, on ne dit rien. Le peuple ne se retourne pas contre lui ; l'ensemble de ce qu'il faisait était très populaire. Le gouvernement provisoire prendra la même mesure en 1848 et succombera sous l'anathème. Le premier faisait la révolution dont on voulait ; le second, celle dont on ne voulait pas. » Qu'est-ce que c’était que cette révolution dont on voulait ? Mais celle des bourgeois et de la classe moyenne, voyons, remarque Tulard.
Les nouvelles institutions vont dans ce sens - synthèse des acquis révolutionnaires et de l'héritage royaliste (sans le roi) : la république monarchique française est née. Le pouvoir législatif revient à trois assemblées fournies à partir de listes des nouveaux « notables » - le mot clef du nouveau régime qui va de pair avec la formule célèbre de Sièyes : « l'autorité vient d'en haut et la confiance d'en bas. » Le truc, c'est que Bonaparte ne s'entend pas avec Sièyes qui est le second consul (le troisième, c'est Roger Ducos et on l'a déjà oublié) et pour une raison évidente : Sièyes, c'est l'aile gauche du triumvirat, l'ancien révolutionnaire pur et dur qui ne croit qu'à l'Assemblée et pas du tout aux individus - et notamment aux ambitieux à la Bonaparte qui derrière leur petit jeu parlementaire veulent devenir roi ou pire. En pleine période post-révolutionnaire, l'accusation est très grave - mais c'est Bonaparte qui retourne le coup contre Sièyes en l'accusant, lui, de vouloir devenir « grand électeur à vie » (ce qui est la stricte vérité) et qui passe pour le vrai républicain.
Ainsi s'impose la Constitution de l'an VIII, « chef-d'oeuvre d'ambiguïté » qui donne tous les pouvoirs au Premier Consul tout en faisant croire aux électeurs qu'ils y participent et qui même choisissent ce dernier. Peu importe qu'ils s'aperçoivent du contraire, les compensations économiques et honorifiques suffiront. [Je me demande si Bonaparte n'a pas fait avec les bourgeois ce que Louis XIV avait fait avec les nobles : à la fois les privilégier et les cadenasser.] Fait amusant : la Constitution est plébiscitée par tout le monde en France - sauf en Corse !! Mais peut-être a-t-on moins truqué les résultats du référendum là-bas qu'ici. Autre fait amusant : c'est de ce plébiscite où la tricherie a joué un grand rôle que date chez nous le goût pour la République plébiscitaire !!!
Au grand dam des libéraux, les réformes sont d'abord de centralisation (je vous l'avais dit, Avot, qu'on n'a jamais été très libéral en France). La France des notables est aussi celle des préfets. Financièrement, on développe moins l'impôt foncier que l'impôt indirect (enregistrement, tabac, boisson). Pour diminuer la dette publique, l'Etat rachète des rentes. Pour redonner de la confiance au commerce, on invente la Banque de France chargée de régulariser le marché monétaire - et on en profite pour créer ce fameux « franc germinal » qui restera stable jusqu'en 1914. D'ailleurs, tout ce qui a été créé à l'époque, et notamment tout ce qui concerne « l'administration », perdure encore aujourd'hui pour une large part.
La France Consulaire est réellement la France contemporaine et n'a rien à voir, Tulard est très clair là-dessus, avec « la dictature militaire » qu'on a voulu y voir. C'est sur les bourgeois que le Premier Consul appuie son pouvoir, pas du tout sur les militaires - d'ailleurs écartés de la vie politique avec une certaine injustice. Quoiqu'il en soit, « les régimes passeront, les institutions consulaires ne seront pas modifiées. Empire, Monarchie, République ne seront que des épiphénomènes. Au-delà de l'instabilité politique, c'est la permanence de l'administration mise en place sous le Consulat qu'il faut considérer. » Et moi, je dis vive l'empereur !!
Oups, pas encore !
Napoléon premier consul, par Antoine-Jean Gros, 1802, huile sur toile, 205 × 127, musée de la Légion d'honneur, Paris
10 - Aussi étonnant que celui puisse paraître, Bonaparte fait la paix. Il pacifie la Vendée (là où Hoche avait échoué – « curieuse carrière vouée à l'échec par comparaison avec Bonaparte », écrit Tulard de ce dernier), sécurise la Provence en proie depuis des années au brigandage (notamment dans le Vaucluse et dans le Var, bien avant que mes familles maternelle et paternelle ne s'y installe), l'emporte in extremis à Marengo contre l'armée italienne. C'est encore une victoire qui va servir sa propagande et persuader ses ennemis que décidément la chance est toujours de son côté.
A Paris, il met à bas les derniers terroristes, rebuts jacobins et chouans énervés, et profite même d'une tentative d'assassinat contre lui (« la conspiration des poignards ») pour en remontrer à l'opinion publique qui commence à le chérir. Il apparaît en effet comme « le grand réconciliateur des Français », celui qui apparaît au-dessus des factions, pour ne pas dire des partis comme de Gaulle, et même au- dessus de l'Eglise. Là-dessus, Portalis, son ministre des cultes, a résumé sa pensée : « le bon ordre et la sûreté publique ne permettent pas que l'on abandonne les institutions de l'Eglise à elles-mêmes ». Il faut un catholicisme de France (comme on a parlé récemment d'un « islam de France ») et pour cela fonctionnariser les curés. Ce sera le Concordat - une forme de gallicanisme à la française où la religion catholique et romaine est reconnue comme majoritaire en France, où la répartition des diocèses se décide entre Paris et Rome, où les évêques sont nommés par le Consul et investis par le pape (Pie VII à l'époque), puis jurent fidélité au gouvernement et reçoivent en retour un traitement - pareil pour les pasteurs protestants. Hors un petit groupe schismatique de cathos enragés, les Lefébvristes de l'époque, le nouveau dispositif plaît et soulage l'ensemble des croyants et des clercs. L'enjeu politique est clair : il s'agit pour Bonaparte de priver les royalistes du soutien clérical. Louis XVIII a beau prier sa Sainteté de n'en rien faire (et Joseph de Maistre de « souhaiter la mort de celle-ci comme il souhaiterait la mort de son père si celui-ci l'avait déshonoré » !), le pape signe quand même le Concordat. Les conflits religieux ne sont plus, c'est là l'essentiel.
Pour autant, la guerre avec l'Angleterre et l'Autriche n'est pas finie. Le Premier Consul tente bien aux yeux de l'opinion de faire la paix, ses ennemis la refusent - ce qui lui rallie l'opinion. Alors, la guerre. Comme la première fois, il faut atteindre l'Autriche en passant par l'Italie. Seconde campagne d'Italie et victoire à l'arraché grâce à Desaix envoyé cette fois-ci un peu loin (une erreur que Napoléon refera à Waterloo avec Grouchy) mais qui, comme dans un western, revient au moment où l'armée Française allait battre en retraite. Victoire de nos troupes même si Desaix, à qui l'on doit cette victoire plus qu'au Premier Consul, est tué (tableau de Jean Broc). Traité de Lunéville avec Autrichiens obligés de céder. Puis paix d'Amiens imposé à la Angleterre et à la Russie - c'est-à-dire au reste du monde. En vérité, cette paix est une trêve mais son retentissement social est énorme. Bonaparte est bien l'homme de la paix.
Parallèlement, les premiers effets des réformes économiques commencent à faire leurs effets. Le prix du pain baisse. On ordonne même à cinq banquiers « de faire arriver à Paris de quarante-cinq mille à cinquante-cinq mille quintaux de grains par mois ». On favorise des prêts sans intérêts aux manufactures en difficulté de la capitale mais aussi à celles de Lyon et d'Amiens. On stimule la Caisse d'Escompte du commerce. On surveille toutes les banques et leurs affaires. La disette est vaincue. « A la fin de 1802, la crise est terminée. Bonaparte avait apparemment réussi là où Louis XVI et la Révolution venaient d'échouer. » A cet homme de paix et de prospérité, on ne va pas refuser une couronne ?
11 - La paix, c'est la stabilité, et la stabilité, c'est un pouvoir solide et pérenne. Il faut améliorer le Consulat, et pour cela faire du Premier Consul un Consul à vie. Plus de partis, plus de factions. Ainsi la guerre civile, le premier danger français, est définitivement écarté. D'autre part, et là c'est Bonaparte qui parle, il faut que « notre gouvernement », même en respectant l'esprit de la Révolution, ressemble aux gouvernements qui nous environnent. Il faut que notre nouvelle République soit en harmonie avec les monarchies alentour. Et puisque d'une part, les termes de « république monarchique » ne vont pas officiellement ensemble et que d'autre part, la France s'est agrandie depuis les guerres défensives qu'elle a menées, peut-être faudrait-il parler... d'empire et d'empereur. Je dis ça, je dis rien.
Bien sûr, les intellectuels de gauche, déjà indignés par l'éviction de Sieyès, hurlent leurs grands dieux et opposent toutes leurs forces d'indignation à ce qu'ils voient venir, en appelant à la grande conscience du peuple. Las, la grande conscience du peuple n'a que foutre de Médiapart et du Huffington Post. « Les victoires de Bonaparte, écrit Tulard, pesaient d'un poids plus lourd que les oeuvres complètes des idéologues. Les salons de Mme de Condorcet et de Mme de Staël n'étaient pas la France. » La propagande aidant (c'est là que Bonaparte est présenté comme un bourreau de travail capable de tenir dix-heures sur une ou vingt affaires en même temps !), mais aussi les premiers résultats indéniablement bons du nouveau régime qui ont fait que les notables et le petit peuple sont acquis au Premier Consul, celui-ci peut réaliser son projet « néo-monarchique » de Consulat à vie. Après une élection à peine arrangée (car au-delà des mini-tricheries, c'est un fait que tous les modérés, ex-émigrés royalistes, comme Chateaubriand, à qui Bonaparte a pardonné, votent en masse pour lui), « le 2 août 1802, le Sénat, bon gré mal gré, proclamait Napoléon Bonaparte Premier Consul à vie. » Notons que c'est la première fois qu'apparaît son prénom dans le nouveau statut. Bientôt, « Bonaparte » laissera la place au seul « Napoléon ».
Les réformes institutionnelles se font dès lors au pas de course. Assemblée Législative, Tribunat et Conseil d'Etat voient leurs pouvoirs dangereusement s'amoindrir tandis que le Sénat voit augmenter les siens à la condition d'être à la botte de l'Etat - et comme tous les sénateurs sont déjà tous vieux, peu de chance qu'on résiste au type qui tient dix-heures. Les formes monarchiques reviennent bel et bien avec la disparition du tutoiement, la réapparition des livrées, et même les chasses et messes à Saint Cloud. Et si l'on promulgue le Code Civil le 21 mars 1804 qui entérine la disparition de l'aristocratie féodale et le maintien des principes de 89, on crée la Légion d'Honneur dont le but est de créer une nouvelle noblesse à laquelle les anciens nobles pourront quand même participer - et qui est tout de suite un immense succès populaire. La Légion d'honneur ou la noblesse pour tous !
Premières distributions de la médaille de la Légion d'honneur, par Jean-Baptiste Debret (1768-1848), date de création : 1812, date représentée : 14 juillet 1804, huile sur toile, 403 x 531, Musée national du Château de Versailles.
« En fait, le Chef d'Etat français qui a le mieux compris l'économie fut Napoléon alors qu'il n'avait aucune formation : step one => le commerce libre est bon pour tout le monde => step two => bien évidemment c'est moi qui décide où il commence et où il s'arrête, et comment il fonctionne, au nom de l'intérêt de l'Empire. Fini. Lee Kuan Yew a fait la même chose avec Singapour, ça s'est pas trop mal passé », écrit l'excellent PIERRE BALMEFREZOL sur le fil de GABRIEL CLOUTIER consacré au libéralisme (car ce post vient d'une série de statuts faits sur Facebook ces derniers temps, vous vous en doutiez ?)
Et en effet, sur le plan économique, le Code Napoléon est aussi libéral qu'étatiste, si l'on peut dire (la fameuse « troisième voie gaullienne » et qui semble si typique de notre pays) et cela même si les ouvriers sont, encore une fois, bien oubliés - l'essentiel allant aux propriétaires, bourgeois ou paysans. Sur le plan sociétal, le Code s'avère justement très conservateur, voire régressif : retour à l'ordre patriarcal, droite au divorce ultra limité, femme traitée en mineure, enfants naturels exclus de l'héritage, etc. En même temps, on ne s'était pas encore vraiment habitué aux nouvelles moeurs.
C'est le temps des conspirations (ou plus exactement de « la grande conspiration de l'an XII ») qui non seulement échouent les unes après les autres mais encore servent Bonaparte qui a beau jeu de montrer aux yeux de l'opinion que ces conspirationnistes sont à la solde des ennemis de la France et qu'ils pourraient nous provoquer une nouvelle guerre, ce qui parfois est vrai, parfois moins vrai. Quoiqu'il en soit, des chouans comme Querelle et Cadoudal, des militaires comme Moreau, des royalistes comme Polignac et Rivière, sont rapidement matés, la plupart étant guillotinés, les autres bannis.
Dans l'interrogatoire du dénommé Cadoudal, il est fait mention d'un certain Louis de Bourbon Condé, duc d'Enghien qui aurait partie liée avec les conspirationnistes. Celui-ci est arrêté en territoire allemand le 15 mars 1804, ramené à Paris le 20, jugé, condamné et exécuté dans le 21 au petit matin dans les fossés de Vincennes et sans qu'aucune preuve réelle n'ait été apportée - même s'il avoue en effet avoir porté les armes contre la France révolutionnaire. Bonaparte a-t-il voulu se faire là sa propre exécution de Louis XIV et bien montrer au monde que la Révolution la plus radicale continuait en lui ?
Tous ces complots lui donnent en tous cas le prétexte pour consolider son pouvoir. L'idée de monarchie héréditaire refait surface mais pour ne pas heurter la sensibilité révolutionnaire, on parlera plutôt d'empire et d' « empereur des Français », un mot lui-même à la fois connoté politiquement et plus « illimité » historiquement et qui lui va comme un gant. Alors, c'est vrai qu'avec le recul, on peut se demander comment a-t-on pu accepter tout ça ? Il faut vraiment se remettre dans le contexte de l'époque : l'Empire apparaît avant tout comme une dictature de salut public en beaucoup mois bordélique et terroriste que ce qu'on a connu en 93, et destinée à préserver les conquêtes révolutionnaires. L'Empire, c'est la force tranquille, l'ordre républicain, la paix civile et continentale. Ce type qui nous a sauvés, réconciliés, modernisés, enrichis - autant l'avoir le plus longtemps possible.
Un nouveau plébiscite suit et le 2 décembre 1804, à Notre Dame de Paris, Napoléon Bonaparte est couronné empereur des Français.
« Je jure de maintenir l'intégrité du territoire de la République ; de respecter et de faire respecter les lois du concordat et la liberté des cultes ; de respecter et faire respecter l'égalité des droits, la liberté politique et civile, l'irrévocabilité des ventes des biens nationaux ; de ne lever aucun impôt, de n'établir aucune taxe qu'en vertu de la loi ; de maintenir l'institution de la légion d'honneur ; de gouverner dans la seule vue de l'intérêt, du bonheur et de la gloire du peuple français », proclame-t-il.
« Pourvou que ça doure », dit dans son coin Laetitia Buonaparte, la maman de celui qui vient de devenir l'incarnation de l'Histoire : Napoléon 1er.
Le Sacre de Napoléon, David, Louvre).
08:02 Écrit par Pierre CORMARY | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ingres, gros, david, girodet, gérard, napoléon, jean tulard, chateaubriand, histoire, littérature | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer