Kaygusuz Abdal, fondateur de la littérature bektachie, au début du XVème siècle :
« Ô mon Dieu, si tu me poses des questions au jour du Jugement, ainsi seront mes réponses : certes j'ai gravement péché mais me suis-je créé moi-même ? C'est toi qui m'as créé. Alors pourquoi m'avoir rempli de défauts, ô Dieu clément ? Pour ne pas mourir de faim, j'ai mangé des choses impures. Pardon ! Mais en mangeant cette pitance, t'ai-je laissé affamé ? T'ai-je mis dans le besoin en t'enlevant une bouchée ? Pour peser nos péchés, tu prends une balance. Tu as donc l'intention de me jeter au feu. La balance ne convient qu'à l'épicier, au droguiste, au boutiquier, non pas à Toi. Ô Dieu clairvoyant qui connais parfaitement ma nature pécheresse, pourquoi alors vouloir peser mes péchés ? Pour la poignée de terre que je suis, pourquoi faire tant d'histoires ! Est-ce que cela en vaut la peine, ô Dieu clément ? »
Houris chevauchant des chameaux dans le paradis.