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Que nous dit le Salò de Pasolini aujourd'hui ? par Jean-Kevin Baptiste.

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Rédacteur dans de nombreux journaux parisiens et grand habitué des bals de la capitale, Jean-Kevin Baptiste, 28 ans, titulaire d'une maîtrise de sociologie  sur Judith Butler, intitulée "Homogynéphilie et  parentalitude", militant d'"Agis Debout" (act up), nous livre ici ses impressions de djeun et de citoyen devant un classique de la subversion.

Je le dis tout de suite et au risque de faire grincer des dents : en 2007, il ne s'agit pas tant d'être classique et subversif que d'être moderne et progressiste. Le seul, c'est l'avenir. La vérité, c'est demain. Le bien, c'est l'antiracisme. Le mal, c'est le passé - en tous cas, une grande partie. L'histoire nous montre en effet que plus l'on avance dans le progrès, plus l'on se rend compte du mal qu'ont pu faire nos parents et arrières grands-parents (la colonisation, l'esclavage, les guerres de religions, la littérature du XIX ème siècle et ce salaud illisible de Céline). N'étant pas du genre à me pâmer devant les vieilleries, ne comptez pas sur moi pour encenser un film même s'il "dénonce" le fascisme. D'autant que le fascisme dans ce "film"... Mais n'allons pas trop vite. De toutes façons, les productions du passé ont tendance à me faire au mieux rire, au pire gerber. Moi, je suis dans la vie, et pas chez pépé.

Alors, qu'est-ce que c'est encore que ce truc qu'on nous présente comme le film posthume et soit-disant "culte" de Pier-Paolo Pasolini ? « Le film le plus dérangeant » clame Nova, « un brûlot qui vingt cinq ans après, nous parle toujours, une bombe ! » surenchérit Marianne, « La cruauté humaine poussée à son paroxysme » analyse Le Figaro. Je ne sais pas vous, mais moi, l'opinion majoritaire, je n'aime pas trop ça. Et ces intellos, dès qu'ils évoquent  Salò, n'en peuvent plus de superlatifs grandiloquents, d'adjectifs prometteurs ou menaçants qui doivent les faire jouir ! On tient là le truc ultimate pour eux ! entre "achtung les yeux" et "vous allez voir ce que vous allez voir !" Et bien j'ai vu, nous avons vu même avec toute ma tribu, et franchement, on a un peu honte pour vous, les "pasoliniens".

Alors oui, pour ce qui est d'être inoubliable, il est inoubliable votre navet subversif, et comme le dit ce nazi de Gaspard Noé dans les bonus du DVD, c'est sûr qu'on n'a pas besoin de le voir deux fois pour comprendre ! Un film aussi laid, aussi stupide, aussi scandaleusement gerbant, puritain, homophobe, raciste quant à l'humanité, oui, pas la peine de se branler dix fois sur lui pour en saisir le message ! Impossible pour autant de comprendre pourquoi tout le monde célèbre cet étron cinématographique (c'est le cas de le dire vu ce qu'on y bouffe) et quant à son aspect « dérangeant », « scandaleux », « terrifiant », je voudrais bien que l'on m'explique.

Que nous dit en effet le Salo de Pasolini ? Que le fascisme était abominable ? Bien sûr. Mais si ce n’était que ça, le film ne mériterait pas sa réputation. Encore que le fascisme… Comment nous apparaît-il dans Salo ? « Nous autres fascistes sommes les seuls véritables anarchistes » déclare l’un des quatre libertins. Tiens donc ? Le fascisme serait de l'anarchie ? Ca, c'est le raisonnement typique réac des ganaches de droite. La preuve, moi je suis un anti-fasciste notoire et même si je respecte la loi, j'ai eu ma période anarchique. Normal, la vraie jeunesse est toujours anarchique et la vieillesse toujours fascisante, voilà la vérité. Il ne faut pas tout mélanger. Mais voyons la suite. Que penser de ce règlement des quatre libertins qui prévoit que  « les plus petits actes religieux seront punis par la mort» ? Bon sang mais c'est bien sûr, le fascisme, pour ce monsieur Pasolini, c'est l’anarchisme plus l’athéisme ! En voilà une idée qu'elle est bonne ! Sérieusement, moi, rien que là, j'avais envie d'arrêter. Car il n'y a que les ennemis de la liberté de penser, de la fraternité entre les communautés et du Vivre Ensemble pour sortir des conneries pareilles ! Comme si, en plus, c'était la religion qui était persécutée, je rêve ! Le voilà donc le message "humaniste" de ce cinéaste italien qu'on aurait pu penser plus ouvert d'esprit vu sa sexualité et paraît-il son "marxisme" ?

medium_salo_mariage.jpgCa veut dire quoi tout ça ? Le cercle des manies ? de   la merde ?  et du sang ?  Que la sexualité libre entre adultes consentants est forcément quelque chose de répugnant et de violent ?  Que cette liberté individuelle chérie pour laquelle se sont battus nos grands frères et nos grandes sœurs des années soixante ne serait plus telle ? Mais alors, ce serait un vrai réac ce Pasolini ou quoi ? Qu'a-t-il à filmer ces spectacles érotiques avec autant de tristesse d'abord ? Et ça veut dire quoi ces gens qui bouffent de la merde ? On n’a plus le droit d’avoir la sexualité qu’on veut maintenant ?  C'est ça la subversion pasolinienne ? Un répressif qui trouve à redire de notre idéal queer ? Un contempteur de la jouissance sans entraves ? Car que caricaturent ces corps nus et froids sinon une jouissance sans entraves ? Non, ça pue la morale judéo-chrétienne tout ça. Et je passe sur le concours du plus beau cul  comme s'il voulait se moquer de la Starac ! Ce n'est pas un crime de vouloir être le plus beau ou la plus belle que je sache ?  La belle affaire que de se moquer de la jeunesse et de la beauté ? Monsieur Pasolini, si vous avez un problème avec la modernité, il faut le dire !

Enfin, le pire, les mariages homosexuels que monsieur l’artiste filme de la manière la plus grotesque qui soit. Un mariage entre gens qui s'aiment, ça doit avoir l'air si dégueulasse, si ? Attendez, il était homophobe en plus ce mec ? Ca devient grave, là. Quant au final immonde, je préfère ne pas en parler. Car ces tortures qui font rire et se masturber les quatre types et qu’on dirait que les quatre types c’est nous, moi, je n’accepte pas. Je n'accepte pas qu'un prétendu artiste me fasse des clins d'oeil aussi pervers, je n'accepte pas qu'on dise que le salaud, c'est moi (comme cet ordure de Stanley Kubrick l'a fait aussi dans son Orange infecte), je n'accepte pas qu'on se plaise à montrer de l'humanité ce qu'elle a de pire, je n'accepte pas enfin qu'on fasse d'une communauté gay un camp de concentration !  Moi, j’ai mon boulot à la télé, mon copain, mon autre copain, mon autre autre copain, mes entrées au Queen, ma tribu, ma sexualité à moi, mes vacances à Ibiza, mes chroniques de Steevy chez Ruquier, mon Delanoé, ma Ségolène, mon Gérard Lefort, et je refuse de toutes mes forces citoyennes qu’on dise que le fascisme est athée, hédoniste, anarchiste et gay !!! Putain, ça non alors !

Alors oui, au risque de faire grincer des dents, j'espère que ce film répugnant disparaîtra bientôt des ventes et des écrans et son auteur mis au dernier rayon. Lisez un peu ce que ce monsieur Pasolini osait déclarer sur les jeunes et la sexualité dans une vieille interview de 1975 qu’on trouve dans le livret du DVD :

« Nous vivons dans ce qui arrive aujourd’hui, la répression du pouvoir tolérant (putain, j’hallucine !) qui, de toutes les répressions, est la plus atroce (non, mais vraiment n'importe quoi !) Il n’y a plus rien de gai dans le sexe (si, moi, et je t'emmerde !!!). Les jeunes gens sont laids ou désespérés, méchants ou vaincus. »

Non, mais il m’insulte là, l'artiste. C’est hyper dangereux de dire des choses comme ça. C’est pire qu’une incitation à la haine. C'est un délit de sale gueule. On savait que tu n'aimais pas les jeunes, Piero, et qu'en 68, tu osas prendre parti pour les CRS en affirmant que les vrais prolétaires, c'étaient eux et pas ceux qui lançaient des pavés. Faut-il avoir une haine de la vie pour préférer un flic à un djeun ? Mais là tu dépasses les bornes. En même temps, tu lèves le masque.

"Le sexe, dis-tu encore, est aujourd’hui la satisfaction d’une obligation sociale, non un plaisir contre les obligations sociales » !!!

Parle pour toi vieux cochon frustré ! Mais je vois ce que tu veux dire dans ton refoulement : il s'agit encore de cette foutaise intellectuelle qui veut que l'on accepte les homosexuels qu'à la condition qu'ils s'appellent Marcel Proust, Jean Genet, Fassbinder ou... Pasolini ? L'homosexualité ne serait alors qu'une singularité d'esthète raffiné destiné à provoquer les conventions sociales ? Eh bien non l'artiste, d'abord l'homosexualité N'EST PAS UNE SINGULARITE, et ensuite il ne s'agit pas de provoquer la société mais d'en être de la société. Les homos sont comme les hétéros, point barre, et par conséquent doivent avoir les mêmes droits. Oscar Wide, c'est terminé ! Alors, tu peux toujours t'exciter contre nous, l'artiste ! Tu peux encore parler du « sexe comme obligation et laideur », tu ne nous impressionnes pas. Comme il y a des juifs antisémites, il y des homosexuels homophobes, tu en fais partie, c'est bien dommage. Ton film, nos comités de vigilance finiront par l'interdire.  Je comprends qu'il soit scandaleux maintenant ! Ignoble, même ! Anti-jeune, anti-gay, anti-sexe, anti-libertaire, anti-festif, anti-tout ce que nous aimons et ce pour quoi nous militons ! Non, tu n'es qu'un facho, Paso. Tu veux détruire notre bonheur. Mais tu n'y arriveras pas. Car heureux, oui nous le sommes.

 

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Commentaires

  • J'ai rien compris à ton pastiche Montalte ! On dirait un article tiré de la wikipédia sur Cuba paradis des imbéciles ...

  • Ce que dit Pasolini dans Salò n'est pas obsolète ni antique, Montalte: l'histoire et l'Histoire se répètent.

    Par définition, la jeunesse est et ne peut être qu'irresponsable: elle ne connaît pas encore tout le poids du fardeau social ni celui de la vie, elle ne connaît pas encore ce que connaissent les "vieux", ceux qui ont vécu. (Encore que certains vieux fassent preuve de jeunisme.) Il lui faut ses frasques, ses boutades, son arrogance et son anarchie. Après, seulement après, quand elle sera vieillie de ses excès, pourra-t-elle connaître la saloperie, la saloperie dans laquelle la plupart des gens, la plupart d'entre nous, finissons: l'indifférence ou la condamnation de ce qui n'est pas du temps vieilli. Parce qu'il faut être vieux et devenu bourgeois devenu con pour s'offenser des excès et voir des excès, du choquant là où il n'y a que parodie à trop juste titre.

    Vous n'acceptez pas le clin d'oeil pervers parce qu'il vous renvoie à votre perversité ou à votre absence de perversité? Dans l'un ou l'autre des cas, il ne peut y avoir de perversité que lorsque les excès, la vie jeune, délirante et débordante, anarchique, ont été vécus.

    Quant au sexe comme satisfaction d’une obligation sociale, n'est-ce pas ce que véhicule la pub (faite par des vieux qui ne peuvent plus)? Quand on est jeune, on parle de cul, quand on est vieux, on parle de concupiscence. Same shit, different word with a moral flavour.

    Pour ma part, j'espère que le Comité n'interdira JAMAIS quoi que ce soit. Rien n'est pire que la censure au nom des valeurs des uns ou des autres. Pourquoi interdire le gay comme l'anti-gay? le jeune comme l'anti-jeune? le scandale comme le non-scandale?

    Heureusement, vous vous moquez ici des critiques, n'est-ce pas?

  • Marquis, encore un effort si vous voulez être pasticheur...

    On vous reconnaît encore trop sous le masque (enfin, sauf Kate la pauvre... et dire que c'est iPédéblues qui prétend n'avoir "rien compris", c'est réjouissant ces retournements, oh pardon).

    Un seul exemple : trop de points d'exclamation (et on ne répond pas "... pas un de trop" s'il vous plaît).

    Mais tel que c'est, ça me plaît et je l'aiiiiimeuh

    Patrice toujours pas en vacances (pour Molière, on repassera...ou pas)

    PS : à propos des homos tolérés seulement s'il sont des artistes... C'est précisément la situation dans pas mal de pays, justement. Bel exemple, le Japon, oui celui de Mishima : 20 millions d'habitants à Tokyo, 300 personnes à la Gay Pride de peur des représailles. UNE parlementaire a fait son coming out. Bouffeurs de sushis sur femmes nues, renifleurs de petites culottes impubères, saucissonneurs de nymphettes, dévoreurs de mangas sanglants (sans parler des vrais cannibales) ou tout simplement cadres alcooliques abrutis qui vont aux putes en meute, les japs sont N-O-R-M-A-U-X, qu'on se le dise !

  • Belle révolte Jean-Kévin !

    Mais une question néanmoins. Il est évident que l'oeuvre de Pasolini s'oppose de toutes ses forces à Festivus, mais alors pourquoi celui-ci, contrairement à votre pastiche, l'encense ?

    Pourquoi les avides de la transparence et de la joie obligatoires ne s'opposent pas aussi violemment que votre Baptiste à l'oeuvre de Pasolini ?

    C'est qu'ils en ont besoin, dans quel objectif je l'ignore, il faut chercher, mais il y a sans doute une raison expliquant pourquoi cet absolu antimoderne de Pasolini est fêté par Nova magazine et pourquoi la parodie que vous nous servez brillamment ici, ne sera jamais écrite "pour de vrai".

  • Je crois que je me suis fait mal comprendre. Sans doute est-ce la faute de mon hôte, ce Pierre Cormary en qui je faisais bêtement confiance, et qui a mis mon texte dans ses liens sur Philippe Muray, auteur qui me fait gerber évidemment autant que Pasolini - tant de malveillance contre la jeunesse, tant de haine de la modernité, tant d'aigreur contre ce qui est beau, frais et amoureux (ce que ce "salo" de Muray appelle Homo festivus), non tout cela me dépasse... Et je regrette d'avoir fait appel à ce Cormary qui a bien trahi mes intentions. Mais trahir ou faire des coups bas, ou jouer un double jeu, c'est sa spécialité paraît-il...

    Ce que je voulais dire Ludovic, Kate, Patrice, est que ce film de Pasolini, que des amis à moi vantaient, m'a paru gerbant, puritain, homophobe, pervers et dégueulasse et qu'il faudrait, je le soutiens, interdire pour incitation à la haine et à l'anticommunautarisme. En fait, mes amis de Nova et les autres n'y ont strictement rien compris. Sans doute parce qu'ils sont encore victimes de la soit-disant grande culture universitaire, bourgeoise et patriarcale. Qu'ils ont été bluffés par leurs profs ou des condisciples facho et qu'ils ne se sont pas aperçus que ce Salo était précisément, sinon un film facho, un monument de merde réactionnaire. Comme vous, je suis désolé qu'ils l'encensent ! Mais comptez sur moi pour retourner la vapeur.

  • JKB: "Interdire pour incitation à la haine et à l'anticommunautarisme" !!! Interdire pour ceci, interdire pour cela. Fais pas ci, fais pas ça, prout prout cadet... Interdire Salò parce que c'est considéré comme un film "facho", anti-djeuns, anti-juifs, anti-homos, anti, anti, tutti quanti! Quelle injure à l'intelligence humaine!
    Faut être contre tout ce qui est anti! Bien sûr! Ne garder que ce qui ne choque pas, ce qui paraît bien, ce qui se discute le soir au salon entre intellos bobos. Surtout ne pas dire, ne pas paraître dire quoi que ce soit qui ne soit pas politically correct. Marre du politically correct! Marre! Mais votre rectitude est encore plus répréhensive, plus contraignante que ne le sont les lois contre lesquelles vous vous insurgez, contre les atteintes potentielles que vous craignez!
    Vous n'aimez pas Salò? Tant mieux pour vous qui pourrez exposer vos arguments. Mais bon sang! ne plaidez pas la cause de la censure qui pourrait vous taxer voire vous bâillonner d'ultra-démocrate: un mal aussi sévère et affligeant que le fascisme, le marxisme, la pudibonderie et la licence! S'il n'y avait pas Salò pour nous faire connaître votre opinion, comment et quand l'auriez-vous exprimée?
    Alors, non à la censure. Non à la protection des chastes oreilles. Non à la sauvegarde des bonnes moeurs. Surtout aux motifs d'incitation à la haine!
    Ne croyez-vous pas que c'est en agitant le drapeau "moralo-démocratique", en créant une situation "dangereuse" que l'homme se replie sur lui-même, se renfrogne, se ferme aux autres, nourrit sa méfiance, ses discriminations, sa haine contre tout ce qui lui est différent et donc le menace? Allons, choquez-vous mais n'interdisez pas!

  • Kate, si vous savez comme ça fait du bien de lire votre commentaire !

    (car malgré le pastiche cormarien, il en existe des comme ça !)

  • Il me semble qu'un des problèmes des gays revendicatifs d'aujourd'hui est, plus précisément, qu'ils voudraient à la fois que l'homosexualité soit une singularité, histoire de se payer un petit complexe de supériorité, et qu'elle n'en soit pas une - histoire d'avoir les mêmes "droits" et "avantages" que tout le monde. De façon analogue, ils peuvent exhiber les exemples canoniques de Wilde, Proust, Genet, Fassbinder (vous auriez pu exercer vos talents de pasticheur sur "Le droit du plus fort", d'une année postérieur à "Salo"), Pasolini..., mais sans être prêts à la même existence et aux mêmes sacrifices qu'eux.

    A la fin de l'ouverture de "Sodome et Gomorrhe" (http://fr.wikisource.org/wiki/Sodome_et_Gomorrhe), Proust condamne d'ailleurs le communautarisme - ce qui ne l'empêche pas, au fil du livre, de lui donner des armes.

    Cordialement !

  • "Interdire Salò parce que c'est considéré comme un film "facho", anti-djeuns, anti-juifs, anti-homos, anti, anti, tutti quanti! Quelle injure à l'intelligence humaine!". Oui Kate, absolument. M'importent plus la dignité humaine et la reconnaissance des minorités que vos saloperies prétendûment artistiques. Pour moi, c'est Pasolini qui injurie l'intelligence, la vraie, celle du coeur, de la fraternité et de l'humanité. Je n'en ai rien à foutre moi de vos "génies", de vos "grands auteurs" de merde. Je n'ai rien contre l'art en tant que tel mais bien souvent il faut reconnaître qu'il est au service du pouvoir patriarcal, religieux et consanguin. Je sais que dire ce genre de choses dans des endroits où l'on ne jure que par la "littérature" et la "philosophie" (tu parles !) vous hérisse le poil et je le fais exprès car cela vous fait du bien d'être mis au pied du mur par un type comme moi, sûr de ses droits, soucieux des exclus, et aimant vraiment la vie, c'est-à-dire la diversité du désir. Vos Proust et consorts ne m'impressionnent pas.
    Quant à la "philosophie", il suffit de jeter un oeil sur le Dictionnaire de l'homophobie, dirigé par Louis-George Tin (en voilà un de vrai intellectuel !) pour se rendre compte que de Platon à Freud, ou de Spinoza à Foucault, la fameuse pensée occidentale fut toujours homophobe, anti-féministe, n'acceptant les singularités que pour les enfermer dans de petites boîtes réactionnaires, éventuellement destinées à effrayer le bourgeois. Mais moi je sais où se loge les racismes anti-homosexuels - et en effet madame Kate, je les traque. Comme il y a des chasseurs de nazis, il y a des chasseurs d'homophobes, et si cela vous paraît indigne, c'est précisément là que je place ma dignité, ma gloire et mon humanité. Ce monsieur du Café du Commerce par exemple, qui sous-entend que nous serions des pète-plus-haut-que-leur-cul, incapables de sacrifice comme les hétéros (quel cliché grands dieux !), donc symboliquement, existentiellement inférieurs à eux - des gens bons qu'à faire la fête, des folles en cage, tssss. Il dit que nous renvendiquons les mêmes droits que "tout le monde" - mais nous sommes tout le monde, c'est ce qu'il ne comprend pas ! Il n'y a aucune différence existentielle entre hétéros et homos - et quiconque dit le contraire est homophobe et est passible de sanction. C'est ça la vérité qui vous dérange monsieur le café du commerce (et c'est en effet un propos de bar beauf que le vôtre). Vous citez Proust - mais Proust s'est trompé, comme Gide, comme Wilde, comme toutes ces tantes du XIXème et du XXème siècle qui avaient la trouille de faire reconnaître leurs désirs. Remarquez, on les comprend, vu la répression qui régnait à cette époque. Mais aujourd'hui, tout ça c'est fini. Homos et hétéros, c'est la même chose, point barre.

  • Je m'excuse de faire ainsi ma pub, mais puisque vous évoquez l'ignoble Tin et son dictionnaire, je ne peux faire mieux que de vous renvoyer à ma brillante étude : http://cafeducommerce.blogspot.com/2006/05/le-beurre-et-largent-du-beurre_10.html

    Bonne bourre à tous !

  • Quel rapport entre un moustachu grassouillet se trémoussant en slip de cuir sur un char sur un bruit technoïde et Oscar Wilde ou Proust : aucun.
    Etre fier de ce pourquoi on n'a aucune part de responsabilité ? Idiotie terminale des matriarchies médiatico-démocratiques : l'humanité est liquidée dans le festivisme onaniste des mutins de Panurge.

  • Ainsi pour vous les gays ne sont que des folles en cuir irresponsables qui ne pensent qu'à s'exhiber sur des chars un jour par an ? Et certainement qui vont s'enculer dans des backrooms et parfois sans préservatif - car le pédé festivus est un assassin en puissance, c'est connu, quand ce n'est pas un pédophile?

    C'est en tombant sur des rombières comme vous qu'on se rend compte de tout le travail qu'il reste à faire. Car voyez-vous, messieurs les hétéros, les homos ne sont pas tous les créatures que vous dites. Ce sont des personnes aussi responsables (ou aussi irresponsables) que vous, qui ont les mêmes désirs et les mêmes besoins que vous, qui aspirent au même bonheur que vous, qui pour certains veulent se marier et avoir des enfants comme certains d'entre vous - non, rien qui ne différencie l'homo de l'hétéro sinon la haine de l'hétéro pour l'homo (et la trouille qui lui inspire). Bien sûr qu'il y a dans la gay pride quelque chose de grotesque, je vous le concède - mais il faut bien comprendre que cette fierté en est moins une qu'une réaction à la honte qu'il y eut pendant des siècles à être homo. Vous nous avez brûlé, enculé avec des fer rouges, envoyé dans des camps, vous nous avez traité de taré, de tordu, d'erreur de la nature, de sous-homme, et de menace pour l'humanité... Eh bien, notre seule "vengeance" est de vous faire rougir en pavanant sur des chars et de vous faire pâlir en revendiquant nos droits qui ne sont que les vôtres. Et vous continuez à rire de nous avec votre sinistre Muray, l'inventeur du prêt-à-penser des réacs, un pauvre type qui a passé sa vie à croire que le sociétal n'était qu'une question de mode gauchiste. Pauvres pommes que vous êtes ! Phallocrates tartuffiés qui osez parler d'une société "matriarchale" parce que les femmes se sont mises à aimer leur foot pour plaire à leurs mecs. Quand les homos auront les mêmes droits que les hétéros, la gay pride n'aura plus lieu d'être. C'est tout.

  • Jean-Kévin, vous n'avez rien compris, mon ami... Vos revendications sont contre-nature, et c'est pourquoi votre position est indéfendable. Si la nature et Dieu avaient souhaités qu'homos et hétéros se valent, ils n'auraient pas organisé le cosmos autour des principes masculins et féminins, de leur opposition et de leur complémentarité. Car ce n'est qu'en associant un principe masculin et un principe féminin que l'on accède à l'absolu, comme le signalait déjà Platon avec son mythe des androgynes.

    Tout le prouve, tout le montre, la religion comme la psychanalyse : Coran et Freud, même combat. Et Pasolini n'est finalement qu'un autre représentant de cette vérité intangible et universelle, reconnue de tous temps et que la pensée pseudo-post-moderne soixante-huitarde tente de faire passer pour une imposture, alors que l'imposture, c'est bien la libération sexuelle ou encore les revendications d'égalité de la part de communautarismes qui veulent se faire passer pour une norme. Mon ami, rendez-vous à la raison : vous, en tant qu'homo, êtes différent de moi, hétéro majoritaire psychiquement stable et légalement reconnu comme fondement de la société par des droits auxquels vous ne devez pas avoir droits. Il ne s'agit évidemment plus de vous "enculer au fer rouge" - on n'est pas des monstres - mais de vous maintenir à la place qui est la vôtre : celle d'une étrangeté de la nature originale et même intéressante, mais qui n'a pas à concurrencer le modèle de société qui est le nôtre.

    Hégésippe

  • Queussi, queumi !

    Mathurine (non, ce n'est pas une espèce de patate)

    PS : Hégésippe, épousez-moi... et pacsons-les !

  • Au moins cet Hégesippe pose-t-il le problème dans sa vérité et non dans ses simulacres et même s'il fait là une déclaration prototypique de son ontologique homophobie. Car en effet, l'homophobie, c'est croire que la condition humaine est fondée sur l'altérité. C'est croire que la sexualité est avant tout différentielle. C'est estimer que la nature est hétérosexuelle. Et bien non ! Montaigne le disait déjà - la nature n'est qu'une coutume- les relations sexuelles qu'une affaire culturelle, autrement dit quelque chose que l'on peut changer. Aujourd'hui, l'altérité a fait place à l'ipséité. L'ère de la transcendance sanglante est terminée. L'heure est à au sujet autonome qui se représente ce qu'il est par lui-même. Ce qui compte, c'est le rapport de soi-même à soi-même. Je suis ma propre référence, sans dieu ni maître, et voilà tout.

  • Tu n'es donc rien.
    Adieu, Jean-Kévin. A la douce pitié de Dieu.

  • Je suis Jean-Kevin Baptiste, un homme libre et qui n'a pas besoin d'un père fouettard pour exister comme toi. Et mon néant vaut bien ton enfer. Je remarque que quand on met les homophobes au pied du mur, ils filent la queue entre les jambes en appelant leur papa divin, pauvres aliénés qu'ils sont !

  • Et voilà ! Dès qu'ils se sentent en difficulté, nos sujets autonomes libres-penseurs dégaînent le spectre de l'homophobie : "tu n'es pas avec moi, donc tu es un salaud..." C'est un peu facile, Jean-Kévin, mon ami, et ça me semble surtout un peu bête.

    Tentons donc de continuer la discussion comme si cette variante du point Godwin n'avait pas été atteinte... Bien sûr que non, les relations sexuelles ne sont pas culturelles ! Je ne m'embarquerai pas dans une discussion sur le règne animal (oiseuse et sans grand intérêt), mais vous, Jean-Kévin, changeriez-vous votre homosexualité pour autre chose, là, comme ça, culturellement ? Eh bien je peux vous dire que mes amis homosexuels (oui, j'en ai : étonnant, hein, pour un sale homophobe comme moi !) ne la changeraient pas, et que certains se savent homosexuels depuis qu'ils ont 5 ans, culture ou pas culture. Il va falloir vous y faire, mon petit : tout cela est psychologique, et même psychanalytique : vous êtes simplement le résultat d'un Oedipe mal géré, et votre autonomie est limitée.

    A partir de là, bien entendu, vous devez faire partie de la société, comme chaque homme. Mais vous ne pouvez en être le modèle, car pour prospérer, une société a besoin d'une définition stable de la famille, de la relation, du rapport à l'autre, et cette stabilité ne se construit cosmologiquement que dans la différenciation des sexes, dans l'existence de la complémentarité du masculin et du féminin. Brouiller cela, c'est le premier pas vers la décadence, et autant vous dire qu'avec l'idéologie ambiante, le déclin nous guette. Alors vivez-vous dans votre ipséité si cela vous chante, mais ne prétendez pas devenir un modèle social : c'est dangereux pour la société.

    Hégésippe

  • Mais quel modèle, putain ? Celui de l'hétéro beauf ? De l'Oedipe castré ? De la femme eunuque ? De l'homme crucifié ? Ah elle donne envie, votre civilisation judéo-chrétienne, les amis. Pour ma part, je n'y vois que de la souffrance, des désirs mortifiés, des besoins contrariés, des individualités niées. Tout ce qui est agréable et vivant mis à bas, tout ce qui est pénible et atroce exalté ! Et bien sans moi, s'il vous plaît. Votre masochisme, non merci. Et en effet, je préfère mon cuir à moi, sensuel, matériel, vestimentaire, fantasmatique, que votre cuir mental, que vos chaînes sociales, que vos fouets éducatifs. Savez-vous la différence entre nous, nazes salauds que vous êtes ? Vous fouettez vos enfants pour de bon, vous, vous leur faites mal exprès, alors que nous nous fouettons pour rigoler, sans faire de mal à personne.
    Quant à la religion, nous en sommes sorti depuis longtemps, vous savez ça ? C'est même Marcel Gauchet, l'un des penseurs préférés de Cormary (il faudra un jour qu'il s'explique sur ses contradictions ce zouave-là), qui le dit :

    "La sortie de la religio, écrit-il page 254 de sa Condition historique, consiste à écarter l'altérité de la définition de l'humanité. La communauté humaine en vient à se définir à partir d'elle-même. Elle se donne ses raisons depuis elle-même : le règne de l'hétéronomie fait place au monde de l'autonomie. L'homme était séparé de lui-même, il se rejoint. Il était assujetti, il devient sujet."

    Putain, exactement ce que je disais !

    Et encore : "C'est l'Autre surnaturel qui produisait l'identité fonctionnelle de l'homme avec lui-même. Lorsque l'identité métaphysique - l'autonomie - s'installe, le rapport de l'humanité avec elle-même devient un rapport d'altérité fonctionnelle, que ce soit au plan collectif, dans la société, dans la politique, ou que ce soit au plan individuel. TOUT SE JOUE ENTRE SOI ET SOI. (...) JE N'ATTRIBUE PAS CE QUE JE SUIS A UN AUTRE QUE MOI."

    Ouais, ouais, ouais, ouais ! Il est génial ce Gauchet, il doit être pédé pour être aussi génial tiens... Aux chiottes les Michel Schneider et les Tony Anatrella ! Et vive la nouvelle société de la sortie de la religion où les sexes sont ce qu'ils veulent, font ce qu'ils veulent et peuvent tout vouloir ! Au fond, nous les gay Queer sommes les vrais nietzschéens ! Ainsi parlait Judith Butler. Si tu vas chez les hétéros, n'oublie pas la cravache ! Ah !

  • iPidiblue, tu me déçois, te voilà en lien chez toute la fange des blogueurs arrivistes.

    Qu'as-tu fait de ton talent de vieux PD ?

  • Oui je vieillis que veux-tu ... ceci dit aujourd'hui je me suis fait engueuler par Ramiel le beau savoyard et il faut le faire car son équanimité légendaire est à toute épreuve, je lui avais foutu un zéro pointé sur ses connaissances en neurobiologie !

  • Absolument, Hirek, Dieu nous a fait homosexuels ou hétérosexuels, et le diable les a fait homophobes !

  • "La sortie de la religio, écrit-il page 254 de sa Condition historique, consiste à écarter l'altérité de la définition de l'humanité. La communauté humaine en vient à se définir à partir d'elle-même."


    Comme disait la Mistinguett : "Je suis comme le Bon Dieu m'a faite (c'est à dire, en l'occurrence, en ce qui concerne moi, je, soussigné *Hirek, sain de corps et d'esprit TRÈS HOMOSEXUEL), et c'est très bien comme ça."

    *Hirek, que Sa volonté sois faite

  • donnez-moi votre miel
    je vous convaincrai sans mal que c'est de la moutarde de dijon tontaine et tonton

  • L'étoile a pleuré rose au cœur de tes oreilles
    L'infini roulé blanc de ta nuque à tes reins.
    La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
    Et l'homme saigné noir à ton flan souverain.

  • Certes il est vilain ce film, certes il date et certes, à l'époque, j'avais quitté la salle avant la fin. Et à l'époque aussi on nous le présentait comme une oeuvre majeure.
    Mais Jean-Kevin Baptiste n'a pas bien compris ce film qui ne montre en tout et pour tout que l'abus extrême de pouvoir et sa monstruosité (on sait que l'histoire ne se borne pas qu'à un seul modèle et que les ressources dans ces domaines sont inépuisables...)
    Un exemple emblémaque d'erreur d'interprétation qui interdit d'aller plus loin dans son texte :
    " Et ça veut dire quoi ces gens qui bouffent de la merde ? On n’a plus le droit d’avoir la sexualité qu’on veut maintenant ?"

    Ces gens ne bouffent pas de la merde ON LA LEUR fait bouffer.
    Que monsieur Baptiste aime manger de la merde, le regarde, mais je doute qu'il apprécie qu'on la lui fasse manger de force, aussi bonne soit-elle. Ou alors c'était pour rire et j'ai rien compris.
    Idem : ces gens ne se crèvent pas les yeux, ON LES LEUR crève. Mais je conçois aisément que crever les yeux de son prochain soir devenu pratique courante de bon aloi dans les soirées parisiennes que je ne fréquente plus depuis quelques temps déjà....

    "Non, ça pue la morale judéo-chrétienne tout ça." ajoute-t'il...
    Outre l'étrange délicatesse dont les narines de Jean-Kevin Baptiste font preuve, pourtant acoutûmées à ces fragrances, je ne sache pas que la morale judéo-chrétienne pue. Tout pue dans ce cas. Et il faudra bien qu'on nous explique un jour en quoi cette morale judéo-chrétienne mérite d'être aussi bassement stigmatisée ?
    Je ne vois pas en quoi en effet mes parents et leurs ainés puaient lorsqu'ils m'apprenaient à respecter mon prochain, à l'aimer, à le considérer dans sa véritable humanité. Je ne vois pas en quoi le partage pue et en quoi les valeurs d'amour ou d'amitié devraient puer tout-à-coup ? Je ne vois pas non plus en quoi les évangiles puent, ni en quoi les juifs pueraient de conserve ? Et c'est bien ce qui m'a permis de comprendre "Salo", sans toutefois parvenir à aimer ce film.

    Monsieur y va allègrement de ses lieux communs et n'en sort guère dans tout ce texte... qui ne risque pas de nous apprendre grand-chose.

  • Ce ramassis d'âneries insipides et pitoyables est des plus odieux !!

  • C'est pas très intéressant comme commentaire... Dommage, je cherche désespérément un article qui se penche de façon approfondie, documentée, sur ce film. Mais bon, je l'ai pas encore trouvé.

  • J'ai lu jusqu'au bout votre réaction concernant l'oeuvre de Pier Paolo Pasolini. Et j'y ai vu non pas un pamphlet mais une réaction presque puérile à travers les insultes ("Je t'emmerde", "on t'emmerde") mais également un "tu" non pas générique mais s'adressant à Pasolini qui est mort depuis bientôt 40 années - et même vivant je pense qu'il ne vous aurait pas répondu vu votre répartie. Tout d'abord, vous sortez les propos de Pasolini de leur contexte. Citez des phrases comme celles se rapportant aux CRS sans pour autant expliquer l'idéologie d'un auteur est malhonnête. Dans un autre temps, je pense que vous ne maîtrisez pas l'oeuvre et ses subtilités pour comprendre les rapports des fameux "cercles " ou " gironi", ainsi que la complexité et l'intertextualité de cette oeuvre. Vous confondez les notions de fascisme car vous prenez des raccourcis sans expliquer la pensée artistique de l'auteur, et vous ne connaissez pas l'histoire de la religion en Italie. Salò n'est pas une critique de l'homosexualité mais du conformisme. Quant à l'interprétation de l'alimentation de ces jeunes personnages n'est pas juste, vous vous trompez également. Vous prétendez faire une chronique sur une oeuvre que vous ne maîtrisez absolument pas. Je suis un grand lecteur de Pasolini et je peux vous assurer que son esthétique est bel et bien marxiste.
    Bref, comment pourriez-vous donner une analyse objective de cette oeuvre alors que vous vous situez dans une jeunesse qui est conformiste et née petite bourgeoise, ignorant tout de la lutte des classes et la société post-industrielle?

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