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Dissection de l'immonde

medium_finkielkraut.3.jpgEt d'abord un grand merci au cher Sébastien qui sait dénicher les articles les plus intéressants sur le web. Sans doute nombre d'entre nous attendaient celui-ci. Une bombe... de lucidité et de courage. Il faudrait déclarer Alain Finkielkraut d'utilité publique.

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[Quand Finkielkraut, le philosophe de la république se lâche... dans la presse israélienne

Extraits d’un reportage de 6 pages dans le supplément hebdomadaire de Haaretz daté du 18 novembre

Pour contribution au débat : traduction de l’hébreu - extraits - Michel Warschawski - Michèle Sibony

N.B. Tous les passages en italiques sont des traducteurs]

Titre : ILS NE SONT PAS MALHEUREUX, ILS SONT MUSULMANS.

Chapeau :Le philosophe juif Alain Finkielkraut, l’un des plus célèbres intellectuels francais et porte drapeau de la guerre contre le nouvel antisémitisme ne peut pas entendre parler maintenant de racisme français, de pauvreté et d’exclusion. Qu’on le laisse tranquille avec ce discours mensonger. De son point de vue tout est clair, malgré tout ce que la France a fait pour eux les fils d’immigrés islamiques la haïssent. C’est comme çà dans leur culture. Et les belles âmes bourgeoises et les écoles ramollies les encouragent. Et la France s’en va au diable.

Les réponses de Finkielkraut ont visiblement étonné les journalistes qui l’ont interrogé à Paris. Ils signalent que « pourtant elles n’émanent pas du front national mais de la bouche d’un philosophe qu’on considérait autrefois comme l’un des porte parole de la gauche française, et l’un des philosophes qui ont mûri dans la révolte des étudiants de mai 68 » Ils précisent d’entrée de jeu que AF lors de ses réponses insiste et revient régulièrement sur le fait que « il ne peut plus dire (cela ) en France », « on ne peut pas dire çà en France » « il est peut être dangereux de dire çà en France ».

Episode 1 - sur les émeutes en France :

Question : Dans la presse française les émeutes dans les banlieues sont perçues surtout comme un problème économique, une réaction violente à une situation de pauvreté dure et de discrimination , alors qu’en Israël on a plutôt tendance à penser que l’origine de cette violence est religieuse ou du moins ethnique. C’est-à-dire à voir en elle un élément du combat islamique. Comment vous situez vous par rapport à ces différentes positions ?

Réponse : En France on voudrait bien réduire les émeutes à leur niveau social. Voir en elles une révolte de jeunes de banlieues contre leur situation, la discrimination dont ils souffrent et contre le chômage. Le problème est que la plupart de ces jeunes sont noirs ou arabes et s’identifient à l’Islam. Il y a en effet en France d’autres émigrants en situation difficile, chinois, vietnamiens portugais, et ils ne participent pas aux émeutes. Il est donc clair qu’il s’agit d’une révolte à caractère ethnico-religieux.

Q. Et d’où vient-elle ? Est ce une réponse des Arabes et des Noirs au racisme dont ils sont victimes ?

R. Je ne le pense pas, parce que cette violence a été précédée de signes annonciateurs très préoccupants que l’ on ne peut réduire à une simple réaction au racisme français. Prenons par exemple les événements qui ont accompagné il y a quelques années le match de football France-Algérie, ce match s’est déroulé à paris au stade de France, on nous dit que l’équipe de France est adorée par tous parce qu’elle est « black blanc beur », en fait aujourd’hui elle est black black black ce qui fait ricaner toute l ’Europe. Si on fait une telle remarque en France on va en prison mais c’est quand même intéressant que l’équipe de France de football soit composée presque uniquement de joueurs noirs. Quoiqu’il en soit cette Equipe est perçue comme le symbole d’une société multi ethnique, ouverte etc...Le public dans le stade, des jeunes d’origine algérienne, ont hué pendant tout le match cette même équipe. Ils ont même hué la Marseillaise et le match a du être interrompu quand les jeunes ont envahi le terrain avec des drapeaux algériens.

Et il y a aussi les paroles des chansons de rap, des paroles très préoccupantes, de véritables appels à la révolte, je crois qu’il y en a un qui s’appelle docteur R qui chante « je pisse sur la France je pisse sur de Gaulle » etc... ce sont des déclarations très violentes de haine de la France,

Toute cette haine et cette violence s’expriment maintenant dans les émeutes, y voir une réponse au racisme français c’est être aveugle à une haine plus large : La haine de l’occident qui est responsable de tous les crimes. La France découvre cela aujourd’hui.

Q. Cela signifie d’après vous que ces émeutes ne sont pas orientées contre la France mais contre tout l’Occident ?

R. Non, elles sont orientées contre la France, comme ancienne puissance coloniale, contre la France, pays européen. Contre la France avec sa tradition chrétienne, ou judéo chrétienne.

(.../...)

Q. Est ce que vous pensez que la source de cette haine envers l ’Occident parmi les français qui participent à ces émeutes est dans la religion , dans l’islam ?

R. sur ce sujet il faut être clair, c’est une question très difficile et il faut essayer de garder un langage de vérité. On a tendance à avoir peur du langage de vérité, pour des raisons « nobles ». On préfère dire « les jeunes » que « noirs » ou « arabes ». Mais on ne peut sacrifier la vérité quelques soient les nobles raisons. Il faut bien entendu éviter les généralisations : Il ne s’agit pas de tous les noirs et de tous les arabes, mais d’une partie des noirs et des arabes. Et évidemment la religion, non pas comme religion, mais comme ancre d’identité joue un rôle. La religion telle qu’elle apparaît sur internet et les chaînes de télévision arabes, sert d’ancre d’identification pour certains de ces jeunes. Contrairement à d’autres, moi je n’ai pas parlé d’Intifada des banlieues, et je ne pense pas qu’il faille utiliser ce terme. J’ai pourtant découvert qu’eux aussi envoyaient en première ligne de la lutte les plus jeunes, et vous en Israël vous connaissez çà, on envoie devant les plus jeunes parce qu’on ne peut pas les mettre en prison lorsqu’ils sont arrêtés. Quoiqu’il en soit ici il n’y a pas d’attentats et on se trouve à une autre étape : je pense qu’il s’agit de l’étape du pogrom anti républicain. Il y a des gens en France qui haïssent la France comme république.

Q. Mais alors pourquoi ? Pour quelle raison ?

R Pourquoi est ce que le monde arabo-musulman en partie du moins a déclaré la guerre à l’occident ? La république est la version française de l’Europe. Eux et ceux qui les justifient disent que cela provient de la fracture coloniale. D’accord, mais il ne faut pas oublier que l’intégration des travailleurs arabes en France à l’époque du pouvoir colonial était beaucoup plus simple. C’est-à-dire que c’est une haine à retardement, une haine a posteriori. Nous sommes témoins d’une radicalisation islamique qu’il faut expliquer dans sa totalité avant d’arriver au cas français, d’une culture qui au lieu de s’occuper de ses propres problèmes recherche un coupable extérieur. Il est plus simple de trouver un coupable extérieur. Il est séduisant de se dire qu’en France tu es exclu et « donnez-moi ! donnez-moi ! »

Cà n’a jamais marché comme cela pour personne et çà ne peut pas marcher.


2 - De l’école en France et des bienfaits du colonialisme

Aux Etats unis également nous sommes témoins de l’islamisation des noirs. C’est Lewis Farkhan en Amérique qui le premier a dit que les juifs ont joué un rôle central dans l’esclavagisme. Et le principal porte parole de cette théologie en France aujourd’hui c’est Dieudonné, c’est lui qui est aujourd’hui le vrai patron de l’antisémitisme en France, et non le front national. Mais en France au lieu de combattre son discours on fait précisément ce qu’il demande : on change l’enseignement de l’histoire coloniale et de l’histoire de l’esclavage dans les écoles. On y enseigne aujourd’hui l’histoire coloniale comme une histoire uniquement négative. On n’enseigne plus que le projet colonial voulait aussi éduquer, apporter la civilisation aux sauvages. On ne parle que des tentatives d’exploitation, de domination, et de pillage. Mais en fait qu’est ce que veut Dieudonné ? Il exige une « shoah » et pour les arabes et pour les noirs, mais si l’on met la shoah et l’esclavage sur le même plan alors on est obligé de mentir, car ce n’était pas une shoah. Et ce n’était pas un crime contre l’humanité parce que ce n’était pas seulement un crime. C’était quelque chose d’ambivalent. Ainsi en est-il également de l’esclavage. Il a commencé bien avant l’Occident. En fait, la spécificité de l’Occident pour tout ce qui concerne l’esclavage c’est justement tout ce qui concerne son abolition. L’abolition de l’esclavage est une question européenne et américaine. Cette vérité là sur l’esclavage il est maintenant interdit de l’enseigner dans les écoles.

C’est pourquoi tous ces événements là m’attristent beaucoup : non pas parce qu’ils se sont produits, après tout il fallait être aveugle et sourd pour ne pas voir qu’ils auraient lieu, mais à cause des explications qui les accompagnent. Elles sont un coup mortel à la France que j’ai aimée, et j’ai toujours dit que la vie deviendrait impossible pour les juifs de France quand la francophobie vaincrait, et c’est ce qui va se passer. Ce que j’ai dit maintenant les juifs le comprennent. Tout d’un coup ils regardent autour d’eux et voient tous les « bobos » qui chantent des louanges aux nouveaux « damnés de la terre » et se disent : qu’est ce que c’est que ce pays, que lui est il arrivé ?

Q. Puisqu’il s’agit selon vous d’une offensive islamique, comment expliquez vous que lors des derniers événements les juifs n’ont pas été attaqués ?

R. Premièrement on dit qu’une synagogue a été attaquée. Mais je pense que ce qu’on a vécu c’est un pogrom anti républicain. On nous dit que ces quartiers sont délaissés et que les gens sont dans la misère. Quel lien y a-t-il entre la misère et le désespoir et brûler des écoles ? Je pense qu’aucun juif ne ferait jamais çà. Ce qui unit les juifs - laïques, religieux, de la Paix Maintenant ou partisans du grand Israël - c’est un mot, le mot schule (lieu d’étude)* c’est ce qui nous unit tous comme juifs. Et j’ai été tout simplement scandalisé de ces actes qui se sont répétés et encore plus scandalisé par la compréhension qu’ils ont rencontré en France. On les a traités comme des révoltés comme des révolutionnaires. C’est la pire des choses qui pouvait arriver à mon pays et je suis très malheureux. Pourquoi ? Parce que le seul moyen de surmonter c’est de les obliger à avoir honte. La honte c’est le début de la morale. Mais au lieu de les pousser à avoir honte, on leur a donné une légitimité : ils sont « intéressants ». Ils sont « les damnés de la terre ». Imaginez un instant qu’ils soient blancs comme à Rostock en Allemagne on dirait immédiatement : le fascisme ne passera pas. Un arabe qui incendie une école c’est une révolte, un blanc c’est du fascisme. Je suis daltonien : le mal est le mal, peu importe sa couleur. Et ce mal là pour le juif que je suis est totalement inacceptable.

Pire, il y a là une contradiction, car si effectivement ces banlieues étaient dans une situation de délaissement total, il n’y aurait pas de salles de sport à incendier, il n’y aurait pas d’écoles et d’autobus. S’il y a des gymnases des écoles et des autobus, c’est que quelqu’un a fait un effort. Peut-être insuffisant mais un effort quand même.

Q. Mais pourtant le taux de chômage dans les banlieues est insupportable, près de 40% des jeunes entre 15 et 25 ans n’ont aucune chance de trouver un travail ?

R Revenons un moment à la schule. Lorsque les parents t’envoient à l’école, est-ce que c’est pour trouver un travail ? Moi on m’a envoyé à l’école pour apprendre. La culture et l’éducation ont une justification en elles même. Tu vas à l’école pour apprendre, c’est çà le but de l’école. Et ces gens qui détruisent des écoles, que disent-ils en fait ? leur message n’est pas un appel à l’aide ou une exigence de plus d’écoles ou de meilleures écoles, c’est la volonté de liquider les intermédiaires entre eux et les objets de leurs désirs. Et quels sont les objets de leurs désirs c’est simple : l’argent, les marques, et parfois des filles. C’est pourquoi il est certain que notre société a sa responsabilité, parce qu’ils veulent tout maintenant et ce qu’ils veulent c’est l’idéal de la société de consommation. C’est ce qu’ils voient à la télévision.

schule : mot yiddish qui signifie école , désigne plutôt chez les juifs ashkénaze de France la synagogue (ndlt)


3 - Non à l’antiracisme

..../... Mais justement le philosophe juif qui lutte contre l’antisémitisme pour entrer en guerre contre « la guerre antiraciste ». (fin des commentaires des journalistes)

« Je suis né à paris et suis le fils d’immigrants polonais, mon père a été déporté de France, ses parents ont été déportés et assassinés à Auschwitz, mon père est rentré d’Auschwitz en France. Ce pays mérite notre haine. Ce qu’il a fait à mes parents était beaucoup plus brutal que ce qu’il a fait aux Africains. Qu’a-t-il fait aux Africains ? Il n’a fait que du bien. Mon père, il lui a fait vivre l’enfer pendant 5 ans. Et on ne m’a jamais enseigné la haine. Aujourd’hui la haine des noirs est encore plus forte que celle des arabes.

Q. Mais justement vous qui combattez le racisme antijuif affirmez que la discrimination et le racisme dont parlent ces jeunes n’existent pas en réalité ?

R. Bien sûr qu’il y a une discrimination. Et il y a certainement des Français racistes. Des Français qui n’aiment pas les arabes et les noirs. Et ils les aimeront encore moins maintenant quand ils prendront conscience de combien eux même les haïssent. C’est pourquoi cette discrimination va s’approfondir pour tout ce qui concerne le logement et aussi le travail.

Imaginez que vous gérez tous deux un restaurant et vous êtes antiracistes, vous pensez que tous les hommes sont égaux et en plus vous êtes juifs, c’est-à-dire que pour vous parler d’inégalité entre les race pose problème, et imaginez qu’un jeune des banlieues vienne demander un emploi de serveur, il a l’accent des banlieues, vous ne l’engagerez pas, c’est très simple. Vous ne l’engagerez pas parce que c’est impossible. Il doit vous représenter, et ceci exige de la discipline de la politesse et une manière de parler. Et moi je peux vous dire que même des Français blancs qui copient aujourd’hui les codes de conduite des banlieues, et cela existe, se heurteront au même problème exactement. La seule manière de lutter conte la discrimination est de revenir aux exigences, une éducation sévère, c’est le seul moyen. Mais cela aussi il est interdit de le dire. Je ne le peux pas. Ce sont des choses du bon sens auxquelles on préfère le mythe du « racisme français ». Ce n’est pas juste. Nous vivons aujourd’hui dans un environnement de « guerre permanente contre le racisme », et il faut étudier la nature de cet antiracisme. Tout à l’heure j’ai entendu à la radio quelqu’un qui s’opposait à la décision du ministre de l’intérieur Sarkozi d’expulser quiconque n’a pas la citoyenneté française a participé aux émeutes et a été arrêté. Et qu’a-t-il dit ? Qu’il s’agissait d’une « épuration ethnique ». J’ai combattu pendant la guerre de Yougoslavie contre l’épuration ethnique des musulmans en Bosnie. Aucune organisation musulmane française ne s’est jointe à nous, ils ne se sont réveillés que pour soutenir les Palestiniens. Et maintenant on parle d’épuration ethnique ? Il n’y a pas eu un seul mort pendant ces émeutes, en fait si, il y en a eu deux mais c’était un accident. On ne les poursuivait pas mais ils se sont enfuis et cachés dans un transformateur électrique malgré les panneaux d’avertissement qui étaient énormes.

Mais je pense que l’idée généreuse de guerre contre le racisme se transforme petit à petit monstrueusement en une idéologie mensongère. L’antiracisme sera au vingt et unième siècle ce qu’a été le communisme au vingtième. Aujourd’hui les juifs sont attaqués au nom du discours antiraciste : la barrière de séparation, « sionisme égal racisme », la même chose en France. Il faut se garder de l’idéologie de l’antiracisme. Bien sûr il y a un problème de discrimination, il y a un réflexe xénophobe c’est vrai, mais présenter les événements comme une réaction au racisme est tout à fait mensonger, tout à fait mensonger.

Q. Que pensez-vous des moyens qu’utilise le gouvernement français pour mettre fin à la violence, l’état d’urgence, le couvre feu ?

R .Mais c’est tellement normal ! Ce que nous avons vécu est terrible. Il faut comprendre que ceux qui ont le moins de pouvoir dans la société sont les autorités, les gouvernants. C’est vrai ils sont responsables du maintien de l’ordre, et c’est important parce que sans eux il y aurait eu une autodéfense, et les gens auraient tiré. Alors ils maintiennent l’ordre et font cela avec une prudence extraordinaire, il faut les saluer pour cela. En mai 68, il y avait un mouvement tout à fait innocent comparé à celui d’aujourd’hui et il y a eu une violence policière. Ici on jette des cocktails Molotov et on tire à balles réelles. Et il n’y a eu aucun cas de violence policière. (note des journalistes : depuis l’interview plusieurs policiers ont été arrêtés suspectés de violence) Il n’y a aucun précédent. Comment maintenir l’ordre ? Par des moyens dictés par le bon sens,que soit dit en passant 73% des français soutiennent d’après une enquête du journal le Parisien. Mais je pense qu’il est trop tard pour provoquer chez eux la honte, parce que à la télévision, à la radio et dans les journaux, ou du moins dans la plupart d’entre eux, on présente aux émeutiers un miroir embellissant. Ce sont des gens « intéressants », on flatte leur souffrance et on comprend leur désespoir. En plus il y a la grande perversion du spectacle. On brûle des voitures pour qu’on puisse le voir à la télévision, cela leur permet de se sentir « importants » de sentir qu’ils vivent dans un quartier important, cette course après le spectacle doit être analysée, elle produit des effets tout à fait pervers. Et la perversion du spectacle est accompagnée de commentaires tout à fait pervers.

..../....

4 - Si cela ne leur plaît pas qu’ils rentrent chez eux :

AF. On dit que le modèle républicain s’est effondré dans ces émeutes. Mais le modèle multiculturel ne va pas mieux. Ni en hollande ni en Angleterre. A Bradford et à Birmingham aussi ont eu lieu des émeutes sur fond racial. Deuxièmement l’école républicaine, le symbole du modèle républicain n’existe plus depuis longtemps. Je connais l’école républicaine j’y ai étudié. C’était une institution avec des exigences sévères, austère, assez antipathique, qui avait construit de hautes murailles pour se protéger du bruit de l’extérieur.

Trente années de réformes stupides ont changé ce paysage. L’école républicaine a été remplacée par « la communauté éducative », horizontale et non verticale, on a révisé à la baisse les programmes scolaires, le bruit de l’extérieur est entré, la société est rentrée dans l’école. Ce qui signifie que ce que nous voyons aujourd’hui c’est en fait l’échec du modèle post républicain « sympa ». Le problème avec ce modèle c’est qu’il se nourrit de ses propres échecs : chaque fiasco est une raison pour le rendre encore plus extrême. L’école sera encore plus « sympa ». En fait, face à ce que nous voyons, le minimum de ce que nous devons exiger c’est la sévérité et plus d’exigence. Sinon on aura bientôt des « cours de délinquance ».

Ceci est une évolution caractéristique de la démocratie. La démocratie comme processus ainsi que l’a bien montré Tocqueville,nesupporte pas l’horizontalité. En démocratie il est difficile de supporter des espaces non démocratiques. Tout doit être démocratique dans la démocratie. Mais l’école ne peut pas être ainsi. Elle ne le peut pas. L’asymétrie saute pourtant aux yeux : entre celui sait et celui qui ne sait pas, entre celui qui apporte avec lui un monde, et celui qui est nouveau dans ce monde. Le processus démocratique a provoqué une délégitimité de cette asymétrie. C’est un phénomène général dans le monde occidental, mais en France il prend une forme plus pathétique, parce que l’une des caractéristiques de la France était son éducation sévère. La France a été construite autour de son école.

Q. Beaucoup de jeunes disent que le problème est qu’ils ne se sentent pas Français, que la France ne les traite pas comme des Français.

R. Le problème est qu’il faut qu’ils se considèrent eux même comme Français. Si les immigrants disent : « les Français » quand ils partent des blancs, alors on est perdu. Si leur identité se trouve ailleurs et ils sont en France par intérêt alors on est perdu. Je dois reconnaître que les juifs aussi commencent à utiliser cette expression, je les entends dire « les Français » et je ne peux pas supporter çà. Je leur dis « si pour vous la France n’est qu’une question d’intérêt et votre identité est le judaïsme alors soyez cohérents avec vous-même vous avez Israël ». C’est effectivement un grand problème : nous vivons dans une société post nationale dans laquelle pour tout le monde l’Etat n’est qu’une question d’intérêt , une grande compagnie d’assurance, il s’agit là d’une évolution très grave.

Mais s’ils ont une carte d’identité française ils sont Français et s’il n’en ont pas ils ont le droit de s’en aller. Ils disent « je ne suis pas Français, je vis en France, et en plus ma situation économique est difficile. » Personne ne les retient de force ici, et c’est précisément là que se trouve le début du mensonge. Parce que s’ils étaient victimes de l’exclusion et de la pauvreté ils iraient ailleurs. Mais ils savent très bien que partout ailleurs, et en particulier dans les pays d’où ils viennent, leur situation serait encore plus difficile pour tout ce qui concerne leurs droits et leurs chances.

Q. Mais le problème aujourd’hui est l’intégration dans la société française de jeunes gens et de jeunes filles de la troisième génération, et non d’une vague de nouveaux immigrants. Ils sont nés en France et ils n’ont nulle part ailleurs où aller.

R. Ce sentiment qu’ils ne sont pas Français ce n’est pas l’école qui le leur donne ; Il y a ici des écoles partout. En France comme vous le savez peut-être, on inscrit les enfants dans les écoles, même s’ils se trouvent illégalement dans le pays. Il y a ici quelque chose de surprenant de paradoxal. L’école pourrait très bien appeler la police puisque l’enfant se trouve en France illégalement, et malgré tout l’école ne prend pas en considération leur illégalité.

Il y a des écoles là-bas, et il y a des ordinateurs partout. C’est là que vient le moment où il faut faire un effort, et ceux qui font les émeutes ne sont pas prêts à faire cet effort. Jamais.

Prenez par exemple la langue, vous dites qu’ils sont d’une troisième génération, alors pourquoi est-ce qu’ils parlent le français comme ils le parlent. C’est un français égorgé, l’accent, les mots, la grammaire. C’est à cause de l’école ? A cause des profs. ?

Q. Puisque les arabes et les noirs apparemment n’ont pas l’intention de quitter la France, comment pensez-vous traiter le problème ?

R. Ce problème est le problème de tous les pays européens. En Hollande on est confronté à ce problème depuis l’assassinat de Théo Van Gogh. La question n’est pas quel est le meilleur modèle d’intégration, mais la possibilité même d’une intégration pour des gens qui vous haïssent.

Q. Et que va-t-il se passer en France ?

R. je ne sais pas je suis désespéré. A cause des émeutes et à cause de leur accompagnement médiatique. Ils vont se calmer, mais qu’est ce que çà veut dire ? Ce ne sera pas un retour au calme. Ce sera un retour à la violence habituelle. Alors ils vont arrêter parce qu’il y a tout de même un couvre feu, et les étrangers ont peur, et les dealers veulent reprendre les affaires. Mais ils jouiront du soutien et de l’encouragement à leur violence antirépublicaine, par le biais du discours repoussant de l’autocritique sur leur esclavage et le colonialisme. C’est cela, ce n’est pas un retour au calme mais à la violence de routine.

Q. Alors votre conception du monde n’a aucune chance ?

R. Non. J’ai perdu. Pour tout ce qui concerne la lutte sur l’école, j’ai perdu. C’est intéressant, parce que quand je parle comme je parle beaucoup de gens sont d’accord avec moi. Beaucoup. Mais il y a quelque chose en France, une espèce de déni qui provient des « bobos » des sociologues et des assistants sociaux, et personne n’a le courage de dire autre chose. Ce combat est perdu, je suis resté en arrière.

Dror Mishani et Aurélia Samothraiz

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On peut retrouver cet article en anglais sur http://www.haaretz.com/hasen/spages/646938.html et sa traduction sur http://toutesegaux.free.fr/print.php3?id_article=233.

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Commentaires

  • En effet, Alain a perdu. Il dit la vérité, mais cette vérité lui est volée au bord des lèvres. Puis elle est sectionnée en tronçons iniques, tronquée, souillée, puis placardée en place puBique, comme acte d'accusion contre le philosophe. AF est considéré par une majorité de nos patriotes comme un 'mélanophobe juif'. Quand sa tête tombera, Dieudonné, tu la montreras peuple... comme celle de Danton elle en vaut la peine.

  • Je suppose que contrairement à vous la majorité des français n'ont jamais entendu parler d'Alain Finkielkraut ... M Abo-minable qui tutoyait "Alain" vous mélangez tout : la pub (la place puBique!), la vérité volée (quel genre de vérité?), la justice (acte d'accusation!), les compatriotes et les patriotes ... en cinq ligne mettons six avec la signature, vous annoncez tout le programme que vous dénoncez soi-disant : télévision à outrance, information de seconde main, amalgames hâtifs, suite d'idées décousues, zapping de cultureux ...

    L'élève Abo-minable qui vaut maître Alain ...

  • Dieudonné sous la bannière de l'Humanisme et Finkielkraut sous celle de la République, défendent avant tout leurs particularismes et ce qu'ils estiment être leur communauté. Ce n'est pas un hasard s'ils se sont tous deux exprimés dans des journaux étrangers, s'ils jouent tous deux régulièrement la vierge outragée, s'ils s'obnubilent l'un l'autre, s'ils simplifient à outrance, fidèles à leur logique jusqu'à l'obsession, sans le moindre effort dialectique.

  • Mettre Dieudonné et Finkielkraut sur le même plan, c'est ce qui s'appelle faire un gros effort dialectique. Vous me décevez, Ludovic.

    Dieudonné est un banal antisémite, je ne vois pas où est l'humanisme chez lui. Quant à Finkielkraut, c'est peut-être un des derniers intellectuels juifs à défendre le modèle républicain et à tenter d'y croire. S'il est désespéré, c'est parce qu'il se sent bien seul. Mais il ne prêche pas pour sa communauté, contrairement à ce que vous croyez. La preuve en est qu'il se désole quand des Juifs disent "les Français" pour parler des Blancs. S'il s'exprime dans des journaux étrangers, c'est pour délivrer un message autrement plus élaboré que celui de Dieudonné. Je suis surpris que cela ne vous saute pas aux yeux.

  • Cette parole publiée est tant émaillée de fautes d'orthographe qu'on se demande en effet si elle sert beaucoup la discussion.
    Alain Finkielkraut est philosophe ; Dieudonné humoriste, ne confondons pas tout.
    Mais à quand un débat de blog entre Finkielkraut, Soral, Chebel, Dantec (j'en oublie sûrement) et... qui s'y collerait en organisateur ?

  • Tout d'abord, si j'ai bien compris le fonctionnement des commentaires de cette page, la provocation y est souvent souhaitée voire réclamée et c'est la raison pour laquelle, ma remarque était de cette nature.
    Maintenant, je persiste à penser qu'elle n'est pas si outrée que cela, après avoir écouté ou lu un grand nombre de déclarations des deux tribuns, sur les Ogres.org ou sur RCJ. Dieudonné est sans doute, comme vous le dites, un "banal antisémite" mais il n'en fait pas moins appel à l'humanisme des "citoyens du monde" pour justifier sa phobie; Finkielkraut "défend le modèle républician", certes, mais quand cela l'arrange, car c'est également lui qui dit cela : "La haine antiraciste des Juifs est cautionnée par la justice." En fait, l'un commence à comprendre qu'il est en train de perdre le pouvoir, que sa position dominante ne va plus de soi et l'autre s'aperçoit qu'il peut, pour un temps, l'obtenir.
    Il est bien seul, Finkielkraut ? Rassurez-vous, Sébastien, "les croisés de l'oncle Sam" sont avec lui, et ça fait beaucoup. Et puis comment pouvez-vous accepter que ce soi-disant philosophe, ce républicain convaincu, s'insurge que des Noirs représentent l'Equipe de France de Football ? La République et la Nation serait donc affaire de couleurs ou d'ethnies ? Que dirait ce monsieur si quelqu'un s'amusait à son tour à comptabiliser pareillement, dans d'autres équipes, les Juifs ?

  • Dieudonné est un métis qui veut paraître plus noir que les noirs, mais en fait il a autant d'ancêtres blancs que d'ancêtres noirs et peut-être même qui sait des aïeux négriers comme en Martinique ou en Guadeloupe une grande partie de la population qui descend tout autant des maîtres que des esclaves !

    C'est un classique ! S'il avait été blanc de peau et à une autre époque il aurait pu comme le quarteron Edgard J Hoover directeur du FBI faire la chasse aux noirs révoltés et aussi faire chanter les homos tout en étant un aussi ... c'est une manière de s'accoler à ceux qui ont le plus de pouvoirs ou à ceux qui crient le plus fort !


    Mais en fait à notre époque tous ces Dieudonné ou Finkielkraut sont surtout fils des médias qui les créent ...

  • Finkielkraut se contredit peut-être en remarquant que l'équipe de France de football est plutôt noire que blanche car la République devrait être indifférente à la couleur de ses citoyens. Il n'empêche que les Blancs sont majoritaires en France et il est curieux que Domenech (et lui seul) sélectionne si peu de joueurs blancs. Donc la remarque de Finkielkraut ne me choque pas vraiment. Il est devenu tellement banal de nos jours de déplorer la non-visibilité de certaines minorités à la télévision ou ailleurs que je ne vois pas pourquoi la majorité ne pourrait pas le faire quand elle s'estime injustement traitée. Une équipe nationale de football est censée représenter un pays.

    De toute façon, le modèle républicain classique est mort et Finkielkraut le sait. Quant à comptabiliser les Juifs, Renaud Camus l’a fait à propos d’une émission de radio du service public, déclenchant la polémique que l’on sait. Et Finkielkraut l’a soutenu et l’invite parfois dans son émission "Répliques" pour lui dire tout le bien qu’il pense de ses livres. Tout dépend qui parle et de quelle manière. Mais vous allez dire que Finkielkraut se met en porte-à-faux.

  • Finkielkraut ne se contredit pas, il pointe la discordance entre l'étiquette "Black Blanc Beur" qu'on colle à l'équipe de France et la réalité que chacun peut constater : une équipe quasiment "Black Black Black".

    Il s'agit pour lui de rétablir une réalité maltraitée par le discours dominant.

  • Vous avez raison, Sébastien, après avoir écrit la note précédente, je me suis souvenu de la défense de Camus par Finkielkraut. Cela dit, je reste persuadé que ce monsieur a un problème avec les Noirs et les Arabes, et je ne vois pas de différence notable entre ce discours sur le foot et ce que pourrait dire n'importe quel élu ou électeur FN. C'était bien la peine de nous faire peur pendant 15 ans avec le fascisme du FN, si c'est pour reprendre sa rhétorique à présent, et apperemment sans complexe.
    "Fils des medias" ? Bien évidemment.

  • "Une équipe nationale de football est censée représenter un pays."

    Non.

    Elle est censée gagner des matchs, et donc être constituée du meilleur ensemble de joueurs possibles (du point de vue du sélectionneur, effectivement). Mais elle n'est pas censée "représenter" le pays sur le plan de la coloration de la peau : c'est une idée d'une grande stupidité. Si les meilleurs joueurs de foot français sont pour beaucoup des blacks, eh bien c'est normal d'avoir des blacks sur le terrain (au passage, on en a partout en sprint sans que quiconque vienne s'en fâcher, dans aucun pays).

    Mais je refuse d'être représenté par une équipe de foot, de toute manière : le foot est un sport, certes très populaire, mais ce n'est pas une instance politique.

    *Celeborn

  • "apparemment."

  • Ma correction d'orthographe a croisé le commentaire de Céléborn, dont je partage le propos. Finkielkraut a clairement révélé dans cet entretien son aversion pathologique. Ce n'est même plus "la France aux Français" de Le Pen, c'est "la France aux Blancs". Moi, je veux bien, mais alors qu'on arrête de parler de République dans ces conditions.

  • zapping de cultureux...

    ---

    En voilà du fiel, M. le Fils de Pub. Que ne jouez-vous pas de mon pseudo pour me traiter de minable, ce serait assez 'pub', non ? Je vous rassure, votre égotisme vous a fait voir dans le mot puBique, celui de Pub ; or c'était du pubis qu'il était question.

    Car nous sommes dans une érotisation absolue du média envers son contenu. Vous voulez parler image, on en parle (ce n'est pas hors-sujet tout à fait). Il y a quelque chose de féminin dans la manière dont la caméra -oui, LA caméra- s'est positionnée pour filmer les voyous incendiaires. Il y a quelque chose de lubrique dans ces plateaux de TV où des 'casseurs de bagnoles' de quatorze ans sont invités à 'débattre' devant un parterre de vedettes à la lippe écumante d'admiration. Il y a quelque chose d'hystérique (et de somatique) dans les applaudissements en pâmoison d'une certaine gauche chic devant le spectacle des autodafés nocturnes, quelque chose de plus mélancolique dans les râles de certains intellectuels-soubrette qui portent haut l'étendard de la culpabilité néo-coloniale (oui je parle du Sanglot de l'homme blanc). Tout cela procède d'une libido collective bien particulière, et qu'on ne peut interroger sans attirer à soi toutes les philippiques des bien-pensants, des lisseurs et de ceux qui ont sur le front le hiéroglyphe du progressisme.

  • Sur l'école, Finkielkraut a raison : elle a failli, elle n'en finit plus de faillir. Les "jeunes" en question en sortent, et dans quel état ? Sans parole. Ne restent que la brutalité de l'esprit et des actes. Au sein d'un monde de violence. Le monde est violent, l'oublie-t-on soudain pour ne plus voir que cette violence particulière des émeutes ?

    Autre point de vue, une réponse de Rudolf Bkouche, de l'UJFP, à cette interview d'AF :

    "Aujourd’hui où l’idée de révolution semble morte, ne reste que la révolte ou la jacquerie pour s’exprimer, les récentes violences en France nous le rappellent. Il est alors nécessaire de rappeler que ces violences sont la réponse à une violence plus forte, qui n’est plus la seule violence d’Etat, mais qui est la violence du capitalisme mondialisé."

    http://oumma.com/article.php3?id_article=1793

  • "Les deux siècles qui nous ont précédés ont conduit à transformer l’idée de révolte en la belle idée de révolution, c’est-à-dire en l’idée de transformer le monde. Aujourd’hui où l’idée de révolution semble morte, ne reste que la révolte ou la jacquerie pour s’exprimer, les récentes violences en France nous le rappellent."
    La première partie éclaire l'extrait d'Alina.

    Funeste alternative : révolution ou jacqueries. Pas réformes, changements...mais révolution. Cet homme est-il un dur rêveur ? les révolutions que le monde a connu sont-elles les seuls exemples à donner à nos adolescents ? L'histoire récente n'est-elle que le fruit de révolutions ? Si RB a de l'audience, on est mal parti !

  • "Il y a quelque chose de féminin dans la manière dont la caméra [...] Il y a quelque chose de lubrique dans ces plateaux de TV [...] Il y a quelque chose d'hystérique (et de somatique) dans les applaudissements..."

    Voilà une bien belle définition du féminin : le lubrique, l'hystérique et le somatique. J'imagine que le masculin, c'est le sérieux, le sage et l'intellectuel, alors... Bonjour les énormités.

    *Celeborn

  • C'est étonnant comment Finkielkraut déclenche son tsunami de conneries !

    Il y aussi son compère Sloterdjik qui est très fort à ce jeu-là mais il voyage moins loin, il s'arrête au Crystal Palace et à Dostoievski alors que le métacontemporain va jusqu'au mur des lamentations !

    " Ma tante quel malheur ! " comme Pauwels nommait sa vieille tantine qui se plaignait toujours ou si vous préférez entre voisines : "Mais où va le monde, je vous le demande ?".

  • SORTIR DU FINKIELKRAUTISME

    La crise sociale française : des nouvelles précarités, des salariés plus isolés
    LE MONDE | 21.11.05 | 15h36 • Mis à jour le 21.11.05 | 15h36

    Au premier regard, la société française reste la société de classes qu'elle était dans les années 1950, avec un haut et un bas bien identifiés, se reproduisant implacablement de génération en génération.

    Non seulement les classes populaires (ouvriers et employés) n'ont pas disparu, mais elles représentent toujours la majorité de la population active (environ 60 %). En apparence, leur situation salariale reste également très stable : un ouvrier (ou un employé) gagne 2,5 à 3 fois moins qu'un cadre, aujourd'hui comme il y a vingt ans. De même, le chômage touche toujours 3 ou 4 fois plus souvent les ouvriers ou les employés que les cadres. Enfin, la démocratisation de l'accès à l'enseignement secondaire n'a pas vraiment atténué les inégalités considérables de perspectives scolaires et sociales pour les enfants des différentes catégories.

    L'échec scolaire au primaire et au collège reste 4 à 5 fois plus fréquent chez les ouvriers que chez les cadres : une majorité des enfants de cadres finiront cadres et une toute petite minorité (moins de 10 %) finiront ouvriers ou employés ; inversement, une majorité des enfants d'ouvriers finiront ouvriers ou employés. En somme, si l'on regarde le paysage à partir des catégories forgées dans l'après-guerre — ouvriers, employés, cadres, etc. —, il nous renvoie l'image d'une France très stable.

    Et pourtant, tout a changé.

    Le symptôme le plus cru en est la crise générale de la représentation politique : des pans entiers du salariat modeste ont déserté la gauche et ne se sentent plus du tout représentés par les partis traditionnels. En mai 1981, le Parti socialiste rassemblait 74 % du vote ouvrier ; en avril 2002, il n'en captait plus que 13 %. La droite parlementaire ne profite guère de ce rejet : le vote des classes populaires a d'abord nourri la montée de l'abstention et, en second lieu, le vote pour les extrêmes. Lors de la dernière élection présidentielle, près du tiers des ouvriers qualifiés et des contremaîtres ont voté pour l'extrême droite.

    Que s'est-il donc passé ? En réalité, les instruments mobilisés pour décrire le social racontent une société en trompe-l'oeil.

    Les mêmes mots — ouvriers, professions intermédiaires, cadres... — décrivent des réalités sociales n'ayant plus beaucoup à voir avec la situation des années 1970. La classe ouvrière puissante et organisée a cédé la place à un nouveau prolétariat de services, invisible et dispersé. Employés de commerce, personnels des services directs aux particuliers, chauffeurs, manutentionnaires... Quelques métiers de services peu qualifiés regroupent désormais à eux seuls plus de 5 millions d'actifs, près de 3 fois plus que les ouvriers qualifiés de type industriel, figure naguère centrale de la classe ouvrière.

    Un peu plus haut dans la hiérarchie salariale, les professions intermédiaires se divisent de plus en plus profondément entre une fonction publique surdiplômée, agressée par le rétrécissement du périmètre de l'Etat, et des classes moyennes du privé de plus en plus menacées par l'insécurité professionnelle. Plus haut encore, les emplois de cadres se sont multipliés, mais leur statut s'est inexorablement banalisé, surtout dans le privé : un nombre croissant d'entreprises gèrent leurs effectifs de cadres comme auparavant ceux de leurs salariés ordinaires.

    Un même mouvement de fragilisation des relations d'emploi traverse le haut comme le bas de la société, divisant et transformant les anciennes classes sociales. Encore résiduels au début des années 1980, les contrats à durée déterminée représentent désormais plus des deux tiers des embauches. Ils sont devenus un passage obligé pour quiconque doit trouver ou retrouver un emploi. Un tiers seulement des contrats temporaires sont transformés en contrats à durée indéterminée.

    Les emplois se créent aujourd'hui dans des termes plus incertains que naguère. Par la suite, leur destin s'écrit de façon également beaucoup plus aléatoire. Au-delà des hauts et des bas de la conjoncture, le risque annuel de perte d'emploi pour le chômage a augmenté en vingt ans de 30 % environ, dans tous les métiers salariés. Aux pires moments des restructurations du début des années 1980, 4 % des salariés perdaient leur emploi pour se retrouver au chômage l'année suivante. Quinze ans plus tard, durant la phase exceptionnelle de créations d'emplois de la fin des années 1990, ce même taux de perte d'emploi était supérieur à 5 %. La croissance n'endigue plus la montée de l'insécurité des emplois, laquelle est surtout très nette dans le secteur des services.

    La fragilisation des relations d'emploi touche tout le monde, mais à des degrés divers. Les métiers d'ouvrier et d'employé sont certes davantage exposés que les métiers plus qualifiés, mais — au sein de chaque grande classe sociale — les emplois impliquant une relation de service sont davantage exposés que les autres. Plus de 25 % des employés de commerce et des personnels des services directs aux particuliers sont au chômage ou sous contrats à durée limitée, près de 2 fois plus que la moyenne nationale. Les inégalités de salaires sont restées très stables en France, mais les inégalités d'exposition à des conditions d'emploi fragiles ont augmenté considérablement.

    La proportion d'ouvriers sous contrats précaires est aujourd'hui 7 fois plus forte que celle des cadres, alors que ce rapport n'était que de 1 à 4 vingt ans plus tôt. Ces nouvelles formes d'inégalité sont aujourd'hui bien plus profondes que dans la plupart des autres pays occidentaux. Elles génèrent des disparités de statut inédites, assez spécifiques à la France et qui sont en réalité des inégalités dans le rapport à l'avenir et dans le degré de socialisation. Elles représentent l'une des dimensions essentielles de la nouvelle architecture sociale.

    Beaucoup plus que la mondialisation, c'est l'avènement d'une économie tournée vers la production de services qui transforme la condition salariale (les métiers ouvriers eux-mêmes s'exercent désormais en majorité dans les services). Au fur et à mesure qu'elles s'enrichissent, nos sociétés se détournent des produits industriels standardisés. Les entreprises industrielles elles-mêmes deviennent un lieu où se créent de plus en plus d'emplois de services (services d'études et de commercialisation notamment), à la périphérie de la production à proprement parler.

    Plus fragile, le salariat est également isolé dans des structures de production plus petites où les rapports avec l'employeur, le client et le marché sont pluspersonnels et directs. Lors de la grande période de désindustrialisation (1980-1995), la taille des entreprises françaises s'est homogénéisée et a diminué en moyenne d'un tiers. Les enquêtes sur les conditions de travail révèlent que cette évolution s'accompagne d'une multiplication des tensions liées à la pression directe du marché, du client. Plus du tiers des ouvriers doivent désormais respecter des délais de production inférieurs à une heure.

    L'éclatement du salariat dans de petites structures de services favorise également l'émergence d'arrangements extrêmement divers sur les horaires et les conditions de travail entre employeurs et salariés. Cette évolution rend très difficiles l'identification de problèmes communs entre salariés d'entreprises différentes et l'émergence d'identités collectives, et complique le travail de représentation des syndicats, lesquels sont très peu implantés dans les nouveaux secteurs de services. Pour les salariés, la multiplicité et l'hétérogénéité des arrangements locaux sont la source d'un sentiment diffus d'injustice, d'arbitraire et d'illisibilité du monde du travail. La nouvelle entreprise capitaliste a peu à peu cessé d'être pourvoyeuse d'identité et de statut social. De ce point de vue, le fossé s'est creusé entre le salariat des grandes entreprises et celui des PME, le salariat du privé et le salariat du public.

    Le statut de la fonction publique apparaît de plus en plus comme un privilège aux yeux des salariés du privé, dont l'horizon d'emploi s'est rétréci et les conditions de travail durcies. Mais les salariés du public connaissent d'autres difficultés : durant ces années de chômage de masse, la fonction publique a été le refuge d'un nombre croissant de surdiplômés. Ces nouvelles générations de fonctionnaires ont le sentiment d'avoir déjà payé leur statut par une forme de déclassement. Elles ressentent comme d'autant plus injuste toute tentative de remise en question des termes du contrat qu'elles ont signé avec l'Etat.

    Le malentendu et les clivages entre public et privé sont de fait de plus en plus saillants. Les résultats exprimés lors de la dernière élection présidentielle ont révélé une distance tout aussi grande entre les classes moyennes du privé et du public qu'entre les classes populaires et les classes moyennes. Gagnées par l'abstention et tentées par l'extrême droite, les classes moyennes du privé rejettent de plus en plus radicalement la société en train de s'édifier.

    De nouvelles distances se creusent entre ceux que leurs statuts et leurs diplômes protègent devant l'avenir et les autres. Elles ne sont nulle part aussi visibles que sur le territoire et dans les choix résidentiels. Les changements de résidence restent en France relativement fréquents (10 % par an environ), mais ils ne donnent lieu à aucun brassage social.

    Parmi les personnes changeant de résidence, les plus aisées, les plus diplômées, se massent de plus en plus exclusivement dans les quartiers les plus riches, et ainsi de suite, les plus pauvres n'ayant par défaut que les quartiers les plus déshérités pour emménager. Au final, les populations les plus riches se concentrent dans quelques territoires seulement, plus encore aujourd'hui qu'il y a vingt ans. Les quartiers sensibles ne sont qu'une conséquence d'un processus de séparation traversant toute la société.

    L'âpreté de la ségrégation territoriale rend sensible un changement très profond dans la façon dont les classes sociales se définissent désormais les unes par rapport aux autres. La désindustrialisation a sonné le glas de catégories sociales complémentaires dans le processus de production et sur le lieu de travail. La complémentarité et la coexistence des différentes classes sociales sur les lieux de production disparaissent au profit de relations de clients à donneurs d'ordres, c'est-à-dire de relations médiatisées par le seul marché.

    En forçant le trait, on pourrait dire que plus rien ne soude entre elles les différentes fractions de classes, elles n'ont plus rien à négocier et partager. Cette évolution libère et met à nu les tensions purement séparatistes et endogamiques qui sommeillent dans notre société.

  • Tiens, un commentaire de Sophie B. Ma tante, quel malheur !

  • Alors *Celeborn, on saucissonne mes phrases, on tronque, on fait dire ce que je ne dis pas tout à fait. C'est Lallement qui vous appris la botte ?

    Qui donne une définition du féminin ? Moi ? Non, et heureusement. Vous savez ce que c'est vous le féminin ? Pas moi. Et je n'ai pas peur de ce mystère. Tout est dans 'l'Origine du monde' du peintre Courbet, c'est à dire un gouffre. Pour nous hommes, le féminin c'est un gouffre dans lequel aucune lumière ne sera jamais jetée. Je n'ai pas peur des différences entre l'homme et la femme. Je n'ai pas peur, comme vous, que nous ne soyons pas strictement la même créature. Oui, la caméra qui caresse les émeutiers, aujourd'hui, est féminine à outrance, parce qu'elle donne un phallus social aux voyous, parce qu'elle les rend 'durs'. Oui, les applaudissements sont hystériques parce qu'ils sont fascinés, et que l'hystérie c'est une maladie de l'absence de fascinus (le membre qui fascine, le phallus). Etc, etc.
    Vous critiquez à tout va, parce que c'est ainsi que va l'intellect aujourd'hui : attaquer la source et pas le contenu de son discours, dégainer avant d'avoir lu, ridiculiser son interlocuteur avant de débattre...

  • Hé, Montalte, tu peux nous expliquer pourquoi ce torchon pendouille à ta fenêtre ?

  • http://www.acrimed.org/article2202.html

  • On a le même problème d'ignorance de l'histoire de France avec Blandine Kriegel présidente du haut conseil à l'intégration dans son article du Figaro du 23/11/5 elle prétend que les protestants étaient admis aux charges publiques de Sully à Necker ! C'est inoui ... elle devrait savoir qu'à partir de la révocation de l'édit de Nantes en 1685 il n'y a plus de protestant à la cour de Versailles sauf l'amiral Duquesne mort en 1688. Necker n'a jamais pu rentrer au conseil des ministres parce que protestant !
    La religion catholique cesse d'être la religion officielle en 1830 avec Louis Philippe.

    J'ai remarqué que les descendants d'immigrés de fraîche date comme les Sarkozy, les Finkielkraut, les Kriegel n'ont jamais appris l'histoire du pays ceci explique peut-être cela ... et tous leurs délires sur les récents évènements !

  • Il s'agit désormais de tomber les masques.

    Une chose est à retenir. Une seule. Ces évènements confirment les prédictions de Le Pen, cette éternelle Cassandre. C'est clair et net. Chacun s'en rend compte maintenant, même si la pilule reste dure à avaler. S'il y a mensonge, il est dans le discours bienveillant des tenants de la politique d'immigration intensive tenue depuis trente ans par les gouvernement susccessifs. Nulle part ailleurs. Leur échec est là, irréfutable, qu'on le veuille ou non. Nos belles âmes, chantres de la grande Babylone et du multiculturalisme heureux, préféreront persister dans leurs erreurs plutôt que de les reconnaître. Mais il est trop tard. On ne manipule pas impunément les gens en les culpabilisant ad nauseam. Le terrorisme intellectuel de la gauche bien-pensante crève sous les assauts d'une réalité immonde qu'elle s'efforçait de cacher aux Français. La vérité finit toujours par exploser. Plus personne n'est dupe. La majorité silencieuse gronde. Inutile de s'indigner, de pousser les hauts cris, de venir pleurnicher contre le fasssisme rampant du borgne et du p'tit Nicolas, quand on est soi-même aveuglé par son fanatisme victimaire au point de nier l'horreur des pogroms perpétrés par les Arabes et les Noirs de banlieues. Y a-t-il ici un militant du politiquement correct qui s'offusque que je stygmatise, nommément, les Arabes et les Noirs ? Qu'il aille au diable. Dans cette affaire, tout le monde est coupable !

    Cela aura au moins permis de faire le ménage entre les tartuffes irresponsables et les gens de bien, entre les coquins et les honnêtes hommes. Parmi nous se trouvent des traîtres, des politicards lâches et veules qui se refusent à condamner l'intolérable par électoralisme. Ces porcs seraient capables de cautionner des centaines de Nuits de Cristal pour parvenir au pouvoir. Rien n'a changé. Le Juif, le Français, l'Immigré qui s'intègre et travaille, le Possédant en un mot : voilà l'Ennemi.

    Rappelons une vérité aux naïfs ou aux fossoyeurs de la République, qui penseraient pouvoir récupérer politiquement ces émeutes en jouant la carte de la démagogie et du traumatisme post-colonial. Ces jeunes issus de l'immigration ne font aucune différence entre la gauche et la droite. Ils ont envers la France non pas du "désamour", mais de la haine pure et simple contre tout ce qu'elle représente. Ils sont racistes, antisémites, homophobes, misogynes... et antiparlementaires ! Les enfants rêvés d'Adolphe, n'eût été leurs origines ! Ben Ladden est pour eux un héros, un Che Guevara des temps modernes, le cigare en moins.

    Que Finkielkraut soit devenu le champion de la République (par instinct de survie, certes, mais surtout par amour de la France) est très révélateur. Plus que jamais, le salut de l'Occident se fera par les Juifs et notre soutien inconditionnel à Israël. Eux ont pardonné, eux s'interdisent l'amalgame et les discours simplistes, malgré la Shoah, devant laquelle le martyre nègre et la colonisation ne furent rien qu'une mise en bouche. Pour sauver la France d'une culpabilisation malsaine visant à détruire tout sentiment de fierté et d'appartenance nationales, il ne reste plus que les Juifs. La parole de Finkielkraut est de poids lorsqu'il défend les valeurs de la France. Sa sincérité ne peut être mise en doute : seuls les Juifs connaissent les conséquences de l'absence absolue de valeurs et de morale.

    Depuis longtemps, ceux qu'on appelle avec mépris les Gaulois n'ont plus droit de cité dans ces débats-là. Ils en ont été chassés par le MRAP et le CRIF qui se disputent la carcasse du devoir de mémoire sans se soucier de l'avenir et des dissensions qu'ils créent. Ils partent du postulat que nous, pauvres Gaulois, sommes des racistes ontologiques, des discriminateurs-nés, des fils d'esclavagistes et de collaborateurs, indignes de comparaître devant le tribunal des crimes contre l'humanité ailleurs qu'à la barre des accusés. Nous sommes coupables à vie, maudits sur mille générations, soumis à la suspicion et à la vindicte médiatique dès que nous émettons le moindre doute vis-à-vis des intentions pacifiques de nos accusateurs "antiracistes".

    Voilà en quoi le témoignage de Finkielkraut est d'autant plus précieux et salutaire.

    Voilà pourquoi la France, sans cesse à s'autoflageller sur son passé, meure sous les coups de buttoir de jeunes de banlieue qui n'ont aucune raison de respecter un pays aussi méprisable et démissionnaire.

    Le reste n'est que foutaises.

  • "Des pauvres ne hurlent pas "vive Allah" en brûlant des écoles (maternelles pour certaines !) et en lançant des cailloux sur les pompiers."

    Que font-ils alors, vivants de trafics merdiques entre barres et commissariats, avec comme principales références Tony Montana, quelques imams qui parlent comme leur grand-père et l'Intifada à la télé ? Ils crient Montjoie St Denis ? Ils vont faire un sondage citoyen auprès des soldats du feu pour s'extasier de leurs exploits ? Ils proposent de monter une pièce de Marivaux comme dans l'Esquive ??

    Et les pauvres de la Commune, il n'ya pas si longtemps, ils tendaient l'autre joue en rougissant ?

  • "Quand en effet des "élèves" refusent d'ouvrir un Voltaire ou un Rousseau en affirmant que "ce n'est pas leur religion"

    Grave, en effet, très grave.
    Mais tout aussi grave est le comportement de l'éducation nationale qui, dans ses programmes, recomande de ne pas enseigner la littérature aux élèves afin de ne pas défavoriser certains d'entre eux. Il faudrait partir du niveau des "apprenants" (car on ne parle plus d'élèves de nos jours), de la langue telle qu'ils la parlent et petit à petit, les faire progresser. Projet idéal en théorie mais tout à fait irréalisable. A la fin de leurs études secondaires (pour ceux qui les terminent), ils n'ont rien appris.

    En disant cela, ne vous y méprenez pas, cher Pierre, je ne prends pas une position élitiste, bien au contraire. Car s'il est vrai qu'un enseignement exigeant pénalise souvent les classes sociales culturellement défavorisées, il permet aussi à un certains nombre de ses représentants d'accéder à un niveau social qu'ils n'auraient pas eu sans cela.

    Faute de mieux, l'école était encore le meilleur moyen d'intégrer les popualtions étrangères à nos valeurs et le meilleur moyen de permettre à de jeunes Français de souche de progresser socialement.

    Evidemment, avec des programmes qui recommandent de lire les pages sportives du journal plutôt que Molière et Voltaire, le niveau initial des élèves ne progresse pas beaucoup. Comme il ne risque pas de progresser si une classe est composée à 90% d'élèves dont le français n'est pas la langue maternelle (en touot cas pas celel que l'on parle chez eux). Dans un tel contexte, en effet, lire Voltaire s'avère un vain projet.

    Que faire alors? Tout ce que je constate, c'est que ces jeunes à qui on ne demande plus aucun effort puisque les programmes se mettent à leur niveau finissent par ne plus avoir ausun goût de l'effort. Par contre ils sont sollicités par une société de consommation qui leur vente les mérites d'un tas de produits qu'ils ne pourront pas s'acheter. Ils tombent alors dans la petite délinquence qui leur permet de satisfaire leurs rêves à court terme.

  • Rien à ajouter, cher Feuilly. Bien sûr que l'éducation nationale est encore plus coupable que les élèves qu'elle produit. Elle-même définit l'école non plus comme un lieu de transmission du savoir, mais comme un lieu de "communication" où la parole de "l'apprenant" vaut celle de "l'appreneur".
    Et là nous ne parlons pas d' "élite" dominante dont serait incapable de faire partie les enfants de famille déshéritées mais d'enseignants pourris par l'idéologie cool et libertaire qui au lieu de faire venir les élèves, même les plus humbles, au savoir ELEMENTAIRE, font en sorte que cela soit ce savoir qui se mette à leur diapason, sous prétexte d'adaptation. Et donc, on aura des sujets du type "vous discuterez cette citation de Molière avec cette autre de Zinedine Zidane".


    (Désolé Miss France Tralala, mais votre acharnement à lepéniser le débat, ou plutôt à faire croire que Sarkozy, c'est Le Pen et que moi-même ou d'autres en sont, non, désolé, c'est trop débile pour que je puisse vous garder....)

  • Mais...mais alors...les émeutes seraient dues à un malaise social et à une faillite politique plutôt qu'à un déterminisme culturel ou religieux! Bon sang, quelle découverte vous venez de faire!

  • Il n'empêche que le même Finkielkraut soutenait encore la gauche divine de Jospin en 2002! Même pas Chevènement, histoire de saper le PS...

    Il affirme lui-même que les signes existent depuis longtemps!
    Pourquoi vomir des réformes alors qu'on savait très bien la continuité à laquelle on s'engageait? Où se trouve l'excuse de celui qui sait? (et je ne peux m'empêcher de penser une analogie AF / Heidegger...)

    Ca sentirait pas le double jeu? Je sais que nous ne sommes pas citoyens que dans l'isoloir, mais en soutenant Jospin, Finkielkraut donne une fausse image du PS.

    Y en a marre de ces intellectuels de gauche qui vomissent la gauche! Qu'ils se décident!

  • Oui, Montalte.

    J'avais un pote dans une école des Beaux-Arts. Un jour, un guignol de la mairie s'est pointé et a proposé un projet formidââââââââble : on prendrait, dans l'école, quelques élèves vaguement peintres, et on irait les enfermer deux heures par semaine dans un local, au milieu d'une zone sans nom. Ainsi, ils donneraient aux adeptes de boxe-thaie du secteur le goût pour l'aquarelle et pour Matisse. C'est beau, ça émeut comme projet. Qui n'en veut ? Mon pote, tout plein de cet altruisme de fin d'adolescence (l'empathie des désespérés), lève la main avec quelques autres. Un type les conduit à l'entrée de la cité et leur dit un truc comme : "c'est là-bas". Ils sont lâchés au milieu des herbes folles et des carcasses de mobylettes désossées, sans personne, ni éducateur ni postillon de mairie ni rien.
    Le résultat de cette prodigieuse initiative locale : des caillasses dans la gueule, des coups de boule, des low-kicks et autres coups de coudes retournés. Ah, il était beau le projet. Voilà, ce qu'ont proposées les années Mitterrand ! Voilà ce qu'on récolte aussi quand on prend tout le monde pour des cons, les jeunes voyous comme ceux pétris de bonnes intentions qui descendent dans les ghettos avec des pivoines dans les mains.

  • Montalte a globalement raison, et JP se trompe sur Finkielkraut.

    Montalte a raison de prendre la mesure culturelle d'un phénomène qu'on réduit trop, commodément, à sa seule dimension socio-économique. Ce serait tellement simple si le problème des banlieues était seulement un problème de gros sous. S'il en est qui le croient encore (après les milliards investis dans les banlieues depuis dix à vingt ans), si le présent et le passé ne leur ont pas encore ouvert les yeux, l'avenir leur réserve de sacrées déconvenues.

    JP se trompe sur Finkielkraut, et doublement. D'abord, il y a bien longtemps que Finkielkraut récuse (pour lui-même) la notion d'intellectuel progressiste et s'attache à réhabiliter, sinon la pensée de la tradition, du moins une pensée de l'héritage, de la dette contre une modernité fondée sur la tabula rasa. Il serait donc intéressant de savoir où JP a vu un engagement de Finkielkraut en faveur de Jospin... Ensuite, il est assez ridicule de comparer Finkielkraut à Heidegger. Le premier n'a pas (évidemment) la dimension du second, mais il n'en a pas non plus les idées, pas plus au plan philosophique qu'au plan politique. En particulier, la critique finkielkrautienne de la modernité, par son angle d'attaque, n'a rien d'heideggérienne. Finkielkraut critique la modernité du point de vue de la modernité, Heidegger d'un point de vue ante-moderne. C'est la différence entre une critique interne et une critique externe pour les philosophes savants.

  • J'ai connu une directrice d'établissement, et prof. en CM2 (c'était le début des années 70) qui prenait tous les "bronzés" de sa classe, et leur reprochait devant nous de "ne pas se laver". A cette époque où Chaban se portait candidat à d'autres présidentielles, cacanant mais nous plaisant assez tant il est était beau gosse, dans cette banlieue parisienne tranquille où rien ne brûlait puisque nous étions bien éduqués, les "bronzés" étaient plutôt rares, heureusement pour eux.

    Cette même directrice nous enseignait l'histoire... à sa manière : selon elle, ce qu'avaient fait les Allemands pendant la deuxième guerre mondiale n'avait rien été en comparaison de ce que leur avait fait subir les noirs : des pendentifs et des colliers d'oreilles coupées vives, pensez donc !

    Cette personne n'a peut-être pas voté pour Giscard... et certainement pas pour Mitt'rand !

    Le racisme officiel - celui que l'on croyait disparu avec Vichy ! - existe donc bel et bien, et prend ses racines ailleurs que dans la politique de l'immigration socialiste des vingt dernières années. Je ne sais pas ce que représente l'anti-racisme comme idéologie, mais je crains fort qu'on ne trouve aucun Marx pour en publier le manifeste. Groucho, peut-être.

  • J'entends que le MRAP porte plainte contre AF pour "Incitation à la haine raciale".
    Savez vous s'il existe une pétition de soutien quelque part ?

  • Pour ma part, je trouve quelques délires projectifs chez Finkielkraut, lui qui sait les raisons des émeutiers, qui fréquente les cités... j'y verrai même la haine de soi, Finkielkraut règle ses comptes avec lui-même, ce type doit se haïr dès qu'il se voit dans la glace chaque matin

    Non, il faut pas déconner, je ne crois pas que cet intellectuel soit habilité à comprendre la société, lui qui reste emmuré dans son milieu. A titre de témoignage, je tiens à signaler qu'il est impossible de joindre ce monsieur à l'Ecole polytechnique où pourtant, il bénéficie d'un salaire pour un service public. Impossible à joindre, ni d'ailleurs de laisser un message à une secrétaire. Alors le lui ai écrit, deux fois, pas de réponse, puis une troisième, pour lui signaler ce que je pensais de son attitude.

  • Etes-vous élève de ladite école, Fulcanelli ? la haine vous aveugle ! Ce monsieur est payé pour être disponible aux élèves (ce qu'il est), pas aux contribuables. Le bon sens le plus élémentaire a l'air de vous faire défaut, ce qui n'est pas son cas, au moins. Etes-vous aussi de ces enquiquineurs qui écrivent à Julien Lepers quand il fait des fautes de français, parce qu'il s'exprime sur une télé publique ?

  • Ah, il fallait bien que quelqu'un nous la sorte du chapeau, la haine de soi.

    Nouveau point Godwin : ce que dit untel il le dit parce qu'il se hait.

    Grotesque.

  • Cher Mouloud, contribuable certes mais aussi confrère philosophe en tant que docteur. Ce monsieur peut quand même se fendre d'une réponse comme ceux qui m'ont répondu, Charpack, Morin, d'Espagnat, Thom, Deleuze et j'en passe !

  • Je suis désolé d'insister, mais il me paraît incroyable que l'on puisse apporter son soutien à ce texte qui est ouvertement raciste, à moins d'être raciste soi-même, ce qui n'est certes, pour moi, qu'une opinion parmi d'autres (punie par la loi mais une opinion quand même), mais je suppose que la plupart des finkielkrautiens ici présents pousseraient des hauts cris de dénégation à cette idée.
    Je cite seulement ces trois phrases et que l'on ne me fasse pas le coup du hors-contexte, car le contexte est juste au-dessus :

    "Le problème est que la plupart de ces jeunes sont noirs ou arabes"
    "J’ai pourtant découvert qu’eux aussi envoyaient en première ligne de la lutte les plus jeunes, et vous en Israël vous connaissez çà, on envoie devant les plus jeunes parce qu’on ne peut pas les mettre en prison lorsqu’ils sont arrêtés"
    "Quel lien y a-t-il entre la misère et le désespoir et brûler des écoles ? Je pense qu’aucun juif ne ferait jamais çà"

    Ainsi, montalte, le fond de ce texte n'est nullement ce que vous en dites, à savoir qu'il prônerait une meilleure éducation, qu'il insisterait sur la nécessité de davantage éduquer et franciser ces jeunes allogènes au derme foncé pour éviter qu'ils ne deviennent violemment anti-français, mais bien la démonstration qu'ils ne peuvent être éduqués parce qu'ils sont ce qu'ils sont. C'est cela le racisme, penser (et promouvoir l'idée) que certains traits caractéristiques d'une ethnie, d'une race, ou d'une communauté supplantent chez chacun de leurs membres, les parcours et les choix individuels. "Un juif ne ferait jamais ça". Cette phrase me dégoûte.

  • Finkielkraut est soutenu par Renaud Camus : il est perdu, cqfd !

    Qu'il y ait des racistes parmi les jeunes de banlieues sans nul doute, mais pourquoi prétendre que tous les casseurs sont racistes ?
    C'est comme si l'on disait que les voleurs qui sont organisés pour pratiquer le grand banditisme sont ethniquement homogènes et donc racistes ! C'est absurde, il y a dans les braqueurs de banque par exemple, des chefs qui s'appellent Jacques ou Benoit, ou Mario, avec des sous-fifres qui s'appellent Karim et Abdel et inversement !

    Hormis les gitans style pilleurs de châteaux, ou recycleurs de voitures volés dont on peut dire qu'il s'agit d'un milieu fermé, non mélangé ou très peu, à ma connaissance la petite et la grande délinquance en France est largement ouverte à toutes les provenances ... c'est un modèle d'intégration républicain tout à fait exemplaire de ce point de vue !

  • Ludovic, je suis assez étonné de vous trouver très convenable, très convenu même dans vos propos sur Finkielkraut - et peu importe ce qu'on pense de lui par ailleurs. Au passage, laissez le qualificatif de "finkielkrautien" à ceux qui ne fréquentent pas les grands auteurs.

    Les propos de Finkielkraut ne sont pas théoriques, mais empiriques. Il ne postule pas un déterminisme racial, il fait le constat que des individus (pas toutes les personnes) d'origine extra-européenne sont à l'origine de l'embrasement des banlieues, et interprète cela comme la manifestation d'un rejet culturel autant que d'une misère social. Ce système d'interprétation ne fait appel à aucun postulat racialiste, mais s'appuie sur la réalité d'un antagonisme entre les modèles culturels, les référents identitaires et/ou les sentiments d'identification ou d'appartenance. Même si la ND a tendance à relativiser le problème de l'immigration (sans voir que c'est un problème civilisationnel majeur) pour éviter l'assimilation à l'extrême droite, je serais tout de même étonné de vous voir nier la dimension culturelle du phénomène des banlieues.

    La seule phrase qui, dans l'entretien avec Finkielkraut, comporte véritablement un postulat indémontré et indémontrable, et par là éminemment discutable, pour ne pas dire plus, est celle sur le "juif qui ne ferait pas ça." Encore peut-on essayer de comprendre ce qu'il a voulu dire par là : les juifs conservent suffisamment de repères culturels pour ne pas incendier les écoles comme les jeunes de banlieue qui le font, soit par manque de répères sociaux, soit en raison d'une haine confuse envers la France. Cela étant dit, la phrase de Finkielkraut n'en reste pas moins contestable par son caractère de généralité, dont il faut rappeler qu'il est le début du racisme. Vous noterez toutefois, Ludovic, que vous êtes le seul à avoir relevé cette phrase jusqu'à présent. Et que pour le reste, il n'est reproché à Finkielkraut que de tenir un langage de vérité sur une certaine réalité socio-culturelle de la France d'aujourd'hui.

  • Je suis d'accord, comme souvent, avec Ludovic. Si l'analyse que fait Finkielkraut du rejet des valeurs républicaines n'est évidemment pas dénuée de tout fondement, l'essentiel de son discours est cependant, a contrario, dirigé non contre un quelconque nihilisme, mais contre des races, contre une religion auxquels les Juifs d'Israël sont violemment opposés dans les conflits que nous connaissons.

    Et puis, tout de même, pour un homme qui se prétend penseur ou philosophe, nier la moindre origine sociale des violences me paraît relever, au mieux, de la sénilité précoce, au pire, d'une malveillance dont je ne le crois pas vraiment capable. La banlieue porte en elle, étymologiquement parlant, le malaise de l'abandon, de la mise au ban. Qu'elle ait donné naissance à des forbans, nous ne devrions point nous en étonner. La situation est tellement grave qu'une posture monosémique, simpliste, telle que celle de Finkielkraut, relève de la pure propagande. Beaucoup ici semblent ignorer comment les idées les plus primaires, les plus brutes, les moins subtiles, se fraient un chemin à notre insu, comme des virus ; en mémétique (cf. Richard Dawkins), on appelle ça la "dérive mémique". Ici, c'est-à-dire dans CET article, reproduit sur CE blog, les Noirs et les Arabes sont désignés comme la racine du Mal : c'est ce que nous retiendront tous, bon gré mal gré, du discours de Finkielkraut.

    S'il a pu, parfois, se fendre de quelques réflexions pertinentes, voire salutaires, voix ouvertement réactionnaire à contre-courant du Relativisme totalitaire, il redevient ce qu'il n'a jamais vraiment cessé d'être : un vieux con.

  • Oui Uhlan, "un Juif ne ferait jamais ça", c'est du déterminisme ethnico-religieux, ou alors les mots ne veulent plus rien dire. Cette phrase disqualifie totalement le propos de cet individu (que je défendrai cependant, et je ne suis pas sûr que cela soit convenable ou convenu, si besoin était, contre "l'envie du pénal" du Mrap, groupuscule dont l'intitulé même est mensonger).

    Mais de quelle dimension culturelle parlons-nous ? Quelles sont vraiment les références de ces jeunes, effectivement pour la plupart d'origine extraeuropéenne ? La parole d'imams sentencieux ou bien plutôt le bruit et la fureur de l'Amérique violente des séries B ? Les tournantes, c'est la culture musulmane ou l'utilitarisme du sexe poussé à son extrème ? Comment dit-on Gang-Bang en arabe ? Ces brutes s'habillent en djellabas ou en Nike ? Ils vénèrent Tony Montana de Scarface qu'ils ont vu cent fois ou Tariq Ramadan qu'ils n'ont jamais lu ?

    Je continue de penser que le fond du discours de Finkielkraut est (volontairement et abjectement)biaisé, car ce n'est certainement pas un manque de République (qu'est-ce qui reste de la République et de l'Etat-NAtion à l'heure de la globalisation de tout et de tous) mais bien un excès de Libéralisme (tout, tout le temps, tout de suite, parce que c'est mon choix et que je le vaux bien) qui les a pourris.

  • Ma réponse au Uhlan a croisé le message du Transhumain, que je salue et remercie pour ces mots. J'en profite pour corriger les miens:"Qu'est-ce qu'il reste de la République..."

  • Désolé, M. le Transhumain, mais ban dans "banlieue" et "mis au ban" n'a pas le même sens, bien qu'ils entretiennent des rapports tournant autour du pouvoir. Il en va de même pour l'expression convoquer le "ban et l'arrière ban", et les mots bannir, bannière, banneret...

    La banlieue, c'était la lieue (environ 4 km) sur laquelle une ville avait pouvoir. Il va de soi qu'obtenir des franchises sans avoir les moyens de sustanter sa population n'aurait pas eu grand sens au Moyen Age. Cet espace avait donc pour rôle de procurer à la cité l'espace agricole lui permettant de subsister. Et non d'y accueillir les bannis, les mis au ban, encore moins l'arrière ban ou les bannerets (qui eux se trouveraient plutôt à Neuilly)...

    Quant aux conneries de Finkelkraut...

  • Que font-ils alors, vivants de trafics merdiques entre barres et commissariats, avec comme principales références Tony Montana, quelques imams qui parlent comme leur grand-père et l'Intifada à la télé ? Ils crient Montjoie St Denis ? Ils vont faire un sondage citoyen auprès des soldats du feu pour s'extasier de leurs exploits ? Ils proposent de monter une pièce de Marivaux comme dans l'Esquive ??

    Ludovic, ne mélangez pas tout, le pauvre dans l'histoire, ce n'est pas le type qui gagne 200 euros par jours en revendant du crack, qui ne fiche rien de sa journée, et qui brûle des voitures le soir mais le pauvre gars qui fait les 3 huit pour gagner un malheureux smic et qui justement, vient de se faire brûler sa voiture.

  • Attention Papy, on va dire que vous généralisez, que vous stigmatisez. Z'êtes un racisssss, un fascissss. Personne en banlieue ne deal du crack. Les tournantes sont un phantasme social, mythe accouché par les méditations opiacées de poëtes partouzards. Les coups de couteau dans le coeur pour une clope sont des légendes urbaines qu'on murmure aux enfants pour les effrayer. Le mot "baptou", une sorte de "négro" inversé, adressé aux Blancs (l'équivalent afro-américain est : "Cracker") est un néologisme factice, émulé par les Francs-maçons, ou par le FBI, ou par le Mossad pour faire croire qu'il existe un racisme ant-blanc.
    Qu'on se le répète, quand un rappeur dit : "j'ai envie de dégainer sur ces FACES DE CRAIE..." ce n'est pas du racisme. C'est de la menuiserie, ou de la cuisine sur plaque de fonte, ou ce qu'on voudra, mais pas du racisme. Et comme c'est celui qui l'dit qui y est, c'est moi qui suis sans doute un raciste pour penser des choses pareilles.
    Allez Trashu, t'as tout compris, je dis ça CONTRE les Noirs et les Arabes. Comme Finkel, je parle CONTRE les autres. C'est sans doute comme le disait Fulca, parce que je me déteste inconsciemment.

  • Mon talc, tu viens de te désintégrer. Je m'en vais ingurgiter quelques champis à grandes lampées de coca, tiens, histoire de vérifier si le soleil se couche bien à l'est. Bon trip !

  • ""Cette inique accusation de racisme me rappelle celle qu'avait dû subir Bertrand Tavernier à l'époque de "L 627" - on lui avait en effet reproché de ne montrer dans son film que des dealers noirs et arabes - ce qui était la stricte vérité. A quoi il avait répondu""

    Comparer une oeuvre d'Art cinématographique et un propos d'un philosophe est assez aventureux, pour ne pas dire stupide. Tavernier n'aurait pas dû répondre, suivant en ce sens Pierre Dac, je ne parle pas aux cons, ça les instruit !


    Finfielkraut, comme Moury, a dérapé dans le racisme. Héritage de Brasillach et Barrès, triste fin d'un philosophe qui a voulu trop devenir et qui s'est crashé sur des événements. Quant aux incantations sur les événements, piètres juges que vous êtes, appendices inutiles du monde intellectuels, vous vous targuez d'avoir prise sur les événements, vous n'avez ni prise ni impact. Seuls les analystes honnêtes peuvent servir dans cette affaire et se révéler utiles. Les pleureuses telles que Finkielkraut, Moury, d'Encausse et tant d'autres sont des pièces inutiles du jeu social, des bouffons tout simplement, des amuseurs sémantiques post-Wittgenstein, croyant jouer une partie en première division en ignorant le travail du Concept. Il est temps que ces intellectuels de cirque dégagent !!!

  • Revenant ici tardivement, qu'on me pardonne, je m'étonne de la dernière intervention de notre ami Ludovic. Vraiment, le libéralisme est le mot de tous les maux, y compris celui de la banlieue ? Vous le pensez sincèrement ? Est-ce bien sérieux ? Il faudrait alors nous expliquer pourquoi les auteurs des faits constatés pendant un mois en banlieue étaient essentiellement, pour ne pas dire quasi exclusivement, d'origine extra-européenne. Seraient-ils donc les uniques victimes de ce si terrible système libéral que d'aucuns comparent maintenant, pour le totalitarisme et sans rire, à l'ancien système communiste... ? Quand on pense au scandale qu'a provoqué il y a quelques années une certaine préface au Livre noir du communisme qui se bornait (comme Arendt d'ailleurs) à reconnaître une analogie entre les systèmes communiste et nazi, il y a de quoi se pincer très fort...

    Enfin, Ludovic, je finis par me demander si à la manière d'un nouveau Monsieur Jourdain vous ne marxisez pas sans le savoir et si votre Nouvelle droite n'est pas au fond une vieille ou une nouvelle gauche. Abandonnez donc ce réductionnisme social, qui sent un peu trop son marxisme redigéré, et regardez la France d'aujourd'hui sans ces lunettes-là, sans lunettes tout simplement. La France a changé : en à peine une génération, elle s'est transformée comme jamais en 1500 ans d'existence. Aujourd'hui, c'est un pays-monde, et vous voudriez que sa diversité culturelle, avec les tensions, les conflits de valeurs qu'elle implique nécessairement ne coïncide qu'avec la seule fracture socio-économique ? Sauf à supposer évidemment que, pour parler en termes marxistes, seule l'infrastructure compte et que la superstructure demeure secondaire, subsidiaire. Mais alors, le panthéon de la ND, vidé de Spengler, Heidegger et Jünger, est bon pour être à la ressemblance de celui du parti communiste français...

    Pour revenir au sujet du jour, le phénomène des banlieues assurément est complexe ; mais c'est parce qu'il est complexe qu'il n'est pas unidimensionnel. On ne peut faire l'impasse sur une dimension culturelle, non moins complexe, qui (en effet) n'épouse pas toujours les limites des repères culturels traditionnels. Le sentiment identitaire des jeunes de banlieue est composite, contradictoire, mais trouve négativement sa positivité, notamment dans l'identification de l'ennemi à haïr sinon à abattre. Et l'ennemi, ne vous y trompez pas, que vous le vouliez ou non, que cela vous révulse ou pas, a une couleur : la vôtre, la mienne, la nôtre. Intéressez-vous un peu à la manière dont ces jeunes parlent de "ceux d'ici", et il ne s'agit même pas seulement des émeutiers. Je vous renvoie aux articles parus dans le journal Le Monde au printemps dernier dans une série intitulée le racisme anti-blanc : vous comprendrez peut-être certaines choses que ne peut expliquer la seule grille de lecture en usage dans les cercles antilibéraux...

  • Eh bien, on n'est pas sortis de l'auberge, dites donc.

    Première erreur des « finkielkrautiens » et assimilés : partir de l'hypothèse que les émeutiers sont tous à l'origine des délinquants, des vendeurs de drogue et des violeurs en série par tournantes interposées. Je me demande d'où vous tenez ces "informations" et aimerais bien connaître vos sources. Vous avez vos entrées aux RG ?

    Deuxième erreur : en fait de source, s'en remettre à Finkielkraut, qui est très au fait de ce qu'est la vie en banlieue, n'en doutons pas... Rappelons que vous êtes en train d'applaudir un individu qui en 1995 éreintait violemment "Underground" d'Emir Kusturica ("Le jury de Cannes a honoré un illustrateur servile et tape-à-l’œil de clichés criminels ; il a porté aux nues la version rock, postmoderne, décoiffante, branchée, américanisée, et tournée à Belgrade, de la propagande serbe la plus raboteuse et la plus mensongère.") alors même qu'il n'avait PAS VU le film en question.

    Partout ailleurs qu'en France, un philosophe (?) pris ainsi en flagrant délit d'imposture et de malhonnêteté intellectuelle se verrait durablement discrédité et n'oserait plus seulement ouvrir la bouche. Et le ferait-il, que plus personne ne lui prêterait la moindre attention. Or, ce bon Monsieur Finkielkraut, le "persécuté", le "minoritaire", a depuis 95 signé dans la presse des dizaines et des dizaines de papiers (pas des articles, aucun travail d'enquête, non, mais des pamphlets, des pétitions, des "points de vue" : comme dit si bien Acrimed, "Finkielkraut pense sur tout, vite et presque partout"), se voit régulièrement invité sur les plateaux de télévision et présente sa propre émission sur une radio nationale, publique et prestigieuse.

    Troisième erreur : mettre tout ça sur le dos de l'Éducation Nationale, et des méchants-profs-post-soixante-huitards-vilains-laxistes-pas-beaux. C'est oublier que l'école ne peut pas prendre la place des parents, ni assumer à elle seule les dysfonctionnements de l'ensemble de la société. Or, c'est ce qu'elle fait : c'est le dernier rempart de la République, et croyez moi, je suis heureux de ne pas être prof, parce que les quelques-uns que je connais en bavent, et sont loin de mériter le mépris dont beaucoup les accablent.

    Quatrième erreur, et la plus grotesque, et la plus grave, et la plus sinistrement ressassée : partir du principe que le problème identitaire des jeunes de banlieue est dû à leur origine. Origine géographique (sachant qu'on en est quand même à la troisième génération, hein... "les pays d'où ils viennent" – copyright Finkielkraut et Montalte –, ce sont les banlieues de notre bonne vieille république française, et non les faubourgs de Ouagadougou ou de Ouarzazate) ou religieuse. Ah ! ces bloggistes qui appellent à de nouvelles Croisades, qui voient le Djihad partout dès qu'à la télé on a une fois ou deux entendu "Allah machinchose", ah ! ces "écrivains occidentaux" qui s'exilent parce qu'ils ont peur pour leur fifille, alors que la majorité des émeutiers sont à peine plus pratiquants que la majorité des Chrétiens français, et tout aussi "malcroyants"...

    C'est mettre la conséquence avant la cause. Qui est sociale, et politique.

    Sociale, parce que leurs familles sont pauvres - sinon croyez bien qu'elle vivraient ailleurs qu'en banlieue -, leurs parents sont souvent au chômage, ou au mieux caissières dans un supermarché dont le PDG se barre avec une "retraite dorée" équivalente à 2815 années de SMIC...

    Politique, parce que c'est soit l'incapacité notoire de nos représentants à élaborer et à mettre en oeuvre une vision intelligente de la ville, soit leur lâcheté et leur cynisme (tous ces maires - dont Sarkozy ! - qui refusent de construire des logements sociaux sur leurs communes pour ne pas frustrer leur clientèle électorale aisée) qui ont amené à la ghettoïsation des familles dites "d'immigrés".

    Tant qu'on aura des responsables politiques comme Fabius, Lang, Villepin ou Sarkozy, tant qu'on brassera des idées généreuses sans jamais les mettre en oeuvre, ou qu'en guise d'action on se contentera de placer un couvercle sur la marmite sans songer à éteindre le feu, tant qu'on trouvera tant de gens cultivés, nés du bon côté de la barrière et trop fiers de leur réussite pour condescendre à se mettre dans la peau ou dans la tête des perdants de l'utopie libérale, qui se chargeront d'applaudir au rétrécissement des libertés individuelles et à l'accroissement des inégalités...

    ...non, en effet, on ne sera pas sortis de l'auberge.

  • Papy, j'ai entendu comme vous parler de l'économie parallèle, je l'ai même vue, comme tant d'autres et cela n'a rien de glorieux, de mes yeux vue, mais ce capitalisme illégal, comme le qualifie J-F Kahn, n'empêche pas une grande partie de ces émeutiers de banlieue, d'être des pauvres, au contraire c'en est une des plus évidentes manifestations, et je vous invite, clichés contre clichés, à vous intéresser aussi à ceux qui vivent avec moins de 200 euros par quinzaine.

    "Destructurés et pourris de désirs, ils veulent immédiatement satisfaire ces derniers - et c'est à ce moment-là qu'on peut faire intervenir le facteur libéralisme à tout va dans le débat". Il me semble en effet, Montalte, et c'est même la moindre des choses, si l'on veut comprendre quelque chose. Toujours pas d'accord avec l'interprétation du texte de Finkielkraut : c'est bien la race et non la religion ou la culture qui gênent ce monsieur, la preuve en est donnée, il me semble, par la tirade sur l'équipe de foot.

    Uhlan, je n'ai jamais dit que le problème des banlieues était unidimensionnel, mais je reste bien persuadé qu'il n'est pas qu'ethnico-religieux comme le texte de F., sur lequel je réagissais, le martèle. Comme je l'ai écrit en commentaires sur mon propre blog pour répondre à peu près aux mêmes accusations, je vous rappelle que la plupart de ses brutes épaisses tout juste post-pubères veulent avant tout un "pav", un pavillon, un salaire et un chien... Et je ne vais pas à nouveau citer la phrase précédente de Montalte, qui dit autrement ce que j'ai écrit plus haut : ces gens là exigent tout, tout de suite, parce que, partout, on nous dit, que c'est comme ça qu'il faut faire, devenir chanteur, devenir écrivain, devenir riche en un claquement de doigt. La critique du "libéralisme", cela va plus loin que l'opposition à la doctrine sociale du même nom, c'est plaider pour une autre mentalité, une autre façon que celle, stéréotypée, qui n'en finit pas de concevoir les rapports humains dans une même logique de profit, qui méprise les hiérarchies et les traditions, et relativiser sans cesse pour mieux parler à chacun. Vous terminez sur le racisme anti-blancs, quand ai-je dit qu'il n'existait pas ? Pensez-vous que le racisme anti-noirs soit une réponse intelligente, non réductionniste, il me semble que c'est pourtant celle de F.

  • Je signe avec toi George, si tu le veux bien.

    Parce que je partage tes idées tout simplement. J'aurai pu écrire ainsi mais je n'ai plus la force de le faire, du moins pour l'instant.

  • Uhlan, peut-on vous rappeler sans qu'aussitôt vous criiez à l'archéo-marxisme, que le racisme n'est pas une affaire culturelle, mais structurelle (infra- ou super-, je ne sais pas, j'ai pas tout lu Marx).

    Dit autrement : on ne se considère appartenir à une "race" supérieure que parce qu'on ne fréquente jamais les représentants des autres "races", et parce qu'on se sent floués par rapport à leur apparente prospérité ou menacés par leur prétention à jouir du même statut que le nôtre. Dans un pays où la chance de départ est la même, la haine n'a pas lieu d'être.

    Dit encore autrement (mais je simplifie peut-être trop pour votre esprit si épris de complexité) : supprimons les ghettos, nous aurons supprimé le racisme. Le racisme anti-blancs des "caillera" comme le racisme anti-basané des bourgeoises de Neuilly.

    Évidemment, pour vérifier cette assertion, il faudra bien qu'on se décide à réintroduire de la politique dans la cité. Ce qui n'est pas prêt d'arriver. Je doute donc de parvenir à ébranler vos tranquilles certitudes.

  • "Destructurés et pourris de désirs, ils veulent immédiatement satisfaire ces derniers - et c'est à ce moment-là qu'on peut faire intervenir le facteur libéralisme à tout va dans le débat". Il me semble en effet, Montalte, et c'est même la moindre des choses, si l'on veut comprendre quelque chose. Toujours pas d'accord avec l'interprétation du texte de Finkielkraut : c'est bien la race et non la religion ou la culture qui gênent ce monsieur, la preuve en est donnée, il me semble, par la tirade sur l'équipe de foot."

    Je relie cette phrase, eh bien, non vraiment, je crois qu'il faut être de mauvaise foi pour voir là-dedans que du racisme. Au contraire, ce sont plutôt des faits. Il est vrai, qu'ayant fait une partie de mes études à l'étranger, j'ai constater que cela, dans le meilleur des cas, étonnait fortement les étrangers que l'équipe de France soit composée de joueurs noirs. Et le problème, voyez-vous, c'est que ce que vous reprochez, ce n'est pas un jugement moral sur ce fait, c'est simplement qu'on puisse le remarquer, s'en étonner, s'interroger là-dessus - alors qu'il n'y a rien fondamentalement de choquant à cela.

    Ce que me semble au contraire souligner A.F., c'est au contraire l'attitude du public vis-à-vis de cette équipe, et qui met en lumière tout le malaise et la problématique. Bien qu'étant noirs, arabes, multiraciale, melting-pot joyeux, cette France-là se fait huer. Et c'est là qu'est le coeur du problème.

    Papy

  • Il est gênant que cet homme avec des idées si pauvres soit chargé de former l'élite dirigeante de la Nation à l'école polytechnique, j'espère que tous ses élèves se retrouvent sourds ou mal-entendants pendant la durée de ses cours ... ou bien au contraire que leur intelligence n'en soit que plus éveillée à réfuter les niaiseries de ceux qui croient tout savoir.
    Il arrive que les mauvais maîtres servent de repoussoir efficace.

  • Papy (dont je ne sais s'il fait de la résistance...) dit bien ce que Finkielkraut a voulu dire en évoquant l'équipe de France de football. Il ne faut pas oublier que Finkielkraut s'exprimait dans un quotidien étranger et que la composition de cette équipe ne laisse pas d'étonner à l'étranger. Je précise au passage que cela m'indiffère autant que le football.

    Georges (cher Gary !), je suis bien heureux de vous retrouver ici. Le racisme a évidemment une composante sociale, c'est l'évidence. Mais à l'inverse pourquoi ne pas reconnaître que le phénomène des banlieues a (aussi) une composante culturelle ? Au reste, je vous rejoins sur un point crucial, et ce n'est pas qu'un plaisant clin d'oeil : nous ne sommes pas sortis de l'auberge en effet...

  • Je me permets juste quelques commentaires:

    " Chapeau : De son point de vue tout est clair, malgré tout ce que la France a fait pour eux les fils d’immigrés islamiques la haïssent. C’est comme çà dans leur culture."

    [Quelle culture, de quoi parle-t-on ?]

    " Le problème est que la plupart de ces jeunes sont noirs ou arabes et s’identifient à l’Islam. "

    [S'ils n'étaient pas noirs ou arabes, cela changerait-il quelque chose ? Il semble que ce ET ne veuille pas dire grand-chose et que si Finkelkraut résonne en terme de fait et de non de droit, alors nous n'avons pas à faire à un problème (au sens de cause), mais bien de correlation à laquelle il faudrait trouver des raisons plus nuancées. (Si la plupart des gens qui ont un cancer de la peau portent un chapeau, ce n'est pas pour cela qu'il faut en déduire que le port de chapeau provoque un (ou est le problème du) cancer de la peau).]

    " Sur ce sujet il faut être clair, c’est une question très difficile et il faut essayer de garder un langage de vérité. On a tendance à avoir peur du langage de vérité, pour des raisons « nobles ». On préfère dire « les jeunes » que « noirs » ou « arabes ». Mais on ne peut sacrifier la vérité quelques soient les nobles raisons. Il faut bien entendu éviter les généralisations : Il ne s’agit pas de tous les noirs et de tous les arabes, mais d’une partie des noirs et des arabes. "

    [Bien maintenant qu'il a relativisé (ce que le chapeau de l'article ne laisse pas soupçonner), que va-t-il bien pouvoir démontrer ?]

    " Pourquoi est ce que le monde arabo-musulman en partie du moins a déclaré la guerre à l’occident ? "

    [Tiens, encore une "partie", mais de quoi va-t-il parler ?]

    "Et le principal porte parole de cette théologie en France aujourd’hui c’est Dieudonné, c’est lui qui est aujourd’hui le vrai patron de l’antisémitisme en France, et non le front national. "

    [Ah c'est quoi le nom de la boîte ?]

    " On n’enseigne plus que le projet colonial voulait aussi éduquer, apporter la civilisation aux sauvages. "

    [n'enseigne-t-on plus non plus que le mot "sauvage" n'est intellectuellement plus approprié ?]

    " Quel lien y a-t-il entre la misère et le désespoir et brûler des écoles ? Je pense qu’aucun juif ne ferait jamais çà. Ce qui unit les juifs - laïques, religieux, de la Paix Maintenant ou partisans du grand Israël - c’est un mot, le mot schule (lieu d’étude)* c’est ce qui nous unit tous comme juifs. "

    [Il peut penser, mais je ne le suis pas là... désolé]

    " Pire, il y a là une contradiction, car si effectivement ces banlieues étaient dans une situation de délaissement total, il n’y aurait pas de salles de sport à incendier, il n’y aurait pas d’écoles et d’autobus. S’il y a des gymnases des écoles et des autobus, c’est que quelqu’un a fait un effort. Peut-être insuffisant mais un effort quand même. "

    [oui si il y avait délaissement total, sans doute les gens mourraient-il de faim: heureusement on fait des efforts...]

    " Et ces gens qui détruisent des écoles, que disent-ils en fait ? leur message n’est pas un appel à l’aide ou une exigence de plus d’écoles ou de meilleures écoles, c’est la volonté de liquider les intermédiaires entre eux et les objets de leurs désirs. Et quels sont les objets de leurs désirs c’est simple : l’argent, les marques, et parfois des filles. "

    [Moi je ne les ai pas entendus dire cela ; pourtant ça à l'aire si simple c'est vrai...(En plus, c'est les mêmes désirs que moi ; bon c'est vrai si je réfléchis, j'en trouve d'autres, mais c'est tellement mieux quand c'est simple.)]

    " Qu’a-t-il [ce pays] fait aux Africains ? Il n’a fait que du bien. "

    [oui oui, c'est vachement philosophique ça comme point de vue]

    " Aujourd’hui la haine des noirs est encore plus forte que celle des arabes. "

    [Il est vachement bien informé, moi je trouve, il voit combien de milliards de personnes par jour ?]

    " Bien sûr il y a un problème de discrimination, il y a un réflexe xénophobe c’est vrai, mais présenter les événements comme une réaction au racisme est tout à fait mensonger, tout à fait mensonger. "

    [il vaut mieux le répéter deux fois au cas où je n'aurais pas bien compris ; portant avant il dit qu'il y a du vrai, puis juste après que c'est tout à fait faux. Faut savoir...]

    " Ce que nous avons vécu est terrible. Il faut comprendre que ceux qui ont le moins de pouvoir dans la société sont les autorités, les gouvernants. "

    [Tiens, c'est intéressant comme point de vue... mais puisque c'est un philosophe ça doit être normal....]

    " En fait, face à ce que nous voyons, le minimum de ce que nous devons exiger c’est la sévérité et plus d’exigence. Sinon on aura bientôt des « cours de délinquance ». "

    [Aïe, aïe, aïe, prof de délinquance, faudrait que je postule...]

    " Personne ne les retient de force ici, et c’est précisément là que se trouve le début du mensonge. Parce que s’ils étaient victimes de l’exclusion et de la pauvreté ils iraient ailleurs. "

    [Tous les exclus et les pauvres partent, donc il n'y a ni exclus ni pauvres en France. C'est fort quand même !]

    " La question n’est pas quel est le meilleur modèle d’intégration, mais la possibilité même d’une intégration pour des gens qui vous haïssent. "

    [C'est vrai, c'est une question, mais bon, je ne prendrais pas modèle sur vous Monsieur Finkelkraut, car vous ne semblez pas avoir bien intégré les règles d'un raisonnement correct.]

    Conclusion : je dois avouer que cet article m'a donné la nausée (en fait beaucoup de tristesse): j'ai peur, je dois le dire, que beaucoup seraient prêts à prendre les armes aujourd'hui. Ne faites pas les cons s'il vous plaît.

  • Heureusement qu'en ces pages, Georges Kaplan et quelques autres sont intervenus. Montalte : je n'ai rien insinué du tout. Je ne t'accuse pas de racisme (épargne-moi tes sarcasmes à la Bruno Masure, veux-tu ?), mais seulement d'avoir relayé sans le comprendre un article dont le mème dominant, l'idée fixe, est, effectivement, raciste. Qu'il existe certains problèmes culturels, communautaires, je le conçois, Georges le conçoit, Ludovic le conçoit, nous le concevons tous, et les médias bien-pensants ne l'ont certes pas assez dit, mais tu ne peux à ton tour ignorer la réalité du contexte social (que F. écarte du revers de la main) : je veux évidemment parler, comme je l'ai écrit sur mon blog, de ces cités forcloses que des Maires comme Sarkozy ont contribué, par lâcheté, par pusillanimité, par électoralisme ou par négligence, à créer. Il ne s'agit pas, encore une fois, de n'envisager la question que sous un angle unique, d'opposer une idiote victimisation des voyous à l'approche bornée du déterminisme racial, mais au contraire d'embrasser le plus objectivement possible le problème, c'est-à-dire en tentant d'en identifier l'ossature (ce qui n'est certes pas aisé, et tous les croisés en robe de chambre devraient se montrer moins péremptoires). Je ne suis pas étonné, pour ma part, que Ludovic, lecteur avisé d'Abellio (et peu m'importe qu'il soit de la Nouvelle Droite), soit horrifié par la bêtise syllogistique de Finkielkraut, car plutôt que de se repaître du spectacle par le bout de la lorgnette, il préfère s'éloigner et discerner, peut-être, les schémas d'ensemble.

    Papy : soyez raisonnable. Le racisme commence précisément là où vous refusez de le voir. En quoi est-il seulement légitime de s'étonner du nombre de Noirs dans l'équipe de France de football, quand on sait par ailleurs que les footballeurs naissent souvent dans les cités et que les familles immigrées ont été, structurellement ET politiquement, repoussées dans des ghettos par la faute des pouvoirs publics et des propriétaires immobiliers ? Et rassurez-vous : au train où vont les choses, les blancs, appauvris, iront largement grossir les rangs des futurs footballeurs.

  • "Transhumain, lorsque Papy, le Ulhan, ou moi avançons l'idée que la dimension culturelle et ethnique est au centre de cette affaire, nous ne nions pas du tout la dimension sociale et économique".

    Et bien, je pourrais signer la même phrase, en en inversant les termes. Mais le problème de ce fil n'est nullement l'avis de Montalte, de Papy ou du Uhlan mais le texte de F. En accolant dans sa diatribe, le mécontentement face à la composition Noire de l'équipe de foot et sa certitude quant à un comportement différent des Juifs (des Juifs en général), il fait preuve de racisme, et encore une fois cela ne me gênerait pas outre mesure si c'était assumé. Je vais finir par préférer la naïveté brute des tenants du White Power à ces discours fielleux toujours dilués par des odes (auxquelles personne de sensé ne croit) sur l'Education Nationale ou la République.

    Vous me dites , Uhlan, que la France a changé et me faites un procès en archaïsme, mais que je sache, Le Camp des saints de Raspail date de plus de trente ans. Cela fait plus de trente ans que les affolés du derme, les agités de la mélanine nous bassinent. Croyez-moi, si la majorité des musulmans était blanche, on n'entendrait pas autant de cris d'orfraie vis-à-vis de l'islamisation fanatique, ou mieux si les "barbares" étaient chrétiens, sabre au clair, j'en vois déjà d'ici qui se régaleraient.

  • "Mais tout aussi grave est le comportement de l'éducation nationale qui, dans ses programmes, recomande de ne pas enseigner la littérature aux élèves afin de ne pas défavoriser certains d'entre eux."

    Vous pouvez citer le programme ? :)

    "Evidemment, avec des programmes qui recommandent de lire les pages sportives du journal plutôt que Molière et Voltaire, le niveau initial des élèves ne progresse pas beaucoup."

    Là aussi, cela m'intéresse que vous citiez le programme...

    "Ce qui fait hurler le mécontemporain, ce n'est pas tant que l'équipe de France soit "black, black, black" (ce qui étonne quand même la plupart des autres nations, mais passons)"

    Non mais tu te rends compte de ce que tu écris dans cette parenthèse ? "s'étonner" qu'une équipe de foot soit majoritairement composée de joueurs noirs... Je n'ai plus de mots, là, tellement c'est énorme et stupide à la fois. On a des gens de nationalité française qui jouent bien au football. La majorité de ces gens sont noirs, honnêtement, qu'est-ce que ça peut nous (et vous) foutre ?

    Et au passage, sur un plan comptable, l'équipe de France est black black blanche (et avec Zidane en bonus). Elle serait jaune jaune verte, bleue turquoise violette, homo homo hétéro, juive juive bouddhiste ou LCR LCR FN que je n e m'en étonnerai pas pour autant non plus.

    *Celeborn

  • "Le camp des saints", superbe roman visonnaire de Jean Raspail (le Dantec de l'époque ?) et de plus en plus d'actualité.

    "si la majorité des musulmans était blanche, on n'entendrait pas autant de cris d'orfraie vis-à-vis de l'islamisation fanatique" écrit Ludovic. Ca, mon cher, c'est du pur et simple procès d'intention. Je vous rappelle qu'en France, l'on a (encore) le droit de critiquer les religions, on a même le droit au blasphème. Etre islamophobe n'est peut-être pas l'attitude la plus philosophique du monde, elle n'a néanmoins rien à voir avec une attitude raciste. Et un "blanc" qui se convertit à l'islam (à la Roger Garaudy) me semble être la pire régression intellectuelle.
    Quant à vos peurs de croisades chrétiennes, je vous en prie.... Sortez donc de vos schémas touche-pas-à-mon-potistes (dont sont même sortis les derniers présidents de SOS racisme).

  • Ludovic, je ne vous fais pas de procès en archaïsme ; je cherche seulement à vous dire qu'à force de bouffer du libéralisme, vous en oubliez non seulement le bon sens, mais encore certains fondamentaux d'une pensée qui se veut de droite. L'un des clivages intellectuels entre la droite et la gauche est précisément l'importance que l'on accorde aux faits culturels en regard des faits sociaux : je vous renvoie à Weber et Simmel. Si pour vous, les faits sociaux commandent les faits culturels, si vous croyez comme les autres intervenants de ce débat à un "primat" du social sur tout le reste, eh bien tirez les conséquences de ce postulat et ne vous dites même plus de l' "alterdroite". Mais cela dit en toute amitié. Je me permettais simplement de vous rappeler à certaines évidences. Au demeurant, vous avez bien le droit de penser ce que vous voulez.

    Sur le sujet lui-même, vous ne voyez pas ou feignez de ne pas voir que la France est engagée dans un processus de transformation ethnico-culturelle qui n'a pas de précédent dans son histoire. Le Camp des saints de Raspail, c'est à petite échelle, mais tous les jours qu'il se joue sur les côtes méditerrannéennes de l'Europe. Le phénomène grandit chaque jour et il suffit de se projeter dans un avenir pas si lointain pour comprendre que le problème de la banlieue, devenue la banlieue du monde, n'en est qu'à son début. Le problème est social, mais il est avant tout démographique et culturel. La double question de l'immigration et de l'intégration a changé et de nature et d'échelle. Elle ne serait que sociale s'il n'y avait ni la pression démographique du tiers-monde ni le conflit de civilisation (pour aller vite) entre l'Occident et l'islam.

    L'effet de tout cela, c'est qu'en banlieue, les gens se regroupent, constituent une société parallèle à la société française, et développent des modèles socio-culturels concurrents qui s'imposent y compris aux Européens qui restent dans les cités. Par parenthèse, il est naïf d'imputer l'existence des ghettos aux pouvoirs publics : ils se sont formés principalement parce que la plupart des Européens ont déserté les cités et que les non-Européens se sont regroupés par affinité. Ce qu'il faut comprendre, c'est que tout cela ne fera qu'augmenter avec le temps. Et au train où vous les choses, vous n'aurez pas les quartiers blancs et les autres, mais les quartiers mixtes (avec des Européens et des non-Européens intégrés) et les quartiers où il n'y aura plus d'Européens. C'est déjà le cas dans certaines banlieues, et même dans nos villes.

  • "des non Européens intégrés" : c'est la nouvelle expression pour dire "des Français non-blancs" ?

    *Celeborn

  • Montalte, bien sûr que c'est un procès d'intention, et de la provocation, puique c'est du conditionnel ! Je voulais souligner cet incessant et malhonnête glissement qui va de la religion à la couleur de peau en passant par l'origine géographique (en fait l'origine des grands-parents) pour tout mêler dans un commode repoussoir.

    Cher Uhlan, je reste tout à fait conscient (et satisfait) que ce débat se déroule en toute amitié et avec courtoisie. Il n'y a aucun problème. Je suis d'accord avec les notions que vous évoquez de primat culturel plutôt que social, mais justement, notre société, si elle est multiethnique (et cela gêne apparemment beaucoup de monde, cf le foot), elle reste MONOCULTURELLE, et c'est bien là le problème. Ces jeunes émeutiers, dans leur inculture et les raccourcis terrifiants que permet celle-ci, ne font que radicaliser la logique du monde où vous, comme moi, vivons : jouir sans entraves en étant reconnu voire apprécié pour cela. Maintenant, je vous rappelle que les changements que vous pointez en France ne sont inquiétants que pour autant que l'on tienne encore à la souveraineté de l'Etat-Nation qui est, aujourd'hui, devenue une chimère. J'ignore si le communautarisme (assumé !) est une solution, mais c'est notre avenir, et s'il veut faire pire que le nationalisme du siècle dernier, cela reste possible mais il a du pain sur la planche.

  • Ludovic, vous avez bien raison pour finir : l'avenir est (hélas !) au communautarisme. Tout est dit.

  • "un "blanc" qui se convertit à l'islam (à la Roger Garaudy) me semble être la pire régression intellectuelle."

    Si l'on suit votre logique montalte, Guénon, Massignon, Schuon (je ne connais pas ce Roger Garaudy)tous blancs et catholiques de naissance je précise, sont des imbéciles parce qu'ils se sont convertis à l'Islam ?

  • Tout lu !!!!
    Me situerais plutôt sur la ligne Montalte/Uhlan que sur la ligne différentialiste de Ludovic.
    J'ajouterais juste qu'il ne faut pas oublier la composante tragique qu'il y a chez Finkielkraut.

  • Rassurez-vous Montalte, Papy et Uhlan, vous aurez un bon gouvernement en 2007, les portes seront bien fermées à Paris et Ceuta, les pauvres auront disparu de France et avec eux, l'islam (cette dégénérescence de la pensée), les viols, et la drogue qui cause tant de mal à tant de monde et qui rapporte plein d'argent aux méchants.

    Ce qui me cause de la peine Montalte, c'est que pour un type comme vous bourré d'humour (et donc, a priori, fin et intelligent), vous n'arriviez qu'à planter au beau milieu de l'assemblée votre pensée d'abat-jour. Tenez, cela n'a rien à voir, mais pour détendre l'atmosphère je vais faire digression et vous confier quelque chose : vous n'avez strictement rien compris à Houellebecq si vous l'estimez chrétien. Relisez donc les pages où il parle du christianisme, si si, vous verrez. Ou alors il faut considérer aimer son chien comme aimer son prochain, ou aimer les filles en mini-jupes comme aimer son prochain, mais là, aucun bigot ne vous suivra - même au second degré... fin de la parenthèse.

    Je crains fort que ce soit la même visière qui abrutit votre vision de l'islam. Bergson disait que la religion est au mysticisme ce que la vulgarisation est à la science. Voyez, vous me faites l'effet d'un journaliste de Science et Vie tentant de démontrer à un parterre d'adolescents que l'alignement des planètes est un épouvantail. Franchement, vous croyez que les gens qui vous lisent possèdent une si petite tête qu'ils sont incapables de faire la part des choses entre un discours d'intellectuel - mettons, un sociologue qui connaîtrait un tant soit peu le terrain, il y en a, et qui prendrait le temps de choisir ses mots lorsqu'il se prononce sur un sujet délicat, même à l'étranger - et un "penseur" qui termine son bouquin sur la déliquescence de l'éducation par "WE ARE THE WORLD, WE ARE THE CHILDREN", pointant ainsi d'un index d'imprécateur la puérilité de l'époque qui est - d'abord ! - la sienne, définitivement, comme si personne ne l'avait constatée ?

    Certes Montalte, il y a du vrai dans ce que vous dîtes (rétablissement du droit, d'accord) ; mais aussi beaucoup de lieux communs, méfiez-vous. L'important n'est pas d'aller plus vite que le courant. Cela, Bergson le nomme "frénésie". L'important est ailleurs, et souhaitons que vous le trouviez, ou plutôt, que vous l'initiez.

  • Mon pauvre Montalte, " les juifs " vous parlez comme Bloy !

    Allez en Israël cela castagne dur entre pratiquants et non-pratiquants, entre droite et gauche, entre sépharades et ashkénazes etc etc.

    Imaginez-vous que le monde puisse être un peu plus "rempli" que vous ne le croyez d'individus, et non pas seulement d'êtres de raison qui sont avant tout des êtres de fiction, des ectoplasmes de la pensée ...

    C'est curieux vous pratiquez le Net et vous ne vous êtes pas aperçu de l'infinie diversité des styles et des pensées ! C'est à croire que vous passez vos journées à regarder Cauet, Lepers et Drucker !

    Encore un effort et vous finirez comme Juan Asensio à radoter dans la pose du Stalker ...

  • C'était bien la peine de s'acharner à défendre un texte que F. n'a pas assumé bien longtemps :

    http://fr.news.yahoo.com/25112005/5/alain-finkielkraut-je-presente-des-excuses-ceux-que-ce-personnage.html

  • Mr Finkielkraut s'excuse d'avoir dit la vérité mais sera tout de même condamné au silence par le tribunal des enfers, heu pardon que dis-je... par la presse francaise libre et multi-culturelle.

  • Votre acharnement contre Finkielkraut ne laisse pas de me surprendre, Ludovic. On dirait que vous le haïssez. En outre, vous omettez de dire que le Mrap a porté plainte contre lui. Il est pris dans une polémique à laquelle il ne s'attendait peut-être pas. Il n'a pas envie de jouer les boucs émissaires. Et le rôle du Monde est central dans cette meute qui lui tombe dessus car le Mrap a porté plainte suite à la publication d'un article dans ce journal, reprenant une partie des propos de F. Il est pris dans une nasse et tente désespérément de s'en sortir. Visiblement, son discours n'est pas audible en France, où règne une terrible chape de plomb à propos des immigrés. Il ne fait pas bon dire la vérité dans ce pays. "La complaisance donne des amis, la vérité fait naître la haine", comme on disait autrefois.

  • Sébastien, si vous avez bien lu ce fil de commentaires, vous avez noté que je jugeais fort mal ce MRAP et que s'il s'avisait d'attaquer F. en justice, alors je serais "du côté" de l'attaqué. Ce commentaire là, c'était de la prophétie de bas étage, qui s'est donc facilement vérifié, puisque le MRAP fait ce travail de censure-là depuis de trop nombreuses années.
    Je ne hais pas F., quelle idée, mais quand je pense que ce type a fait partie pendant longtemps de toute une clique d'intellectuels de gauche qui s'insurgeaient à chaque rot de l'inoffensive outre qu'est Le Pen, et qui maintenant reprennent ses manières et ses mots sans honte, il me semble un tant soit peu honnête de le signifier. F. tient des propos racistes, faut-il encore le démontrer ?, en généralisant sur les Noirs et sur les Juifs. Personnellemment, je l'ai dit, les propos racistes ne me gênent pas, ce sont des propos, (comme le rap de Monsieur R qui me vise pourtant autrement plus que ceux de Monsieur F., puisque je suis Blanc et Français), et la loi devrait ne rien avoir à dire dessus. D'accord pour le droit au blasphème (mille fois pour) et d'accord pour les propos racistes, mais qu'ils soient assumés !

  • Votre définition du racisme est trop large, à mon avis. Ce n'est pas parce qu'on généralise sur les Noirs, les Juifs, les Anglais... qu'on est raciste. Le racisme, c'est de croire en l'inégalité des races et qu'il y a des races appelées à en dominer d'autres. C'est de croire que la race est la clé de compréhension de l'histoire, la catégorie qui détermine le comportement de l'homme. Finkielkraut n'en est pas là. Là-dessus, Le Uhlan le dit mieux que moi un peu plus haut dans ce fil.

    Ensuite, une étrange némésis de l'histoire veut que certains qui ont combattu les idées de Le Pen sont en train de subir le sort qui lui a été réservé pendant des années. Je ne sais pas quel signe il faut y voir.

  • http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=20946

  • De la peur de penser à l’imbécilité politique

    Ce qu’il y a de plus intolérable dans les déclarations de Finkielkraut à Haaretz, c’est cette phrase où il oppose le mal que la France a fait à ses parents déportés au bien que la France a fait aux Noirs. Au fond, il se comporte comme un vulgaire Dieudonné qui joue la concurrence des victimes. Apparaissent ici deux points de la pensée de Finkielkraut.
    D’une part, ce que j’appellerai son nationalisme juif qui l’amène à considérer que les Juifs sont les premières victimes de l’Occident, ce qui ne laisse aucune place aux autres victimes de l’Occident, à commencer par les Arabes et les Noirs.
    D’autre part, son appel hystérique aux Lumières qu’il considère aujourd’hui bien plus comme une bouée de sauvetage que comme un moyen de penser le monde, en cela Finkielkraut est devenu l’un des pires représentants des anti-Lumières.

    Des violences ont eu lieu en France, des violences qui posent problèmes, des violences liées à la misère, au chômage et à la ghettoïsation d’une partie de la population qui vit en France, et dont une grande part est française. Que répond à cela notre philosophe anti-Lumière :

    "En France on voudrait bien réduire les émeutes à leur niveau social. Voir en elles une révolte de jeunes de banlieues contre leur situation, la discrimination dont ils souffrent et contre le chômage. Le problème est que la plupart de ces jeunes sont Noirs ou Arabes et s’identifient à l’Islam. Il y a en effet en France d’autres émigrants en situation difficile, chinois, vietnamiens, portugais, et ils ne participent pas aux émeutes. Il est donc clair qu’il s’agit d’une révolte à caractère ethnico-religieux."

    Ainsi tout revient pour Finkielkraut à mettre l’accent sur le caractère ethnico-religieux des auteurs de violence, en oubliant leurs conditions de vie, en oubliant que ces conditions de vie, parce qu’elle résultent d’une violence sociale contre laquelle se heurtent les habitants des banlieues mis à l’écart de la société française, ne peuvent que conduire à des contre-violences qui sont peut-être plus des exutoires que de véritables luttes, mais qui nous rappellent les discriminations qui continuent d’exister dans un pays comme la France.
    Tout cela Finkielkraut, enfermé dans sa vision européocentrique du monde, vision à laquelle s’ajoute son nationalisme juif, ne veut pas le voir. Il veut que les pauvres soient dignes, c’est-à-dire acceptent leur pauvreté et leur mise à l’écart. Les pauvres n’ont pas à réclamer ce qui ne leur est pas dû ; tout au plus doivent-ils se contenter d’accepter ce que les civilisés de l’Europe consentent à leur donner.

    Tout cela apparaît dans la vision du monde qui rejoint ici l’idéologie du choc des civilisations chère à Huntington. Les peuples colonisés par l’Europe, une fois libérés du carcan colonial, ne peuvent que haïr leurs anciens oppresseurs et, bien que libérés, ils viennent en France réclamer leur dû. C’est pour cela que l’école, cédant à leur pression, est obligée de transformer ses programmes en montrant l’histoire de la colonisation sous son seul jour négatif, oubliant "que le projet colonial voulait aussi éduquer, apporter la civilisation aux sauvages ". Une façon peut-être de régler ses comptes avec Dieudonné, mais une imposture. Finkielkraut oublie l’article 4 d’une loi votée le 23 février dernier par l’Assemblé Nationale qui stipule :

    "Les programmes de recherche universitaire accordent à l’histoire de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu’elle mérite.
    Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente auxquels ils ont droit"

    texte provocateur s’il en est qui a été critiqué par nombre d’historiens des universités françaises autant par son caractère unilatéral et par la volonté du législateur de donner des directives concernant l’enseignement de l’histoire. Finkielkraut réduit alors l’histoire de l’esclavage à celle des Occidentaux qui ont lutté pour son abolition, mais il ne saurait être question d’insister sur le rôle joué par l’Europe et les Etats-Unis dans la pratique du commerce négrier. D’aucuns diraient qu’un tel discours est raciste et il faut le dire.
    Mais il est vrai que Finkielkraut a décidé une fois pour toutes que les plus grandes victimes du racisme sont les Juifs et que les autres formes de racisme n’ont pas la même ampleur que l’antisémitisme. C’est faire injure aux victimes du racisme quelles qu’elles soient. La dénonciation du racisme ne se divise pas et tout propos qui tend à jouer la concurrence des victimes est inacceptable, quel que soit celui qui les prononce.

    Si Finkielkraut a raison de dire que l’Ecole ne joue plus son rôle intégrateur, il oublie de dire les conditions qui ont conduit à cette dégradation de l’Ecole, en particulier les raisons d’ordre social. Mais il aurait fallu que Finkielkraut s’intéresse aux questions économiques et sociales, au rôle délétère que joue la mondialisation du marché qui réduit les individus à n’être que des rouages de la machine économique. Cela Finkielkraut ne le peut pas, tant il est pris dans sa conception ethnique des problèmes sociaux. S’il sait se réclamer, quand nécessaire, de Condorcet, il devient incapable de comprendre les problèmes de société lorsque ceux-ci ne correspondent pas à ses conceptions.

    C’est ainsi qu’il ne veut pas comprendre les propos de ces jeunes Français d’origine étrangère, qui ne sont pas des immigrés puisqu’ils sont Français, mais qui ne comprennent pas que la France continue à les considérer comme des immigrés de la seconde ou de la troisième génération comme on dit, expression qui n’a aucun sens. Finkielkraut préfère dénoncer le fait qu’ils n’ont pas le sentiment d’être Français, renvoyant à leurs origines ethniques ou religieuses et oubliant, comme il le dit au début de son interview, de considérer la signification sociale de leur révolte, révolte que l’on ne saurait réduire à la seule violence. Mais beaucoup pensent comme Finkielkraut et les propos de ce dernier, "l’un des plus célèbres intellectuels français" comme le présente Haaretz , ne peuvent que les conforter.

    Finkielkraut oublie pourtant un point fondamental du débat, et en cela il s’est placé hors de l’héritage des Lumières. Les deux siècles qui nous ont précédés ont conduit à transformer l’idée de révolte en la belle idée de révolution, c’est-à-dire en l’idée de transformer le monde. Aujourd’hui où l’idée de révolution semble morte, ne reste que la révolte ou la jacquerie pour s’exprimer, les récentes violences en France nous le rappellent. Il est alors nécessaire de rappeler que ces violences sont la réponse à une violence plus forte, qui n’est plus la seule violence d’Etat, mais qui est la violence du capitalisme mondialisé. C’est alors l’idée de révolution qu’il faut reconstruire. C’est en cela que l’on peut retrouver la tradition libératrice des Lumières.

    21/11/05

    Rudolf Bkouche
    Membre du Bureau national de l’UJFP
    (Union juive française pour la paix)

  • L'article cité par "Marianne" est grotesque, plus caricatural que les propos de Finkielkraut, et finalement plus dangereux. Car en substance, la conclusion de l'auteur est : "mieux qu'une révolte, il faut une révolution." Ben voyons ! Inutile de renvoyer son auteur au Camus de L'homme révolté qu'il ne doit pas connaître. Toutes les révolutions sont sanglantes et il en sort toujours une tyrannie plus grande. Se recommander des Lumières (comme si les Lumières avaient été révolutionnaires !) pour appeler à une nouvelle révolution, c'est autrement plus dangereux que de dresser un constat dérangeant (même maladroit) sur la France d'aujourd'hui. Et puis surtout, excuser, justifier même (toujours la même rengaine justificatoire) les actes barbares d'individus qui ne représentent qu'eux-mêmes et font plus de mal encore aux habitants des banlieues qu'aux autres, ce n'est pas seulement irresponsable, c'est idiot. Enfin, il est toujours amusant de voir comment la bien-pensance s'autorise à en rajouter tout à la fois dans l'irénisme et dans la diabolisation : on absout d'autant plus complètement les uns qu'on condamne plus définitivement les autres. Avec les vieux artifices du procès idéologique : l'imputation gratuite, l'incantation, la mauvaise foi, le mensonge et la grossièreté. Au bout du compte, le racisme de Finkielkraut n'est pas démontré (mais affirmé), un nationalisme juif lui est imputé à tort (puisque l'intéressé dit au contraire que les juifs qui n'aiment pas la France devraient aller en Israël), l'unicité de l'Holocauste est remise en cause sans autre forme d'argumentation que la reconnaissance du fait historique de l'esclavage (!) et l'histoire coloniale repeinte en noire sans aucune forme de nuance historiographique. Voilà l'esprit fort qui juge Alain Finkielkraut !

  • Cela va peut-être vous surprendre, Uhlan, mais je vous suis sur la quasi-totalité de votre dernier commentaire. Sauf un point, sur F. évidemment, toujours le même, dire qu'un Juif n'aurait pas fait ce que font ceux qu'il réduit à "des Noirs et des Arabes", c'est bien du racisme, c'est bien établir une hiérarchie, et franchement pour moi, je l'ai dit en tout début de fil, cela ne vole pas plus haut que du Dieudonné.

  • Remarque :

    N'oserait-on pas faire une différence entre

    "justifier" ~>[autoriser]

    et

    "expliquer" ~>[comprendre, rendre plus clair] ?

  • "Tenez, cela n'a rien à voir, mais pour détendre l'atmosphère je vais faire digression et vous confier quelque chose : vous n'avez strictement rien compris à Houellebecq si vous l'estimez chrétien. "

    Houellebecq s'est déclaré athée, avec toutefois une "sympathie résiduelle" pour le catholicisme (dans Lire, pour la sortie de plateforme).

  • Extrait du journal Libération :

    Le philosophe Alain Finkielkraut contre lequel le Mrap a décidé de porter plainte pour incitation et provocation à la haine raciale après des propos publiés dans le quotidien israélien «Haaretz», a présenté ses «excuses» vendredi, déclarant avoir été «victime d'amalgames».


    La lucidité essaimera-t-elle jusqu'en ces terres?...

  • D'accord avec le Uhlan sur la révolution ; elle devient pour certains, l'exutoire de leur impuissance ou de leur ennui. Ludovic, si Finkielkraut est raciste, ou utilise un argumentaire raciste, il devrait étendre son propos à l'Afrique et au Moyen-Orient, ce qu'il ne fait pas. Mais il est vrai que sa phrase sur les Juifs qui n'auraient jamais...est curieuse dans sa bouche. La température était très haute !
    Uhlan, pour vous "l'avenir est (hélas !) au communautarisme" : pratiquement, comment cela se fera dans un pays de 60 M d'habitants ?

  • Papy :

    "La peste détruisait surtout les complexions vigoureuses."

    A. Camus

  • Je n'ai pas pu lire jusqu'au bout la plupart des textes, y compris le premier.

    "Courte vue" me semble être le plus simple descriptif de celui-ci. Complot musulman après complot juif, l'histoire avance, c'est indéniable. Je ne maîtrise pas l'histoire, ni la philosophie ni toute autre science comme la plupart des signataires de ce fil de discussion. Je ne viens pas de la banlieue. Je suis blanc. Je suis athée. Je n'ai pas de problème d'argent, disons que je me sens priviligié par rapport à d'autres. Je me sens de gauche. J'ai vingt-cinq ans. Je n'étais pas riche à la naissance, mais pas pauvre non plus. Je ne me sens donc pas persécuté, pas à plaindre mais surtout assez étranger à tout cela.

    Encore une fois, le choix* religieux, qu'il soit l'Islam, le judaïsme ou la chrétienneté, est le prétexte à tout : victimisation, stigmatisation en premier lieu. Tout ça pour aller où ? Qu'apporte ce débat ? Cherche-t-on, a minima, une issue ?

    Je ne voit rien d'autre qu'une cour d'école dont les querelles pourraient avoir des conséquences catastrophiques. Gargarisons-nous, festoyons car voilà la teneur des échanges : c'est pas moi, c'est lui qu'a commencé.

    Ce que je vois, contrairement à d'autre, ce n'est pas le grand Satan (l'avantage avec la pluralité religieuse, c'est qu'on est toujours le grand Satan d'un autre) qui organise des émeutes mais des gamins. Car certains ont entre 14 et 16 ans. Pour ceux qui ont un frère ou un neveu ou un cousin de cet âge, même "bien" éduqué, ne peuvent que se souvenir de la limite de sa réflexion. Même sage, un esprit adolescent est limité à son environnement direct car c'est un esprit en construction, qui ne demande qu'à s'emballer. Il ne faut pas voir là de condescendance, j'ai eu cet âge, et je ne porte pas un regard particulièrement indulgent sur mon adolescence. Même les "grands frères" ne sont pas parvenus à les cadrés, alors quid d'une éventuelle organisation secrète, ou même d'un emballement médiatique qui apprend bien plus l'individualisme que l'esprit collectif.

    Basculer dans la paranoïa (et l'afficher) est un risque qu'il faut savoir mesurer. Que cherche-t-on ? Le combat ? Dans l'espoir que les survivants seront les justes ? En quoi limiter l'étude à un choc religieux apporte une issue ? Que fait-on de la situation énonomique des familles ? Que fait-on de la ghettoïsation, spaciale, sociale et donc psychologique ? Les bienpensants, confortablements installés dans leur appartements haussmaniens (je suis bien placé pour reconnaître que c'est confortable, j'habite dedans), pourquoi donnent-ils leur avis ? Qu'est-ce qui leur donne ce droit ? Pourquoi viennent-ils dirent : attendez, les banlieues, c'est à cause de l'Islam, le moyen-orient, c'est à cause de l'Islam. En quoi, ça aide ? En quoi cela fait changer la situation ? Ma réponse : EN RIEN. Mais en même temps, je pense que ça les arrange bien.

    Au fond, Monsieur F. a une responsabilité en tant qu'homme public. Ce qui sous-entend qu'il a autant de droit que tout un chacun, mais qu'il a plus de devoirs. Le premier d'entre-eux : ce taire lorsqu'il n'a rien à dire. Car au-dela de l'incitation à la haine raciale, à ce niveau intellectuel, donnez son avis sans apporter de solution, c'est destructeur et crétin.

    Pour ceux qui s'en branle, désolé mais ça m'a fait du bien.

  • Finkielkraut (courtoisement) bolossé par Elkabach :

    http://lnk.nu/upjf.org/6eb.html

  • Finkielkraut s'est expliqué notamment avec cette phrase

    """Je n'ai aucun rapport avec le personnage que dessine ce puzzle. Ce personnage je le déteste comme tout le monde (...) """

    La haine, le négatif inversé, Hegel et Anaximandre

  • Je ne crois pas que Daniel Bensaïd, membre de la LCR, soit souvent cité sur ce blog mais une fois n'est pas coutume. Comme quoi la lecture de Marx et de Peguy peut servir !

    A propos du post-colonialisme.

    "La condition de l'immigré chomeur, certes stigmatisé mais citoyen français n'est (...) pas celle du colonisé sous le code de l'indigénat. (...)
    On risque de faire tourner à plein régime la stérile machine à culpabiliser. On aura beau user ses semelles à marcher contre la guerre, pour les droits des sans-papiers, contre toutes les dicriminations, on sera toujours suspect de garder quelque part en soi un colonisateur qui sommeille."

  • Non, les Juifs ne mettraient jamais le feu à une école ! Simplement parce qu'ils sont une minorité, et que les lieux d'étude sont sacrés pour eux et qu'ils leur doivent leur survie ! Ce serait purement contraire à leurs " intérêts ". Les pogroms et les incendies ne sont pas dans leur " style ", historiquement ! Attention, AF parlent de la France et des Juifs de la diaspora, évidemment ! Ceux qu'on brûlait au temps de la peste noire, les Shylock, Dreyfus et compagnie ! Pas de Tsahal ! Vous êtes ridicules de pousser des cris d'orfraies là-dessus. J'ai honte pour vous, puisque vous paraissez incapables d'esprit critique envers vous-mêmes.

    Si Finkielkraut a présenté ses excuses, c'est uniquement pour ne pas avoir ce morpion d'Aounit au cul, lequel, fort sournoisement, a bien signifié qu'il doutait de la sincérité de son hôte... Ben tiens ! normal, avec un flingue sur la tempe !

    N'allez pas croire qu'il désavoue ce qu'il a dit. Toutes ses interventions passées et présentes indiquent le contraire. On l'a simplement acculer à se rétracter, en ressortant les bonnes vieilles méthodes gestapistes, l'étoile jaune en prime... Bon Dieu, ressaisissez-vous ! La censure revient au triple galop et tout le monde applaudit !

    Le MRAP est le Saint-Office d'aujourd'hui et personne ne s'insurge contre leurs procédés. Ils abusent de leur autorité en matière de lutte contre le racisme, jusqu'à menacer de procès des personnes coupables de dire uniquement ce qu'elles pensent, en toute honnêteté intellectuelle ! Oui, Finkielkraut est honnête et courageux, lui !

    Ces prétendues consciences universelles sont dangereuses pour la liberté d'expression, parce qu'elles ne sont pas représentatives de la pluralité d'opinion qu'il y a dans ce pays. Leur peur des amalgames s'est muée en un déni de la réalité qui entraîne des dérives alarmantes et sectaires. Je suis écoeuré que l'on ne puisse plus rien dire, même crûment, dans ce pays de merde. Bon sang ! Qui peut se permettre de juger ce qu'il est bon ou mal de dire ?

    " L' incitation à la haine raciale " est une expression fourre-tout, visant à faire taire tout dissident, et que chacun devrait bannir de son vocabulaire... Le Maccarthisme antiraciste est la nouvelle plaie qui gangrène la société et pourrit ce débat. Tout cela participe à un climat de suspiçion général qui ne fait que frustrer " le peuple " d'une parole légitime. Le résultat s'en ressent dans les urnes.

    La grande question que sous-tend AF est : Jusqu'à quand serons-nous majoritaires pour défendre et faire respecter la République et l'Etat de droits, la culture française et ses valeurs ? À vous lire, plus pour longtemps, j'en ai peur...

    Messieurs les Censeurs, bonne journée.

  • Réaction très tardive à une phrase de Ludovic: "(...) ce n'est certainement pas un manque de République (qu'est-ce qui reste de la République et de l'Etat-NAtion à l'heure de la globalisation de tout et de tous) mais bien un excès de Libéralisme (tout, tout le temps, tout de suite, parce que c'est mon choix et que je le vaux bien) qui les a pourris."

    Vous ne pensez pas que c'est les deux? J'ai le sentiment que la République (qui fut une mystique, mais une mystique devenue très tôt politique, comme disait Péguy, que Finkielkraut lit TRES mal), j'ai le sentiment que la Répubique se réduit comme peau de chagrin sous les coups de butoir du libéralisme. De sorte qu'il y a, il me semble, à la fois un manque de République (mais peut-être est-ce une idée morte, ou destinée à mourir) et un excès de Libéralisme (sous l'influence culturelle et économique catastrophique - vos exemples, mais aussi la simple expérience le montrent bien - des Etats-Unis).

    Ce qui m'amène à imaginer que la France peut être le pays d'une Troisième Voie, où se réinventerait un modèle original. Mais combien d'émeutes, de débats faussés (l'ethnico-religiosité ne nous mène vraiment pas loin...), d'attentes fiévreuses et d'instants d'hystérie collective avant que quelque chose renaisse?

  • A Stanislas Sarkozski :

    Finkielkraut, courageux et honnête? Parce qu'il partage votre opinion, voilà tout. Mais le problème, c'est que nous vivons sous le règne de l'opinion, justement, et qu'une opinion, c'est TOUJOURS et SEULEMENT l'affirmation péremptoire qui n'est sous-tendue d'aucune réflexion sérieuse.

    La TV ne propose que cela: une série illimitée d'opinions. Cette série est très consensuelle, il est vrai. L'opinion qui consiste à accuser les musulmans noirs et arabes d'être des immigrés pas comme les autres, d'être à la fois plus violents et plus asociaux, est certes minoritaire dans les médias, mais serait-elle majoritaire qu'elle ne rendrait personne plus heureux ni plus raisonnable. Au contraire. Alors pourquoi la regretter?

    Pourquoi ne pas plutôt regretter que la TV ne soit pas autre chose, de plus démocratique et de plus sérieux? Pourquoi a-t-on laissé les principaux relais d'information aux mains d'irresponsables?

  • Du modèle à la caricature la distance se resserre :

    http://pour-un-autre-monde.blogspot.com/2005/11/le-mrap-poursuit-finkielkraut_26.html

  • "Enfin, Ludovic, je finis par me demander si à la manière d'un nouveau Monsieur Jourdain vous ne marxisez pas sans le savoir et si votre Nouvelle droite n'est pas au fond une vieille ou une nouvelle gauche."

    Ce n'est pas la nouvelle droite qui a choisi ce nom de "nouvelle droite". Quant à savoir si elle est de droite ou de gauche, vous pouvez lire avec intérêt l'interview d'Alain de Benoist dans le dernier numéro d'Eléments.

  • Très belle défense du mot si mal compris de Finkielkraut - "un juif ne ferait pas ça" -de Stanislas Sarkozski et qui essoufflera tous ceux pour qui "la question juive" ne signifie rien.

    Très juste aussi de faire de l'anti-racisme le maccarthisme de l'époque. Il est clair que Finkielkraut "s'excuse" tout en ne retirant substantiellement rien de ses propos. Il regrette sans doute de s'être laissé porté à une virulence que les maîtres- censeurs de l'opinion française ne tolèrent pas. Peut-être en effet aurait-il dû prendre plus de précaution oratoire vu le contexte de terrorisme intellectuel dans lequel nous sommes. Au fond, c'est sa colère qu'on n'excuse pas. On lui fait le procès des mots sans voir quels maux les provoquaient. Le comble est que les mêmes qui portent plainte contre lui ne l'ont jamais porté contre le racisme patent, glorieux et "compréhensible" des rappeurs qui beuglent leur haine spermatique de la France. Eux, leur colère, on l'admet. Ils exagèrent sans doute, mais il faut comprendre leur douleur. Leur racisme n'est qu'un effet de surface, un truc au second degré sur lequel il ne faut pas se formaliser. Alors que celui de Finkielkraut était latent depuis longtemps et explose enfin au grand jour, le salaud ! Qu'il ose parler en termes de noirs et d'arabes à propos des noirs et des arabes qu'on a vu envoyer des coctails molotov dans la rue est proprement inique ! Car qu'on se le dise, une racaille qui brûle une école ou tire de vrais balles sur des policiers choque heureusement moins qu'un philosophe énervé qui dit qu' "un juif ne ferait jamais ça"...

    Thierry, votre catilinaire sur la dictature de l'opinion peut aussi se retourner contre vous. S'il est vrai que nous avons tendance à trouver courageux les gens qui pensent comme nous, vous aurez tendance à trouver héroïques les gens qui disent ce que vous vous dites.

  • Par contraste, cet Alain est très modéré:

    Entretien sur les émeutes dans les banlieues françaises
    Alain de Benoist
    novembre 2005

    Entretien paru dans le quotidien hongrois Magyar Nemzet (Budapest).
    *
    Magyar Nemzet :
    Pourquoi ces incidents ont-ils éclaté justement en France, et pas ailleurs en Europe ?
    Alain de Benoist :
    Probablement parce que la situation y était plus explosive qu'ailleurs. La classe politique française, de gauche comme de droite, n'a jamais su contrôler l'immigration ni créer les conditions d'une intégration convenable des immigrés. Du fait d'une urbanisation " sauvage ", elle a laissé s'installer plus de 600 " zones de non-droit ", c'est-à-dire des quartiers-ghettos dans lesquels le courrier n'est plus distribué, où les services d'urgence, les médecins et les pompiers ne pénètrent plus, où la police ne se risque que lourdement armée. Ces quartiers se sont transformés en autant de " contre-sociétés " qui ne connaissent que la loi de la jungle, l'" économie souterraine " et les trafics de toute sorte. Il y règne, surtout chez les jeunes, une haine incandescente vis-à-vis de tout ce qui représente les pouvoirs publics, les institutions ou l'Etat.
    Une autre raison tient aux particularités du modèle français d'intégration, qui a largement subi l'influence de l'esprit jacobin. L'intégration est conçue comme une assimilation purement individuelle. Les appartenances culturelles, linguistiques, religieuses, etc. sont rejetées dans la sphère privée et ne peuvent pas acquérir de " visibilité " dans la vie publique. Ce modèle a fonctionné dans le passé avec des vagues d'immigration d'ampleur plus limitée, à une époque où existaient des institutions (école, armée, etc.) qui permettaient aux immigrés de s'intégrer. Il ne fonctionne plus aujourd'hui avec des immigrés arrivés massivement dans un laps de temps très court, et dont la distance culturelle est plus grande par rapport à la population d'accueil.
    Magyar Nemzet :
    Leurs motifs sont-ils de type racial-religieux ou d'ordre économique ?
    Alain de Benoist :
    Contrairement à ce que l'on a pu dire, les motivations religieuses sont faibles. Les autorités musulmanes ont d'ailleurs lancé constamment des appels au calme et même publié une fatwah condamnant les émeutiers. Ce sont plutôt des émeutes ethniques ayant une forte dimension économique et sociale. La violence à laquelle on assiste actuellement est à la fois un cri de haine, mais aussi de désespoir, de la part de jeunes immigrés qui sont presque tous au chômage, en situation d'échec scolaire, et qui constatent qu'ils n'ont aucune place dans une société où la pauvreté globale ne cesse de progresser, tandis que les grandes sociétés industrielles voient régulièrement augmenter leurs bénéfices. L'apartheid ethnique se double d'un apartheid social. Pour ces jeunes révoltés, livrés dès l'enfance à la délinquance et à la rue, il n'y a tout simplement pas d'avenir : une vie normale leur apparaît comme un rêve inaccessible. C'est ce qui explique la dimension purement nihiliste des émeutes. Les émeutiers n'ont pas de revendications à faire valoir. Ils veulent seulement exprimer leur colère. Ils brûlent leurs propres écoles, leurs propres hôpitaux, les voitures de leurs proches. C'est une sorte de politique de la terre brûlée.
    Magyar Nemzet :
    Certains pensent que tout cela peut contrarier les ambitions présidentielles de Sarkozy, ou au moins causer des changements profonds au sein de la droite. Qui est-ce qui peut profiter politiquement de la situation actuelle ?
    Alain de Benoist :
    Il y a certainement beaucoup de choses qui peuvent contrarier les ambitions présidentielles de Sarkozy, mais je ne pense pas que ce soit le cas du soulèvement des banlieues. L'actuel ministre de l'Intérieur a certes provoqué la colère des jeunes immigrés en proclamant de façon assez provocatrice son intention de " nettoyer la racaille ", mais ces déclarations ont été plutôt bien perçues par la majorité des Français, qui lui sont au moins reconnaissants d'" aller sur le terrain ", ce que les ministres font rarement. Cela dit, personne ne profite politiquement de la situation actuelle, même pas l'extrême droite. C'est bien plutôt toute la classe politique qui se retrouve décrédibilisée. Les Français savent très bien que les principaux responsables ne sont pas les émeutiers, mais ceux qui ont laissé s'installer une situation qu'apparemment plus personne n'est capable de maîtriser, en entretenant l'idée que les problèmes de l'immigration relèvent d'un simple traitement " technique " ou qu'on peut acheter la paix civile avec des subventions.
    Magyar Nemzet :
    Dans la presse postcommuniste hongroise, certains commentateurs soulignent volontiers la " responsabilité de l'extrême droite ", et vont même jusqu'à parler d'une " intifada ". Qu'est-ce qu'en pensent les Français ?
    Alain de Benoist :
    L'extrême droite a constamment critiqué l'immigration, généralement dans une optique assez simpliste et démagogique, mais ce n'est pas elle qui a créé le problème. La xénophobie va aujourd'hui très au-delà de l'extrême droite, et contribue indéniablement à envenimer la situation. En même temps, la majorité des Français savent très bien que les immigrés qui sont aujourd'hui en France, et qui ont pour la plupart acquis la nationalité française, ne repartiront pas. Pratiquement plus personne n'imagine qu'il soit seulement possible de les " renvoyer chez eux ". Quant à l'" intifada ", on ne peut exclure que certains jeunes émeutiers se donnent actuellement l'illusion de " jouer aux Palestiniens ". Mais Paris n'est pas la bande de Gaza. Et, contrairement à l'armée israélienne, la police française ne pratique pas d'" assassinats ciblés " ! Cet aspect-là est tout-à-fait secondaire.
    Magyar Nemzet :
    En Europe, il y a beaucoup de gens qui font un parallèle entre les événements de 1968 et la situation et la situation actuelle. S'agit-il de phénomènes similaires ?
    Alain de Benoist :
    Absolument pas. La révolte de Mai 68 a été un grand psychodrame, à l'occasion duquel une jeune génération qui s'ennuyait a cherché à provoquer une mutation de la société dans une optique à la fois hédoniste, " révolutionnariste " et même surréaliste. Ce fut avant tout une révolution verbale, avec un arrière-plan idéologique très fort. Il n'y a aucune dimension idéologique dans les émeutes actuelles. En Mai 68, on contestait la société de consommation ou la " société du spectacle ", et l'on voulait " mettre l'imagination au pouvoir ". Les jeunes émeutiers des banlieues ne proclament que leur colère de ne pas pouvoir consommer autant qu'ils le voudraient. Les acteurs sociaux, enfin, ne sont évidemment pas les mêmes. En Mai 68, la révolte est partie de l'Université. Ceux qui brûlent aujourd'hui des voitures sont issus de l'immigration. Ils forment une masse non intégrable, mais pleine de vitalité physique, qui n'a que haine et mépris pour une société vieillissante qui n'est plus capable de les associer au moindre grand dessein politique.
    Magyar Nemzet :
    Dans votre Manifeste d'il y a quelques années, vous avez proposé une politique d'immigration restrictive. Après ces événements, vous confirmez cette proposition ?
    Alain de Benoist :
    Il m'est d'autant plus facile de la confirmer qu'à de très rares exceptions près, tous les partis politiques sont aujourd'hui favorables à une politique d'immigration restrictive. Chacun sait bien qu'aucun pays ne peut " accueillir toute la misère du monde ". Le problème est qu'il ne suffit pas de vouloir limiter l'immigration pour y parvenir. La globalisation libérale a rendu les frontières poreuses. Aucun pays du monde ne peut vivre aujourd'hui à l'abri d'un réseau de barbelés. Cela signifie aussi que les frontières ne garantissent plus la préservation ou le maintien d'une quelconque identité nationale. Une politique restrictive implique plutôt une coopération soutenue avec les pays d'origine et une révision des dispositions législatives ou sociales qui constituent un " appel d'air " favorisant l'immigration. Concernant les immigrés qui sont déjà là, la reconnaissance dans la vie publique des différentes communautés existantes me semble indispensable. Une approche réaliste du problème de l'immigration implique de rejeter à la fois le moralisme de gauche et la xénophobie de droite. C'est une voie étroite que personne n'a jamais vraiment su emprunter jusqu'ici.

  • AF enseigne à polytechnique, il "roule" les mecs comme vous tous, en admiration devant sa culture. "Il l'a dit c'est qu'il doit avoir raison"
    les rapeurs n'ont qu'une base d'instruction élémentaire, ils entrainent tous ceux qui s'identifient à eux.

    Voilà la différence. Pourquoi l'un et pas l'autre !

    Dieudonné est breton par sa mère bien blanche et crème fraîche. Que nenni son histoire d'esclavage. Vous êtes bien naïfs de n'avoir pas compris son stratagème : une bonne pub pour promouvoir son image de guignol-humoriste.

    Le seul texte que je cautionne ici c'est celui de "Germain".

    A part quelques exceptions près, Montalte, céléborn et Papy, que de ridicule dans vos pseudonymes.. derrière lesquels vous vous cachez !!!
    C'est du plus haut comique "moi je suis Zorro et toi superman".. voilà ce qu'il en ressort de tout ce blabla où tout le monde tourne en rond et refait le monde faute de pouvoir se refaire soi-même..

  • Fulca, vous me fatiguez avec votre couplet sur la haine de soi.

    Voici un journal qui fait d'une pensée (on sait depuis les Grecs que la pensée est discursive ou n'est pas) l'exérèse de toute son intégrité, pour n'en spéctaculariser que quelques morceaux choisis. Voici qu'on remarque que ces tronçons, ces texicules ont été volontairement prélevés parce que leur contenu pouvait être considéré comme ambigu, LORSQU'IL EST SEPARE DU CORPUS DE LA PENSEE a laquelle il appartient. Il est ensuite tiré à boulets rouges sur cet amalgame inique, sur ce patchwork qui ne peut en aucun cas être l'ambassadeur de la pensée originale, et il lui est adjectivé le mot considéré comme le plus grave du lexique français aujourd'hui : raciste.
    Il est alors parfaitement normal de ne pas reconnaître, dans ce Frankenstein de sa propre pensée, l'homme que l'on est

  • S'agissant des propos d'AdB, on ne peut être étonné par sa modération que si l'on ignore l'évolution de sa pensée depuis vingt ans. En apparence, il y a un singulier contraste entre ses propos et ceux de Finkielkraut. En vérité, ils disent presque la même chose avec des mots différents, sans doute mieux choisis, parce que plus mesurés, du côté d'AdB. L'identité du constat se trouve dans cette formule d'AdB dont on ne peut contester la pertinence (sauf à persister dans l'aveuglement) : "des émeutes ethniques ayant une forte dimension économique et sociale". L'essentiel est dit. Sans excès de langage. Sans termes polémiques. La modération du propos se trouve aussi dans la solution proposée, tenant en un diptyque quasi consensuel (intégration et politique d'immigration restrictive), tempérée toutefois par un fatalisme à peine déguisé (le problème est de toute façon sans solution définitive dans un monde ouvert). Modération, bon sens, lucidité : AdB est devenu un modéré presque ordinaire. Si le sujet n'était sérieux, on pourrait en rire... sans le regretter nécessairement.

  • "Ce qui m'amène à imaginer que la France peut être le pays d'une Troisième Voie"
    Si vous saviez, Thierry, comme je le souhaite, et c'est sans doute à cela aussi que pense AdB lorsqu'il termine ainsi son texte : "Une approche réaliste du problème de l'immigration implique de rejeter à la fois le moralisme de gauche et la xénophobie de droite. C'est une voie étroite que personne n'a jamais vraiment su emprunter jusqu'ici."

    Montalte, je suis tout à fait conscient, comment ne le serais-je pas appartenant à cette ND qui en a tant pâtit, du caractère totalitaire de l'antiracisme et des méthodes scandaleuses de la reductio ad hitlerum (sur lesquelles Renaud Camus a signé récemment un bel éditorial). Lorsqu'on voit le Mrap, la même semaine, défendre les rappeurs incriminés et attaquer Finkielkraut, on ne peut que sourire amèrement. Si j'ai réagi aux propos de F., que je continue de trouver ahurissants venant d'un homme qui écrivait ce qu'il écrivait il ya 10-15 ans à peine (avec la même assurance et la même condescendance), c'est parce que vous présentiez son texte, sur ce blog, avec tous les honneurs, blog que je lis, lie et apprécie. Je ne me suis pas soucié d'écrire le moindre mot dans les commentaires ou les fora des sites d'extrême-droite qui tout comme vous l'ont encensé, parce que leur simplisme m'est connu et demeure sans doute sans espoir. J'aurais sans doute réagi de même si à l'inverse l'un des sites que je fréquente s'était avisé de défendre Monsieur R.

    Enfin, je ne vous suis pas du tout, lorsque vous dites "les" juifs (certes pour en dire du bien). C'est avec des généralisations essentialisantes de cette sorte que l'on crée les pires malentendus. Quant à votre commentaire sur le sang pur, il est tout aussi dangereusement provocateur (et surtout au regard des pérégrinations du peuple juif, peuple dont tout individu peut par sa seule mère se réclamer, plutôt saugrenu, mais rejoignant en effet une thématique qu'a déjà abordé F.)

  • "Les autorités musulmanes ont d'ailleurs lancé constamment des appels au calme et même publié une fatwah condamnant les émeutiers."

    Mort de rire! Tout est dit. Bravo Alain de Benoist pour cette analyse d'une justesse Monthy pythonesque...

  • Il est toujours aussi amusant de lire les "intellectuels français", dont Finki passe paraît-il pour un brillant exemple. Il est toujours aussi amusant d'en lire un se prononcer sur ce qu'il pense être la psychologie des banlieues. Il est toujours aussi ahurissant que d'aucuns attribuent des causes plus culturelles, voire religieuses, que sociologiques au bazar banlieusard, et occulter le fait que les aspects "culturels" stigmatisés sont imputables à la chienlit fanatique qui ne fait que pousser sur la si galvaudée mais pourtant bien réelle "misère sociale". Il est toujours aussi vomitif d'en lire certains faire basculer toute explication purement socio-économique des émeutes du côté du nihilisme gaucho-flower-power. Le pragmatisme scientifique est pourtant une belle caractéristique occidentale, il est toujours amusant de voir ses tenants sombrer dans le manichéïsme illuminé et l'anathème vindicatif. Il est toujours aussi pitoyable d'en lire certains agiter le spectre de l'affrontement interethnique. Au final, il est toujours aussi amusant de lire les commentaires psychédéliques que cela provoque sur ce blog, ou ailleurs.
    Au moins semblez-vous avoir éradiqué les déjections du petit d'espagne, le "stalquère", et de quelques uns de ses morpions blénorragiques parmi les plus puants de la toile.

  • Suis-je le seul à avoir perçu les émeutes comme un miroir provocateur tendu à la société française ?

    Certes, AF émet de nombreuses critiques, notamment quant à l’école actuelle, mais va-t-il jusque là?

    En visionnant les émeutes, je me dis que ces black-beurs n'ont finalement que trop bien retenu la leçon qu'on leur refourgue depuis des années : en finir avec la République, les états-nations, l’école, la mesure.
    Beaucoup de jeunes Français ne feraient-ils pas de même s’ils n’avaient été ramollis par la privation d’un ancrage religieux?

    Dans une perspective auto-destructrice, les beurs ont plusieurs « avantages » sur le français de souche : le crime est commis sans complexe civilisationnel (les institutions en question ne proviennent pas de l’Islam, pas de réelle trahison donc). Le crime vers la post-modernité obligatoire est finalement perpétré de manière plus commode par quelqu’un qui n’a pas quitté la pré-modernité. (La duplicité est aisée : le voile est une tradition à la maison, un ersatz de piercing à l’école.) Tout cela sans réelle prise de conscience et sans la vague honte qu’éprouverait le Français apparemment moderne, mais de fait pressé de perpétrer ce crime au profit d’un ersatz de civilisation qui convient finalement à (presque) tous : les marques, le sociétal, et tout cet Uni-Monde Inc.

    Les beurs ne seraient-ils que l’arme du suicide? J’ai beaucoup pensé à Palamède Bernardin ces derniers jours…

    jp

  • Après les commentaires des politiques, des journalistes, des philosophes, les écrivains s'expriment à leur tour. Voici le commentaire de Gabriel Matzneff sur les émeutes (disponible en ligne sur http://www.matzneff.com/) :

    A propos des émeutes

    25 Novembre 2005

    Petit-fils et fils d’émigrés russes, je m’interroge sur les émeutes qui ont ces dernières semaines enflammé notre pays, sur cette haine de la France qui anime certains des jeunes manifestants, sur la difficulté de s’intégrer dont se plaignent les autres, eux aussi, fils et petits fils d’émigrés.

    Je note au passage que jadis on disait les émigrés et qu’aujourd’hui, pour désigner la même catégorie de la population, les journalistes utilisent plus volontiers le mot d’immigrés. Pour ma part, je préfère dire « émigrés ». J’y suis habitué depuis l’enfance, et en outre ça sonne mieux.

    Entre les deux guerres, c’est-à-dire dans les années 20 et 30, les étrangers qui émigrèrent en France, qu’ils fussent russes, ou italiens, ou arméniens, ou grecs, connurent, eux aussi, la misère, les logements insalubres, la xénophobie. A l’époque, il n’y avait ni les allocations familiales, ni la sécurité sociale, et les conditions de vie étaient beaucoup plus difficiles qu’elles ne le sont aujourd’hui. Et si certains de ces exilés parlaient le français, l’immense majorité n’en savait pas le moindre mot, beaucoup moins encore que les émigrés d’aujourd’hui, issus des ex-colonies francophones d’Afrique.

    Oui, une grande pauvreté. Voilà quelques années, nous célébrâmes le jubilé de la paroisse des Trois-Saints-Docteurs, rue Pétel, dans le XVème arrondissement de Paris. A cette occasion le métropolite Antoine Bloom, cet évêque si souvent présent dans mon journal intime et qui m’a inspiré le personnage de Théophane dans Isaïe réjouis-toi, évoqua son adolescence (il était alors âgé de dix-sept ans), ces premières années d’exil en France :
    « Ce fut une période d’extrême misère. Cinq moines vivaient dans des cellules vétustes, l’argent manquait même pour se procurer de la nourriture. Le soir, on pouvait voir le vieil évêque Benjamin, couché sur le sol, enroulé dans sa cape de moine ; dans sa cellule, sur sa couche, il y avait un mendiant, sur le matelas un autre mendiant, sur le tapis un troisième ; pour lui, il n’y avait pas de place. »

    Aujourd’hui, on s’émeut de la pauvreté des mosquées, mais à l’époque, croyez-moi, personne en France ne s’émouvait de la misère des chrétiens orthodoxes. Les gens n’en avaient rien à foutre.

    Les jeunes beurs, les jeunes Noirs souffrent de la xénophobie française ? Je les prie de croire que les émigrés de la génération de mes grands parents, Russes, Grecs, Italiens, Arméniens confondus, en ont souffert, eux aussi. Quatre ans avant ma naissance, un Russe blanc nommé Gorgouloff a assassiné le président de la République française, Paul Doumer. Imaginez un instant qu’un Arabe ou qu’un Black émigré en France assassine Jacques Chirac, et vous aurez une idée de ce que pouvait être alors l’atmosphère concernant les étrangers avec des noms en off, en eff, en ine ou en ski.

    Les conditions générales étaient donc extrêmement défavorables aux émigrés et à leurs enfants. Néanmoins, chez ceux-ci, qu’ils fussent arméniens, italiens, grecs ou russes, on observait un désir d’utiliser tous les moyens que la France mettait à leur disposition – l’école, le lycée, l’université – pour échapper à la pauvreté, à l’exclusion, pour gravir les échelons de la société. Il existait chez ces jeunes d’origine étrangère un grand appétit de connaissances, un désir de faire de bonnes études et aussi chez la plupart d’entre eux un réel amour de la France, un sentiment de gratitude envers la France qui les avait, nolens volens, accueillis, et le nombre d’entre eux qui durant la Deuxième Guerre mondiale s’engagèrent dans l’armée du général Leclerc, ou à Londres auprès du général de Gaulle, ou dans la Résistance, en témoigne magnifiquement.

    Après la Libération, les enfants d’origine étrangère qui étaient comme moi nés en France, qui avaient la nationalité française, se rendaient bien compte qu’ils n’étaient pas semblables aux petits Dupont et aux petits Durand. Cela ne les dérangeait pas excessivement, même si porter un nom à coucher dehors, difficile à prononcer, qu’il faut toujours épeler peut à la longue être pour un enfant une source d’humiliation, de malaise. Cela ne les empêchait pas de faire de bonnes études, de lire La Fontaine et Alexandre Dumas, de voir les films de Marcel Carné et de Jean Renoir, d’aller au Louvre et au Palais de la Découverte.

    La question que je me pose est : pourquoi, contrairement aux adolescents d’origine italienne, ou russe, ou arménienne, ou grecque (pour ne rien dire des émigrations plus récentes, l’espagnole, la portugaise, l’asiatique), ces garçons d’origine africaine traînent-ils toute la journée, ne s’intéressent-ils à rien, s’ennuient, semblent n’avoir aucune curiosité intellectuelle, aucune soif d’apprendre, de s’instruire, de lire de beaux livres ? Mystère et boule de gomme.

    Ce n’est pas tout à fait exact, car j’ai un début d’explication. Lorsque j’étais enfant et adolescent, personne ne me parlait de la République, des valeurs républicaines, de l’engagement « citoyen ». Personne ne me parlait cet abstrait et ridicule charabia. On se bornait à me parler de la France et de l’amour de la France, c’était suffisant. Le baragouin idéologique et politiquement correct à la mode est si répugnant qu’il peut en effet donner aux plus pacifiques d’entre nous la soudaine envie de brûler des voitures.

    Gabriel Matzneff
    Automne 2005

  • Tiens, "République", "valeurs" et "citoyen" sont devenus du baragouin politiquement correct, de l'abstrait et ridicule charabia. On en apprend de belles, merci Gabriel.

    C'est sûr qu'à côté de telles notions floues et qui n'ont jamais rien voulu dire, la France et l'amour inconditionnel qu'elle est censée inspirer de tous temps et en toutes circonstances, ça a plus de gueule.

    Excellent papier sur Consanguin, par ailleurs.

  • "Tiens, "République", "valeurs" et "citoyen" sont devenus du baragouin politiquement correct, de l'abstrait et ridicule charabia. On en apprend de belles, merci Gabriel.

    C'est sûr qu'à côté de telles notions floues et qui n'ont jamais rien voulu dire, la France et l'amour inconditionnel qu'elle est censée inspirer de tous temps et en toutes circonstances, ça a plus de gueule."


    La France n'est pas une abstraction, ni son peuple. Rien de flou dans tous cela, sauf pour les immigrés, peut être, et bien sur les communistes. Aprés tous, nos ancétres les gaulois, c'est une réalité, sauf pour les immigrés des premiéres générations.
    Tandis que magnifier toute la journée la République, c'est à dire l'Etat (Res Publica), le citoyen (=Le bourgeois), et autre connerie, ca fait hurler de rire tous le monde.
    Inclinez vous devant les valeurs de la SNCF !
    Ah AH AH Ah !!

    Quand à l'amour de la France, ca doit effectivement être une notion étrangére aux égoïsmes des foncionnaires et autres corporations..


    La France n'a heureusement pas commencé en 1875 (ou 1789, pour les plus exités).
    Nous avons une histoire bimillénaire, et toutes les recherches préhistoriques montrent que les Français (quelque soit par ailleur leur nom à l'époque) ont toujours vécu sur ce petit bout de terre, parfois depuis 60.000 ans. Sans parler d enotre culture d'origine Proto-Indo-Européenne. Alors la république...

  • dans le Figaro du jour voir l'article de Robert Redeker. Pas encore disponible sur le site

  • J'adore les essentialistes. Le Sang et la Terre, y a qu'ça de vrai, ma bonne dame. Et puis, ça n'ment pas.

    Je suis toujours vaguement amusé par cette idée qu'on puisse se croire défini par :

    - son arbre généalogique, comme si nous vivions et pensions comme "nos ancêtres" les Gaulois, comme s'ils étaient nous, et nous eux. Ahurissante méconnaissance historique, mise au service de cette angoisse des "origines". Cerner l'Autre, l'Alien (cf. le texte de Finkielkraut) pour se voir rassuré sur sa propre "identité". Au secours, dites-moi qui je suis, rendez-moi fier d'être né ici plutôt que là-bas !

    - un petit bout de terre (où qu'il se situe sur la carte). Jusqu'où doit-on remonter dans l'échelle géologique pour pouvoir se dire "Français" ? 60 millénaires ? Merde, ça en fait des générations pour acquérir le label "de souche".

    Comme si la glaise véhiculait des valeurs. Faudra m'expliquer lesquelles, d'ailleurs, que je sache comment penser pour mériter ma nationalité.

  • Il est splendide, ce consanguin-ci, le dénommé "Adoplphos". Dépassant les clichés racialistes plus-crétins-tu-meurs à propos de la nationalité, il s'agit donc selon lui, et sans rire, d'origines "préhistoriques". Qu'on nous communique vite les résultats de ces passionnantes recherches, qui ont vraisemblablement permis d'établir un "gène français" vieux de soixante millénaires.

    A part une filiation directe avec le cro-magnon, je ne vois pas, cependant.

  • Joli texte, mais surtout révélateur du consternant hyper-individualisme actuel (assumé, au demeurant).

    "Il n'y a pas de réponse collective à cette flambée de violence gratuite". Il n'y a pas d'explication. Il n'y a pas de solution. La force est en chacun de nous. Amen.

    Les citoyens démissionnent. Leurs représentants peuvent se permettre de faire ce qu'ils veulent, de promettre sans tenir, d'aligner les malversations et les scandales dont le moindre aurait provoqué la chute du gouvernement voire du régime il y a à peine quelques décennies. Pourquoi se gêneraient-ils ? Les citoyens s'en foutent. "De toute façon, on n'y peut rien." Il n'y a plus de contrôle. Donc, les hommes politiques se lâchent. Et les citoyens sont de plus en plus blasés. D'indignation, point. Qui s'indigne, et agit dans le sens de son indignation (c'est-à-dire, ne se contente pas d'aligner les propos aigres sur son petit blog, mais s'investit dans la vie de la cité, ou manifeste, ou pétitionne, enfin, essaie de changer les choses à son petit niveau), sera de toute façon aussitôt suspecté d'être un vilain collectiviste, un archéo-gauchiste, un stalinien qui s'ignore.

    Elle est terrible, cette désaffection du politique. Elle est déjà en train de nous retomber en travers de la tronche. Et ce n'est qu'un début.

    Nous entrons dans l'heure glorieuse de l'anarchie libérale.

  • Impérialistocool, vous remarquerez que quand l'attachement à la terre, aux racines ou à une histoire communautaire (que d'aucuns appellent "nation") en conduit certains, dans la consanguinité la plus assumée, à parler d'affrontements interéthniques, de polygamie-origine des troubles, ou que cet attachement sert bien entendu à sitgmatiser une religion particulière, cet attachement n'a plus rien d'humaniste. N'a plus rien d'un "fondement de l'humanité".

    Quant au sang, il n'a qu'un rôle et une signification biologique, et sert malheureusement bien trop de métaphores guerrières.

    Notre compréhension de la "réalité humaine" n'est que partielle, selon vous ? Mais nous nous défions précisément, dans l'austérité de notre sacerdoce, de tous ceux qui prétendent avoir compris la réalité humaine (et conchions bien entendu cordialement ceux qui en infèrent une hiérarchisation, comme il s'en rencontre beaucoup sur les blogs consacrés aux troubles du mois écoulé).

    Pour notre part, nous parlons donc "d'émeutes d'origine économique et sociale, que d'ignobles et pitoyables extrêmistes de part et d'autre (nationalistes à poil soyeux et islamistes à barbe dure) tentent d'ériger en conflit ethnique". Ce n'est pas une différence de point de vue, c'est une différence de nature.

  • "Adolphos, si vous commencez à intervenir, nous sommes foutus... Non pas que je ne sois pas d'accord avec votre idée de la France qui en effet ne commence pas en 1789, mais tout de même, de votre pseudo à la con à votre ton d'indo-aryen, il y a dans vos propos une petite extase brunette qui risque de faire tâche."

    Adolphos=>"Frére" en grec.
    Rasurez vous, je ne suis pas un Nazi, car ni socialiste ni allemand.


    "J'adore les essentialistes. Le Sang et la Terre, y a qu'ça de vrai, ma bonne dame. Et puis, ça n'ment pas."


    Moi non plus je n'aime pas Bové et les écolos.



    "- son arbre généalogique, comme si nous vivions et pensions comme "nos ancêtres" les Gaulois,"


    Oui, vous, vous êtes né par hasard, moi je suis le résultat d'un projet.
    Par ailleur, oui, les mentalités sont extrémements stables, Cf Dumézil et la tripartition fonctionnelle sur des milliers d'années (vous savez, les 3 ordres).
    C'est toujours la dessus que se vautre finalement toutes les révolutions qui prétendaient faire table rase.
    L'anticapitalisme de la gauche vient d'ailleur directement de la mentalité de l'ancien régime, habillé d'élucubrations nouvelles. Certe nous en avons difficilement conscience. Mais puisque vous êtes (?) pour les causes sociales, vous êtes d'accord avec moi : la reproduction sociale, et les chiens ne font pas des chats, tous se transmet.



    "Ahurissante méconnaissance historique, mise au service de cette angoisse des "origines". "


    Je n'ai aucune angoisse de mes origines : les papiers de famille remontent aux XIIIéme siecle. Vous projetez votre propre néant sur les autre.
    Quand à l'histoire de France, ca va.
    Nos ancétres les Gaulois est, pour 90% des français, une réalité.



    "Merde, ça en fait des générations pour acquérir le label "de souche"."

    Qu'est-ce que vous croyez ? Sérieusement, vous avez cru la publicité electoralle de la gauche ?



    "Comme si la glaise véhiculait des valeurs. Faudra m'expliquer lesquelles, d'ailleurs, que je sache comment penser pour mériter ma nationalité."

    Vous confondez nationalité française (machin administratif qui regarde l'administration) et être français. Ce n'est pas la même chose, évidement.
    Quand à la glaise, je ne voit pas trop le rapport -a par la réf à la genése. L'éspéce cultivé à bien plus d'incidence sur les comportements. La République des français, la terre du peuple français, c'est sans doute une espéce de club mediterrané pour vous, mais pour nous c'est sérieux, c'est notre identité. Pouvez vous le comprendre ? Vous vous comportez comme un type arrivant en chine et déclarant aux chinois qu'ils n'ont ni histoire ni identité réel et qui vous vous êtes chinois. Voila l'absurdité de votre position. D'ailleur notez avec quel joie les Algériens ont viré les français aprés 130 ans de cohabitation, pour retourné à la Chaira et l'arabité.
    Les Algériens sont ils pour vous des racistes ? Ne serait ce pas plutôt vous qui cherchez à anéantir les français en contestant leur Etre ?



    "Pour notre part, nous parlons donc "d'émeutes d'origine économique et sociale, que d'ignobles et pitoyables extrêmistes de part et d'autre (nationalistes à poil soyeux et islamistes à barbe dure) tentent d'ériger en conflit ethnique".

    C'est un genre de plaisanterie ?

  • Ah, c'était donc ça le "second degré" imputé à Adolpho Ramirez...

    Adolphos est donc le résultat d'un "projet". Ledit projet consistait à synthétiser, dans un environnement sociétal complexe s'appuyant sur plusieurs siècles d'histoire et de brassages culturels, à une époque de haute information et d'éducation générale relativement poussée (pas assez bien entendu), l'individu le plus fantastiquement crétin qu'il était possible de réaliser. Les soeurs du Bene Gesserit seraient jalouses d'un tel succès, le Kwisatz Haderach de la connerie nationaliste a été obtenu bien avant l'an 10 000.

    Crétinerie de droit divin et Humour gaulois sont donc vraisemblablement les caractéristiques mentionnés sur ses "papiers de famille" (ce goût du pedigree chez les consanguins, c'est tordant). Petit Adolfo, tâchez néanmoins d'établir un distingo entre livres d'histoires et BD d'Astérix, avant de prétendre donner votre petit avis poisseux.

    La seule plaisanterie que je lis donc ici, c'est le formidable exemple de consanguinité inculte que vous constituez, misérable. Pensez-donc : 60 000 ans qu'on se reproduit de père en fille pour conserver des papiers vierges !

  • Après les commentaires des politiques, des sociologues, des journalistes sur les émeutes, c'est au tour des écrivains de prendre la parole. Le débat commence donc à voler un peu plus haut.

    Le premier écrivain d'importance qui s'exprima fut Patrick Besson. Il le fit brillament dans une chronique du Point, dont au moins une phrase mérite de passer à la postérité : " Avant, ces jeunes volaient des autos ; maintenant, ils les incendient, sachant qu'il ne leur sert à rien d'aller quelque part, puisqu'on ne les laissera pas entrer."

    Phrase fort spirituelle, en effet. Mais beaucoup trop indulgente pour ces jeunes voyous.

    Le second grand écrivain à intervenir sur ce sujet, Gabriel Matzneff, a une vision plus réaliste des événements et pose une question qui fera hurler les belles âmes, ce qui prouve sa pertinence :
    " pourquoi (...) ces garçons d’origine africaine traînent-ils toute la journée, ne s’intéressent-ils à rien, s’ennuient, semblent n’avoir aucune curiosité intellectuelle, aucune soif d’apprendre, de s’instruire, de lire de beaux livres ?"

    A cette question, il fournit un excellent début de réponse, auquel je souscris. Et que je complète ainsi :

    - le dénigrement perpétuel de la France par les Français de souche. Leur mise en cause continuelle de notre passé colonial, leurs incessants appels à la "repentance", la prosternation de beaucoup devant le "modèle américain" couplé au désir de fusion de notre pays dans le magma européen. Comment les émigrés pourraient-ils aimer et admirer une France que ses ressortissants dénigrent si obstinément ?

    - le naufrage de l'enseignement. L'école n'est plus un lieu d'apprentissage du savoir, mais de débats "sociétaux".

    - l'indicible médiocrité des programmes de télévision, facteurs d'abrutissement quand ils devraient l'être d'enrichissement intellectuel. Gabriel Matzneff fut jadis sévère avec la télévision de M. Wladimir "d'Endormesson". Il ne pouvait prévoir ce qui viendrait après !

  • les écrivains ?? hé, mais hé !! Maurice G. Dantec, écrivain nord américain de langue française, gros consommateur de viande rouge et de littérature brune, illuminé cha cha cha, a déjà réagi, quant à lui. Il l'avait même prédit, prévu, prépensé, prémaché, dans son roman Villa Spontex. C'est dire si ça vole haut, en effet.

  • "Adolphos est donc le résultat d'un "projet". "

    Et oui ! Ca vous dépasse sans doute, mais imaginez vous que mon arriére grand pére, par exemple, ne s'est pas pris une balle dans la tête en 14/18 pour son seul plaisir, mais pour sa famille, pour que ses descendants vivent libres. Donc oui, je suis le résultat d'une volonté.



    "Petit Adolfo, tâchez néanmoins d'établir un distingo entre livres d'histoires et BD d'Astérix, avant de prétendre donner votre petit avis poisseux. "

    =>
    "Dans des échantillons de sang ou de salive, les équipes de Bryan Sykes étudient les séquences d’ADNmt de milliers d'Européens. Les résultats aboutissent à une classification en sept souches génétiques principales, soit sept "clans" qui descendent de sept mères fondatrices. L’âge de chaque groupe est "calculé à partir du nombre moyen de mutations découvertes chez les membres modernes de nos sept clans", explique le chercheur. Plus le nombre de mutations est important, plus le groupe est ancien. Or, ajoute-t-il, six des sept femmes "avaient à un âge génétique très supérieur à 10.000 ans", c’est-à-dire antérieur à l’arrivée des agriculteurs du Proche-Orient, au Néolithique (9.000 à 3.000 av. J-C). Ebranlée dans ses certitudes, la communauté scientifique se déchaîne contre Sykes avant de se ranger tant bien que mal à ses arguments.


    Le chercheur britannique peut ainsi affirmer que plus de 95% des Européens descendent de sept mères : 11% descendent d’Ursula la Grecque (-45.000 ans), 6% de Xenia la Caucasienne (-25.000 ans), 47% d’Helena la Pyrénéenne (-20.000 ans), 5% de Velda l’Espagnole (-17.000 ans), 9% de Tara la Toscane (-17.000 ans), 6% de Katrine la Vénitienne (-15.000 ans) et 17% des Européens ont pour maman originelle Jasmine (-10.000 ans), venue de Syrie. Le clan de chacune de ces femmes a essaimé dans toute l’Europe. Vingt-six autres groupes génétiques ont été identifiés dans le monde, dont treize sont africains."


    ""L es Européens d’aujourd’hui sont-ils majoritairement les descendants des chasseurs-cueilleurs installés sur le continent il y a 40.000 ans, ou bien des premiers agriculteurs arrivés il y a 7.500 ans du Croissant fertile ? Une nouvelle étude publiée dans la revue Science fait pencher la balance en faveur de la première hypothèse. Les hommes qui ont apporté leur savoir-faire agricole en Europe Centrale auraient laissé peu de traces génétiques, selon l’équipe de Joachim Burger (Université de Mayence, Allemagne).""


    La science progresse donc, et l'obscurantisme de gauche recul.

  • Je crains petit Adolfo que l'aventure que votre arrière-arrière-arrière-aïeule a eu avec le palfrenier tunisien, ne vienne chambouler le magnifique édifice scientifico-administratif qui vous tient lieu de "pedigree". Nous avions rarement rencontré de "projet" aussi foireux, depuis Eurodisney et le Programme Commun.

    Je rends hommage à votre arrière-grand-père en revanche, qui s'est battu pour rester libre. Bien d'autres comme lui ont reproduit ce sacrifice, en 14-18 comme en 39-45, ces derniers ayant tenté d'enrayer la progression de la barbarie nationale-socialiste et des thèses délirantes et racistes l'accompagnant. Une barbarie nazie qui elle aussi n'hésitait pas à s'appuyer sur des recherches scientifiques, pour en induire les conclusions les plus a-scientifiques qui aient été.

    Il semble qu'en ce qui concerne votre maigre cervelet, toutefois, nos ascendants aient échoué dans leur tentative de résister à la conquête fasciste.

    Ici encore l'exemple est probant, puisqu'on nous parle de 7 "mères" sans mentionner les brassages et métissages qui ont eu lieu pendant les millénaires suivants.

    Moralité : ne donnez pas d'argument scientifique à un imbécile, il en fera une farce.

  • Décidément, ça remugle les années 30, de plus en plus, ici et ailleurs.

    Il a peut-être raison, le Maurice, de s'être exilé. Quand on voit ce qui grouille ici, on se dit qu'au Canada l'air est peut-être plus respirable.

    Ou qu'en tout cas il y a un peu moins de "consanguins" au kilomètre carré. Ça doit déjà être ça.

  • "Vous croyez au social, nous croyons au social et au culturel. Vous croyez à l'économique, nous croyons à l'économique et au politique. Vous croyez aux situations, nous croyons aux situations et aux éthnies", écrivez-vous, Montalte. Mais vous croyez par là prouver votre ouverture quand vous ne dites rien du rôle de l'ethnique dans les situations, ni de celui du politique dans l'économie. Vous multipliez les tiroirs, mais ils sont vides. En-dehors de votre préférence pour un système chrétien démocratique (mais lequel? Le nôtre? Est-il tellement chrétien, tellement démocratique?), vous ne dites rien du sens POUR VOUS du christianisme. Or, c'est tout ce qui importe. Car à votre description d'un certain islam, un musulman (ou n'importe qui, d'ailleurs) pourrait opposer l'existence d'un islam tolérant, pacifique, modernisé, y compris dans certaines familles d'émeutiers de banlieue. On pourrait opposer à votre christianisme ce que Walter Benjamin disait de cette religion: qu'elle a fait le lit du capitalisme qui devait ensuite la réduire en miettes, ce que nous constatons chaque jour en France. Etc. A force d'en rester à des définitions sommaires, vous n'avancez guère, et le débat pas beaucoup plus. Libre ensuite au lecteur de tous ces messages d'être plus sensible aux messages prônant la dureté ou à ceux plus circonspects sur les causes des violences.

  • La discussion prend un tour même pas risible, mais assez désolant. La manière de synthèse à laquelle certaines personnes raisonnables pensaient être arrivées prend l'eau. Et pas qu'un peu, l'extrême babord comme l'extrême tribord de la barque tirant en des sens résolument contraires. Moi qui suis profondément un homme de droite, je vais finir par croire que je suis du centre. Je veux bien qu'on mêle la génétique à tout cela, mais à la condition de considérer qu'elle n'explique pas tout à fait ni ne résoudra de toute façon le problème des banlieues. A contrario, ce n'est pas non plus un républicanisme en diable qui le résoudra, ses vaines incantations, sa mauvaise mystique ayant déjà atteint leurs limites depuis longtemps. Le bon Matzneff a raison : si l'on met l'origine ethnique de côté, la principale différence entre les "immigrés" d'aujourd'hui et les "émigrés" d'autrefois, c'est le désamour de la France. Un double désamour, des Français comme des étrangers. Pour finir sur un sourire, que notre bon Georges K. (pardon, j'ai un faible littéraire pour les K...) ne s'inquiète pas trop de la vision proto-européenne de notre sympathique paléanthologue A. : d'après le grand Koestler (cf. La Treizième tribu), la quasi-totalité des juifs ashkénases est de souche indo-caucasienne... Cher Georges, pour moi en tout cas, pas de problème : vous êtes des nôtres ! L'ironie manquait un peu à cette discussion.

  • [Ironie à part, A. n'est que paléontologue et ashkénaze prend bien un z]

  • Vous avez ce me semble saisi la nature de la démarche de Consanguin, et le genre qui y est adopté, ne feignez donc pas de vous poser des questions sur notre attachement à un corpus de valeurs, dont les consanguins revendiquent si facilement le monopole. Nous ne combattons pas des valeurs objectivement ou historiquement définies, nous nous adressons à des individus qui en usent pour camoufler ce que vous appelez leur "brunerie".

    Nous ne nous prononcerons du reste pas sur notre propre religiosité, ni sur notre éventuel attachement aux symboles de ce pays (rassurez-vous toutefois, nous ne participons pas au concert nihiliste d'une certaine gauche "superficielle et légère" qui tente d'ériger ses bons sentiments de façade en archétype du Bien Penser - mais vous sembliez l'avoir subodoré également). Parce que nous gerbons tout prosélytisme, et parce que nous croyons qu'exercer sa capacité réflexive n'implique pas forcément de convoquer la sphère du privé.

    Pour vous donner satisfaction néanmoins, puisque nous faisons ici entorse à nos principes en participant subrepticement à ce mini-forum, je puis vous dire ceci : la polygamie ne ressort pas des schémas civils et spirituels traditionnels français, il n'est donc pas étonnant, ni criticable, qu'on ne lui fasse pas de place juridique. Nos lois comportent une certaine zone de tolérance qui nous semble à cet égard justifié, mais soyez persuadés que la polygamie reste dans ce pays une "exception", et que nous sommes trés loin des menaces qu'agitent tout un tas de consanguins maladivement paranoïaques. A votre tour, soutiendrez-vous avec notre (hélas) ministre, que cette polygamie résiduelle a pu mettre le feu au poudre et laisser des centaines de jeunes cons enflammer les voitures de leurs voisins ? Un peu de sérieux.

    Vous aurez encore l'amabilité de ne pas ranger sous le vocable "polygamie" un ensemble de phénomènes (voile, excision), de la même façon qu'on peut difficilement regrouper en un concept le mariage catholique, l'exorcisme et la messe en latin. Que ces aspects de l'islam vous paraissent "régressifs", c'est difficilement contestable. Porterez-vous un jugement global sur le catholicisme à partir de ses plus controversées manifestations ? Userez-vous de l'argument du tchador pour expliquer qu'un individu d'origine maghrébine ait 5 fois moins de chance d'être embauché, en France, à poste et compétences égales ? Pourquoi faire preuve d'autant d'attachement aux nuances et pratiquer autant l'exégèse des écrits "chrétiens" et céder aux plus grossiers amalgames et aux plus fantaisistes généralisations lorsqu'il s'agit de l'islam ? Vous n'êtes pas non plus sans ignorer les propres excès, passés et présents, qui émaillent la religion catholique. Condamnerez-vous l'ensemble d'une croyance sur ces bases ? Laissez-moi rire.

    Vous vous dites islamophobes parce qu'anti-clérical ? Conchiez immédiatement Benoît 16, voulez-vous, et toute forme de clergé. Répudiez les enseignements de l'Eglise. Je ne vous en demande pas tant, d'ailleurs, mais vous y gagneriez en cohérence. Vous agitez des différences constatées au cours de l'histoire ? J'en vois aussi, soyez-en persuadé. Mais je vois encore les considérables points communs entre religions quelles qu'elles soient. Et je vois l'absolue impasse intellectuelle qui consiste à élire une Vérité Révélée pour condamner les autres et les hiérarchiser.

    Je suis fort aise de lire que vous conchiez la hiérarchisation des "races" (concept fumeux qui ne paraît clair qu'aux yeux aveugles et aux esprits lobotomisés des adolphos de tous poils, et qui n'est une réalité que dans les nanocortex enfievrés de ces xénophobes cramoisis). Mais votre hiérachisation des systèmes socio-culturels me laisse perplexe. M'expliquerez-vous en quoi votre système socio-culturel, qui précisément a laissé toute latitude à ses aspects économiques, est supérieur ? Parce qu'il n'autorise pas la lapidation ? Certes, mais de quel réconfort s'agit-il, une fois ce constat fait ? De quel encouragement s'agit-il, une fois ce distingo opéré ? Ne pensez-vous pas que les délinquants montrés jusqu'à plus soif par nos médias ont été décérébrés par un système socio-culturel pernicieux, qui montre pour interdire, qui propose pour retirer, qui promet pour ne pas tenir ? De quelle marge de manoeuvre ont-ils disposés ? Faites-vous partie de ceux qui professent "l'égalité des chances" comme une réalité en place, ou avez-vous assez de recul pour savoir qu'elle n'est qu'un but vers lequel nos sociétés libérales ont tendu et n'ont jamais atteint ?

    Vous savez, Houellebecq écrit beaucoup de conneries. Presqu'autant qu'il en dit. Ses outrances sur l'islam sont folkloriques (et marketing, bien entendu), mais il s'est trompé. L'islam n'est pas la religion la plus con, c'est la plus jeune. La question de sa "solubilité" dans la république est un faux problème ; le catholicisme a connu des périodes d'ultra-violence et de cruauté planétaire, et pourtant c'est en grande partie lui qui a secrété les principes de cette République laïque. La question de la solubilité d'une religion dans ce cadre est une hypocrisie. A moins de considérer que le caractère laïc est une hérésie, évidemment.

    Vous me permettrez également de faire une différence, quantitative plutôt que qualitative, entre le discours raciste d'un certain nombre d'habitants des cités à l'endroit de ce qu'ils nomment les "français", et le racisme rampant qui innerve l'ensemble de la société dans laquelle nous évoluons. J'ai un grand respect pour Desproges, mais je vous prie d'imaginer une seconde ce qu'il eût dit si on lui avait demandé d'expliciter son propos. Que je sache, Tariq Ramadan ne dispose pas de l'audience cumulée des Lepen/De Villiers/Sarkozy, et le conjoncturel diffère du structurel. Loin de nous l'idée de dire que l'ensemble de la société française est raciste au sens médiatique du terme. Elle l'est certainement, à un niveau plus sociologique. Pensez aux réactions-réflexes, en toutes circonstances. C'est en cela que le racisme "anti-blanc" dont vous parlez et qui vous traumatise tant, ce racisme que nous connaissons peut-être mieux que vous d'ailleurs, n'a pourtant pas de commune mesure avec le racisme que nous fustigeons quant à nous. C'est pourquoi la repoussante notion de "leucophobie" n'est qu'un pétard mouillé, une béquille pour handicapé mental, dans ce débat. Pour notre part nous n'arborons pas de badge, quand bien même comporterait-il un "s" au mot "racisme". Mais nous savons les différences de conséquences entre un racisme rampant quasi-institutionnalisé et parfois théorisé de longue date, à l'endroit des individus de couleur, et les insultes haineuses d'idiots en rupture (quelque frisson que ces termes puissent provoquer parmi les consanguins pourfendeurs de "pensée-molle", sobriquet dont ils labellisent tout tentative de réflexion structurée et non-extrêmiste). Là encore, il s'agit d'une capitulation intellectuelle que de nier la différence quantitative. Rassurez-vous, nous ne pronons aucun quota pour y remédier, les solutions de type stalinien nous faisant autant horreur que les errances de type xénophobes.

    Vous dites préférer vivre dans une société démocratique et judéo-chrétienne, que dans une société musulmane et totalitaire. Fort bien. Estimez-vous que le totalitarisme est consubstanciel à l'islam ? Estimez-vous que la démocratie est consubstancielle au catholicisme ? Je vous prierais, dans l'affirmative, de vous reporter à l'étude des deux religions en question, et de leurs nombreuses applications temporelles. Sachez que pour notre part, nous aimerions vivre dans une société réellement démocratique et multiculturelle, et que nous savons vivre aujourd'hui dans une société purement consumériste et totalisante. Cette réalité dépasse malheureusement les partitions que vous préférez considérer, et en conditionne précisément les manifestations.

    Sur l'affrontement interethnique. L'histoire en a connu beaucoup. Hutus et Tutsies se sont affrontés dans un conflit interethnique, à titre d'exemple. Il faut s'être exilé à Montréal et s'être violemment cogné la tête contre une gargouille pour voir dans les émeutes récentes un affrontement interethnique. Nous ne pratiquons pas le "tout-sociologique". Nous soulignons des différences qui ne sont pas que de degrés. Vous qui déplorez de figurer au milieu d'un panier de crabes consanguins de façon injuste, vous nous amusez lorsqu'à votre tour vous voyez en quiconque ne se prosterne pas illico devant un drapeau tricolore un séditieux trotskyte enragé.

    Vous prétendez juger un homme à l'aune de ce qu'il pense, de ce qu'il croit, de ce qu'il imagine, au moins autant qu'au regard de sa situation matérielle ? Grand bien vous fasse, vous avez eu assez de lectures pour vous le permettre. Il s'agit d'ailleurs d'une réelle performance dans un système où l'individu vaut d'abord et essentiellement par son rôle socio-professionnel et son patrimoine. Sachez néanmoins que ces lectures n'ont pas été données aux imbéciles qui brûlent des voitures. Le libre arbitre n'est conféré qu'à ceux qui ont acquis la connaissance, encore faut-il qu'un cadre permette cette acquisition. Et cette République, cette "France", n'a plus joué ce rôle depuis trop longtemps, et pas seulement dans ses banlieues. Vous prétendez planer dans les hauteurs spirituelles et humanistes ? Ayez l'intelligence de reconnaître que ces vues n'ont pas été offertes à ceux que vous fustigez, et qu'ils n'en sont pas moins hommes, comme vous. Ayez la force de ne pas parler d'animaux, comme bien des consanguins le font de la façon la plus nauséabonde qui soit - je pense à votre inénarrable ami Zonard, exemple particulièrement repoussant de consanguin baveux. Ayez l'honnêteté de reconnaître que c'est la situation matérielle de bon nombre d'habitants de banlieue qui les conduit à ces excès et à ces délits, et non pas quelque adhésion à un islam radical ou à une francophobie pensée. Bref, fréquentez quelques fois vos adversaires, au travers de lectures seulement si vous préférez vous en tenir là, mais analysez leurs motivations, avant de vous prononcer sur leur psyché, c'est une démarche élémentaire. Nous redisons qu'il est complètement spécieux et crétin de voir dans ces émeutes une origine religieuse et ethnique. Il s'agit d'une coloration que des individus sinistres ou idiots, extrêmistes en tous cas, veulent conférer à une inflammation à caractère social. Il s'agit des discours de Maigret et/ou Ramadan, excusez l'archétype. Il s'agit de l'opportunisme de quelques imams intégristes, PAS d'un chimérique mouvement d'islamisation. Vivez trois ans dans une barre de béton, seulement trois ans, et ça n'est pas Dieu ou Allah qui vous inoculera vos pulsions destructrices, mais votre condition d'atome fonctionnel et votre frustration d'homme.

    C'est élémentaire, mais chez les consanguins on se précipite sur les conclusions ségrégationnistes.

    Le primat de l'économie est un discours marxiste vieux d'un siècle, et une réalité libérale contemporaine. Ne rejetez pas sur un discours, aussi bancal et daté fût-il, les conséquences d'une réalité actuelle. Votre grille d'analyse est biaisée. Nous croyons au social et au culturel, à l'économique et au politique, mais nous avons les yeux ouverts : l'économique et le social conditionnent la capacité des individus à exercer leur liberté en matière culturelle et politique. Les théories libérales disent le contraire, de façon certainement saine, mais la réalité n'est plus celle qui avait présidé à leur rédaction. Pas pour ceux dont vous condamnez les actes, parce qu'ils vivent dans la frustration et la coercition. Parce que le système politique et économique dans lequel nous vivons a laissé réduire leur sphère de choix, et a commencé à tuer leur libre-arbitre. Parce qu'ils sont les premiers, les tout premiers exposés à la Machine, qu'on l'appelle le Spectacle, Big Brother, le biopouvoir ou Babylone. La condamnation des actes commis pendant ces émeutes est normale ; les causes que vous leur attribuez sont fallacieuses. Il est vrai que vous êtes aidés en cela par des discours politiques et des traitements médiatiques qui font tout pour que vous pensiez en ce sens. C'est le plus affligeant, sans doute.

    Honte et malheur soient sur ceux qui agitent le spectre de la guerre civile : ils ignorent, petits vont-en-guerre iniques, l'horreur de la réalité d'un véritable affrontement civil. Il faut être particulièrement protégé et imbécile pour s'exciter d'une telle perspective (ou encore, planqué à Montréal, une fois encore).

    Sachez encore que nous avons trop de respect pour la notion de "radicalité", en cette époque de mollesse politiquement correcte et "d'industrie de l'éloge", pour croire nos cibles consanguines comme étant "radicales". Nous l'avons dit et le redirons : les consanguins sont des chèvres, des moutons bêlant qui ont capitulé. La radicalité se caractérise par la vie, la dynamique interne. Les consanguins se meurent de trop s'être autopratiqués, frileux obscurantistes de clocher. Tant mieux pour ceux qui savent lire une nuance ; tant pis pour ceux qui se reconnaissent dans nos propos : c'est qu'ils étaient visés.

  • "Il semble qu'en ce qui concerne votre maigre cervelet, toutefois, nos ascendants aient échoué dans leur tentative de résister à la conquête fasciste."

    Quel rapport avec la réalité de la science ???
    Vous vous croyez en 1936 ?
    Et puis le fachisme au sens propre est mort en 1992, avec la mort de l'URSS.



    "Bien d'autres comme lui ont reproduit ce sacrifice, en 14-18 comme en 39-45, ces derniers ayant tenté d'enrayer la progression de la barbarie nationale-socialiste et des thèses délirantes et racistes l'accompagnant. "

    Non, c'était une guerre contre les Allemands. Qu'ils soient Hitlériens ou Whillémien n'était pas notre probléme mais le leur. D'ailleur avec ou sans Hitler il y aurait eu la guerre, parce que l'Allemagne n'a pas été puni en 1918 comme il convenait.



    "Une barbarie nazie qui elle aussi n'hésitait pas à s'appuyer sur des recherches scientifiques, pour en induire les conclusions les plus a-scientifiques qui aient été. "


    Et oui, le socialisme, c'est de la Barbarie, et Marx de la science fiction.
    Vous semblez faire une fixette sur le racisme. Vous devriez consulter un psy, car s'il y a 2 ou 3000 personnes racistes en France, ca doit être un maximum. A moins que vous, vous ne soyez raciste et projetiez votre mentalité sur les autres ?



    "Ici encore l'exemple est probant, puisqu'on nous parle de 7 "mères" sans mentionner les brassages et métissages qui ont eu lieu pendant les millénaires suivants. "

    Vous avez mal compris. Relisez donc le texte aprés avoir fait vos devoirs et pris votre quatre heure.
    Tous part des 7 méres, et tous en descendent; Car voyez vous un peuple, c'est essentiellement ca, une grande famille par des marriages entre cousins. Ce qui justifis un effort de solidarité. Et réciproquement, il ne peut pas y avoir de solidarité lorsqu'il y a autant d'étranger. Cf les USA. Nous allons donc inexorablement vers ce modéle.



    "Moralité : ne donnez pas d'argument scientifique à un imbécile, il en fera une farce."

    Oui, O crâne de puce, vous valorisez l'ignorance, c'est trés bien, trés 1984, trés de gauche.



    "Moi qui suis profondément un homme de droite, je vais finir par croire que je suis du centre. Je veux bien qu'on mêle la génétique à tout cela, mais à la condition de considérer qu'elle n'explique pas tout à fait ni ne résoudra de toute façon le problème des banlieues."

    Oui, elle n'explique pas tout, mais l'important est d'abord que la réalité entre dans le cerveaux délirants des gauchistes : notre identité n'est pas négociable, le corps fait parti de l'identité, ce n'est pas à nous de changer, chaque immigrés coute 100.000 euros par ans aux contribuables, s'ils ne sont content la porte est grande ouverte, personne ne veut vivre avec eux même (et surtout) le "peuple de gauche", etc...


    Quand aux banlieues, la suite est évidente. Tout hélas est toujours évident une fois qu'on laisse tomber l'idéologie pour observer les FAITS.

    Remercions donc la Gauche, puisque c'est elle qui veut absolument des immigrés depuis des décénies dans le but précisement de détruire le peuple français, accusé de tous les maux, et surtout le capitalisme. Grâce à ces fous, on va au moins pouvoir se débarasser du poid mort que constitue les systémes de protection sociales. C'est un début.


    Au fait, ou peut on trouver le liste des noms de famille des gens arretés lors des émeutes, qu'on vérifit un peu si ils sont ethniques ou sociaux ?

  • Quoique Georges Kaplan se trompe sur Dantec quand il dit que celui-ci s'est exilé au Canada à cause d'une peste brune qui recommencerait à contaminer le vieux continent - Dantec s'étant exilé au contraire parce qu'il voyait l'Europe se transformer progressivement en "Eurabie".

    Docteur Talos, votre exhortation à plus de profondeur dans mes propos a quelque chose d'un peu fallacieux quand vous même restez encore plus superficiel que moi dans des réponses que vous ne m'accordez d'ailleurs même pas. Cela dit, dans l'absolu, vous avez raison et pour la prochaine fois, nous tâcherons, vous et moi et les autres, d'être un peu plus substantiel dans l'argumentaire (et dont je ne vois pas, le Ulhan, où le mien prend l'eau.) et de faire avancer un débat dans lequel chacun d'entre nous, sauf vous visiblement, ne sait plus quoi trop penser. Sans doute parce que cet événement, nouveau en France, nous dépasse tous. Quelque chose peut-être est en train réellement de changer dans ce pays et nous essayons tous avec nos petits moyens d'y comprendre quelque chose, au risque, comme Finkie, de "déraper". A mon sens, ces "dérapages" sont moins graves que ce qui se passe et que la vérité prend aussi les chemins les plus escarpés.

    Une réponse rapide quand même - qui est aussi une question : où voyez-vous, Talos, aujourd'hui "un islam tolérant, pacifique, modernisé" ? Pour ma part, je vois des musulmans tels, car en effet, il peut y avoir une lecture sereine et édifiante du Coran et une pratique apaisante de l'islam, mais le problème est que ces comportements singuliers n'ont guère d'influence sur la pratique collective de l'islam. Aujourd'hui, même les pays musulmans dit modérés se radicalisent. Enfin, l'islam dans son ensemble n'a pas encore fait sa réforme et, malgré quelques individualités isolées (et d'ailleurs rabrouées), en reste à ses quatre siècles de retard. Les Voltaire et les Spinoza ont été plus nombreux que l'on croit dans l'histoire de l'islam - sauf que tous massacrés ou censurés, aucun n'a véritablement fait école. Le grand islamologue Bernard Lewis ou le rebelle Ibn Warracq disent ce genre de choses.

    Quant au christianisme, on peut dire ce qu'en dit Walter Benjamin comme on peut aussi préférer ce qu'en dit Marcel Gauchet à savoir qu'il est la seule religion de "LA SORTIE DE LA RELIGION", ce que lui reprochent précisément ses intégristes - que, contrairement à l'islam dont il est difficile de sortir, il relève d'une dialectique de la foi et de la laïcité ("il faut rendre à César etc"), du Dieu et de l'homme NON SOUMIS à Dieu et qu'il est fondé sur l'idée du progrès historique, politique et social. Il est une pensée du devenir et de l'action et par conséquent peut perdre en dogme et en tradition ce qu'il peut gagner en "esprit" et en "charité". Tout est à faire - tout reste toujours à faire : c'est comme ça que l'Occident (excusez-moi de ce gros mot) fonctionne.

    Cela dit, la grande différence entre la religion de Jésus et celle de Mahomet est que le premier a préché la paix et l'amour et le second la guerre et la conquête. Et que dans les actes, l'un a été crucifié et l'autre crucifieur - au moins guerrier sanglant. L'intégriste chrétien trahit manifestement la parole du christ, alors que l'intégriste musulman accomplit la parole d'Allah. Alors oui, je fais la différence entre la croix et le sabre.

    Quand vous me demandez ensuite si je trouve nos démocraties chrétiennes suffisamment démocrates et chrétiennes, je vous réponds que... non, évidemment - en ce qui concerne la France, démagocratique et anti-chrétienne ! Et que c'est bien parce que notre belle République a abandonné ses beurs de la troisième génération qu'ils sont devenus ce qu'ils sont. Au fond, ils haïssent la France comme la France se hait, comme les français de souche même se haïssent (et là, oui, j'y vois une responsabilité d'une certaine idéologie de gôche dont Dieudonné est le dernier représentant) sauf que leur haine est plus spectaculaire, violente, effective, pas du tout cérébrale et rampante comme... la nôtre.

    Alors que faire ? Franchement, je ne suis pas assez compétent pour pouvoir avancer un programme concret et c'est pourquoi je vous répondrai ce que tout le monde semble avoir répondu : une solide restructuration mentale, physique et sociale, ou si vous préférez, sociale, mentale et physique. Il est vrai qu'il va falloir nous en donner les moyens, et cela, malheureusement, vu la dépression nerveuse nationale, apparaît presqu'impossible. Non ? Vous avez des idées et de l'enthousiasme à revendre, vous ?

  • "Je suis fort aise de lire que vous conchiez la hiérarchisation des "races" (concept fumeux qui ne paraît clair qu'aux yeux aveugles et aux esprits lobotomisés des adolphos de tous poils, et qui n'est une réalité que dans les nanocortex enfievrés de ces xénophobes cramoisis). "

    Hum, encore un type qui projete ses probléme psychologique sur les autres...

    Ou est-ce que je parle de hiérarchie de race ?
    Je appel juste que les étrangers ne sont pas des français, même avec des jolies papiers, et vive versa. Que ces étrangers soient noir comme l'ébenne ou blond comme les blé n'y change rien. Qua si 7 millions d'allemand ou de russe ou d'anglais étaient installé en France a la place des africains, ca ne changerait rien au probléme.
    Cette terre est la notre et nous n'avons aucune raison de la partager.



    "Le libre arbitre n'est conféré qu'à ceux qui ont acquis la connaissance, encore faut-il qu'un cadre permette cette acquisition."

    Tu m'étonne, les sauvages ne savent pas que violer et bruler les gens et les biens c'est pas sympa ! Bein oui, personne ne leur à jamais révélé ces vérité troublantes..
    Et puis ils violent parce qu'ils sont pauvres. C'est logique. C'est comme pour les nombreux enseignants pédophiles de l'éduc nat, ceux la ne sont pas assez payés.


    Ces gens la n'ont donc pas de libre arbitre ? Sont-ils alors d'aprés vous encore humain ? Si ce sont des Objets, et non des Sujets, ce sont logiquement des animaux. Donc j'attend vos explications.

  • Ah ! mais ma famille est beaucoup plus large que ça, cousin Uhlan ! Vous pensez que je pourrais considérer un non-Indo-Européen comme n’appartenant pas à la même « race » que la mienne ? Moi qui ai tant de respect pour les Basques, quand bien même ne descendraient-ils ni d’Helena ni même de cette chère Ursula !

    Plus sérieusement, je tiens à préciser que la République (et non le « républicanisme ») n’est pas une vaine mystique (oh ! le charmant pléonasme…), ni une doctrine (rien n’est figé, révélé depuis un ailleurs hypothétique, aucun texte n’est assez sacré pour ne pas être un jour révisé) mais une manière raisonnée d’administrer la Cité (ou la Collectivité, ou la Nation, qu’importe le nom après tout), de façon à garantir le maximum de bien commun, de définir ce qu’est le vivre-ensemble, la communauté de destins, tout en laissant à l’individu la place et la possibilité de mener sa vie comme il l’entend tant que ses choix ne nuisent pas à la liberté de son voisin.

    Si plus personne ne croit dans la République, et se réfugie dans le détachement uhlanien ou le repli intérieur jugurthesque, il se peut qu’un jour on se réveille au sein d’un régime qui n’aura plus grand-chose à voir. Peut-être alors se mordra-t-on les doigts. Qui sait.

    Je n'aimerais pas vivre dans Adolphos-Park, dans Dantec City ou dans Stalkerland.

  • Petit Adolfo, épargne-nous veux-tu ta psychologie de comptoir et tes histoires de projection. Il m'avait semblé que c'était toi, crétinoïde raciste, qui parlait de races. Je passe sur votre inculture politique élémentaire (fascisme, nazisme, communisme, stalinisme constituant des notions distinctes que le plus con des lycéen sait différencier). Je passe sur tes conceptions de l'histoire ("punir l'allemagne comme il le fallait", tes profs d'histoire ont du se marrer pendant des heures, j'espère qu'ils t'ont collé quelques taloches rafraichissantes au passage). Je passe sur tes chiffres crétins (2 ou 3000 racistes en France, il est bon de rire parfois), et m'en tape vu que j'en ai trouvé au moins un en ta personne, mon petit phraseur inepte.

    J'en viens à ta conception du "peuple" (une vaste partouze pluridécennale entre cousins), puisque c'est précisément ma conception de la consanguinité. Tu précises qu'il n'y a aucune solidarité possible en présence "d'étrangers", mots creux que tu serais bien en peine de définir. Ton seul credo tient dans quelques papiers de famille, une ascendance qui te fait office d'idéologie, d'argumentaire, d'alibi et de carte de visite. Reste avec tes cousins, ta solidarité de clocher n'intéressera qu'eux, à mon humble avis. Point de notion en dehord des termes "immigrés" et "communistes" : soit on est un adolphos avec ses papiers en règle, soit on relève de l'une des deux catégories sus-citées. Rassure-toi, petit fan de listes, la politique d'immigration entretenue par la france n'a jamais eu pour but de "détruire" quiconque, mais seulement de permettre de construire les pavillons merdiques dans lesquels plusieurs générations de racistes beaufs à livret de famille en règle, peuvent s'épanouir. Les dommages collatéraux n'ont concerné que les immigrés en question. Ce sont leurs enfants et les nôtres, tous français, qui paient les pots cassés. Bref, adolphos est un brillant consanguin, un archétype particulièrement réjouissant que nous nous faisons fort de suivre dans les temps qui viennent. Sachez adolphos que cette terre est autant la mienne, la leur, que la vôtre, et que si expropriation il devait y avoir, j'appuierais plutôt celle des crétins qui nivellent par le bas. J'aurais bien évidemment tendance à utiliser vos papiers de famille en guise de papier-toilette, à la moindre protestation de votre part.


    A l'impérialiste cool : vous êtes contradictoire. Vous reconnaissez qu'il est parfaitement possible, et j'ajouterais, constaté tous les jours, de pratiquer un islam paisible et une lecture sereine du Coran, puis vous reprenez l'antienne usée à la corde selon laquelle le Coran est un Livre de conquête et de violence, alors que la Bible est un Livre de tolérance et d'Amour. Que de génocides commis au nom de cette tolérance et de cet Amour... Vous affirmez avec justesse qu'il est bien évidemment possible de pratiquer un islam tolérant et ouvert, puis affirmez que le même islam est intrinquement violent et djihadiste.

    Vous savez bien que tout est question de clergé. L'islam, la nature-même de l'islam n'est pas en jeu. Les Livres s'interprètent. C'est l'actualisation de l'exégèse bliblique qui a permis l'évolution du christianisme, et sa dévolution en occident, d'ailleurs. C'est la fermeture des portes de l'Ijtihad, la glaciation de l'interprétation du Coran, qui permet aux écoles islamiques les plus radicales de perdurer. Cessez donc de confondre religion et clergé, et voyez à qui profitent les instrumentalisations.

  • Parenthèse, à l'adresse de notre hôte Montalte : en évoquant une barque qui prend l'eau, je ne visais que la discussion générale, non votre argumentation que je partage pour l'essentiel. L'immigration extra-européenne, pour partie, apporte avec elle des us et coutumes qui sont des régressions au regard de notre modernité occidentale - laissons au mauvais nietzschéisme l'idée que ces us et coutumes seraient la manifestation d'une vitalité supérieure à la nôtre (même si celle-ci est malade, c'est un fait). Et il n'est pas même besoin d'être chrétien pour proclamer la supériorité philosophique du christianisme, notamment pour la raison avancée par Gauchet sur la sortie de la religion : certains, même ici, lui doivent au moins cela. Le temps me manque pour aller plus avant, pardonnez-moi.

  • Impérialiste cool, je vous écrirai dans la soirée..

  • George Kaplan, pour vivre dans Adolphos-Park, nous aurions besoin de livrets de famille en bonne et due forme, attestant d'une ascendance franco-française, dite "de souche", remontant à l'an 1300 au moins, et mentionnait laquelle des "7 mères" est notre aïeule. Point de salut sinon.

    Dantec City présente l'avantage d'une bibliothèque municipale trés achalandée, mais le maire est devenu évangéliste et a sombré dans une profonde dépression qui lui a fait prendre langue successivement avec des limaces aussi infréquentables que Bruno Deniel-Roland, les Identitaires, puis David Pursang, jeune pompeux imberbe et mégalomane de basse-cour. Un maire qui s'est perdu dans des délires d'intifada-sur-marne. Autant dire que l'air y est devenu irrespirable.

    Quant à Stalkerland, dite "la Zone", elle n'est en tout et pour tout habitée que d'un individu, qui essaie depuis longtemps de faire passer ses empilements d'anathèmes pour des démonstrations critiques, et ses couinements de souris grise pour des rugissements de fauve solitaire. Autant dire qu'à force de rire, vous y frôleriez l'apoplexie.

  • Je faisais allusion à cet article
    http://www.lefigaro.fr/debats/20051128.FIG0038.html?105555

  • Imbéciles ! Uhlan, lorsque vous écrivez que "L'immigration extra-européenne, pour partie, apporte avec elle des us et coutumes qui sont des régressions au regard de notre modernité occidentale", ou encore lorsque vous proclamez, avec une certitude idiote que je n'ai pas peur de qualifier aussi de fanatique, la "supériorité du christianisme", vous réitérez en connaissance de cause la grossière erreur pourtant signalée de longue date par Lévi-Strauss dans Race et Histoire : vous êtes semblable à cette tribu brésilienne qui sanglotait à l'unisson chaque fois que l'ethnographe Curt Nimuendaju "revenait parmi eux après un séjour dans les centres civilisés [...] à la pensée des souffrances qu'il devait avoir subies, loin du seul endroit - leur village - où ils jugeaient que la vie valût la peine d'être vécue". Vos propos, pourtant d'ordinaire plus mesurés, sont du même ordre et ne paraîssent à ce titre nullement "civilisés", mais vous n'avez pas l'excuse de l'ignorance, vous n'avez l'excuse de l'inculture. Et non, non, ce n'est certes pas du "mauvais nietzschéisme" que de considérer que tout n'est ici qu'affaire de perspective ; rien de plus naturel du reste (naturel, c'est-à-dire sauvage) : vous ne jugez les cultures étrangères que selon les critères de la vôtre, qui en outre restent encore à définir car il me semble que vous avez fortement tendance à lui conférer le visage qui vous convient - celui du suaire. Beaucoup ne semblent ici considérer les cultures occidentale et autres qu'en tant qu'unités monolithiques, autarciques, indivisibles, or la réalité, l'essence d'une culture ne s'évaluent pas tant en l'observant au microscope, qu'en étudiant ses rapports avec les cultures voisines. Sans parler, bien évidemment, de la diversité qui compose chacune de ces cultures. Et ne me sortez pas, de grâce, le spectre du Relativisme : il ne s'agit pas d'abolir les différences mais bien au contraire de les reconnaître, de les "discriminer" (rendons à ce terme son sens premier), afin de les mieux respecter. Les voyous, les casseurs, n'étaient porteurs d'aucune culture sinon de la vôtre, coupée de son histoire comme de la leur.

    Imbéciles ! Car, enfin, relisez tous, en plus de Lévi-Strauss, Günther Anders, HOMME DE GAUCHE cité à tort et à travers par ceux qui ne l'ont lu que chez Dantec mais dont la saine colère, dans Nous, fils d'Eichmann, était dirigée toute entière contre la monstrueuse machine OCCIDENTALE dont les Camps d'extermination étaient une manifestation structurelle, et dont Eichmann n'était qu'un rouage immonde. La civilisation occidentale, objet de tous vos fantasmes, est surtout caractérisée - qui pourrait le nier ? - par la mécanisation du travail, et pas sa propre constitution en méga-machine, ce qu'avaient déjà prévu Bernanos ou Orwell, et avant eux Huxley, Witkiewicz ou Zamiatine. Obéissance et irresponsabilité.

    Montalte, je te l'avais pourtant dit : plus tes commentaires acquièrent des dimensions assoupliniennes, plus l'élément dominant, à présent affranchi du texte d'origine (A.F.), est cette stigmatisation de l'Autre, l'Etranger, l'Alien aux moeurs ignobles que le Saint Occident ne saurait plus longtemps souffrir. Du discours somme toute modéré et me semble-t-il lucide, d'Alain de Benoît et de Ludovic Maubreuil, qui reconnaissaient un problème d'immigration que seuls des imbéciles, oui, que seuls des imbéciles nient encore et dont la racine n'est pas tant culturelle que sociale (télévision totalement relativiste dont Popper avait montré la dangerosité, culte OCCIDENTAL de l'immédiateté, politique désastreuse du logement avec aux commandes certains ministres inconséquents, populistes, irresponsables et poujadistes), le débat est cependant rapidement revenu en orbite, avec l'appui de nostalgiques de certaine triste époque, autour de son nauséabond mème central. Y contribuent activement aussi bien le raciste analphabète que, bien que dans une moindre mesure, la myxomatose consanguine dont le moindre propos est disqualifié par sa ridicule obsession pour le Stalker. Et même notre hôte, Pierre Cormary, qui réduit sciemment nos objections légitimes à une posture gauchiste. Sur ce point, je renvoie les sceptiques à mon propre texte sur les émeutes (en lien sur mon nom).

    Imbéciles !

  • (Désolé Adolphos, mais ton message là, fallait que je le supprime. Je n'aime pas trop censurer, car j'aime beaucoup avoir tous les avis, surtout les pires, ceux dont on a honte, mais le tien, malgré quelques trucs justes sur le socialisme du national socialisme, dépassait les limites de la décence et on avait l'impression que tu étais bourré. Mais tu pourras toujours le remettre sur ton site.)

    Transhumain, inutile de te stalkériser en nous invectivant. J'admets tout à fait qu'on ne soit pas du même avis mais ce n'est pas une raison. C'en est d'autant moins une que je trouve un peu fort de café que tu viennes dire que nos propos au Ulhan et à moi vont trop loin quand tu admets sans problèmes ceux de Moury, de Dargent, et de ton gourou, le Stalker. Si nous sommes des "imbéciles", alors qui sont-ils eux par rapport à nous ??? C'est inénarrable que tu sois à ce point aveugle entre des propos de droite peut-être un peu dure, sarkozienne (allons-y pour cette vulgarité), qui sont les nôtres et ceux, franchement d'un autre ordre, des amis de ton ami. C'est avec eux que tu devrais débattre, pas avec nous.
    Et puis, tu ne sais plus ce que tu dis. Mes commentaires sont dignes d'Assou(p)line sauf qu'ils incitent à la stigmatisation de l'Autre et de l'Alien ? ils ne sont guère assouliniens dans ce cas... Tu ne sais plus où tu en es, toi.

  • "Les voyous, les casseurs, n'étaient porteurs d'aucune culture sinon de la vôtre, coupée de son histoire comme de la leur."

    Ah ! Voilà qui fait du bien...

    Franchement, Montalte, je suis sidéré. On dirait que vous croyez réellement à ce que vous écrivez, et en plus vous avez le culot de bien écrire. On aime vous lire même quand on déteste ce qu'on lit !

    "je tiens à mon porno, à mon macdo, à ma bibliothèque d'honnête homme et mes sorties à l'opéra ou au musée, à ma frivolité de petit occidental lettré et gâté, enfin". Cet élégant programme de "papiste pratiquant" est effectivement celui de tous les nantis (matériellement et/ou intellectuellement) du système libéral que vous dites adorer, or cette société, ce n'est pas cela exactement, c'est "mon porno" ET les filles incontinentes anales à trente ans, les compétitions de tournantes comme sur la cassette qu'on se refile, c'est "mon macdo" ET l'uniformisation du goût comme les caricatures à la José Bové, c'est ma "bibliothèque, mon opéra et mon musée" ET les églises, les écoles caillassées (pas les musées ou les théâtres parcequ'il n'y en a pas en banlieue). C'est cela le libéralisme, le système à tuer les peuples, la Forme-Capital qui a investi l'imaginaire et la tradition, la création plus ou moins contrôlée, du moin spour l'instant, de suppôts ramollis et d'opposants ivres de sang, c'est Bush ET Ben Laden, c'est l'Audi où on peut faire l'amour sans réveiller son voisin ET la R5 qui brûle, c'est Messier ou Pinault ET Tariq Ramadan. Qui a fait roi Mouloud Aounit ET BHL ? Qui a fait roi les oligophrènes de la Starac ET les casseurs ? Qui a fait roi Bresson ET Besson ? Le relativisme marchand dont vous vous faites l'allié.

  • Holà ! Transhumanoïde, surveillez un peu votre langage. Je ne vous ai pas insulté, je ne vous insulte pas, et ce n'est pourtant pas l'envie qui me manque. Seulement, voyez-vous, contrairement à certains ostrogoths, je n'ai jamais considéré que l'injure ou l'invective donnait du talent. Avant de me traiter d'imbécile, il faudrait savoir lire ceux qui ne sont pas de la même opinion que vous. En passant, ne venez pas me donner à moi des leçons de philosophie ou d'érudition, car je pourrais devenir très désagréable avec vous. Vous êtes prévenu.

    Sur le fond, vous défendez le relativisme en vigueur dans nos universités et ailleurs : c'est votre droit, ce n'est pas ma position. Cette doxa n'est pas la mienne, et d'ailleurs, je n'en ai pas, ne vous déplaise. Le relativisme, tel qu'il est conçu, défendu, pratiqué, sans relativisme pour lui-même, tourne à l'absolutisme. Pour moi, toutes les cultures ne se valent pas, toutes les valeurs ne sont pas interchangeables. Je ne mange pas de ce pain-là, de ce moderne relativisme dont la modernité meurt sans doute. Voyez, il peut même m'arriver de me faire l'avocat de la modernité sans n'y voir, en bon nietzschéen, que nihilisme et décadence. Et pour l'admirateur du Suaire que vous croyez débusquer en moi, vous repasserez : catholique de baptême, je ne le suis pas de conviction.

    Je vous réponds sur les deux phrases par vous pointés. Les us et coutumes d'une certaine immigration ? Si vous considérez que pêle-mêle, même bien distingués, même hiérarchisés dans l'infamie, le voile, la polygamie, l'excision et les crimes d'honneur ne sont pas des régressions au regard de la modernité occidentale, libre à vous de le penser. Mais de grâce, à tout le moins, un peu de décence, ne venez pas me traiter d'imbécile... La supériorité philosophique du christianisme ? C'est vous qui venez me parler d'inculture ? Vous voulez que je vous fasse un cours sur la genèse des principes de laïcité et de séparation des pouvoirs, ainsi que des droits de l'homme ? Apparemment, vous en auriez bien besoin. Mais libre à vous, ici encore, de penser que tous ces principes ne sont pas des progrès, qu'ils ne forment pas des standards que la grande majorité de l'humanité cherche à atteindre. Notez bien que ces principes ne sont pas exempts de critique (y compris à mes yeux), mais je doute fort qu'avec vos idées à l'eau de rose, vous en soyez en définitive si éloigné.

    Sur le plan strictement philosophique, je fais référence ici au point de vue de Marcel Gauchet (rappelé par Montalte), si vous ne voyez pas que, ultimement, la grandeur du christianisme n'est pas même dans son universalisme, mais dans ce magnifique paradoxe de la sortie de la religion qu'il a permis ; si vous ne voyez pas que le christianisme est un système de pensée dialectique qui, par la grâce du libre arbitre, sécrète sa propre négativité et contient en lui-même son propre dépassement, tant pis pour vous. Mais je crains alors que vous n'ayez guère l'esprit philosophique. Alors un peu de mesure, un peu de discrétion, Monsieur le critique de cinéma.

  • Eh bien oui, quel aveu, Monsieur Cormary. "Je tiens à mon petit confort" (je me permets de résumer, hein). Et de penser que vous avez le droit d'envoyer l'armée sur ceux qui ne vont pas, il est vrai, à l'opéra (y iraient-ils, que ce serait pour le brûler, remarquez).

    Au moins, vous avez le courage de le dire, ce n'est pas si fréquent.

    Ça révèle de l'autisme, et ce serait presque sympathique, après tout, tant d'insensibilité et de désinvolture, si tant de gens ne s'adonnaient aujourd'hui, avec une conscience aussi dangeureusement tranquille que la vôtre, aux menus plaisirs de leurs vies confortables, sans se soucier des à-côtés du système (cf. l'excellent message d'Ernst Marx) dont ils profitent si bien.

    Vous n'êtes pas antipathique, Monsieur Cormary. Vous êtes juste... comment dire... un petit bourgeois.

  • "Si celui qui est en face de moi ne me comprend pas ce n'est pas qu'il est bête, mais parce moi je ne le comprends pas. Quand je l'aurai compris, je saurai me faire comprendre de lui." (Amadou Hampâté Bâ)

    "En tout homme, il existe un valet et un fils du roi :
    - si vous parlez au valet, c'est le valet qui vous répondra,
    - si vous parlez au fils du roi, c'est le fils du roi qui vous répondra" (Vieil adage anglais)

    "Les hommes éveillés n'ont qu'un monde, mais les hommes endormis ont chacun leur monde" (Heraclite)

    A bon entendeur, salut+

  • Essayons donc d'être synthétique. Vous vous prononcez sur le Prophète, et estimez qu'il serait passible d'un TPI comme un Milosevic. Soit, certainement, mais selon cette démarche, je crains que le Christ passerait aujourd'hui, quant à lui, pour un vulgaire Raël de plus. Nos critères "modernes" ne sont donc pas forcément les plus adaptés pour parler de ces Figures. Notre propre connaissance du Coran nous a convaincu il y a longtemps du caractère violent de ses pages et du caractère guerrier de sa "thèse". Vous en tirez une violence condamnable intrinsèque. Mais reconnaissez ensuite que l'Ancien Testament n'est pas tellement plus recommandable aux moins de 10 ans, en la matière. Il n'est donc pas question des mérites comparés de ces Textes, mais de leur interprétation. Il n'est donc pas question du caractère paisible ou radical de leurs Messie et Prophète, mais des commentaires de leurs propos. La "quête de métaphysique" dont vous parlez, qui n'est en cela pas forcément différente de la prospection spirituelle de bon nombre d'individus que vous conchiez pourtant pour leurs méfaits, ne diffère pas selon les Textes examinés. Le propos de ces trois monothéïsmes est métaphysique, et en cela difficilement réductible au jugement moral (jugement par nature orienté par l'un des trois monothéïsmes qui plus est).

    Bible, Torah ou Coran, ces Textes sont l'objet d'une exégèse, et c'est de celle-ci qu'il s'agit de débattre si vous voulez comparer les mérites et les bienfaits de ces monothéïsmes. Les dépositaires de cette exégèse, ainsi que ses professeurs, constituent dans chaque cas une caste, un clergé. C'est donc de la réflexion de ces clergés qu'il faut parler si vous tenez à comparer les monothéïsmes qu'ils prétendent "gouverner". Le rapport direct entre un croyant et son Texte est rare. L'intervention dogmatique et disciplinaire d'un corps de savants est quasi-systématique.

    Les fondements des Textes que vous soumettez au banc d'essai n'étant donc pas, à nos yeux, la source des différences constatées aujourd'hui entre les trois monothéïsmes et leurs applications temporelles, c'est à mauvais escient que vous comparez ensuite les histoires respectives de ces monothéïsmes. Le catholicisme n'ayant rien à envier à l'islam, en matière "d'histoire douteuse", et je (ne) vous épargnerai (pas) une rapide énumération des exploits passés de l'Eglise des monarques catholiques (génocide sud-américain, trés sainte inquisition, excommunications en tous genres, croisades, procès en hérésie option procureur stal, ordalies délicieuses, et patriarcat dominateur...). Les histoires de ces religions sont celles de leurs clergés, et nous retombons sur ma prémisse : c'est l'homme, le clerc, et non le Texte ni l'Esprit, qui est à considérer.

    "Les humains étant ce qu'ils sont, nombre de musulmans ne sont pas fanatiques", dites-vous pour expliquer que tout musulman n'est pas intégriste. Nous disons que "l'humain étant ce qu'il est, certains musulmans sont fanatiques", pour expliquer l'intégrisme. Vous percevez la nuance. La corruption peut survenir par le Clergé. La version du "savant". Il y a toujours une intervention humaine, à bon ou mauvais escient, de Saint-Augustin à Anne-Marie Delcambre... C'est cette intervention humaine qui décide, qui a décidé, si la notion de Djihad doit viser d'abord une guerre externe ou un conflit interne. Les Voltaire musulmans sont emprisonnés, mais ils le sont par d'autres clercs, et pas sur mandat divin.

    La principale différence réside donc bien moins dans les Textes fondateurs que dans les interprétations qui ont suivi, une lente et chaotique adptation de l'Eglise catholique à l'Histoire, un tarissement du commentaire et une camisole spirituelle en ce qui concerne l'islam. Votre jugement de valeur porté sur les Textes, et qui se résume à un choix entre Bien et Mal intrinsèques, est donc invalide.

    Nous nous efforcerons de conserver une certaine mesure tant que vous vous plierez à faire de même. Je réfute donc l'existence d'un "droit" à l'islamophobie, fondé ainsi que vous le prétendez sur une lecture des Textes. Ainsi que je nie vous avoir demandé de sucer le Christ, vous en conviendrez, pour la simple raison que je respecte plus votre foi que vous ne semblez respecter celle de beaucoup de vos propres concitoyens - mais passons. Si vous vous laissiez aller à quelque allégation sur les moeurs de Mahomet, sachez le crétinissime Samy Nacéri étant occupé avec ses propres démélés judiciaires, il ne saurait vous consacrer assez de temps. Sachez également qu'on compte aujourd'hui dans "l'histoire de l'art" en France, plus de livres et d'oeuvres cinématographiques censurées par des associations catholiques, que par des vélléïtés islamiques. Alors le coup du martyr privé de liberté d'expression pendant qu'on vautre sa foi dans la fange, merci mais pas à nous. Ne sous-estimez pas notre conception de la liberté d'expression, surtout en matière de religion.

    La polygamie est un scandale éthique, dans l'optique d'une morale chrétienne. C'est une évidence. Votre discours sur la polygamie est cohérent, et si une telle position n'a rien d'oeucuménique, elle explique aussi pourquoi la polygamie est interdite en France. Quant à l'excision, elle est criminelle, également selon une morale chrétienne, mais aussi selon tout précepte humaniste, toutes religions confondues. Vous savez comme nous que de la majorité des musulmans condamne cette pratique. Et celles qui la subissent ne sont pas celles que nous désignons lorsque nous visons les "flippés", vous m'obligeriez en vous abstenant d'une telle confusion.

    Par suite, la menace que vous voyez dans les exciseurs dispersés sur le territoire, pour réelle et à combattre qu'elle soit, nous paraît pour l'instant particulièrement moins pesante que les discours guerriers et profondément réactionnaires proférés dans les médias et sur internet, parfois par des individus dotés d'une responsabilité démocratique ou d'une influence intellectuelle. Le spectre de l'islamisation (car rassurez-nous, personne n'a encore tenté de vous faire pousser la barbe et de vous obliger à voiler votre amie, malgré ce que certains écrivains exilés ont l'air de s'être figuré - mais difficile pour eux de faire autrement s'ils ne visitent que des Cigales remplies de fafs en culotte courte lors de leurs passages en France), le spectre de l'islamisation nous paraît moins concret que celui d'une Réaction particulièrement organisée et puissante, sclérosante et dangereuse, qui entretient précisément ce spectre. Le populisme politique sachant allumer les contre-feus.

    Cette réaction est un réel danger pour notre mode de vie à nous, et croyez bien que si elle vous permettrait de continuer à savourer votre Macdo, elle réduirait aussi considérablement "vos choix culturels, votre bibliothèque d'honnête homme et vos frivolités d'occidental". Si j'adhère à une hiérarchisation, c'est à celle des menaces. J'en veux pour preuve que vos "propos et actes anti-français", sont inférieurs en nombre aux "propos et actes racistes". Pour tout petit blanc se faisant traiter d'enculé de français en allant pécho son gramme, je vous cite dix blogs "haut et fort", au hasard.

    (Sarko n'est pas Lepen, mais voyez à qui il s'adresse - et il n'y a pas que des journaux staliniens pour dire que Sarko drague méchamment l'électorat èfêne, malgré ses mesures contre le racolage actif.)

    Bien des français musulmans se tournent plus vers l'islam par besoin identitaire que par quête spirituelle ? Certainement, les chiffres seraient difficiles à connaître, mais interrogez-vous aussi sur cette recherche identitaire, et à ce qu'elle doit aux propos racistes qui émaillent la "gouaille française" comme les sorties de route ministérielles. Nous ne nions jamais la perversité des intégristes musulmans.

    Vous cédez encore à la caricature de mauvaise foi lorsque vous reprenez notre comparaison de vos racismes "anti-blanc" et "anti-couleur". Dans les deux cas, l'apostrophe raciste mérite un bon bourre-pif, et l'acte une répression. C'est une expression de racisme, quelle que soit la condition sociale du proférant. Je vous renvoie à ce qui précède : amusez-vous simplement à comptabiliser les insultes racistes notées par un arabe et par un blanc, en les baladant s'il vous plaît partout en France. Pour mesurer l'aspect "quantitatif" des choses.

    Sur le libéralisme, le plus synthétiquement possible compte tenu de la boîte de pandore que constitue le sujet : nos profitons de ses mannes, consommons bien entendu puisqu'il n'est pas possible d'échapper à ce paradigme, et il est également possible de puiser dans le libéralisme idéologique quantité de préceptes trés valables (voyez, ni couteau entre les dents, ni faucille et marteau à la boutonnière, ni Proudhon dans les mains). Je vous épargne néanmoins (cette fois) de longs développements sur les dommages collatéraux du système capitaliste dans sa phase actuelle, la "crise sociale", les restructurations sauvages, l'abrutissement généralisé auquel donnent lieu les stratégies marchandes des industries culturelles, les coalitions d'intérêts financiers et politiques et les tactiques de standardisation des besoins, d'hypermassification des individus (selon le terme de B. Stiegler), de "colonisation de l'inconscient", de réïfication des affects, de falsification tous azimuts - dont vous êtes, nous sommes les victimes plus ou moins souffrantes - moins souffrantes que les français des cités qui bouffent du MTV ou du M6 en perfusion soit dit en passant.

    La prochaine fois qu'un consanguin recopie les paroles d'un rap anti-français sur son blog à la con, qu'il pense à noter le nom de la major qui le publie, ça sera intéressant.

    Le libéralisme a ses effets pervers, et si vous pensez que les émeutiers doivent déjà se féliciter de n'avoir pas été reprimés comme dans quelque république bananière, souffrez également que des émeutes puissent alors se produire ici.

    Vous n'avez à notre connaissance traité personne d'animaux, nous faisions allusion à votre compère le grotesque stôlquère et aux "plumes d'appoint" de sa Zone égoboueuse. Vous pouvez les qualifier comme vous voulez, l'ordure qui arrose une mémé en fauteuil pour lui mettre le feu est un criminel et tout un système pénal s'y applique (et n'allez pas dire qu'un laïus sur son environnement social va le sauver lui). Le problème, c'est que quand nous voyons un de ces enfoirés lancer un cocktail molotov, nous estimons qu'il y a tout autre chose que la dimension ethnique dont vous parlez. Et comme nous pensons que les esprits comme les corps sont soumis à des coercitions matérielles et mentales, nous y voyons une explication. Votre explication propre n'est qu'un symptôme, pas l'origine. Vous parlerez de relativisme, et nous ressortirez le couplet sur la pensée unique ou de la bien-pensance, et verserez de nouveau dans le martyrologue lyrique. Nous ne voyons toujours pas de martyr subversif dans le ressassement de raisonnements irrationnels, que vous voudriez précisément parer des atours du rationalisme occidental.

    La notion de "radicalité" peut être séduisante en ce qu'elle est un agent dynamique, antisclérosant. Un Muray ou un Dantec qui tapaient il y a quelques années sur "l'empire du bien", malgré l'angle superficiel que revêtait leur approche, étaient dits "radicaux" dans leur démarche, et ils étaient bien plus pertinents et moins catastrophiquement largués qu'un Dantec qui maugrée aujourd'hui de façon de moins en moins lisible sur ses factions islamistes en seine-et-marne, après avoir tenté un travelling absurde et être sorti des rails. Il y a un monde entre radicalité opératoire et extrêmisme dogmatique. Mais nous ne revendiquons surtout pas la moindre appellation, et pas celle-ci en tous cas. Jalons m'emmerde.

    Votre distingo manichéen entre catholicisme et islamisme, entre nature intrinsèquement mauvaise du Coran et bonne de la Bible, est complètement erroné. Vous pourriez à ce titre examiner de près ce que les évangélistes américains tirent de l'Ancien Testament. Vous pourriez vous pencher sur le fonctionnement de nombre d'administrations et d'entreprises américaines se revendiquant de la façon la plus prosélyte qui soit évangéliste. Vous pourriez creuser les interprétations que d'influents exégètes évangélistes tirent de la Bible. Vous me diriez alors qu'il ne s'agit pas d'un monothéïsme ; mais il s'agit des mêmes Textes, et d'une interprétation. Et d'une véritable influence qui a de quoi inquièter tout autant qu'un réseau de barbus fanatiques.

    Les menaces sont plus complexes que n'arrivent à le concevoir les consanguins même pluriels, et eux-mêmes en constituent une particulièrement dégoûtante. Aller boire un coup est une bonne idée pour faire passer le goût, l'interdiction que vous redoutez risquant toutefois d'intervenir bien plus probablement à l'initiative d'un opportuniste réactionnaire actuellement en campagne, au hasard, qu'à celle d'un fantasmatique imam.

  • Si nos déféquages successifs dans le gosier fort creux d'ansensiobulle constituent la seule disqualification de nos propos, nous sommes donc heureux de lire que trés peu de choses nous séparent du message laissé par le Transhumain.

  • Monsieur Cormary, internet ne relève pas encore entièrement de la sphère capitaliste. Il a d'ailleurs été créé comme un système d'entraide et d'échanges d'information, et c'est un miracle qu'il soit parvenu, peu ou prou, à le rester. Bien sûr, pour y accéder, il faut un ordinateur, qui coûte relativement cher, et un abonnement téléphonique, mais ce n'est pas le centre du problème : si internet reste lié à des contraintes matérielles, au même titre qu'un livre, comme lui il transporte des idées, de l'immatériel qui peut être parfois utilisé en effet et comme vous le soulignez à des fins de dialogue, d'échanges d'idées, d'enrichissement mutuel. Ou si l'on est pessimiste, à une accumulation de monologues - mais, au moins, désintéressé.

    Tout ça pour dire qu'internet n'a pas eu besoin du libéralisme économique pour être mis au point, pour se développer et pour continuer à exister. Au contraire, le système capitaliste représente pour cet espace de liberté une réelle menace. Des gens aujourd'hui se battent pour maintenir ce média hors de la sphère marchande. Attendez que la publicité vienne envahir les blogs (c'est déjà fait dans certains cas), attendez que le téléchargement et l'échange de fichiers soit taxé ou bien réellement poursuivi en justice.

    Donc, hors sujet sur ce point précis.

    Sinon, je ne parlais pas de vos revenus quand je vous traitais de petit bourgeois. Plutôt de votre mentalité. D'abord, ne me dites pas que je suis moi-même attaché à ce confort dont vous vous gargarisez, ne me mettez pas d'office, et sans me connaître, dans le camp de ces gens qui ont fait le choix de vivre les yeux fermés sur la misère du monde et qui se consolent en faisant joujou avec leur p'tit chapeau, avec leur p'tit manteau, avec leur p'tite auto.

    Sur un point vous n'avez pas tort : nous vivons un âge d'or sans précédent du point de vue de l'accès à la culture, au sens le plus large du terme. Les bibliothèques pullulent (mais... mais... c'est pas du tout capitaliste, ça, comme fonctionnement !), on peut télécharger chez soi toutes les musiques du monde (mais ça va à l'encontre du droit d'auteur, c'est illégal, c'est "barbare" !), les cinémas offrent un panel incroyablement varié et passionnant de films venus de tous horizons (mais, sans aide publique, la plupart de ces films ne pourraient pas voir le jour, et encore moins être distribués, non ?)

    Cela dit, vous passez sous silence le fait que tous les hommes - et les femmes, soyons pas chiches - n'ont pas accès à ce confort, et que, pourtant, ils le paient. Là-bas (oui, vous savez, dans ces pays lointains où ils n'ont pas notre niveau de vie - mais c'est sans doute parce que leur économie n'est pas assez déreglementée, tiens !), mais ici aussi. Je vais me permettre une petite parenthèse autobiographique - rassurez-vous je la referme vite - : j'ai eu la "chance" de bosser dans un de ces "McDo" où vous semblez aimer aller vous prélasser avec une journée de dur labeur. J'ai pu voir comment ça fonctionne, de l'intérieur. J'ai pu voir comment on parvenait à faire payer un sandwich (dégueulasse) et un soda (insipide) à leur "prix réel". Vous devriez essayer, vous aussi : c'est instructif.

    Eh oui, Monsieur Cormary, quand vous évoquez les cigares, le Jack Daniel's et TF1, c'est bien de vous dont vous parlez. Vous y tenez, à ce confort ? Très bien, accrochez-vous à lui, sans surtout vous laisser aller à imaginer ce qu'il induit (ça vous gâcherait le plaisir). Mais attention : accrochez-vous bien. On ne sait jamais : un confort, ça peut se faire confisquer le jour où l'on estime que vous n'êtes plus assez utile ou productif pour le mériter.

    Ça peut aussi se faire voler par plus pauvre et plus révolutionnaire que soi. Oui, car si "le libéralisme, c'est le bonheur des classes moyennes et l'espoir des classes plus pauvres", viendra un jour, pas si lointain, où les classes moyennes seront passées du côté du côté des plus pauvres, et où les classes plus pauvres auront perdu l'espoir d'accéder un jour au niveau de vie des plus riches, que tout, absolument tout dans leur culture et leur environnement leur balance à la gueule jour après jour après jour.

    Et vous ne savez pas de quoi sont capables des gens désespérés.

  • "Pour ma part, je préfère l'abondance et la vulgarité que le manque et l'inconfort." C'est là que je vois que nous ne nous comprendrons pas (en tous pas cette nuit). En plus cette symétrie est fausse, Montalte, vous auriez pu par exemple remplacer inconfort par rigueur.
    Ernst (Jünger)-(Harpo)Marx vous salue.

  • Mais, est-ce que l'Islam à un rapport avec les t'i gars casseurs des cité ?
    C'est déja un miracle qu'ils n'oublient pas de mettre leur chausures avant de sortir, alors l'Islam, même si c'est la religion la plus simple.. Non, je n'y crois pas.

    L'Islam, c'est surtout le derniere fantasme à la mode chez les beaufs de gauche.

  • Un massacre est un massacre. Une inquisition et un djihad, la comparaison risquerait en effet d'être fastidieuse.

    Mettre Jésus et Mahomet, la Bible et le Coran, au même niveau, est pourtant nécessaire si vous souhaitez procéder à une comparaison, démarche qui fut la vôtre avant d'être la nôtre. Mais vous reconnaissez être totalement partial puisque totalement chrétien. Nous ne vous faisons pas de procès exagéré, mais nous avons un peu de mal avec la volonté de comparer deux monothéïsme sur la base d'une morale qui doit tout à l'un et rien à l'autre. La question qui demeure porte sur les rites et comportements collectifs ou individuels qui peuvent être permis au sein de la communauté humaine, et ceux qui sont à éliminer. Les Talibans d'Afghanistan étaient évidemment à combattre et à abattre, à titre d'exemple. Cachez vite l'argument du relativisme nihiliste qui repointe.

    Rassurez-vous, dans ce débat nous n'avons voulu parler que des émeutiers, pas des terroristes islamistes sur lesquels vous glissez à présent. La lecture de Gauchet, de Rushdie ou de Huntington ne nous a pas conduit, nous, à effectuer cet amalgame. Nous ne louchons pas sur les consanguins pendant que des réseaux terroristes agissent, nous focalisons sur les consanguins pendant qu'ils accusent les émeutiers de ce qu'ils ne sont pas, nuance. Il est intellectuellement malhonnête de surfer d'Al Quaeda aux émeutiers de Clichy-sous-bois, désolé. Les forces de police qui enquêtent sur les uns et les autres, et qui relèvent déjà de services trés différents, vous auraient confirmé ce point avec une documentation incontestable. Ce terrorisme islamiste n'a pas encore pignon sur rue dans ce pays, quoiqu'on en dise en consanguinie. Pas plus que les persécutions sur les chrétiens..

    Toutes les lectures ne se valent pas, comment contester ce point, il s'agit d'une évidence. Jamais n'avons nous prétendu mettre sur un pied d'égalité Saint Thomas d'Aquin et les illuminés des petits comtés de l'Utah, pas plus je pense que vous n'entendez mettre sur un pied d'égalité Salman Rushdie et Tariq Ramadan. Vous condamnez la lecture que les évangélistes chrétiens font des Ecritures, mais préférez condamner le Texte-même en matière d'islam. Vous saisissez notre point de divergence, et il est irréductible en effet.

    1900 ans de pouvoir catholique en France. Croyez-vous que quelques imams dispersés sur le territoire vont inverser la tendance et s'emparer du pouvoir ? Des officines de censure ? A quand un ministère du vice et de la vertu ? Le délitement dont vous croyez discerner l'origine est bien plutôt imputable aux causes que George Kaplan a développées plus haut, à propos de la boîte de pandore que nous mentionnions. C'est ce délitement qui favorise les fuites en avant et les radicalisations rétrogrades, les fuites de certains français dans les brumes obscurantistes de l'islamisme radical, et celles aussi d'autre français dans les limbes visqueuses du nationalisme hérissé. C'est ce que vous appelez le communautarisme. Un mot diablement réversible, puisque tout le monde l'utilise, de De Benoist à Dieudonné.

    Vous pouvez lister les atteintes aux droits de l'homme dans les pays de religion musulmane, il s'agit de faits. Vous vous réfererez également aux faits divers en France, de la même façon, pour induire des statistiques une explication fondée sur la religion, ce sur quoi nous ne pouvons souscrire. Le catholicisme, qui procède de tant d'amour et de tolérance, a bel et bien constitué un "réel danger pour notre monde" à l'époque de l'inquisition, si alors vous vous fondez sur la violence des régimes mis en place dans son cadre, des pratiques observées sous son joug, et des entreprises de conquêtes menées en son nom. On tourne en rond : vous parlez de textes, nous parlons d'hommes.

    Rassurez-vous nous regrettons que l'islam ne puisse être raillé comme on pourrait railler le catholicisme. Le meurtre de T. Van Gogh nous a tout autant indigné que vous, rassurez-vous. Vous imputez cet état de fait à une censure à sens unique, un laxisme nihiliste, une hypocrisie gauchiste. Mais demandez-vous si aujourd'hui, l'anticléricalisme français est aussi vivace qu'il l'a été ? L'Eglise catholique n'a pas regagné en puissance, mais l'époque est à la frilosité, à l'endroit non pas d'une mais de toutes les religions. Un sketch comme "royal rabbin" aurait les pires difficultés à être diffusé aujourd'hui, quelque chose comme 10 ans après sa parution, soulignait son auteur. Cette frilosité n'est qu'une résultante du communautarisme. Aucun anticléricalisme dirigé vers l'islam ne peut fleurir, non pas parce qu'il "fait peur", ni plus ni moins peur que ne peuvent le faire les intégristes catholiques, mais parce que le parti a été pris de nier les différences plutpot que de les enseigner, lassant ainsi libre court aux hiérarchisations poisseuses et aux radicalisations violentes. Parce que le parti a été pris de considérer toute religion non-majoritaire comme nécessairement inférieure, moralement inférieure, et qu'ainsi ni glorification ni critique n'est praticable à son endroit. Par adoption d'une froide laïcité-neutralité, se couvrant les yeux les oreilles et la bouche. Vous êtes parmi les premiers à dire que le discours égalisateur de la gauche molle est un mirage nocif, voyez ses conséquences. C'est lui qui a interdit de facto toute invective du fondamentalisme musulman, pas une "peur". La lutte contre la discrimination et la xénophobie a été menée de façon catastrophique, hypocrite et inefficace. Mais je doute que nos conceptions en matière de laïcité pourraient remporter vos suffrages elles non plus.

    Nous vous faisons grâce du débat à Sarkozy consacré, compte tenu de notre propension à trouver "sale" et vain tout débat consacré à un homme politique, voire tout débat consacré à la politique, seul "le" politique étant à nosyeux encore petinent. Les stratégies sarkozistes à l'endroit des sympathisants èfêne, (puisque l'appropriation des votes vous choque), comme ses propositions populistes d'entériner une communautarisation de la société, nous semblent également infectées. N'ayez pas l'angélisme de croire que ces stratégies n'existent pas, ni l'outrance d'affirmer que le sécuritaire n'a pas été au moins autant un besoin chronique de la population, qu'un discours particulièrement renforcé de ses "élites" (tous partis confondus). Mettre un coup de latte dans le bourbier fumant que constitue la boîte à idées politique des 20 dernières années est une belle initiative, au vu de la sclérose générale desdites "élites", mais nous doutons cependant qu'il faille pour cela caresser les plus bas instincts de toutes les tendances en présence en les nappant d'onctueux populisme et de volontariat contrefait. Bref.

    Le libéralisme idéologique a promis de belles choses que l'intensification et la contamination du libéralisme économique a réduit à l'état de voeux pieux. Nous nous permettons à ce sujet pour court-circuiter ce débat pour l'instant, de vous renvoyer au propos de George Kaplan auxquels nous adhérons plutôt.

    Mais nous reconnaissons avoir été sévères avec Jalons.

  • Pour verser dans l'anecdotique et compléter ainsi, remarquons que le porno qui en ravit tant certains, sorte de quintessence du libertarisme occidental, dénote parfois d'un respect des femmes qui n'a rien à envier aux sociétés les plus voilées..

  • "Tout ça pour dire qu'internet n'a pas eu besoin du libéralisme économique pour être mis au point, pour se développer et pour continuer à exister."

    La pub au quatre coin de l'écran, c'est quoi alors...

  • Pour l'instant, un seul commentaire à votre courtoise réponse.

    "Où voyez-vous, Talos, aujourd'hui "un islam tolérant, pacifique, modernisé" ?"

    Mais par exemple dans les banlieues françaises, avec le mouvement des tabligh, très influent sur la jeunesse, et qui n'a de cesse de ramener les préceptes du Coran à leurs vertus pacifiantes. Ce mouvement n'est pas à proprement parler moderne, il est très traditionaliste, il est vrai, mais il n'est pas anti-républicain, et a permis à nombre de jeunes paumés de s'en sortir par le haut, car il exalte chez eux le goût de l'effort et du travail au lieu que la haine de l'Autre.

    Pour le reste, je repasserai.

  • Oui, Montalte, "Le monothéisme, ça crée des liens" et avant de se haïr, je crois savoir que Bush et Ben Laden s'entendaient plutôt bien. vous me confortez dans la fierté, toute relative, de faire partie des "mécréants" du monde moderne.

  • es enquêtes réalisées sur les violences urbaines par toutes sortes d'institutions ayant à en connaître (justice, police, école, travail social...) ont mis en évidence avant tout la dimension sociale et globale : banlieues enclavées, pluriethnicité, grande pauvreté, familles nombreuses, chômage, échec scolaire. Il est hors de doute que ces facteurs touchant globalement une population sinistrée sont essentiels. Cela étant, en rester à une description ne nous donne aucune prise pour comprendre les passages à l'acte ni pour y remédier, car il manque les articulations fines il n'y a que depuis les lieux du pouvoir que les pauvres sont une masse indistincte sans différences individuelles dans les conduites, les valeurs et les aspirations. La télévision s'est faite, tout particulièrement, l'écho de cette vision où la compassion la plus convenue le dispute à la fascination pour le spectacle. C'est ainsi qu'un sociologue nous a doctement expliqué pourquoi l'on brûle les voitures : parce qu'on n'en a pas. Normal, quoi. Mais peut-on en rester là ? L'insistance sur la grande pauvreté et le chômage, comme causes déterminantes et automatiques des violences éveille immédiatement un réflexe offensé de toutes les catégories sociales pauvres ou qui ont grandi dans un milieu pauvre, qui ont le sentiment d'avoir subi avec dignité des situations au moins aussi difficiles : nous n'avions rien, nous non plus, et nous n'avons jamais tout cassé et certainement pas mis le feu aux autobus, attaqué les pompiers, et détruit les écoles !

    C'est une petite partie des jeunes qui passent à l'acte et pas n'importe lesquels : les études révèlent des êtres qui sont bien moins intrinsèquement violents que perturbés et gravement immatures, au sens où ils n'ont pas intégré des apprentissages minimaux de maîtrise de l'émotivité, de l'impulsivité et ne sont pas à même de se poser comme sujets si peu que ce soit autonomes (cette analyse concerne le gros des troupes, non pas les meneurs, dont le profil est sensiblement différent). Le trop court circuit de l'explication par le chômage et les discriminations occulte une difficulté majeure qu'il faudra bien surmonter ­ ces jeunes qui basculent dans des comportements anomiques, souvent autodestructeurs, parfois délinquants, sont difficilement employables, à peu près pour les mêmes raisons qui les rendaient difficilement scolarisables... On est en deçà même de la disponibilité à l'apprentissage, si celui-ci n'est pas soigneusement soutenu par un dispositif de soutien très attentif. Rares parmi les enseignants, parmi les employeurs sont ceux qui sont préparés à gérer des conduites aussi imprévisibles et réactives.

    On a affaire à des individus dont la subjectivité est en grave souffrance, notamment du point de vue de la liaison du temps vécu : enfermement dans le présent, difficulté à réaliser les conséquences d'un acte, encore plus à l'anticiper, chaîne temporelle dangereusement hachée, difficulté à se mettre en pensée à la place d'autrui. Toute situation est structurée de façon binaire, dans la dépréciation stéréotypée des «autres» : territoire étranger au territoire, eux-nous, gagnant-perdant, fort-faible...

    Le tableau nous présente en creux les finalités des apprentissages premiers de l'école. Toute prévention devrait d'abord concentrer ses efforts dans l'encadrement éducatif de proximité, dans les établissements scolaires et dans le soutien aux familles, car il est probable que ces ratages éducatifs viennent en partie de déstructurations familiales, dont les causes sont diverses et complexes, jamais réductibles à un seul facteur (et certainement pas à l'islam). Durement touchées sont les familles issues de mondes traditionnels eux-mêmes ébranlés, qui sont le plus désaccordées à une société postmoderne qui les déstructure à bien des égards. Les diffractions symboliques produisent ici du chaos, où il n'y a pas tant une «perte de repères» qu'une pléthore d'injonctions contradictoires et désarticulées, dans une immense confusion.

    La différence avec les années 90 est que certaines idéologies ont été abondamment diffusées par des groupes associatifs et politiques, et ont donné lieu à des versions Internet très violentes. Notamment toutes sortes de discours qui héroïsent et justifient les actions violentes en leur fournissant une explication stéréotypée jouant de l'inversion de culpabilité. Ce sont ces discours manichéens qui vont fournir une cohérence et une identité en liant des éléments chaotiques et en leur donnant une apparence de sens. Ainsi, à cette immaturité subjective se superpose une posture d'ex-colonisé, indigène de la République, victime du néocolonialisme républicain, descendant d'esclave, victime du racisme et des discriminations, condamné au chômage ou au rejet sur le seul critère de son appartenance ethnique. Ces idéologies sont d'autant plus propagées et facilement intégrées qu'elles reposent sur une base de vérité, importante à reconnaître et à faire connaître, et que du coup, elles touchent une corde sensible dans l'opinion. C'est le propre de l'idéologie, d'être non pas un mensonge ou une erreur, mais une vision tronquée de la réalité. Lorsque le débat se situe entre intellectuels, pas de gros problème, quelque polémiques et anachroniques que puissent être les dénonciations... Mais la vulgarisation démagogique et venimeuse des mêmes débats a des effets désastreux sur une jeunesse déjantée, qui, faute de pouvoir élaborer une subjectivité cohérente et réaliste, se précipite sur un discours qui lui donne non pas une consistance, mais une posture.

    Ces idéologies victimistes et vindicatives donnent une illusion de subjectivité, parce qu'elles permettent de dire quelque chose à la télé. Puis l'on reçoit de son image télévisuelle la garantie que l'on est bien ce qu'elle montre, dans un bouclage sans fin et cela bloque les évolutions nécessaires. Il faut mesurer la détresse et le sentiment de chaos qui sous-tendent une telle posture de «dépendance agressive», pour comprendre que le chemin de construction de personnalités plus structurées sera bien ardu.

    En tout état de cause, ce n'est pas le colmatage des subjectivités immatures par les idéologies vindicatives qui permettra ce chemin. Tout au contraire, en déréalisant la vision de soi et du monde, elles entretiennent des erreurs graves d'adaptation. Une politique de remédiation demande de la persévérance et de la cohérence, et impose de distinguer les problèmes pour apporter des réponses ciblées, finement ajustées et coordonnées. Toutes choses dont s'accommodent mal les dénonciations massives, qui s'enivrent de leur propre intransigeance impatiente et exaspérée. Je doute qu'elles aident à repenser les dispositifs d'accompagnement, déjà tellement mis à mal par les politiques de court terme.

    Mais qui sait, le temps est peut-être venu pour les dénonciateurs eux aussi d'accéder à plus de maturité ?

    http://www.liberation.fr/page.php?Article=340860

  • Citer le mouvement Tabligh comme exemple d'islam tolérant est mensonger. Ce mouvement est l'antichambre du terrorisme :

    « La forte implantation en Essonne du mouvement piétiste Tabligh est perçue par les RG comme un «puissant facteur de conversion». L'organisation y compterait, selon les policiers, «environ quatre cents militants et sympathisants actifs». «Si la vie ascétique des tablighis et leur présentation peu moderne (...) apparaissent peu en phase avec les aspirations matérialistes des jeunes des cités, leur sincérité et la mise en pratique au quotidien de leurs convictions, doublées d'un discours bien rodé, finissent par forcer le respect», constatent les policiers. «Il est certain que les convertis, déjà imprégnés de l'intégrisme religieux du Tabligh, constituent un vivier où viennent piocher les islamistes djihadistes», poursuivent-ils. »

    http://www.objectif-info.com/Arabes/conquerant.htm

    Si je voulais donner un exemple de christianisme tolérant, je ne choisirais pas l'Opus Dei.

  • Vous admettez que votre foi peut trés bien rencontrer celle d'un musulman, et l'on vous apporte ici des témoignages, lesquels pourraient d'ailleurs être multipliés, d'un islam tolérant et paisible - on s'en félicite.

    Vous dites ensuite que votre "islamophobie revendiquée" ne s'appuie pas sur votre foi catholique, et que vous n'attaquez pas le Prophète en tant que chrétien, soit mais il nous avait semblé que vous vous étiez appuyé à de nombreuses reprises sur la comparaison des Textes et des vies du Messie et du Prophète pour arguer de la nocivité du second. Votre foi catholique devrait pourtant nous rassurer sur votre empathie pour le genre humain quel que soit sa confession, mais vous parlez encore d'islamophobie. Pour cette fois expliquer que votre islamophobie est due à votre défiance envers "le seul fascisme de l'époque". L'islamisme comme successeur au nazisme et au communisme, une autre antienne reprise parfois par des philosophes et des écrivains, sur laquelle il faut se pencher. Que l'islamisme radical puisse être considéré comme un fascisme, nonobstant l'approximation des notions, nous pouvons le comprendre, rien qu'à l'observation des théocraties islamistes (et sans même reprendre l'exemple taliban).

    Mais nous revenons alors à une autre de nos divergences : il ne nous semble pas que l'islamisme intégriste constitue, en France, la principale menace sur votre mode de vie, et certainement pas le déterminisme coercitif, ou le "fascisme" le plus vivace et le plus dangereux, pour la raison que d'autres radicalismes nous semblent bien plus préoccupants, il s'agit là de la Réaction dans laquelle baignent joyeusement une ribambelle de consanguins, qu'ils soient bloggers et surtout ministres. Car aucun imam ne viendra exercer d'autorité sur vous, aucun imam de vous obligera à voiler votre compagne, ni à renoncer à la charcuterie italienne, ni au cognac, ni au porno, ni surtout à votre foi catholique, ni réduire le spectre de vos choix culturels, ni fliquer votre existence et la soumettre à des conceptions rétrogrades ou sectaires, ni visser des caméras dans les lieux publics, ni contrôler vos activités professionnelles, vos téléchargements, votre taux d'alcoolémie, votre consommation de clopes et votre flux sanguin, toutes menaces qui nous paraissent relever bien plus sûrement, bien plus concrétement, d'une frange droitière des dirigeants qui se soucie plus de la satisfaction d'intérêts mercantiles standardisés que des besoins de l'individu dans leur variété, et qui cède de plus en plus facilement à la segmentation communautariste et partant, à la stigmatisation ségrégationniste. Mais vous avez perçu la hiérarchisation des menaces dont nous avons parlé.

    "Tout cela est bien compliqué" assurément, rien n'étant réductible au manichéïsme binaire tant prisé par de nombreux consanguins comme par de nombreux donneurs de leçons bien-pensants et intégristes de toutes obédiences bien entendu. Il nous semble donc pour le moins totalement invalide de faire de l'islamophobie, et de la revendiquer, si on veut préserver les nuances et donner une chance aux hommes de se comprendre face aux "mécréants".

  • Très tolérant le Tabligh, en effet, comme une équipe de Canal + en a fait l'expérience :

    http://obsdeparis.nouvelobs.com/articles/p174_2065/a242572.htm

  • "Le libéralisme idéologique a promis de belles choses que l'intensification et la contamination du libéralisme économique a réduit à l'état de voeux pieux. "


    Tsss, le libéralisme économique, c'est l'application du libéralisme tout court et sa condition. Le Libéralisme, c'est le meilleur des systéme, et, grace à Dieu, la France fonce en plein dedans;Ce n'est pas trop tôt.

  • "Mais par exemple dans les banlieues françaises, avec le mouvement des tabligh, très influent sur la jeunesse, et qui n'a de cesse de ramener les préceptes du Coran à leurs vertus pacifiantes."

    Oui c'est sûr :

    "Mouvement piétiste fondé en 1927 dans le nord de l'Inde, le Tabligh n'a rien d'une succursale d'AlQaeda mais tient plutôt, selon les spécialistes, de la secte. L'initiation sous forme d'un stage provoque un repli à l'écart de la société. Le Tabligh, qui contrôle plus d'une centaine de lieux de culte en France, enseignait par exemple cette prescription avant que survienne le 11 septembre 2001 : « Le bon musulman doit parler peu pendant sa restauration, car s'il se tait il fait comme les juifs, et s'il parle trop il agit comme les Français. Il est important de se démarquer de ces deux communautés. »"

    http://www.lepoint.fr/dossiers_societe/document.html?did=169214

  • "Il nous semble donc pour le moins totalement invalide de faire de l'islamophobie, et de la revendiquer, si on veut préserver les nuances et donner une chance aux hommes de se comprendre face aux "mécréants"."

    Bien sûr. Ce sur quoi se retrouvent les tenants de toutes les religions, c'est l'art et la nécessité de taper sur le "mécréant", qui reste LE véritable ennemi.

    C'est chouette de voir que les consanguins et les barbus peuvent parfois tomber d'accord.

  • Intéressant article tiré de Libération, sur les idéologies "vindicatives" et "victimistes". Certains constats nous paraissent bons, d'autres un peu courts, mais l'article souligne en tous cas le rôle primordial de l'école et la démission fatale de la république en la matière. L'explication des troubles par le chômage et la discrimination est insuffisante, c'est vrai, tant ces deux phénomènes sont anciens ; l'explication par l'islam est invalide, tant l'islamisme radicalisé de certains n'est qu'un symptôme de plus de la rupture que l'article tente d'expliquer.

    Il est intéressant de noter le rôle que la télévision, et par là le Spectacle, ou du moins la plus visible de ses extensions, dans le "colmatage des subjectivités". Et de se demander dans la foulée à qui profite le crime.

  • Goldorak s'est tiré un fulguropoing dans la tête, et croit voir dans le libéralisme économique actuel une application bête et méchante du libéralisme idéologique. C'est une erreur qui rassemble parfois ultra-libéraux et trotsko-simplistes.

    Quant aux "mécréants", l'expression est dotée de plusieurs degrés et émanait du fervent catholique qui héberge cette conversation. Vous aurez néanmoins compris que nous n'établissons pas de grand écart humaniste et intellectuel entre un fou de dieu qui appelle à égorger les "chiens de chrétiens", et un adolphos qui agite ses 700 ans de descendance blanche et prône le charter industriel, nonobstant les différences entre les deux.

  • consanguin bonjour,

    Pourquoi vous n'ouvrez pas vos commentaires ? Plutôt que de venir ici ?

  • Vous voyez ce que je veux dire ? Sûrement.

  • L'heure n'est plus aux divertissements des consanguins.
    Vous leur donnez crédit et public en venant ici.
    Pareil pour les "Autres" (gk, Gaspar Vulcani...). L'heure n'est plus à la dispersion de soi mais au regroupement.

  • Parce qu'ouvrir ses commentaires implique de gérer un micro-forum, comme celui-ci, et que ça ne s'inscrit pas dans les ressources que nous allouons au blog. C'est un choix.

  • "Goldorak s'est tiré un fulguropoing dans la tête, et croit voir dans le libéralisme économique actuel une application bête et méchante du libéralisme idéologique."


    Absolument. Les Droits de l'Homme=Capitalisme. Et la gauche l'avait bien compris, qui était contre le DDH jusque dans les année 80.

  • "je crois savoir que Bush et Ben Laden s'entendaient plutôt bien.

    Ah!!! Les salopards, on s'est bien fait manipuler... Alors si ça se trouve la guerre en Irak c'est pas pour la Liberté universelle mais pour les intérêts américains!!! Mais c'est terrible ça!!!

    Finalement Chirac ouvre une troisième voie très intéréssante.
    Vive l'UMP!

  • "un adolphos qui agite ses 700 ans de descendance blanche et prône le charter industriel, nonobstant les différences entre les deux."


    Arf, mais j'ai (ma famille, mes ancétres) ont toujours été blancs; Pourquoi voulez vous qu'il en fut autrement ??? Vous les gauchistes, vous êtes de grands malades..

  • Je connais personnellement des jeunes qui ont croisé le chemin de prêcheurs du Tabligh et que cet islam-là a aidé pour ne pas sombrer dans la délinquance ou le nihilisme. Et on ne leur a pas enseigné la haine.

    Mais si vos définitions tirées du dictionnaire et autres articles de journaux disent le contraire et que vous préférez les procès d'intention et les vérités partielles qui soutiennent vos thèses, libre à vous.

  • L'indifférencié : personne n'a parlé de complot américain, mais il est de notoriété publique, documents à l'appui, que la famille Ben Ladden et la famille Bush entretenaient de proches relations financières (un Bush et un Ben Ladden étaient même ensemble, je crois, au moment des attentats !).

  • On veillera à demande à Meyssan ce qu'il en pense.

  • Hum, Se7th, je parlais évidemment des commentateurs de ce blog... Laissons l'idiot Meyssan à ses théories du complot.

  • Cher Pierre,

    J'ai parcouru les différents commentaires. Je crois que l'on se demande tous ici pourquoi et comment des gamins souvent d'origine afro-maghrébine peuvent être aussi haineux envers leurs pays de naissance ou d'adoption?

    Pardonne ma fainéantise mais je vais juste incorporer ici un texte que j'avais écris il en fevrier dernier.

    Djihadiste: mode d'emploi pour une recette épicée


    Pour 60 millions d'habitants
    Trente ans de préparation
    Une seconde de cuisson

    Pour réussir la recette explosive du devenir djihadiste il est nécessaire de se plonger dans la vie quotidienne d'un homme né de parents musulmans et vivant dans un Etat occidental fatigué. Cela mis en perspective, il faut se procurer quatre ingrédients primordiaux pour comprendre comment on puisse faire de sa mort un acte médiatisé par la grâce d'Allah le très miséricordieux.

    Un zest de milieu socio économique misérable

    Faites tremper un individu dans des ghettos de misère, dénués des règles élémentaires de vie en société, pour faire naître en lui une haine sans cesse grandissante. Attention! Rien n'excuse un enfant de devenir un égorgeur même pas sa situation de départ dans un environnement hostile, mais on peut s'accorder à dire que grandir dans ces zones est plus néfaste pour son équilibre mental que tout autre environnement éducatif. Un environnement sain loin des rackets à chaque coin de blocs, des bandes organisées et prédatrices, et des héroïnomanes faisant leur fixe à l'arrière des bus.

    Une pincée de société figée sans perspective de mobilité sociale

    Ajoutez comme second ingrédient une société figée sans avenir. Le mélange à risque commence à prendre corps. Ici ce sont les perspectives de mobilité sociale qui sont en jeu. Des parents traversant la méditerranée, abandonnant leur vie dans un ferry, sont arrivés sur le vieux continent, comme les premiers colons américains, avec des rêves plein la tête. Deux générations plus tard, la vie de leurs enfants ressemble plus à un cauchemar. Celui de ne pas faire mieux que leur aînés en matière de réussite sociale. Pire, ce dernier constat doit être pris en considération également pour les autochtones.

    Une grosse louche d'un Occident épuisé

    Pelez ces mêmes autochtones à qui l'on a ressassé que tous les malheurs du monde étaient le fait de l'homme blanc, riche, cultivé, hétérosexuel et catholique. Quelles sont ces fautes occidentales? La traite des noirs (rien ou presque sur l'esclavage comme régime commun à toutes les civilisations), le racisme (notion partagée par tous les peuples de la planète) l'impérialisme militaire (aucune autre civilisation à part l'Occident n'a colonisé d'autres peuples, c'est bien connu). Non que les fautes occidentales ne doivent pas être dénoncées, au contraire! Mais celui-ci devrait aussi mettre en exergue ses réussites flagrantes: liberté d'expression, esprit critique, progrès économique et social... Mais comment respecter une civilisation qui se déteste?


    Emincez de schizophrénie son quotidien en territoire perdu de la république

    Laissez mijoter un moment la vie schizophrénique d'un "jeune de banlieue" aujourd'hui appelé "racaille". Chez lui, celui-ci est soumis à l'autorité du père. Il n'a aucun libre arbitre. Ses aînés sont par ailleurs ses seules références, il leurs doit allégeance. Un statut lourd à porter, même s'il est bien plus enviable que celui de sa sœur. Considérée, elle, comme bonne à tout faire. Avec si elle a de la chance un mari tout droit arrivé du "bled" pour pouvoir l'"émanciper". Simples relations de familles encore empruntent de fortes traditions et n'ayant pas connues la modernité.

    Certes, mais dès que notre chère tête brune a franchi le pas de la porte, tout lui est permis. Derechef, dans une société de consommation ostensiblement outrancière. Avec une marchandisation des corps. Hier, celui de la femme, aujourd'hui celui de l'homme. Ici, tout s'achète et tout se vend. A condition bien sûr d'avoir en poche le précieux sésame sans visage.

    Ainsi notre individu est à point pour tomber dans les bras de l'islam militant. Enfin ne pas oublier de servir très chaud accompagné d'un thé à la menthe.

  • Rapidement, je pense que les allusions aux accointances des familles Bush-Ben Laden n'ont d'autre propos que de souligner que les intérêts économiques ont souvent, en définitive, plus de force que les anathèmes religieux échangés de part et d'autre... et qu'au fond le "choc des civilisations" est peut-être, lui aussi, un avatar de plus servant à déguiser une certaine bigbrotherisation planétaire, qui elle-même dévoie les principes libéraux et les choix politiques. Pas besoin de ramener donc Orwell, Huxley ou Dick dans l'arène, pour estimer que l'idée de "choc des civilisations", chère à bien des intellectuels, de Baudrillard à Finkielkraut, ne constitue pas forcément la meilleure description de l'époque, ou qu'elle rend trés imparfaitement compte des enjeux et ne décrit que des manifestations, pas le coeur des choses.

    On adore raisonner en termes d'affrontements bipolaires, blanc-noir, glacis musulman intégriste contre occident pantouflard et cool, barbares contre civilisés, morlocks contre élois (ah, finalement...). ça vous permet bien entendu de présenter l'islamisme comme un "nouveau fascisme" après le nazisme et le communisme. Sauf que : non, le stalinisme et le nazisme étaient viscéralement incompatibles avec la société occidentale, même s'ils en constituaient les substrats terminaux les plus monstrueux. Alors qu'il est parfaitement possible, et établi depuis longtemps de façon théorique comme dans les faits, d'exercer le culte musulman en occident. La binarité n'amène à rien.

    Je ne reviens pas par manque de temps sur votre tirade nietzchéenne sur "les compatissants", (mais compte tenu de la notion de "distance" que votre raisonnement implique, et que je peux comprendre, me direz-vous toutefois si vous compatissez déjà plus au sort d'un gamin de banlieue coincé dans "l'ère du vide" post-moderne, le bombardement consumériste et la paupérisation de masse, qu'au sort d'un somalien souffrant de malnutrition - sans considération s'il-vous-plait pour les exactions qui sont le fait de certains mêmes des banlieues ? Le premier est plus proche que le second, n'est-ce pas ?).

    Je suis prêt à admettre que vous appréciez sincèrement et ressentez de l'empathie pour vos rencontres, que celles-ci soient de confession musulmane, hindouiste, judaïque ou pastafarienne - et là nous glisserions immanquablement sur la question de savoir si le christianisme est fait d'humanisme, ou si l'humanisme est fait de christianisme, question qui resterait stérile et insolutionnée.

    Je persiste à dire que vous vous contredisez quand vous dites maintenant que votre "islamophobie" est plus politique que religieuse, alors que vous avez entassé plusieurs pavés à expliquer que la violence était consubstancielle à l'islam, en comparaison avec le catholicisme. Croyez bien qu'il est d'une évidence éblouissante à nos yeux de combattre l'intégrisme islamique coupeur de mains, exciseur de femmes ou exploseur de bouddhas géants. Comprenez également qu'il relève d'une impasse intellectuelle totale, ou d'un préjugé criminel, d'étendre ce combat à l'islam entier. Que quelques "Voltaires" aillent relancer l'évolution de la sounnah, l'exégèse des hadiths face aux écoles fondamentalistes chiites, sunnites ou wahhabites, et effectivement bien des musulmans dans le monde entier s'en porteraient mieux. Seulement si vous considérez que la présente discussion est consécutive aux gargouillis de Finkielkraut, et consacrée aux émeutes, il faut ajuster la focale.

    Et nous redisons qu'il est erroné de vouloir attribuer des causes identiques et une motivation univoque et cohérente, aux émeutes de novembre d'une part, et aux attentats de Bali, de New York ou de Madrid. Quelque chose a changé dans le monde ? Mais le monde est fait d'évolutions. Ce qui a changé ? La radicalisation des franges dures de l'islam, mais aussi la radicalisation des USA, qui succombent doucement au fondamentalisme religieux le plus échevelé, comme le craignait par exemple Dantec avant d'être mordu par un évangéliste au coin d'une rue montrealaise.

    Donc si mauvais esprit il y a, permettant la propagation de foyers dits de "contestation", ce vent n'est pas de la nature que vous croyez. La lecture des SMS remplace décidément bien mal la lecture tout court, et la confession du non-lecteur n'y est pour strictement rien.

    Enfin, nous rétablissons une approximation qui visiblement s'est glissée dans notre précédent message : les consanguins "décideurs" sur lesquels nous aimerions nous acharner ne sont pas seuls responsables de l'aseptisation de la société, de l'hypermassification ou du délire dystopique dans lequel celle-ci s'enfonce dans la joie et la bonne humeur chères à Philippe Muray. Le phénomène est bien entendu beaucoup plus large, plus totalisant, et plus désincarné, puisqu'il est biopolitique. Mais en parfaits populistes facilement fanatiques, ils instrumentalisent avec maestria cet emballement déshumanisant, pour faire prospérer leurs propres préjugés poisseux, et plus sûrement encore, leurs intérêts personnels (politiques ou économiques, cela va de soi). Les consanguins "suiveurs", quant à eux, moutons parmi les moutons, tenanciers de blogs ou revuistes foireux, sont tributaires comme tout le monde de cet emballement, mais étalent avec obscénité leurs peurs et leurs préjugés, et participent à cette "guerre de tous contre tous". "Décideurs" ou "suiveurs", les consanguins sont en tous cas notre cible, en ce qu'elle nous paraît plus menaçante, hic et nunc, et au sein de ce pays, que les imams intégristes dégoulinants de dogmatisme criminel, qui restent minoritaires, ainsi encore que les post-staliniens autoritaires, qui loin d'exercer un quelconque noyautage de la "pensée unique" comme le croient tellement de consanguins (celui auquel vous songez vous aussi en tête), auraient de plus en plus de mal à organiser un ballon prisonnier, faut de nombre. Les consanguins sont notre cible, parce que nous avons un propos. Les consanguins n'ont que des borborygmes inarticulés et des anathèmes myopes.

  • Enfin bref, les gauchistes ne veulent pas que les français (qui sont pourtant chez eux) aient leurs propre identité au nom du "droit" à la différence des immigrés (qui ne sont que tolérés). Mais alors on voit mal pourquoi ce qui serait permit aux immigrés serait interdit au français, ni ce qui justifirait de leur imposer les folklores des immigrés dans leur vie. Tout ca est un ramassi contradictoire de mauvaises intentions contre le peuple Français et surtout, contre la France.

  • "Comprenez également qu'il relève d'une impasse intellectuelle totale, ou d'un préjugé criminel, d'étendre ce combat à l'islam entier."

    Absolument, car les Musulmans, quoique hérétiques destinés, comme vous, à la damnation éternelle, avec la racaille socialiste, ont de nombreuses valeures en commun avec les catholiques, et ils les défendent vigoureusement -poignarder Delanoes parce que c'est écris dans le coran de tuer les pédés, c'est un signe qui ne trompe. Donc une alliance avec ces braves gens est tout à fait possible pour écraser la gauche. On verra la suite aprés entre nous.

    (bien sur, je condamne la violence de cet acte, je suis contre la violence en politique, seul l'Etat doit avoir le droit de vie et de mort sur les individues)


    "le stalinisme et le nazisme étaient viscéralement incompatibles avec la société occidentale"

    On voit pas trés bien pourquoi vous dites ca, puisque d'aprés vous, c'est à l'Etat de créer, diriger la société. Est-ce donc avouer que l'Etat ne peut rien sur le société, et donc que vos "causes sociales" des émeutes sont du blabla ?



    "Alors qu'il est parfaitement possible, et établi depuis longtemps de façon théorique comme dans les faits, d'exercer le culte musulman en occident."

    La seule question est : est-il permit d'exercer le culte catholique en Afrique du Nord et chez les autre arabo-Musulmans. J'ai comme un doute, lorsque je lit qu'un chrétien perd la nationalité Marocaine lors de son baptéme...

    C'est donc que ces gens ont encore à apprendre, et alors, pourquoi les laisser faire chez nous ce qu'ils font si mal chez eux ?

  • Diable, notre dernier message a reveillé un splendide specimen de consanguinité criarde et turbulente, parfaite tête molle "qu'il est doux et bon de lire".

    Coeur du mécano fiévreux qui tient lieu de "raisonnement" à cet enflammé au gaz : "on permet des trucs aux immigrés qu'on ne permet pas aux fraaançaïs, ma bonne dame, et que les étrangers ne permettent pas aux fraançaïs dans leurs pays". Devant l'altitude proprement stratosphérique et le rayonnement quasi-stellaire de tels propos, qui sont à l'argumentation intellectuelle ce le rot de fin de repas est à l'opéra, nous préférons abandonner à son auge ce lamentable pourceau consanguin. Adolphos n'aura qu'à se persuader du complot général et planétaire qui se fomente contre lui et son livret de famille, et continuer à pondre des sophismes boiteux d'embastillé mental. Au vu de la bassesse infernale de son Front, et des contre-sens qu'il émet à la lecture de nos propos, notamment en croyant s'adresser à quelque collectiviste à étoile rouge, nous n'aurons même plus la condescendance d'y répondre. Les 700 ans de progéniture qu'il se fait fort d'engendrer en conservant des papiers "vierges", 7 siècles quand bien même consacrés à son édification personnelle, donc, ne suffiraient pas nous le craignons à faire autre chose de lui qu'un superbe exemple du mouvement perpétuel érigé en "pensée". Le vase clos est creux, en plus d'être clos.

    Quand nous disons et redisons que l'éducation est un enjeu vital dans cette histoire, c'est notamment à ce type d'énergumène hydrocéphale que nous pensons.

  • Bien, mon cher Montalte, la discussion autour de Finkielkraut s'épuise, ou plutôt tourne à un affrontement assez caricatural entre relativistes et essentialistes. On pourrait se croire revenus au temps de la querelle sur les universaux ; seulement il est à craindre que cette querelle-là passe au-dessus de la tête de la plupart des protagonistes de la présente discussion. Il faut le craindre et il faut le regretter, car les éléments de la vieille disputatio entre réalistes et nominalistes pourraient servir, sinon à régler le différend entre nos protagonistes, du moins à élargir la perspective de leur petite dispute.

    Il serait bon tout de même que Finkielkraut ne fût pas regardé comme le bateleur qu'il n'est pas. Il n'y a pas que de l'intellectuel chez cet homme, il y a du mélancolique, du désespéré, et ne pas comprendre son désespoir, c'est ne pas comprendre l'état où se trouve la France d'aujourd'hui. Qui dit la France, dit l'esprit français, l'intelligence qui autrefois faisait son identité. L'intelligence peut être critique, elle est alors bel esprit, belle ironie. Lorsqu'elle tourne à la haine de soi, à l'autodépréciation, à l'autoflagellation, elle n'est que ressentiment, terrible ressentiment. Nous en sommes là. Il n'est que de lire la prose, d'une prolixité maladive parfois, de certains protagonistes. A la manière de l'homme du souterrain de Dostoïevski, ils disent entre les lignes : "La France souffre, la France va mal, tant mieux !"

    Au fond, deux camps se dessinent ici, entre ceux qui aiment encore la France et ceux qui lui donnent le coup de pied de l'âne. Inutile de dire que ces deux camps ne recouvrent pas le clivage gauche-droite. D'ailleurs, seule la gauche, pourtant minoritaire en voix ici, apparaît clairement, sûre de ses certitudes sociologisantes, carrée dans sa rhétorique antilibérale, cohérente dans ses espérances comme dans ses illusions. La droite, comme toujours, est un camp introuvable, un point aveugle. Seul le bord extrême s'exprime franchement dans ses folies comme dans ses nostalgies. Entre ce bord extrême et le côté gauche, il n’est –à de rares exceptions près- que des petits malins ou des discoureurs honteux qui refusent de se situer, qui voudraient être partout et nulle part, qui ne trouveraient que des avantages à être contre le "politiquement correct" sans être classés à droite. Tout cela pour le jeu des apparences.

    Le fond est plus grave. Car que voit-on ? Des intervenants qui, dans l’avantageuse posture d'un « ni ni » (le début du nihilisme…) renvoie dos-à-dos tout le monde, les islamistes comme les réactionnaires, toutes les idées, les sécuritaires comme les généreuses, pour au fond gloser, finasser, demeurer dans le sophisme sans solution, simplement pour la beauté de la phrase qui permet de n'être nulle part tout en restant... soi-même. Bravo ! La discussion n'en est que plus claire, et la France assurément s'en portera mieux. Plus sérieusement, la belle conversation d'autrefois est morte, et la France est le nouveau pays d'élection de la sophistique. La raison profonde de cela ? La peur, la peur de regarder en face une réalité explosive qui fait préférer le discours ratiocinant à l'impitoyable lucidité.

    Pour le reste, il est inutile de répondre aux ultras des deux camps, le relativiste comme l'essentialiste. Inutile de dire que l'islamisme est plus dangereux que la droite sécuritaire ou que la France d’aujourd’hui n'est pas ni ne sera jamais plus celle des Mérovingiens. Le bon sens n’est plus de saison. Quant à vous, cher hôte Montalte, dont je veux bien être l'allié de circonstance, je ne peux vous suivre jusqu'aux limites extrêmes de votre argumentation, au moins sur deux points : l'islamophobie et... le porno. L'islamophobie parce qu'elle est trop radicale pour ne pas heurter un esprit raisonnable et cultivé. En un mot, si je reconnais bien volontiers, outre la nécessité de combattre l’islamisme, une supériorité philosophique du christianisme, je ne lui reconnais pas une supériorité mystique, ce qui m'empêche de condamner l'islam d'une manière définitive. Quant au porno, pourquoi vouloir le mêler à tout cela ? S'il ne mérite pas l'interdiction pure et simple, il ne mérite pas non plus cet hommage que vous lui rendez tout à fait hors de propos. Vous gagnerez, cher Montalte, à recentrer votre argumentation, à être plus rigoureux sans rien perdre de votre ironie, et à imposer, par votre exemple, certaines principes à ceux qui en manquent dans la conversation.

  • Le désespoir d'un jeune habitant de banlieue est au moins aussi représentatif, sinon plus, de l'état de la France aujourd'hui, que le "mal-être" que le pauvre Alain Finkielkraut va exposer hors de nos frontières. En voilà au moins un, "intellectuel" qui plus est, qui illustre trés bien ce "désamour" pour la France... et qui cautionne, de façon trés regrettable, l'imbécile théorie du baillon qui n'est donc plus seulement l'apanage du èfêne. Il est possible d'affirmer en France tout et n'importe quoi, la prolifération de blogs poisseux en est un dernier exemple.

    Pour le reste, point ne nous étonnons d'être ici taxés de "relativisme", mais d'autres ont déjà expliqué ici à quel point l'épithète était facilement employé et la plupart du temps vidé de son sens, puisqu'est dit "relativiste" celui qui n'abonde pas dans le sens de l'islamophobe, ou qui estime que d'autres menaces existent sur les libertés en vigueur en France, menaces plus réactionnaires qu'islamistes, ou encore plus conservatrices que fadement "progressistes". Nos "certitudes sociologisantes" valent bien les certitudes racialistes de certains, ou les généralisations abusives de la plupart. Que notre circonspection nous rende difficile à classer dans les cases préconçues de certains, et nous en concevons une certaine satisfaction. Ce défaut d'étiquette, imputable à notre condamnation égale des réactionnaires et des intégristes, n'agacera que ceux qui ont besoin de béquilles pour penser. Une autre caractéristique assez française consiste à examiner d'abord "d'où parle" l'interlocuteur avant de considérer ses arguments.

    La lucidité véritable devrait pousser ceux qui se prétendent observateurs et commentateurs des récentes émeutes, à ne pas focaliser leur analyse sur des aspects trompeurs et particulièrement partiels et partiaux desdites émeutes, savoir la religion d'un certain nombre d'émeutiers, et à élargir leur réflexion aux causes qui poussent des jeunes à démolir leurs propres quartiers. Nous parlons bien des "causes", et pas des récupérations spécieuses par quelques fondamentalistes, ni des instrumentalisations opportunistes qui sont le fait de conservateurs inconscients des conséquences de leurs amalgames publics.

    Toutefois certains ici préfèrent-ils donc voir en cet approfondissement de la réflexion un "relativisme", dont les immuniserait un "amour de la France" dont ils se prétendent effrontément les derniers et uniques dépositaires.

  • "Une autre caractéristique assez française consiste à examiner d'abord "d'où parle" l'interlocuteur avant de considérer ses arguments"

    Il se trouve que ce défaut, qui consiste à remonter la généalogie d’une opinion à la façon de Nietzsche, est largement répandu à gauche, où tout propos sur les immigrés qui s’éloigne de la doxa angéliste officielle est automatiquement taxé de réactionnaire, lepéniste, fasciste. Manière proprement totalitaire de refuser tout débat sur l’immigration, de dresser un diagnostic lucide sur ce grave problème et de prendre des mesures concrètes, avant que toute solution pacifique devienne impossible et que la politique cède la place à la guerre civile. A cause de son enfermement idéologique, la gauche porte une lourde reponsabilité dans la situation actuelle. L’exemple type est évidemment le sinistre Lindenberg :

    http://www.nouvelobs.com/dossiers/p2143/a289107.html

    Avant de se plaindre d’être étiqueté, Frère Kholkoze devrait éviter de tomber dans ce travers, s’il veut être crédible. Ne nous a-t-il pas collé l’étiquette de "consanguins" ?

    Nous ne nous prétendons pas les derniers dépositaires de l’amour de la France mais nous nous étonnons d’un tel désamour de la France à gauche.

  • Il se trouve que pour tout un corpus de raisons - d'une complexité à faire défaillir le consanguin moyen - vos commentaires sur la "gauche" nous indiffèrent proprement, ne nous sentant pas tellement concernés. La responsabilité des équipes dirigeantes qui se sont succédées depuis 35 ans, qu'elles aient relevé de la "gauche" ou de la "droite", dans la situation des banlieues, est incontestable. L'angélisme insouciant qu'on peut facilement reprocher aux dirigeants "de gauche", n'a du reste rien à envier à l'incurie crasse des dirigeants "de droite", en l'occurrence.

    La propension à examiner d'abord la couleur politique (supposée) de son interlocuteur avant ses arguments est une tendance "française", de gauche ou de droite, que confirmeraient bien des observateurs étrangers ou expartiés. A moins de "penser", comme certains n'hésiteront pas à le faire, que la nationalité française est encore susceptible de "degrés" selon qu'on est de gauche ou de droite...

    Quant à se plaindre d'être étiquetté, loin de nous l'idée. Les valse des étiquettes nous fait rire, nous concernant. Et nous avons maintes fois eu l'occasion de décliner la "variété" consanguine.

    Quant à Lindenberg, soyons sérieux, pourquoi ne pas aussi mentionner Georges Marchais et Footix, tant qu'on y est...

  • Soit, nous en finirons également par une réponse rapide :

    - la guerre en Irak a été motivée bien plus par des intérêts commerciaux et géostratégiques, que par le discours du Bien contre le Mal qu'on aurait cru emprunté aux plus zélés des ayatollahs, soit dit en passant. Nous en voulons pour preuve les fissures qui constellent la version officielle du gouvernement US. Non pas que nous ayons pleuré la chute de Saddam Hussein, évidemment, contrairement à de lamentables pantins épris d'autoritarisme exotique et d'antiaméricanisme pré-primaire. Simplement soulignons-nous l'hypocrisie calculatrice qui a présidé à l'action US, et estimons-nous que les "guerres de religions", fondées sur de véritables affrontements métaphysiques, sont passées et n'animent plus en tous cas l'Occident, qui se délite doucement depuis Hiroshima et Auchwitz. Le mysticisme affiché par les dirigeants US est un argument de plus, une caution "morale" (et quelle morale), à des actions motivées par des intérêts mercantiles et politiques. Pas même de jugement de valeur là-dedans, nous n'effectuons qu'un constat sur le moteur des relations internationales, moteur relativement ancien d'ailleurs. Les plus sanglantes entreprises au cours de l'Histoire ont été accomplies au nom de quelques principes qu'on prétendait altruistes et civilisateurs.

    Du reste, il ne nous semble pas que les USA se comportent aujourd'hui impérialistes ou en néocolonisateurs. Les pays de l'europe colonisatrice étendaient leur influence, en compétition les uns avec les autres, dans une démarche impérialiste complexe qu'il n'est pas question de reprendre ici. Les USA semblent bien plutôt pratiquer un "protectionnisme extraverti", selon la thèse de Fumaroli, en plaquant de façon totalisante sur le monde entier, leur modèle économique et politique, et ce avant tout pour se "protéger" eux-mêmes (d'où le recours systématique à une dialectique manichéenne que les plus aveugles des observateurs estiment artificielle).

    - Ensuite, nous n'avons pas dit que nazisme et communisme n'avaient rien à voir avec la société occidentale, puisque nous avons précisé que les deux totalitarismes en question sont issus de l'europe occidentale et techniciste. Nous avons seulement dit que les thèses nazies et/ou communistes s'opposaient en tous lieux au modèle démocratique libéral. Ce modèle qui a précisément permis aux noms que vous citez de rester dans les mémoires, et à ces deux idéologies antidémocratiques de prospérer. Vous-mêmes estimez qu'on ne peut distinguer nazi et nazisme, stalinien et stalinisme. Bien, en effet il est difficile de séparer l'activiste du systématisme intellectuel, du régime politique qu'il prône. En revanche, il est facile, évident, limpide, de distinguer un musulman de l'islamisme. De distinguer un croyant de l'intégrisme. Parce qu'il s'agit de religion, de foi, et non de programme. Parce qu'il s'agit d'une métaphysique qui doit être personnelle, et qui peut s'appréhender seule, et non pas d'un modèle d'organisation politique sociale à étendre. Il suffit de constater ce que les nazis et les communistes ont fait des religions, quelles qu'elles aient été sous leur empire. Il suffit de savoir distinguer charia'h et islam.

    Le modèle politique démocratico-occidental s'accomode par ailleurs parfaitement du culte musulman. Concevez-vous un "nazi modéré" ? Un "stalinien soft" ? Non. S'agissant d'une religion, et non d'un projet politique, l'islam peut en revanche parfaitement être pratiqué, et l'est tous les jours, dans le respect des principes républicains et démocratiques. C'est votre amalgame entre islam et islamisme qui vous fait penser le contraire.

    L'islamisme radical, lui, est assurément une contestation du modèle démocratique libéral, dans l'optique politique que vous revendiquiez vous-même plus haut. Des fanatiques iraniens aux cellules d'Al Qaeda en passant par Farrakhan, l'intégrisme islamiste s'est dit lui-même l'adversaire du modèle occidental. Mais vous continuez à confondre religion et extrêmisme, comme d'autres pourraient réduire le catholicisme à ce qu'on en conçoit à Saint Nicolas du Chardonnet.

    Vous deviez donc ensuite sur la dimension identitaire de l'islam, pour démolir vous-même l'argument en parlant du soufisme. Même sans cela, nous affirmons qu'il est possible et courant de pratiquer un islam pour-soi, et que la tentation prosélyte ne relève pas de la nature d'une religion, mais peut toutes les caractériser.

    - En ce qui concerne notre insurmontable divergence sur la façon de considérer les textes, les idéaux et les hommes, nous vous répondrons que nous croyons évidemment plus aux idées qu'aux hommes. Mais que nous savons que ce sont les hommes qui font de ces idées une source d'élévation, ou un vecteur de cauchemar. Le rôle du clergé, du lider maximo, de l'exégète ou du cadre politique, en somme. Les idées ne sont pas neutres, toutes ne se valent pas, nous ne l'ignorons pas ; mais les meilleures intentions dégénèrent parfois en massacres industriels, sous l'impulsion de la psyché humaine - et pas de la volonté divine, pour qui y accorde foi. La question n'est donc pas de "croire" : nous nous "défions" plus des clergés que des textes, voilà l'axe.

    - sur les priorités dans la saloperie, nous n'y revenons donc pas, et ne poussons pas plus loin la controverse puisque les lignes d'affrontement on été, une fois de plus, clairement mises en exergue.

    Les Consanguins reprennent leur prêche.

  • Essayons d'avoir le mot de la fin!!!!
    Comme on peut le voir il semblerait que le grand ennemi soit la Tradition Libérale, celle qui va de Machiavel à Gauchet. Mais jusqu'à preuve du contraire c'est la seule qui est marchée. Alors pour paraphraser l'autre disons la Tradition Libérale oui, hélas! Raisons de plus pour défendre, au delà de tout les confusionismes,de tous les relativismes, ce que l'on doit appeler, faute de mieux, la Culture. Programme à minima, mais programme ô combien ambitieux

    Ita missa est

  • Frère Machinchose a écrit : ".. il est parfaitement possible, et établi depuis longtemps de façon théorique comme dans les faits, d'exercer le culte musulman en occident."
    Certainement, s'il s'agit d'une petite minorité.

    Par contre, il n'est pas du tout établi qu'une importante communauté musulmane puisse cohabiter de façon durable et pacifique en occident. Les exemples historiques (Andalousie, Yougoslavie) prouveraient plutôt le contraire, ils se terminent toujours mal.

  • Fabien, je suis étonné par votre remarque sur l'Andalousie ; c'est bien mal connaître l'histoire ancienne : durant 700 ans en Espagne, un islam tolérant s'est développé, apportant à la civilisation occidentale parmi ces plus belles oeuvres artistiques ; durant 700 ans, des juifs, des chrétiens et des musulmans ont vécu ensemble avec une grande liberté de culte. Il est vrai qu'avec la "reconquista", le christianisme a remis les choses à leurs places : les musulmans en Afrique, et les juifs au bûcher ! Voyez comme cela s'est mal terminé... c'est à croire que vous le faîtes exprès.

    Allez, c'était ma dernière intervention sur ce blog qui n'est intéressant, finalement, que pour la concentration d'apories en tous genres qui devraient faire des historiens étudiant notre époque les plus pessimistes quant à l'avenir de l'homme... ou peut-être les plus optimistes quant à l'avenir de l'immonde.

  • Alors ça c'est formidable ! Face au soit-disant consanguin Fabien (et moi-même par la même occasion !), voilà un extraordinaire cas d'hémophilie, de nihilisme national, un de ces prototypes parfaits de la vision schizo qui règne aujourd'hui.
    A l'heure où il est question d'obliger les historiens à dire que la colonisation française en Afrique du Nord ne fut qu'une horreur de chez horreur et faire d'elle une immense crime contre l'humanité, voilà qu'un "lecteur" vient nous rappeler que les 700 ans de colonisation arabe en Espagne furent une bénédiction. Evidemment, le procès d'intention me tente. Je ne connais rien de vous, lecteur, et peut-être quand vous célébrez l'Espagne arabe, seriez-vous tout à fait d'accord pour célébrer de concert l'Algérie française ou les indes anglaises, et dans ce cas, je n'ai rien dit, mais quelque chose me dit qu'autant vous trouvez fantastique la colonisation arabe autant vous trouvez dramatique la colonisation européenne. Je vous imagine bien vous pâmer d'admiration devant les mosquées d'Andalousie mais rugir d'indignation devant les églises (ou ce qu'il en reste) en terre musulmane. Colonisés, nous avons de la chance, colonisateurs, nous sommes des monstres. C'est bien ça non ?

  • De toute façon, cette histoire d'"islam tolérant" et d'"Andalousie paradis perdu" est une fable et une image d'Epinal, vous n'étiez pas là plus que moi pour le constater, monsieur le lecteur. Pendant ces siècles d'occupation musulmane, l'islam était surtout dominateur et les chrétiens et les juifs des citoyens de seconde zone, des "dhimmis", sort auquel vous devez aspirer, lecteur. S'il y a eu "reconquista" et qu'elle a duré si longtemps, c'est que les Espagnols n'avaient nullement l'intention de laisser leur terre aux envahisseurs, qui s'ils avaient été si bienveillants que ça auraient suscité une plus large adhésion parmi les peuples qui étaient sous leur joug.

  • "Je" regrette d'intervenir à nouveau, lâchant une parole que "je" devais tenir.

    A tête creuse, idées creuses : n'est-ce pas Fabien qui arbitrairement constatait "qu'il n'est pas du tout établi qu'une importante communauté musulmane puisse cohabiter de façon durable et pacifique en occident." ?
    Qui a ramené l'histoire au centre du débat (cf. Andalousie et Yougoslavie), sans avoir constaté de visu quoi que ce soit ? Le père Noël ?

    Voulez-vous également faire croire, Fabien, que les Espagnols (voulez-vous dire, les citoyens ou les sujets ?) avaient leur mot à dire quant à la "Reconquista" ? La monarchie, à ce qu'il semble, n'autorise pas l'expression des opinions contraires à ce qui la renforce.

    Allez prendre un tranxène, Montalte : il n'est évidemment pas question de soutenir "que les 700 ans de colonisation arabe en Espagne furent une bénédiction" ; voilà bien un langage de fanatique allergique à l'islam, usant de la parole d'autrui dont il croit retourner le fil à son encontre ; vous avez dû baver en écrivant cette phrase. Il a été question de rappeler à ceux qui n'y étaient pas - et qui pourtant sont les premiers à en tirer des leçons pour leur mesquine petite histoire - que l'islam en Espagne a été plus tolérant, en terme de religion, que le christianisme. Effectivement, l'islam a été "dominateur" en Espagne, au sens où il a été religion officielle, mais quid du christianisme de la même époque (vers 800) au-delà du Rhin où Charles le Grand (non, pas De Gaulle, l'autre) massacrait les Teutons animistes qui ne se soumettaient pas à "sa" religion - avec la bénédiction du Pape, cette fois ? Religion dont il faut rappeler que l'apostolat est tout de même un des piliers, de gré ou de force on le sait, malgré l'amour qui constitue l'essence de son message.

    Vous me direz que les musulmans n'étaient pas chez eux, et vous aurez à ce point raison que l'on pourra vous rétorquer que Charlemagne non plus, ni César, ni Georgy Blush - à cette aune d'ailleurs, que signifie "chez soi" ? Que le politique se soit servi de la religion, et l'inverse également, cela fait partie de l'histoire, l'histoire n'est même faite en grande partie que de cela !
    En revanche, soutenir "qu'il n'est pas du tout établi qu'une importante communauté musulmane puisse cohabiter de façon durable et pacifique en occident" est de la même eau que d'affirmer qu' "il n'est nullement prouvé que la culture de la tomate convienne aux climats tempérés et que sa consommation ne nuise pas aux populations d'Europe" : cela ressemble à de la science, c'est ronflant comme du Linné et c'est une grosse connerie.

    De toutes manières, ce débat dépassé ne fera guère avancer les choses. Et "je" laisse la parole à qui veut rire le dernier - le pauvre.

  • Rien à voir, mais c'est moi ou frère mixomatose et consorts puent le ressentiment à plein nez

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