Sur le site de La Revue des deux mondes, le 03 octobre 2024
(VERSION LONGUE)
À la suite des attentats islamistes de janvier 2015 (Charlie Hebdo, Hyper Cacher de Vincennes), puis du 13 novembre 2015 (Saint-Denis, Bataclan, bars et restaurants dans les 10 et 11 ème arrondissements), un mouvement issu de la gauche universaliste et laïque, le « Mouvement du 9 décembre » mené par un certain Grémont (et largement inspiré du Printemps républicain fondé par le regretté Laurent Bouvet) s’impose dans le paysage politique français. Encouragée par deux intellectuels médiatiques, Taillevent (Raphaël Enthoven) et Frayère (Michel Onfray), c’est toute une partie de la gauche qui, selon l’auteur qui a fait le chemin inverse, passe à droite, sinon à l’extrême droite, préparant ainsi l’élection du « Chanoine », président crypto-fasciste, qu’un romancier maladroit, Sauveterre (Bellanger lui-même), tentera d’éliminer. Chronique d’époque, épopée complotiste ou satire abjecte, dans tous les cas, le livre le plus excitant de la rentrée.
(Attention, spoiler).
Écoutez, non, ce n’est pas si mal, Les Derniers jours du Parti socialiste, c’est même très bien – et cela, quel que soit ce que l’on pense de cette grande tête à claque d’Aurélien Bellanger, derviche tourneur halluciné qui, après avoir été houellebecquien, sarkoziste, port-royaliste, s’est découvert récemment une conscience d’indigéniste antifa, passant littéralement l’arme à l’ultra-gauche, multipliant les déclarations chocs comme celle de « vouloir infliger le plus de dommages possibles à ses ennemis »[1] (car désormais, il en a, comme un grand), ayant d’ailleurs depuis longtemps déclaré qu’il carburait « au café, à la vengeance et à la grâce » pour écrire[2]. Le danger, dans la vertu vengeresse, est qu’elle peut se retourner assez vite contre elle-même – surtout dans un roman à thèse où le risque de la réversibilité menace toujours.
Zeitgeist
Mais quoi ? Si « la confusion est ce qui peut arriver de pire pour un penseur, c’est une force mentale énorme pour un romancier », comme il l’avoue lui-même à Libération[3], avec une certaine justesse. Dès lors, peu importe l’infamie de ses jugements[4] du moment que son roman rapporte l’esprit du temps, ce fameux Zeitgeist, et de tout ce qui caractérisa les changements profonds de cette époque après les attentats islamistes : nouvelle guerre des gauches (Terra Nova VS Printemps républicain) ; sadisme de la repentance avec cette idée qu’il y a toujours un mal derrière un mal, que les anti-terroristes sont pires que les terroristes, que le vrai danger qui nous menace n’est pas l’islamisme mais l’islamophobie et que la laïcité n’est aujourd’hui qu’une ruse gramscienne pour imposer la théorie du grand remplacement ; rapprochements improbables des anciens adversaires (Figaro/Charlie Hebdo contre l’islamogauchisme) ; triomphe des réseaux sociaux (et dont le regretté Laurent Bouvet fut indéniablement un des acteurs principaux[5]) sur les media mainstream ; trolling de tous contre tous – « nos années Facebook », si l’on peut dire.
Tout « détestable » qu’il soit sur le plan idéologique, Les Derniers jours n’en est pas moins une épopée politique, drolatique, rondement menée. Car non, contrairement à ce qui se dit partout, Bellanger n’écrit pas « mal ». Il a l’art consommé du récit, le sens de la caricature, la mise en abîme maligne et ce que Saint-Simon appelait le « crayon ». Ainsi, celui de Taillevent-Enthoven qui se convainc, via son donjuanisme effréné, « que le néant avait quelque chose à lui dire personnellement » et que cette découverte, loin de l’anéantir, lui apparait comme un événement « plus puissant que le Big Bang ».
Tout aussi irrésistible, le portrait de Frayère-Onfray, auteur remarqué de « La Pensée pédophile » et dont on reconnaît immédiatement la seyante mauvaise humeur télégénique :
« Sa bouderie médiatique permanente, tête penchée, yeux tristes, menton rentré et voix de gorge, avait acquis quelque chose de majestueux. Invité partout, il n’était jamais à sa place nulle part. Pas de baronnie ni de mandarinat à défendre, il n'enseignait même pas à l'université, ni dans un lycée, il prêchait, plutôt comme un moine-soldat – ou un souverain déchu déguisé en mendiant. » (…)
Il y a aussi Revêche (Philippe Val), ex-chansonnier devenu avec le temps « l’explication de la blague » ; Véronique Bourny (Caroline Fourest), féministe la plus en vue depuis Simone de Beauvoir, aux accointances sarkozistes (car anti-Tariq Ramadan et tout ça) et qu’on dit « ministrable » ; Lassana Diop (Rokhaya Diallo), « activiste racialiste (…) qui ne lit plus que des livres écrits par des femmes noires » et Lili Caen (Rachel Khan) pour qui la République apparaît « comme une technique particulièrement efficace de développement personnel », ennemies sororales et symétriques comme l’époque aime en fabriquer. Enfin, « le Chanoine », futur président de la République, maître es « ambiguïté, pensée complexe et instants périlleux » et son épouse « Bébé », sorte de « Vautrin » aux « fonctions interlopes » et avec qui il forme un couple qui serait comme « la vengeance de Gabrielle Russier » – deux personnages qui d’ailleurs ne s’en tirent pas si mal et donneraient raison à François Bégaudeau quand celui-ci écrivait que Bellanger était un auteur « puissamment de droite » à cause de sa fascination pour les élites. Et sans oublier ce dernier, Sauveterre, le personnage le plus ridicule du roman et qui avoue avoir failli céder aux charmes du Président le temps d’un serrement de main :
« Incapable de répondre à la pression de cette main, de soutenir ce regard, j'ai reconnu la supériorité du président sur moi, et s'il m'avait demandé de lui écrire ses discours ou de devenir son historiographe officiel, à cet instant, j'aurais accepté sans hésiter. »
Roman de gauche, écriture de droite
On a dit que Bellanger avait été ignominieux avec Laurent Bouvet, ironisant sur la maladie de Charcot ayant emporté ce dernier en décembre 2021 (et dont nous, followers de Bouvet à l’époque, n’oublierons jamais l’émouvant dernier post intitulé « fin de partie »[6]). Mais quoi ? La cruauté fait partie du boulot de romancier et il est pitié de voir tant de beaux esprits littéraires pousser des cris d’orfraie dès que l’on fait de la littérature avec eux. D’autant que Grémond, tout arriviste crypto-maurrassien comme Bellanger veut qu’il soit, apparaît, au bout du compte, comme la figure essentielle de la transformation du monde – et son mouvement comme « le coup politique que [celui-ci] attendait pour infliger à sa famille politique un tour dont elle mettrait plus de dix ans à se remettre ». Et c’est à ce moment-là que l’on se demande si ce livre à charge ne se transformerait pas en hommage malgré lui. D’autant plus, et c’était la critique « marxiste » de Judith Lyon-Caen et de Clémentine Fauré-Bellaïche dans Signes des temps, l’émission de Marc Weitzmann [à écouter impérativement ici], que, dans ce roman, ce sont les personnages, tout « médiocres » qu’ils soient, qui font le monde (pour ne pas dire y conspirent) et non du tout les structures sociales, celles-ci n’intervenant jamais dans le récit – et comme, du reste, l’auteur-théoricien l’avoue lui-même à travers Taillevent (et même si faisant mine de se moquer de ce dernier) à travers sa théorie de la « coalescence des choses » – soit « un monde inversé où on ne cherche plus les causes de ce monde, mais où ce sont les causes, désœuvrées, qui cherchent un monde. » Le social qui compte bien moins que l’individuel, la politique vue comme une aventure personnelle (histoire des treize ou ténébreuse affaire comme on voudra), les forces de production inexistantes par rapport aux conatus des « héros »… Que voilà un roman de gauche à l’écriture de droite !
D’autant que de l’énergie individuelle à la nationale, il n’y a qu’un pas barrésien que l’auteur semble franchir avec un bonheur pervers – et de fait qu’il n’y ait pas de « point de vue Médiapart » pour le contrer, on se dit que ce credo, même moqué, n’est pas si ridicule ni illégitime que ça, l’appel au pays profond étant finalement une idée plus séduisante que la réforme de l’Etat, « domaine des médiocres ».
« Voilà quelle était la mission du véritable intellectuel. Non pas critiquer toujours l'État, comme on en avait trop pris l'habitude au pays de Sartre, de Foucault et de Bourdieu, mais le pousser à assumer sa tâche, parfois tragique mais toujours héroïque (…). Peu importait, au fond, que le gouvernement soit de gauche ou de droite, démocratique ou autoritaire, le modèle éternel était l'Alliance sacrée de 1914. Plus de partis, seulement la France. Toutes les Frances, l’ancienne et la moderne, celle des colonies et celle de la métropole. »
De même lorsque Frayère et Grémond tombent d’accord pour constater que plus qu’avec la droite RPR, c’est avec le centre UDF que peut s’établir une vraie passerelle avec « l’extrême droite », les deux étant une survivance contrariée ou contrariante de la monarchie, on se demande si on ne lit pas là l’analyse politique la plus pénétrante depuis longtemps[7]. Et c’est là l’ambiguïté de ce roman (et son puissant intérêt) qui, à force d’être transparent, finit par refléter, diffuser, les idées qu’il prétend « dénoncer » – la cruauté et l’ironie n’étant jamais suffisantes pour liquider une thèse.
Sans parler des mini prophéties sur l’actualité :
« Ill était facile d’agir en démolisseur plutôt qu'en bâtisseur, comme en nommant, maintenant, que le Parti socialiste était au sol, un homme de droite à Matignon, pour renverser les Républicains à leur tour »[8].
Coucou Michel Barnier et Astrid Panosyan-Bouvet (la veuve de Laurent) au ministère du travail !
Certes, Bellanger en fait parfois un peu trop dans son indigénisme de puceau (les « six millions d’arabes » qui seraient menacés en France comme les six millions de juifs de la Shoah constituant la seule réelle dégueulasserie de son livre[9]), mais au moins n’avance-t-il pas masqué, et ce faisant vend la mèche.
Même le dernier discours de Grémond peut convaincre. Au fond, la déconstruction, le décolonialisme et tout le paganisme LGBTQIA, tout aussi horripilants qu’ils soient, constituent les preuves de la supériorité morale de la France sur le reste du monde – car il faut être sacrément fort pour oser prêter le flanc à ce point et penser contre soi-même. Inutile donc de trop s’aliéner ces ultra-progressistes qui servent la cause nationale :
« Toute cette effervescence, quels qu’en soient les excès, vise moins à déconstruire l'Occident qu'à subtilement démontrer sa supériorité – car à quel autre endroit au monde prendrait-on le risque de s'affaiblir à ce point ? Ces jeux avec la citadelle de nous-mêmes, avec cet homme blanc qui n'en finit pas de se laisser déconstruire et qui accepte de se laisser dominer par l'idée de la domination qu'il exercerait sur le monde, cette mise en abîme de tout ce que nous sommes, jusqu'à présenter au monde, un visage proprement christique est ce par quoi nous sommes encore un empire. L'empire, contrairement à la dictature, à des minorités, des dissensions (…) Il ne faut pas nous tromper d'adversaire. Si ridicules et inconséquents que soient les nouveaux païens de notre camp, les éveillés, les amoureux des arbres, les preneurs d'hormones et les sorcières, ils sont tous encore culturellement chrétiens. Et c’est, tous rassemblés derrière cet étendard qui est celui de la caricature – dont il faut rappeler qu’il est autant le droit à la caricature que le droit à être, oui, une caricature de soi-même – que nous sommes dorénavant engagés dans une nouvelle croisade. »[10]
Fatale réversibilité
Alors Les Derniers jours du Parti socialiste, « envers de l’Histoire contemporaine », comme aurait dit Balzac, serait-il un piège à cons ? En tous cas, un roman à thèse – c’est-à-dire un roman qui décide de prendre des risques avec le réel autant que ses distances avec la sacro-sainte « neutralité intellectuelle » si prisée par l’époque et que Bellanger ose délicieusement déconstruire :
« Le romancier, c'était la nuance même, le démocrate écervelé, l'homme sans qualité ni opinion, mais doté néanmoins d'une exceptionnelle faculté d'exprimer un vaillant nihilisme, prenant la forme d'une agréable indulgence morale. Le romancier, c'était, mieux que le confesseur d'autrefois, celui qui ne juge pas. Qui laisse ses personnages décider pour lui. Qui ne parlent qu’au discours indirect libre. »[11]
Lui-même qui a si longtemps correspondu à cette image de gentil benêt ose changer son fusil d’épaule et prendre en otage personnages et lecteurs. Scandale ! Faute de goût ! Vulgarité ! Violence faite au lecteur ! Régression pamphlétaire, voire catholique ! « Tweet » ! Un mot dont Bellanger s’est servi pour qualifier son livre[12] et qu’on a cru malin de retourner contre lui, arguant que c’était le contraire de la littérature. Mais si, les cultureux, que c’en est ! Et de la meilleure ! Du Soumission de Houellebecq (dont Les Derniers jours se veulent explicitement le miroir) aux Porcs de Marc-Edouard Nabe, combien de livres-tweets géniaux avons-nous lus ces derniers temps ? C’est cela qui nous intéresse aujourd’hui. Être pris à partie par un livre. Un roman à thèse, c’est un roman dans lequel il se passe enfin quelque chose ! Où ça barde pour de vrai. Où le lecteur est obligé de réagir quitte à se moucher dans les rideaux ! Tant pis pour Judith Lyon-Caen qui, dans l’émission de Weitzmann, reproche au roman de l’obliger à prendre parti ![13]Au diable la littérature littéraire (et j’adore Pierre Michon, hein ?) ! Au diable la « déontologie gidienne » (oxymore inattendu) et ses nuances à la vaseline ! Assez de ce protestantisme bon teint qui soi-disant laisse le lecteur libre ! Le roman de l’énergie ou de l’infamie nationale, et selon d’où on se place, y a que ça ! Dans l’émission de Weitzmann (qui décidément nous tient), Clémentine Fauré-Bellaïche a raison de stigmatiser la forme « religieuse » du roman de Bellanger mais tort d’y voir une contradiction interne, ou mieux un défaut, à celui-ci – car en effet, Les Derniers jours du Parti socialiste sont bien un pamphlet religieux contre un mouvement religieux, la religion de la laïcité. Et c’est cette contradiction qui rend ce livre si passionnant de bout en bout même si l’on n’en épouse pas la thèse « de gauche », mais écrite « de droite » comme on l’a dit – Bellanger n’étant ni Annie Ernaux ni Edouard Louis qui eux, suintent pour de bon l'idéologie, alors que lui, ne fait que s'en peinturlurer.
Le comble étant atteint lorsque son personnage de Sauveterre (lui-même, donc) se découvre « catholique » plutôt que révolutionnaire – et panique.
« Cela le terrifia. La vie éternelle était une maigre consolation au regard du ridicule qu'il y avait à rejoindre en France la fade congrégation des écrivains religieux. Il se mit pourtant à lire de la théologie et à citer, au hasard de ses lectures, saint Thomas, Henri de Ladret ou Hans Urs von Balthasar. Rien ne le rendait désormais plus heureux. »
Et de se rêver bientôt en mystique !
En littérature, la sociologie vire souvent théologie. Et si Clémentine Fauré-Bellaïche, toujours dans l’émission de Weitzmann, a raison de stigmatiser la forme « religieuse » que prend le roman de Bellanger, elle a tort d’y voir une contradiction interne, ou mieux un défaut, à celui-ci. En vérité, c’est cette transsubstantiation (involontaire ?) qui fait le sel du livre.
De fait, Bellanger reste fidèle à son maître Houellebecq, moraliste, ironiste, fabuliste, à la fin tenté par le religieux – et jusqu’à se faire assassiner dans son propre roman comme ce dernier l’avait fait avec lui-même dans La Carte et le territoire. Et c’est pourquoi si on aime le premier, on aimera le second, houellebecquien de gauche ni plus ni moins. Et réciproquement, si on ne les aime pas, on leur reprochera la même chose – à savoir l’utilisation d’une forme littéraire « passée » sinon passéiste, voire populiste, typiquement française, quoiqu’ encore mimétique dans le cas du second. Est-ce un hasard en effet si son roman se termine par une chapelle transformée (remplacée ?) en mosquée – et comme si Soumission constituait l’inconscient des Derniers Jours ? Pire, comme si Aurélien Bellanger avait écrit, décrit, sa propre insécurité culturelle. Mais quoi ? La confusion mentale est la chance du romancier, comme il disait.
[1] Aurélien Bellanger : « C’est la première fois que j’ai eu envie d’écrire pour faire du mal à des gens », par Jean-Marie Durand, Les Inrockuptibles (23 août 2024).
[2] Aurélien Bellanger, l’apesanteur et la grâce, par Sven Ortoli, Philosophie magasine, décembre 2021.
[3] Bellanger, cétacé curieux, par Simon Blin, Libération (02 avril 2024)
[4] D’ailleurs bien trop haineux pour être honnêtes, et comme s’il cherchait absolument à déplaire à tout le monde alors que contrairement à Annie Ernaux ou Edouard Louis, qui, eux, suintent l’idéologie et la vraie haine sociale, lui ne fait que s’en peinturlurer.
[5] Ainsi qu’une autre de nos amies, également disparue au même moment, la chère Coralie Delaume.
[6] Toujours en ligne sur son profil Facebook :
[7] « L’extrême droite, j'en ai la conviction, n’est extrême qu'en tant qu'elle s'oppose à l'ordre du monde. Mais faites-lui un monde à sa convenance, elle sera la plus douce des forces politiques. – Ce que vous appelez Ancien Régime, c'est ce que nous autres politistes préférons appeler plus prudemment le centre (…) C’est par le centre que la grosse baleine parlementaire pourrait être atteinte, de là qu’elle pourrait répandre son ambre gris sur le vieux système des partis, de là que la Ve République pourrait être pétrifiée, renversée, dépassée. Et le peuple français, peut-être, retrouver sa liberté… » (page 155).
[8] Page 275.
[9] Page 463.
[10] Page 370.
[11] Page 297.
[12] Aurélien Bellanger : « C’est la première fois que j’ai eu envie d’écrire pour faire du mal à des gens », par Jean-Marie Durand, Les Inrockuptibles (9 septembre 2024).
[13] « Le problème du roman à thèse [dit-elle] est qu’il va forcer son lecteur, y compris le lecteur critique qui ne veut absolument pas entrer dans la discussion, à y entrer tout de même – ce que vous venez de me proposer de faire, alors que je m'étais promise de ne pas le faire » (Signes des temps, 32’09’’)