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Conjonctions de l'immonde.

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180 commentaires pour la note précédente, c'est largement suffisant et en même très dommage pour le 180 ème - surtout quand il s'agit de ce second fort beau texte de Jugurta qui me semble avoir plus sa place en tant que nouvelle note. Je copie-colle donc celui-ci, y ajoute mon premier commentaire, et laisse ouverts, dans la mesure du possible, les autres.

"Cher Pierre,

J'ai parcouru les différents commentaires. Je crois que l'on se demande tous ici pourquoi et comment des gamins souvent d'origine afro-maghrébine peuvent être aussi haineux envers leurs pays de naissance ou d'adoption?

Pardonne ma fainéantise mais je vais juste incorporer ici un texte que j'avais écrit il en février dernier."

Djihadiste: mode d'emploi pour une recette épicée


Pour 60 millions d'habitants
Trente ans de préparation
Une seconde de cuisson

Pour réussir la recette explosive du devenir djihadiste il est nécessaire de se plonger dans la vie quotidienne d'un homme né de parents musulmans et vivant dans un Etat occidental fatigué. Cela mis en perspective, il faut se procurer quatre ingrédients primordiaux pour comprendre comment on puisse faire de sa mort un acte médiatisé par la grâce d'Allah le très miséricordieux.

Un zest de milieu socio économique misérable

Faites tremper un individu dans des ghettos de misère, dénués des règles élémentaires de vie en société, pour faire naître en lui une haine sans cesse grandissante. Attention! Rien n'excuse un enfant de devenir un égorgeur même pas sa situation de départ dans un environnement hostile, mais on peut s'accorder à dire que grandir dans ces zones est plus néfaste pour son équilibre mental que tout autre environnement éducatif. Un environnement sain loin des rackets à chaque coin de blocs, des bandes organisées et prédatrices, et des héroïnomanes faisant leur fixe à l'arrière des bus.

Une pincée de société figée sans perspective de mobilité sociale

Ajoutez comme second ingrédient une société figée sans avenir. Le mélange à risque commence à prendre corps. Ici ce sont les perspectives de mobilité sociale qui sont en jeu. Des parents traversant la méditerranée, abandonnant leur vie dans un ferry, sont arrivés sur le vieux continent, comme les premiers colons américains, avec des rêves plein la tête. Deux générations plus tard, la vie de leurs enfants ressemble plus à un cauchemar. Celui de ne pas faire mieux que leur aînés en matière de réussite sociale. Pire, ce dernier constat doit être pris en considération également pour les autochtones.

Une grosse louche d'un Occident épuisé

Pelez ces mêmes autochtones à qui l'on a ressassé que tous les malheurs du monde étaient le fait de l'homme blanc, riche, cultivé, hétérosexuel et catholique. Quelles sont ces fautes occidentales? La traite des noirs (rien ou presque sur l'esclavage comme régime commun à toutes les civilisations), le racisme (notion partagée par tous les peuples de la planète) l'impérialisme militaire (aucune autre civilisation à part l'Occident n'a colonisé d'autres peuples, c'est bien connu). Non que les fautes occidentales ne doivent pas être dénoncées, au contraire! Mais celui-ci devrait aussi mettre en exergue ses réussites flagrantes: liberté d'expression, esprit critique, progrès économique et social... Mais comment respecter une civilisation qui se déteste?


Emincez de schizophrénie son quotidien en territoire perdu de la république

Laissez mijoter un moment la vie schizophrénique d'un "jeune de banlieue" aujourd'hui appelé "racaille". Chez lui, celui-ci est soumis à l'autorité du père. Il n'a aucun libre arbitre. Ses aînés sont par ailleurs ses seules références, il leurs doit allégeance. Un statut lourd à porter, même s'il est bien plus enviable que celui de sa sœur. Considérée, elle, comme bonne à tout faire. Avec si elle a de la chance un mari tout droit arrivé du "bled" pour pouvoir l'"émanciper". Simples relations de familles encore empreintes de fortes traditions et n'ayant pas connues la modernité.

Certes, mais dès que notre chère tête brune a franchi le pas de la porte, tout lui est permis. Derechef, dans une société de consommation ostensiblement outrancière. Avec une marchandisation des corps. Hier, celui de la femme, aujourd'hui celui de l'homme. Ici, tout s'achète et tout se vend. A condition bien sûr d'avoir en poche le précieux sésame sans visage.

Ainsi notre individu est à point pour tomber dans les bras de l'islam militant. Enfin ne pas oublier de servir très chaud accompagné d'un thé à la menthe."

Ecrit par : jugurta | 29/11/2005

Cher Jugurta,

eh bien, ton témoignage semble avoir depuis hier cloué le bec des débatteurs. Aussi suis-je heureux de le replacer en tête de liste. C'est qu'il est toujours fallacieux de passer après un témoin de peur de se retrouver dans le rôle de l'idéologue démago bon qu'à "récupérer" la partie du témoignage qui convient le mieux à son idéologie. Ainsi, les tenants du tout social trouveront dans tes propos de quoi alimenter leur credo - quoique tu ne parles que de "zest de milieu socio économique misérable" et de "pincée de société figée sans perspective de mobilité sociale", et ceux du tout culturel trouveront... trouveront quoi en fait ? non pas une stigmatisation de l'éthnie "d'en face", mais plutôt, et tu es le premier de ce forum à mettre en première ligne cet argument, une stigmatisation de la fatigue, la déliquescence (pour ne pas dire "décadence" - mot malheureusement trop consanguin et dont ne manqueront pas de se moquer les Frères hémophiles) des autochtones - "Une grosse louche d'un Occident épuisé".

Tu mets le doigt à la fois sur la paupérisation, voire la misère réelle, des banlieues - avec tout ce qui s'en suit : oisiveté, trafic illicite, délinquance, islamisation - qu'il me semble que PERSONNE N'A NIE dans ce débat, même pas moi si j'ose dire, et à la fois, sur le déficit culturel, national qui fait que non contente de la laisser en situation de précarité, la République abandonne une partie de sa jeunesse à elle-même. C'est ce que certains d'entre nous  essayons depuis le début de prouver face aux tenants du tout social. A la pauvreté et à la ghettoisation s'ajoutent l'aculturation et l'anti-éducation - la seule leçon civique permise restant bien entendu l'auto-flagellation permanente. Tu fais bien de noter la perpétuelle autoaccusation de l'occidental moyen qui semble ne trouver son bonheur qu'en requérant sans cesse contre lui-même : le mâle blanc habitant des villes se doit d'être partout et toujours le responsable coupable de tous les maux de l'humanité depuis la prise de Troie par les Achéens. Normal, donc, que ces jeunes haïssent la France comme la France se hait elle-même. Ce qui se passe dans la tête de la "racaille" n'est rien d'autre que ce qui se passe dans la tête des "souches". En somme, le mimétisme fonctionne.
On peut comprendre alors que certains de ces jeunes ne trouvant aucune identité sympathique dans le pays dans lequel il sont nés (personne n'a envie d'être un bouc émissaire universel) ont la tentation de se retourner vers leur "ancienne" identité ou ce qu'ils prennent comme telle, et c'est en effet le début de la pire des islamisations - une islamisation qui n'existe que comme réponse à notre nihilisme. Puisque la France ne s'aime pas et ne nous donne pas envie de l'aimer, doivent-ils penser, autant constituer une anti-France, ou une alter-France qui l'aimera encore moins. Non pas que nous soyons particulièrement attachés à Allah et son prophète, mais puisque les "français" ne sont plus attachés ni à leur église, ni à leur nation, ni à leur république,  autant trouver une autre structure. Puisque dans l'état actuel des choses, ils ne peuvent nous transmettre que leur névrose et leur culpabilité, et bien c'est à nous de nous trouver une raison de vivre, un sens à notre présence ici. Peut-être sommes-nous leur retour du refoulé. Ils font mine de croire qu'on les hait alors que notre haine n'est que l'expression très spectaculaire de leur haine à eux contre eux - car au fond, ils en ont plus contre eux que contre nous. Nous, les émeutiers, arabes, noirs, ou même blancs, ne sommes que leur miroir. Ils crachent sans cesse sur leur drapeau, nous les aiderons à le déchirer. Ils ne pensent que par les Guignols de l'info, nous leur donnerons une idée de leur guignolade. Ils font de leur pays le plus sale endroit du monde, nous le salirons encore plus. Ils laissent en ruine leurs écoles, nous leur fournirons les coctails molotov pour les détruire. Ils discréditent leur culture, nous allons la vomir avec eux. Ils brûlent tout ce qui faisait leur liberté et leur égalité, nous brûlerons tout ce qui leur permet d'être libres et égaux, dans notre esprit, leurs voitures - et les nôtres en passant. Ils ne font plus l'amour à leur Marianne, nous la leur violerons. Tout pareil. Car nous, les enfants de France d'origine étrangère, nous aurions voulu que nos parents adoptifs s'aiment, nous aiment, s'occupent de nous, nous éduquent, nous punissent quand nous faisons des bêtises, nous apprennent par dessus tout le respect et la piété, nous fassent apprécier leurs valeurs, leurs auteurs, leurs grands hommes, nous fassent participer aux tâches de la maison, nous transmettent leur excellence, nous traitent comme ils devraient se traiter. Hélas, ils se traitent mal, ils nous traitent mal, nous les traiterons encore plus mal. Ils sont de plus en plus lâches, suicidaires et lepénistes dans leur coin, nous serons plus barbares, plus maffieux et plus islamistes - dans le leur, contre le leur. Ils se réfugient dans leur consanguinité, ils vont voir que la nôtre n'est pas en reste. A fascistes, fascistes et demi.

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Commentaires

  • Allez, j’ouvre le bal: est-il légitime d’expliquer ces violences par un enchaînement causal ? L’irréductible obscurantisme n’est-il pas démasqué ?

  • Trop de causalité tue la causalité ...

  • Cher Pierre,

    Merci d'avoir mis cette ancienne recette en note principale même si je ne crois pas qu'elle mérite tant d'éloge.

    Ce témoignage comme le premier, "pourquoi je n'ai pas sombré?", ne décrit que ma propre expérience : 12 ans dans un territoire perdu où regne le sexisme, la violence, le racisme, la misère, la haine de la connaissance et a contrario l'attrait du gain facile, des gangs bangs, des paradis artificiels, des grosses cylindrés...

    Doit -on trouver des responsables à cet état de fait? Oui. Et nous savons tous qui ils sont :
    Les hommes et femmes politiques français de ces trente dernières années ( toujours les mêmes, ShiraK était premier ministre je n'étais pas encore né) qui n'ont aucune solution puisqu'ils sont le Problème.

    Bien à toi.

  • Pas seulement les politiques, les média et le showbiz ont bien aidé, aussi.

  • Je vous donnerai le fouet pour me fouetter,
    moi l'amphigourique caractérisé, chronique et si peu philosophique,
    mais tout de même, puisqu'il n'est pas ici question de plaisanter.

    J'évalue mal la précision avec laquelle vous souhaitez, vous, parler, mais lorsque je lis: «Ils se réfugient dans leur consanguinité, ils vont voir que la nôtre n'est pas en reste. A fascistes, fascistes et demi.», j'ai un petit souci oculaire et spirituel.

    Je vais chercher du côté de l'ironie et du mauvais goût, de la provocation et du plaisir (incontrôlé) de trouver une chute (en ce cas, la chute est vertigineuse, en effet). Je cherche de tous les côtés pour me dire: mon petit Gaspar, ne soupçonne pas le mal chez ce bon Cormary.

    À l'instant, mais qui cherche mieux trouverait sans doute, je ne vois pas bien.

    Votre consanguinité?
    J'espère que vous plaisantez, fût-elle en reste ou de reste ou cœur restant.
    Quant au fascisme à moitié, entier ou en supplément...
    Oui, là je vois bien que vous plaisantez.

    Bref, vous plaisantez.
    Je respire.

    Le «tatata», «tatata et demi» est une machine bien aléatoire...
    Surtout s'il s'agit de compter par les demis les monstres qui ne font plus rire...

    Mais cordialement, puisque je respire,

  • Au fond le grand tort des racailles c'est de ne pas être complètement écrasés par leur misère, sociale et morale. Ils ont encore la force de se faire remarquer, d'utiliser les média, d'avoir la haine et de savoir faire peur en prononçant le nom d'Allah.
    J'ai connu bien des white trash, comme on dit en français d'aujourd'hui, et comme il en existe toujours, qui ne pouvaient que demeurer invisibles, pourrissant dans leur alcoolisme, leurs violences privées, leurs incestes, leur effondrement total. Ceux-là se détruisent eux-mêmes et entre eux, on ne s'aperçoit de leur existence que lors de quelque fait divers sordide, procès de pédophilie etc. Sans parler bien entendu de ceux qui meurent dans la rue en ce moment même dans nos riches contrées.

    La misère.
    Qu'elle reste cachée, n'est-ce pas ? C'est tellement plus décent. Seuls les intellectuels ont le droit de brûler des voitures, ce symbole même de l'aliénation du peuple, de les brûler métaphoriquement ce qui ne gêne personne.

  • Non Alina, PERSONNE n'a le droit de brûler des voitures ! (enfin vous pouvez toujours brûler la vôtre si ça vous chante). Assez de ce sentimentalisme à bon marché et de cette haine de soi !

  • De quel sentimentalisme me parlez-vous ? Je vois tout le monde découvrir avec horreur que dans leur bon pays des gens sont capables de violence. Moi je dis que ces gens-là sont moins misérables que les petits blancs de souche qu'on ignore depuis des décennies parce qu'ils ne peuvent rein faire d'autre que végéter et crever dans leur crasse, leurs drogues, leurs maladies, leur misère morale absolue.
    On nous parle de tournantes ? Mais la misère sexuelle, c'est encore autre chose que celle des bobos dépeinte par Houellebecq, elle accompagne la misère tout court et ce n'est pas nouveau, il y avait des tournantes il y a trente ans déjà, Depardieu en faisait dans sa jeunesse, et moi j'ai vécu au voisinage de gens, des visages pâles plus pâles que des cadavres, qui sentaient la pisse, qui étaient crasseux, qui baisaient entre frères et soeurs, père et filles etc, qui baisaient même parfois avec des bêtes, qui se battaient, se menaçaient du fusil, et parfois les coups partaient, et parfois ils tuaient. Qui étaient complètement abrutis, qui pouvaient avoir l'idée de mettre le feu à la forêt pour voir ce que ça faisait mais pas à une bagnole pour convoquer les caméras et cracher leur haine.
    C'est de la sentimentalité, ça ? Vous tous ici sur internet, bons bobos, à quelques rares exceptions près sans doute comme jugurtha, vous ne savez pas ce que c'est, la misère. Je ne défends pas les connards qui incendient les voitures de leurs propres voisins et ne rêvent que de consommer comme tout le monde, mais tous vos discours me font rire, c'est vous qui faites de l'angélisme en vous scandalisant de cette violence juste parce qu'elle est apparente.

  • Ainsi il y a trente ans, insidieusement, l'islamisme avait déjà commencé à gangréner l'Occident ? Vous exagérez Alina...

  • Oui c'est ça, tout ça c'est certainement la faute de l'islamisme, ces misérables chrétiens d'hier et d'aujourd'hui sont sans doute islamistes sans le savoir !

  • Mais si Alina, tout le monde sait que ce que vous décrivez existe, vous prétendez l'avoir vu de plus près que nous, mais on vous trouvera bien quelqu'un qui l'a vu d'encore plus près que vous et il vous traitera de bobo à son tour, et il aura bien raison, ce petit jeu ne mène nulle part ! Et où voulez-vous en venir ? Nous discutons d'un phénomène d'actualité que nous avons la faiblesse de croire extrêmement grave car il est sans précédent et augure mal de l'avenir, et vous venez noyer le poisson en nous parlant de scènes à la Zola qui ont toujours existé ! Alors gardez vos leçons pour vous si vous le voulez bien, ou allez précher la bonne parole chez vos amis gauchistes, ici je doute fort que vous ayiez beaucoup de succès !

  • Oui, il me semblait aussi qu'il ne s'agissait pas vraiment de débattre, ici, mais bien d'asséner deux trois idées maîtresses (la France c'était mieux avant, les Noirs sont trop noirs et le musulman moyen est un néo-nazi qui parfois s'ignore mais souvent fomente, c'est bien cela ?). Merci Fabien.

  • Evidemment c'est grave, Fabien. Mais pour vous, c'est bien ce que je disais, ça devient grave quand ça devient voyant. Comme c'est devenu voyant, en d'autres circonstances, à la Nouvelle-Orléans. La déstructuration sociale, la violence quotidienne, le pourrissement qui peut faire basculer d'un moment à l'autre dans la barbarie, une barbarie bien plus terrible que celle à laquelle nous venons d'assister.
    Le monde que vous vouliez conserver, vous les conservateurs, c'était un monde que vous ne vouliez pas voir, et maintenant il vous déplait qu'il se révèle un peu.
    Quant à parler ici, je ne m'en priverai pas tant que notre hôte, Montalte que je respecte, ne m'aura pas fait comprendre que je suis importune.

  • Le témoignage d'Alina mérite d'être considéré, comme une pièce à ajouter au dossier. En substance, Alina nous invite à voir la barbarie que d'ordinaire la civilisation nous cache. Qu'on l'appelle misère sociale, misère humaine ou bestialité, peu importe : elle existe, elle a toujours existé, elle existera toujours. Je voudrais simplement dire deux choses à Alina. D'abord, vous avez certainement connu une misère que beaucoup ici n'ont pas connu, mais vous ne pouvez en tirer avantage pour notre discussion. Ensuite, il y a quelque chose de nouveau ou de distinct dans la nouvelle barbarie à laquelle nous assistons : elle a une dimension ethnique ou culturelle (et non seulement sociale) que n'avait pas la misère d'il y a trente ans. C'est cela l'important, c'est cela qu'il faut interroger.

    Pour le bon déroulement de la discussion, je préciserai qu'Alina fait partie (en tout cas pour moi) des personnes aimables de la blogosphère. Autrement dit, pour compléter le propos de notre hôte Montalte, je dirai qu'à un premier clivage idéologique s'en ajoute un second plus rédhibitoire à mes yeux, c'est celui entre les fréquentables et les infréquentables. Il est des personnes dont on peut se séparer idéologiquement, mais non urbainement, et je citerai, outre Alina, G. Kaplan et Gaspard, lorsqu'il veut bien être intelligible (la première des politesses) ; je mettrai notre Ernst Marx, ce cher Ludovic, un peu à part. Et puis il y a les "autres" qui, en règle générale, n'ont d'autre argument que l'invective. Ceux-là, lorsqu'ils ne nous amusent pas (ils sont souvent sans humour), il faut les mettre à la porte.

  • Je ne tire pas avantage d'avoir vu ce que j'ai vu, Uhlan, seulement je l'ai vu et je le dis parce qu'on l'oublie : que ça existe depuis longtemps, mais aussi que ça existe encore. (À Fabien qui me soupçonne de "prétendre" avoir vu, je ne vais pas raconter ici ma vie, mais j'ai bel et bien vécu auprès de ces gens-là, longtemps, et puis j'ai été ramenée à les revoir de près, ailleurs, alors que je m'en étais éloignée, mais ceux-ci sont dans l'incapacité de témoigner par eux-mêmes, surtout sur internet !)
    J'ai mis l'accent là-dessus parce que c'est une dimension importante, ces émeutes ne se passent pas dans un monde édénique que soudain viendraient troubler les immigrés. Pour autant, je suis consciente de la dimension ethnique ou plutôt culturelle du phénomène, qui est bien sûr à prendre à compte, mais pas exclusivement.

  • Juste une petite parenthèse..

    Mardi, je déjeunais avec la soeur de Montalte.. Nous évoquions le post "dissection de l'immonde".. Je lui disais arriver sur la pointe des pieds pour lire les commentaires.. et repartir de la même façon, afin de ne pas déranger un groupe d'intellectuels machos au zing du café du commerce.. C'était dit en riant, sans mauvaise intention, avec grande indulgence..

    Bingo ! et re-belote.. Une femme arrive (Alina), elle se fait rembaler.. poliment, certes..

    Je confirme.. je suis bien au café du commerce.. entre machos.. rires.

    Bon, et bien faites comme ci vous ne m'aviez pas vue..

    Je ferme la parenthèse.

  • La misère n'est pas une excuse.

  • Tout d'abord une précision pour Saïda, si c'était à moi qu'elle faisait allusion : je ne m'adressais pas à Alina en tant que "femme" que je chercherais à "rembaler", mais en tant que participante à laquelle je voulais signifier mon désaccord, il n'y a pas à voir de machisme là où il n'y en a pas. Et je ne crois pas non plus que les intervenants ici soient particulièrement "machos", ni que leur discours s'apparente à celle du "café du commerce", je vous crois assez subtile pour saisir la différence. Maintenant si peu de femmes veulent participer aux débats, c’est bien dommage mais c’est leur affaire, personne ne les oblige, c’est d’ailleurs une constante que j’ai constatée dans les discussions politiques.

    Ensuite j’ai peut-être été un peu vif vis-à-vis d’Alina, mais je ne cherchais en aucun cas à l’exclure de ces lieux, ce que je voulais lui dire c’était que le genre d’arguments qu’elle utilisait pour nous émouvoir et donc nous influencer avait peu de chances d’obtenir des résultats ici, mais qu’elle aurait sans doute plus de succès chez des gauchistes toujours prompts à la commisération (non que j’en sois dépourvu) et à la culpabilisation.

    Pour le reste, je reste sur mes positions, et ce qu’a ajouté Alina ne fait que les renforcer : qui donc a prétendu ici que nous vivions dans un « monde édénique que soudain viendraient troubler les immigrés » ? Et vos arguments simplistes sur la misère « voyante » ou « pas voyante » n’ont guère plus de valeur à mes yeux. Tout le monde sait que la situation est bien plus complexe, alors, s’il vous plaît, arrêtez de nous caricaturer et de nous prendre, nous les consanguins, pour plus bêtes et plus ignorants que nous sommes, ça ne pourra que servir les échanges !

  • "La misère n'est pas une excuse."

    (Ce qu'il ne faut pas lire, parfois.)

    C'est vrai, quoi, on peut être pauvre et digne. C'est-à-dire poli. Invisible. Muet. Alors, on est un BON pauvre – par opposition au mauvais pauvre qui fait savoir, le cuistre, qu'il n'est pas content de sa situation.

    Après tout, on choisit d'être pauvre, hein. On est dans une société où l'on peut bien vivre, si certains persistent à zoner dans des ghettos délabrés, c'est un choix de vie, après tout.

    Si l'échec scolaire au collège est quatre à cinq fois plus fréquent dans les familles d'ouvriers que chez les cadres, si le chômage frappe deux à trois fois plus dans les banlieues dites "sensibles" qu'ailleurs, si à niveau d'études égal il est beaucoup plus difficile à Mustapha qu'à Pierre de trouver du travail, cela ne peut vouloir dire qu'une chose : le pauvre est une grosse feignasse.

    Et comme une partie importante des pauvres est d'origine africaine et de confession musulmane... il doit y avoir forcément un rapport de cause à effet. Simple question de bon sens.

    Que tout cela puisse être le résultat d'un durcissement idéologique, d'une lâcheté politique abyssale et d'une ségrégation sociale et spatiale réelle, oui, bon d'accord, mais en même temps pas vraiment, parce que franchement, vous avez vu leurs couleurs, à ces gens-là ?

    Tiens, une parenthèse historique :

    En 1840, le prolétariat (oh, un vieux mot tout has-been) était composé majoritairement d'anciens paysans ayant émigrés jusque dans les faubourgs des grandes villes. Beaucoup ne trouvaient pas de travail, car l'industrialisation naissante ne pouvait juguler cet afflux massif de main-d'oeuvre non qualifiée. Cette population d'ouvriers et de chômeurs était misérable, et secrétait en son sein une très forte violence, tournée contre elle-même et contre la société toute entière (c'était en son sein que se recrutaient les terrorristes anarchistes, qui inquiétaient beaucoup la bourgeoisie de l'époque).

    Le pouvoir se pencha donc sur cette question de l'insécurité. Fraisier, secrétaire du bureau de la Préfecture de la Seine, écrivit ceci : "les classes pauvres et vicieuses sont toujours, ont toujours été et seront toujours la pépinière la plus productive de toutes sortes de malfaiteurs ce sont elles que nous désignerons particulièrement sous le titre de classes dangereuses".

    La même année, Eugène Buret rédige "De la misère des classes laborieuses en France et en Angleterre. De la nature de la misère, de son existence, de ses effets, de ses causes et de l'insuffisance des remèdes qu'on lui a opposés jusqu'ici, avec l'indication des moyens propres à en affranchir les sociétés" [on savait rédiger des titres, à l'époque]. Il y écrit notamment : "les ouvriers isolés de la nation, mis en dehors de la communauté sociale et politique, seuls avec leurs besoins et leur misère - il s’agit pour eux de sortir de leur effrayante solitude et comme les barbares auxquels on les a comparés, ils manient peut-être l’immigration".

    Mais bon, il est vrai que les paysans qui quittaient alors leurs terres pour chercher du travail à la ville et pour n'en souvent pas trouver, n'étaient pas du tout musulmans. Toute ressemblance avec une situation présente serait donc très certainement fortuite.

  • En quoi la barbarie nouvelle est-elle plus de dimension ethnique maintenant qu'auparavant ? Et moins "sociale" ? On compte comment ? Où est le thermomètre ?

  • Le nouvel obs titre cette semaine sur les neo réacs (sous-titre : leurs dérapages aggravent les fractures françaises), listant joyeusement Finkelkraut, Houellebecq, Sarkozy, Muray, photo de Dantec etc, alors je l'ai acheté.
    Et cela m'a surprise, mais il semble que ces gens ( le nouvel obs, hein) aient malgré leur bêtise globale plutot tout compris. Sous l'ironie et la légère caricature (quand même) perce, sinon un bon sens, au moins la certitude que mais si, ils ont bien compris en plus.
    Je vous fais partager le bout d'article que j'ai trouvé le plus surprenant ( ou peut-être que dans ma naïveté, je croyais juste que c'était l'ignorance seule qui les faisait pécher).

    En 4 points qu'est ce qu'un néo réac ? ( je cite)
    1/ Pour eux, nous sommes en guerre. Une guerre déclaré le 11 septembre, point de départ d'un mouvement mondial d'agression contre l'occident, ses valeurs, sa civilisation, et donc le terrorisme d'Al Quaida n'est que la pointe extrême). On en retrouve la manifestation partout, d'Irak en Tchétchénie, de Palestine en Thaïlande. (...)
    2/ dans cette guerre il y a une cinquième colonne. Une certaine extrême gauche se lie à l'islamisme et devient le vecteur d'une nouvelle judeophobie à oripeaux progressistes, qu'on retrouve chez José Bové, comme dans les résolutions proposées à la conférence de Durban. Un courant anti-américain que l'on voit à gauche et à l'extrême gauche, mais aussi dans les postures néo-gaullistes d'un Dominique de Villepin, ou bien dans le pacifisme d'un Schröder, affaiblit l'occident. Une frange violente, antirépublicaine et antisémite des populations immigrés qui campent autour des villes occidentales sont l'armée de réserve aux émeutes urbaines et de vivier de recrutement pour les groupes terroristes.
    3/ Il y a enfin dans le combat planétaire les "idiots utiles" : les hommes de gauche bien sûr, accusés de cécité, d'angélisme et d'inertie. Indécrottable dans leur rousseauisme, ils refusent de voir le mal, de percevoir la haine, d'admettre le retour de la bête immonde, le "troisième totalitarisme". Toute à ses idées de paix par le droit et le multilatéralisme à l'eau de rose, la gauche ne cesse d'entraver l'effort de résistance dirigée par une administration américaine certe un peu fruste mais ô combien précieuse par sa fermeté. Incapable qu'elle a affaire a une entreprise de subversion générale des valeurs judeo-chrétiennes, elle fait droit, par respect des autres cultures, à toutes sortes de revendications mémorielles et différentialistes qui ne font qu'affaiblir l'occident en l'engluant dans un sentiment de culpabilité permanent. Aveugle devant la situation dangereuse créee par une immigration incontrôlée, la gauche continue enfin à se concentrer sur l'inégalité sociale, alors que l'intégration ne se fait pas et que la "culture de l'excuse" laisse la délinquance et la subversion prendre le contrôle de cités désormais peuplées non de victimes mais d'ennemis.
    4/ Ces "isiots utiles" ne sont que la manifestation d'un syndrôme plus large : la fin du progrès et la dissolution des valeurs -républicaines, occidentales, judeo-chrétiennes, c'est selon. La liberté qui prévaut dans la démocratie finit par la ronger de l'intérieur. Les croyances s'effacent, les institutions s'effritent, une douve anarchie consommatrice et médiatique , shootée à la culture de masse, amollit la société et abaisse les défenses morales de l'Occident. La démocratie est un lieu vide sans foi ni règle. Nous sommes en décadence.

  • Décidément Fabien vous êtes un lecteur très spécial. Vous voyez dans ma description de la misère une tentative de vous émouvoir, d'appeler à la commisération ? Mais ce que je vous montre là, mon cher, c'est combien l'homme, au gré de circonstances "favorables", peut se laisser aller à la mauvaiseté et à l'abrutissement. C'est spectaculaire chez les miséreux, moins chez les messieurs bien mis qui discutent au café du commerce intellectuel, mais tout aussi présent. Croyez-moi, quand on a vraiment vu la misère, on la reconnait partout, sous toutes ses figures. Et c'est pourquoi j'emploie parfois des mots violents, non pour blesser telle ou telle personne, mais par révolte contre cette mort de l'âme qui peut tous nous habiter et nous tenter et que je vois passer ici et là sans que, parfois, personne ne s'en rende compte.

  • Monsieur Kaplan (on demande Mr Kaplan...) puisque vous semblez avoir de bonnes lectures :
    "Le Lumpenproletariat, cette lie d'individus dévoyés de toutes les classes, qui établit son quartier général dans les grandes villes est, de tous les alliés possibles, le pire. Cette racaille est absolument vénale et importune. Quand les ouvriers français écrivaient sur les maisons, à chaque révolution, l'inscription : "Mort aux voleurs !" et qu'ils en fusillaient même plus d'un, ce n'était certes pas par enthousiasme pour la propriété, mais bien parce qu'ils savaient très justement qu'il fallait avant tout se débarrasser de cette bande. Tout chef ouvrier qui emploie ces vagabonds comme gardes du corps, ou qui s'appuie sur eux, prouve déjà par là qu'il n'est qu'un traître au mouvement."
    F. Engels - La guerre des paysans allemand (1870)

    Il faut absolument qu'une certaine gauche arrête d'être fasciner par les mouvements gauchistes; il en va d'ailleurs de son intérêt.

  • Waaouh, on cite Engels sur un site de consanguin, maintenant. Que fait Frère Myxomatose ?

    Je n'idéalise pas les émeutiers, Tlön, ni ne voit en eux des "alliés" (et certainement pas des "mouvements gauchistes" ! quelle drôle d'idée : il n'y a pas moins politisé qu'une "racaille"). Expliquer – combien de temps, combien de fois faudra-t-il le répéter ? – n'est pas excuser, mais se donner les moyens d'imaginer des solutions, et en tout cas d'éviter de se tromper de colère et de cibles.

    Je trouve la précision de jugurtha intéressante : "Doit -on trouver des responsables à cet état de fait? Oui. Et nous savons tous qui ils sont : Les hommes et femmes politiques français de ces trente dernières années ( toujours les mêmes, ShiraK était premier ministre je n'étais pas encore né) qui n'ont aucune solution puisqu'ils sont le Problème." Ce à quoi Fabien ajoutait les médias. Ce à quoi j'ajoute pour ma part l'idéologie capitaliste, qui englobe et instrumentalise aussi bien les politiques qui s'y sont massivement ralliés que les grands médias qui bien souvent appartiennent à de grands groupes industriels.

    Partons de la base du "Problème", parce que s'attaquer aux conséquences ne résoudra jamais rien. Ce n'est pas le pauvre qui crée la pauvreté.

  • Par contre, vous oubliez de préciser, M. Kaplan, parce que cela ne va pas dans votre sens, que c’est aussi et surtout l’immigration massive qui crée de plus en plus de pauvreté.

    Elaborons un petit scénario, j’espère que vous me suivrez, au moins pendant un instant : imaginons un pays relativement prospère, qui fait appel à une main d’œuvre immigrée pour l’aider à faire tourner son économie. Au bout de 10-20 ans, ces immigrés ont atteint un certain niveau de vie, on peut dire en tout cas qu’ils sont sortis de la pauvreté. Que se passe-t-il à ce moment dans les pays dont ils sont originaires ? Bien évidemment, tout cela crée un formidable appel d’air, les gens qui vivent là-bas dans la misère ne peuvent qu’être attirés par cet eldorado, surtout qu’on leur a dit que même s’ils ne trouvent pas de travail ils percevront des aides. Et résultat, ces gens viennent par dizaines de milliers dans le pays rêvé, pour les premiers ça va, il y a encore du boulot et la solidarité joue, mais plus il en arrive, que va-t-il se passer à votre avis ? L’entassement, la promiscuité et la misère, il n’y a pas besoin d’avoir fait de longues études pour comprendre tout cela, puis la révolte, « parce qu’on leur avait dit que.. » et tout ce qui s’en suit.

  • Ce n'est qu'en apparence que le problème de l'immigration massive "ne va pas dans mon sens". Puisqu'il s'agit là aussi d'un problème politique (peut-on accueillir les immigrés, selon quels critères, etc.) et économique global.

    Sachant que "punir les immigrés", de mon point de vue, ne sert à rien, en plus d'amener à des situations aussi ingérables (on ne peut pas renvoyer les immigrés clandestins dans leur pays d'origine au même rythme qu'ils arrivent) qu'abjectes (immigrés arrêtés à la préfecture où on les a conviés à venir se faire régulariser, menottés, baillonnés, placés de force dans des charters... renseignez-vous, c'est pas fôlichon). Sachant également qu'il est illusoire de vouloir rendre les frontières étanches : la pression migratoire est trop forte, raffermir les contrôles ne fera que rendre leur voyage que plus dangereux pour leurs vies, et qu'enrichir ceux qui vivent de l'immigration clandestine.

    Ici encore on ne parle généralement qu'en terme de conséquences, plutôt qu'en termes de causes. S'il y a immigration, c'est d'abord qu'il y a émigration. Et que je sache, on ne quitte pas son pays, sa culture, ses attaches, sa famille, sans bonne raison. Politique parfois, économique souvent.

    "Il n'y a pas besoin d'avoir fait de longues études" pour comprendre que le problème de l'immigration ne pourra pas être réglé au niveau national par des mesures sécuritaires, policières et démagogiques.

  • Que proposez-vous concrètement pour résoudre le problème de l'immigration ? Aider les pays les plus pauvres ? On sait ce qu'il advient de l'aide internationale aux pays du Tiers-Monde, généralement ceux qui en ont le plus besoin n'en voit pas la couleur, parce qu'elle est détournée par des dirigeants peu scrupuleux. L'exemple type est Mugabe, dont le pays — le Zimbabwe — a reçu des milliards, ce qui n'a pas empêché l'appauvrissement de la population. Et maintenant, les seuls capables de créer de la richesse dans ce pays (les Blancs) se voient expropriés, à cause d'une loi agraire inique, et sont obligés de partir.

    Ce n'est pas tout de critiquer les mesures sécuritaires (indispensables), encore faut-il proposer des solutions alternatives. Et on voit que cela n'est pas simple. L'intérêt d'être ferme sur l'immigration est de donner un signal fort vis-à-vis de ceux qui seraient tentés d'émigrer en Europe. Plus nous sommes laxistes, plus les flux migratoires sont élevés, et plus la situation devient ingérable chez nous.

  • Immigration, immigration. Il ne faudrait tout de même pas oublier qu’on les a fait venir, ces gens, pour faire tourner nos belles usines (du temps où il y en avait). Après 14-18 il y a eu les Polonais, puis plus tard les Italiens. A chaque fois, la première génération a été rejetée, parce qu’elle était pauvre, peu fréquentable et qu’elle avait des coutumes étranges. A la deuxième ou à la troisième génération, tout s’améliorait. Les enfants parlaient un français impeccable, sortaient diplômés, avaient un emploi. Ils étaient devenus de bons petits Français fréquentable. On pouvait même épouser leurs filles.

    Bon, aujourd’hui ce sont les Maghrébins. On en est pourtant à la deuxième génération, mais cela ne fonctionne plus. Pourquoi ? Parce qu’ils sont musulmans ? Non. Le problème c’est qu’ils sont venus fort nombreux, qu’on les a parqués dans ce qui est vite devenu des ghettos (avec la meilleure intention au départ : mieux valait des cités HLM que des taudis comme au Brésil), que l’enseignement n’a plus joué son rôle d’assimilation suite à une réforme des programmes inepte et surtout que nos usines venaient de fermer. Rejetés à la périphérie des grandes villes, sans avenir réel, marginalisés, tombant dans la petite délinquance, ils ne pouvaient que se révolter un jour. Certains s’en sortent, pourtant. Surtout parmi les filles. Elles ont des diplômes, un emploi, s’habillent comme nous et deviennent à leur tout fréquentables.

    Ce n’est donc au départ ni une question de race ni de religion (même si, par la force des choses, cette révolte canalise une revendication ethnique et culturelle. N’ayant rien, ils ne peuvent qu’affirmer ce qu’ils sont).

    Prenons l’exemple des pays de l’Est. Du temps du rideau de fer, les seuls immigrés que l’on rencontrait étaient des médecins, des profs d’université, etc. qui venaient en Occident rentabiliser leur diplôme. Des gens respectables à tout point de vue donc. Bien élevés, bien polis et en plus ils étaient blancs... Aujourd’hui, bien entendu, c’est un peu différents. Une invasion de clandestins a envahi nos villes. Ils travaillent au noir, se débrouillent comme ils peuvent. Ceux-là sont moins bien acceptés. D’abord ils commencent à être nombreux, s’expriment mal en français, mendient dans le métro et pour couronner le tout ils sont précédés par des réseaux mafieux (traite des blanches, prostitution, drogues, etc.). Pour peu qu’on les regroupe dans certains quartiers, je ne donne pas dix ans pour que vous voyiez en eux une menace certaine. Et pourtant ils ne sont pas musulmans et ont la peau blanche (rappelle-toi. Cher Montalte d’une certaine discussion sur la Turquie chez Alina où tu as dit toi-même que tu te sentais plus proche des Ukrainiens chrétiens que des Turcs musulmans)

    Alors ?

    Alors je ne sais pas. Je n’ai pas de solution. Qu’il y ait de la délinquance dans cette révolte des banlieues, c’est certain. Encore faut-il voir comment on en est arrivé là.

    Il est vrai que l’avenir est sombre. Comme il est sombre pour nous. Demain, par la mondialisation, nos usines se seront délocalisées ailleurs. Il n’y aura plus d’emploi, même plus pour les Français de souche. Ou alors ce sera des emplois nécessitant une formation poussée. Le patronat redoute déjà le vieillissement de la population et la mise à la retraite de la génération du Baby-boum. Et vous savez ce qu’il nous propose ? D’abord de nous faire travailler un peu plus tard (en fait le plus tard possible) et puis ensuite de faire venir des étrangers, de préférence ceux qui auront des diplômes. Il est gentil le patronat. Pas raciste pour un sous.

  • Certains dessinent avec un pastel gras une dichotomie « gauchiste=bobo=mièvre/ droite=parler vrai=la France est en guerre mais elle ne le sait pas ». Jusqu’à preuve du contraire, Finkielkraut et Houellebecq ne sont pas de droite. On peut être de droite et manger de la guimauve. Le problème c’est la guimauve ; même si on frise le coma diabétique à gauche, je ne crois pas que 80% des travailleurs votant à droite lors des dernières élections présidentielles ont réalisé la portée de leur geste. Ce qui s’annonce s’annonce grave.

  • Heureux qu'on sorte un peu de l'équation "musulmans = voyous", et qu'on s'essaie à creuser un peu plus loin.

    Sébastien, quatre pistes pour stopper l'immigration, plus sûrement et durablement qu'en minant ou barbelant les frontières, en instaurant le soupçon systématique sur les Français d'origine étrangère, en réduisant les libertés individuelles et en harcelant les clandestins :

    - que les dirigeants cessent de soutenir diplomatiquement et économiquement les dictateurs du Tiers-Monde, qu'ils ont d'ailleurs souvent contribué à installer ;

    - qu'ils cessent de les fournir généreusement en armes, qui un jour nous reviendront dans la tronche par retour de courrier ;

    - que la dette du Tiers Monde soit liquidée, de manière à pouvoir repartir sur des bases saines (quand sur trois dollars de richesses créées, deux partent au remboursement de la dette, comment voulez-vous qu'on s'en sorte ?) ;

    - et surtout, que l'on cesse de vouloir imposer, via des officines telles que le FMI, l'OMC ou la Banque Mondiale, le modèle de "l'ajustement structurel", la dérégulation d'économies fragiles qui sans aides publiques ne sont pas en mesure de rivaliser avec celles des pays riches, massivement subventionnées et bénéficiant de meilleures infrastructures et d'une meilleure productivité.

    Par exemple, hein.

  • Eh bien! La discussion grandit: elle grandit celles et ceux qui discutent et elle grandit elle-même.
    Si le Uhlan a toujours raison de réfuter toute analyse monocausale (en termes archéo-marxistes d'infrastructures), rappelant à bon droit les dimensions culturelles et spirituelles (jusqu'au langage même, nerf de l'esprit), nous avons intérêt à multiplier les perspectives et surtout les durées d'analyse. Non pour le plaisir (idiot et très académique) de la complexité, mais pour honorer l'inextricable opacité du réel social, historique, spirituel et culturel.
    Les échelles sont ici fondamentales: vous parlez de la France et de l'«immigration» (pour cause!), mais M. Kaplan a raison de changer un instant d'échelle en visant la mondialité dans ses dimensions historiques, politiques et économiques. À quoi il faut ajouter, bien sûr, les dimensions culturelle et spirituelle: en ruinant langues, cultures et religions, l'histoire commune de l'Afrique épuise une partie des ressources de l'avenir.
    (Par histoire commune, j'entends dire qu'il est en effet injuste de considérer la seule responsabilité de l'«Occident»: on aura toujours raison de souligner l'universalité de la guerre et de l'escalavage, avant et en dehors de l'«Occident», par exemple).
    La tragédie mondiale est commune et partagée (selon des proportions qui nous diviseraient sans doute).
    La politique commence lorsque l'existence collective refuse de céder à la tragédie ou aux lignes du passé qui s'entremêlent dans nos présents.
    Les questions commencent alors: elles nous divisent elles aussi, sans parler des réponses.
    Qui veut quoi? d'abord, et pour qui?
    Mais aussi: qui peut? qui est en mesure de? quelle puissance politique, pour qui?
    Les États-Nations, les parlements? Les «multitudes»? les «peuples»? les multinationales? les capitaux eux-mêmes (machines aveugles)?

    Vieilles et nouvelles questions politiques (forcément sous la condition du multiple ou du pluriel):
    Qui sont les «sujets» (politiques)?
    Qui et où sont les souverains?
    (ou: comment la souveraineté se synthétise-t-elle, si elle se synthésise?)
    Où sont les puissances et les forces?

    Dans la tradition de Weber, la généaologie de la mondialité n'est pas seulement économique, militaire ou «politique». C'est la religion aussi, la culture et les «valeurs», les représentations et le langage, qui façonnent le collectif (lui-même façonné par des individus qui ne sont ni «libres», purement et simplement, ni «produits» sans reste par le capital ou l'histoire ou la providence ou n'importe quoi, un dieu et une providence, une dialectique objective, pendant qu'on y est?).

    Comme l'histoire mondiale est lourde, d'un malheur à l'autre, d'une génération à l'autre! Dans le réflexe archaïque de la rétribution brutale, quelque chose dort encore dans l'âme qui cherche toujours à accuser, derrière la fille et le fils, la mère et le père, et le père et la mère de la mère, etc. Ex.: il y a des responsabilités chrétiennes-occidentales dans le devenir de l'islam en modernité et au contemporain, oui. Mais rien ne justifie que l'âme de l'islam se victimise et se retourne en ressentiment, contre elle-même et contre le monde.
    Même idée, somme toute je crois, chez Alina, qu'on aurait tort de simplifier: la misère n'explique rien ni ne justifie. Ce serait donner raison à la misère et à la violence subie (la misère est une violence subie, qui court sur plusieurs générations). Une femme, un homme: une âme, c'est-à-dire une responsabilité. Chacun, somme toute, doit répondre humainement de ce que le hasard et l'histoire ont fait de lui (l'histoire: les responsabilités des morts). Rien ne justifiera jamais rien, mais il me semble qu'il est des hommes et des femmes qui ont à répondre d'eux-mêmes dans une situation qu'en effet, Alina, je ne parviens même pas à imaginer un seul instant, sur ma chaise et dans mon appartement, avec les cadeaux de Noël que je prépare, et les gens qui me saluent dans la rue sans me mépriser. La misère... sait-on seulement?

    Du blabla sans propositions?

    Pour prolonger seulement le propos de M. Kaplan, je dirais:
    envisager tous les moyens matériels, cutlurels et spirituels qui soient de nature à permettre aux hommes et aux femmes, ici et ailleurs, d'assumer de manière humaine leurs responsabilités. Mais jamais ces moyens ne feront que les âmes deviendront humaines: ce mystère leur appartient (c'est beau et c'est terrible, et grosso modo désespérant; dans mon cas, aussi).

    Concrètement?
    Je ne répète pas les exemples de M. Kaplan.
    Autre exemple: une école forte et courageuse.
    Il faut des moyens: matériels bien entendu, mais aussi humains, c'est-à-dire: du courage et de la force. Des âmes capables d'exiger des élèves le respect et la dignité, l'apprentissage et l'effort. Facile à dire? J'en conviens. Je parle justement de courage et de force, et je ne donne de leçons à personne. Mais si nous ne trouvons pas ces moyens (spirituels et matériels), nous sommes foutus.

    Soutenir, partout où elles surgissent, les âmes et les forces qui désirent nous sortir de la nuit. En islam, soutenir les intellectuels, les esprits libres et critiques, les constructeurs, par exemple. Soutenir les politiques africaines qui visent à sortir les peuples de la misère et des saloperies diverses et structurelles qui condamnent à la mort des millions d'hommes et de femmes (salopries dont les responsabilités sont largement partagées entre les salauds africains sur place et les salauds de chez nous, acteurs économiques et politiques, etc.)

    Soutenir une presse qui nous ouvre les yeux et le cœur (à nous d'ouvrir notre boîte spirituelle, mais on peut nous y aider, un peu).

    Dernière remarque (je suis trop long, désolé):
    À mon sens, la vigueur d'Alina est légitime: une violence n'excuse pas une violence (jamais). Mais la vérité exige que toutes les violences soient dites, mesurées et dénoncées, et pesées selon leur gravité et leur profondeur. Sur ce point, j'ai le sentiment qu'Alina a raison: les violences qui nous éprouvent sont très visibles (elles sont spectacularisées et mises en discours et en affects). En Suisse aussi, sans les proportions que vous connaissez, hélas. Ce qui ne veut pas dire (comme je suis prudent et clair!) que ces violences spectaculariées n'existent pas! Mais il en est d'autres qui ne sont ni visibles, ni mises en discours et en affects.

    Je termine sur un exemple de mon pays:
    Je trouve assez peu sympathique de casser la vitrine d'une banque, si j'y réfléchis une seconde. Mais quand la chose arrive, en Suisse (une fois tous les tremblements de terre), mon bon pays crie à l'Apocalypse et imagine dans les rues des chiens sauvages et menaçants. Qui dira, mais qui dira droitement (sans faiblir, sans tomber dans la carricature) la violence des banques elles-mêmes?
    Qui dira, concrètement, qu'une décision d'une multinationale, à Bâle, signifie très concrètement, très concrètement, la mort de milliers d'Africains (je suis prudent sur le chiffre)?
    Mais aussi, d'une banque: le suicide d'un petit patron, ou un divorce, ou que sais-je?

    On m'aura compris, la banque n'est pas responsable du suicide ni du divorce. Une faillite pourra produire dans une âme un retournement et une libération. La multinationale (les gens, les actionnaires, les huiles) n'est pas responable du capitalisme ni de l'histoire. Mais tout de même, les responsabilités communes et partagées (à mon sens asymétriques souvent) sont là! Franchement! Non?

    Voilà, j'ai été bien long, navré.
    Pour me faire comprendre et pour être poli, cher Ulhan!

    (détail psychopathologique qui ne m'excuse en rien, mon cher: j'ai une fâcheuse tendance - que je dois surmonter - à me montrer impoli quand on attend de moi la politesse, ou obscur quand on exige la clarté).

  • Assez poli ? Vous l'êtes chez Gaspar. Lorsque vous êtes clair, et cela peut vous arriver, plus que vous ne le voulez peut-être, vous êtes mesuré et sensé à la fois. Je vous taquine, mais si vous êtes souvent bavard, parfois esotérique sans le vouloir, vous avez deux qualités inappréciables à mes yeux : vous êtes urbain et vous aimez Kafka. Et le Kafka que vous aimez, ce n'est pas le faux marginal que tout le monde aime, mais le théologien paradoxal (mais si paradoxal que cela ?) qui est en lui. Nous en reparlerons un jour.

    Pour l'heure, je vais peut-être vous étonner, mais je vous approuve presque entièrement sur le sujet du jour. Le presque est important, qui pour l'avenir me laisse la liberté de vous désapprouver. Pour le présent, j'approuve votre sens de la mesure, votre souci de la complexité, votre sensibilité qui vous conduit à ne nier aucune violence, la réelle et la symbolique, celle du misérable comme celle du puissant. Je ne suis pas sûr que nous serions d'accord sur les solutions, mais je suis bien content de vous voir invoquer Weber. Tout est là. Si seulement certains intervenants du côté gauche voulaient bien reconnaître l'importance des facteurs culturels à côté des facteurs sociaux, nous n'en serions pas encore à nous disputer.

    Prenons ce cher George K. Il a bien raison d'élargir le problème à l'échelle planétaire. Il a bien raison d'en proposer la solution en amont. Seulement il oublie l'aval. Il oublie, il nie, il a l'air de nier que la France aussi a des droits, des intérêts non moins légitimes que ceux des autres pays. Notre supposée richesse ne rend pas notre identité moins légitime qu'une autre. La France est un pays en devenir, qui connaît des transformations sans précédent, mais elle a aussi une histoire, une culture qui méritent autre chose que l'autoaccusation, la repentance permanente. Le discours de l'autoculpabilité ne sert ni les étrangers, ni les Français de vieille ou de fraîche date ; il les rend seulement amers, les uns envers les autres.

  • Quelques traumatismes anciens (je m'en tiendrai là quant aux aveux!) m'ont laissé soupçonneux dès qu'une entente approche, ou même l'ombre d'un «accord», comme si le prix à payer pour cette «paix» équivoque était le sacrifice de la vérité.

    J'apprécie donc et je partage entièrement votre réserve: il est des moments où la bonne foi exige d'enterrer sincèrement la hache de guerre. Mais il serait fâcheux d'oublier le lieu où une fine couche de terre la dérobe à nos yeux.

    Ce soir, à vous lire, jusqu'à votre dernier paragraphe compris (oserais-je dire, sans en devenir obscur, dans les deux sens?), je m'avoue et je vous dis: d'accord.

    Somme toute, comme c'est souvent le cas chez les obscurs et chez les impolis – mais vous êtes meilleur moraliste que moi, et par la grande tradition! –, je n'aime vraiment que la politesse et la clarté.

    (Raison pour laquelle je pratique une certaine Selbsthasse, mais assez d'aveux, j'en deviendrais vulgaire!)

    Quant à Kafka? Oui, nous aurions bien des choses à nous en dire, je crois. Du moins, j'aurais plaisir à vous entendre.

  • Cher Uhlan,

    Je vais vous avouer quelque chose, quelque chose de honteux. J'en rougis d'avance. Tant pis. Je me lance.

    J'aime mon pays, j'aime les principes qu'il a su parfois défendre ou incarner par le passé, et aujourd'hui encore. J'aime la civilisation occidentale (plus son héritage gréco-romain que judéo-chrétien, mais c'est un détail) qui a permis que soit affirmé le primat de la Raison et le caractère sacré de l'Homme (en tant qu'individu concret autant que comme concept abstrait).

    Mais sans vouloir vous faire injure, faut-il vous préciser qu'on est forcément plus exigeants envers ceux que l'on aime ?

  • *que soiENT affirméS.

    Voyez, l'émotion me fait bavouiller mes mots.

  • Cher George K., je suis ravi de vous avoir arraché cet aveu. Il y a du bon en vous : je le sentais bien derrière le monolithisme de votre discours. Et vous êtes aussi intéressant dans l'affirmation de votre exigence que dans votre déclaration d'amour à la civilisation occidentale. J'espère que les autres intervenants du côté droit apprécieront cela comme je l'apprécie moi-même.

  • Après le Karsher et l'extincteur, le temps des usines à gaz est venu: discrimination positive, places réservées pour les loulous à H4, création d'un lycée d'excellence en banlieue et busing pour tout le monde. Ces belles et généreuses politiques reposent cependant sur l’idée que l'intelligence et les aptitudes restent constantes quel que soit le milieu social, quelle que soit l'origine.
    En est-on bien sûr?
    Une étude – très sérieuse, l’étude - avait révélée, il y a quelques années, aux Etats-Unis, que les Juifs ashkénazes possèdaient un niveau d'intelligence verbale (ou intelligence« cristallisée-) nettement supérieur à celui des non-Juifs. (La différence entre les deux catégories de population est de 7,5 points de QI. La plupart des études déjà disponibles attribuent aux Juifs ashkénazes un QI moyen allant de 107 à 113, contre 100 dans la population générale. Elles montrent également que l'on compte quatre fois plus de Juifs que de non-Juifs ayant un QI supérieur à 130).
    La plupart des chercheurs expliquent ces résultats comme l'effet conjoint de la sélection (en raison des persécutions subies par les Juifs, seuls les plus intelligents auraient survécu), de la préférence pour l'endogamie, de la fécondité des rabbins (par opposition au célibat des prêtres) et de la valorisation des activités intellectuelles dans les communautés juives. Les Juifs ashkénazes, qui ne constituent crue 2 % de la population des Etats-unis, représentent 27 % des titulaires américains du Prix Nobel (dont 37 % des Prix Nobel de physique), 26 % des titulaires de la Fields Medal de mathématiques, 30 % des membres des universités ou des collèges et plus de 50 % des meilleurs joueurs d'échecs du monde. (Source: Personality and lndividual Differences, mars 2003). (Eléments, n°111, décembre 2003).
    A l'inverse, le Q.I. des noirs américains est en moyenne plus faible que celui des blancs, notamment pour ce qui concerne les aptitudes verbales. La plupart des chercheurs expliquent ces résultats comme l’effet, là encore, d’une sélection : seuls les plus intelligents ont réussi à fuir, tandis que les moins aptes montrant moins d’ingéniosité dans la fuite, se faisaient prendre ou partaient moins souvent. Les crétins, eux, n’ont jamais réussi à partir et, se multipliant, on fait chuter la moyenne. D’autres facteurs interviennent encore qui expliquent l’absence quasi-complète de prix nobels noirs américains.
    Qu'en est-il de nos Africains? Et bien là encore, on sait que ce ne sont pas les meilleurs qui ont émigrés dans les années 70, mais, généralement, le fond du panier de la société maghrébine. La sélection s'est ici faite à l'envers. les abrutis sont venus en masse exercer des métiers abrutissants et, tandis que les plus malins s’enrichissaient et repartaient après quelques années, le fond du panier nous est resté, s'installant dans nos banlieues et regroupant leur famille. Ce filtrage historique des aptitudes a produit une vraie décoction d’imbécilité que l’on veut maintenant intégrer dans les grandes écoles ? Est-ce réellement une idée ingénieuse ? Pour un peu de paix (précaire) retrouvée, la garantie d’un déclin pentue qui fera de nous aussi, demain, des Africains...

  • Du haut de mes 2 de QI, je trouve cet article super intéressant. Merci Mandrake, avec toi les solutions ont vraiment la finalité qu'on attend. Je voulais justement prendre des cours de maths avec un africain, maintenant je sais que c'est pas la peine, que c'est sûrement un arnaqueur. Où puis-je trouver l'annuaire des races avec tous les chiffres que tu donnes. Plus besoin de s'intéresser aux gens, on sait ce qu'ils valent tout de suite, c'est trop génial.

  • N'est-ce pas? c'est épatant!

  • Et le Q.C.- quotient de connerie, je précise pour les imbéciles -, ça se calcule ?

  • Alina, je sens que vous avez un quotient affectif très élevé, mais pas la bosse des maths, hmm? Les chiffres, les nombres, ça vous chiffonne.. Pourtant, savez-vous, ce sont de grands docteurs qui font ces calculs compliqués. Je disais cela, pour faire avancer la diffusion de la science.

  • Eh bien vous sentez mal Mandrake, j'étais très forte en maths, très forte en tout d'ailleurs,très vive, vous savez l'éternelle première de la classe qui pourtant ne travaille jamais, ce qui vexait fort le seul bourgeois de la famille, mon oncle l'ingénieur, dont les enfants étaient ordinairement bornés et qui disait à mon père plâtrier : "les enfants d'ouvriers, c'est prouvé, réussissent moins bien à l'école, ça ne durera pas !"
    Effectivement ça n'a pas duré parce que le milieu dans lequel je vivais a fini par me rattraper, à dix-sept ans j'ai quitté la maison, le lycée... et puis toute une vie que je ne vais pas vous raconter ici mais quelques année plus tard je suis quand même retournée à la fac où j'ai préparé mes examens en quelques jours avant la date, n'allant pratiquement jamais en cours puisque je travaillais et m'occupais de mes deux enfants...
    Voyez-vous, Mandrake, la vie et l'intelligence sont un peu plus compliquées que le calcul d'un Q.I.

  • Je ne vois qu'une seule explication, Alina: en plus d'être très belle (si, si!) vous êtes très intelligente. Ce qui me chiffonne est alors: pourquoi faites-vous semblant de ne pas être d'accord avec moi?

  • Le quotient de connerie est assez simple à calculer:
    Prenez la quantité de présence d'une âme qui croit les «grands docteurs» (ça se caclule très facilement, si j'en crois les âneries des «grands docteurs» qui font les statistiques en question) et mutlipliez cette présence par la somme d'âneries que diffusent les «grands docteurs».
    Même avec une quantité de présence assez faible, le quotient est spectaculaire.

    Ce qui est curieux, c'est la différence entre Q.I. et Q.C. (comme disait ma mère: si elle a, quant à elle, un faible Q.I, elle présente un Q.C. singulièrement bas).

  • D'accord sur quoi ? Sur le fait que les ashkénazes ont un Q.I. plus élevé que les Africains en moyenne ? Et alors ? Vous ne savez pas que le Q.I. d'une part mesure une certaine forme d'intelligence (Sharon Stone a plus de 140, Miles Davis je ne sais pas mais largement autant d'intelligence artistique, non ?), d'autre part que les résultats de ces test ne dépendent pas seulement de capacités innées : avec un peu d'entraînement, on améliore ses performances. Ceux qui ont un entraînement quotidien depuis leur naissance du seul fait de leur environnement sont évidemment avantagés, mais on peut très bien être défavorisé au départ et devenir brillant.
    Je ne pense pas que nos grands hommes, politiques, philosophes, artistes etc, qui ont tant fait pour notre civilisation aient tous eu un Q.I. exceptionnel. Non, l'intelligence supérieure, c'est bien autre chose.

  • Je précise:
    Expertise foireuse, calculs qui réfutent d'évidence mon propos.
    Essayez, j'ai tort.
    Les chiffres ont toujours raison contre l'âme.
    La connerie est mathématique, n'en déplaise à Badiou et Lautréamont.

  • Gaspar, j'ai posté en même temps que vous tout à l'heure, je découvre donc vos maths... pas mal !

  • En fait, il faudrait diviser, ou soustraire, ou plutôt faire le racisme carré?
    Toujours est-il que... comme disait mon père.

  • Aah, l'âme, Gaspar, l'âme. Prenez du bois, pesez-le, faites un feu, pesez les cendres, soustrayez au poids du bois, et vous avez le poids de la fumée. Pareille pour l'âme. Prenez un homme, pesez-le, tuez-le, etc. C'est le calcul des belles lames.
    Concernant votre maman qui à un Q.I. et un Q.C. très bas, les choses s'expliquent assez bien si l'on distingue la raison rationnelle que mesure le Q.I. de l'absence de raison raisonnable que mesure le Q.C. On appelle aussi cela la sagesse et ça permet de renoncer, oui, mais jamais de gagner.
    Sérieusement, je crois que c'est simplement parce que j'ai intercallé une histoire de juifs que vous montez sur votre grand dromadaire. Mais ouvrez donc les yeux: cela fait 5000 ans que les juifs sont plus intelligents que les noirs, j'ai rien inventé...

  • Vous aimez tant la raison, cher Mandrake, que je désespère de vous raisonner, fût-ce un peu.
    Vous nous faites là une belle brochette de clichés, mais vous tombez mal: je suis végétarien.
    La sagesse permet de renoncer plutôt que de gagner?
    Une belle dinde sur la borchette, pour commencer.
    Ensuite, qu'entendez-vous par «juifs», cher Monsieur?
    Savez-vous qu'il y a des «juifs» africains?
    Ceux-là seraient donc moins intelligents que vos «juifs» new-yorkais?
    Ah! oui, j'oubliais les ashkénazes et les séfarades...
    Encore une darwin-clownerie sans doute (sélection quand tu nous tiens).
    Un joli cochon sur la brochette, pour continuer.
    Et l'âme? Vos mots partent justement en fumée...
    Un agneau carbonisé, pour finir la brochette...

    Méfiez-vous: les dromadaires ont une autonomie de vol très longue.

    Sérieusement, je n'arrive pas à être sérieux avec vous.

  • Dans toutes les civilisations, mon petit Gaspounet, je dis bien toutes, les différences de castes fondées sur les différences de races placent les noirs au bas de l'échelle. C'est vrai en Inde, en Chine, dans tout l'Orient, dans les Amériques et, savez-vous quoi, c'est vrai aussi chez les Juifs. Les ashkénazes sont en haut, les séfarades en bas et les pauvres falachas que l'on a ramené en terre promise sont victimes de la discrimination raciale et se jettent par la fenêtre des immeubles de béton qu'ils habitent.

    Mais c'est vrai, en France, le Q.I., le détecteur de mensonge et la peine de mort ont mauvaise presse. Ca fait tout de suite un peu facho.

  • Ah! les choses se précisent! comme j'aime la clarté!

    1,2,3 !

    1. Vous prenez donc les «faits» (réels ou non, de civilisation ou de statistique, la dispute serait longue) pour des vérités et des valeurs?
    Vous êtes bien darwinien, c'est mignon.

    2. À propos, je suis très grand, dans les faits. Puisque le fait physique vous semble si important: combien mesurez-vous? Et pour éclaire encore ma lanterne: que peut-on conclure, selon vous, de la taille des gens?

    3. Je n'ai pas eu le plaisir de soupçonner chez vous quelque fascisme, mais si vous y tenez, je peux encore me montrer généreux. Je crois seulement qu'il n'est pas nécessaire d'être fasciste pour dire des âneries.

  • 1/ Prendre les faits pour des valeurs... et les valeurs pour des faits! Oui, c'est cela, l'essentialisme. La disruption du fait et de la valeur, la neutralité, le non-cognitivisme ethique, la neutralité axiologique du savant sont des inventions récentes qui accompagnent précisément la critique de l'existence des races et promeuvent l'idéologie moderne des droits de l'homme (étrange contre-effet de la confusion soudaine du fait et de la valeur ici).

    2/ C'est Napoléon (de circonstance) qui faisait observer à un officier qui s'empressait d'accrocher son bicorne au porte-manteaux au motif qu'il était plus grand que lui, que non, il n'était pas "plus grand" mais simplement "plus haut". On peut donc être haut et petit à la fois, si c'est ce que vous vouliez me faire dire. Et à l'inverse, petit mais très grand.

    3/ Vous avez raison, ce n'est pas parce que les fascistes ne disent pas tous des âneries qu'il faut les croire sans bénéfice d'inventaire.

  • Bravo Mandrake,

    j'adore la pureté.

    Avec votre connerie, vous nous donnez un exemple de pureté exemplaire.

    Par ailleurs, vous parvenez à faire de l'enculage de mouche un art libéral.

    Vous êtes beau, vous êtes grand, je me découvre et vous salue avec le total respect que mérite votre incommensurable stature.

    Offrez-nous de nouvelles statistiques, elles sont si pertinentes!

    Vive le racisme Mandrake, vive le racisme!

    On se sent bien en votre compagnie! Allez, ne soyez pas modeste, vous êtes un peu ashkénaze, non?

  • Vous avez raison, Jacques Etienne, je suis un titan ashke-nazie, le fruit de ce mariage dont rêvait Nietzsche pour forger dans le ventre des juives la race supérieure des hommes de proie. Etes-vous satisfait?

  • Mandrake, vous êtes un imbécile. Croyez-vous donc que la méthode de mesure de l'intelligence inventée par des occidentaux selon leurs critères propres (mais je suppose que pour vous aussi ces critères, parce qu'ils sont occidentaux, sont les seuls valables), puisse efffectivement rendre compte de ce qui échappe à tous les schémas déterministes ?
    Vous êtes spécialiste en sciences cognitives ? En psychanalyse ? En génétique ? En biologie ? Allons, un peu de sérieux. Si le Noir est moins intelligent, pourquoi donc mon pote camerounais est-il thésard en philo quand des vermines fascisoïdes emploient leur intelligence supérieure à afficher des mines patibulaires sous leur crâne rasé ? Pourquoi y a-t-il donc tant d'exceptions ? Tant d'écrivains, de poètes Noirs ? Les Noirs n'ont pas le monopole de la racaille, Garcimore. Il faut vraiment avoir le cerveau en piteux état pour proférer de telles âneries. Une fois écartés les facteurs sociaux discriminants, vos propos n'ont aucune valeur. Les races existent, ont des caractères physiques et sans doute intellectuels différents, mais rien, absolument rien ne vous permet d'établir une hiérarchie dont vous seriez, évidemment, l'heureux gagnant... Idem pour les Juifs, pour lesquels vous n'avez d'ailleurs aucun FAIT, aucun chiffre, aucune preuve, aucun début de preuve de ce que vous affirmez aussi péremptoirement. Etablir des faits est une chose, les interpréter en est une autre.

  • Mandrake nous la joue "guignol de la science" et "componction de l'immonde".
    En sciences cognitives en effet on apprend entre autres que la validité des tests de Q.I. est très relative.
    J'aime bien parler de temps en temps avec des scientifiques, histoire de me décrasser le regard d'une autre façon que littéraire et de confronter leurs savoirs à mes intuitions. Mon ami André Langaney, généticien des populations, vous démontre en un tour de main que les races n'existent pas, si l'on tient compte de tous les éléments dont la science dispose pour classifier les hommes, et notamment des groupes sanguins rhésus. Si vous avez un jour besoin d'une transfusion Mandrake, il se pourrait que le sang d'un papouasien s'avère plus proche du votre que celui de votre frère, et puisse donc seul vous sauver.

  • Transhumain a appris la philosophie avec son "pote" thésard c'est pourquoi il fait si noir sur son site web ...

  • Chère Alina grâce à vous j'ai appris que mon imbécilité venait donc de mon sang, je vais me faire faire immédiatement une transfusion de bon sang de papouasien !

  • Tiens, cher imbécile, d'un clic voici de quoi éclairer un peu votre sombre lanterne :

    http://www.ldh-toulon.net/article.php3?id_article=235

  • Les nègres courrent vite mais l'Afrique noire n'a produit aucune grande civilisation, Transhumain, si l'on excepte peut être le royaume de Bougie. L'art nègre est une découverte d'occidentaux ennuyés. Il n'y a pas d'art nègre sans acheteur blanc.
    Les écrivains et les poètes noirs sont tous des nègres-blancs qui font généralement retour aux racines, des éthno-psychanalystes qui investissent les traditions noires pour les rendre à la dignité de la culture blanche.
    Où que l'on aille, en Afrique, on rencontre toujours le blanc derrière ce qui la valorise. Je ne dis pas que tous les noirs ont un QI inférieur à tous les blancs. Votre copain philo-camerounais est sans doute un gars très bien. Je constate simplement, en lisant divers travaux, qu'en moyenne le Q.I des blancs est supérieur à celui des noirs.
    Il est bien certain que le Q.I est une invention de blancs et sert les dessein de sa civilisation. Mais comme celle-ci est le devenir d'un monde occidentalisé, il me parait difficile de contester la pertinence de ce qu'elle mesure: l'aptitude rationnelle dans un monde rationnel. Au reste, le Q.I. est une bonne base de départ, mais non pas une garantie absolue.
    Et je vous assure que lorsque, comme moi, on a un bon Q.I. (je suis membre du club Mensa) on en fait pas toute une histoire. Allez vous faire tester, Transhumain, vous avez peut être vos chances...

  • Et vous en faites quoi, de votre bon Q.I. ? Où brillez-vous s'il vous plait, que nous en profitions ? Ou bien ne vous sert-il qu'à vous masturber sur votre supériorité sur ces nègres connus pour d'autres mensurations supérieures ?
    Au fait, vous qui aimez tant les grands docteurs, vous n'appréciez pas le mien, André Langaney ? Etes-vous capable de le lire jusqu'au bout, et de le déchiffrer ?

  • Chère intelligence supérieure et néanmoins gracieuse, quand j'étais à l'université il était obligatoire d'étudier "la génétique des populations humaines" de l'ineffable Albert Jacquard - je dois encore avoir le livre chez moi - ce discours classique de Laganey m'est donc bien connu !

    Si vous vous intéressez un peu au sport, vous apprendrez que les biologistes savent très bien pourquoi les noirs (qui ne sont pas une race selon messieurs Jacquard et Langaney) sont supérieurs à la course à pied et par contre médiocre à la nage etc etc.

    Pour le moment le décryptage du génome humain ne permet pas de classer les race parce que les faits dominants dans nos aptitudes physiques ce sont les protéines qui les déterminent et qu'on est loin d'avoir énuméré toutes les protéines formatées par les gènes et encore moins leurs fonctions.

    Quant au cortex cérébral c'est encore une tout autre affaire, récemment une étude américaine s'est intéressée au gène de la microcéphalie et à sa distribution selon les races, les résultats sont curieux ... pas vraiment politiquement corrects !

    J'accorde bien volontiers que le classement en trois races - noire, blanche, jaune - est grossier et que l'on devrait faire des choses beaucoup plus fines à l'avenir ...

    Quand Langaney dit qu'il faut condamner en justice ceux qui parlent des races il n'est pas un savant mais le doctrinaire d'une certaine idéologie ... mais André Langaney n'aura jamais aucun prix Nobel parce qu'il n'a jamais rien découvert pas plus que le polytechnicien Jacquard.
    Il ya des imposteurs partout ...

  • Oui, le discours de Langaney est idéologique, cependant les faits sont là et c'est toujours ainsi, la science donne des faits mais n'est pas pour autant dépourvue d'idéologie.
    Puisque vous êtes si intelligent, vous devriez en profiter pour réfléchir un peu, notamment avant de déclarer que notre monde est "rationnel". Quelle bonne blague !

  • Chère Alina,

    Je suis allé voir l'article de votre copain A. Langaney et je retiens un point:

    "L’H. : Comment expliquez-vous le fait qu’il y ait des races au sein du règne animal, ou du règne végétal, et pas parmi les hommes ?

    A. L. : La situation n’est pas du tout la même. Les races domestiques, d’animaux comme de plantes, ont été sélectionnées par l’homme, pour certaines depuis une dizaine de milliers d’années ! A chaque fois, on a choisi les reproducteurs de façon à ob­tenir des individus qui auraient tous le même type : ce sont presque des populations de jumeaux. On a fabriqué certaines races par des croisements consanguins extrêmement proches : les dalmatiens, les chihuahuas, les cockers, parmi les chiens, sont des créations artificielles de populations presque composées de clones. Évidemment, les populations humaines, au sein desquelles les gens se marient librement et sans assortir leurs caractères physiques et génétiques, ne correspondent pas du tout à cette situation. [...]"

    Ce faisant, Lanagey reconnait par implication logique l'existence de races humaines dans les sociétés traditionnelles où, pendant des milliers d'années, les personnes se sont entre-reproduites, se croisant et se recroisant pour tisser en effet l'histos de leurs races. Seule une minorité déterritorialisée échappe au déterminisme génétique.

    La mondialisation qui commence va sans doute dissoudre progressivement les races. Le grand melting pot a commencé et les esprits sont bien préparés par le discours anti-raciste qui les conduit à accepter par avance de se mélanger dans le grand chaudron. Pourquoi pas, en effet. Mais vous savez, comme chez Empédocle, le moment de l'homogénéité absolue des éléments fondamentaux (la terre, l'eau, l'air et le feu) et celui de l'hétérogénéité absolue ne sont que deux instants que sépare la longue gradation des étapes intermédiaires.

    Le Q.I. n'est qu'un instrument de mesure qui permet de poser le problème au départ. On peut naturellement casser le thermomètre parce qu'il ne donne pas la température souhaitée, on ne résoudra pas le problème qui était à l'origine de ma réflexion: l'intégration dans les classes sociales supérieures d'une partie des enfants de l'immigration par des politiques absurdes et mensongères qui feront baisser le niveau général en niant la vraie localisation des intelligences.

  • Mandrake,

    Vos fantasmes ne sont que des fantasmes ! Vous parlez du grand melting-pot mais il n'existe essentiellement que dans vos craintes, stupeurs et tremblements ... où est-il au Japon ou en Chine ? Et en Afrique ?

    En Angleterre seulement 1,5 % de mariages mixtes blancs chrétiens - non blancs. Pareil aux USA.
    Il est vrai qu'en France on a près de 20% de mariages mixtes mais il s'agit d'une nation latine et catholique comme les pays sud-américains ... voyez Alina notre championne de l'accueil de l'étranger jusqu'au sein des familles françaises.

    En général dans le reste du monde c'est plus une juxtaposition de communautés qui coexistent.

    D'autre part dans deux ou trois générations soit dans moins de cent ans, la génétique aura tellement avancé, les manipulations seront tellement simples et courantes, que les notions de patrimoine génétique ancestral changera complètement de sens ! Nous aurons un génome à la carte ... donc plus question de race ou de population particulière !

  • L'exogamie a toujours été largement la règle des sociétés humaines. Raison pour laquelle, en tenant compte de tous les critères possibles, il est à peu près impossible de classifier scientifiquement les hommes en races.
    Mais le mélange a bien d'autres vertus, notamment pour notre santé mentale, et ne serait-ce que parce que

    "l'Eternité/C'est la mer/mêlée au soleil"

    ... pour comprendre ceci, il vous faudra chercher en vous une autre intelligence que celle que vous glorifiez.

  • Alina,

    Pourquoi n'entrez-vous pas au CNRS ? Votre ami Langaney devrait bien pouvoir récompenser vos admirables avancées dans le domaine de la connaissance verbale ...

    C'est Langaney qui veut faire appel à la justice pour départager les bonnes théories des mauvaises, c'est comme si un mathématicien assignait en justice un autre matheux qui aurait dit que son théorème était faux !

  • Tant qu'à parler de mes amis, je vous recommande Stéphane Zagdanski, juif ashkénaze, si vous ne le connaissez pas bien, voyez son site :

    http://parolesdesjours.free.fr/

    Pourquoi donc a-t-il épousé une Africaine qui n'est presque pas allée à l'école ? Parce qu'elle aussi, elle a des choses à lui apprendre.

  • Non, Imbécilehumain, le grand melting pot n'existe pas dans mes fantasmes ni dans mes terreurs. Il est l'horizon normatif de la société anti-raciste d'Alina et de ses copains. Le monde du bien-être, sans guerre, sans dscrimination, sans fumée, sans tabac, sans alcool, sans accidents de la circulation, sans pauvreté, sans chomage, sans licenciement massif, sans licenciement du tout, sans inégalités sociales, sans maladie, sans frustrations sexuelles, sans dimanches pourris, sans racistes, sans G. W. Bush. C'est le monde des sans-papiers où chacun d'entre-nous serait issu d'une terre étrangère qui serait cependant la sienne, exilé dans son propre Heimat et chez lui dans l'intimité avec tous ses frères humains.

    - O vous, frères humains, qui après moi vivez...

  • Où l'on apprend avec stupéfaction qu'une étude ("très sérieuse", nous précise-t-on) soit-disant "scientifique", peut partir du postulat qu'avec le "quotient intellectuel", notion éminemment discutable qui n'est plus guère aujourd'hui prise au sérieux que par les magazines féminins, l'on pourrait mesurer "très sérieusement" l'intelligence des individus.

    Variante moderne de la bonne vieille phrénologie. Pendant un siècle, on a cru dur comme fer, dans notre occident "rationnel", que la forme du crâne des individus pouvait permettre de hiérarchiser leur niveau d'évolution intellectuelle. Des "scientifiques" "très sérieux" pouvaient ainsi nous démontrer de manière irréfutable la supériorité de l'Homme Blanc. Ça tombait bien : blancs, ils l'étaient aussi.

    Rappelons un peu ce qui se cache derrière la "quotientologie" : en 1994, Richard Herrnstein et Charles Murray publient "The Bell Curve", ouvrage tendant à démontrer que les pauvres sont pauvres parce que cons. « Chez les spécialistes, le stade des batailles entre experts est maintenant dépassé sur le point de savoir s’il existe réellement un facteur général sous-tendant les aptitudes cognitives, de grandeur variables selon les individus. Il existe également un consensus pour reconnaître que ce facteur générable est mesuré raisonnablement bien par divers test standardisés, les meilleurs de tous étant les tests de Q.I., qui ont été mis au point spécialement dans ce but. » On constate ainsi qu'il n'y a aucun présupposé idéologique derrière leurs thèses, puisqu'il existe un "consensus" général, et que tous les scientifiques et les ethnologues sont d'accord pour reconnaître la validité des conclusions de "The Bell Curve".

    Forts de leur théorie, Herrnstein et Murray, proches du Parti Républicain, affirment que les habitants pauvres et dangereux, à faible Q.I., doivent être “pris en charge” : « En bref, par prise en charge, nous pensons à des sortes de réserves d’Indiens, aménagées avec d’avantage de “high-tech” et de moyens, destinée à une partie importante de la population, tandis que le reste de l’Amérique continuerait de s’occuper de ses affaires à l’ordinaire. »

    (Source : "http://rdereel.free.fr/volQZ1.html")

    Voilà comment raisonnent les "scientifiques" dont il est question. Leur neutralité ne fait aucun doute. Les pauvres sont pauvres parce que cons et noirs. Les riches sont riches parce que supérieurement intelligents et blancs. CQFD.

    Alors, Mesdames, Messieurs, laissez notre cher Mandrèque, individu supérieurement intelligent qui n'arrive pas à orthographier correctement le nom de Langaney, s'accrocher à son score de Q.I. qui est pour lui ce que son patrimoine génétique sans tâche remontant à 720 générations jusqu'à Ursula, la Mère Originelle de Tous les Pyrénéens, est à l'ami Adolphos.

    Enfermons-les ensemble, pour leur bien et leur propre protection, sur une île déserte ou dans une "sorte de réserve d'Indiens" d'où il pourront toiser sarcastiquement le grand chaudron génétique qu'est en train de devenir le monde. Ils riront des Noirs, ces grands enfants qui n'ont "jamais connu de grandes civilisations" (car l'empire Songhai, c'est bien connu, n'a jamais existé - ce sont des individus au Q.I. inférieurs qu'on nomme "historiens" qui répandent de telles fables), qui n'ont jamais inventé la bombe nucléaire ni le fil à couper le beurre, preuves s'il en était besoin de leur statut proto-humain.

    Ah, nous serons bien malheureux sans eux pour nous guider et nous montrer le chemin de la joyeuse et conquérante consanguinité. Mais bon, nous ferons avec. Et puis, le monde est déjà fichu : ma propre tante a épousé un nègre. Vous voyez où ça nous mène, tout ça, ma bonne dame : des générations d'éboueurs et pas un seul Mozart.

    En tout cas, j'espère pour le bien de l'Humanité qu'Adolphos et Mandrake n'hésiterons pas à se reproduire entre eux. Et qu'ils voudront bien me laisser adopter un des gosses de leurs portées.

  • Pas de "vous" dans ce vers, exercez votre intelligence poétique, vous l'entendrez !

  • Ce dernier commentaire posté en même temps que celui de Georges Kaplan s'adressait bien sûr à Mandrake.

  • Le Centre de recherches médicales et de génomique intégrée (Université de Manchester) vient de s'associer avec la MENSA pour découvrir l'ensemble des gènes associés à l'intelligence. 1000 volontaires sont recrutés ; leurs génotypes seront scannés et comparés à une base de données de la population générale ; les chercheurs identifieront ainsi par recoupement les allèles impliqués dans la capacité cognitive générale (ou facteur g, car c'est ainsi que l'on nomme l'intelligence en psychométrie).

    Au cours des huit dernières années, dix gènes associés à l'intelligence ont déjà été mis à jour par les chercheurs. "Bien que notre compréhension des bases biologiques de l'intelligence soit encore embryonnaire, souligne le Dr Tony Payton, nous avons atteint un consensus général sur le rôle des gènes dans la détermination du niveau d'intelligence" .

    Le consensus en question étant prudemment dissimulé par les médias dominants du monde francophone, rappelons quelques faits désormais bien établis :
    - la capacité cognitive générale (ou facteur g) est mesurée de manière adéquate par les tests de QI et correspond à ce que le sens commun appelle intelligence (capacité à traiter des informations, acquérir des connaissances, résoudre des problèmes, réfléchir de manière abstraite) ;

    - le score au QI est corrélé positivement à la réussite scolaire, universitaire, professionnelle (négativement à la délinquance, à la fécondité et à la mortalité) ;

    - l'intelligence est la plus héritable des capacités humaines (0,7 à 0,8, ce qui signifie que 70 à 80% des différences d'intelligence entre adultes sont déterminés par les gènes) ;

    - l'intelligence est une capacité complexe ce qui suppose l'intervention de plusieurs gènes (plusieurs dizaines à plusieurs centaines selon les estimations), impliqués dans le développement et le fonctionnement du cerveau humain.

    Ces faits contredisent évidemment le dogme central de la secte des Egal-Envo (les égalitaristes-environnementalistes) : 'Tous les hommes naissent égaux et identiques, leur milieu seul crée les inégalités et les différences". D'un point de vue scientifique, cette proposition n'a plus aucun sens et l'inverse est vrai : 'Tous les hommes naissent inégaux et différents, leur milieu seul crée de l'égalité et de l'identité'.

    http://lesmutants.site.voila.fr/

  • Mandrake, au début je pensais que vous étiez dans la provocation à deux balles. Mais là vous insistez, et comme vous n’êtes pas très drôle laissez moi vous dire une évidence que vous semblez avoir oublié. Et puisque vous avez l’air de vous appuyer sur des exemples « scientifiques », sachez donc que sur le plan scientifique justement, il n’y a pas de race. Pour pouvoir parler de race, il faudrait définir un certain nombre de caractéristiques (taille, couleur de la peau, etc…..) fixées, et distinguer au moins deux grands ensembles n’ayant aucune caractéristiques en commun. Mais ça voyez, c’est impossible………..Exemple, les suédois sont blancs aux yeux bleus, les africains sont noirs aux yeux marrons, mais seulement, il y a des suédois (plus ou moins blancs......ça va du rose au bronzé) aux yeux marrons, et des africains (plus ou moins noirs , car il y a une palette de couleur) aux yeux clairs. Et qu'est ce que vous faîtes de la taille ? Parce qu'il y a des Suédois vachement grands, mais il y a aussi des africains vachement grands.......Alors comment on classifie nos groupes dans ces cas là ? Qui-est-ce qu'on met ensemble ? Les grands ou les noirs ?.........
    Bref, sérieusement, on ne peut pas trouver dans l'espèce humaine, un seul groupe dont TOUTES les caractéristiques lui sont spécifiques. Tous ces groupes sont donc interdépendants. Sur le plan biologique, il n' y a donc pas de race.

  • Kouka, voyons, votre raisonnement se mord la queue. Il n'est pas question d'indentifier des clones qui seraient les éternelles reproductions d'idées platoniciennes, mais des races, c'est-à-dire des corrélation statistiques. Au demeurant, les races ne sont pas absolument fixes. Elles vont, viennent, naissent et disparaissent, s'améliorent ou régressent en fonction de leur aptitude dans un certain milieu. Mais comme aujourd'hui les conditions de vie mondiales tendent à se rapprocher de celles qu'ont défini les blancs, il est assez naturel que ceux-ci s'y trouvent avantagés. Il y a un monde entre le racisme fixiste (du type de celui qui existait au XIXe siècle) et l'individualisme plastique des sujets souverains et autonomes. Il me semble que l'on peut dégager des groupes qui sont des entités culturo-génétiques aux contours à peu près identifiables et décrire leurs aptitudes sur une période donnée. Je ne dis pas, pour faire court, que les "blancs" sont définitivement supérieurs aux "noirs" mais seulement que dans un monde dominé par les valeurs "universelles" des blancs, ils obtiennent un certain avantage qui se mesure de différentes manières, dont par le moyen du Q.I.

  • le débat a glissé. Parti des causes et donc des réponses à apporter aux émeutes il s'est transformé en théorie darwiniste de qui "a la plus grosse" si je peux m'exprimer ainsi.

    Mandrake veux nous démontrer par une étude scientifique que Les Juifs sont plus intelligents que Les Noirs. Même s'il précise qu'il existe tout de même des individualités. Ce que je lui reprocherais, comme toute explication totale du monde, c'est les généralités, donc la facilité.

    Le Transhumain lui a, par ailleurs, bien répondu.

    Si on devait revenir au débat qui nous intéresse ici. Peut on intégrer les immigrés d'origine afro-magrhébine et souvent de culture musulmane ?
    Ma réponse est sans appel : OUI.

    J'en suis la preuve vivante et tous les jours que dieu fait j'en rencontre autour de moi. Seulement si aujourd'hui l'intégration, c'est à dire la vie sans heurts avec ses traditions et le RESPECT des autres, est plus difficile qu'il y a trente ans c'est simplement parce que le marché du travail EN FRANCE est cloisonné. Tout le monde à peur de perdre son emploi car on sait qu'il sera difficile d'en trouver un autre.

    On s'intègre avant tout par le travail rémunérateur. Aujourd'hui tout le monde sait et particulièrement dans les ghettos qu'il est plus avantageux de dealer des savonettes de "teshi" que de se "casser le cul" à se lever pour un smic.


    La France a choisi le chômage. Tant que celle ci ne prendra pas en compte la transformation du monde en société de réseaux et non pyramidale, tant que les politiques ne voudront pas ouvrir et liberer le marché du travail par des mesures à la Reagan ou à la Tatcher (début des années 80 vingt cinq ans de retard) nous nous enfoncerons dans la banqueroute (vois les chiffres sur la dette), puis dans la guerre civile engendrant inévitablement un régime autoritaire.

    A qui la faute? Encore une fois aux politiques maternalistes de l'état-providence.
    Voir ce texte de Taranne qui résume bien la situation.
    http://www.peres-fondateurs.com/taranne/?p=108

  • Afin d'enrichir ce débat de haut vol, j'aimerais signaler que selon une étude americaine (garantie de sérieux ipso facto) récente et d'une honnêteté scientifique incontestable, il serait prouvé qu'en moyenne les riches disposent de davantage d'argent que le pauvres. Les premiers auraient une capacité supérieure aux autres à s'approprier et conserver les avoirs financiers.

    Cet état de fait permettrait aux classes favorisées de jouir d'un niveau de vie globalement très supérieur à celui des miséreux.

  • Mandrèque, tant que vous véhiculerez l'idée que l'intelligence est un concept scientifique, qu'on peut mesurer l'activité de 100 milliards de neurones et des innombrables connexions qu'ils entretiennent entre eux à l'aide de questions du type "Quel est le dernier chiffre de la série 1-4-9-... ?", je me permettrai de considérer que vos théories sont :

    - ineptes d'un point de vue scientifique ;
    - ignobles d'un point de vue moral.

    Un Ega-Envo.

  • Mandrake,

    Quel joie de vous lire ici ! Vous faites briller ce caveau.

  • En réagissant de manière aussi négative au discours génétique, vous laissez ce discours aux racistes alors qu'il me parait mériter une considération plus grande que cette unanime réprobation, qui ressemble fort à une idéologie de l'autruche. Les Angles et les Saxons, savez-vous, sont beaucoup plus ouverts que nous sur ces questions. Je ne prêche pas ici pour la discrimination, je suis favorable au principe de l'égalité des droits. Je constate simplement que cette égalité n'existe pas en fait et qu'elle n'est pas réductible à un problème d'égalité des chances, de quelle que manière qu'on la comprenne, dans son sens républicain ou libéral d'une part ou dans un sens communautarien (permettant par exemple la discrimination positive). Je sais bien qu'il y a là un tabou dont la violation provoque la terreur et la réprobation, mais il me semble qu'entre personnes raisonnablement évoluées, nous en la circonstance - vous le savez bien - on peut s'affranchir un instant de la pensée magique et aborder tous les sujets sans commettre un péché contre l'esprit.

  • Le problème - c'est ma réponse à Langaney et à Kaplan - c'est que l'argument d'autorité n'existe pas en science et que les procédés d'intimidation ne sont pas recevables à moins de s'appeler Lyssenko et d'officier sous les ordres d'un dictateur ...

    Enfin last but not the least la morale n'a rien à voir avec la connaissance !
    Une équation de mathématique n'est ni morale ni immorale que je sache !

    La morale est une construction sociale arbitraire liée à une époque donnée, un lieu donné, une population donnée ... il n'existe pas d'invariant moral qui ait été repéré par les anthropologues.

  • "Ce filtrage historique des aptitudes a produit une vraie décoction d’imbécilité que l’on veut maintenant intégrer dans les grandes écoles ? Est-ce réellement une idée ingénieuse ? Pour un peu de paix (précaire) retrouvée, la garantie d’un déclin pentue qui fera de nous aussi, demain, des Africains..."

    "Je ne prêche pas ici pour la discrimination, je suis favorable au principe de l'égalité des droits."

    Ces deux citations, le devinerez-vous, sont de la même personne.

    La phrénologie n'est pas morte, Gobineau bouge encore, et les années 30 sont devant nous.

  • "L'intelligence est, depuis longtemps, un sujet très compliqué et très discuté, bien plus difficile à mesurer que les connaissances ou les compétences. Les polémiques et les débats n'ont pas manqué. Pour sortir de cette querelle, qui a souvent opposé les partisans de l'inné, de la nature, à ceux de l'acquis et de la culture, on peut proposer des définitions de l'intelligence comme celle-ci : il s'agit d'une capacité générale permettant d'agir efficacement sur sa vie. Mais l'intelligence n'est pas une dimension unique. Il faut la voir comme l'agencement de multiples facteurs dont seule la combinaison assure l'efficacité. Citons, parmi ces nombreux facteurs, la maîtrise du langage et l'aptitude verbale, aptitude à raisonner dans l'espace, celle à raisonner sur des chiffres, la capacité de raisonnement logique, etc. On pourrait presque dire qu'il existe autant de formes d'intelligence que d'individus. Chaque intelligence résulte d'une combinaison unique de facteurs divers."

    Albert Einstein

  • George, Vous ne voulez pas discuter mais seulement stigmatiser. Les deux propositions de moi que vous citez ne sont nullement incompatibles. La première recelle un peu d'ironie pour dire l'amer constat que les banlieues sont devenues un chaudron à connerie chauffé à gros bouillons. La seconde, est une adhésion personnelle à une valeur très largement majoritaire en Occident.
    Il est probable qu'à l'horizon 2030, pour toutes sortes de raison que vous connaissez, nous aurons en effet à faire face, en Europe, à l'invasion terrifiante de nègres sidaïques et hébétés en provenance d'Afrique, qui n'auront d'autre choix que de vouloir respirer un peu de notre oxygène. Entre la banlieue et l'Afrique, il faudra bien compter nos troupes si nous continuons à penser comme vous pensez, c'est-à-dire à nier les faits.
    Je n'ai pas plus que vous LA solution qui dissipera ce tsunamis de sauterelles affamées mais je ne pense pas que l'on trouve la solution en commençant par nier les faits.
    Alors, en ce sens, oui, les années 30 sont devant nous et vous en êtes aussi un peu responsable.

  • "mais des races, c'est-à-dire des corrélation statistiques. "

    1- Je viens pourtant de vous expliquer que, sur le plan scientifique, définir une race c'est distinguer un groupe d'être humain dont les caractéristiques n'ont aucunes corrélations avec le reste de l'espèce. Sur le plan scientifique Mandrake, c'est ça, que vous le vouliez ou non. Toute la démonstration que vous me faîtes sur les races qui naissent, disparaissent ect, est fausse. Là encore, sur le plan scientifique les definitions sont extrémement précises et non rien à voir les idées platoniciennes dont vous me parlez. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'idées, mais de faits et d'observations. Vous confondez races et peuples.

    "mais seulement que dans un monde dominé par les valeurs "universelles" des blancs, ils obtiennent un certain avantage qui se mesure de différentes manières, dont par le moyen du Q.I."

    2- Je vous parle science, vous me répondez "valeurs"..........donc, en fait, vous ne me répondez pas du tout et vous vous en sortez en faisant devier ce débat vers un aspect que je n'ai absolument pas abordé. Si vous voulez utiliser des exemples scientifiques pour souligner vos arguments, restez logique avec vous même et répondez moi alors sur le plan purement scientifique. Mais là c'est impossible car la science seule détruit complétement votre argumentation.

  • Intéressante théorie, Mandrake, mais pourrais-tu nous donner une idée des questions qu’on pose pour mesurer l’intelligence, l’imagination, la mémoire et la créativité d’un individu? Ou à défaut un lien vers un site qui proposerait ces questions?

  • Kouka,

    1/ Il est faux de prétendre qu’il est prouvé scientifiquement que les races n’existent pas. Il est bien connu que certaines maladies frappent plus particulièrement certains groupes de populations (ethnies), par exemple un type déterminé du cancer du sein ou la maladie de Tay-Sachs ou le diabète chez les Juifs ashkénazes.

    Les USA ont entrepris, il y a déjà longtemps, des recherches au sujet d’armes raciales: dans les années cinquante, ils ont tenté de mettre au point des armes chimiques et bactériologiques s’attaquant spécifiquement aux gens de couleur. Plus récemment, ils ont, semble-t-il, mis au point des armes bactériologiques attaquant uniquement des individus en fonction de gènes bien spécifiques.

    On constate, par ailleurs, que le QI moyen est de 115 pour les Juifs ashkénazes et de 105 pour les Japonais, alors qu’il n’est que de 100 chez les Belges, de 94 pour les Israéliens, de 85 pour les Marocains et de 65 pour les Congolais.

    Michael E. Levin (Why Race Matters: Race Differences and What They Mean (Human Evolution, Behavior, and Intelligence)) rappelle que les études scientifiques ont démontré que l’hérédité est bien plus déterminante en matière de QI que l’environnement social et l’éducation.

    Mais je suis bien d’accord que ces constatations n’ont pas de valeur absolue : il existe bien entendu des Cammerounais, dont le copain philosophe de Transhumain sans doute, avec un QI bien supérieur à certains Ashkénazes.

    2/ Quand je parle de "valeurs" ici, je veux parler de l'ensemble des représentations, des attitudes, et des finalités sociales que s'assignent majoritairement les individus occidentaux. C'est donc l'idéologie au sens large. Il est bien compréhensible que les blancs, qui sont à l'origine de cette idéologie en voie de mondialisation - le monde libéro-capitaliste- sont avantagés par rapport aux individus provenant d'autres races ou ethnies et qui sont d'abord aculturés, le plus souvent dans de mauvaises conditions, comme le rappelle les récentes querelles de voisinage dans nos banlieues.

  • Kouka a raison, Mandrake est sourd à force de s'exiter sur sa supériorité, voici encore une fois le lien vers Langaney, puisque la science est ici convoquée à faire foi, notamment la deuxième interview qui présente des faits tout simplement incontestables :

    http://www.ldh-toulon.net/article.php3?id_article=235

  • J'ai lu, Alina, les articles que vous référencez et je crois, simplement, que les savants ne sont pas d'accord. Votre copain, militant de la Ligue des droits de l'homme, avance ici une théorie qu'il présente comme un fait alors que je crois que ce fait est très discutée et que de nombreux arguments attestent de l'existence des races.
    Maintenant, si nous approfondissons la discussion, il est bien évident que l'emploi même du mot "fait" pour affirmer ou contester l'existence des races est problématique, dans la mesure ou le constat de l'existence ou de l'inexistence des races est d'abord une construction théorique. Ce qui importe alors, est de pouvoir vérifier la théorie. Je vous donne des exemples qui attestent de l'existence de la transmission génétique au sein de groupes de populations relativement homogènes de certaines caractéristiques physiques et intellectuelle (taille, prédisposition à la maladie, performance aux tests de QI). Voilà, me semble-t-il, des faits qui semblent plutôt confirmer la théorie de l'existence des races.

  • « 1/ Il est faux de prétendre qu’il est prouvé scientifiquement que les races n’existent pas. "

    Bin non, et ça fait deux fois que je vous explique pourquoi (vous savez le truc dont je vous parle depuis ce matin sur le protocole scientifique qui doit distinguer les groupes par des caractéristiques précises et disjointes. Mandrake, votre raisonnement est fondé sur le refus de la vérité scientifique, vous pensez mal, car vous pensez à partir d’une erreur.

    Bref, je laisse tomber.

  • Les asiatiques ont les yeux bridées à cause de l'angle d'incidence du soleil sur leur territoire. (géographie)

  • Les Inuits utilisent des lunettes fendues depuis la nuit des temps...

  • Et Philip Roth a écrit un très bon roman, "La tache".

  • Votre allusion est assez perfide, Alina. Je n'ai ni l'intention de démissionner, ni de secret à cacher et je ne suis pas certain d'avoir tenu des propos racistes "contre" des personnes ou des groupes de personnes, mais seulement de tenir un discours de type raciologique, qui semble ici en effet par vous inaudible parce que vous m'opposez des préjugés et une dose raisonnable de bonne conscience qui vous évitent d'avoir même à essayer d'envisager mon point de vue. Mais après tout, c'est votre affaire...

  • Tout ce débat me rappele assez les commentaires sur une étude récente qui expliquait que statistiquement, les hommes ont 10 points de QI de plus que les femmes. Ce qui, au fond, me choque le plus dans cette affaire, c'est que l'idéologie prend le pas sur le fait scientifique.

    Effectivement, je ne trouve pas choquant le résultat que certains groupes sociologiques - je pense qu'il est plus judicieux de parler de groupe sociologique que de races, une notion qui, scientifiquement, pour l'espèce humaine, est une aberration, réussissent mieux des tests de QI que d'autres. Ce qui pose plus de problèmes, c'est l'interprétation de ces résultats. Il y a, vis-à-vis des tests, deux écueils à éviter, qui sont de croire que, d'une part, que l'on y mesure l'intelligence, et d'autre part, que ça n'a rien à voir avec l'intelligence. Le test de QI permet d'évaluer sa capacité à certains raisonnements logiques et que certains groupes sociologiques, pour des raisons multiples, soient plus aptes à cela n'a, en soi, rien de choquant.

    Ce qui est plus grave, c'est, d'une part, d'en faire un support à une théorie des races, et plus grave encore, de hiérarchisation des races - pour des choses, qui il me semble, sont plus d'ordre conjoncturel que structurel, et d'autre part, courant inverse, par dogmatisme, réfuter ou jeter le doute sur ces résultats scientifiques plutôt que les prendre tel quel et essayer de les analyser raisonablement, car je pense que ce genre d'attitude fait plus le jeu du racisme qu'autre chose.

    Papy.

    PS: D'autant que d'avoir un QI élevé, à part flatter son orgueil, sortir satisfait après le grand test sur M6, et raisonner plus efficacement (et pas mieux, le drame est là, on peut dire très logiquement de sacrée conneries), ça ne sert dans la vie, pas à grand grand chose.

  • "« L’ethnie n’est rien en soi, sinon ce qu’en font les uns et les autres. L’ethnie est objet de manipulation » (A.-Ch. Taylor in Dictionnaire d’anthropologie et d’ethnologie). L’ethnie est donc un système de classement et d’identification par les siens et par les autres. Il n’y a pas d’ethnies en dehors des relations ethniques."

    (http://www.reynier.com/Anthro/Interethnique/Vocabulaire.html)


    Nous n'employons plus le mot de "race", parce qu'il est connoté trop négativement. Nous l'avons remplacé par celui d'ethnie, semble-t-il, plus politiquement correct. Si j'étais nominaliste, je dirais que les concepts généraux n'ont pas d'existence en dehors de notre esprit et que nous ne les employons que par commodité, afin de distinguer les choses entre elles. Du moment qu'il désigne quelque chose, tous les Langaney du monde n'empêcheront pas les gens d'employer le mot "race" s'ils en ont envie, quand bien même cette chose n'a pas de réalité génétique. Vous avez bien du courage, M. Mandrake.

  • Bien sûr Papy, et ce que vous dites a été dit dès le début de la conversation, mais vous pouvez constater que les sourds restent sourds !

    Effectivement Sébastien on n'empêchera pas" les gens" de se définir par races, "les gens" adorent être traités comme des animaux domestiques, "les gens" sont des animaux domestiques.

  • Sur l'intelligence, un texte qui n'en manque pas :

    http://agora.qc.ca/reftext.nsf/Documents/Informatique--Les_intelligences_excessives_par_Marc_Chevrier

  • Me fait penser à un type très brillant, que j'ai connu au lycée. Il pouvait calculer de tête n'importe quelle équation à trois inconnues, c'était un pur génie mathématique et informatique, il maniait les concepts abstraits avec une aisance admirable, et son score de QI devait être, j'imagine, phénoménal.

    Mais à part ça, bon Dieu, quel con c'était.

  • Pareil pour mon ordi !

  • Toute interprétation étant bonne à prendre, quitte à la jeter, voici une analyse purement biologique des problèmes de banlieues.
    Attendu de principe : La biologie forme l'infrastructure du comportement, le milieu la superstructure. Toute interprétation limitée au milieu est hémiplégique. Et donc fausse au regard des critères scientifiques de vérité (l'inverse étant vrai : une interprétation uniquement biologique est incomplète).
    a) La question posée est : pourquoi un individu jeune brûle-t-il une voiture dans la banlieue française en 2005?
    b) Dans toutes les sociétés et à toutes les époques, la période 14-24 ans correspond au pic de violence chez les jeunes mâles, que cette violence soit dirirgée contre les objets, contre les autres ou contre soi. C'est aussi vrai chez les primates sociaux non humains.
    c) La cause distale (évolutive) de cette violence est double : la tranche d'âge correspond à la période d'accès au partenaire sexuel et à la période d'acès aux ressources propres. La violence est une des stratégies possibles de ce double accès. Elle est aussi un moyen de prendre sa place dans la hiérarchie sociale (qui a le pouvoir sur qui).
    d) Les causes proximales (développementales) de cette violence varient selon les individus. Le trait général est la production importante d'hormones masculines qui favorise les comportements impulsifs et agressifs. Cela n'aboutit pas nécessairement à des actes de violence. Du point de vue neurobiologique, celle-ci correspond à un mauvais contrôle des émotions par le cortex frontal. Ce mauvais contrôle peut à son tour avoir plusieurs origines : faible QI (= faibles fonctions corticales supérieures), trouble du développement (par exemple : violence subie, consommation de stupéfiant). Enfin, les individus et les groupes n'ont pas, en moyenne, le même niveau d'impulsivité et d'agressivité (il n'existe pas cependant de groupes intégralement violents ni de groupes intégralement pacifiques).
    e) L'ajout de notions psychologiques plus complexes (humiliation, dignité, respect) ne change pas fondamentalement le tableau. Toutes ces notions se ramènent en dernier ressort au point c), dont elles sont une forme un ppeu plus subtile.
    f) De ce qui précède, il résulte que l'analyse du type "c'est une question purement raciale" ou "c'est une question purement religieuse" est fausse. Et que la stratégie "il faut transformer tout cela en question purement raciale / religieuse" sera difficile à tenir (en vertu de l'attendu : on peut mentir sur la réalité du vivant, mais le mensonge ne change pas durablement cette réalité, qui se rappelle un jour ou l'autre au bon souvenir des menteurs). Les violences actuelles ne sont presque pas une question religieuse, elles sont en partie une question raciale, et aussi bien (plus fondamentalement parce que plus anciennement dans l'histoire du vivant, donc dans le cerveau humain) une question sexuelle et une question économique.

  • Vous citiez "La tache" de Philip Roth, Alina. La même tache dans laquelle s'est reconnu Finkielkraut au passage...

    En intitulant ce post "conjonctions de l'immonde", je ne pensais pas qu'il y en aurait autant.... de conjonctions. Après ceux qui ne veulent pas reconnaître la dimension éthnique et culturelle des émeutes de novembre dernier, voilà maintenant ceux pour qui il s'agit moins de culture que de nature, d'éthnie que de race. La grande déviance ! Après les sociologues pour qui tout est misère et exclusion, les racialistes pour qui tout est sang de bonne ou de moins bonne qualité ! Si les premiers nous exaspèrent avec leur bonne conscience et leur idéalisme désenraciné, les seconds nous inquiètent avec leur pureté et leur naturalisme supra ou infra consanguin. Et le problème qui se pose à tout blogueur est de savoir s'il peut tolérer les seconds dans ses commentaires. J'avoue avoir hésiter à garder les propos de Mandrake, mais vu la qualité des objections (merci à Alina, Gaspard, Georges Kaplan, Transhumain, Jugurta, Kouka, Papy) que la quantité de ses affirmations ont provoqué, j'ai décidé de le garder - tant il est bon aussi de connaître la méthode de l'ennemi, ses ruses rhétoriques, ses volte-faces (comme de dire finalement que ce n'est pas tant les blancs qui sont supérieurs au noirs que les noirs qui sont inférieurs aux blancs dans un monde blanc et que la réciproque serait tout aussi vraie... mais alors pourquoi avoir commencer par subodorer une hiérarchie des races si c'est pour dire, une fois que celle-ci a succombé aux critiques, que l'on voulait parler des hasards de l'histoire qui ont fait qu'en effet le monde blanc domine ??? On reconnaît un raciste à ce qu'il part toujours du biologique pour instaurer son monde et que dès que l'on remet en question, scientifiquement ET métaphysiquement (je vais y venir) son point de départ, il dit alors qu'il ne partait que du culturel.), sa confusion volontaire entre le "politiquement correct" qu'il fait mine de pourfendre et son "politiquement abject" dont Philippe Muray dit qu'il en fait partie. Car lui (Mandrake, pas Muray) ne pourfend pas l'anti-racisme au nom d'un déni de réalité ou d'une moralisation facile qui permet le chantage politique et la manipulation idéologique, non, lui est anti-raciste.... parce qu'il est raciste ! Il y a quelque temps, Sébastien et Georges discouraient du racisme, se demandant où commence et où s'arrête celui-ci. Grâce à Mandrake, nous voilà fixés. Le racisme commence à partir du moment où l'on déduit "philosophiquement", "moralement", un bien et un mal, voire un meilleur et un pire à partir d'une prise de sang, d'une observation morphologique ou du fameux test du Q.I - ce qui est malgré tout un peu plus compliqué car celui-ci implique autant de sang que de sens. D'une part, il obéit à des schémas purement occidentaux (et dans ce cas-là, il pourrait tout aussi bien y avoir un Q.I africain qui donnerait, c'est sûr, plus de meilleures notes aux noirs qu'aux blancs), d'autre part, si effectivement le Q.I donne quelques indications sur les performances de notre esprit, il s'agit évidemment plus de l'esprit de géométrie que de l'esprit de finesse. Et comme la seule chose qui compte est au bout du compte la création humaine, j'avoue avoir plus d'admiration pour les vers de Rimbaud ou le rythme de Miles Davis que pour un blanc ou un noir qui calculeraient plus vite que moi !
    (Quant l'art nègre, qui ne serait que le fait de quelques intello blancs fatigués, dommage qu'il ait inspiré tant de Picasso et de Matisse !)

    Ainsi Sharon Stone a paraît-il un Q.I exceptionnel, et pourtant sa carrière est bien moins intéressante (et bien moins réussie : à part "Casino", je ne vois aucun grand chef-d'oeuvre dans sa filmographie) que celle d'une Marylin Monroe dont tout le monde connaissait la "stupidité" et dont un jour Tony Curtis dira qu'il avait eu l'impression d' "embrasser Hitler", ce qui dans le domaine de la méchanceté pure et de la bêtise crasse vaut tous les Q.I du monde.

    Certes, cet argument n'est pas sérieux mais il faut bien que je m'adapte aux vôtres, mon bon cracmol. Quand vous nous dites sans rire que les juifs sont les plus intelligents du monde et les noirs les plus cons, avec comme "preuve" irréfutable que toutes les éthnies du monde ont placé les noirs en bas de l'échelle, eh bien je me demande pourquoi vous ne dites pas non plus que dans toutes les civilisations du monde, des plus régressives aux plus progressistes (car si tous les hommes se valent, toutes les cultures ne se valent pas) la femme a toujours été sous la domination de l'homme, un homme qui s'est même demandé parfois si elle avait des droits... ou une âme ! Vous comprenez ce que je veux dire ? Une tradition tri-millénaire n'a aucune valeur morale en soi.

    Et puisque je parle d'âme, je vais aller plus loin. Ce n'est pas tant ce que vous dites, Mandrake, qui est inquiétant, que ce que vous sous-entendez. Les juifs ont plus de prix nobel que les noirs et les belges ? Certainement. Les noirs courent plus vite que les blancs ? C'est vérifiable. Existent-t-il même des différences de raisonnement logique entre les groupes humains ? Ca se pourrait. Appréhende-t-on le monde différemment selon qu'on soit un papou, un inuit ou un bobo du sixième ? Nous sommes tous d'accord. Mais la vraie question n'est pas " scientifique" (les gènes de celui-ci valent mieux que ceux de celui-là), ni même historique (ce monde-ci domine ce monde-là), mais bien métaphysique et je vous la pose, Mandrake : pensez-vous qu'un homme ne vaille pas un homme ? Pensez-vous que Dieu se trompe quand Il dit que tous les hommes sont égaux devant Lui et que le juif vaut le grec qui vaut vaut le barbare ? Et que si nous devons nous aimer les uns les autres, c'est bien parce que nous nous valons tous en tant qu'existants ?

    Vous me rétorquerez peut-être que mêler Dieu à tout ça est un peu fausser le débat et que ce n'est pas dans l'absolu que ces questions-là se résolvent... Eh si justement ! rien ne vaut l'absolu quand il s'agit d'anthropologie. D'autant que comme le dit André Langaney, et ce qui pourrait donner lieu à un autre débat, bien plus violent que celui-ci, est QU'EN CE QUI CONCERNE LA LUTTE CONTRE LE RACISME, LA SCIENCE NE SAURAIT AVOIR LE DERNIER MOT : "Je ne crois pas que la vérité scientifique puisse à elle seule mener le combat contre les préjugés sociaux, soient-ils racistes. Toutefois elle y contribue." dit Langaney sans se rendre compte de la bombe philosophique qu'il lance. Pierre-André Taguieff en disant la même chose, le savait. C'est par l'humanisme et/ou l'onto-théologie que l'on peut définitivement établir une définition non raciste de l'homme. Mais dire cela, c'est ramener l'humanité à un statut soit qui n'est pas humain mais divin (Dieu a fait les hommes et il n'y en a pas un qui soit mieux fait que l'autre) soit à un statut purement humain, qui se passe de Dieu mais qui est tout aussi dogmatique que le premier et dont le dogme est encore plus difficile à définir - car comment allons-nous moralement définir l'homme si nous n'avons plus de morale transcendante ? Peut-être devra-t-on faire, comme Kant, "comme si", comme s'il y avait de la transcendance, comme s'il y avait une entité supérieure dont nous sommes tributaires.... Que nous soyons croyants ou non, ce qui est sûr, c'est qu'il faudra se mettre d'accord sur une essence UNIQUE de l'homme contre le raciste qui pense précisément qu'il peut y en avoir deux, trois, quinze, la première étant évidemment la sienne.

    PS : je tombe sur le message de Sébastien. "Il n’y a pas d’ethnies en dehors des relations ethniques." dit sa citation. Intéressant. Ca me fait penser au mot de Lacan : il n'y a pas de sexualité, il n'y a que des relations sexuelles.

    PSS : Léon, ça fait penser au tueur au grand coeur et au p'tit Q.I de Luc Besson

  • Montalte, Finkielkraut s'est reconnu victime du politiquement correct comme dans La tache, et je dois dire que je désapprouve complètement les velléités procédurières du MRAP à son égard. Plus "on ne peut plus rien dire", plus on encourage les mauvaises pensées.

    Mais je pensais bien sûr à ce personnage de roman, ce "blanc" qui est en fait "noir"- on est bien obligé là de mettre des guillemets. La réaction de Mandrake est remarquable, d'ailleurs. Je me souviens de ne pas avoir été complètement satisfaite par l'analyse de Roth à travers ce livre, si j'avais eu un blog à l'époque j'en aurais bien fait la critique car ce que j'en avais lu ici ou là ne m'avait pas non plus convaincue. Enfin, il n'est pas trop tard, si je trouve le temps... En tout cas, à ceux qui l'ont raté : c'est à lire !

  • Vous posez là une belle question Montalte. Jésus, le Christ, N.S. est-il mort aussi pour les Noirs, pour les Indiens, pour les femmes, pour les esclaves ? L’Eglise, les théologiens, n’ont cessé de discuter de ces questions et le bon Saint Thomas lui-même n’était pas tout à fait sûr, concernant les femmes. Certaines sectes protestantes doutent encore aujourd’hui que les Noirs aient une âme.

    A l’inverse, des théologiens progressistes, comme Eugen Drewermann, sont prêts à soutenir que les mamifères ont une âme (ce qui, en toute logique, impliquerait alors un Christ-chien ou un Christ-chat, un Christ-vache, cheval, léopard, éléphant ou raton-laveur, non ?). Le pape Jean-Paul II lui-même s’est rangé à cette idée en déclarant, le 19 janvier 1990, si mes souvenirs sont bons (ou plutôt si mes notes sont bien prises), lors d’une audience publique, que les animaux possédaient une âme et que nous, les hommes, devions nous sentir solidaire de nos frères cadets.

    Je n’ai pas d’idée arrêtée sur la question. Je ne sais pas non plus si Dieu pense que tous les hommes sont égaux ou s’Il refuserait d’en sauver certains parce qu’Il ne les jugerait pas égaux. Mais je pense que Son critère est plutôt la méchanceté et, en conséquence, la grâce qu’Il accorde ou non.

    Un homme vaut-il un homme ? L’Eglise le soutient aujourd’hui et une grande partie de l’humanité occidentale avec elle. Mais cette question de la valeur que l’on reconnait à chacun est indépendante, je crois, des questions que je soulevais cet après-midi, et qui ont eu le malheur de vous déplaire, puisque je ne dois qu’à la qualité de mes contradicteurs la grâce d’avoir été épargné.
    Merci donc, chers contradicteurs de me maintenir à flot tout en essayant de me torpiller.

  • Vous savez quoi, Mandrake, je crois qu'on ne vous prend pas tout à fait au sérieux.

  • C'est vous qui vous vous torpillez, Mandrake, en ne répondant pas - et en changeant de plan à chaque coup. D'abord, c'est biologique, ensuite c'est culturel, puis c'est de nouveau biologique, et de nouveau culturel. Et quand on vous demande ce que vous entendez VOUS par "humanité", si un homme vaut un homme, ou s' il y a une ou plusieurs essences de celui-ci, vous nous sortez les sectes protestantes, puis Eugene Drewermann, en rappelant aussi de vagues propos animistes de JP II, mais pour ce qui est de votre avis, c'est peine perdue - et ainsi, après ne nous avoir rien dit, vous nous dites que l'on ne vous a pas eu - la bonne blague.

    Au moins auriez-vous pu mettre les points sur les i. Préciser que votre interrogation anthropologique n'était en rien un racisme à l'oeuvre et qu'en effet, il n'existe qu'UNE race humaine et que les recherches que vous faites par-là sont plus d'ordre social ou culturel que racial - et que même si elles étaient "raciales" (allons-y), elles n'iraient pas du tout dans le sens d'une hiérarchie, donc d'une exclusion, donc des "usines à gaz" - expression qui fut, bon sang mais c'est bien sûr, celle avec qui vous avez ouvert votre "réflexion". Et c'est à ce moment-là qu'on ne vous prend plus au sérieux et que l'on a envie de vous sucrer.

    Ce qui est dommage, voyez-vous, c'est qu'on aurait cru en avoir fini avec le racisme, car nous en avions, nous, contre l'anti-racisme et ses ravages idéologiques. Hélas ! il suffit de vous rencontrer pour s'apercevoir que l'anti anti-racisme est bien moins de saison qu'il n'y paraissait et qu'à cause de vous, les ravages idéologiques vont continuer, non pas les vôtres, car vous n'avez pas de pouvoir ni d'influence, mais ceux des gens qui en ont acquis en combattant des imbéciles de votre espèce.

  • Alors je vais essayer de répondre, Montalte.

    1/ Il me semble que la séparation, la coupure du biologique et du culturel est abusive. Il y a du culturel dans le biologique et du biologique dans le culturel. Il y a surtout un effet du culturel sur le biologique quand le biologique se déploie dans un univers culturel. Je veux dire, pour faire court, comme je l'ai répété, que les aptitudes biologiques et culturelles des blancs sont plus grandes dans un monde culturellement blanc qui répond mieux aux aptitudes bio-culturelles des blancs. Le raisonnement est un peu tautotologique parce que le fait qu'il décrit est autopoiétique. Le renforcement même de nos aptitudes est autoréférencé: nous produisons le monde dans lequel nous sommes les plus aptes, non parce que nous voulons être les plus aptes, mais parce que c'est notre monde.

    2/ Concernant l'humanité, vous savez que le débat fait rage entre les monogenistes et les polygénistes. L'Eglise catholique et les partisans des droits de l'homme sont plutôt favorables à la première thèse. Voltaire et les Chinois, notamment, à la seconde. Je n'ai pas d'avis tranché sur cette question passionnante.

    3/ Au reste, même si l'humanité émanait de plusieurs souches autonomes, cela n'affecterait pas l'égalité en droit entre les hommes, qui est une valeur et non un fait. Je suis favorable à la reconnaissance de cette égalité en droit, que j'entends non seulement en un sens juridique mais moral: une égale dignité.

    4/ Le principe de l'égalité en droit entre les hommes ne réfute pas l'inégalité en fait entre les individus et entre les races. Il nous donne peut être des devoirs à l'endroit des moins doués sur lesquels je n'ai pas assez insisté.

    5/ Je ne tire pas de conséquences politiques racistes de mes réflexions raciologiques, je constate simplement la difficulté de cohabitation d'individus appartenant à des races différentes et inégales et m'interroge sur notre avenir.

    6/ Je ne pense pas que mon intervention cet après-midi ne renforce la légitimité de la lutte contre la discrimination raciale ni les sociétés qui en font commerce puisqu'encore une fois je ne développe qu'un point de vue critique et seulement indirectement normatif. A vrai dire, politiquement, je suis un vrai sceptique, doublé d'un incorrigibe abstentioniste.

    7/ Enfin, j'aimerais bien que vous laissiez ce message en ligne. Si vous souhaitez que je cesse d'intervenir sur votre blog, il suffit de me le demander par mail.

    Cordialement,

  • Querelle de mots ou querelle de choses ?

    Si ce sont les mots qui sont en cause cela peut continuer jusqu'au jugement dernier sans rien de décisif, ce ne sera qu'une métaphysique de plus.

    Si c'est une querelle de choses, seule l'expérimentation permet de trancher et puis je préfère le téléthon aux vains débats abracadabrantesques.

  • Monsieur Montalte dont la profession est "assis", sur quoi ? Ayez au moins l' honneteté d'annoncer la couleur : Ce blog modère les commentaires, il peut se le permettre, il fait du chiffre à l'envie . Merci.

  • J'ajoute, au risque d'ouvrir un nouveau débat, que le racisme (auquel je n'adhère pas, je le répète, mais que je m'efforce de penser) me parait moins une politique du passé que de l'avenir. Le génie génétique (pardon Alina) nous donne aujourd'hui les moyens de créer de véritables races humaines, mais payantes naturellement. A côté de la reproduction naturelle, on trace la voie rapide des individus de la race surdouée, comme dans "Bienvenue à Gattaca", les alphas de l'an 2100. Le clivage des races que la mondialisation défait dans la nature risque alors de se renforcer au profit d'une élite définitivement supérieure. Sloterdijk avait écrit la dessus un petit essai, l y a quelques années: "La domestication de l'être".

  • "Les races humaines n'existent pas au sens où l'on parle de races animales distinctes. Tous les hommes sont en fait d'une grande homogénéité génétique car leur ancêtre commun est jeune au regard de l'évolution de la vie ; il a vécu il y a au plus 200 000 ans en Afrique.

    Tous les continents semblent avoir été peuplés à partir d'une population dont des groupes auraient quitte l'Afrique il y a environ 70 000 ans. La couleur de la peau, qui joue un rôle si important dans les préjugés racistes, ne reflète pas tant une divergence génétique, qu'un phénomène de brunissement progressif de l'épiderme à mesure que l'on va du Nord vers l'équateur.

    Il y a plus de diversités génétiques, en moyenne, au sein des individus d'une ethnie particulière qu'entre deux ethnies différentes, fussent-elles apparemment si dissemblables que le sont des populations scandinaves ou mélanésiennes."

    Axel KAHN, généticien

    Mandrake, je reprends une question posée plus haut par un autre intervenant et à laquelle il me semble que vous n'avez pas répondu : quelles sont les questions qu'on pose pour mesurer "scientifiquement" l'intelligence d'un être ? Pouvez-vous nous renvoyer vers un test particulier ? Que l'on mesure sa pertinence ?

    Pour rester crédible, je crains qu'il ne vous faille répondre.

  • Je précise que la dernière phrase d'Axel Kahn que j'ai citée, et qui découle des travaux effectuées dans les années 70 par le généticien Richard Lewontin (voyez, j'avance mes sources, de mon côté), me semble suffire à invalider l'ensemble de votre raisonnement.

    Pour ceux qui veulent en savoir plus : http://www.ircm.qc.ca/bioethique/obsgenetique/cadrages/cadr2005/c_no24_05/c_no24_05_02.html.

  • Et cette dernière phrase confirme les assertions de Langaney, mis en lien plus haut.
    On peut ajouter qu'il y a environ cent mille ans, il ne restait probablement plus qu'une dizaine de milliers de sapiens sur terre, si mes souvenirs de lecture sont bons. Nous aurions pu disparaître mais nous avons survécu, tous issus de ces quelques représentants de notre espèce donc.

  • OK, pas la peine de répondre, Mandrake, je suis allé sur le site (très moche) de Mensa France, et j'ai pu découvrir comment était fait le test à partir duquel l'association à laquelle vous semblez si fier d'appartenir entend mesurer l'intelligence et les capacités de l'esprit humain.

    L'activité de cent milliards de neurones (chiffre identique selon qu'on soit camerounais ou ashkénaze, était-il besoin de le préciser), la mémoire, la créativité, l'intuition, la capacité d'adaptation, tout cela réduit à des séries de chiffres et de figures géométriques. À de la logique mathématique pure.

    Je vais donc arrêter d'intervenir, Mandrake. Je ne peux pas prendre au sérieux les rodomontades d'une calculatrice qui veut se faire passer pour un être humain. Et je m'en vais revoir 2001. Je me repasserai plusieurs fois la scène où Keir Dullea débranche Hal 9000. Je sens que ça va me faire du bien, après tout ça.

  • L'article de Daniel Ducharne et Paul Eid n'apporte rien de nouveau ... c'est un bon historique d'une notion assez floue "la race" qui avait abouti à une idéologie "le racisme" remplacée par une idéologie tout aussi fumeuse "l'anti-racisme" !

    Pour rester dans le cadre législatif, la Constitution française affirme que la loi n'établit pas entre les individus de différences de races, de religions, d'origine, de sexe etc ce qui veut dire qu'implicitement elle reconnaît l'existence de races ... mais cela ne rajoute rien à notre connaissance, pas plus qu'à ce qui différencie les sexes ou les religions !

    Encore une fois que ce soit Mandrake, Montalte, Kaplan, Alina et les autres aucun d'entre eux ne comprend la différence entre une notion verbale " la race " qui est toute formelle et la connaissance induite par une théorie scientifique basée sur des vérités expérimentales.
    En l'occurence il s'agit de faire progresser la biologie et purement la biologie !
    Le reste chacun l'interprétera à sa manière dans le cadre social et donc politique qui sera le sien.

  • Prenons un exemple simple : on vient de faire la greffe d'un demi-visage à une femme qui avait été défigurée par son chien, le président du comité de bio-éthique a protesté de n'avoir pas été consulté, d'autres voix contestataires se sont élevées sur tel ou tel point de cette intervention réparatrice ..

    Comment ne pas voir que les progrès de la génétique vont poser de plus en plus de questions et donc de plus en problèmes de même d'ailleurs que toutes les techniques de modification du génome - soma et germen - et que tous les progrès de la médecine et de la chirurgie en général !

    Répondre par des incantations idéologiques venues du fond de notre culture et du fond des âges c'est répondre à côté de la plaque ...

  • Bonsoir à tous,

    Vous allez me prendre pour un lyrique (donc un sentimental, donc un con), mais je persiste à croire (revers de ma médaille de baptême) qu'un homme est né blanc, noir ou jaune, mais que tous les sangs sont rouges et que toutes les larmes sont salées. Voilà pour la chiante polémique sur les races ; concept dont la réalité indiffère l'homme de coeur, rétif à toutes les abstractions (privilège du visage) et sensible à toutes les Paroles (privilège de la voix).

    Une parenthèse, en écho à ce qu'écrit Montalte. Notre époque tolère d'autant plus volontiers le bon Dieu qu'elle rejette absolument l'âme... Tout à fait d'accord lorsque vous estimez que la question vitale pour l'Homme est (plus que jamais) de savoir, non ce qu'IL est, mais ce qu'il DOIT être. L'Etre est de sable, et aussi sûr que l'Esprit est de vent, l'Humanité ne peut être que de pierre, bref : toujours la même promesse de bâtisseur...

    Un débat que nous rendent urgentissime les fantasmes de la génétique contemporaine (ô économisme intériorisé !), ou bien les casuistiques dites de l'environnementalisme (ô "plus-produit" de la World company !), deux discours dérivés de la praxis (ô perversion épistémologique suprême !) à ce point obsédés de l'Homme qu'on est tenté (les Journaleux exceptés) de leur demander :
    "L'Homme, oui, mais lequel ?"

    Celui fait à l'image du Vieux Barbu, ou celui reconfiguré par la "modernité-modernante". Celui qui, en tant que promesse, reste une possibilité (une Ame), ou bien celui qui, en tant que "process", n'est qu'une monstruosité (un tendu vers plus de "virtuel). L'incarnation n'est pas rentable, et la machine est plus féroce qu'une bête.

  • Eh bien!
    Je me demande souvent si, somme toute, je ne suis pas un imbécile.
    (Je devrais faire un test de Q.I. pour en avoir le cœur ou plutôt le cerveau net).
    Mais Mandrake, du haut de ma sottise, et somme toute, ne semble pas être du tout un imbécile (il mérite assurément son Q.I.)

    ... et tout ça pour en arriver là, comme dirait ma mère que j'admire décidément de plus en plus... grâve à des cerveaux comme le vôtre, cher Mandrake...

    C'est inquiétant.

    Mais c'est que j'étais et que je reste toujours d'une naîveté invraisembable.

    Merci de me mettre une fois de plus en garde, cher Monsieur, contre une certaine «intelligence».

  • George, vous partez en haussant les épaules sans vous poser la moindre question. Je vous invite pourtant à lire l'interessante discussion devant le Comité d'arbitrage de Wikipédia autour de la rédaction de l'article "notion de race humaine" de l'encyclopédie libertaire.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Discuter:Race_humaine
    La discussion méthodologique entre Nojhan et Gemme est tout à fait passionnante et montre que les faits sont loin d'être unaniment établis dans le sens que vous avez décidé.

  • Je tente (pour moi d'abord) de remonter un instant de la fosse de cette «intelligence» et de retourner à la question.

    Il y a au Moyen Âge, entre Augustiniens et Thomistes, Franciscains et Dominicains (pour faire court, car les mixtes sont, ici comme ailleurs, chère Alina!, la règle absolue), une dispute acharnée qui croise l'«anthropologie» et la métaphysique, pour reprendre la question de Montalte qui pourrait nous élever un instant:
    d'un côté, je fais vite, la Volonté, de l'autre, l'Intellect.

    La discussion que nous venons d'avoir me confirme mon augustinisme foncier, qui court jusqu'à Schelling, Schopenhauer et à Nietzsche, comme les amateurs et les professionnels ici le savent bien.

    (Mandrake du reste ferait l'objet d'une belle étude nietzschéenne: avis aux amateurs).

    Le rapport aux émeutes?

    J'y viens:

    Je n'ai jamais cru, en bon augustinien toujours, aux Lumières et à l'Aufklärung supposées éclairer l'humanité par le «savoir»: la racine est la volonté (une notion qui n'a rien de psychologique pour commencer, elle est métaphysique, et même théologique). L'éducation, la culture, les moeurs et la morale sont à la volonté: le savoir intervient et prospère lorsque la racine est saine, seulement.

    Que disent les volontés en présence, historiquement et politiquement, dans notre affaire? La peur, la haine, la destruction (de soi et de l'autre).
    On n'enlève pas la peur par la connaissance (charmant sophisme, très fréquent).

    Un ami qui enseignait à des apprentis me disait: enseigner, ici, c'est une épreuve physique, corps à corps, présence à présence, respect à respect.

    La France, dans sa culture et ses traditions, ses valeurs, ses beautés et ses raisons, doit imposer le respect: on ne l'impose pas seulement en respectant (c'est la moindre des choses), mais en montrant qu'on se respecte soi-même.

    Sans doute est-il plus facile, pour un Suisse, d'aimer sans équivoque, la France et sa force, ses vérités et sa présence.

    Il y a des raisons très hautes et très puissantes, quand on est africain ou chinois, d'être fier d'être ce que l'on est. Ce sera d'autant plus crédible (en dehors des sophistes gentils et droits de l'homme et tralala) si nous sommes fiers, si vous êtes fiers de ce que vous êtes.

    Idem, en ce qui me concerne, pour les «religions».

    Je suis chrétien et j'en suis fier. Pas de moi, il va sans dire (sans passer aux aveux, je n'ai aucune raison d'être fier de moi), mais je suis fier du christianisme, fier de sa beauté et de ses forces, fier de ses vraies vérités.
    Ce qui me permet de me présenter sainement devant un juif ou un musulman: j'espère de lui la fierté de l'islam et la fierté du judaïsme, parce qu'il y a des raisons extraordinaires d'être fier d'être juif ou musulman.

    Si la France existe (comme histoire et comme présence, comme Volonté), on aimerait bien, en Suisse ou ailleurs!, qu'elle soit fière d'elle-même.

    Et si possible, tant qu'à faire, pour de bonnes raisons.

    Arrivé à ce stade, la question de l'«intégration» peut commencer:
    sinon, je vous prie, s'intégrer à quoi, dans quel but?
    S'agréger à la mort (d'une culture)?
    On comprendrait alors, pardonnez-moi, que l'on ne souhaite pas s'intégrer et que l'on souhaite au contraire, à tout prix, ignorer ce cadavre plus ou moins exquis qu'est la France.

    Mais je n'en crois rien. La France existe encore, et nous l'aimons.

    Mais bon sang!
    Méritez-vous vraiment, depuis de Gaulle, les «politiques» qui vous squattent?
    Faites froidement la liste, elle est littéralement effrayante:
    Pompidou, Giscard, Mitterand, Chirac... Mon Dieu!

    Signe très superficiel, bêtement superficiel, j'en conviens.

    Je suis naïf, je vous le disais sincèrement:
    Mais on fout quoi exactement, vous et moi, pour supporter ça?
    Qu'ont-ils foutu, nos pères et nos mères?
    Et ceux qui les ont précédés?

    La Volonté... quand je ne vois parfois que des Intelligences et souvent que des Néants...

  • Cher Montalte, pardon d'intervenir aussi tard, mais le quasi-unanimisme qui s'exprime ici ne vous paraît-il pas suspect ? N'est-il pas la preuve d'une mauvaise conscience qui fait le lit de l'idéologie de l'anti-racisme (pas l'anti-racisme en tant que tel) dénoncée par Finkielkraut ? Il suffit qu'un provocateur arrive, avec sa panoplie de magicien-généticien, ses trucs empruntés à la statistique comme à la génétique, ses arguments empreints tout à la fois de bon sens et de mauvaise foi, pour que tout le monde ou presque tombe dans le piège. Il faut savoir lire entre les lignes, comprendre qui peut se cacher derrière un discours construit en plusieurs temps, qui commence par provoquer (comme pour enfoncer une porte bien fermée) pour ensuite affiner la démonstration en l'amenant jusqu'à un point qu'il cherche à atteindre secrètement.

    Mandrake est parti d'un fait statistique que l'on peut trouver aisément dans certains ouvrages relatifs aux prix Nobel sur la proportion des titulaires de prix d'origine juive, ashkénaze quasi exclusivement (comprenant les demi-juifs, faut-il le préciser). Notre magicien, voulant pousser sans doute la provocation le plus loin possible (comme pour en mesurer les effets), a ensuite fait dévier la discussion sur les races humaines. Mais personne n'a relevé que la surreprésentation des juifs parmi les prix Nobel révèle peut-être un facteur culturel essentiel, et non social ici comme cela a été maladroitement relevé. Et non racial, par parenthèse, Koestler ayant bien montré qu'il n'y avait pas de race juive et que les communautés juives étaient en moyenne ethniquement à la ressemblance des pays qui les abritaient.

    La science a sans doute tordu le coup à la hiérarchie des races, mais ni à la différenciation culturelle ni à l'inégalité entre les individus. En cette matière ô combien délicate, les certitudes sont celles que l'on veut bien avoir en fonction de sa propre idéologie. En cette matière comme en d'autres, la science ne saurait donner des réponses définitives. L'école de Francfort ne nous a t-elle pas enseigné que le science est une idéologie ? Et Popper de son côté, n'a t-il pas fait de la falsifiabilité le critère de la scientificité ? Attention à ne pas trop recourir à des arguments d'ordre scientifique dont le passé a montré le caractère éminemment réversible. Ne répondons pas à des arguments pseudo-scientifiques par un néo-scientisme tout aussi discutable.

    En vérité, l'axiologie (la science des valeurs) doit venir compléter la biologie ou l'ethnologie. La question est de savoir quelles valeurs nous avons ou voulons avoir. Est-il par exemple utile à l'humanité d'affirmer la parfaite égalité des cultures et/ou des individus ? C'est une question qui mérite d'être débattue. En effet, et c'est un des effets pervers du relativisme, la reconnaissance d'une égalité parfaite interdit tout simplement la définition de valeurs pour l'humanité. S'il n'est plus de valeurs recevables pour l'entière humanité, alors il peut y avoir autant de valeurs qu'il y a de cultures et même d'individus, et la conséquence de cela est évidente : la confusion générale et l'impossibilité de bâtir une humanité pour demain. Une manière de racisme peut se cacher derrière le relativisme, et certains défenseurs du différentialisme culturel le savent bien sans le dire.

  • Votre remarque, mon cher Uhlan, plus sage et plus claire que la mienne, me semble très pertinente: l'axiologie qui doit venir «compléter» la biologie ou l'ethnologie, la douce folie efficace et universelle de la science (je dirais, ce qui me conduirait à discuter d'un «complément» possible, en défendant une tension plus grande), par exemple, rejoint plus sobrement ma distinction médiévale entre intellect et volonté.
    Vous avez mille fois raison de mettre en garde un esprit qui glisse vers les faits pour fonder des valeurs: en route, on perd son âme et toute fondation possible des valeurs. C'est la folie de la raison instrumentale et univoque, comme l'école de Francfort n'a cessé d'en faire non point la «preuve», mais la vérité.

    Du reste, après les manœuvres et devant la douce sommation de Montalte, notre cher Mandrake, au pied du mur des valeurs et de la vraie Politique, s'est montré soudain prudent, ironique et nihiliste. À l'abstention, pour reprendre son mot.

    C'est intolérable: on ne s'abstient pas, Monsieur, devant les hommes et devant les histoires.

    Même si les statistiques et la «science» ne nous disent plus rien, on ne s'abstient pas. Mais encore faut-il savoir lever les yeux par-dessus ses notes et son savoir, et vouloir un monde, quelconque (on en discuterait).

  • Les bouquinistes, nouveaux Homais. A peine lu trois livres de sciences et les voilà autoconsacrés du grand club fermé de la mensa (Bogdanov à moi !) ! Relisez A Pichot et SJ Gould mon bon P. D.
    Mais, hélas, si on crie trop fort que le racisme ne peut pas être un réalité biologique humaine, le jour où on peut le montrer...(Pichot encore).
    Cela dit, ceux qui défendent le racisme au sens biologique du terme (pureté de la science !) sont comme par hasard toujours ceux qui veulent s'appuier dessus pour construire de jolies échelles, et devinez sur quel barreau ils se placent ?

  • À tant vouloir appartenir à une race, ils se dévoilent chiens.
    C'est ton destin ? Voici le mien, d'une autre espèce :

    ..."Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
    D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
    Quittez les bois, vous ferez bien :
    Vos pareils y sont misérables,
    Cancres, haires, et pauvres diables,
    Dont la condition est de mourir de faim.
    Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée :
    Tout à la pointe de l'épée.
    Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. "
    Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ?
    - Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
    Portants bâtons, et mendiants ;
    Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
    Moyennant quoi votre salaire
    Sera force reliefs de toutes les façons :
    Os de poulets, os de pigeons,
    Sans parler de mainte caresse. "
    Le Loup déjà se forge une félicité
    Qui le fait pleurer de tendresse.
    Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
    "Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose.
    - Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
    De ce que vous voyez est peut-être la cause.
    - Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
    Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
    - Il importe si bien, que de tous vos repas
    Je ne veux en aucune sorte,
    Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
    Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.

  • Cher Enem,

    Je ne suis pas Mandrake quoique j'ai beaucoup apprécié cette bande dessinée dans ma tendre jeunesse !

    On m'a fait passer des tests de QI lors de mes trois jours à l'armée, c'était il y a vingt-cinq ans et j'ai dû beaucoup baisser depuis car je ne comprends rien à la plupart des interventions de ce blog !

    Le Uhlan : la science est une idéologie parmi d'autres ! Ah ! Le ph est une idéologie, bon ! j'espère qu'il n'est pas laborantin car je ne lui confie pas mes analyses ...

    Gaspar : la science ne nous dit rien ... on l'avait bien deviné inutile de nous le préciser.

    Quant à mes lectures, oui je l'avoue je ne lis jamais de romans ! Et j'en vends très rarement d'ailleurs ... j'attends en fait pour m'y remettre que Raphaël Juldé sorte enfin le sien car il est pour moi le premier auteur français - du Net au moins.

  • J'aimerais bien, cher Monsieur, vous donner raison et vous dire: il est en effet inutile et banal d'avoir à répéter que la science ne nous dit rien.
    Mais peut-être êtes-vous encore plus naïf que moi?
    En ce cas, je vous adore, dans mes bras!
    J'ai trouvé une âme plus naïve que la mienne!

    À en croire certaines des interventions de cette suite en la mineur, je crois hélas qu'il faut au contraire le rappeler. Et s'il n'y avait que cette suite...

    ... partout on nous bassine des paralogismes et des sauts sans élastique entre les différents plans de l'être, à y perdre le pied, le cœur et la Grande Raison (qui n'a rien à voir avec celle qui se déchaîne ici, ou ailleurs).

    Je n'ai rien lu de Juldé. Un conseil, pour commencer?

  • Comme dit le canard "Pan sur le bec" ! Mon QI je ne sais, mais mon Q D R (quotient de délation ridicule) a toujours été trés élevé !

  • Monsieur Gaspar,

    C'est drôle avec vous j'ai l'impression d'être dans une histoire de la comtesse de Ségur !

    Pour ne rien vous cacher Raphaël Juldé est le meilleur ami de l'hôte de ces bois - j'ai nommé Montalte - il est donc peut-être le seul avec Joseph Vebret à avoir lu "Quelques personnages sans importance" qui est l'opus magnus d'Half - son pseudo. Sinon vous avez son journal en ligne qui est un peu du Léautaud avec moins de sexe et en nettement plus gentil (la gentillesse est la croix que Juldé est obligé de porter tout le long de sa vie).

  • Pour faire toucher terre au débat, voilà comment je vois les choses :

    En 2007, il y a des élections présidentielles qui sont les élections prédominantes en France et qui vont déterminer l'orientation politique des cinq années suivantes.

    Il y a deux grands projets qui s'affrontent (je mets de côté les projets révolutionnaires des extrêmes gauche et droite ou vertes qui n'ont aucune chance d'accéder au pouvoir) :

    1 Un projet conservateur celui de De Villepin et celui de Hollande qui garde les grandes orientations politiques de la France des décennies passées et ne porte que des retouches mineures à l'économie générale du système.
    C'est une émanation de la haute-administration représentée par deux énarques. Les grands corps qui forment l'ossature de la France depuis deux siècles seront donc respectés (mines, ponts et chaussées, inspection des finances etc).

    2 Un projet réformiste celui de Sarkozy dont l'idée maîtresse est d'aligner le modèle français sur le modèle anglo-saxon à l'oeuvre en Angleterre voire même aux Etats Unis.
    Le projet dans ses grandes lignes : communautarisme, c'est à dire réforme de la Constitution de la Vème République qui ne reconnaît que les individus sans distinction de races de religions etc mise en place de quotas dans les administrations .
    Destruction du système social hérité de la Libération, abolition du système des retraites par répartition remplacé par un système par capitalisation, de la sécurité sociale remplacée par des mutuelles et des assurances etc
    Destruction du système scolaire centralisé remplacé par l'éducation à la carte.
    Alignement de la politique internationale sur celle de l'Otan et donc des Etats Unis.
    Etc etc.


    Voilà donc le véritable enjeu politique actuel, tout le reste n'est que bavardages ou verbiages c'est selon !

  • Si vous aviez vraiment raison, nous n'aurions que les yeux pour pleurer, entrer les lamres des énarques et celles des «réformistes» destructeurs...

    C'est justement cette idée que la politique se détermine par le cycle des saisons (mortes) présidentielles, et par ce que vous nommez «accès au pouvoir», qui fait la ruine et le néant de nos politiques.

    Le jeu d'une classe politique moyenne (médiocre), celui de l'abstention, celui des «extrêmes» imbéciles (il en est qui le sont moins, mais à ce stade, inutile d'en parler).

    Ce jeu n'a rien de politique au sens vrai et fort du mot. Il fait le jeu seulement des grandes manoeuvres économiques, par les acteurs et les processus anonymes (les deux!).

    Bavardages?
    Si vous pensez que la parole est morte, elle qui fit la politique avec la force et la présence, quand les êtres savaient se soulever et fabriquer du collectif, par la tête et par les pieds, dans la gorge et dans les mains.

    Gardez votre rythme (un président, ça use ça use, un président ça use énormément. Deux présidents, ça use ça use, deux présidents...).
    Il y a sans doute du bavardage: c'est ainsi que commencent les enfants (jusqu'à Goethe ou Kafka, Balzac ou Proust); c'est ainsi que (re)commencent les (re)naissances politiques...
    C'est minable?
    Il y aura peut-être des voix fortes, et des devenirs et des forces.

    Sinon?
    Vraiment: Sarko, Hollande (ou Madame), Villepin?
    Si vous y tenez vraiment...

  • Mais non voyons Pierre Cormary c'est évidemment vous qui ferez les prochaines élections comme pour le dernier référendum européen.
    D'ailleurs je m'emploie à placer les noms de Sarkozy, de Villepin et Hollande pour rabattre les brebis égarées vers votre blog ... allez encore un effort et "Le Monde" vous citera comme la référence intellectuelle, politique, philosophique etc majeure de notre temps !

    Vous voyez que je ne peux pas avoir tout à fait tort ...

    Vive le pape Montalte !

  • Oh la la!
    Je prends toujours les gens trop au sérieux!
    Ce doit être mon côté «Comtesse de Ségur», vous avez raison!
    Je file sous mes couettes...
    On ne devrait pas permettre aux franciscains radicaux de «parler politique»...

    Bien à vous!

  • "Destruction du système social hérité de la Libération, abolition du système des retraites par répartition remplacé par un système par capitalisation, de la sécurité sociale remplacée par des mutuelles et des assurances etc
    Destruction du système scolaire centralisé remplacé par l'éducation à la carte.
    Alignement de la politique internationale sur celle de l'Otan et donc des Etats Unis.
    Etc etc."


    Inévitable quelque soit par ailleur la couleur du gouvernement, et c'est ca qui est bien.
    A cela plusieurs causes. D'une part l'immigration, 100.000 € par ans et par immigrés, donc ca coute un fric fou que nous ne pouvons plus nous permettre. 2)La dette, 120% du PIB au minimum. Et parrallement un des plus fort taux d'imposition du monde. 3)Depuis Mai 81, un chomage de masse et une nouvelle pauvreté (il n'y a vait pas de SDF dans mon enfance). 4)La démographie. A moins de faire entrer 72 millions et quelques d'immigrés dans les 25 prochaine années, il est impossible de maintenir le taux actuel actif/retraité. Objectif de l'OCDE et de l'Union, mais évidement complétement irréaliste.

    Bref, l'avenir s'annonce radieux. On va enfin passer à l'économie, c'est à dire au libéralisme en France au lieu de faire de la théologie socialiste.

    Remercions la SNCF d'avoir coulé les retraites des fonctionnaires en 1995, et les socialo de nous avoir apporter l'Ultra-libéralisme.
    Comme toujours, la réalité est têtu, et l'Etat devrat plier, comme tous les autres acteurs.

  • il y a une forme d'intelligence qui échape à tout instrument de mesure, c'est celle qui permet de reconnaître le monstre qui est en soi avant de le voir chez l'Autre.

    Cette intelligence manque cruellement, non seulement à mandrake mais aussi à cette part de la culture occidentale obsédée par la hiérarchie, qui a déjà enfanté des monstres et que mandrake et d'autres tentent de remettre au goût du jour.

  • "MÉTISSAGE, subst. masc. : Croisement entre individus appartenant à des races différentes." (Trésor de la Langue Française)

    Pour qu'il y ait métissage, il faut qu'il y ait des races à la base, sinon ce mot n'a pas de sens. Tout le monde croit à la réalité du métissage, considéré comme une bonne chose par l'idéologie dominante, donc tout le monde croit à l'existence des races, même s'il n'est pas politiquement correct de le dire. Je pense qu'on peut croire en l'existence de races humaines sans remettre en question l'unité du genre humain et l'égalité des hommes au regard de Dieu. Cela dit, classer les races en fonction de leur Q.I. moyen est assez réducteur comme démarche. Le Q.I. mesure l'intelligence d'une personne et un homme ne se réduit pas à son intellect, fort heureusement. Qu'est-ce que l'intelligence sans la foi, par exemple ? Un instrument qui tourne à vide.

  • Merde, je tourne à vide.

    L'amère constatation.

  • Rassurez-vous, mon cher George! vous trouverez sans peine un théologien pour vous assurer que lorsque vous vous fiez à votre intelligence, loin de toute foi «dogmatique» ou «religieuse», vous touchez sincèrement à la dimension dont témoigne, si mal souvent, ce que vous entendez vous-même, sans doute, par «foi»!

    Vous trouvez l'argument curieux? Moi aussi, un peu.
    Vient-il d'une cervelle affreusement libérale? Il y a des théologies néo-orthodoxes, et même néo-calvinistes, qui le soutiendraient!

    Un homme ou une femme ne tourne jamais à vide, quand il vit.
    C'est une lecture que les Pères savaient faire en lisant le prologue de Jean.

    Rien de tout cela ne vous rassure?
    J'espère au moins vous avoir amuser.
    Si des «chrétiens» vous ennuient, cher ami, faites-moi signe!
    C'est mon métier (il faut bien que je serve à quelque chose, tout de même).

    Cordialement,

  • Rassurez-vous, mon cher George! vous trouverez sans peine un théologien pour vous assurer que lorsque vous vous fiez à votre intelligence, loin de toute foi «dogmatique» ou «religieuse», vous touchez sincèrement à la dimension dont témoigne, si mal souvent, ce que vous entendez vous-même, sans doute, par «foi»!

    Vous trouvez l'argument curieux? Moi aussi, un peu.
    Vient-il d'une cervelle affreusement libérale? Il y a des théologies néo-orthodoxes, et même néo-calvinistes, qui le soutiendraient!

    Un homme ou une femme ne tourne jamais à vide, quand il vit.
    C'est une lecture que les Pères savaient faire en lisant le prologue de Jean.

    Rien de tout cela ne vous rassure?
    J'espère au moins vous avoir amusé.
    Si des «chrétiens» vous ennuient, cher ami, faites-moi signe!
    C'est mon métier (il faut bien que je serve à quelque chose, tout de même).

    Cordialement,

  • Pourquoi sauver "métissage" pour sauver "race", autant mettre les deux à la poubelle...
    [en ce qui concerne les hommes (car "individu" est approprié pour les chiens aussi)]

    Un mélangé...

  • Désolé, navré, je suis confus et grotesque!
    Dans le feu de l'action, j'ai voulu corriger une coquille, et hop! la catastrophe.

    Notre hôte m'effacera, j'espère.

    Pardonnez-moi.

  • Une chose est d'avoir une certaine vision du monde économique et politique, une autre ce sont les moyens pour l'imposer à tous les autres.

    On sait que les démocraties sont très sensibles aux événements brutaux, par exemple les attentats de Madrid ont suffit pour à moins de dix jours d'une élection démocratique en changer la donne !

    5000 voitures de brûlés, quelques écoles et établissements industriels en plus, 200 millions d'euros de dégâts et la cote de notre ministre de l'intérieur actuel grimpe de 11 points.

    Supposons - supposition gratuite - que la cote d'un candidat à la présidentielle de 2007 soit inférieure à celle de ses autres principaux concurrents quinze jours auparavant le scrutin.
    Supposons qu'une bavure arrive dans un commissariat (une bavure est si vite arrivée!), cela cause la mort d'un jeune témoin interpellé sur le lieu d'un délit, d'où nouvel embrasement des banlieues, qui se solde par des incendies plus encore quelques bavures de part et d'autre , mettons 5 à 10 morts, que croyez-vous qu'il arrivera ? Le ministre de l'intérieur à ce moment apparaîtra comme le sauveur de la Nation et sa cote de popularité fera un bond formidable ...

    Bien entendu tous ces événements fictifs n'auraient aucun rapport avec quelque événement réel que ce soit ... cela va sans dire !

  • "Le Q.I. mesure l'intelligence d'une personne et un homme ne se réduit pas à son intellect, fort heureusement. Qu'est-ce que l'intelligence sans la foi, par exemple ? Un instrument qui tourne à vide."

    Sébastion, ça fait quand même beaucoup de bêtises en pas beaucoup de mots, ça... "Intelligence" et "intellect", ce n'est déjà pas pareil, et heureusement que le Q.I. ne mesure pas l'intelligence (chose éminemment complexe et protéiforme, difficilement réductible aux tests de logique mathématique qui constituent les bases du Q.I.). Ensuite, je suis ravi que vous soyez croyant, mais faire de la foi une condition sine qua non de "l'humain", ou plutôt du bon humain, c'est stupide.

    Quant à la discussion "savoir ou volonté", il est évident qu'on peut être cultivé et nazi... On peut également être volontaire et nazi, comme quoi ça n'aide pas à résoudre le schmilblick, cet exemple. J'ai dû mal à voir l'opposition, quand même ; car s'il vaut mieux vouloir le bien, comment le vouloir sans savoir ce que c'est ? Je veux bien vouloir, tenter d'être dans l'action, dans le conflit pour défendre ce qui va dans le bon sens, mais il va bien falloir que je sache ce que c'est, le bon sens. L'amie enseignante dont il était question a bien raison d'en passer par la volonté (respect pour respect), mais c'est pour transmettre un savoir, tout ça, non ? (ne serait-ce qu'un savoir sur ce qu'est le respect). Bref, je ne vois pas pourquoi il faudrait hiérarchiser ces deux concepts : si la volonté est pourrie, aucun savoir ne passera ; mais si le savoir est pourra, toute la volonté du monde ne servira pas à grand chose...

    *Celeborn

  • J’employais le mot "intellect" au sens courant : ensemble des facultés intellectuelles, c’est-à-dire intelligence. Le TLF autorise cette acception, je ne crois pas avoir dit de bêtise.

    Ensuite, je n’ai pas dit que la foi est une condition sine qua non de l’humain. Pour moi, un homme qui n’a pas la foi est un homme à qui il manque quelque chose, une dimension spirituelle essentielle à mes yeux. L’homme sans la foi est comme un aveugle ou quelqu’un qui marche dans les ténèbres. Son intelligence lui sera d’un bon secours mais elle ne suppléera jamais la perte de ses yeux.

    « Ta parole est une lampe devant mes pas, une lumière qui éclaire ma route », dit le psaume 118.

  • Alors, si le psaume le dit...

  • J'apprends aussi, en passant, que je n'ai aucune dimension spirituelle.

    C'est de pire en pire, ces révélations. Je ne sais pas si je pourrai un jour m'en remettre.

  • Rassurez-vous, cher George Kaplan : "Eo mens est imago Dei, quo capax Dei est et particeps esse potest", comme dit Saint Augustin (De trinitate) : L'âme est à l'image de Dieu, dans la mesure où elle est capable de Lui et où elle peut participer de Lui.

    Il ne tient qu'à vous de développer cette dimension.

  • J'ai toujours adoré voir comment les catholiques considèrent ceux qui ne sont pas comme eux comme incomplets. Je trouve que c'est aujourd'hui un argument puissant pour pousser à la conversion :)

    Sur ce, je vais rester dans mon agnosticisme, qui a le grand avantage de ne dénigrer personne a priori. L'agnosticisme est un humanisme :)

    *Celeborn

  • Si le mal est dans l'acte (ce sur quoi je te rejoins), il n'en demeure pas moins que l'acte est bien davantage une question de volonté que de savoir, et que le savoir est probablement l'une des choses qui permet d'éviter de faire le mal en voulant le bien (même si, on est d'accord, il ya des nazis cultivés). Mais au final, je comprends bien l'idée du primat de la volonté sur le savoir, même s'il me semble que la volonté est également quelque chose qui se construit, toute ontologique qu'on puisse la concevoir.

    J'ai toujours adoré cette conception du mal selon Platon (celui qui fait le mal se trompe, il fait erreur sur lui-même), et ça me désole presque qu'elle soit fausse, et que l'idée de mal nécessaire (ou de moindre mal) demeure inexorablement présente, sans parler du tragique de lacondition humaine (et ses célèbres dilemmes "faire le mal ou faire le mal ?").

    *Celeborn

  • Cher Montalte, un incroyant vient vous appuyer. La ruse du Bien qu'on trouve chez Platon, mais aussi dans le christianisme, est diablement, diaboliquement séduisante. Mieux que cela : elle est raisonnablement convaincante. Il est vrai qu'on fait toujours le mal pour un bien. Autrement dit, le mal est le moyen d'une fin qu'on veut ou espère bonne. Et peu importe que cette fin ne soit pas bonne absolument puisque l'idée de bien, même déformée, même trahie, est l'aiguillon de l'acte. Le meurtre est toujours l'espoir d'une gloire, d'un bonheur ou d'un apaisement - illusoire, bien sûr. Qui veut donc le mal pour le mal ? Le nihiliste absolu n'existe que dans les livres. Même le diable, dans sa rébellion contre la souveraineté de Dieu, ne vise t-il pas à une forme de bien ? Un mal ontologiquement séparé du bien n'existe que pour les vieux manichéens, ceux de l'histoire religieuse.

  • J'ai déjà dit que l'augustinien que j'essaie d'être ne peut qu'être essentiellement d'accord avec ce qu'avancent Montalte et Le Uhlan. Mais, sans aller jusqu'au démonique, il y a une question que soulève Freud dans Par-delà le principe de plaisir, une question qui le retourne lui-même, l'obscur même qui obscurcit l'ensemble de discours qu'il avait tenu (et pratiqué) jusque là: la (trop fameuse et vite, trop vite réfutée) «pulsion de mort». «Le nihiliste absolu n'existe que dans les livres», dites-vous, cher Uhlan, et je crois à juste titre. Mais Freud (pour ne citer que lui, par manière de «vulgate») nous interroge: il y a dans l'homme une volonté de néant où le néant même devient le «bien». Vous évoquez le «manichéisme» à juste titre d'ailleurs: et c'est précisément devant le dualisme pulsionnel fondamental que Freud recula de toutes ses forces, cédant de mauvaise grâce, dans la célèbre étude en question. Le point me semble passionnant. On pourrait au reste abandonner le terrain de la psychanalyse pour rejoindre celui de la théologie ou de la spiritualité (c'est charmant, de trouver un lieu comme celui-ci, où l'on peut librement agencer une parole politique et une parole théologique, dans la grâce sans prix d'avoir à en discuter avec des «athées» et des «agnostiques», les seules âmes du reste que le chrétien que je tente d'être supportent sans peine).
    Dans ce registre, la question est bien de savoir si le prince des ténèbres souhaite un autre bien, le bien à sa manière, contre le Souverain, ou s'il veut le «mal pur». Mais que serait un tel «mal», sinon du moins l'espérance d'un bien propre (à Satan)? Ou alors... Freud serait-il un redoutable théologien?

    Personnellement, je ne considère pas le «manichéisme» comme une histoire «réglée»: la «pulsion de mort» est un scandale ontologique, théologique, éthique et politique, certes. Un scandale, au même titre que le Bien incarné, peut-être?

    Mais un scandale peut-être plus banal que ne le croit le Uhlan? un scandale hélas qui déborde les livres? un scandale qui se love dans nos reins obscurs? une folle négation qui, pardonnez-moi, rendrait compte (sans rien expliquer du tout) bien des folies sombres, jusqu'à certains étranges plaisirs de détruire ce qu'on aime le plus au monde...

    Je ne peux à ce sujet m'empêcher de regretter l'absence ici de Monsieur Asensio, qui aurait bien des choses à dire sur notre sujet, fût-ce à m'incendier le visage et mes faibles mots de paille et de papier...

  • Au Moyen Age, on disait que Dieu employait les âmes les plus mauvaises pour torturer les autres, en Enfer.

  • C'est tout le contraire, mon cher Uhlan : le nihiliste n'est pas vieux, il est très neuf. Le mal dont vous parlez, satanique, romantique en diable, né de la trahison de l'idée du bien, n'est plus le seul. Car c'est depuis depuis notre XXe siècle que s'est développée la notion de mal totalitaire, du risque du mal radical, où l'on ne fait plus le mal pour une fin que l'on espère bonne, mais sans mobile, sans pensée et sans jugement. Je vous renvoie à Hannah Arendt là-dessus. Dans le mal totalitaire qui crée le concept de "banalité du mal", il n'y a plus de mobile à faire le mal, sinon un mobile qui serait quelque chose tel que le désir de ne pas penser ce que nous faisons, mais qui en ffait constitue l'acte plutôt qu'il ne le précède ou le fait naître. Le problème n'est pas de vouloir le mal pour le mal, mais bien de faire le mal car l'on ne possède plus aucun vouloir, ni vers le mal, ni vers le bien.

    *Celeborn

  • Même le choix du néant peut cacher l'espoir d'un bien. Même la destruction totale peut être mue par l'espérance d'une rédemption. Freud n'a pas renoncé à Thanatos pour rien. Reste pourtant cette question limite : est-il possible de vouloir l’anéantissement sans aucune forme d’espérance ? Peut-être, mais alors à défaut de bien. Encore une manière, même négative, d’agir en vertu du bien.

    La banalité n’est pas la radicalité du mal. Qu’y a t-il derrière l’Holocauste, un des plus grands crimes de l’histoire humaine ? L’espérance d’un homme nouveau. Même derrière le mal tenu pour radical. Dévoiement absolu de l’idée de bien, sans doute. Mais encore, nous n’en sortirons pas, l’idée de bien.

    Même chose pour le nihilisme. Pour Dostoïevski, le nihilisme n’est pas le mal radical, c’est le mal moderne. Pour Nietzsche, il n’est même pas qualifié de mal, même s'il peut se comprendre ainsi ; mais qu’attend-il au fond de l’au-delà du bien et du mal sinon…un plus grand bien ?

  • "Qu’y a t-il derrière l’Holocauste, un des plus grands crimes de l’histoire humaine ? L’espérance d’un homme nouveau. "

    Hitler espérait un homme nouveau. Pas Eichmann.

    *Celeborn

  • Eichmann n'espérait pas un homme nouveau ? A condition de croire au rôle de fonctionnaire zélé et aveugle qu'il a joué lors de son procès... Arendt certes l'a cru. Mais je ne vois que deux solutions possibles : ou bien Eichmann était un remarquable acteur, ou bien il était le dernier des imbéciles. Qui peut agir dans une entreprise aussi criminelle sans avoir la parfaite conscience de ses actes ? Seul un demeuré, et il ne l'était pas. Reste une alternative : agir en approuvant ou en désapprouvant les motifs de l'action ? Eichmann n'a jamais dit qu'il avait désapprouvé... L'acteur est démasqué.

  • Vous n'avez rien à dire sur Outreau ? Bande de nazes ! Pouvez pas présenter les excuses de Freud, Dostoievski et Nietzsche ?

  • La question du bien et du mal peut être étudiée sous deux angles distincts : l'ontologique et le moral. L'absence d'unité ontologique du mal n'interdit en rien la condamnation morale. L'ontologie n'est pas là pour excuser le mal. Il faut laisser cela à la sociologie...

  • Eh oui, le problème du mal est qu'il excède le bien et qu'il torpille l'être et tout ce qu'on pouvait dire de bien sur lui. Car on a beau dire avec Platon que le mal est une erreur de jugement, force est de constater qu'il y a des maux qui ne se posent même pas comme intentions maladroites du bien. Peut-on décemment dire que Dutroux et Fourniret se sont "trompés" et que leurs actes relèvaient malgré tout d'une idée de bien mal comprise ? Le mal n'est-il qu'un mal négatif comme le pensait Leibniz ou bien y a-t-il en lui aussi en lui une possibilité démoniaque (encore que ce n'est pas le mot) "positive" ? J'entends un mal qui échapperait à toute récupération ontologique, à toute ruse du bien. Un mal qui agirait soit par sadisme nihiliste (à la façon d'un Stavroguine) soit par indifférence absolue à l'égard de ce qu'il fait (à la manière d'un Eichmann).

    Le Ulhan et moi disions que l'on ne peut vouloir le néant en conscience. Si c'était si simple !

    "L'homme aime mieux vouloir le néant que ne pas vouloir... " écrit Nietzsche à la toute fin de sa "Généalogie de la morale". Phrase terrifiante qui annihile deux mille cinq cent ans d'euphorie onto-théologique ! Et c'est pourquoi Schopenhauer aura avant Nietzche préféré renoncé au vouloir. Dans un monde sans Dieu (mais dont l'absence n'angoisse personne, contrairement à ce pensait cet optimiste de Kierkegaard), notre seul salut est de renoncer à la vie qui est en nous et qui nous fait souffrir quoiqu'on fasse. Car la vie, pour ce dernier, c'est le mal. Et puisque se suicider est encore une façon de faire triompher la vie (le suicidé étant celui qui pense que la vie est mieux que lui et préférant se supprimer lui plutôt que de renoncer à la vie et son vouloir désindividualisant), il ne s'agit que d'abolir en nous toute velléité vitale. Vivre comme un mort... ou un bouddhiste.

    Voilà donc l'alternative : soit un monde athée où bien et mal coexistent l'un contre l'autre et où toutes les catégories de l'être ne sont plus protégées, soit un monde religieux où l'on essaye à grands coups de dogme, d'arché, et de révélation de contenir ce mal et de préserver l'être. Le drame, en présentant les choses ainsi, est que je me retrouve malgré moi du premier côté - puisque dans ma seconde proposition, je ne présente la foi que comme une assurance tous-risques contre le mal.

    Mais c'est à ce moment-là que je me dis, ou que quelque chose dit en moi, que cela ne se peut, que le néant ne peut avoir le dernier mot, que c'est de cet absurde que va naître, j'allais dire "sentimentalement" (mot affreux), ou pire, "humainement", la possibilité d'autre chose. Et comme je n'ai guère d'aptitude au bouddhisme, c'est à ce moment-là que je me rappelle le mot de Tertullien "je crois parce que c'est absurde", que je me rappelle que le Christ Lui-même a douté de son Père à Gethsémani - Dieu doutant de Lui-même, c'est là l'ultime paradoxe, presque comique, le fer rouge du christianisme, et que je me dis que décidément, non, DIEU NE PEUT PAS NE PAS AVOIR LE DERNIER MOT. L'ennemi peut me faire perdre toutes les batailles du monde, mais pas la guerre.

    "Néanmoins, si subtil que soit l'ennemi, sa plus ingénieuse malice ne saurait atteindre l'âme que par un détour, ainsi qu'on force une ville en empoisonnant les sources. Il trompe le jugement, souille l'imagination, émeut la chair et le sang, use avec un art infini de nos propres contradictions, égare nos joies, approfondit nos tristesses, fausse les actes et les intentions dans leurs rapports secrets, mais quand il a ainsi tout bouleversé, il n'a encore rien détruit. C'est de nous qu'il lui faut tirer le suprême consentement, ET IL NE L'AURA POINT QUE DIEU N'AIT PARLE A SON TOUR."

    (L'imposture, fin de la première partie)

  • Le Mal n'est-il pas d'autant plus difficile à admettre qu'on entretient la vision d'un Dieu bon ?
    L'idée moyenâgeuse dont je parlais tout à l'heure, selon laquelle Dieu organise l'Enfer en se servant des plus mauvais pour torturer les autres, pour cruelle qu'elle soit cette idée n'est-elle pas le début à la fois d'une reconnaissance du mal et d'une acceptation du mal ?

  • Le Mal, c'est le Socialisme.
    Donc pour le connaitre, lire Karl Marx et le bilan des pays Socialistes.

  • Quelques précisions de ma part.

    Je pense qu'on peut vouloir le néant en conscience, mais parce qu'on espère autre chose consciemment ou inconsciemment.

    Nietzsche dit que l'homme veut le néant plutôt que ne pas vouloir. Pour lui, ce qui compte évidemment, c'est la volonté. Mais la volonté du néant elle-même peut être volonté de dépassement. Nietzsche est un remarquable dialecticien...

    L'idée de bien pour moi s'entend comme idée régulatrice. Elle peut être métaphysique, vitaliste ou utilitariste. Je la reprends à mon compte parce qu'elle a le mérite d'être commode et plus parlante que d'autres.

    L'incroyant par là cherche à reprendre ses droits. Mais il accorde aux chrétiens certaines choses : la reconnaissance augustinienne du primat du vouloir sur le savoir se défend même sans Dieu ; l'absence de Dieu ultimement est une cause de désespoir. Kierkegaard se serait trompé, cher Montalte ? L'homme contemporain ne serait pas si désespéré que cela ? Il l'est, si ; mais son désespoir a pris les habits du paradoxe : du divertissement et de l'oubli.

  • "Dans un monde sans Dieu (mais dont l'absence n'angoisse personne, contrairement à ce pensait cet optimiste de Kierkegaard), notre seul salut est de renoncer à la vie qui est en nous et qui nous fait souffrir quoiqu'on fasse."

    Nous ne vivons pas dans un monde sans Dieu. Contrairement à ce que croyait Nietzsche, Dieu n’est pas mort. Le jour où Dieu sera mort, sa question ne se posera même plus et l’homme sera retourné à l’animalité. Que se passerait-il en effet si le mot "Dieu" disparaissait ? Le théologien Karl Rahner s’est posé cette question et voici sa réponse : « L’homme aurait oublié le tout et son fondement, et en même temps oublié — si l’on pouvait encore le dire — d’avoir oublié. Qu’en serait-il alors ? Nous pouvons seulement dire : il cesserait d’être homme. Il aurait fait retour à l’animal inventif (…) A proprement parler, l’homme n’existe en tant qu’homme que là où, au moins comme question qui nie et qui est niée, il dit "Dieu". »

    Or, on n’a jamais autant parlé de Dieu qu’aujourd’hui. C’est même la question centrale, en Europe au moins, sur ce continent où Dieu paraît s’être éclipsé provisoirement. Quant au reste du monde, il n’a jamais vraiment quitté l’orbite de Dieu. Il n’y a qu’en Europe où le phénomène de la sécularisation a pris de telles proportions. S’inquiéter d’un monde sans Dieu, c’est une vision un peu trop européo-centrée.

    Kierkegaard était trop pessimiste, semble-t-il. Entre Dieu et le néant, l’homme choisira toujours Dieu, à moins de renoncer à la vie. Même souillée par le péché, il y a toujours une angoisse fondamentale chez l’homme, une nostalgie de la pureté qui lui fait tourner ses regards vers le ciel. Je ne renoncerai jamais à la certitude que Dieu aura le dernier mot. Sinon la vie n’aurait aucun sens.

  • "Sinon la vie n'aurait aucun sens."

    Parce que le monde, la vie, auraient un sens avec l'existence de Dieu ?

    Vous me faites penser à ces nombreuses personnes (j'en connais) qui connaissant l'angoisse de devoir prendre leur vie en mains, de tracer seuls leur propre chemin et d'assumer les remords et les regrets qui doivent nécessairement en découler, préfèrent s'engager dans l'armée - le choix de l'infantilisation, le refus de la responsabilité.

    Voilà qui en tout cas me conforte dans mon idée que dans toute religion (et Dieu - sic - sait qu'il s'en est succédé, et des rigolotes, et des exotiques, depuis la nuit des temps) se cache un déni de la réalité.

    Je préfère affronter le désespoir d'un monde sans finalité, que m'inventer un not' bon Maître, remettre mon destin à une hypothétique entité supérieure. L'homme est Dieu : c'est lui qui, à partir du chaos, crée de l'ordre, à partir du néant crée de la morale, à partir de l'animalité crée de la société.

    Certains préfèrent être des loups, d'autres des chiens, voilà tout. "Attaché ? Vous ne courez donc pas où vous voulez ?"

    (Je n'ai pas toute votre culture philosophique et littéraire - il me plaît de tous vous lire, ça me fait apprendre des choses - et quand bien même les aurais-je que je n'espérerais pas vous convaincre. Juste remplir le quota d'athéisme nécessaire selon moi à toute discussion qui se respecte. Considérez-moi comme un "mal" nécessaire.)

  • Je le dis juste en passant, mais il existe une autre voie que celle de l'athéisme ou de la foi.
    Ces deux-là sont des chaînes, à mon sens.
    (à mon sens veut dire : pour moi, peut-être pas forcément pour quelqu'un d'autre)

  • Alina, l'athéisme n'est pas forcément dogmatique. Un athée ne peut pas (ou alors c'est un crétin) affirmer que Dieu n'existe pas. Il est juste ir-religieux : il considère que Dieu est une question sans réponse, et partant, qu'il est inutile d'en chercher une (sauf pour le plaisir de la discussion philosophique, à la rigueur), ou pire, d'en trouver.

    Plus que l'agnostique, il se méfie de tout culte institué, de toute vérité "révélée". Pour peu qu'il ait un peu de culture historique et de finesse psychologique, l'athée sait que ceux qui pensent détenir la vérité n'ont qu'une seule obsession : la diffuser, l'imposer aux païens et aux mécréants, par le sang et le glaive si nécessaire. L'athée veut qu'on lui foute la paix, et qu'on laisse à tous la liberté de choisir : il hurle à la mort dès que la religion se mêle de la politique, le spirituel du temporel. Et l'athée a toutes les raisons de hurler à une époque où l'on nous somme de plus en plus fréquemment de choisir un camp, entre celui de la barbe et celui de la tonsure.

  • L'alternative n'est pas entre la tonsure et la barbe, George, mais entre la barbe et la bite à col roulé surmontée d'une kippa. Les tonsurés sont peu concernés. L'anticatholicisme (primaire?) est le cache misère des vrais conflits religieux.

  • Juste en passant et à titre de témoignage idiot:
    Je n'ai été et je ne suis jamais aussi léger et heureux que lorsque j'étais et lorsque je suis athée.
    Le sens, au sens du sens qui s'ajoute à l'être, ne m'a jamais tourmenté.
    (C'est le point où Nietzsche me tombe, parce que je suis nihiliste ou parce que c'est Nietzsche qui l'est encore, avec la volonté et les valeurs).
    Sur toute cette question, je ne connais rien de mieux que Jean-Luc Nancy (Le sens du monde, Galilée, par exemple).

    Et... lorsque le dieu vient secouer mes os... est-ce que je (re)trouve un sens (à la vie)?

    Non...


    Je (re)trouve un corps à corps avec l'être et moi-même, dans la nuit ou sous un jour dont soudain j'ignore tout...

    Kierkegaard, encore lui, savait que le christianisme n'est pas forcément la «bonne nouvelle» que la bourgeoisie du sens et des valeurs attend de lui et fabrique sur son dos mort...

    Juste en passant, donc...

  • Il me semble, Mandrake, que le conflit auquel vous faites allusion est moins religieux que politique et territorial.

  • "Parce que le monde, la vie, auraient un sens avec l'existence de Dieu ?"

    C’est notre croyance. Sans Lui, notre inquiétude ne trouve pas de repos. Nous croyons que l’univers a été créé par Lui, de même que nous croyons que l’homme a été créé par Lui « pour avoir un partenaire à qui communiquer ses bienfaits » (saint Irénée de Lyon).

    Je ne suis pas d’accord avec vous quand vous dites : "Un athée ne peut pas (ou alors c'est un crétin) affirmer que Dieu n'existe pas". Le propre de l’athéisme est de répondre par la négative à la question de l’existence de Dieu. L’athéisme est donc dogmatique par la force des choses. L’agnostique, lui, pense que la question de l’existence de Dieu n’a pas de sens et botte en touche en refusant de répondre.

    S’il pouvait exister une troisième voie entre la foi et l’athéisme, ce serait une sorte de scepticisme (ou de relativisme) sur toutes ces questions métaphysiques. Mais comme c’est une question de vie ou de mort pour celui que cette inquiétude travaille, on comprend que l’attitude sceptique est insatisfaisante dans sa volonté de se dérober à l’Absolu.

    Votre affirmation selon laquelle "l'homme est Dieu" demanderait un long commentaire. C’est ce que disaient Marx et les communistes. Ce n’est pas franchement une référence. L’homme est trop misérable, trop imparfait, pour prétendre à devenir Dieu. Un tel dogme (c’est le mot) est le commencement de toutes les perversions possibles, comme l’a montré l’expérience du XXème siècle. Si l’homme est Dieu, alors pourquoi est-il si mauvais ?

  • Et la casquette, cher George ! C'est une alternative à trois branches : la barbe, la tonsure ou la casquette. La casquette, c'est à la fois le marché et la banlieue, le divertissement et le déracinement.

    Au reste, l'athée ne refuse pas de croire, il ne croit pas. C'est tout - je sais de quoi je parle. Il ne condamne pas forcément les religions, il peut même vouloir en être ; mais il avoue franchement qu'il n'y croit pas. L'agnostique est seulement un athée plus prudent, peut-être plus malin, à l'évidence plus cultivé (il faut connaître le terme...), qui ne se prononce pas, soit qu'il a peur de s'affirmer athée (Aron), soit qu'il n'exclut pas l'hypothèse de Dieu et de la foi (Malraux).

    Je crois, cher George, que vous reconnaissez une trop grande positivité à l'athéisme. Il est une grandeur de l'athéisme - qui est celle d'affronter le désespoir métaphysique ; en ce sens, l'athée a plus de mérite que le croyant, dont la foi n'est jamais qu'une rampe pour ne pas tomber. Il est aussi une difficulté de l'athéisme dont a bien parlé Gilson. L'athée qui ne regarde pas son athéisme comme problématique se ment souvent à lui-même - comme F. Jeanson. Ou alors le salut lui vient du paradoxe : soit d'un retournement de la finitude en bien (Nietzsche), soit du plaisir masochiste et compulsif de la désespérance (Cioran).

  • Je ne connais pas, George, de conflit religieux qui ne soit pas politique et territorial. C'est l'essence même de nos guerres de religions... Il me semble, par ailleurs, que le conflit qui oppose l'Islam à l'Occident chrétien emprunte la médiation du judaïsme. C'est parce que les occidentaux sont, pour les islamistes, "enjuivés" qu'ils sont ennemis.

  • Lorsque je dis, Sébastien, que Kierkegaard est "optimiste", je veux dire que dans tous ses discours édifiants, son traité du désespoir ou son concept de l'angoisse, il croit encore qu'il pourra atteindre la conscience de l'athée et lui montrer sa béance - pour y engouffrer Dieu. Or, pour l'athée ou l'agnostique (encore que ces deux notions s'entremêlent), rien de plus risible que ce type qui se tort de désespoir devant nous croyant qu'il va nous le transmettre. Ecoute ceux que disent ici, par exemple, des *Celeborn ou des Georges Kaplan. Le silence éternel des abîmes effrayants, le calvaire de notre Seigneur, ou la misère de l'homme sans Dieu, ils s'en tapent le coquillard et on aura beau hurler que tout au fond d'eux-mêmes, ce sont des angoissés de la mort qui tue, on ne les fera pas déciller. La seule chose qui peut nous rester à faire est encore une fois d'attendre qu'il se passe quelque chose en eux, et éventuellement de les inviter, sans leur faire peur, à lire Chesterton ou Bernanos, ou à voir un film de Tarkovski. Et témoigner de notre propre foi. Non pour les en convaincre, mais pour leur faire comprendre notre besoin de Dieu. Evidemment, il faut que celui-ci soit intime, personnel, et pas du tout social ou politique. Car là aussi, c'est pitié de voir de soit-disant "croyants" regretter la mort de Dieu (qui est mort au sens où l'on ne comprend plus le monde à partir de lui, mais qu'on le considère comme une partie éventuelle du monde) pour des raisons... morales et civiques. On dirait qu'ils ne regrettent Dieu que pour les autres, pas du tout pour eux - alors que moi, je peux dire à la lettre le contraire. Et que pour "convaincre" ou "ébranler" l'autre, il s'agit moins de dire qu'il a besoin de Dieu et qu'il ne le sait pas car il est con, que de lui dire que c'est moi qui en ai besoin, même si je suis con. C'est mettre sa subjectivité en péril qui mettra peut-être son objectivité en péril. Mais se contenter de dire "tu es athée et tu es angoissé, mais tu ne le sais pas alors que moi si, car moi le croyant, je connais l'angoisse des athées" c'est se foutre de la gueule du monde...

    Gaspar disait que c'est quand il est athée qu'il est le plus heureux. Comme les choses sont faites car moi c'est exactement le contraire ! C'est quand je déprime que je ne veux surtout plus croire en Dieu en lequel je vois le responsable de tous mes petits problèmes (comme quoi j'y crois encore), mais c'est quand tout ça passe, une armada d'anges pour me redonner le moral !, que je me retrouve fort et joyeux, que j'ai envie de Lui rendre grâce. C'est dans la joie que je me sens le plus croyant et dans la peine le plus abandonné. Bref, je ne veux pas du tout que ce Grand Connard là m'abandonne, ou plutôt cette Grande Connasse, vu que comme dirait Malek Chebel, le catholicisme est une religion de chochottes et qu'un vrai homme ne veut pas d'un Dieu maternel comme celui de l'Evangile. Le christianisme, disait-il encore en substance, c'est pour les pédés.

  • "on aura beau hurler que tout au fond d'eux-mêmes, ce sont des angoissés de la mort qui tue, on ne les fera pas déciller"

    Il y a une différence entre ce qu’on dit en public et ce qu’on pense à l’intérieur de soi. Des athées tranquilles, il n’y en a pas beaucoup. Et je ne prétends pas que le fait de croire supprime l’angoisse. Je dis que la croyance console, soulage. Bien sûr, il y aura toujours une petite minorité qui ne voudra pas de cette consolation. Mais quelle sera son attitude à l’heure de la mort ? A ce moment-là, toutes les certitudes basculent.

    Je ne cherche pas tellement à convaincre ou à ébranler l’autre. J’expose ce que je crois, c’est tout.

  • Parenthèse.

    Dieu est-il bon ? Ou, est-ce à dire que Dieu ne peut être, ontologiquement, que bon ?

    "Tout" dépend de ce que l'on voit en Dieu. Ou de ce que l'on voit par Dieu. En bref, Dieu a tellement de vêtements humains, son tailleur est si riche que l'on ne sait plus très bien à quoi il pourrait, de mémoire d'homme, ressembler NU.

    Perso, je ne crois pas "Dieu" bon. Je "le" crois puissant. Immensément puissant. Et je "le" crains, quand son souvenir de fulgurance me revient.

    Fin de parenthèse.

  • "Mais quelle sera son attitude à l’heure de la mort ? A ce moment-là, toutes les certitudes basculent."

    L’argument est faible. Il se retourne aisément : le croyant aussi doit, j’imagine, voir ses certitudes ébranlées au moment du trépas. Plus encore que le non-croyant, qui lui se garde bien, dans l’idéal, d’entretenir quelque certitude que ce soit.

    Ça me rappelle un sketch des Guignols (on a les références qu’on peut), très drôle au demeurant (ça arrive), où l’on voyait Jean-Paul II monter au Ciel, et être accueilli, à sa grande déception, par un Allah sarcastique qui lui lançait un : « Eh non, Jean-Paul, ci raté. »

    "Il est aussi une difficulté de l'athéisme dont a bien parlé Gilson. L'athée qui ne regarde pas son athéisme comme problématique se ment souvent à lui-même. " Je ne suis pas totalement en désaccord, Uhlan : la voie de l’athéisme me semble en effet difficile dans un monde encore tant empreint de religiosité. Mais si l’on décide d’évacuer l’insoluble question de Dieu et de se concentrer sur la vie terrestre ("cultiver son jardin", comme disait l’autre) qui n’est pas si horrible que beaucoup veulent bien le prétendre, j’ose penser qu’on peut plus aisément atteindre ce fragile point d’équilibre entre ces deux opposés que sont bonheur et lucidité. D’un point de vue plus général, je pense que toutes les avancées humaines des derniers siècles découlent de la remise en cause des dogmes religieux dans l’Occident en voie de déchristianisation.

    "L’homme est trop misérable, trop imparfait, pour prétendre à devenir Dieu." Justement, Sébastien, je vois dans la croyance un moyen de refuser l’imperfection qui est nôtre, en créant de toutes pièces un être qui serait tout ce que l’homme n’est pas (omniscient, omnipotent, éternel). C’est trop commode, voyez-vous. Je suis personnellement ravi d’être imparfait, fini et libre, avec toute l’incertitude que cela implique. La mort m’effraie, bien sûr, mais je ne voudrais pas d’une vie éternelle (qu’est-ce que ce serait chiant, quand même !), et je préfère mon inquiétude devant l’inconnu à la félicité morne de celui qui pense déjà tout savoir.

    "L’angoisse de la mort qui tue", je l’accepte, montalte, je ne la chasse pas de mon esprit avec des fables. Elle m’est au contraire utile, pour mieux penser à construire la seule vie que je connaisse, celle que je mène ici et maintenant. Si après la mort une autre existence m’attend, hourra, je ne pourrais que m’en féliciter ; on m’en voudra juste de ne pas tout miser là-dessus en attendant, et de ne pas vouloir sacrifier le peu de temps que j’ai sur cette terre à un hypothétique autre plan d’existence.

    Je respecte les croyants - était-il nécessaire de le préciser. Je ne crois d'ailleurs pas que des athées aient un jour assassiné massivement des croyants pour raisons philosophiques (l’inverse est plus fréquent…) Le déisme est une opinion tout à fait valable et estimable. L’athée que je suis a juste du mal avec les religions, c'est-à-dire les ensembles de rites, de tabous de superstitions, les textes "sacrés" et les vérités "révélées", les clergés et les institutions chargées de veiller au grain.

  • D-IEU apporte, dans l’ouverture de l’Etant, l’essence, et par cette essence, l’Être

  • Bonjour Messieurs,

    Sans rapport avec votre conversation actuelle mais bien avec la note de notre hôte: depuis ce matin des extraits d'un rapport des RG sont disponibles un peu partout. De quoi nourrir la réflexion sur les récents évènements peut-être.

    Bonne continuation.

    PS: je repasserai si par miracle je retrouve l'intégralité dudit rapport, cela va sans dire.

  • "Il y a une différence entre ce qu’on dit en public et ce qu’on pense à l’intérieur de soi. Des athées tranquilles, il n’y en a pas beaucoup. Et je ne prétends pas que le fait de croire supprime l’angoisse. Je dis que la croyance console, soulage. Bien sûr, il y aura toujours une petite minorité qui ne voudra pas de cette consolation. Mais quelle sera son attitude à l’heure de la mort ? A ce moment-là, toutes les certitudes basculent.

    Je ne cherche pas tellement à convaincre ou à ébranler l’autre. J’expose ce que je crois, c’est tout."

    Et moi je crois que tu et trompes, car je suis un agnostique tranquille (pas athée ; j'aimerai quand même qu'on évite de mélanger : je n'ai pas de certitudes ; j'ai en effet choisi de botter en touche), et pas qu'extérieurement. En revanche, tu m'as l'air d'un chrétien sacrément angoissé :)

    A noter que la "technique *montaltienne" du attendons et essayons de leur faire comprendre ce que nous nous éprouvons, et qui sait peut-être un jour il y viendront... eh bien je l'applique tout autant. Moi aussi, j'attends avec amusement pour voir si par hasard, l'idée de Dieu ne va pas vous déserter un jour ou l'autre... Et je dois bien dire que je gagne plus souvent que vous.

    *Celeborn

  • Être un chrétien angoissé, c’est presque un pléonasme. Kierkegaard disait que le christianisme est tellement contraire à la nature humaine qu’il n’aurait jamais entrepris une telle démarche si sa religion ne lui avait pas ordonné de le faire. C’est l’aspect paradoxal de la foi qui nous attire en fin de compte, parce qu’elle est inacceptable par la raison et par le sentiment, comme le rappelait Montalte en citant Tertullien.

    Voyez-vous, cher Celeborn, je préfère encore le christianisme avec ses tourments que la tranquillité bovine de l’agnostique. Mais je suis sûrement masochiste. Et peu me chaut de savoir qui sera gagnant à la fin. Ce n’est pas un jeu.

  • "Moi aussi, j'attends avec amusement pour voir si par hasard, l'idée de Dieu ne va pas vous déserter un jour ou l'autre... Et je dois bien dire que je gagne plus souvent que vous."

    Pas si sûr.

  • « Pardonne-les, mon Père, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »

    Le Christ, sur la croix, prononce les paroles suivantes : « Pardonne-les, mon Père, car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Il implore le pardon à l’adresse de ses bourreaux, qu’il considère comme inconscients. Peut-être est-ce l’attitude que nous devons avoir, nous Français, vivant dans une terre dont l’origine est d’obédience catholique.
    Comment pardonner à ces délinquants ? Pardonner, c’est donner une seconde chance, mais les conditions de cette dernière doivent être clairement posées. Les bourreaux du Christ sont aveugles, comme l’est Œdipe lorsqu’il tue son père et copule avec sa mère. « Nique la France », disent les délinquants, mais aussi « Nique ta mère ». Et si c’était la même chose ? Et si l’autorité du père, la justice, avait manqué dans l’espace de cette mère nourricière, mère patrie, la France ? Il y aurait eu non pas le complexe d’Œdipe, mais l’inceste. Je pense que c’est du viol de la mère qu’il s’agit, de la part de ces délinquants. Inceste violent. Pourquoi ? Aveugles, ces Français de papiers ne se reconnaissent pas comme ses enfants. Ils se sentent aussi rejetés par elle. C’est pourquoi Alain Finkielkraut affirme : « je me sens résolument solidaire de tous les élèves noirs ou arabes » et « Ceux-là doivent être aidés ; la discrimination à l'embauche doit être inlassablement combattue ; il faut oeuvrer sans relâche à l'égalité des chances, aller chercher l'excellence dans les cités […] ». Pourquoi ne savent-ils pas ce qu’ils font ? L’homme doit s’élever à la pensée. C’est ce que l’on comprend en pratiquant l’exercice de la dissertation. On ne pense pas comme ça. Nos enfants ont la tête vide. Remplie de désirs de jouissances immédiates. C’est ce qu’explique AF, dans son interview : « Enfants de la télécommande, ils veulent tout, tout de suite. Et ce tout, c'est la «thune», les marques vestimentaires et les «meufs». » Seule la culture humanise l’homme. Non cultivé, l’enfant n’est qu’égocentrisme, jalousie (si je me sens exclu, je détruis), désirs pléonexiques et violence (si on ne me donne pas, j’arrache). Le concept d’autrui, d’alter ego, d’humanité, n’est pas accessible sans efforts intellectuels. S’éduquer, c’est se savoir humble et accepter son indigence. Qu’attendre d’un enfant gâté ? Il ne voit même plus ses jouets, il en veut toujours plus, il est violent, il casse… Il faut pardonner et éduquer, c’est-à-dire faire prendre à nos enfants les mesures des valeurs, qui sont celles de la France : justice, égalité, humanisme. Il faut faire taire très sévèrement tout acte de racisme : antifrançais, antinoir, antiarabe, antisémite. Toute discrimination doit cesser illico. Il faut éduquer. Non punir, mais sanctionner. Faire prendre avec conviction la mesure de leurs actes aux délinquants et aux racistes, quels qu’ils soient.

    Cher Pierre Cormary, cette note, sur mon blog, inspirée par votre positionnement chrétien
    philia

  • On fait des travaux de réfection par ici ? Il faudrait nettoyer la croix elle a noirci, probablement ces jeunes vandales ...

  • Le problème cher eX-Time est moins celui de les pardonner que celui de les "socialiser". Toutes ces émeutes (le terme exact serait "effarouchées", si je m'en tiens à une prof de mon bahut !) sont le résultats de revendications communautaires de plus en plus nombreuses. Moins un signe religieux dans les comportements, il faut y voir la revendication identitaire. Que reste-t-il à faire ? Leur faire avaler les livres de Kant, de Baudelaire et autres par l'anus ? Ils ne sont pas même capables de comprendre l'utilité des écoles qu'ils brûlent au même titre que les voitures ou les poubelles.
    En attendant, les jeunes dans l'ensemble issus de l'immigration sont plus nombreux à être reçus au bac que les jeunes français. (source : Le monde) Alors voilà ! Est-ce un problème économique et social ou un vrai problème de délinquence et d'incapacité des pouvoirs publics à maîtriser leurs banlieues -vraies cocottes minutes dont l'explosion "véritable" est peut-être pour TRES bientôt ? La question reste ouverte...
    En attendant, je constate que, le 21 avril 2002, le 29 mai 2005, et le mois d'émeutes n'ont toujours pas donné lieu au minimun de prise de conscience qu'on pourrait attendre de la part de la classe politique et de nos dirigeants. Y a-t-il un pilote dans l'avion ? Cette question-là reste également ouverte...

  • Tant que systématiquement on distinguera les "jeunes dans l'ensemble issus de l'immigration" et "les jeunes français", faudra pas s'étonner que les voitures brûlent...

    "Que reste-t-il à faire ? Leur faire avaler les livres de Kant, de Baudelaire et autres par l'anus ?" Oui, c'est chouette, ça. Prends un jeune pauvre, qui vit dans un quartier pourri, sodomise-le avec Kant, ça lui fera prendre conscience qu'en fait son cadre de vie est génial, que ses perspectives d'avenir sont brillantes, qu'il n'y a pas lieu d'être en colère, et qu'il ferait mieux d'aider la vieille dame à traverser plutôt que rien faire qu'à tagger les murs. Dommage que le pauvre reste souvent assez imperméable à toute forme de raisonnement intelligent - d'ailleurs, je suis sûr qu'aucun ne fréquente l'Ouvroir de Réflexion Potentielle de M. Alpozzo.

    À défaut de leur apporter les Lumières jusque dans leurs cités purulentes, on peut toujours leur occuper les mains, en ouvrant des Ateliers Nationaux, comme en 1848, tiens, pourquoi pas.

  • "d'ailleurs, je suis sûr qu'aucun ne fréquente l'Ouvroir de Réflexion Potentielle de M. Alpozzo."

    En effet ! et j'espère que vous-même très cher George vous ne le fréquentez pas. J'en ai que faire des penseurs bobos qui polluent de plus en plus les débats. Qu'est-ce que c'est que ces distinctions ineptes que vous faîtes ? Immigration/jeunes ? Les casseurs sont parfaitement intégrés à la République française, la preuve ils ont pris pour cible quelques-uns de ses symboles, et n'ont rien à voir avec ce que vous avez envie de voir, et sur lequel vous, les "bien-pensants", avez envie de larmoyer. Vos discours rejoignent le long et morne cortège de la grande moralité française. En attendant, des intellectuels avec un peu de trempe comme Finkielkraut et Dantec, ont osé dire tout haut, ce que d'autres ineptes pourraient au moins penser tout bas.
    Je réitère. Ces "casseurs"-là -ni "jeunes"/ni "immigrés" ou "enfants d'immigrés"- mais bien casseurs ne sont pas socialisés et sont donc en déroute sociale, culturelle, et citoyenne, pour des raisons qui incombent aux parents d'une part, mais à la République moribonde qui ne sait plus faire rayonner ses grands principes.

    Et un bon conseil : apprenez à lire ! Je n'ai jamais dit ce que vous prétendez dans votre commentaire. Vous faîtes dire ce que vous avez envie d'entendre pour vous trouver des ennemis. Encore une démarche manichéenne digne des "flics de la pensée correcte" !
    Bien le bonjour !

  • Pour ma part, je vous rejoins Marc, et je vais même plus loin que vous : si l'on prenait à tâche d'enseigner Kant aux jeunes de banlieue, ils se révolteraient encore plus. Je vous laisse imaginer le tableau...

  • Je vous rassure, les “penseurs bobos” (merci au passage de confirmer ce nouvel avatar de la fameuse loi de Godwin : celui-ci qui donne son avis sur quelque sujet que ce soit est condamné à se faire tôt ou tard traiter, soit de bobo, soit de facho) sont assez minoritaires parmi ceux qui réagissent ici, ainsi que, d’après ce que j’ai pu lire, sur votre site. Et puis, un peu de contradiction, de temps à autre, ça peut aider à affiner ses raisonnements, n’est-ce pas ? En tout cas, rassurez-vous, je n’appartiens pas au MRAP et ne cherche ni ne tiens à censurer votre liberté-é de pensé-ée.

    En attendant, je ne regrette pas de m’être emporté, mais de n’avoir pas pris la peine d’expliquer les raisons de mon emportement. Je vous présente donc mes excuses sur ce dernier point, et vais tâcher de mieux me faire comprendre.

    Ce qui m’ennuie profondément, M. Alpozzo, c’est que des personnes comme vous, qui semblez réfléchir à tous ces problèmes de société et de civilisation majeurs, qui y consacrez des textes entiers, et qui bénéficiez d’une culture et de références littéraires et philosophiques certaines, puissiez :

    - nier les problèmes sociaux et économiques sous le prétexte que les "jeunes dans l’ensemble issus de l’immigration" sont reçus au baccalauréat. Comme elle est faible, cette démonstration ! J’ai essayé de comprendre le lien de cause à effet, j’avoue ne pas l’avoir perçu. Ainsi le fait que des Arabes et des Noirs parviennent à boucler leurs études secondaires, constituerait le signe incontestable ("Alors voilà") que les émeutes récentes ne trouvent pas leur origine dans un quelconque problème d’emploi, de pauvreté ou de discrimination à l’embauche, mais dans le manque de "fermeté" du pouvoir vis-à-vis des "délinquants" ? Vous voudrez peut-être bien reconnaître avec moi, que commencer par dire que l’échec scolaire n’est pas une fatalité pour immédiatement demander plus de "maîtrise politique des banlieues" (maîtrise policière, j’imagine, d’après le peu que je suis parvenu à décrypter de vos sous-entendus) constitue un enchaînement logique assez acrobatique – mais c’est sans doute moi qui dois "apprendre à lire".

    - distinguer comme si de rien n’était "les jeunes dans l'ensemble issus de l'immigration" des "jeunes [F]rançais" (alors que, jusqu’à plus ample information, il me semble que les "jeunes dans l’ensemble issus de l’immigration" bénéficient également de la nationalité française – comme il est désespérant de devoir le rappeler sans arrêt comme s’il ne s’agissait pas là d’une évidence !) Je ne suis pas en train de vous accuser d’être lepéniste ou raciste, M. Alpozzo – inutile donc de crier à la "police de la pensée" –, mais ce qui m’épate, c’est que non seulement vous puissiez employer les mots si légèrement, vous dont ils constituent a priori le métier, mais encore que vous vous arrangiez, une fois le nez mis dans votre lapsus, pour ne pas le reconnaître – et n’espérons même pas que vous puissiez aller jusqu’à réfléchir à sa signification...

    Mais au fond, faut-il s’étonner que je vous comprenne si mal alors que les deux grandes références dont vous vous parez sont Finkielkraut et Dantec ?

    Ces deux-là, des "intellectuels" ? Laissez-moi rire ! D’un côté, nous avons un individu qui descend une œuvre dans les journaux sans prendre la peine d’en prendre directement connaissance (l’affaire "Underground"), qui réagit à tort et à travers dans mille médias différents sur mille sujets différents sans prendre le temps de penser les problèmes ou seulement de se renseigner à leur sujet (archétype du fast-thinker moderne, distributeur de sens pour journalistes déboussolés et complaisants), qui mélange tout et son contraire (que vient faire l’équipe de football et la couleur de ses joueurs dans toute cette histoire ?) et qui assène des a priori péremptoires ("Quel lien y a-t-il entre la misère et le désespoir et brûler des écoles ? Je pense qu’aucun juif ne ferait jamais ça.") d’un très haut niveau philosophique, en effet. Et l’autre, je n’en parlerais même pas : j’attends qu’il devienne intelligible ou revienne de son trip, et ce n’est pas gagné. Je ne sais pas ce qu’il a pris, ce type, mais on ne l'a pas trompé sur la qualité de la marchandise.

    Ces deux-là, "courageux" ? Je m’esclaffe plus bruyamment encore ! Finkielkraut n’ose exprimer le fond de sa pensée que dans un journal israélien, et quand ses propos sont rapportés dans la presse française, il nie, puis s’excuse, puis revient sur ses excuses... Nous tenons là un authentique intellectuel engagé, certainement ! Et Dantec, le pôvre Dantec, qui s’exile au Canada pour pas que fifille risque de croiser un jour de vilains violeurs basanés… C’est fou où ça va se nicher, le courage, de nos jours.

    Bref. Passons. Je m’emporte, mais c’est juste que je trouve bien peu de pensée dans ce qui sort de l’intarissable robinet verbeux de ces dernières semaines. Il n’y avait là qu’une goutte, mais il faut croire que le vase était bien rempli.

    Bien le bonjour en retour, M. Alpozzo.

  • Bien triste analyse de Finkielkraut et Dantec, qui ne garde que l’écume. Depuis le psychologisme de rigueur en France dès soixante-huit, nous avons donné le pouvoir à des êtres qu’il convenait d’éduquer. Ce n’est pas avec des slogans indigents, tournés en dérision, que nous leur apprendrons le respect. Il faut 1/éduquer le sens du respect de la République et de ses valeurs. 2/tenir en respect ceux qui ne veulent pas apprendre. Ce n’est pas une question de racisme, ni une question sociale, mais une question de pédagogie. La pédagogie française, telle qu’elle est appliquée depuis trente ans est nauséabonde. Les HLM sont pleins de gens qui ne contestent aucunement les valeurs de la République, qui aiment la France et souffrent de la délinquance. Avant d’être éduqués, les adolescents font n’importe quoi. Un problème grave : l’appartement, chez certains enfants d’émigrés (j’ai pas dit « tous », j’ai dit « certains »), sert de dortoir. Aussi, les enfants sont-ils dans la rue du matin jusqu’au soir. Il faut enseigner aux parents et aux enfants l’intériorité du foyer. Autre problème, plus grave : la lâcheté du français. Celui-là se fait dominer chez lui, par des gens qui ne reconnaissent pas son pays comme leurs patrie et pourtant, ceux sont des français sur le papier. Je ne conteste pas la légitimité de cette nationalité. Mais ils la renient et c’est autre chose. Demandez-leur s’ils se sentent français. S’ils ne se sentent pas chez eux, ils n’ont qu’à mettre les voiles, personne ne les retient. Vous me direz, ils n’ont pas où aller. Vous allez finir par m’émouvoir. Respecte mon pays où je vais t’apprendre à le respecter, c’est ce que le français doit dire pour ne pas être traité de lâche. Si j’étais un fils d’immigré français à l’étranger et que ce pays m’offrait la nationalité, je ne l’insulterais pas. Dire ça, c’est être traité de raciste, n’est-ce pas ? On n’a que ce qu’on mérite. philia

  • Cher George, on trouve les replis que l'on peut. Je vous laisse vous expliquer, vous le faîtes avec assez de talent, je dois le dire : mais rien dans ce que vous dîtes n'élève pour autant le débat. Vous ne faîtes qu'affirmer sans apporter la moindre allégations :

    - les gens comme vous réfléchissent par des référénces littéraires ! Bien sûr ! Allons donc ! On croit toujours mieux réfléchir que l'autre. C'est un phénomène bien connu !

    - Nier les problèmes socio-économques c'est... vous dîtes avoir visité mon blog, pourquoi ne pas lire les billets que je consacre au problème ? Il sont de l'ordre de quatre, et vous verrez que je ne nie pas les pb économiques et sociaux mais qu'ils ne sont pas le point d'achoppement des affrontements central. Vous allez me dire qu'à Renne, les dernières effarouchées avec les raveurs étaient sous-tendus par des pbs socio-économiques là aussi ?

    - Quand ça commence avec Finkielkraut et Dantec, ça commence mal ! Et oui ! Et quand ça commence comme vous le faîtes, ça commence encore plus mal ! L'incapacité de raisonner en dehors de sa secte ! Vous avez raison, Finkielkraut est un penseur pour vieilles à caniches, et Dantec un fumeur d'opium ! Mais quelles sont mes valeurs à moi ? Brouh ! Ah ! Oh ! fait ! Vous avez lu La défaite de la pensée ? L'amour de la sagesse , L'avenir d'une négation ? Nous, les modernes ? Oui ! Vous avez raison ! Finkielkraut est incapable de décrypter son temps ! Mais là encore, je vous laisse aboyer avec les loups ! tout le reste de votre commentaire n'est que divagations subjectives qui ne concernent que votre perception de la question.

    -Je vous rejoins sur un point cher George ! Nous n'allons pas nous fâcher pour si peu ! Après tout, nous pouvons ne pas être d'accord, l'essentiel, c'est la dialectique ! Mais une chose est sûr, c'est que le web est un lieu où l'on y fait de belles rencontres, mais où l'on ne règle pas forcément des problèmes de fonds aussi compliqués et profonds que ceux dont on parle là ! et tel que vous le dîtes, le robinet de la parole qui se dit "vraie" à partir du moment où elle a été prononcée ou écrite est bien verbeuse... Je peux le constater en vous lisant !

    Je vous salue bien !

  • Quand à l'Uhlan, je vous avoue ne pas partager votre opinion : au contraire, selon moi, si ces jeunes bénéficiaient d'un minimun d'instruction scolaire, et civique et d'un minimun d'éducation, il ne brûleraient pas des voitures. Et ce n'est pas Kant qui les y pousserait. Une provoc' de votre part à deux balles ?
    Relisez le post plus haut de Ex-time. Il a dit ce qu'il fallait dire sur la question de l'éducation !
    La philosophie ne pousse pas à la violence bien au contraire. Vous vous répandez en clichés.
    Bien à vous,

  • Marc, vous n'avez pas perçu l'ironie de mon propos - peut-être êtes-vous kantien. La philosophie, mieux que la musique, est faite pour adoucir les moeurs, bien sûr. Seulement, Kant n'est pas le plus facile des philosophes, et j'imaginais déjà des jeunes de banlieue s'arracher les cheveux à tenter de comprendre les arcanes du criticisme kantien.

  • En attendant, avant de savoir s'il faut ou non enseigner Kant dans les banlieues, il faudra régler le problème d'avoir des élèves présents en classe et en situation de réceptionner ledit enseignement.

    *Celeborn

  • "Les gens comme vous réfléchissent par des référénces littéraires !" Mais oui, Monsieur Alpozzo, il est bien là le problème. Non que je croie "mieux penser" que vous (je n’ai aucune solution ni même aucun diagnostic global, juste des pistes d’interprétation), mais j’essaie de penser plus juste. Car malgré votre intelligence, votre style et votre talent, que je suis loin de vous dénier, vous ne verrez jamais les problèmes que par le petit bout de la lorgnette en les décryptant à travers les délires orduriers d’un écrivain cyberenvapé ou les anathèmes d’un penseur qui s’est déjà discrédité par le passé (où, à part en France, continuerait-on à prendre un sérieux un "philosophe" surpris en flagrant délit d’imposture et de malhonnêteté intellectuelle – la fameuse affaire Underground, pour moi symptomatique d’une dérive "éditorialiste" des intellectuels d’aujourd’hui ?) et qui systématiquement, sur tous les problèmes, quels qu’ils soient (locaux, internationaux, moraux, sociétaux, etc.) plaque une seule et une unique grille de lecture : c’est la faute au progressisme, à l’antiracisme, à l’altermondialisme, à José Bové, et à l’antisémitisme larvé de tout ce qui précède. Vous m'excuserez de trouver ça mince et schématique, et d'une bien piètre hauteur de vue.

    On pourrait imaginer faire appel à d’autres sources, non, Monsieur Alpozzo ?

    1/ L’HISTOIRE, par exemple. C’est pas mal, l’histoire. Ça permet de tracer des parallèles intéressants, et d’apprendre que la médiatisation et la criminalisation de la pauvreté, ça ne remonte pas au mois dernier.

    Je me permets (on m’en excusera, mais j’adore me citer moi-même) de reprendre un passage que j’ai déjà écrit dans un commentaire plus ancien :

    En 1840, le prolétariat était composé majoritairement d'anciens paysans ayant émigrés jusque dans les faubourgs des grandes villes. Beaucoup ne trouvaient pas de travail, car l'industrialisation naissante ne pouvait juguler cet afflux massif de main-d'oeuvre non qualifiée. Cette population d'ouvriers et de chômeurs était misérable, et secrétait en son sein une très forte violence, tournée contre elle-même et contre la société toute entière (c'était en son sein que se recrutaient les terrorristes anarchistes, qui inquiétaient beaucoup la bourgeoisie de l'époque).

    Le pouvoir se pencha donc sur cette question de l'insécurité. Fraisier, secrétaire du bureau de la Préfecture de la Seine, écrivit ceci : "les classes pauvres et vicieuses sont toujours, ont toujours été et seront toujours la pépinière la plus productive de toutes sortes de malfaiteurs ce sont elles que nous désignerons particulièrement sous le titre de classes dangereuses".

    La même année, Eugène Buret rédige "De la misère des classes laborieuses en France et en Angleterre. De la nature de la misère, de son existence, de ses effets, de ses causes et de l'insuffisance des remèdes qu'on lui a opposés jusqu'ici, avec l'indication des moyens propres à en affranchir les sociétés" [on savait rédiger des titres, à l'époque]. Il y écrit notamment : "les ouvriers isolés de la nation, mis en dehors de la communauté sociale et politique, seuls avec leurs besoins et leur misère - il s’agit pour eux de sortir de leur effrayante solitude et comme les barbares auxquels on les a comparés, ils manient peut-être l’immigration".

    Fin de l’auto-citation. Mais on pourrait aussi remonter à ces figures de désordres de jeunes parisiens appartenant aux "classes dangereuses" et dénommés "apaches" au début du XXème siècle. Ou aux "blousons noirs" dans les années cinquante et soixante, alors que la France industrielle s’engouffre dans la société de consommation, déjà vilipendés par les médias comme l’expression de la décadence des valeurs morales occidentales et décrits comme des bandes de jeunes déchaînés se battant entre eux et terrorisant les jeunes "yéyés".

    L’historien Laurent Mucchielli a rappelé que l’on incriminait ces jeunes pour quatre principaux types de comportements :
    - "des affrontements violents entre bandes, se battant notamment à coups de chaînes de vélo et de barres de métal, autour de territoires auxquels elles s’identifiaient ;
    - des vols d’un genre nouveau, des vols d’usage immédiat, ludique et ostentatoire liés aux nouveaux biens de consommation (la voiture et la mobylette pour l’essentiel) ;
    - des actes de vandalisme tournés contre les institutions (école, bâtiments publics) et déjà qualifiés à l’époque de "gratuits", ainsi que des actes de vandalisme commis par des groupes de jeunes lors de manifestations musicales, en particulier les concerts de rock’n roll des idoles de l’époque ; les chroniques rapportent un nombre impressionnant de salles de concert, de cinémas et de bals populaires qui finissent mal et sont mis à sac ; un nombre très supérieur à celui d’aujourd’hui pour ce qui concerne ce type de manifestations ;
    - enfin, [...] on accusait ces jeunes hommes de commettre des viols collectifs"

    Toute ressemblance, etc., etc.

    2/ L’étude des STATISTIQUES brutes, aussi, est assez intéressante, tant elles sont souvent utilisées à tort et à travers et façonnent, mine de rien, l’inconscient collectif. Je vous renvoie à cet article, certes politiquement orienté, mais qui a le mérite de remettre quelques pendules à l’heure : http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=20868.

    2/ Je sais que la SOCIOLOGIE fait hurler le Uhlan (mais j’aime bien faire hurler le Uhlan, en même temps), mais de temps en temps, se pencher sur la réalité et plus sur le fantasme que d’aucuns s’en font, ça aide.

    Je me permets de vous renvoyer à quelques faits et chiffres énoncés par les sociologues Georges Felouzis et Joëlle Perroton dans le dernier numéro du Monde Diplomatique (page 22) sur l’apartheid scolaire. Leur démonstration est assez passionnante, et justifie la conclusion suivante : "Qu’on ne s’y trompe pas : les dérives communautaires agitées comme un épouvantail sont souvent l’aboutissement de la relégation et de l’échec."

    Je sais que ça vous ennuiera d’acheter le Monde Diplomatique, mais je vous conjure de faire cet effort-là. Après tout, j’ai bien lu jusqu’au bout les ignobles textes de vos amis Alain Finkielkraut et Francis Moury.

    Enfin, je me permets de vous rappeler une nouvelle fois l'erreur que vous avez faite hier, en séparant "jeunes Français" et "jeunes issus de l'immigration". C'est de mon point de vue l'inconscient collectif qui parle par votre bouche, et j'insiste sur le fait que vous devriez vous poser des questions à ce sujet.

    Assez, donc, de fantasmes, de déballages d’idées reçues et de démonstrations nébuleuses. Concrètement, le problème est d’ordre social et économique – donc politique (ou plutôt d’absence de politique – sur cela, au moins, nous sommes d’accord). Cessez d’évoquer les seules mannes de Socrate, de Nietzsche et de Hegel : leur éclairage ne suffira certainement pas à comprendre ce qui se passe ICI et MAINTENANT.

  • Un dernier mot, plus court que le précédent, pour rassurer M. Cormary : je n'interviendrai plus dans son blog sur ce sujet-là, ayant déjà plus qu'abusé de son hospitalité. Mais que ceux qui veulent m'écrire n'hésitent pas à le faire (kaplan@lesombreselectriques.com).

  • George, vous avez bien raison de dire que ni Socrate, ni Hegel, ni Nietzsche ne peuvent nous aider à comprendre la situation présente. Mais Marx ou Bourdieu non plus. Sans même parler de Bové ou de Ramonet. La situation est inédite, irréductible à un facteur unique, quoi que vous en pensiez.

    La distinction entre "jeunes Français" et "jeunes issus de l'immigration" est faite AUSSI par les jeunes de banlieue, qui opposent à l'envi "Gaulois", "Rebeuhs", "blacks" et je ne sais quoi encore. C'est ce que vous persistez à ne pas voir ou entendre.

    Le plus incroyable, c'est que la notion de race réapparaît subrepticement (mais sans doute est-ce qu'une conséquence inéluctable du multiculturalisme) à travers la notion de minorités visibles, qui est un nouvel avatar de l'euphémisation de la langue. A cela s'ajoute la guerre des mémoires, entre anciens colonisateurs et anciens colonisés, entre juifs et noirs etc. Ce phénomène découlant lui-même du discours sur la culpabilité française, avec le corollaire de la repentance ou de l'escamotage (cf. la non-célébration d'Austerlitz).

    Tout cela donne la nausée. A force de voir la France moisie partout, on finit par avoir une France nauséeuse. Ronsard est bien mort, il ne fait plus bon vivre en France.

  • Evidemment Uhlan que j'avais perçu l'ironie de votre propos. Mais, vous n'aviez pas perçu le mien ? Allons ! Allons !

  • Cher George, vous me permettrez de ne pas me ralliez à vos positions quand aux textes, parfois très justes, de Finkielkraut ou encore de Francis Moury. Ils sont juste d'un autre temps et d'une autre pensée : l'intempestivité ! Peut-être ne pouvez-vous justement pas dégager tout le sens du problème actuel (et ne voyez pas là une attaque en règle, nous discutons entre honnêtes gens -personne ne prétend détenir la vérité ici !) car vous vous en tenez au fait, et essayer de comparer les évènements entre eux. L'histoire ne repasse pas les plats, c'est bien connu. Sur le plan de l'action, l'histoire ne peut nous donner de leçon. A l'instar de ce rapprochement inepte fait par un célèbre éditorialiste qui titrait "Un mai 68 des banlieue" vous ne pouvez pas rapprocher des évènements historiques tel que vous le faîtes, avec ce Porgom anti-Républicain !!

    Je reprend *Céléborn et je cite : "En attendant, avant de savoir s'il faut ou non enseigner Kant dans les banlieues, il faudra régler le problème d'avoir des élèves présents en classe et en situation de réceptionner ledit enseignement."
    Cela illustre à la perfection ma boutade, certes sans finesse, qui a déclenché votre courroux : "Que reste-t-il à faire ? Leur faire avaler les livres de Kant, de Baudelaire et autres par l'anus ?" On ne peut pas obliger les gens à apprendre, à la limite on peut les obliger à venir à l'école de force, mais pour quel résultat ? Il faut modifier en profondeur nos valeurs sociales, nos référents, réhabiliter la représentativité des communautés en France, rétablir les grands principes républicains, les appliquer mieux.
    Je reprends Ulhan : "Kant n'est pas le plus facile des philosophes, et j'imaginais déjà des jeunes de banlieue s'arracher les cheveux à tenter de comprendre les arcanes du criticisme kantien."
    L'école ne doit plus être sélective, normative, malgré ce qu'on en dt, elle le demeure. Il faut mieux répartir les effectifs, valoriser les profs autrement, arrêter la démagoge politicienne en matière d'éducation. Il a raison : mettre comme cela du Kant ou du Baudelaire dans les mains de ces jeunes qui ne connaissent qu'un niveau de langage, qui n'ont pas été initiés à la maison. Quel résultat ? La boutade de Ulhan est une très juste possibilité.

    Ulhan que je cite de nouveau (quel talent !) : "La distinction entre "jeunes Français" et "jeunes issus de l'immigration" est faite AUSSI par les jeunes de banlieue, qui opposent à l'envi "Gaulois", "Rebeuhs", "blacks" et je ne sais quoi encore. C'est ce que vous persistez à ne pas voir ou entendre."
    Cette distinction, comme il le dit fort à propos, n'est pas faîtes par nous, mais par les progromistes, d'où le surnom ! Et croyez-moi je n'en faisais pas une. Pour moi, ils sont intégrés à notre République, mais sont le signe de fortes montées identitaires. Ces revendications de races, de cultures et parfois même de religion, sont plus de leur ordre que du notre.
    Mais faut-il essayer de le voir, en cessant de s'infliltrer dans cette demande de repentance qui est faîtes par les communautés opprimées et par quelques "bien-pensants" à l'égard de la France !
    Bien à vous,

  • Ronsard est vivant, cher Uhlan.
    J'ai entendu sa voix, hier soir.
    Tenez les beautés de la France dans vos corps...
    C'est l'unique chance, même si c'est trop tard.

  • Damned ! Je viens à peine d’annoncer que j’arrêtais de réagir, mais voilà qu’on m’oppose divers arguments qui méritent de recevoir une réponse. On ne m’en voudra pas, j’espère, de m’y atteler une fois encore (mais c'est la dernière, promis).

    Les textes de Finkielkraut et de Moury, d’abord. Sur ce dernier, par grand-chose à en dire, sa lecture seule me semble suffisamment accablante. Je ne vois pas trop en quoi le fait de réclamer non seulement le retour de la peine de mort, mais également son application aux mineurs, puisse être « intempestif » ! C’est juste la réaction d’un pauvre con. D'un con sanguin. Espérer le rétablissement de la Loi du Talion, vouloir répondre à la barbarie par la barbarie (que Monsieur Moury regarde un jour le Tu ne tueras point de Krzysztof Kieslowski, histoire de comprendre la portée de ses paroles, et ce que ça signifie, ce que ça implique, réellement, concrètement, la peine capitale), voilà qui me semble tout de même assez affligeant. À moins qu’aujourd’hui, le courage ne consiste à vouloir faire tomber des têtes, bien planqué derrière son petit clavier d’ordinateur – auquel cas je m’incline : Monsieur Moury est un individu au courage extraordinaire. Quant à ce cher Alain F., il commet la même erreur que vous : mélanger allègrement causes (une faillite politique, sociale, urbaine, éducationnelle) et conséquences (le ressentiment, le communautarisme, la violence). Avec en sus, dans son cas, une bonne louche d’abject communautarisme à l’envers. « Aucun Juif ne ferait ça ! » Il faut croire qu’aucun des amis juifs de M. Finkielkraut ne vit en banlieue. Cette phrase suffit, je pense, à disqualifier la démarche de ce triste sire. "Eux", les barbares, et "nous", les Juifs. Vive la "défaite de la pensée", et chapeau l'artiste.

    Vous m’excuserez, MM. Uhlan et Alpozzo, mais cette rengaine du « C’est pas nous qu’avons commencé, c’est les autres ! », que vous entamez tout deux en écho à "l’intempestif" A.F., me semble moins relever de la réflexion politique et philosophique que de l’argument de cours de récréation. Un peu de hauteur de vue, que diable ! Allez, je vous en sais capables.

    En attendant, tant que vous vous focaliserez sur les conséquences, les solutions que vous serez jamais capables de proposer (qui seront également appliquées, n’en doutons pas : beaucoup d’hommes politiques ont eux aussi pris la vilaine habitude de vouloir appuyer sur le couvercle sans penser à éteindre la gazinière) ne seront jamais plus utiles que du sirop anti-toux pour combattre une vilaine fièvre. Et en plus, le sirop anti-toux, c’est dégueulasse. (Mais au moins vous ne réclamez pas l'ablation totale de la tête, méthode brevetée Moury).

    Sinon, pour parler plus sérieusement, et si on essayait de déterminer les causes des événements récents ? J'ai moi-même quelques pistes, que je vous livre dans le plus grand désordre, mais en sachant que tous ces facteurs me paraissent bien sûr étroitement interconnectés.

    - l’absence de renouvellement des élites politiques et médiatiques, leur reproduction incestueuse au sein de grandes écoles, ce qui produit au mieux un extraordinaire décalage d’avec la réalité (Balkany qui, très sérieusement, affirme devant une caméra qu’il n’y a pas de pauvreté en France - http://infoblog.samizdat.net/page-2751.html), au pire un sentiment de supériorité (les aboiements des commentateurs contre ce sale peuple qui ne vote pas comme on lui dit de voter) et un cynisme (la fameuse phrase de Pasqua : « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ») proprement ahurissants ;

    - l’omniprésent blabla de l’actualité télévisée, qui prend moins que jamais le temps de vérifier l’information et d’en dévoiler les tenants et les aboutissants. Le journalisme d’investigation est bien malmené, hélas, par la culture de l’immédiateté, du volatile. L’audimat comme seule morale, avec toutes les dérives que cela induit (plus c’est sensationnaliste, plus ça fait vendre, coco) : statistiques et faits divers montés en épingle - souvenez-vous de l'affaire du RER D ! -, avec pour corrolaire la montée d’une psychose sécuritaire disproportionnée qui n'a pour seul mérite que de faire quitter la France à Maurice G. Dantec. Comme le disait Coluche – un individu bien plus intempestif que tous nos actuels Finkielklowns tristes : « Le pire, ce n’est pas que les journalistes ne croient pas les mensonges des hommes politiques. Le pire, c’est qu’ils les répètent. »

    - la défaite de l'idéologie communiste, qui aggrave le cynisme généralisé, le défaitisme, l'impression que de toute façon on ne pourra jamais rien changer, la dépolitisation globale des masses ;

    - l’invasion de la propagande publicitaire, omniprésente et tapageuse, de l’idéologie de la frime et de l’avoir pour l’être, corrolaire à cette idée largement répandue que la croissance est bôôônne, que la consommation est bôôôônne – insupportable matraquage ;

    - la montée d’inégalités tellement criantes qu’on en perd la voix, tant son indécence confine au surréalisme : des patrons qui quittent leur entreprise, même déficitaire, même durement touchée par des délocalisations et des plans dits "sociaux", avec comme indemnités (sic) de départ l’équivalent de plusieurs milliers d’années de salaire minimum ; 10 fois plus de repas servis aujourd'hui par les Restos du Coeur que lors de leur création il y a vingt ans, alors que le PIB (la richesse globale) de la France a été justement multiplié par 2 durant la même période ;

    - les récentes décisions politiques des deux ou trois gouvernements précédents : réductions des subventions accordées à la police de proximité et aux associations, à l'action insuffisante mais qui faisaient un peu office de "zones-tampons" et de "digues" pour éviter les débordements ;

    - le chômage massif, et l'absence de perspective d'avenir réelles pour ceux qui sortent aujourd'hui des écoles et des universités ;

    - un racisme réel à l'embauche (je vous assure que quand on vient d'une banlieue à réputation un peu "chaude", les employeurs froncent déjà le sourcil – et je n'ai même pas besoin de vous préciser, j'espère, à quel point il est plus difficile d'obtenir ne serait-ce qu'un entretien d'embauche quand on se prénomme Mamadou ou Abdelkrim) ;

    - un harcèlement policier qui n'est pas que fantasmé ;

    - le ralliement massif des élites politiques et médiatiques à l’idéologie ultralibérale, qui institutionnalise l’impuissance de la démocratie, et transfère le pouvoir réel des mains des peuples à celui d’intérêts transnationaux privés ; qu'est-ce alors qu'être Français (ou même Européen) ? comment donner l'illusion d'une communauté de destins quand celle-ci n'est plus qu'une légende pour manuel d'éducation civique ? À quoi bon vouloir vendre de la République alors qu'aujourd'hui celle-ci a perdu toute sa substance et n'apparaît plus que comme une vieille rengaine déphasée, selon laquelle le droit seul – et l'inculcation de son respect, par la force si nécessaire –, suffit à tout produire ? Le pacte républicain implique un modèle d'égalité et de citoyenneté : tant que ce modèle ne sera pas assuré, il sera impossible de réactiver l'idéal républicain.

    - l'apartheid géographique : intéressez-vous un peu à l'histoire de l'urbanisme en France depuis le début des années 70. Intéressez-vous aux conditions de vie dans les clapiers qu'on appelle les "cités". Intéressez-vous à tous ces élus locaux, qui par électoralisme et au mépris de la loi préfèrent payer des amendes plutôt que de faire construire des logements sociaux sur le territoire de leur commune (intéressez-vous par exemple à Neuilly, fief de l'intempestif Sarkozy). Intéressez-vous à l'incapacité des politiques de définir une politique urbaine qui mette fin à la ghettoïsation grandissante. Les pauvres d'origine africaine ne vivent pas dans les cités par goût, choix ou stratégie de repli communautariste. C'est bien l'inverse : le communautarisme augmente car les Blancs refusent de vivre parmi les non-Blancs et que les non-Blancs n'ont généralement pas les moyens de vivre parmi les Blancs.

    - l'apartheid géographique se redouble d'un apartheid scolaire, ce qui est encore aggravé par le fait que dès qu'un lycée ou un collège commence à avoir une réputation de "pauvreté", les parents un peu aisés préfèrent envoyer leurs gosses en écoles privées, demander des dérogations, ou carrément déménager. Dans le papier du Monde Diplo évoqué un peu plus haut et dont je vous recommande de nouveau la lecture, les sociologues Felouzis et Perroton notent que « Plusieurs établissements de [leur] enquête auraient dû accueillir environ 25 % d'élèves immigrés ou issus de l'immigration, à en juger par leur secteur de recrutement [, mais] ils en accueillent en fait plus de 50 % car les enfants "blancs" sont inscrits dans d'autres établissements du public [du fait d'une demande de dérogation] ou du privé. » Alors, essayez d'inculquer l'amour de la France et de la République à des jeunes qui sentent bien qu'ils ont échoué d'avance. J'admire les enseignants, dont certains font un travail remarquable souvent bien mal reconnu, mais c'est vraiment beaucoup leur demander que de gérer seuls l'effondrement de toute la société.

    J'espère que vous saurez excuser la rapidité de ce survol. En attendant, tout cela, et d'autres raisons encore que je vous laisse le soin de trouver vous-mêmes car ce message commence à se faire long, provoque un désespoir, un sentiment de rejet, une colère, une "haine", qui si elle s'exprime en effet de manière désastreuse, condamnable, choquante, contreproductive et suicidaire, n'en reste pas moins EXPLICABLE, et cela sans nécessairement faire appel à Socrate ou au lointain conflit israélo-palestinien.

    De l'aveu même de notre bien-aimé Président de la République, la première génération des immigrés venus d'Afrique rêvait d'intégration, ainsi que tous les immigrés, depuis des siècles et des siècles. Leur rêve s'est brisé. Faut-il en vouloir aux fils de ne plus nourrir les illusions des pères ?

    En France, s'il n'existe pas de discrimination juridique, il y a une réelle ségrégation géographique, sociale, scolaire, qui par malheur recoupe aussi, du fait de l'histoire récente de notre pays et de la planète en général, une ségrégation "ethnique". Tant qu'on ne s'y attaquera pas, MM. Uhlan et Alpozzo, on ne fera qu'aboyer dans le vide, et continuer à construire un mur d'incompréhension qui, n'en doutons pas, ne manquera pas un jour prochain de nous retomber sur le coin de la gueule.

    Bien à vous,

  • Tout de même Georges, quelle fatuité que de demander aux autres de la "hauteur de vue" quand la vôtre étale les clichés, les trompes-l'oeil et finit par la cécité la plus grave. Arguant cela, je ne parle même pas de notre sempiternelle différence entre les causes économiques et sociales dans lesquelles, en bon disciple de la sociologie la plus éculée, vous croyez expliquer toute l'humanité et les causes éthniques et culturelles qui, selon Finki, Marc, le Ulhan ou moi, les accompagnent. Là-dessus, nous ne serons jamais d'accord, ou plutôt vous ne serez, vous, jamais d'accord vu que vous ne reconnaîtrez jamais que ce qui fonde avant tout un homme ou une femme, est non sa situation matérielle mais sa situation spirituelle et/ou culturelle. La preuve en est que des communautés peuvent être dans des situations encore plus difficiles que celles des "djeuns" de banlieue et ne pas sombrer dans la violence ou le crime pour autant. S'il y a bien une responsabilité de l'état, ce n'est donc pas celle de ne pas avoir assez subventionné ces quartiers - combien de milliards a-t-on dépensés pour construire et reconstruire des écoles et des piscines détruites et redétruites au fur et à mesure - mais bien d'avoir failli dans son éducation. Vous-même parliez de "faillite éducationnelle" - seriez-vous d'accord pour dire dans ce cas que la République a précisément échoué dans son soit-disant modèle d'éducation et d'intégration car elle n'a pas osé imposer nos valeurs à des gens qui originellement n'avaient rien à voir avec celles-ci ?
    Quant au "Juif qui ne ferait pas ça" et qui semble vous avoir particulièrement ému, force est de constater qu'il n'y a jamais eu ni en France ni ailleurs des "émeutes juives". Et que, comme dirait Alain Robbe-Grillet, "quand on dit que les juifs sont partout, j’acquiesce toujours avec plaisir, car là où il y a des juifs, il y a de la liberté et de la prospérité". Peuple élu, et donc peuple qui cultive l'excellence depuis ses débuts, les juifs n'ont posé comme problème que celui de tellement bien s'intégrer dans les pays dans lesquels ils vivaient que les plus médiocres des autochtones en prirent ombrage et décidèrent de les persécuter. Stupidité sans nom de l'antisémitisme qui est le seul racisme qui prend en grippe des gens qui ont ont pris le meilleur du sol sur lequel ils sont arrivés et l'ont rendu encore plus fertile ! Alors oui, en effet, brûler des écoles - sous entendus des livres -, "un juif ne ferait jamais ça."
    Mais ce n'est pas de ça que je venais causer mais de vos "pistes" qui ont toute en commun celle de dénier la réalité, de foncer dans l'idéologie, et entre deux, d'aligner les aberrations intellectuelles.

    Quelles sont donc les causes de ces émeutes dites-vous ? L'ENA, une phrase idiote de Pasqua, l'audimat, la télé, la pub, la consommation - la société libérale et son corollaire, l'inégalité économique, donc. Le problème, voyez-vous, c'est qu'il est très difficile de s'en prendre à "la société du fric" sans s'en prendre en même temps à la démocratie. La loi du marché honnie suit la loi du désir de l'individu acclamée. Le bien-être comme seule aspiration humaine, la culture du paraître ne sont pas, je vous l'accorde, la panacée de l'excellence. Reste que comme disait Tocqueville, c'est ce que veut le monde "libre". Et en effet, il est plus dur d'être pauvre dans un pays riche que dans un pays pauvre, il est plus dur de ne pas s'épanouir à deux pas de Paris qu'à deux pas de Ougadoudou city. Cela dit, la pauvreté n'excuse rien - car si, contrairement à ce que disait ce con de Balkany, la pauvreté existe en France, elle n'est pas la misère (qui existe aussi) sauf que nos émeutiers ne sont pas misérables et ne sont pas toujours pauvres. Et c'est ici qu'on ne peut s'empêcher de faire un lien avec les mouvements islamiques terroristes car Ben Laden et ses boys saoudiens n'étaient pas non plus des pauvres. Le 11 septembre n'était pas un cri de révolte du tiers-monde, mais bien une agression d'une civilisation à une autre.

    Que dites-vous encore ? Ah oui :

    "- le chômage massif, et l'absence de perspective d'avenir réelles pour ceux qui sortent aujourd'hui des écoles et des universités ;"

    Sauf que nos émeutiers ne sortent pas des universités. Par ailleurs, on ne va pas à l'université simplement pour avoir un avenir professionnel, on va à l'université pour devenir un honnête homme.
    Enfin, c'est insulter les chômeurs que de les confondre avec les voyous.

    "- un racisme réel à l'embauche (je vous assure que quand on vient d'une banlieue à réputation un peu "chaude", les employeurs froncent déjà le sourcil – et je n'ai même pas besoin de vous préciser, j'espère, à quel point il est plus difficile d'obtenir ne serait-ce qu'un entretien d'embauche quand on se prénomme Mamadou ou Abdelkrim) ;"

    Un jeune dont on a l'impression qu'il ne sera pas un très bon représentant de la boite, qui s'exprime en dialecte beur et n'a pas l'air éduqué, discipliné et polit, qu'il soit noir, jaune, blanc ou vert, aura en effet peu de chance d'être pris. Mais si Mamadou parle correctement, connaît le respect des anciens, et donne l'impression qu'il est vraiment motivé, il peut habiter à Clichy sous Bois ou ailleurs, il sera pris. Même dans les entretiens de vacataires au musée, on fonctionne comme ça - et tous les noirs, les arabes (et les indiens) qui y travaillent, comme vacataires ou comme titulaires (soit à peu près soixante pour cent du personnel) sont d'une autre trempe que ceux en effet qui ont déjà envie de brûler la voiture de l'employeur qui ne les aura pas pris immédiatement - la voilà votre culture de l'immédiateté.

    "- un harcèlement policier qui n'est pas que fantasmé ;"

    Il y a des policiers violents mais ce n'est pas la police qui crée la violence dans les banlieues. Autant dire que ce sont les mauvais médecins qui créent les épidémies.

    "- l'apartheid géographique : intéressez-vous un peu à l'histoire de l'urbanisme en France depuis le début des années 70. Intéressez-vous aux conditions de vie dans les clapiers qu'on appelle les "cités". Intéressez-vous à tous ces élus locaux, qui par électoralisme et au mépris de la loi préfèrent payer des amendes plutôt que de faire construire des logements sociaux sur le territoire de leur commune (intéressez-vous par exemple à Neuilly, fief de l'intempestif Sarkozy). Intéressez-vous à l'incapacité des politiques de définir une politique urbaine qui mette fin à la ghettoïsation grandissante. Les pauvres d'origine africaine ne vivent pas dans les cités par goût, choix ou stratégie de repli communautariste. C'est bien l'inverse : le communautarisme augmente car les Blancs refusent de vivre parmi les non-Blancs et que les non-Blancs n'ont généralement pas les moyens de vivre parmi les Blancs."

    Et vous, intéressez-vous à ce que disait Jugurta sur la responsabilité individuelle.

    "- l'apartheid géographique se redouble d'un apartheid scolaire, ce qui est encore aggravé par le fait que dès qu'un lycée ou un collège commence à avoir une réputation de "pauvreté", les parents un peu aisés préfèrent envoyer leurs gosses en écoles privées, demander des dérogations, ou carrément déménager. Dans le papier du Monde Diplo évoqué un peu plus haut et dont je vous recommande de nouveau la lecture, les sociologues Felouzis et Perroton notent que « Plusieurs établissements de [leur] enquête auraient dû accueillir environ 25 % d'élèves immigrés ou issus de l'immigration, à en juger par leur secteur de recrutement [, mais] ils en accueillent en fait plus de 50 % car les enfants "blancs" sont inscrits dans d'autres établissements du public [du fait d'une demande de dérogation] ou du privé. » Alors, essayez d'inculquer l'amour de la France et de la République à des jeunes qui sentent bien qu'ils ont échoué d'avance. J'admire les enseignants, dont certains font un travail remarquable souvent bien mal reconnu, mais c'est vraiment beaucoup leur demander que de gérer seuls l'effondrement de toute la société."

    "Le monde diplomatique", excusez-moi, c'est le "minute" de l'extrême gauche. Et puisqu'on en parle, permettez-moi de vous dire que quand vous donnez comme liste des causes à cette crise,

    "- la défaite de l'idéologie communiste, qui aggrave le cynisme généralisé, le défaitisme, l'impression que de toute façon on ne pourra jamais rien changer, la dépolitisation globale des masses ;"

    je me dis que là nous basculons dans un révisionnisme qui vous discrédite complètement tout en vous révélant. Car le nazisme rouge (je veux dire le communisme) avec ses cent millions de morts, et son double de morts mentaux, son abjection ontologique (car goulag et laogai ne sont pas évidemment des dérapages d'une belle idée, mais les conséquences directes et nécessaires de la pire idée que l'humanité n'ait jamais eue), sa négation absolue de l'humanité, pollue encore aujourd'hui quiconque "le regrette". Vous avez du sang sur le clavier, mon cher monsieur Kaplan.

    Bien mal à vous.

  • Cher Monsieur Cormary,

    Je vous aurais bien répondu, mais :

    - votre incapacité à prendre en compte les faits et les chiffres que je vous donne, ou à leur donner une réponse plus concrète qu’une ou deux citations ou évocations de Tocqueville ou Robbe-Grillet ;

    - votre judéophilie au moins aussi ridicule que l’antisémitisme dont il constitue l’exact et imbécile opposé ;

    - le zèle avec lequel vous vous ralliez à la merveilleuse prophétie autoréalisatrice de Huntington et consorts, en posant votre petite pierre sur le mur d’incompréhension que j’évoquais ci-dessus ;

    - votre méconnaissance profonde des réalités, et votre vision fantasmatique de la société, révélées par des phrases telles que « si Mamadou parle correctement, connaît le respect des anciens, et donne l'impression qu'il est vraiment motivé, il peut habiter à Clichy sous Bois ou ailleurs, il sera pris » (étonnant, mes trois précédents employeurs n’avaient pas du tout cette philosophie du recrutement pourtant frappée au coin du bon sens, mais c’est sans doute une aberration statistique), ou « on ne va pas à l'université simplement pour avoir un avenir professionnel, on va à l'université pour devenir un honnête homme » (pensée joliette et même généreuse, mais complètement idiote dans sa manière de confondre l’idéal vers lequel il faudrait tendre et la réalité sociale actuelle) ;

    - votre impuissance d’autiste à comprendre, vous qui êtes du bon côté de la barrière, que tous les individus n’ont pas les mêmes chances et atouts de départ pour bien construire leur « responsabilité individuelle », que les conditions de vie, la « situation matérielle » pèsent lourd (autrement, un fils de cadre aurait-il dans la France d’aujourd’hui onze fois plus de chances d'arriver au sein de l'élite scolaire et sociale qu'un fils d'ouvrier – à moins que vous ne supposiez, comme certain individu que pourtant vous insultiez quelques jours plus tôt, que "l’intelligence" est génétique ?) ;

    - votre cécité devant l’aliénante violence quotidienne qu’inflige notre société du paraître à ceux qui ne disposent pas du capital culturel pour s’en abstraire ou des ressources pour s’y intégrer ;

    - votre même inaptitude à admettre que ce n’est pas parce que quelqu’un soulève cette question du poids des déterminismes (et les démontre à l’aide de données réelles), qu’il nie toute dimension spirituelle aux individus – vous ne raisonnez que par raccourcis grossiers, ou c’est moi qui suis fatigué ? ;

    - votre absurde insistance à considérer que les émeutiers ne relèvent pas de la même « culture » ou de la même « civilisation » que la nôtre (cf. le lien que vous établissez avec Ben Laden, qui serait indécent s’il n’était pas risible), alors qu’ils en sont la caricature et le produit le plus achevé ;

    - vos affirmations péremptoires et vos rapprochements hasardeux (« "Le monde diplomatique", excusez-moi, c'est le "minute" de l'extrême gauche ») qui me feraient sourire si elles ne venaient pas d’un individu a priori instruit et sachant lire ;

    - votre incapacité à maîtriser les concepts les plus simples : vous m’accusez de « révisionnisme », alors que l’histoire est par nature et par nécessité révisionniste, comme toutes les sciences ; allez, je suis bon et je veux bien vous aider : le mot que vous auriez dû employer est « négationniste » (non, non, ne me remerciez pas) ;

    - votre godwinisme inversé qui vous fait hurler au « nazisme rouge » (dans le choix de vos termes l’on peut constater une fois de plus à quel point vous maîtrisez les questions idéologiques et historiques complexes) et au « sang sur le clavier » dès lors que j’évoque la chute du communisme comme un motif de dépolitisation et de désenchantement de ceux qui aspiraient à plus d’égalité, comme si un constat équivalait à un regret, ou à une réhabilitation en règles – mais puisque cela est visiblement nécessaire pour vous éviter de réduire par le biais d’une psychanalyse sauvage l’ensemble de mon propos, je m’en vais donc essayer de vous rassurer : je considère moi aussi le communisme comme une impasse idéologique et une illusion criminelle, je suis heureux que le régime soviétique soit tombé, ne conteste nullement les morts des goulags (merci donc à l’avenir de ne pas me traiter de « révisionniste » – sic) et je n’ai rien du farouche bolchevik qui le couteau entre les dents n’attendrait que votre sommeil et/ou le Grand Soir pour venir vous égorger… (et je ne vous traiterai même pas en guise de représailles de fasciste ou de chemise brune, car j’essaie pour ma part de mesurer le poids des mots que j’utilise) ;

    - le ton globalement méprisant et injurieux de votre message ;

    - et enfin la parole que j’ai donnée de ne plus intervenir dans ce débat (même si je suis forcément tenté, bien sûr, de réagir à l’insulte et à la bêtise calomniatrice)…

    …m’ôtent l’énergie dont j’aurais eu besoin pour vous exprimer la profonde désolation qui m’a saisie à la lecture de votre pesant couplet.

    J’avais des choses à dire, pourtant. Dommage.

    Bien à vous quand même,

  • C'est vrai que je me suis malencontreusement énervé mon cher Georges, mais c'est vrai aussi que vos âneries idéologiques m'avaient accablé. Et je dois dire qu'elles continuent :

    "- votre incapacité à prendre en compte les faits et les chiffres que je vous donne, ou à leur donner une réponse plus concrète qu’une ou deux citations ou évocations de Tocqueville ou Robbe-Grillet ;"

    Vous-même ne répondez guère au témoignage de Jugurta qui a pourtant connu ces situations plus que nous. Mais sans doute parce que la liberté personnelle et la volonté individuelle n'ont pas de sens pour vous. La réalité est sociale, j'oubliais...
    Quant à Tocqueville, difficile de se passer d'un penseur qui avait vu juste à ce point - contrairement à Marx qui s'est planté sur tout... Mais on en reparlera un jour dans un nouveau post...

    "- votre judéophilie au moins aussi ridicule que l’antisémitisme dont il constitue l’exact et imbécile opposé ;"

    Quel ridicule y a-t-il à reconnaître les vertus d'un peuple ? Au fait, savez vous qu'un peuple, c'est une réalité ?
    A l'instant, vous me disiez que je ne prends pas en compte vos faits, mais le fait qu'il n'y a jamais eu d'émeutes juives, vous ne le prenez pas en compte non plus. Ils sont agaçants quand même ces juifs à s'adapter partout alors que les musulmans ne s'adaptent nulle part.

    "- le zèle avec lequel vous vous ralliez à la merveilleuse prophétie autoréalisatrice de Huntington et consorts, en posant votre petite pierre sur le mur d’incompréhension que j’évoquais ci-dessus ;"

    Incroyable votre incompréhension de la culture, de la religion et de la civilisation. On a beau faire, beau dire, non, l'homme reste selon vous un pur produit social. Votre dogme, votre credo, votre certitude.

    "- votre méconnaissance profonde des réalités, et votre vision fantasmatique de la société, révélées par des phrases telles que « si Mamadou parle correctement, connaît le respect des anciens, et donne l'impression qu'il est vraiment motivé, il peut habiter à Clichy sous Bois ou ailleurs, il sera pris » (étonnant, mes trois précédents employeurs n’avaient pas du tout cette philosophie du recrutement pourtant frappée au coin du bon sens, mais c’est sans doute une aberration statistique), ou « on ne va pas à l'université simplement pour avoir un avenir professionnel, on va à l'université pour devenir un honnête homme » (pensée joliette et même généreuse, mais complètement idiote dans sa manière de confondre l’idéal vers lequel il faudrait tendre et la réalité sociale actuelle) ;"

    Sur Mamadou, je ne vous parle que de ce que je vois. Par contre, je ne vois pas où est votre "statistique".
    Il faut aussi se mettre à la place des employeurs. Si j'en étais un, je ne voudrais pas d'un connard qui parle mal et qui risque de mal me représenter.


    "- votre impuissance d’autiste à comprendre, vous qui êtes du bon côté de la barrière, que tous les individus n’ont pas les mêmes chances et atouts de départ pour bien construire leur « responsabilité individuelle », que les conditions de vie, la « situation matérielle » pèsent lourd (autrement, un fils de cadre aurait-il dans la France d’aujourd’hui onze fois plus de chances d'arriver au sein de l'élite scolaire et sociale qu'un fils d'ouvrier – à moins que vous ne supposiez, comme certain individu que pourtant vous insultiez quelques jours plus tôt, que "l’intelligence" est génétique ?) ;"

    Oui, les riches sont plus riches que les pauvres et les pauvres sont moins riches que les riches. Et tout corps plongé dans l'eau en ressort mouillé (et le téléphone sonne).

    "- votre cécité devant l’aliénante violence quotidienne qu’inflige notre société du paraître à ceux qui ne disposent pas du capital culturel pour s’en abstraire ou des ressources pour s’y intégrer ;"

    Je vous suis, tout ça, c'est la faute à la société. Mieux, c'est notre faute. Mieux, c'est ma faute.


    "- votre même inaptitude à admettre que ce n’est pas parce que quelqu’un soulève cette question du poids des déterminismes (et les démontre à l’aide de données réelles), qu’il nie toute dimension spirituelle aux individus – vous ne raisonnez que par raccourcis grossiers, ou c’est moi qui suis fatigué ? ;"

    Jusqu'à présent, vous n'évoquiez guère cette dimension mais si la conversation vous a convaincu de la prendre en compte, au moins nous aurons avancé.

    "- votre absurde insistance à considérer que les émeutiers ne relèvent pas de la même « culture » ou de la même « civilisation » que la nôtre (cf. le lien que vous établissez avec Ben Laden, qui serait indécent s’il n’était pas risible), alors qu’ils en sont la caricature et le produit le plus achevé ;"

    Le Ulhan vous a déjà répondu là-dessus et vous n'avez pas su quoi rétorquer. Inutile d'y revenir.

    "- vos affirmations péremptoires et vos rapprochements hasardeux (« "Le monde diplomatique", excusez-moi, c'est le "minute" de l'extrême gauche ») qui me feraient sourire si elles ne venaient pas d’un individu a priori instruit et sachant lire ;"

    Le Monde Diplomatique est un journal d'extrême gauche pour qui le libéralisme est le mal, l'altermondialisme le bien, et tous ceux qui n'y adhèrent pas de dangereux fachos.

    "- votre incapacité à maîtriser les concepts les plus simples : vous m’accusez de « révisionnisme », alors que l’histoire est par nature et par nécessité révisionniste, comme toutes les sciences ; allez, je suis bon et je veux bien vous aider : le mot que vous auriez dû employer est « négationniste » (non, non, ne me remerciez pas) ;"

    Merci, merci.

    "- votre godwinisme inversé qui vous fait hurler au « nazisme rouge » (dans le choix de vos termes l’on peut constater une fois de plus à quel point vous maîtrisez les questions idéologiques et historiques complexes) et au « sang sur le clavier » dès lors que j’évoque la chute du communisme comme un motif de dépolitisation et de désenchantement de ceux qui aspiraient à plus d’égalité, comme si un constat équivalait à un regret, ou à une réhabilitation en règles – mais puisque cela est visiblement nécessaire pour vous éviter de réduire par le biais d’une psychanalyse sauvage l’ensemble de mon propos, je m’en vais donc essayer de vous rassurer : je considère moi aussi le communisme comme une impasse idéologique et une illusion criminelle, je suis heureux que le régime soviétique soit tombé, ne conteste nullement les morts des goulags (merci donc à l’avenir de ne pas me traiter de « révisionniste » – sic) et je n’ai rien du farouche bolchevik qui le couteau entre les dents n’attendrait que votre sommeil et/ou le Grand Soir pour venir vous égorger… (et je ne vous traiterai même pas en guise de représailles de fasciste ou de chemise brune, car j’essaie pour ma part de mesurer le poids des mots que j’utilise) ;"

    Ravi que vous considériez que le communisme ait été une "impasse idéologique" bien qu'il faudrait plutôt dire qu'il fut d'abord une aberration idéologique car se fondant sur un néfaste principe ontologique (à savoir une définition de l'homme comme collectif et non plus comme individu) et un immonde détournement moral (l'égalité obligatoire des êtres et des désirs), mais alors dans ce cas, pourquoi dire en même temps que sa chute (que vous célébrez) est responsable d'un mal (la dépolitisation et le cynisme) ? C'est comme si vous disiez que depuis qu'il n'y a plus de nazis, il n'y a plus de résistants et que c'est dommage. La chute des idéologies fascistes est quand même la meilleure chose qui soit arrivée à l'humanité non ? et pour ma part, je préfère largement que celle-ci ait la gueule de bois plutôt que l'ivresse criminelle qui l'a prise pendant un siècle.
    Enfin, quand je parle de nazisme rouge, je veux simplement stigmatiser, à l'instar de mon cher Jean-François Revel (qui est l'auteur de l'expression "du sang sur la plume" que j'ai paraphrasé) , la saloperie absolue que fut le communisme mais dont bien des intellectuels de gauche et d'extrême gauche ne parlent qu'avec des trémolos dans la voix. Il n'y a rien à sauver dans le communisme, surtout pas ses soit-disant bonnes intentions...

    "- le ton globalement méprisant et injurieux de votre message ;"

    Qui n'est qu'une réaction à l'extraordinaire déni de réalité dont vous avez fait preuve dans le vôtre.

    "- et enfin la parole que j’ai donnée de ne plus intervenir dans ce débat (même si je suis forcément tenté, bien sûr, de réagir à l’insulte et à la bêtise calomniatrice)…"

    Georges, vous vous faites mal. Vous savez bien qu'en danger de ne pas avoir raison, vous allez revenir.

    "…m’ôtent l’énergie dont j’aurais eu besoin pour vous exprimer la profonde désolation qui m’a saisie à la lecture de votre pesant couplet.

    J’avais des choses à dire, pourtant. Dommage."

    On les a compris, je crois.

    "Bien à vous quand même",

    Idem et à bientôt.

  • Je m'interroge plus gravement sur la joie de vivre de notre Monsieur Kaplan. Est-il encore possible de vivre bien lorsqu'on a... la sociologie aux trousses ? La mort ne suffit-elle pas ? Et l'on sait à peu près comment la conjurer. Mais la sociologie ? Comment arriver à profiter de la vie lorsqu'on pense à chaque seconde que tout est misère, exploitation, aliénation ? Allez, George, forcez-vous un peu, essayez de passer de bonnes fêtes de fin d'année.

  • La sociologie (si l'on excepte Weber et Simmel) est l'organe «visionnaire» du dernier homme: un clin d'œil (inter)minable, une paupière métallique, et souvent, je connais ça de près, une ceinture de chasteté vissée aux dernières âmes des vraies lenteurs (le lento) et des belles longueurs (inactuelles)...
    Une maladie du temps, dans les viscères de la science.
    Je parle de la sociologie; de personne en particulier, donc.
    Je parle du dernier homme qui pollue nos corps.

  • George Kaplan souffre de ce que Pascal Bruckner appelle les sanglots de l'homme blanc, George Kaplan souffre d'un grand mal : l'arletterie. George Kaplan ne s'est jamais remis de l'effondrement du mur de Berlin, de la fin d'un idéal marxiste en forme de grand Soir attendu à grand renfort de théories idéologiques. George Kaplan souffre d'un autre grand mal, le progressisme qui veut purement et simplement expulser le mal de l'histoire. George Kaplan souffre d'un autre grand mal, le manichéisme ! George Kaplan souffre d'une maladie contagieuse et irréversible : la pensée unique ! Mais qui soigne George Kaplan ?

  • Oserais-je espérer un meilleur médecin que celui poserait un tel diagnostic?

    Au reste, on est toujours le «malade» d'un grand sain(t).

  • Nous cherchons tous, conscients ou pas, l'Absolu ! L'important c'est le chemin que nous empruntons...

  • Evangile selon Saint-Marc A. : femme je ne veux pas croiser ton regard !

    Note : George Kaplan n'existe pas ... en fait c'est Roger Tornhill.

  • J'imagine que Cary Grant ne veut pas non plus croiser mon regard, puisqu'il se cache médiocrement derrière son pseudo de couard ! Que George Kaplan (qui est son vrai nom) s'appelle ainsi ou autrement n'enlève rien au fait qu'il ait quelque chose à dire d'intéressant, même si je suis en opposition avec sa pensée. Et vous, quavez-vous d'intéressant à dire, sale troll aux déjections de chien agonisant...
    Bonne fin de vie !

  • Mais Marc voyons nous sommes tous en fin de vie ! Tu as l'air de l'ignorer ...

    J'ai besoin d'un bon avocat en ce moment, pourrais-tu me fournir le secours de ta précieuse parole, ô saint Jean bouche d'or ?

  • et ceux qui ne voient dans cette affaire que couleur de peau et casquette nike, de quel grand grand mal souffrent-il ?

  • Zawad, espèce de pauvre sclérosé du bulbe, avant de prétendre discuter avec moi, commence par apprendre à me lire...

    Cary Grant, je suis prêts à défendre tes intérets. Sors juste la monnaie : mon numéro de portable : 666 666 666. Tu demanderas Louis Cypher.

  • Pour Zawad, Je vous renvoi à ces liens que vous connaissez peut-être, peut-être pas :

    http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2005/11/11/vers-un-pogrom-annonce-1-la-mort-de-socrate.html
    et suivez les autres liens, svp.

    Je suis prêt au débat, il m'use, j'en ais plus quassez d'avoir à revenir sur le sujet, mais je n'aime pas beaucoup être réduit à un "raciste". Car pour moi, le racisme n'est que l'apanage des cons ! Dans ce pays, il y a une police du langage et de la pensée tellement sévère qu'à la moindre réflexion qui essaye de se démarquer de la pensée unique et qui "pourrait" par malheur sembler intolérante, on vous fait immédiatement, sans réfléchir, et sans même bien vous lire, un procès en sorcellerie.
    Les délarations hasardeuses que vous tenez à mon égard (mais suis-je le seul visé ?) relèvent de cette furieuse chasse aux sorcières à laquelle quelques "bien pensants" autoproclamés se livrent avec une joie et une obstination toutes singulières.
    Démontrez-moi en quoi mes arguments peuvent se réduire à une question de couleur de peau et de Nike, please ! Puis nous en reparlons...

    Définitivement Zizek a raison : il faut une bonne dose d'intolérance aujourd'hui pour sortir du consensus mou de la "tolérance universelle". Et en attendant les banlieues sont de nouveau livrées à elles-mêmes...
    Que Dieu vous garde...

  • Remercions donc le docteur Alpozzo qui diagnostique le mal dont il croit George Kaplan atteint. Les propos fantaisistes de l'amusant dénommé Mandrake nous ayant dans un premier temps tenu éloigné de ce fil de discussion, nous ne reviendrons pas sur l'étalage d'arguments pittoresques et d'impasses mentales relevées deci-delà.

    Il est amusant de constater qu'à l'instar d'une gauche eighties à laquelle on reprochait de revendiquer le "monopole du coeur", bien des consanguins aujourd'hui revendiquent le "monopole de la spiritualité", convoquant vides métaphysiques et perte de repères moraux au soutien de leur propre grille d'analyse.

    Sachez que le recours à la boîte à outils scientifiques que constitue la sociologie n'implique nullement 1) de se prosterner devant une certaine forme de "sociologisme" incantatoire qui mène effectivement à un relativisme fade 2) de se vautrer dans les images d'épinal qui constituent les trois quart du temps les arguments de l'extrême-gauche française. Il s'agit d'outils scientifiques issus du rationalisme occidental, précisément, et qui fournissent en l'occurrence la grille d'analyse la plus pertinente aux émeutes de novembre comme à bien des dysfonctionnements sociaux moins spectaculaires. Il s'agit du "poids des déterminismes" dont parle George Kaplan.

    A ce titre, et parce que nous ne voulons point repartir dans une controverse circulaire sur les aspects ethniques ou culturels desdits évènements, dont nous avons déjà dit qu'il n'étaient qu'écrans de fumée et réflexes ataviques, nous serions toutefois curieux de lire le passage dans lequel le dénommé Uhlan contredirait George Kaplan lorsque ce dernier affirme que les émeutiers relèvent bien de la même "civilisation" que vous et nous, à savoir certes une civilisation sans transcendance faite de simulacres idéologiques et de marchandises culturelles, mais aussi surtout une civilisation de la consommation atomisante, standardisante et réificatrice. Les émeutiers constituent à ce titre les plus caricaturaux des produits de cette société, en effet, nonobstant confession religieuse, couleur de peau ou niveau de maîtrise du français.

    Souligner l'origine "sociétale" de ces troubles, ne constitue nullement une fuite en avant conceptuelle ou un laxisme politique. Mais une recherche des origines de ces troubles et des thérapeutiques à proposer. Qui évite l'écueil des explications "religieuses", "ethniques" ou "culturelles", explications qui ne consistent en fait qu'à braquer des miroirs déformants sur des symptômes, et favorisent la prolifération de préjugés poisseux.

    Recourir aux exemples de Watts, ou rappeler les conclusions des chefs des services de police (qui établissent par exemple l'absence d'organisation - islamiste ou autre - et de revendications des émeutiers) n'implique pas d'être un dangereux nihiliste rougeâtre, désolé. Nos amis consanguins continuent à céder au terrorisme intellectuel auquel ils prétendent être eux-mêmes confrontés.

    Vous nous obligeriez donc à ne pas voir en ces considérations une résurgence du marxisme le plus échevelé ou d'un altermondalisme quelconque, puisque le terme revient également. Nous nous sentirions alors contraints de lancer une diatribe en règle contre le socialisme historique et l'ensemble des ses avatars communistes, trotskystes ou maoistes, histoire d'établir une fois pour toute la distinction entre "outils de réflexion" psycho-sociologiques d'une part, et "idéologies criminogènes" d'autre part. Nous risquerions ce faisant de priver bon nombre d'entre-vous de leur argument massue et de leur marotte intellectuelle - ce qui aurait toutefois pour avantage d'en finir avec les raisonnements circulaires.

    Toutefois, nous sourions toujours beaucoup à la lecture des évocations du goulag par les consanguins, tant nous ne les avons pas attendus pour constater la nocivité des totalitarismes de gauche.

  • Marc A. cite un autre intervenant : "Il faut une bonne dose d'intolérance pour sortir du consensus mou", en substance. Ici réside la faille, même si elle est symbolique. Car il faut une bonne dose, non pas "d'intolérance", mais de lucidité et d'intransigeance, pour s'extraire du consensus mou - sans tomber dans les raccourcis communautaristes.

  • "Vous nous obligeriez donc à ne pas voir en ces considérations une résurgence du marxisme"

    S’il fallait vous coller une étiquette, je dirais que vous êtes marxiste tendance libertaire, comme Guy Debord et l’Internationale Situationniste. Il me semble avoir lu sous votre plume le mot de "spectacle", concept central de la théorie debordienne :

    « Parce que le système politique et économique dans lequel nous vivons a laissé réduire leur sphère de choix, et a commencé à tuer leur libre-arbitre. Parce qu'ils sont les premiers, les tout premiers exposés à la Machine, qu'on l'appelle le Spectacle, Big Brother, le biopouvoir ou Babylone. La condamnation des actes commis pendant ces émeutes est normale ; les causes que vous leur attribuez sont fallacieuses. Il est vrai que vous êtes aidés en cela par des discours politiques et des traitements médiatiques qui font tout pour que vous pensiez en ce sens. C'est le plus affligeant, sans doute. » (Frère Comatose, 28-11-2005)

    http://pierrecormary.blogspirit.com/archive/2005/11/22/dissection-de-l-immonde-ii.html

    Vous n’acceptez pas qu’on vous traite de marxiste mais je suis navré de vous dire que vous raisonnez comme un marxiste. Si vous ne tombez pas dans l’écueil des explications culturelles, comme les Consanguins que vous raillez, vous recourrez à une explication toute faite, en ressortant la bonne vieille aliénation (dont vous ne prononcez pas le nom mais à laquelle vous pensez), théorisée par Marx, mais aussi la vénérable réification, que Georg Luckács popularisa dans son livre "Histoire et conscience de classe" (publié en 1923). Tout cela n’est pas très nouveau, je me souviens de Jorge Semprun déclarant dans un entretien que ce livre était sa bible du temps qu’il était communiste.

    Votre discours se rapproche de celui de Jean-Claude Michéa, dans un chapitre de son livre "L’Enseignement de l’ignorance". Voir :

    http://www.communautarisme.net/La-Caillera-et-son-integration_a376.html

    Vos idées sont parfaitement situées et ne tombent pas du ciel.

  • Vous voilà donc rassuré, vous "situez" nos idées.

    Au terme d'un impressionnant cheminement : "spectacle" --> Debord --> Marx (!) --> lutte des classes. Passons sur le hasardeux contre-sens qui vous fait switcher de Debord à Marx, il dénote surtout d'une certaine méconnaissance des idées dites "de gôche". Marx a conceptualisé l'exploitation par une caste des autres castes sociales, selon un paradigme économique. On n'en est plus là, et depuis longtemps.

    Puisque vous bouclez, nous vous renvoyons à notre message précédent ainsi qu'à ceux de G. Kaplan.

  • "Marx a conceptualisé l'exploitation par une caste des autres castes sociales, selon un paradigme économique"

    Je ne parle pas de ce Marx-là, le Marx économiste, critiqué par Debord mais aussi par Castoriadis (Socialisme ou Barbarie). Je pense au Marx des "Manuscrits de 1844", auquel se réfère Debord dans "La Société du Spectacle" et à qui il emprunte le concept d’aliénation. Ce concept n’est pas à proprement parler un concept économique mais plutôt un concept philosophique. Vous-même avez recours à cette notion, sans la nommer, quand vous évoquez cette "civilisation de la consommation atomisante, standardisante et réificatrice". Ne faites pas celui qui ne veut pas comprendre.

  • Ca ne s'arrête jamais ici ! Au tour de Sébastien de s'opposer, très substantiellement, je trouve, aux Frères Nucléoses, Détraqueurs de grand talent on doit toujours le reconnaître.

    A ce propos, vous dites, Frères, que vous n'avez pas "attendu l'évocation du goulag pour constater la nocivité des totalitarismes de gauche". Formidable ! mais la nocivité de la majorité des intellectuels français et d'ailleurs qui pendant cinquante ans ont été à la botte du communisme et de ses métastases, l'avez-vous constaté ? Et serez-vous d'accord pour dire qu'encore aujourd'hui, malgré François Furet ou Jean-François Revel, Simon Leys ou Stéphane Courtois, le communisme (qui n'a pas complètement disparu de la surface de la planète en tant que régime) continue à nourrir les espoirs d'un nombre encore trop grand de penseurs et d'historiens -ceux dont Revel disait que "s'ils n'ont pas de sang sur les mains, ils en ont sur la plume" ? Que les crimes du communisme bénéficient d'une amnésie qui confine à l'amnistie alors que ceux du nazisme sont le coup d'une hypermnésie alors qu'il faut quand même rappeller que celui-ci est terminé, qu'il a été jugé et condamné à Nuremberg et à Jérusalem depuis cinquante ans ? Et que notre parti communiste, même aussi raplapla et ridicule, le seul en Europe, fait encore des émules (et ceux qui ne le trouvent pas assez ultra remplissent les rangs d'autres extrêmes gauches) ? tout simplement parce l'idéal communiste -qui fut une erreur en soi- continue de faire rêver ? Et qu'au moins par nostalgie ou par idéalisme, bien d'entre eux (tels le brave Kaplan) sont encore sous le charme ?

    Bien sûr, cela n'a rien à voir avec les événements de novembre dernier dont nous avons débattu 222 fois et je ne vous soupçonne pas du tout de sympathie rouge, suis même d'accord avec vous que vous situer "intellectuellement", même si l'on est tenté de le faire, n'apporte rien à l'argumentation.

    Vous dites aussi, pour nous ramener aux émeutes, que votre intransigeance vous amène à ne pas céder aux "raccourcis communautaristes" de peur d'ajouter à "la prolifération d'idées poisseuses". Parfait ! Mais votre vigilance citoyenne ne vous fait-elle pas passer à côté de l'essentiel du problème que constitue le communautarisme - qui n'est pas un fantasme de petits blancs mais un phénomène bien réel et qui même en dehors des émeutes est au centre du débat d'aujourd'hui ? Et que l'on en vient même à estimer, comme Sarko, que s'il faut réprimer la racaille de nos banlieues, il faut en même temps s'adapter à ce nouveau monde qui vient et changer une République qui ne remplit plus sa mission en passant à une démocratisation communautariste à l'anglo-saxonne, tendance que je vais peut-être finir moi-même par partager ? Dès lors, pourquoi se braquer contre une grille de lecture communautariste à propos des banlieues quand nous utilisons celle-ci pour d'autres problèmes ? On nous reproche d'avoir stigmatisé "les noirs et les arabes" comme responsables de ces émeutes mais ne sont-ce pas ces mêmes "noirs et arabes" que l'on stigmatise comme étant les exclus du système et qu'il faut aider en tant que "noirs et arabes" par, par exemple, la discrimation positive ou le quota ? C'est la grande contradiction de ceux qui refusent de voir dans les émeutes des causes éthniques mais qui socialement ont des solutions éthniques quant à une meilleure intégration. Eh bien permettez-moi de vous dire, chers Frères, que pas plus que l'utilisation de l'outil sociologique, produit de la raison occidentale comme vous le disiez, implique forcément un sociologisme naïf et incantatoire laissant la porte ouverte à tous les laxismes, celui de la référence à l'éthnie et à la culture ne se mélange automatiquement avec un racisme rampant, ou une lepénisation des méthodes...

    Au fond, vous nous reprochez, comme le bon Georges de ne pas prendre en compte "le poids des déterminisme" alors que globalement nous le prenons plus que vous. Car nous pensons que si l'homme est un produit sociétal (comment le nier ?) il est aussi un produit culturel, civilisationnel, éthnique. Et que cent ans de laïcité et de citoyenneté du monde n'ont pu corriger les êtres de leurs origines. Il y a encore des corses, des bretons et des basques. C'est peut-être ça qui vous irrite le plus : qu'on admette que l'homme n'ait pu devenir ce citoyen du monde qu'on nous a vendu et que malgré tous les efforts pour le déraciner, le voilà qui n'a pas encore coupé le lien avec son appartenance. Et nous qui pensions que la sociologie et l'économie suffisaient pour le comprendre, voilà qu'il nous faut refaire de l'éthnologie ! Malheur !

  • Excellent texte de Jugurta que je me dois de citer ici vu que c'est à partir d'un de ses posts que nous avons pu établir toutes ces conjonctions :

    http://jugurta.canalblog.com/archives/2005/12/07/1082897.html

  • "Marc A. cite un autre intervenant : "Il faut une bonne dose d'intolérance pour sortir du consensus mou", en substance. Ici réside la faille, même si elle est symbolique. Car il faut une bonne dose, non pas "d'intolérance", mais de lucidité et d'intransigeance, pour s'extraire du consensus mou - sans tomber dans les raccourcis communautaristes."

    Pourquoi pas Frère Mixomatose. Pour votre gouverne, je ne citais aucun intervenant chez Pierre Cormary, mais le philosophe Slavoj Zizek, Plaidoyer en faveur de l'intolérance, auquel je vous renvoi. Vous comprendrez peut-être mieux ce que j'entendais par là. Mais votre proposition me convient, à partir du moment où elle permet d'outre-passer 1) les dégénéressences mentales de la gôche, 2) les thèses abusives et creuses du marxisme, 3) l'angélisme des "biens-pensants" plutôt bourgeois décadents qu'autre chose.
    Bien à vous,

  • A montalte et sébastien : libre à vous d'opérer, pour la millionième fois, l'autopsie du communisme, et de vous livrer à l'énumération des horreurs staliniennes et à leurs dégâts collatéraux parmi les intellectuels français du siècle écoulé. Que la thèse marxiste ait été criminogène, que l'application stalinienne des préceptes marxistes ait conduit au pire des totalitarismes déshumanisant, parfaitement démonté et depuis longtemps par Arendt, nul ne le conteste. Vous nous amusez d'ailleurs toujours beaucoup en ressassant encore la différence de traitement historique entre nazisme et communisme, le second bénéficiant d'une bienveillance (relative toutefois) dont n'a pas bénéficié le premier. Quelle injustice ! Quelle escroquerie ! Soyez cependant certain que quiconque souligne l'origine socio-économique et sociétale des émeutes n'est pas automatiquement un laudateur du collectivisme sanguinaire, et comme je vous le disais, que quiconque conteste votre lecture ethniciste des évènements n'a pas nécessairement attendu le Livre Noir du Communisme pour se persuader de sa perversion.

    C'est pourtant bien trop souvent que les opposants aux thèses marxistes confondent les aspects philosophiques du marxisme et son caractère économique. Le concept d'aliénation est parfaitement valable, parfaitement pertinent, en ce qu'il relaie les réflexions de Locke ou Hobbes, et a trouvé par suite une formulation encore bien plus efficace dans les concepts de Spectacle, ou de biopouvoir - issu de celui de biopolitique développé par Foucault, par exemple. Le concept d'aliénation est parfaitement pertinent, et ce n'est pas un Transhumain, au hasard, qui nous contredira sur ce point. Nous revendiquons donc pleinement le recours à la notion d'aliénation, qui semble en désarçonner certains, et qui désigne pourtant la coercition désincarnée à laquelle sont soumis aussi bien les jeunes de banlieues saccageurs de supermarchés, que les jeunes bloggers parisiens "pourfendeurs de communautarismes basanés", puisque personne n'y échappe.

    C'est encore de cette aliénation, présentée comme "le poids des déterminismes" couplé au vide métaphysique, dont vous a constamment parlé George Kaplan.

    Quand nous stigmatisons le communautarisme, il s'agit de tout type de communautarisme. Aussi bien un certain "communautarisme religieux", qui selon vous constitue le noeud du problème, que le communautarisme nationaliste qui dégouline des gueules béantes des consanguins. Face à l'aliénation sus-citée, le communautarisme, religieux ou national, constitue un refuge facile, une segmentation sclérosante, un folklore douteux qui repeint le réel avec une mauvaise acrylique souverainiste, une huile religieuse, ou un gruau racialiste infâme. Face à l'aliénation sus-citée, ces échappatoires sont autant de simulacres et de régressions, qui prolifèrent d'autant plus facilement qu'elles sont bien mal combattues par la soft-idéologie bien-pensante qui semble tellement vous accabler. Le communautarisme, qu'un De Benoist promouvait il y a peu après avoir démonté les rouages de l'universalisme hérité des Lumières. Le communautarisme est polymorphe : le nationalisme exacerbé en est le visage le plus menaçant - mais nous touchons là aux divergences insurmontables identifiées sous une précédente note. Bref.

    Pour reprendre la formulation de cet éternel anticommuniste fatigué qu'est Revel, nous songeons à beaucoup d'écrivains et "d'intellectuels" qui devraient prendre garde, en se revendiquant tellement "libres penseurs" (comme vient encore de le faire Taguieff, sans doute à bon escient mais tellement inutilement), à ne pas perdre de vue ce qui caractérisait initialement leur démarche. A force de vouloir pourfendre la molle-démocratie en beuglant leurs obscénités intellectuelles, peut-être eux aussi finiront par avoir du sang sur la plume. Mais il est vrai que leurs illustres ainés, ceux qu'ils convoquent à chacune de leurs pages, ont déjà montré la voie.

    Ce sont eux qui voulaient écrire contre l'aliénation, et qui s'embourbent dans l'ornière communautariste, comme d'autres s'embourbent dans la promotion d'un socialisme historique dont le siècle écoulé a établi l'échec. Nous n'avons que mépris pour eux, et pour leurs commentateurs faussement "enragés".

    Il est regrettable que les habituels anathèmes de la gauche, institutionnelle comme extrêmiste, en pousse beaucoup parmi ces prétendus intellectuels, à dériver par faiblesse ou préjugé dans l'outrance et la pauvre caricature provoquante, alors qu'ils se prétendaient précisément "libres penseurs" déliés de la doxa dominante. Dantec, et plus récemment Finkielkraut, offrent une parfaite illustration de ce gadin intellectuel. Chute ou révélation, peu importe.

    Le communautarisme, qu'il serve les quelques imams de banlieue qui font vos cauchemars, qu'il serve les intentions électorales d'un bateleur comme Sarkozy, qu'il conduise à des incongruités pragmatiques comme les quotas raciaux, ou qu'il alimente le discours des consanguins nationalistes, n'est qu'une nécrose de la pensée prisonnière de l'aliénation sus-mentionnée. Bien entendu, il est plus simple, bien plus simple, de fustiger un groupe ethnique, religieux ou social, d'incriminer un fossé culturel, plutôt que d'exercer sa pensée à la définition des contours de cette aliénation ou des moyens de la combattre. Le communautarisme, de type racial, national ou religieux, qu'il conduise aux discriminations dont sont victimes les personnes de couleur, qu'il conduise aux projets d'affirmative action prétendument modernes, constitue une impasse. Vous dites qu'il y a encore des corses, des bretons et des basques. Nous estimons que personne ne se souciera vraiment de savoir si le découvreur d'un vaccin antipandémique ou si le premier homme à marcher sur Mars, sera breton, basque, malien, uruguayen, blond ou gaucher.

    Désolé, nous distinguons clairement entre déterminisme social, et caractéristique culturelle. Vous faites des émeutes l'expression de la seconde, alors que nous les relions au premier. Vous voyez dans la seconde un "problème" à "corriger", alors que nous voyons dans le premier l'expression la plus insurmontable de l'aliénation rapidement évoquée ici.

    L'attachement aux "racines" et les caractéristiques culturelles, ne nous irritent pas, figurez-vous, sauf lorsqu'elles sont érigées en élément déterminant - ce qu'elles ne sont pas et ne sauraient être - et a fortiori lorsqu'elles sont utilisées comme élément discriminant, quelle qu'en soit la polarité.

    A Marc. A : nous consulterons le "plaidoyer en faveur de l'intolérance" dont vous parlez, avant de nous prononcer à son sujet. Le terme "intolérance" nous a simplement semblé caractériser la menace qui plane sur nos gentils zintellectuels et libres penseurs qui veulent s'extraire du gloubiboulga rosâtre et bien-pensant, et que nous explicitions au début de ce message. Quiconque écrit a une responsabilité. Nous espérons sincèrement que nos beaux "libres-penseurs", pourfendeurs du blob socio-dem, ont mesuré celle qui risque de leur incomber.

  • C'est donc avec vous, frère Mucovicidose, que se termine, provisoirement, ce long débat et dont on peut dire, malgré nos désaccords, que vous ne l'avez pas tiré vers le bas - bien au contraire. Que nous ne soyons jamais d'accord sur la reconnaissance des crimes du communisme (certes, Arendt a tout dit là-dessus mais force est de constater qu'il n'y a eu guère une "arendtisation" des esprits ni à l'école ni dans l'opinion commune.) ou sur la réalité éthnique de l'homme (bien que ne me définissant pas du tout comme un obsédé de la terre qui ne ment pas ou du sang impur qui abreuve nos sillons, je ne me contente pas d'une humanité qui se réduirait à une simple donnée socio-économique et vous laisse cette triste croyance.) n'empêche qu'il fut stimulant de comparer nos points de vue - le vôtre imparablement argumenté et d'une merveilleuse lecture qui prouve, si besoin en était, que contrairement à ce que disait le Stalker dans son dernier hurlement en faveur de l'adverbe, le débat qu'ont provoqué, entre autres, les textes de Francis Moury, a bien eu lieu.... chez moi et que du Transhumain à vous-même, en passant par Le Ulhan, Tlön et votre serviteur, des choses "intelligentes" et censées leur ont été rétorquées, Moury, Rivron et Dargent n'ayant d'ailleurs pas osé vous rendre la pareille. Peut-être une prochaine fois...

  • Eh bien cher Montalte je vous avoue que je viens de (quasiment) tout lire d'une traite, à cette heure tardive.

    La dernière phrase de votre commentaire ci-dessus me semble appeler une réponse : pour moi, j'ose non pas répondre à votre dernier contradicteur mais vous assurer que j'eusse ôsé si j'étais venu plus tôt. Le temps m'a manqué ces dernières semaines pour visiter les forums philosophiques, politiques et sociaux.

    Que vous dire sur celui-là que je viens donc de lire à peu près intégralement ?

    - j'ai vu avec déplaisir mon nom cité d'une manière ignominieuse par le brave et poli et clair George Kaplan qui écrit gentiment des insanités intellectuelles démodées mais qui me rendent nolens volens presque nostalgique de ma jeunesse environnée d'icelles, par la force des choses - vos réponses et celles de Marc A. et de quelques autres à ses élucabrations sont d'ailleurs savoureuses mais pourquoi se donner tant de mal ? Tout est dit depuis longtemps ;

    - je l'ai vu, ce même mien nom, avec plaisir cité plusieurs fois par Marc A. que je remercie de sa sympathique et pertinente lecture (ah au fait : non pas "L'Amour de la sagesse" mais "La Sagesse de l'amour" : tel est le titre exact d'un livre d'A.F. que vous citiez, cher Marc - vous aviez interversé les termes dans votre énumération - coquille produite par l'agacement procuré par votre contradicteur et non par l'ignorance, je le sais bien mais enfin je rectifie par habitude rectificatrice, n'est-ce pas ?) ouverte et juste et l'habituelle bonne tenue intellectuelle et morale de ses commentaires ;

    - Enfin j'ai lu aussi avec non moins de plaisir les sympathiques interventions philosophiques et théologiques de Sébastien, celles du camarade Transhumain que je salue au passage et de quelques autres forumeurs dont je n'ai plus les pseudonymes en tête pendant que je vous écris mais que j'ai appréciés assez souvent.

    Le débat mandrakien initial sur les races m'a laissé de marbre et profondément lassé - y compris les interventions socialo-littéraires d'Alina, au demeurant émouvante et sincèrement humaniste tout comme Kaplan l'est, je le sais bien : nous le sommes tous ici mais l'humanisme est un simple véhicule : il n'est pas et ne peut pas être le fondement d'une pensée : il est juste celui d'une culture, d'un aspect fondamental de notre culture, de cette culture qui est justement "la nôtre" - à mesure que je le parcourais.


    Mais je lis ici et donne maintenant mon avis sur un forum apparemment clôturé depuis le 22 décembre 2005 : nous sommes le second dimanche de 2006.

    Je suppute donc que tout est dit : je viens trop tard (La Bruyère) ou trop tôt (Lautréamont) - qui sait ?

    Et puis franchement celui-ci me semblait, dans ses meilleurs moments, ne guère "innover" (terme stupide en soi lorsqu'il s'applique à un débat d'idées : ma fatigue ne m'en fournit pas d'autre) par rapport au précédent auquel j'avais pris le temps de participer : c'est une impression d'ensemble bien sûr.
    Il est vrai qu'après tout ce que nous avons vécu et écrit, nous sommes tous assez épuisés et avons besoin de repos.
    J'écris pourtant jour et nuit ces derniers mois... le second souffle, sans doute. Et l'énergie miraculeuse donnée par le constant souci de la vérité. Et la réconfortante amitié spirituelle et intellectuelle du Stalker (et de quelques autres) qui m'anime et me redonne régulièrement vigueur en la matière.

    Il y aura d'autres débats où nous nous reparlerons : le réel, l'histoire, l'histoire de la cité des hommes comme de la cité de Dieu en ont déjà suscité de nouvelles occasions depuis ce 22 décembre. Hélas, parfois... : oui le mal suscite sans cesse de nouvelles occasions de parler et de penser. Souvent davantage que le bien. C'est là sa séduction scandaleuse et première : on pourrait aussi l'ignorer mais alors nous ne serions plus dignes de penser ni de parler. Le temps produit du mal. L'éternité produit du bien. C'est ainsi. Et nous vivons dans le temps. C'est ainsi aussi.

    Et puis concernant la pensée, il n'y a pas que la politique ni le social qui soient des occasion : chaque parution d'un livre intéressant consacré à de plus nobles matières ou les transformant en art ou la distribution d'un beau film en constituent d'autres toutes naturelles de toute manière... Ne nous étions-nous pas parlé la première fois à propos d'un film justement ?

    À une prochaine fois, donc !

  • IL ME SEMBLE QUE C'EST ICI QUE CES DERNIERS MESSAGES ONT LIEU D'ETRE. ET SI CELA VOUS CHANTE DE CONTINUER....

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    « Ils [les Grecs archaïques] pratiquaient aussi le pillage sur terre ; et, jusqu’à nos jours, une grande partie de la Grèce vit à la manière ancienne, du côté des Locriens Ozoles, de l’Étolie, de l’Acarnanie et des pays continentaux situés dans la région. L’usage de porter les armes qu’ont ces peuples continentaux est une survivance des anciennes habitudes de pillage. Car toute la Grèce portait les armes, faute d’habitations protégées et de communications sûres : vivre sous les armes était une habitude constante, comme chez les barbares ; et ces parties de la Grèce, où l’on vit encore ainsi, nous renseignent sur les pratiques qui jadis s’étendaient à tous indistinctement. Les tout premiers à quitter les armes furent les Athéniens, qui, vivant sans contrainte, s’orientèrent vers un raffinement nouveau. » (Thucydide, ‘Histoire de la guerre du Péloponnèse’, Livre I, paragraphes V et VI, traduction de J. de Romilly)

    En prônant l’usage du port d’arme et en souhaitant son extension au plus grand nombre, je crains que M. Francis Moury ne nous fasse régresser vers la barbarie.

    Pardon de rompre la trève.

    Ecrit par : Sébastien | 08/01/2006

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    Montalte : unique intervention ici, d'ailleurs pour préciser un point, que voici : Sébastien, vous savez lire paraît-il donc, si vous avez quelque critique à formuler sur le papier de Moury, ce que je conçois, vous écrivez un texte intelligent (je n'en doute point) et je le publierai sans déplaisir ou vous la bouclez, surtout chez les autres...
    Il me semblait pourtant l'avoir précisé en termes clairs.
    Décidément.
    Cette remarque est valable pour tous, à condition qu'ils aient un cerveau et une plume tout de même, je ne puis exiger moins.
    On ne dira pas que je ne suis pas généreux.

    Ecrit par : Stalker | 08/01/2006

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    Tes propos comminatoires, Stalker, sont légèrement déplacés. Le texte de Francis Moury est public, on peut donc en parler où l’on veut sans avoir à recevoir d’ordres.

    Je ne prétends pas avoir fait la critique de ce texte, sur lequel il y aurait beaucoup à dire. Autant une réforme de la légitime défense peut se justifier (qu’on puisse se défendre avec une canne contre un agresseur armé d’un couteau sans encourir d’amende de 700 euros, comme il est arrivé à cet usager du train Nice-Lyon), autant je trouve provocateur de sa part de vouloir mettre les armes en vente libre :

    « Bref il faut que le monopole de l’État en matière de sécurité publique soit pour partie transféré aux individus puisque qu’il s’avère, pour sa part, décidément incapable de l’assurer. »

    Dois-je te rappeler que l’État possède le monopole de la violence légitime, selon Max Weber ? Interdire à l’État de restreindre l’accès aux armes à feu, privatiser la sécurité publique, c’est lui demander de renoncer à une prérogative régalienne. Autant lui demander de se supprimer.

    Ecrit par : Sébastien | 08/01/2006

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    2 choses : ne me tutoyez pas, ou plus, au choix, Sébastien.
    C'est justement parce que, en France, il n'y a plus d'Etat (ou qu'il reste une apparence d'Etat), que Francis réfléchit sur le modèle américain, qui n'est pas une panacée en lui-même.
    The end.

    Ecrit par : Stalker | 08/01/2006

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  • En lien, la réponse de Moury à Bret.
    D'autres viendront.

  • Stalquère, malingre et ridicule tenancier de PMU jaunissant, il est amusant de te voir exiger "cerveau et plume" chez d'éventuels contradicteurs au lamentable gerbouillis de Moury, quand toi-même n'en a jamais fait montre en plusieurs dizaines de mois - d'années, en fait. Du reste, toutes réponses pertinentes ont déjà été apportées aux divagations gesticulatoires de ton coreligionnaire dans le bégaiement réactionnaire, ici-même et par Kaplan notamment - dont l'intervention constitue une sorte de bulle d'air frais dans le marécage autocomplaisant que constitue ton adorable petite "Zone". Moury, quant à lui, singe péniblement le lettré pour exprimer, finalement, les borborygmes du cro-magnon va-t-en-guerre qu'il est, à l'instar d'un mercutio ou de tout autre beauf fan d'arme de poing et d'épée de feu. Tu peux couiner, comme à ton accoutumée, pour obtenir des contradicteurs à ce genre de poisseuses régurgitations : ils se sont déjà exprimés, ou estiment ne plus avoir de temps à consacrer aux consanguins baveux de ta Zone 30 ("raisonnement ralenti"). Bref, retourne tourner en rond sous ta pierre plate, juan.

    Aux autres. Une fusillade dans le train Nice - Lyon, parfaitement inscrite dans les standards hollywoodiens, aurait certainement ravi l'amusant Moury et ses comparses, lassés de World of Warcraft. Lui-même se sentirait tellement plus libre, tellement plus sûr, et tellement plus homme, s'il pouvait disposer d'un 44 magnum pour aller acheter sa tranche de porc et ses six oeufs frais.

    Point besoin de revenir sur sa trés bête et trés myope focalisation sur les "jeunes gens d'origine étrangère" impliqués dans l'épisode d'Orange Mécanique qui s'est récemment joué dans ce train. Point besoin de revenir sur l'affabulation délirante qui voudrait voir en notre époque une barbarie sans précédent, alors que le sécuritarisme et la protection des biens et des personnes n'ont jamais été autant portés à incandescence. Point n'est besoin de revenir une énième fois sur les raisons des émeutes ou du comportement délictuel de toute une frange de la population française. Point n'est besoin de souligner l'impasse que constitue une accentuation des peines d'emprisonnement pour les mineurs, tant le caractère criminogène de la prison a été démontré pour des individus qui pâtissent déjà d'un déficit d'éducation. Nous nous tordons de rire en imaginant le cauchemar ultime de Moury, à savoir un petit marocain de 8 ans armé d'une kalashnikov ou d'un sabre, qui comme chacun sait constitue aujourd'hui le tout-venant dans les cours d'écoles... Rappelons juste notre colossal mépris envers quiconque pourrait être amené, par cruelle bêtise ou par raisonnement circulaire, ce qui revient au même, à prôner l'importation des plus dramatiques expériences US. Qu'il s'agisse de la légalisation des armes à feu (et nous savons à quel point le fantasme d'une société du tous contre tous fait triquer nos petits anars consanguins) ou du rétablissement de la peine de mort - attention, y compris dans les cas où il n'y a pas eu homicide. Moury est une crevure fascisante, dumoins est-ce ce que ses "propositions" établissent. Rien ne peut sauver son raisonnement, plus fondé d'ailleurs sur une profonde méconnaissance de la philosophie du droit et de la criminologie, que sur une volonté de "proposer" des pistes. Nous aurons toutefois l'occasion de revenir sur le cas de l'amusant Moury, sur sa grotesque passion pour la balistique, et sur ses lamentables propositions d'enragé ponctuel tremblottant de peur sous son gilet pare-balles.

    Nous savons pertinemment à quel point le contact d'une crosse dans la poche rassurerait l'engeance poisseuse de flippés consanguins qui s'exprime sur ses blogs. Nous leur souhaitons de trembler d'effroi encore longtemps, et de se voir ainsi épargner les drames crachés par les canons des berettas, ainsi surtout que le contact sec et cassant d'autres crosses, bien moins avenantes envers les frileux consanguins.

    Nous nous amuserons enfin de la frustration qui continuera d'être la leur devant l'impossibilité légale de jouer les Toorop ou les Charles Bronson dans les rues que nous arpentons chaque jour.

  • Réponses de F. Moury à G. Kaplan en cliquant sur l'Url.

  • Bravo à Francis Moury pour avoir mouché avec grand talent et de la façon dont il le mérite l'insupportable dinosaure marxiste Georges Kaplan avec tous ses poncifs éculés de bien pensant.

  • Mais voyons petit mixomatosé, mon offre était aussi valable pour toi : tu aurais pu m'envoyer un texte, un vrai, pas une de tes petites parodies insignifiantes, que j'aurais publié, bien sûr sous ton nom...
    Te rends-tu compte de ce que tu as loupé mon adorable benêt : être publié dans la Zone, une vraie bousculade ces derniers jours, jusqu'à ta grand-mère qui m'a demandé de pouvoir y servir son orangeade aigre-douce aux invités...
    Une vraie consécration pour toi mon petit con sans gains, voilà ce que tu as mystérieusement loupé, tu vas t'en mordre la queue quelque temps mon lapin.

  • Et un nouveau fou-rire, donc...

    Voyons, noble stalequère, tu ne pousses tout de même pas la fatuité et la pédanterie jusqu'à croire que nous pourrions souhaiter, ne serait-ce qu'un instant, mêler de quelque façon que ce soit notre prose aux éboulis intestinaux et aux mictions pompeuses que toi et tes petits compagnons commettez sur ton petit blog marron... Nous n'avons aucune vocation pédagogue, noble marcheur solitaire - petit touriste boiteux et moite. Et nous ne cliquons sur le lien qui mène à ton mini-bourbier autosatisfait que pour le seul exercice de nos zygomatiques.

    Exercice sans cesse renouvelé à la lecture de tes diatribes sans souffle, de tes excommunications clownesques, de ton autoglorification aussi affligeante que systématique, et récemment encore, à la lecture de ton aplatissement minable et hilarant aux pieds du minuscule Kersan. Vous faites une jolie brochette de divas juvéniles, à vrai dire. D'inénarrables bouffons.

    Nous te laissons donc ta Zone, tes copains cryptofachos, ainsi d'ailleurs que tes jeux de mots lamentables et tes amusantes allusions à nos aïeux (en constatant au passage que tu as conservé ta promptitude à l'insulte de collégien, petit stalquère - chassez le naturel à coup de prétentions littéraire, et il revient au galop à la moindre critique, c'est toujours aussi pathétique). Tu dois comprendre que ton microcosme insane ne constitue pour nous qu'un objet d'étude, un témoignage régulier et coloré de la médiocrité humaine et stylistique, et certainement pas un "cadre éditorial". Quelle idée incongrue, franchement.

  • Oh, regardez donc le tout petit trahir ses sentiments véritables, juste avant de se reprendre : "noble marcheur solitaire - petit touriste boiteux et moite".
    Si ce n'est pas mignon cela... Tu sais que je te contamine, non ? As-tu remarqué, petit lapin, que tu m'imites en nous servant chacun de mes prétendus tics d'écriture ? Relis-toi mon chéri et ne fais donc pas ainsi le matamore (comique, pas christique) alors que, en privé, comme bien des fanfarons, tu quémandes ma complaisance, pas vrai ?
    Ah, imbécile, chassez le si pauvre naturel humain et il revient, n'est-ce pas, au galop !
    Bassesse, complaisance, absence de pensée originale, degré zéro de l'écriture, y compris parodique, trouille de dévoiler publiquement son identité, voilà quelques douceurs que tu suceras comme il te semble mon chéri.
    Franchement, tu ne tiens ta pauvre existence virtuelle que de la mienne et de celles de quelques autres, le maître de ces lieux qui, ayant trop mangé et bu, paraît ne point se remettre de sa gargantuesque trêve de Noël...

  • Allons, calme-toi, ne t'emballe donc pas, petit stalkère, tu reviens déjà piteusement sur ce blog-ci, ça n'est pas pour t'en faire lourder au bout de six ou huit messages, si ?

    Nous sommes ravis de voir que nos propos te concernent à ce point. Nous ne tenons absolument rien de ce pitre qu'est le petit Asensio. En revanche lui-même nous doit beaucoup...

    Passons. Ecrasons, même.

    Hop.

  • "dois-je vous rappeler le respect dû à la personne du Président de la République et le fait qu’il n’a jamais tué ni violé personne dans une rue, ni dans un métro, ni dans un train ?"
    Ave Chirac, Moury-tuerie te salutant!

  • Merci de votre commentaire, cher Fabien.
    Pour mdr : je dois dire que vous avez de l'humour.
    Pour Frère Toxo-Mixo (triste avatar de Castor et Pollux) : Stalker est déjà bien gentil de répondre à vos insanités.

  • Moury, votre amusant banc d'essai des armes de poing, et la proposition corrélative d'en équiper les ménagères de moins de 50 ans et les cowboys consanguins qui prennent le train, nous a paru bien plus malsaine que la moindre de nos saillies.

    Quant au zonard, nous pourrions le faire manger dans nos mains. Nous nous amusons beaucoup de ses rodomontades de puceron...

  • M. Fabien, merci mille fois d’avoir jugé que je « pensais bien » : ce compliment, bien qu’inattendu de votre part, m’est allé, je dois vous l’avouer, droit au cœur.

    Plus sérieusement et toute boutade mise à part, je vous recommande, pour votre propre bien, de renouveler votre argumentaire : des qualificatifs tels que « dinosaure » ou « bien-pensant » (vous auriez pu tant qu’à faire rajouter « bobo » ou « politiquement correct », par souci d’exhaustivité) peuvent être appliqués à tout et à n’importe qu(o)i : les altermondialistes les adressent aux ultralibéraux, l’extrême-droite aux marxistes, et je passe sur toutes les autres déclinaisons possibles et imaginables. À l’avenir, si je puis me permettre ce petit conseil, essayez d’être soit plus percutant dans vos invectives, soit plus pertinent dans vos arguments.

    M. Moury-tuerie (en effet, la trouvaille est plaisante), quelques mots en réponse à votre réponse à ma réponse à votre prose.

    Tout d’abord, merci d’avoir illustré, comme M. Fabien, ce nouveau point de la loi Godwin : attendez-vous à être traité de marxiste (et plus d’une fois, encore) ou de pro-Chinois, dès que le débat commencera à être un peu animé, ces "insultes" étant censées, dans l’esprit de vos adversaires, vous clouer définitivement le bec. Vous remarquerez, M. Moury, que je n’ai vous concernant cité ni M. Le Pen ni Adolf Hitler – vous auriez donc pu vous abstenir de recourir à cette sinistre facilité qui consiste, pour disqualifier un discours, à lui attribuer une idéologie qui n’est pas la sienne.

    Apprenez donc, puisque cette mise au point vous semble nécessaire, que je ne réclame nullement la mise en place d’une quelconque dictature du prolétariat, ni ne préconise l’abolition de la propriété privée. Et, accessoirement, que je ne suis pas non plus un lecteur immémorial (?) du Monde, ni du Nouvel Observateur, que j’exècre.

    Mais j’ai de toute façon pu constater que vous préférez attaquer personnellement que répondre aux objections qui vous sont opposées. Et quand vous vous y essayez, vous révélez surtout votre étonnante capacité à interpréter à tort (je ne vous ai à aucun moment reproché votre culture, mais l’usage que vous en faites – je n’éprouve, rassurez-vous, aucun mépris, même « discret », pour « la culture, la pensée et les lettres classiques », quand elles ne servent pas de références pédantes visant à intimider plus qu’à éclairer, ou de béquilles à une pensée boîteuse) et à travers (je n’ai ainsi pas dit que l’école ne devait pas sélectionner – c’est aussi une partie de son rôle – mais qu’il y avait contradiction entre la réalité et le discours officiel sur ce point), mais jamais correctement, les discours qui ne vont pas dans votre sens, préférant vous focaliser sur des détails qui vous semblent « révélateurs » de l’ignominie supposée de vos contradicteurs (quand j’explique par exemple que vous « feignez » d’ignorer certaines réalités, M. Moury, ce n’est pas parce que je pense que vous en retirez un quelconque « profit », mais que je constate chez vous un aveuglement idéologique, une inaptitude à l’empathie, et un profond autisme – ce qui est au fond bien plus préoccupant que si vous n’étiez que cynique).

    En vérité, il est bien difficile de discuter ensemble, M. Moury, car notre différent est, au fond, d’ordre philosophique. De votre point de vue, on est (on naît) criminel, et il n’y a d’ailleurs aucune possibilité de rédemption et d’amendement – autrement vous ne prôneriez pas le rétablissement de la peine de mort. Vous êtes un essentialiste, M. Moury : le Président de la République, serait-il un escroc et un incompétent notoire, doit être respecté (puisqu’il représente la France), un juge ne peut pas se tromper quand il envoie un homme à la chaise électrique (puisqu’il représente la Société et l’Ordre), un « honnête homme » armé n’est par essence dangereux ni pour sa vie ni pour celle des autres (puisque c’est un « honnête homme »), la pauvreté n’est pas criminogène (puisque tous les pauvres ne sont pas des criminels), une arme détenue à domicile est forcément hors d’atteinte des manipulations des enfants et adolescents, puisque la loi le dit, etc. Vous vivez dans un monde abstrait, rempli de notions majusculisées : la Loi, l’Ordre, le Bien, auxquels s’opposent bien sûr des adversaires « immémoriaux » : le Crime, la Chienlit, le Mal.

    Alors, bien évidemment, mes explications de la crise sociale dans les banlieues et mes propositions pour y remédier vous paraîtront toujours « hors sujet », comme les remèdes que vous préconisez me sembleront barbares, contre-productifs et déconnectés de la plus élémentaire réalité. Mais nous avons pu nous exprimer – et même si mon texte a été quelque peu charcuté par vos interventions ultérieures je sais gré au Stalker de ne pas en avoir changé une lettre. C’est maintenant au lecteur de choisir son camp, entre la prévention ou la répression, l’intégration ou la désintégration, la Politique ou le Talion.

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