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18 - De quelle droite suis-je le nom ?

 

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« Il y a bien des choses qui m'insupportent à droite. Son passéisme (...), sa façon de n'envisager l'avenir qu'à travers le rétroviseur (...), son "déplorationnisme" (ironie ricanante, pleurnicherie et ronchonnement perpétuel, qui sont autant de marques d'impuissance), son incapacité à remonter aux causes réelles de ce qu'elle déplore, sa propension à se lamenter sur les conséquences dont elle persiste à chérir les causes

[Bossuet super star cité par Zemmour, Polony, Finkie, et souvent les uns contre les autres...],

sa paresse intellectuelle et son incapacité à débattre, son manque de structuration idéologique, sa détestation des intellectuels et son allergie au travail de la pensée, son goût des boucs émissaires ("les hommes en trop" dont parlait Claude Lefort) et sa façon de s'en prendre à des catégories de personnes plutôt qu'à des idées, sa xénophobie, sa manière de créer en permanence les conditions d'une guerre civile qu'elle condamne hautement par ailleurs, son complotisme et son conspirationnisme (la causalité diabolique), son mépris des questions sociales et parfois du peuple, sa méconnaissance totale des doctrines économiques, son indifférence à la question de la vie sociale et du lien social (...),

 

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son élitisme de principe, son goût excessif de l'ordre - qui n'est souvent qu'un désordre établi - au détriment de la justice, et de l'autorité (la "trique") au détriment de la réciprocité, son sexisme fréquent, sa mentalité obsidionale (la droite adore les "maudits", les "réprouvés", les "hérétiques") et son goût de l'entre-soi (le "ghetto"), son admiration pour les défaites héroïques, de Camerone à Dien Bien Phu, et sa tendance à toujours livrer des guerres qu'elle a depuis longtemps perdues (...), son goût de l'ésotérisme, aboutissement logique de son élitisme et de son conspirationnisme, son incapacité à faire son autocritique et à tirer la leçon de ses échecs ("non, rien de rien, je ne regrette rien" -----> remarque, les marxistes, non plus !],

son incapacité à comprendre l'essence du politique, chez elle presque toujours rabattue sur l'héroïque ou l'esthétique, c'est-à-dire finalement sur un spectacle propre à enflammer l'imagination et à nourrir des nostalgies, sa naïveté proprement impolitique, son incapacité à raisonner sur le long terme, son goût de "l'homme providentiel", son pessimisme ("tout est foutu", "c'est la décadence totale") qui parfois s'inverse brusquement en optimisme apocalyptique ("tout va péter !") ou en volontarisme activiste ("il suffit de vouloir !"), son conformisme (derrière l'apologie des sociétés traditionnelles, on découvre bien souvent le goût des vertus bourgeoises), son ordre moral, sa haine des "utopies généreuses" qui n'est souvent qu'une haine de la générosité tout court, son naufrage dans la métaphysique de la subjectivité, et son indifférence à la vérité ("le vrai n'est que ce qui est bon pour nous"), son "égoïsme sacré", son incapacité à tenir compte des facteurs psychologiques, son fréquent darwinisme social (proclamer que "la vie n'est qu'un combat'", c'est faire bon marché de l'altruisme et de la coopération), son apologie de la guerre et des valeurs guerrières, qui oublie que le but de la guerre, c'est la paix, son allergie à l'Autre et sa conception essentialiste de l'identité, son caractère essentiellement "réactif" (elle ne "marche" qu'à l'enthousiasme, à l'admiration, à l'indignation ou au dégoût) et non pas réflexif, son inaptitude à l'analyse du moment historique, sa tendance à diaboliser l'adversaire, la constance avec laquelle elle s'est trompée d'ennemis, etc. Faut-il vraiment poursuivre ? »

Ouiiiiiiiiiiiiiiii.... C'est tellement moi ! J'adore.

 

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(...)

«... la droite n'a jamais eu de grands théoriciens de l'économie. François Perroux et Maurice Allais font figure d'exception. C'est en partie pour cela qu'elle a progressivement cédé à l'orléanisme. (...) La raison en est que beaucoup de gens de droite pensent au fond que les pauvres et les chômeurs méritent leur sort.(...) D'où son son incapacité à se saisir en profondeur du problème de la domination sociale ou de la réification des rapports sociaux (...). Dans le meilleur des cas, la droite s'en est tenue à une "critique artiste" du capitalisme - le capitalisme comme règne du "philistinisme bourgeois" (Flaubert) - sans jamais aller au fond des choses. »


(...)

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[Sur l'anti-intellectualisme viscéral de la droite] :

« Pour la droite radicale, les intellectuels ne comprennent pas la priorité de l'action, qui relève immanquablement de "l'urgence". Pour les libéraux, les intellectuels sont de doux rêveurs qui perdent leur temps à couper les cheveux en quatre, à jouer avec des concepts, voire à enfiler les mouches. (...)

Aujourd'hui, la droite qui, comme je l'ai dit, est toujours plus réactive que réflexive, n'a pas tant des idées que des convictions. Les convictions ne relèvent pas du travail de la pensée. Elles sont un substitut de la foi. C'est pour cela que les gens de droite se soucient rarement de les faire évoluer, et cherchent plutôt à les condenser sous la forme d'un petit catéchisme, d'un ensemble de slogans qui leur permettent d'éviter d'avoir à penser.

La droite a toujours préféré les discours édifiants aux discours systématiques (...). Elle préfère admirer plutôt qu'apprendre. Il lui est indifférent d'avoir raison en soi, tant la seule chose qui lui importe est d'avoir raison pour soi. Elle a souvent même un problème avec l'intelligence, raison pour laquelle elle préfère se référer au "bon sens", voire aux "instincts". (...)

 

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Michel Marmin disait récemment que c'est en fait dans la littérature, beaucoup plus que dans les oeuvres théoriques, que les hommes de droite ont le mieux exprimé leur conception du monde. C'est tout à fait vrai. Il suffit de penser à Chateaubriand, à Balzac, à Gobineau, à Barbey d'Aurevilly, à Paul Bourget, à La Varende, à Marcel Aymé, à Jean Anouilh, aux "hussards", aux "anarchistes de droite" et à tant d'autres. Maurras et Barrès ont eux-mêmes été des hommes de lettres au moins autant que des théoriciens. Quant au fascisme français, il a surtout été un fascisme littéraire. Il y a par ailleurs un goût très droitier pour ce qui est brillant, mais superficiel, plutôt que pour ce qui est profond. A bas niveau, cela se traduit par la fascination pour le bon mot, la blague de potache, la farce politique - des Copains de Jules Romains à la campagne en faveur des "Poldèves". (...) La gauche est sérieuse au pire sens du terme, mais la droite manque de sérieux de façon désespérante. »

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