JANVIER
Pierre Cormary Air de minuit et passage de 2010 à 2011 (et la musique que je veux à mon enterrement) : http://www.youtube.com/watch?v=c_XfmC3TwoY (avec Cécile, JRG, Léthée, Lamalie, Anne X et Raphaël Juldé)
Pierre Cormary fête sa première soirée alcoolique de l'année avec Judy Garland dont il s'aperçoit que c'est une de ses idoles hollywoodiennes avec ce film sensationnel - http://www.youtube.com/watch?v=Dl7H6F52Thw
Pierre Cormary finit de découvrir le Lolita de Nabokov, le plus beau livre sur le désir qu'il ait pu lire dans sa vie, réellement extraordinaire, mais ne pourra renier le chef-d'oeuvre sournois de SK, revu ce soir avec la sublime CB et le superbe JRG - http://www.youtube.com/watch?v=AHSUYVrvyCg
Pierre Cormary C'est pas vrai ! C'est pas vrai ! J'suis pas Cancer ! J'veux pas être Cancer ! Je suis Lion, pas Cancer ! Putain d'interaction gravitationnelle des astres qui change tous nos signes ! Ah elle commence bien cette année de merde.... où est ma maman d'abord ? http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20110114.OBS6230/l-astrologie-s-emmele-les-signes.html
JRG - Moi, je suis Lion :P ·
Mawie Tournelle - Mais non c'est de la connerie, ils nous sortent ça chaque trimestre! Enfin j'espère... parce qu'avoir un ami-homme-Cancer, c'est même pas envisageable -_-
Pierre Cormary - Oh toi, la Serpentaire, ça va, hein ??? (De toutes façons, l'astrologie, c'est débile, je l'ai toujours dit !)
Mawie Tournelle - Quand même trop la honte! :oD
JRG - Mais alors… tu serais cancer ascendant cancer, Pierre ? :P
Pierre Cormary - C'EST PAS DROLE, PUTAIN !!!
Amandine Lacherand - Assez classe d'être serpentaire !
JRG - en même temps, pour être scorpion, faut bien viser :p
Bernard B. - Rien de bien nouveau dans ces "révélations", le phénomène de la précession des équinoxes est connu depuis longtemps.Le Soleil n'est plus aligné avec la constellation du Lion au moment où tu es né mais ce n'est pas ça qui forme les caractéri...stiques des signes, mais plutôt la période de l'année, donc tu es toujours un vrai Lion, signe gouverné par le Soleil. C'est toute la différence entre zodiaque sidéral et zodiaque tropical. C'est aussi ça qui donne les changements d'ères, actuellement le Soleil n'est plus dans la constellation du Bélier à l'équinoxe de Printemps mais depuis environ 2000 ans dans celui des Poissons et il va entrer dans celle du Verseau.
Si vous voulez en savoir plus, http://www.facebook.com/profile.php?id=100001567371678
Nadia V. - J'abandonne, trop dur d'être scorpion (Bjork a bien visé je crois), je serai balance et c'est tout.
Fabien A. - Arg, me voilà exactement dans la même situation que Pierre !! En plus le Cancer c'est une tarlouze comme chevalier du zodiac... (il s'appelle Death Mask mais c'est pour la frime)
J'aimais bien mon tryptique signe solaire - ascendant - signe ...lunaire qui explique mes contradictions : Lion - Balance - Capricorne
JRG - Bah, Fabien, le chevalier du Cancer, c'est pas non plus celui des Poissons, quand même ;) Celui de la Vierge était énorme, mais celui du Lion étant sexy, le changement me va ;)
Valérie S. - Calme-toi, Joe, tant que ton heure de naissance ne change pas, tu as la même carte du ciel et les mêmes étoiles. (What's in a name?)
Raphaël Juldé - Putain ! Putain ! J'suis Capricorne !
Bernard B. - Le signe astral n'est qu'un élément du thème.
Raphaël Juldé - Oui, bon d'accord, mais c'est à dire que moi, je m'étais habitué à être verseau. Ce n'est sans doute pas le meilleur des signes, mais bon, c'était le mien, quoi. J'avais un repère, au moins... Tandis que là...
JRG - rassure-toi Raphaël : le capricorne, il en a, des repères ! ^^
Cécile B. - Franchement les gars c'est pas crédible, ça fait de moi un taureau... Vous trouvez que j'ai un caractère de taureau???? Non as que je ne les trouve pas épatants, mais on ne peut pas vraiment dire que je sois une terrienne posée... Je me rallie à ce que dit Bernard
Cécile Baron - Même pas! Je serais poisson, alors là ça me fait franchement rire, hein mon JR, tu me vois en poisson????
Pierre Cormary - Si Hitler (20 avril) s'était retrouvé Poissons, bon, ça m'aurait consolé un peu, mais non, il reste Bélier, ce con ! Ca change pour tout le monde sauf pour lui !
Cécile B.- Merde Hitler Bélier? Bon Chaplin l'était aussi!!!
Raphaël Juldé - Il ne te reste plus qu'à te laisser pousser la moustache, Cécile !
Cécile B. - J'lai déjà ;)
Pierre Cormary conclut, non sans peur ni reproche, avec les femmes de sa vie qui ont marqué, cet éprouvant mois de janvier : Lolita, la baronne, la bouillonne, The Fairy queen, Judy Garland, Zerbinette à Naxos, Mawie Tournelle et l'urétrienne Esther B
Raphaël Juldé - Urêtre ou pas urêtre ?
FEVRIER
Pierre Cormary - Pire que Vipère au poing, Génitrix, pire, même, que Mort à crédit, Le livre de ma mère, d'Albert Cohen. Cette tendresse qui va jusqu'à la pornographie, cette apologie ad nauseam de l'amour humble, désintéressé et surabondant, cette approbation sans complexe de l'abnégation sans reproche.... me rendrait presque antisémite !
Pierre Cormary - Ségolène Royal me plait de plus en plus. Elle a cette chose indéfinissable qui fera que je voterai sans doute pour elle. Elle me rend fou et ma foi j'aime les femmes de gauche plus que celles de droite, c'est indéniable.
[Parce qu' Esther me l'avait demandé dans un pari genre "chiche ou vérité"]
Pierre Cormary - Dexter, saison 5, épisode un : facilité de scénario, psychopathologie lourdingue, surenchère freudienne, racolage dramatique, suspense de pacotille ? Tout cela est vrai, mais moins que l'effet irrésistible que cette série produit. A la fin de l'envoi, le serial killer de Miami (qui sur bien des points me rappelle le Max Aue des Bienveillantes) touche. Car un mythe est là, qu'on le veuille ou non. Et en effet, l'inceste comme ligne rouge. Ce Raskolnikov télévisuel, cet Oreste de l'audimat, a encore de beaux jours devant lui.
Pierre Cormary - A la recherche du temps trouvé (une vie FB) : http://www.youtube.com/watch?v=3I5ueAJL9E8
Pierre Cormary - Et quand je pense qu'il y en a qui se lèvent en disant : "encore une belle journée qui commence ! Youhouuuuu ! Aujourd'hui, je vais faire ça, ça, ça, ça et encore ça !! Vive Dieu ! Vive la Vie ! Vive le bonheur ! Vive le mérite ! Vive les gens qui méritent leur bonheur !"
Pierre Cormary - Pierre Augé, ce génie....
Pascal Labeuche - Son oeuf de caille qui défie les lois de la pesanteur, c'était quelque chose en effet...
Pierre Cormary rime dans le ridicule :
Forceps
En moi, je renie le désir,
Qui ne fit jamais que pourrir,
Abandonnant les belles en rut,
...M’éjectant de toutes les luttes,
Glaçant n’importe quelle ardeur,
Ennuyant toutes les moiteurs,
Ne se révélant qu’à la main,
Loin du con, des cuisses et des seins.
En moi, réel est pure haine,
Et l’image, seule érogène.
Onan sur le net et Masoch
De sites en bites, partout loque,
Je m’aliène aux récits SM
Autant qu’aux filles qui ne m’aiment.
Tant pis pour moi, tant mieux pour elles.
Au moins ne salirai leurs ailes.
Mais qui est-elle cette Astrid
Qui d’un coup d’oeil me rend livide ?
Qu’ai-je avecque cette bifide,
Bien dans mon art, la plus perfide,
Qui d’un seul son ma rime vide ?
Grâce qui en moi se décide,
A voir en elle ma seule guide.
Qu’elle est belle, bonne et géniale
Cette Astrid qu’on dit de Bélial !
Un jour, je la vis savater
Le pire de tous nos enfoirés.
Si vous l’aviez vu toucher terre,
Comme moi, vous auriez dit « pauvre hère ! »
Comme lui, vous auriez dit « salope ! »
Comme elle, vous auriez dit : « eh hop ! »
(Sûr qu’il ne sera pas son pope !)
Depuis l’an, nous nous retrouvâmes.
Elle était plus qu’une grande âme,
J’étais moins qu’un ectoplasme,
Traversé d’eczéma et d’asthmes,
Pleurnichant au moindre soufflet,
Me branlant hiver comme été,
Bouffant comme trois, chiant comme six,
Me torchant comme saint Sulpice.
Les pathétiques, elle aimait ça,
Tordu, pédé, c’était gala !
Elle se mit à me tutoyer,
A durement me câliner,
Me persuadant que ma sale gueule
N’était pas ce que les dieux veulent,
Et que tout ce qui m’accabla
N’était rien que du blablabla.
Au coin, je trouvais fort injuste
D’être tombé sur une Saint-Just,
Brigade rouge, Action directe,
Cette idéologie abjecte,
Qu’elle m’expliquait à coups de baffes,
Moi qui pourtant faisait très gaffe
A éviter la politique
Surtout avec une sadique !
Me voilà donc en joli cœur,
Tout plein d’esprit, tout plein d’ardeur
(Quoique l’opposé d’un hardeur !)
A rêver de mignons bonheurs.
Certes, nulle baise entre nous,
Mais pour toi, je suis prêt à tout,
Pourvu que tu sois mon princeps
Et me réaccouches aux forceps !
Faustin Soglo - Bonsoir M. Cormary !!Vous avez écrit cela sous la menace d'un fils Kadhafi ?!!
BàV,SF
Pascal Labeuche - Vous devriez aller slamer ça aux Victoires de la Musique : Grand Corps malade serait niqué de la race.
Virginie D. - Déclaration très émouvante et j'espère qu"elle" y sera sensible. Se livrer n'est pas s'humilier...
MARS
Pierre Cormary - Je crois surtout que l'Olympia de Manet rend obscène le spectateur qui la contemple. Fixant le spectateur (en fait le client, c'est-à-dire nous) avec une dureté qui va jusqu'au mépris, elle cache son sexe de sa main, reçoit le bouquet de fleurs que nous venons de lui apporter (et qui figure bien entendu sa propre Origine du monde !), et laisse son chat en état d'érection, soit nous montrer ce que nous venons faire ici... Un tableau terrible qui nous crache notre "ça" à la gueule si j'ose dire tout en s'en protégeant lui-même.
Pierre Cormary
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Pierre CormaryUK: Douglas Murray flingue l'islamo-complaisance de la gauche www.youtube.com
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Pierre Cormary vote pour Malek Boutih :
Pierre Cormary Tout le monde n'a pas besoin de voir Manet ni d'écouter Mahler. Ceux qui le voudront viendront de toutes façons. Le truc, c'est ne pas créer de fausses envies chez les gens. Elle est là l'aliénation "culturelle".
AVRIL
Pierre Cormary -
Pierre Cormary - "La foi, c'est faire jouir Dieu",
Pierre Cormarysincèrement s'initier à l'art, l'on a eu droit à un public qui, hors notre petit groupe d'agitateurs post-modernes (et qui ont d'ailleurs pris la porte presque trop tôt !), s'est relativement bien comporté - la plupart des visiteurs, surtout étrangers, comprenant et appréciant grandement cette interdiction au fond beaucoup plus libératrice que restrictive. Il est clair que lorsqu'un musée tente d'être moins "abattoir culturel" que les autres (pour reprendre un mot de Jean Clair dans L'hiver de la culture (Flammarion, février 2011), cela fait plaisir à tout le monde - sauf sans doute à ceux qui ont une peau de mouton, et qui nous tirent la langue pour bien nous faire comprendre qu'ils ne sont pas contents, et qu'on n'est rien que des snobs réacs, ennemis de la vie et de l'amour. Pauvres, pauvres mutins de Panurge !
Pierre Cormary
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Pierre CormaryLes ancres dans le ciel
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Pierre Cormary - The Tree of LifeFantasia2001, l'odyssée de l'espace
Et même si cela me fait mal de le dire, bravo à Luc Besson qui a produit ce chef-d'oeuvre improbable - un peu comme Bouygues avait produit en son temps le Twin Peaks, Fire walk with me de David Lynch, comme si les capitalistes français cyniques ou immatures voulaient se retrouver un blanc-seing en produisant les yeux grands fermés les sujets les plus délirants des grands auteurs américains...Quant à cette fin si critiquée, il me semble qu'elle est dans la lignée totale du film, tellement osée qu'on en oublie son aspect lourdingue (mais tout le film l'est d'une certaine manière). Trip gigantesque, incroyablement virtuose : jamais la narration traditionnelle ne reprend le cours "normal" des choses. Jamais la caméra ne s'appesantit sur un dialogue ou sur une "situation dramatique particulière. Non, que du visuel tourbillonnant et incroyablement bien rythmé (le montage à ce niveau là c'est de la théologie !), que des sensations qui donnent à réfléchir, que de l'image sensitive et réflexive... A mon sens, du très, très grand art. De l'onirisme impressionniste jusqu'à la suavité. Non, vraiment génial !!!! Jamais vu ça de ma vie...
@Louis, ben oui, j'ai vu les autres, et pas qu'une fois, je te prie de me croire. Malik est un géant d'autant plus génial qu'il arrive à me faire gober une thématique qui si elle n'était mise en scène par lui me semblerait insupportable (car il y a indéniablement une tendance "hugo-lelouchienne" chez lui), mais la force de ses images, le montage inouï, l'utilisation organique de la musique, l'extraordinaire inspiration mytho-poétique font qu'à chaque fois je me sens transporté. Même si ses films ont des limites sinon de graves défauts (dans celui-ci, par exemple, je trouve la comédienne très fadasse, alors que c'est peut-être le personnage central du film, et pas terribles du tout les enfants* - quand on compare à l'ado de True Grit !). Pire, contrairement à Kubrick auquel on est obligé à tort ou à raison de le comparer, il n'arrive jamais au mode "opératoire" des films de ce dernier. Cet "arbre de la vie" a une splendeur qui ne renvoie qu'à elle-même (d'où mon étonnement quand je lis que la fin du film rompt avec le reste), qui n'ouvre sur rien d'autre que son propre vortex (alors que 2001 fonctionnait à travers des ruptures : on passait d'un monde à un autre, jusqu'au final éblouissant et énigmatique. Même chose pour le "I.A" de Spielberg) Là, du début à la fin, on reste toujours dans le même monde panthéiste, sans mystère ni énigme, sans portes ni fenêtre - ce qui est assez logique puisqu'on 'est dans une nature naturante totalitaire. Mais l'expérience visuelle et mentale est tellement prodigieuse et le détail tellement réaliste, l'infiniment grand et l'infiniment petit se rejoignant en une réconciliation absolue, que l'on ne peut qu'y adhérer de toute son âme... Et je pense même que le film gagnera à être revue car à la première vision on est d'abord subjugué par l'aspect "symphonie de l'univers" sans se rendre compte, ou pas assez, que c'est aussi un formidable chronique sociopsyhcologique que les deux acteurs principaux rendent, eux, à merveille.
[*Complètement changé d'avis sur l'actrice et les enfants, tous émouvants et géniaux.]
Pour conclure (enfin, ce soir), si j'aime tant Malick, c'est qu'il fait exactement ce que j'attends du cinéma - soit un cinéma de la Création, de l'univers, des deux infinis, qui ose les dinosaures et le brin d'herbe, les forces telluriques et le complexe d'Oedipe, le visible et l'invisible, la matière et la mémoire, l'histoire de la vie et l'histoire des hommes, et qui ne fait confiance, et particulièrement dans ce film, qu'à la grammaire visuelle. Au sens strict, ce sont les images et la musique qui racontent - situations et personnages n'étant que des indices au service des forces invisibles. "La narration décentrée" comme dit Michel Chion. Tout du point de vue des plantes, des étoiles - ou des anges (car il y a bien un(e) ange à la fin du film et je me suis même demandé si elle n'était pas interprétée par Q'orianka Kilcher, l'héroïne du Nouveau Monde, mais je ne suis pas sûr.)
Pierre Cormary (DSK II)
Pascal Zamor Il faudrait arrêter de dire des "conneries"....
- De l'avis de tous les observateurs la détention provisoire est l'exception dans l'état de NY et la liberté conditionnelle la règle. En France c'est exactement l'inverse
- la caution est une garantie donnée afin de s'assurer que l'inculpé se rendra bien au tribunal le jour du jugement. Elle est proportionnelle aux revenus de l'inculpé, à son statut etc...Son calcul est justement un calcul équitable. Je crois que la caution de Madoff s'élevait à 10 millions de dollars
- L'inégalité du système américain vient du fait de la procédure accusatoire elle-même. Procédure qui tend à privilégier le client qui peut se payer un très bon avocat. Les dérives que condamnent Pierre ont la même origine. Paradoxalement c'est parce que les droits de la défense sont plus importants que chez nous que l'on assiste à ces phénomènes.
- Dans toutes les affaires de viol où il s'agit d'opposer une parole à une autre parole, la stratégie commune de la défense et de l'accusation consiste à dévaloriser, par tous moyens, la parole de l'autre. Il n'y a là rien de bien inhabituel.
- Pour conclure sur la place du mensonge. Sans revenir à Tocqueville et pour faire vite on sait que la société américaine est une société égalitaire ou plutôt dont l'imaginaire est fondée sur l'égalité. Chaque individu valant l'autre, les rapports entre-ceux ci sont alors basés sur la confiance et le contrat. Mentir c'est briser cette confiance et c'est mettre à bas tout l'édifice social...
Pascal, nous sommes bien d'accord. Les Américains sont kantiens - et c'est cela, nous autres Européens, qui nous fait mal.
Pierre Cormary
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Pierre Cormary -
Pierre Cormary - Donc, d'après Antoine Compagnon, un antimoderne est un moderne qui n'a pas bonne conscience. Et pour JEAN-YVES PRANCHERE, le problème de Maurras est qu'il a voulu penser l'ordre des choses ans principe fondateur, mêlant intégrisme nationaliste et incertitude métaphysique, traditionnalisme total et relativisme positiviste, catholicisme d'état et athéisme - à la fois classique par défaut et par excès. Un vrai sale con. Parce qu'il se veut catholique pour des raisons d'état et non de foi ("je suis catholique mais je suis athée"). Parce qu'il veut une structure forte et mystique à la cité, mais qu'il est incapable d'adhérer à telle force ou à telle mystique. Parce que c'est un royaliste sensible à l'idée du roi mais très indifférent et très méprisant à l'égard de la personne du roi. Parce que c'est un intégriste sans objet, un intégriste qui ne sait pas ce qu'il veut, une sorte de penseur du terroir qui n'en a rien foutre du terroir, un esprit violent et confus - la pire des choses, à mon avis. Parce qu'il résiste à ce qu'il aime pour des raisons de principe (ainsi Baudelaire qu'il admire mais "refuse" parce qu'il n'est pas assez "classique"). Parce que dans son usage de la polémique (dont Bernanos disait, tu le rappelles,que c'était "l'une des plus basses qu'on ait lues"), il en appelle parfois à la liquidation réelle de l'adversaire. Parce qu'au fond il prend la politique au sérieux, alors qu'il ne prend pas au sérieux ni Montaigne ni le Christ, parce qu'il manque cruellement de scepticisme et de charité - donc de générosité. Parce qu'il se veut mystique et chrétien et qu'il est positiviste et assassin potentiel. Parce qu'il a réellement pris parti pour la gestapo contre les maquisards pendant la Résistance - et même pas parce qu'il était fou (comme on peut dire que Céline était fou) mais parce qu'il était sourd, ce qui est bien pire. Maurras, c'est la politisation jusqu'à l'abolition de l'humour, la vitupération jusqu'à l'appel au meurtre, le foirage totale et scandaleux au final, le type qui est prêt à faire mourir les autres pour ses idées !!! C'est le salaud qui se prend pour un Gentil. Je ne supporte pas ça.
En outre, Maurras avait surtout bonne conscience de toutes ses aberrations, et en ce sens, c'est un moderne. Alors que l'antimoderne, au contraire, en est bien conscient. L'antimoderne a les tares (ou les valeurs) de son temps mais il ne s'en félicite pas. Il se déprime tout seul. Comportement paradoxal et finalement incompréhensible pour le moderne. Car le moderne ne comprend rien à l'antimoderne. Le moderne trouve l'antimoderne incohérent (au contraire du réac qui est un ennemi plus repèrable) et ses "déchirure" ridicules. A quoi sert donc de critiquer le progrès si c'est pour quand même en jouir ? Que sert-il d'ironiser sur des valeurs que l'on ne remet pas fondamentalement en question ? A quoi bon faire la fine bouche de ce qui nous nourrit malgré tout ? Pour le moderne, l'antimoderne nous fait simplement perdre du temps. L'antimoderne est un grincheux inutile, un dandy désagréable qui n'est là que pour contredire mais dont les contradictions ne concluent rien. Contrairement au centriste qui est à droite pour les gens de de droite et à gauche pour les gens de gauche (malicieuse définition de Compagnon) l'antimoderne serait à gauche pour les gens de droite et à droite pour les gens de gauche. Pénible et inutile quoi, pour le moderne qui est soucieux avant tout de vérité tautologique et qui au fond veut en finir avec ce qui complique inutilement les choses : pourquoi donc célébrer les fleurs en disant qu'elles sont "du mal" ? C'est bien d'un antimoderne capricieux ! Non, aux yeux du moderne, si l'on célèbre les fleurs, on les appelle "les fleurs du bien", et basta ! Et si l'on fait l'apologie des paradis artificiels, on milite pour, mais on ne fait pas comme cet antimoderne de Charles qui nous décrit avec autant de contentement les effets du hasch pour finir par dire qu'il est pour sa prohibition. Non, quand on est pour, on est pour, quand on est contre, on est contre - sinon, on est hypocrite et le moderne accepte tout sauf l'hypocrisie et les contradictions ineptes (en fait, il n'accepte rien car tout est contradictoire). Le moderne ferait aujourd'hui un procès à Baudelaire non parce que celui-ci a parlé complaisamment des péchés du monde, mais parce qu'il parle du monde toujours sous l'angle du péché !!! Or, le péché, c'est ce qu'il faut abolir. Le moderne ne comprend pas le péché. Le moderne ne comprend pas le monde. Le moderne ne comprend pas qu'on ne le comprenne pas.
Pierre Cormary
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JUIN
Pierre Cormary -
Pierre Cormary - Intraitable, intransigeante, impatience, impitoyable, imparable, supérieure, interventionniste : la bêtise.
Pierre Cormary -
JRG : se fonder sur l'actualité pour parler d'un changement d'époque, c'est généralement se mettre le doigt dans l'œil. Les grandes évolutions sont généralement invisibles à l'œil nu.
Pierre Cormary : Ca, c'est une généralité bien aveugle. Sur le plan culturel et médiatique, force est de constater qu'il y a des choses qui ne sont plus ou qui ne vont plus comme dans les années 90 ou 80, et l'on peut tout à fait s'interroger sur l'impact d'une actualité, même minime (voir les Exorcismes spirituels de Philippe Muray pour qui un clin d'oeil de Ségolène Royal ou une pétition féministe quelconque pouvait exprimer toute une époque) même si évidemment on n'en mesure pas toute l'effectivité historique et invisible, et même si d'ailleurs on peut se tromper. Mais depuis quelque temps, nous ne sommes plus au XX ème siècle, c'est clair (et je dis ça sans jugement de valeurs particulier...)
Pierre Cormary : Lois sanitaires contre les fumeurs de plus en plus draconiennes (et je suis pour, j'ai toujours eu la cigarette en horreur), anti-pédophilie militante qui vire à l'hystérie (mais comment être sérieusement contre ?), ministre qui démissionne pour avoir massé des pieds (heu....), émoi général quand une ex- ministre confond inflation et fellation (on est tous pré-pubère ou quoi ?), tout protectif au nom de la santé, des enfants et des femmes, envie de pénal partout et tout le temps, sans conteste, "quelque chose change" dans notre monde, et ce "puritanisme" est moins un "retour à"' qu'une nouvelle forme, a la fois préventive et procédurière, ultra moral quoiqu'ultra cool, de celui-ci. Un puritanisme, comme un totalitatisme, dirait Marcel Gauchet, qui ne vient plus d'en haut, mais d'en bas, ou plutôt d'à côté. Un puritanisme voulu par les individus - et j'avoue que cela me fascine, d'autant, et je suis bien d'accord avec vous, Mathilde, qu'il semble qu'il ait fallu celui-ci pour que l'omerta concernant les crimes sexuels se brise. En gros, il faut des excès pour condamner enfin d'autres excès... Et je voudrais être d'accord avec toi, Jean-Rémi, sur une conscience déniaisée et morale, lucide mais équilibrée, sauf que je n'ai pas l'impression qu'on en prend le chemin - mais je peux me tromper.
Pour en revenir à l'affaire DSK, je suis tout à fait d'accord avec ça :http://tempsreel.nouvelobs.com//actualite/l-affaire-dsk/20110531.OBS4292/l-affaire-dsk-est-un-phenomene-social-total.html (merci à Léthée de me l'avoir envoyé)..
JSB : un bon curseur pour juger du néo puritanisme en cours actuellement c'est le cinéma, les clips, la musique, et force est de constater que la chanson de Gainsbourg avec sa fille "Un zeste de citron" et le clip qui allait avec serait impossible à voir aujourd'hui, la nudité d'un enfant au cinéma par exemple est devenu un tabou infranchissable, immédiatement assimilé à de la pédophilie, le problème de la dénonciation de tous ces crimes liés au pouvoir (et il est difficile en effet d'appeler ça autrement que par ce qu'ils sont, des crimes), c'est qu'elle s'accompagne, on le sent bien, d'une dénonciation moralisatrice des moeurs sexuelles, l'un ne va pas sans l'autre malheureusement...or il me semble que le sexe en soi n'a pas grand chose à voir avec la morale, le pouvoir sur autrui oui, et le sexe est juste l'une des multiples formes que prend ce pouvoir là (je ne sais pas si je m'exprime clairement là...)
JRG : Faut regarder MTV, les gars : y'a des filles au 3/4 à poil à longueur de journée, en train de laver des voitures avec leur corps, dans les clips.
JRG : Donc le néopuritanisme au ciné et dans les clips, je me marre.
JSC : Ou bien sûr, c'est une époque paradoxale, certaines choses sont possibles, d'autres non, mais on parle là d'un mouvement général, de ce qui est en train de changer, les filles à poil en train de laver des voiture c'est je dirais la queue de comète des années 90-2000, c'est devenu un cliché des clips de R'n B
JRG : la queue de comète des années 90-2000 ? Parce que les années 2010, on sait déjà ce qu'il y aura dedans ? Z'êtes trop fort, les gars ! En attendant, vous pouvez toujours voir Rihanna avec des shorts tellement courts que le bas semble être plus haut que le haut… ET au fait : Lemon Incest de Gainsbourg, c'était de la provoc' déjà à l'époque, hein…Jean-Sébastien Chauvin oui, une provocation impossible aujourd'hui mais qui n'a chahuté presque personne à l'époque...
Pierre Cormary : JR, cela te choque vraiment, toi, le R'nb ? Il ne s'agit là que d'une sexualité primaire, grossière, beauf, cool, donc permise.... Rien à voir avec Lemon Incest dont on "permettait" à l'époque la provocation....
Absolument, Jean-Sébastien ! Et Gainsbourg, et Visconti, et Louis Malle, et Pasolini, et même Scola sur un autre plan social (vous imaginez un Affreux, sales et méchants en 2011 ???), sans parler des écrivains pédophiles militants, les Tony Duvert, les Gabriel Matzneff (dont j'ai été lecteur fervent et je ne le regrette pas !), et sur un autre plan encore, Desproges... Je me rappelle d'une émission récente sur les comiques qui repassait le sketch génial de Desproges sur les Juifs pendant la seconde guerre mondiale ("et je suis le peuple élu ! et je porte une étoile pour faire l'intéressant, et j'ai une attitude assez antipathique vis-à-vis des allemands" !) et qui aujourd'hui n'aurait plus cours. Encore une fois, je ne "regrette pas" pas les années 70 et encore moins les sinistres années 80, je suis vieillemment trop jeune pour le faire, mais je constate ces changements et leur redistribution de valeurs.
JRG : En fait, je vous trouve bien sûrs de vous pour aller dire ce qui « ne serait plus possible aujourd'hui ».
Pascal Zamor : Ce n'est pas tant un retour du puritanisme (d'ailleurs je ne vois pas trop comment toute société par définition ne serait pas puritaine, cf l'interdit de l'inceste chez Levi-Strauss) mais l'apparition d'une forme de puritanisme horizontale, à proprement parler démocratique dont l'une des expressions la plus marquante est le fameux "droit des victimes". Je ne sais plus qui faisait remarquer la contradiction entre la présomption d'innocence (dont devait profiter DSK) et la présomption de "véracité " de la victime. Ces deux présomptions sont évidemment contradictoires, et l'une suppose la négation de l'autre. DSK bénéficie d'une présomption d'innocence parce qu'il est susceptible d'être accusé, ce qui n'est pas le cas de la victime.bv
Bref, le puritanisme ne s'exerce plus au nom d'une morale transcendante, ce qui ma foi laissait toute liberté de la transgresser, qu'au nom de la morale de mon voisin, de mes voisins...Ou pour le dire autrement, le puritanisme commence avec la fin de la censure.
Pierre Cormary : Dans le même ordre d'esprit, il y a aussi des oeuvres qu'on se permet de faire aujourd'hui et qui passent comme une lettre à la poste alors qu'elle auraient été impensables il y a vingt ou trente ans - comme Unglorious bastards, La chute, ou même La liste de Schindler. Déjà La vie est belle de Benigni avait choqué les belles âmes. Et là, on peut dire en effet, et on pouvait déjà le dire à la sortie de ces films, que la représentation cinématographique de la Shoah, l'interdit suprême de l'après-guerre, et qui d'après les Deleuze-Daney-Adorno et autres, avait structuré la production (et la critique) cinématographiques, a changé du tout au tout, opérant une nouvelle perception artistico-politique ainsi qu'un nouveau paradigme mémoriel. Pareil, du reste, pour Les Bienveillantes...
Pierre Boyer: le puritanisme est tout de même plus délimité que l'interdit de l'inceste. Un exemple de puritanisme pourrait être http://www.dartmouth.edu/~milton/reading_room/ddd/book_1/index.shtml (et tout le site). Notons que Milton (tant aimé par Chateaubriand) est aussi un des penseurs les radicalement démocratiques de son temps. La formule historique du puritanisme, c'est: transcendance radicale d'où démocratie radicale. Les deux vont de pair.
Pierre Cormary - "Kubrick a révélé Spielberg à lui-même. C'est, je pense, un geste unique dans l'histoire du cinéma", dit monseigneur O. qui a toujours raison. En disparaissant, Kubrick a permis à Spielberg de tuer le père, c'est-à-dire de le transcender et de permettre au fils d'être, sinon moins parfait, plus humain et plus vivant (car la perfection est oppressante, mortifère - et ce fut sans doute le seul réel "défaut", de taille, du plus grand cinéaste du monde, laissez-moi exagérer je vous prie....)
Pour en revenir à A.I, que je viens de revoir ce soir dans un état de prière, c'est pour moi le plus grand film de SF depuis 2001. Cela fera hurler certains, donc cela vaut le coup de le dire. Vu à sa sortie, ce film m'avait paru grandiose et malade, maist parce que j'étais dans des dispositions "autres", je n'avais su m'investir en lui. Revu en début d'année sous la pression de mes amis, il m'a fait un effet que je ne soupçonnais pas. La scène finale de 2001 amplifiée jusqu'à l'indicible. L'artifice amoureux et érotique comme besoins réels de l'humanité. Le désir absolu contrarié par le réel de la vie. L'espoir d'un âge d'or, au moins "intérieur", final. Tout cela m'a saisi outre mesure. Tous mes "thèmes", tous mes soucis beaux, toutes mes obsessions, y étaient. Mais ce soir, c'est la confirmation. Plein de l'expo Kubrick, convaincu par le Chauvin inspiré, je plonge dans ce film comme l'enfant robot plonge dans l'océan, et me rends compte que moi aussi je suis à la recherche folle de la fée bleue. Impudique jusqu'à l'obscénité, A.I est à la fois le plus grand film sur la quête de l'amour filial ainsi que sur la honte maternelle. Effroyable dans ce qu'il ose dire (la vie nazie, la vie - expression du nazisme, le simulacre comme idéal, le conte de fée comme religion, la Fée bleue comme Vierge Marie, le triomphe mystique de l'onirisme et la gloire de l'enfant lumière), l'intelligence artificielle séduit jusqu'à la nausée, raconte jusqu'au bout la blessure d'un être (et qui devient vivant précisément par sa blessure, par son manque, et donc par son espoir enfantin) et fait de la fin des temps la possibilité d'une béatitude, d'une fusion sans tâche, d'une île. Quant à la mise en scène, je n'ai pas l'art de la décrire et laisse ce soin à d'autres, mais elle est tout simplement sublime. Il m'aura donc fallu trois visons pour comprendre, sentir, et vivre ce miracle visuel. Aucun grincheux ne gâchera ma joie.
Pierre Cormary
Pierre Cormary -
Pierre Cormary ne serait rien sans Kubrick:
Kubrick : 13 films comme Orson Welles (et mort comme lui à 70 ans tapantes), la différence entre eux est que l'un a commencé avec tout et a fini avec rien, alors que l'autre a commencé avec rien et a fini avec tout ; technicien génial et économe (tournages interminables mais productions souvent réduites, pouvant tourner une scène sur deux mois mais avec une équipe de dix personnes) ; artiste élitiste et populaire ; antimoderne (c'est-à-dire à la fois critique de son époque et inventeur de formes), compassionnel (à la Schopenhauer), toujours du côté des victimes (même Torrance, même Alex, même le Drill instructor, même Hal, même Humbert Humbert), à la fois expressionniste et viennois, intéressé autant par la guerre que par l'amour conjugal (dès Le baiser du tueur), par les machines que par l'inconscient, lecteur de Jung autant que Pynchon, tentant un cinéma entre Eisenstein (forme pure, fond pauvre) et Chaplin (forme pauvre ou disons simple et contenu infini), engageant des stars comme des anonymes, pratiquant l'outrance (Nicholson, Sellers, McDowell) comme la neutralité (Cruise, Keir Dullea dans 2001, Ryan O'Neal) ; maniant l'ordre et le désordre comme jamais ; plus proche de Hobbes que de Rousseau, de Nietzsche que de Marx, biblique à sa manière (même les singes se comportent comme Caïn et Abel !), juif en un sens, patriarche en un autre (sa gueule de Moïse), pessimiste mais non nihiliste, conscient que la culture n'a rien à voir avec l'humanisme (Beethoven + viol), féministe au final (c'est une femme qui sauve l'homme en voulant fuck avec lui), sans doute obsédé par l'impuissance masculine, thème sous-jacent de TOUS ses films (la sexualité entre fear and desire), et évidemment cinéaste du regard, le plus important depuis Hitchcock (mais pas voyeur contrairement à ce que l'on peut croire.)
Plus proche de Heidegger que de Hegel, aussi, de la question de la technique que de la raison dans l'histoire.
Et le thème du double, présent partout à la fois dans la narration (souvent deux parties qui se répondent en cercle parfait), les jumelles de Shining, y compris dans les noms : Alex / Alexander dans Orange mécanique ; Humbert Humbert dans Lolita ; Redmond Barry / Balibari dans Barry Lyndon (sans oublier le thème essentiel, obsessionnel même chez lui, de la recherche du père - Sidney Pollack / Tom Cruise dans EWS par exemple, ou même Kirk Douglas / Tony Curtis dans Spartacus, et dans un autre genre, le Drill instructor avec les marines dans FMJ, etc.)
(Tout cela sont des notes en passant...)
Pierre Cormary cette vérité que la personnalité n’est que la mascarade ridicule et objet de quelque chose de désespérément inconnu. »
Pierre Cormary
Faustin Soglo Bonsoir M. Cormary !! En tous cas, considérée depuis l'extérieur, votre vie paraît à tout le moins hors du commun !! BàV,SF
Jules Seignoret Comme je te comprends, Corma. Je me suis souvent dit: "ah, si mon métier actuel et mon apparence triste et besogneuse étaient en réalité une simple couverture destinée à cacher mes activités d'agent secret"...
Laura S. - Comme je le transmettais à notre chère Mawie :
"Ce qui fait la qualité éminemment romanesque d’une vie, c’est d’être un presque rien. C’est-à-dire le contraire du rien. Comme, d’ailleurs, le contraire de toute idée de totalité. Envisagée comme ne formant plus un tout, cette vie ne tombe pas pour autant dans le néant pathétique du rien. Elle ne se réduit pas à ce rien, puisque d’elle insiste et persiste tel fragment opaque, tel détail inassimilable, tel biographème énigmatique. D’une vie, il reste toujours des traces, des objets insignifiants, des fétiches dérisoires — sur quoi rêver et compatir" (Dominique Rabaté, Le Chaudron fêlé (p. 182)
Raphaël Juldé -Tu as une vie exceptionnelle à la Oblomov-Masoch, de quoi tu te plains ?
Pierre Cormary
Anne Bouillon Mal assez commun, finalement. Qui as tu snobé?
JUILLET
Pierre Cormary -
Ses enquêteurs, au moins, qui ont convaincu le procureur et le monde entier que la négresse n'était qu'une pute, cela suffit amplement à la discréditer, et il me semble que c'est tout de même la méthode Brafman : attaquer l'être de la personne et prouver que si elle a menti une fois sur une déclaration d'impôt ou pire, d'identité, elle n'est pas fiable. Et là, ils ont réussi à briser une fille qui certes n'était pas nette mais qui a certainement subi la violence des hommes depuis son enfance, s'est faite cynique, a cru qu'elle pourrait se venger via ce mec plein de fric, s'est plantée, et risque de bientôt passer de la case accusatrice à la case accusée. Car oui, on peut violer une pute, et c'est sans doute ce que DSK a fait, sauf que la morale populaire, démocratique, celle, en gros, de Charles Ingalls, ne pourra jamais comprendre. En gros, une pute menteuse manipulatrice mauvaise citoyenne mérite d'être violée. L'injustice de la justice m'a toujours exaltée. Relisons George Dandin.
C'est quoi la justice ? C'est une fille qui s'est faite violée dix mille fois et qui un jour décide de réagir et de faire accuser un type qui l'a baisé vénalement - et c'est elle qui est condamnée. C'est un gamin qui se fait tabasser depuis sa petite enfance par ses père, oncle, frère, camarades de classe, et qui un jour décide de réagir et d'envoyer un coup de poing dans la gueule de son agresseur, tellement fort que c'est lui qui est envoyé en taule pour ça. La justice, c'est une victime de la vie qui un jour a tenté de se venger de la vie et qui est envoyé au peloton d'exécution pour ça. (DSK IV)
Pierre Cormary -
Pierre Cormary -
Pierre Cormary
Pierre Cormary
Pierre Cormary
Pierre Cormary
Pierre Cormary
Pierre Cormary -
Pierre Cormary - Alice Trailer Jan Svankmajer
Pierre Cormary aime que Sophie Brissaud aime son lien. (Sophie Brissaud ! Vous imaginez ! Non, vous n'imaginez pas, car vous ne la connaissez pas, Sophie Brissaud.)
Pierre Cormary - manif de droite - on Dailymotion
Pierre Cormary
Pierre Cormary
Pierre Cormary
Raphaël Juldé -
Pascal Labeuche - C'est quand il parle tout seul que le Cormary est le plus savoureux, il me semble. Et c'est sérieux en plus !
Raphaël Juldé - Me suis posé la même question. Ca doit être l'image de la mère ou un truc comme ça...
Faustin Soglo - Elle s’est peut-être arrêtée tâter du cochon créole chez M. Zamor ou bien elle est retenue chez M. Orignac pour la projection d'un film !!
MAD MEN - "Bye Bye Birdie" 3.02 [Peggy chantant devant sa glace « Bye bye birdy »] Elle, c'est moi, si j'ose dire.
Pierre Cormary
On est coupable de se casser la gueule dans l'escalier, on est coupable de recevoir un piano sur la tête en se promenant dans la rue, on est coupable d'être mordu par un chien, on est coupable de toutes les guerres et de toutes les famines, on est coupable des siècles des siècles, on naît coupable.
Parce que tout est volonté. Même le hasard est volonté.
Alina M. - Je ne veux pas que tu souffres !!!
Pierre Cormary Trop tard !
En fait, la pire chose que l'on pourrait répondre à mon élucubration du jour est celle-ci : - vous exagérez la culpabilité humaine simplement pour noyer la vôtre, vous faites de l'existence une dette gigantesque et intenable pour la bonne et minable raison que vous n'arrivez pas à régler la vôtre, vous déployez la souffrance du monde histoire de ne pas avoir à affronter la vôtre. En vérité, tout pessimisme outrancier est le symptôme d'une lâcheté personnelle ou d'une immaturité persistante. Les Cioran et compagnie n'ont jamais été que des trouillards fascistes, et vous vous êtes un sous trouillard fasciste. Et là dessus, vous avez raison, vous êtes coupable de l'être et encore plus de croire que tout le monde l'est. C'est pourquoi je vous crache à la gueule !
Maud V.- Arrête de déprimer pour rien, lis "Oui-Oui et la gomme magique". Tous tes problèmes seront résolus.
Pierre Cormary http://www.youtube.com/watch?v=X7swhJnCml8 (Oui-Oui et la gomme magique]
Pierre Cormary Je crois que je vais avoir un fou rire nerveux, là, devant tout le monde !!!!!
Ha !....... Ha ha !....... Ha ha ha ha ha !!! .... Hahahahahahahhahahahahahahahha !!!!......HAHAHAHAHHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHHAHAHAHAHAHAAAAAHHA § AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA;;;;
Faustin Soglo - Bonjour M. Cormary !!
Allons, allons, ressaisissez-vous !! Qu'entendez-vous par coupable : qui peut être scindé en diverses parties (c'est-à-dire au moins deux !!) ?!!
BàV,
SF
Maud V.- Mais putain! Pierre! Coupe toi un bras et la tu souffriras pour une bonne raison ! ( adage de ma grand mere , eh ben c pas faux ma brave dame!!)
Pierre Cormary Attends, l'épisode n'est pas fini... La souris dit que c'est le chien Zing qui a pris la gomme, il faut aller chez Mirou chez lequel il se trouve, et le singe ouistiti a la queue la plus idiote du monde....
"Le jeune bouboule joue avec la gomme magique," mon Dieu !
Bon, merci à vous, franchement, ça va mieux... D'ailleurs, je pense que l'on est coupable de rien dans la vie, et que c'est toujours de la faute des dieux.
Commentaires
Ah ! je vois que Monsieur Pierre Cormary a fait court cette fois-ci ... mais pourquoi ce laconisme et cette forme de rétention qui frise le SM en nous frustrant au moment où nous allions prendre notre pied ?
Nous sommes la Déesse Originelle; Des Êtres Hautement Évoluées sur le plan Spirituel; Les Déesses suivantes; Lima Divinité Incarnée; Frigg Divinité Incarnée; Admée Divinité Incarnée; Épona Divinité Incarnée; Ishtar Divinité Incarnée; Sekhmet Divinité Incarnée; Lao-Tseu Divinité Incarnée; Tara Blanche Divinité Incarnée; Amaterasu Divinité Incarnée; Kali Divinité Incarnée; Marie Divinité Incarnée; Manat Divinité Incarnée; Odin Divinité Incarnée; Poséidon Divinité Incarnée; NoussommesenÂmemouravecToi
Un bien joli florilège de pensées éparses et foutraques. Je n'ai pas résisté à vous citer sur mon mur Facebook.
Par ailleurs, je vous y cherchait, sur ce fameux réseau "social" et ne suis pas certain que le Pierre Cormary que j'ai trouvé soit le bon...
Au fait, mon cher Pierre, je me permet de rebondir sur votre phrase "J'aime bien que la gauche humaniste et cosmopolite se rende compte que ceux qu'elle chérissait lui foutent des bombes. " a propos de l'attentat contre Charlie Hebdo.
En tant que lecteur dudit journal et en bon gauchiste qui se respecte je me dois de m'insurger : calomnies ! Les gauchos de Charlie n'ont jamais chérit les islamo-fachos. Au contraire, de par leur tradition anti-cléricale ils n'ont eu de cesse de taper sur la gueule de toutes les religions et particulièrement, ces dernières années, sur les intégristes musulmans.
C'est d'ailleurs ce que nombre de "vrais" gauchistes leur ont reproché : Charlie Hebdo fait le jeu de l'extrême-droite, ils fantasment le danger islamiste, ils ne tapent que sur les musulmans et jamais sur les Juifs, en plus Philippe Val était pour le traité instituant une constitution européenne, etc.
A ce propos, vous seriez étonné de la concordance de goûts (notamment littéraire) entre certains rédacteurs de Charlie et les vôtres.
Par exemple, Bernard Marris (alias Oncle Bernard), vénère, entre autres René Girard et Michel Houellebecq.
Dans le numéro du 18 janvier 2012 il intitule sa chronique économique "Pourquoi il faut savoir être réactionnaire" en critiquant, entre autres, le fait de payer moins d'impôts lorsqu'on a plus d'enfants (la réforme du quotient familial).
Et dans son édito, dans le même esprit, il écrit : "Être progressiste aujourd'hui, c'est dire que le progrès est une mystification destinée à maintenir dans un bougisme, une incertitude, une précarité, un nouveau perpétuel qui n'est que le nom de l'abêtissement sous une pluie perpétuelle d'objets. Être réformiste, c'est oser dire que la réforme perpétuelle est une horreur, un simple moyen de bousculer sans cesse les humains, de les faire tourner sans cesse dans une petite roue comme les hamsters, qui croient encore avancer. Être socialiste c'est oser dire que c'était mieux avant."
A méditer...