C’est le divin monstre de la littérature française. Un auteur dont tout le mal qu’on en dira sera toujours inférieur au bien qu’il nous a fait. Car, avouons-le, il faut d’abord apprendre à le lire, ce catholique fulminant, toujours survolté, toujours en colère, dont les enragements peuvent agacer et la verve tourner en rond. Parfois, l’intransigeance lasse, et la fureur perpétuelle ennuie. Mais quel homme ! Et quel écrivain ! En vérité, ce ténébreux voit clair. Cet hermétique dit les choses les plus simples et les plus réelles sur l’âme, l’enfer, la damnation. Confesserons-nous que nous lui devons une partie de notre conversion ? Et est-ce un mal de parler de soi quand on parle de Bernanos ? C’est qu’on l’a aussi détesté qu’on s’est investi en lui. Et on pourra le critiquer tant qu’on voudra, ce sera toujours lui le plus fort.
Mort et vie d’un démon de la sainteté
Il naît à Paris en 1888. Famille commerçante du côté du père, paysanne du côté de la mère. Enfance mystique. Jeunesse monarchiste. Réformé en 14, il s’engage quand même comme volontaire dans un régiment de hussards. Nombreuses blessures au champ d’honneur. En 1917, il se marie avec une descendante d’un des frères de Jeanne d’Arc dont il aura six enfants. Après la guerre, il reprend sa place dans l’Action Française, tout en collaborant aussi au Figaro, ce qui le brouille avec Maurras. Il ne supporte plus l’idéologie, et encore moins les compromissions avec elle (accords de Munich). En 1926, il publie Sous le soleil de Satan, premier roman mystique inspiré du curé d’Ars, qui sera couronné par le Grand Prix du roman de l’Académie Française. Suivront L’imposture, La joie, Un crime, Journal du curé de campagne - romans âpres, difficiles, parfois indigestes, mais qui touillent l’âme comme personne ne l’a fait avant et après lui. Des Baléares, où il séjourne, il assiste au début de la guerre d’Espagne et prend parti pour, puis contre Franco et les catholiques qui le soutiennent. Mais c’est au Brésil qu’il vivra les années de guerre dans une petite maison au creux d’une colline dénommée Cruz das almas, la Croix-des-âmes. C’est le temps des « écrits de combats ». Il soutient la Résistance et la France Libre mais ne rejoint pas Londres. De lui, de Gaulle dira un jour qu'il fut "le seul qu'il n'est pas parvenu à attacher à son char" . C’est aussi à cette époque qu’il rédige le roman le plus étonnant de la littérature française, Monsieur Ouine qui fait le bonheur des exégètes et des chercheurs d’énigmes ontologiques depuis soixante ans. A la Libération, de Gaulle le rappelle pour en faire un académicien ou un ministre, mais Bernanos, toujours aussi ombrageux et dégoûté par la médiocrité de ses compatriotes, préfère s’installer en Tunisie où il rédige les célèbres Dialogues des Carmélites. Avant de revenir à Paris pour y mourir en 1948.
Lire Bernanos ? C’est une épreuve. Comme tous ces chrétiens au service de Dieu, il est doté de cette empathie antipathique qui se fout d’être agréable ou joli, l’important étant de tenailler l’âme et de lui extirper ses démons. Tout ce qui détourne du salut (beauté, intelligence, morale) n’a pas lieu d’être. Le mal, c’est ce qui séduit. Lui sera l’auteur le plus antiérotique qui soit.
Alors, il faut y aller. Quatre voyages. Quatre romans (nos préférés). Quatre plongées dans l’abjection de la vie, car, comme le dit Bernanos dans Nouvelle histoire de Mouchette : « tout ce qui vit est sale et pue. »
Sous le soleil de Satan : damné à la place du damné.
Le problème de Bernanos, c’est la damnation. Contrairement à ce que pensait Dostoïevski, ce n’est pas la souffrance des enfants qui accuse la miséricorde de Dieu, c’est la souffrance des damnés. Qu’il soit de feu ou de glace, l’enfer est insoutenable à quiconque y réfléchit pour de bon. Tous ces tièdes qui se croient brûlants en affirmant tranquillement que l’enfer existe... Ont-il déjà été brûlés par une flammèche ? Allons donc ! Pour eux, l’enfer, c’est pour les autres. Mais Dieu a de l’humour et sans doute ne met-Il en enfer que ceux qui pensent que d’autres y sont. Car enfin, si, comme le disent les théologiens, l’enfer est indifférence, les élus du paradis peuvent-ils être indifférents aux suppliciés de l’enfer ? Et comment faire la fête avec les anges en entendant les hurlements d’en bas de votre mère ou de votre fils ? Les curés nous répondent en confession que c’est là « le mystère de Dieu », et nous rassurent en précisant que si le Christ a parlé, et plusieurs fois, de la « géhenne du feu », Il n’a jamais nommé quelqu’un qui y était. Selon la belle expression d’André Frossard, l’enfer existerait mais sans qu’il y ait personne dedans. Pas même Judas – pour lequel l’enfant Bernanos allait demander à son curé de paroisse de prier. Prier pour Judas, prier pour le suicidé, prier pour celui que Dieu a abandonné à sa liberté de se damner, la voilà, la suprême charité - celle de l’abbé Donissan.
Trop facile de ne se faire que crucifier pour nous ! Le Christ avait beau jeu sur sa croix d’attendre que son petit calvaire de trois heures et demie se termine. Prendre la place du damné, risquer le pal éternel d’autrui, c’est une autre affaire. Donissan est celui qui vient se faire damner à la place du damné. Il est le saint prêt à donner son salut pour un autre. C’est pourquoi il recherche Satan. Pour le comprendre, le connaître, et lui arracher les âmes - pour le doubler. Si le diable est celui qui mime Dieu, Donissan sera celui qui mime Satan. Pour cela, il lui faut se déshumaniser, tuer en lui l’espérance, et surtout « déraciner » sa joie - car la joie est toujours le fait de ceux qui oublient les souffrances des autres. Gare aussi à l’intelligence qui n’est jamais qu’ « intelligence avec l’ennemi », et dont toutes les formes, accommodement, égoïste, charité intéressée, faiblesse organisée, constituent autant de brèches par lesquelles le diable s’immisce en nous. « -Nous te travaillerons avec intelligence, susurre-t-il à Donissan lors d’une de ses apparitions. Aie souci de nous nuire. Nous te tarauderons à notre tour. Il n’est pas de rustre dont nous ne sachions tirer parti. Nous te dégraisserons. Nous t’affinerons ». D’où le recours à « la pieuse sottise » qui est le meilleur rempart contre l’intelligence infernale. Ne plus comprendre, ne plus jouir, ne plus être tenté. Seuls les sots et les imbéciles l’emportent sur le diable.
Au fond, la sainteté de Donissan consiste à tenter le désespoir sans tomber dans le mal – gageure folle, car, comme le lui fait remarquer l’abbé Menou-Segrais, ce supérieur que Donissan n’estime pas parce que précisément il est trop intellectuel, le désespoir est ce qui conduit « de la haine aveugle du péché au mépris et à la haine du pécheur ». Donissan a beau se perdre devant Dieu, il perd les âmes qu’il voulait sauver. Mouchette se suicide, le petit garçon ne ressuscite pas. Le seul espoir est que Dieu les sauve quand même. Comme Judas, Donissan a voulu presser Dieu. Echanger son salut contre la damnation d’autrui, c’est bouleverser l’ordre de la grâce, c’est forcer Dieu à accueillir un réprouvé, et Satan à prendre un élu. C’est se croire plus rusé que le diable et plus altruiste que Dieu. Mais « Dieu ne se donne qu’à l’amour », et Donissan, à force de trop d’altruisme, a manqué d’amour. Le sacrifice ne conduit pas nécessairement au salut. C’était aussi cela le piège de Satan.
Journal d’un curé de campagne : le Christ recrucifié..
Le Christ n’a pas assez souffert sur la Croix, tous les parents d’enfants morts vous le diront. Pour la comtesse, la haine de Dieu est le seul moyen qu’elle ait trouvé pour rester fidèle à son petit garçon. Mieux vaut être en enfer avec lui qu’au paradis sans lui. Aucune goutte de sang de ce dieu sacrificiel ne lui rendra la chair de sa chair. D’ailleurs, le Calvaire rachète-t-il quoique ce soit ? Comme nous la comprenons quand elle hurle au curé d’Ambricourt que « s’il existait quelque part, en ce monde ou dans l’autre, un lieu où Dieu ne soit pas – dussé-je y souffrir mille morts, à chaque seconde éternellement – j’y emporterai mon… (elle n’osa pas prononcer le nom du petit mort) et je dirais à Dieu : « satisfais-toi ! écrase-nous ! ».
Mais le curé sans nom fait face. Il sait que le blasphème est le langage de la souffrance, et que la haine de Dieu est encore un appel de Dieu. Il sait surtout qu’ à « celui qui dit une parole contre le Fils de l’homme, il lui sera fait rémission », et que la révolte contre le Christ n’est pas le blasphème contre l’esprit saint - qui, lui, ne sera pas remis. Cracher sur le Fils de l’Homme est « permis », c’est dire « non » au Saint Esprit qui est fatal. Aussi peut-il donner cette réponse sublime, une de celles qui retourne comme un gant la rage en apaisement : «Madame, si notre Dieu était celui des païens ou des philosophes (pour moi, c’est la même chose) il pourrait bien se réfugier au plus haut des cieux, notre misère l’en précipiterait. Mais vous savez que le nôtre est venu au-devant. Vous pourriez lui montrer le poing, lui cracher au visage, le fouetter de verges et finalement le clouer sur une croix, qu’importe ? Cela est déjà fait, ma fille… ». O révélation ! Tout ce que nous pouvions avoir de rage et de révolte contre le Christ est déjà du passé ! La croix a rendu ringards tous nos désespoirs, a consommé toutes nos peines – même celle de l’enfant mort ! Celui-ci nous attend au Ciel ! A quoi bon persister dans sa haine de Dieu ? A quoi bon refuser Sa grâce ? Après l’avènement du Christ, il faut être idiot pour rester en enfer. Car le Christ accepte qu’on le cloue, du moment qu’on se décloue.
Nouvelle histoire de Mouchette : le seul suicide remis.
Mouchette n’aime pas la musique. Car la musique, c’est l’ordre, la joie, la célébration de la création, et la reconnaissance accordée au créateur. La musique est ce qui dit « oui », « merci » et « encore » à la vie. Or, de la vie, Mouchette ne connaît que la misère, la saleté et les coups. Lui dire qu’il y a « autre chose », c’est lui dire que cette « autre chose » existe sans elle, c’est lui donner conscience d’une joie dont elle est exclue. « Chaque note est comme un mot qui la blesse au plus profond de l’âme, un de ces mots lourds que les garçons lui jettent en passant, à voix basse, qu’elle feint de ne pas entendre, mais qu’elle emporte parfois avec elle jusqu’au soir, qui ont l’air de coller à la peau ». Pourtant, lorsque M. Arsène se sera évanoui devant elle, elle se mettra à chanter pour lui, et s’émerveillera de pouvoir le faire. Chanter pour autrui, même pour un meurtrier, est le secret du chant. D’ailleurs, pour Mouchette, un meurtrier n’est pas plus répugnant que « les gens de ce village détesté, noirs et poilus comme des boucs ». Au contraire, il excite sa révolte. L’assassinat n’est qu’une vengeance sociale, voilà tout.
Quant à être violée par lui, ce n’est pas pire que d’être battue par son père. «Chez la plupart des filles de son espèce, la vie ne commence réellement qu’avec l’éveil des sens. C’avait été aussi pour Mouchette le temps des pires taloches, car le vieux avait sur ces choses la cruelle perspicacité particulière des rustres » (c'est nous qui soulignons). Comme chez Dostoïevski, l’enfant martyr est celui qui subit la violence familiale, « admise » par la société, autant que la violence criminelle, condamnée par cette même société. La société blâme qu’on viole ses enfants mais pas qu’on les batte. Or, pour l’enfant battu, les coups ne sont qu’une préfiguration (et non une prévention, comme le croient les braves gens) du viol. Il faut être un bourgeois ou un prolo pour penser le contraire. Donc, le père bat sa fille comme plâtre pour « prévenir » tout débordement sensuel, mais après son viol, la fille confondra coups en viol en une même gigantesque blessure – à la seule différence qu’elle méprisait son père mais continuera d’admirer M.Arsène.
C’est que Mouchette a vécu son agression autant comme une libération sociale que comme un pressentiment d’amour. Violée, elle est blessée et révélée. Et ne peut s’empêcher d’aimer l’unique homme qui a eu l’air de l’aimer. Grâce au violeur, elle est femme adulte qui peut enfin dire « merde » à son père. Désormais, « elle est seule, vraiment seule aujourd’hui, contre tous. » C’est son moment de gloire. Elle a un secret et une souffrance qui font d’elle une héroïne de roman. « Il lui faut un effort immense pour seulement comprendre qu’elle doit à sa déception d’amour une sorte de promotion mystérieuse, qu’elle est entrée ainsi du coup dans le monde romanesque à peine entrevu au cours de quelques lectures, qu’elle appartient désormais à ce peuple privilégié où les cœurs sensibles vont chercher, ainsi que l’amateur dans son vivier la truite la plus brillante, une belle proie pour leur pitié ».
Hélas ! Il s’avère que M. Arsène n’a pas vraiment tué le garde-chasse et qu’il s’est même réconcilié avec lui. Le criminel antisocial n’était qu’un voleur de poules, comme le cyclone qu’elle s’est imaginée traverser n’était qu’une simple averse. Rien de transfigurable dans ce qu’elle a cru vivre. Comme dans Madame Bovary, la médiocrité s’impose comme unique réalité.
Ne reste plus à Mouchette qu’à se suicider – car comme le lui dit la veilleuse des morts du village, la mort reste encore le seul espoir pour celui ou celle qui n’en a plus. Pousser une âme simple à se supprimer, c’est peut-être cela le péché contre l’esprit saint. Mais Dieu veille et ne laissera pas Mouchette passer du marais à l’enfer. « La même force de mort, issue de l’enfer, la haine vigilante et caressante qui prodigue aux riches et aux puissants les mille ressources de ses diaboliques séductions, ne peut guère s’emparer que par surprise du misérable, marqué du signe sacré de la misère. » Le suicide du misérable, comme celui de l’enfant, est le seul qui soit remis – le seul rappel de Dieu, peut-être. Et c’est pourquoi nous sommes soulagés que Mouchette meure dans une « eau insidieuse » qui glisse « le long de sa nuque » et remplit « ses oreilles d’un joyeux murmure de fête. »
Monsieur Ouine : l’anus maelström.
Pourquoi Monsieur Ouine est-il un livre si difficile à lire en même temps qu’il est, de l'avis de la plupart des bernanosiens le chef-d'oeuvre de son auteur ? Parce qu’il n’explique jamais rien de ce qu’il montre. Parce qu’il ne nomme pas ce qu’il énonce. On ne saura jamais si monsieur Ouine a tué le jeune valet des Malicorne, ni si Steeny a été violé par sa gouvernante. On ne saura pas, surtout, ce qui se passe dans ce village où toute transcendance semble abolie. Si l’espoir s’est retiré à Fenouille, personne ne s’en est rendu compte. L’essentiel est que la société puisse continuer à vivre comme si de rien n’était. La seule chose qui compte est qu’il n’y ait pas de scandale, car le scandale obligerait à sortir de son indifférence. Et c’est pourquoi le maire peut dire à la lettre que rendre la justice l’ennuie et que la victime d’un meurtre cause finalement plus de soucis que son meurtrier. « Son crime ! qu’est-ce qui lui en reste, de son crime ! Qu’est-ce qu’une ou deux pauvres minutes dans la vie d’un homme ? Au lieu que les macchabées, ils ont le crime au ventre, les cochons ».
A cette crise morale correspond une crise du langage. La prouesse de Bernanos est d’avoir fait de son texte l’exact reflet de la vie apathique qui règne à Fenouille – et ces scènes bizarres, ces dialogues déments, qui échappent constamment à la compréhension du lecteur, sont comme autant de trous dans lesquels sombrent sens et parole. Le mal, c’est-à-dire le diable, c’est ce qui se fait sans se dire, c’est ce qui fuit tout ce qu’il provoque, c’est ce qui dégage dès les dégâts faits. C’est, comme le dit Bernanos, « l’ami qui ne reste jamais jusqu’au bout ».
Dans ce monde où l’on ne sait même plus si l’on souffre ou non, le cri désespéré de Steeny retentit comme le seul appel au secours : « Non, je ne suis pas libre, je-ne-veux-pas-l’être ». Voilà des tirets qui bouleversent. Etre libre, ce n’est pas choisir entre le bien et le mal (le credo petit bourgeois par excellence), c’est savoir qu’on a fait le bien ou le mal, qu’on a dit oui ou non. La liberté concerne moins l’acte que la conscience de l’acte. Steeny a cette conscience-là, et c’est celle-ci qui, même s’il s’en défend, le sauvera des griffes de ses mère et gouvernante, sinon de tous les habitants de Fenouille, zombies désubstantialisés par ce monsieur Ouine – fade démon du lieu.
Décrit comme gras, gros et gluant, monsieur Ouine ressemble d’abord à Tartuffe, cet étranger qui s’immisce dans une famille (ici, un village), et qui, profitant des faiblesses et des mesquineries de chacun, finit par devenir propriétaire des lieux. Sauf qu’à la différence du faux dévot, Ouine ne cherche pas à se faire passer pour un autre. Il n’est ni hypocrite ni dissimulateur. C’est l'être dépressif (au sens propre) qui aspire les êtres et les vide de leur joie et de leurs peines. «Quiconque l’approche n’a justement plus besoin d’aimer, quelle paix, quel silence ! L’aimer ? Je vais vous dire mon cœur : comme d’autres rayonnent, échauffent, notre ami absorbe tout rayonnement, toute chaleur. Le génie de monsieur Ouine, voyez-vous, c’est le froid. » Froid comme l’enfer. Lui-même se décrit sur son lit de mort comme n’ayant été qu’ « orifice, aspiration, engloutissement, corps et âme, béant de toutes parts », en un mot, anus maelström à travers lequel s’engouffrent toutes les âmes qui le rencontrent.
Aussi basses soient-elles, celles-ci n’en existent pas moins, alors que lui – et c’est là son aveu final, n’existe pas. A Steeny le désespéré qui lui dit qu’il n’y a peut-être rien, « absolument rien », il répond sans colère ni indignation : « s’il n’y avait rien, je serais quelque chose, bonne ou mauvaise. C’est moi qui ne suis rien ». Le non-être « qu’il est » a beau dévorer tous les êtres, il se rend bien compte que du fait même qu’il les dévore, ils existent, et que lui n’existe qu’en tant que néant qui les vide de leur être.
Si les voies de Dieu sont si impénétrables qu’on ne le dit, alors avoir rencontré Ouine aura permis à Steeny de faire la différence entre son être révolté à lui et le non-être révoltant des hommes creux. Et si la révolte consiste à dire « non » à Dieu, ce « non » est au moins une affirmation de soi-même - ce dont est bien incapable celui qui ne sait dire ni oui ni non, ni ouine ni non. Est-ce même par la révolte que l’on peut au bout du compte retrouver Dieu ? Après tout, si le gant s’est retourné à l’envers, il peut tout aussi bien se retourner à l’endroit – la grâce étant toujours prête à surgir derrière l’homme en passe de se damner. « L’expérience même prouve que la révolte de l’homme reste un acte mystérieux dont le démon n’a peut-être pas tout le secret. »
Le dernier mot de la révolte n’est peut-être pas celui du diable. Le voilà en plein, l’évangile bernanosien.
(Cet article paru dans Le magazine des livres n°10 en juin 2008, à l'occasion de la réédition des oeuvres complètes de Bernanos chez Le Castor Astral sous la houlette de Gilles Bernanos, est une "reprise" revue et corrigée d'un ancien post sur Bernanos, "Bernanos - des pages qui changent une vie", commis en mai 2005)
Commentaires
Piteuse séance de rattrapage !
Il y aurait donc d'un côté ce que Monsieur Cormarouine ( gras et gluant ) penserait donc vraiment de l'auteur de Monsieur Ouine ?
Et de l'autre ce que Monsieur Cormaring écrit sur le Ring, juste pour amuser la galering ?
Et dont bien entendu il ne pense pas un mot !
Je me doute bien que Le Cormary du blog n'effacera pas ce genre de commentaires, comme Monsieur Cormarouine l'avait fait là-bas...
C'est pas un planqué lui !
Ce que j'aime bien chez vous, Bernardo, ce sont vos obsessions. J'aime bien que vous pensiez à moi tout le temps, même en mal (mais c'est de l'amour, comme dirait MEN), et que vous teniez à me le dire, faisant semblant d'être libre, alors que c'est moi qui vous permets cette liberté en vous publiant ici.
Allons-y donc pour 600 commentaires d'amour vache !
Je viens de lire votre droit de réponse sur le Ring qui était au départ prévu à la fin de votre texte sur Nabe (pourquoi ?).
Ce que je n'aime pas chez vous, montalte/Cormary, c'est votre propension à justifier des accusations objectives (Bernanos=planqué) à grands coups de subjectivité. En somme, vous reprochez maintenant à Bernanos de ne pas avoir été Simone Weil (à laquelle vous prêtez d'ailleurs des pensées qui ne sont pas les siennes mais les vôtres). A ce compte, autant devenir Renaud et reprocher à De Gaulle de ne pas avoir été Jean Moulin, etc.
A la fin de votre réponse, vous reprochez à Yves Bernanos d'exercer à votre égard un chantage à l’héroïsme. Mais si quelqu'un mérite ce reproche, c'est bien vous puisque c'est aussi vous qui avez traité Bernanos de planqué. Ce n'est d'ailleurs pas un chantage mais un miroir qu'il vous tend. Au fait, où étiez-vous quand Nabe était en Irak ?
D'ailleurs, vous vous planquez toujours en ressortant amputée de son contexte la phrase de Georges Bernanos sur Hitler et l'antisémitisme à seule fin de déshonorer Bernanos. Piteuse revanche, vraiment.
Vous déclarez aussi que "Par ailleurs, intellectuellement, toute sa vie est une rupture contre ses premières tendances, le royalisme, le franquisme, l’antisémitisme. C’est d’ailleurs cela que j’admire sans arrière pensée chez lui." Vous gagneriez à suivre son exemple par rapport aux tendances avec lesquelles vous n'avez jamais souhaité rompre (comment ne pas voir que vous ne cherchez qu'à cacher votre propre antisémitisme quand vous insérez dans votre blog un dessin de Mohammed crucifiant le Christ ?)
S'il vous plait, ne vous précipitez pas pour me répondre. Parlez-en d'abord à votre confesseur.
Il faut faire le parallèle entre votre portrait de Nabe et celui de Bernanos. Ainsi, à propos de ce dernier, vous écrivez : "Parfois, l’intransigeance lasse, et la fureur perpétuelle ennuie. Mais quel homme ! Et quel écrivain !"
Idem pour Nabe : lui n'est qu'un sale petit connard, mais alors comme écrivain, quel génie !
Mais voilà tout le défaut satanique que Nabe pointe chez les gens du milieu littéraire : N'AIMER QUE LES ECRIVAINS MORTS !
Vous voulez un écrivain empaillé, et des livres qui ne mordent plus. C'est ça qui est affreux : on crache sur l'écrivain en tant que vivant, et on l'encense -comme à l'enterrement on ne se souvient que des bons côtés du mort qu'on détestait pourtant.
Vous voyez bien que c'est ça, le problème, c'est de se faire "l'anus maelström" de la Littérature, de la vider complètement de sa chair pour n'en garder que les lettres mortes.
Il faut clouer les cons sans jamais se lasser !
@Bernardo : Eh oui, toujours être du côté des crucifieurs ! Se reconnaître même en crucifieurs, en égorgeurs, en éviscérateurs ! Votre grand truc. Quand je disais que Nabe et par extension votre clique résumiez toute la théorie girardienne....
@rashsaan : si je n'aimais que les écrivains morts, je ne parlerais pas autant de Nabe (quel écrivain vivant aime-t-il lui au fait ?) ou de Houellebecq. Surtout, je ne prendrais pas le risque de me faire sans cesse prendre à partie. Bien au contraire, je me ferais une suite d'articles confortables, bien dans ma bulle, surtout ne pas faire de vagues, mais non, je dis ce que je pense, je vais jusqu'au bout de ma subjectivité (comme dirait Nabe), je vis mes émotion jusqu'au bout, je n'ai pas peur d'être contredit, contesté, ni même insulté quand vous passez dans le coin, et je tente de répondre à toutes les objections, dans la mesure du possible. Evidemment, pour Nabe qui ne supporte que d'avoir des partisans et vous qui trouvez très "vivant" d'être les siens, c'est assez insupportable. Au moins je ne traite pas Nabe en mort. J'adore ses livres mais puisque lui veut la guerre, je la lui fais. Pas de copinage avec lui.
@ghhfg : mon portrait de Bernanos dans la lettre que vous citez est en effet un portrait subjectif, autrement dit vivant. Car quand je lis les écrivains morts, je les lis comme s'ils étaient vivants justement, comme s'ils pouvaient encore mordre. Alors on peut trouver mes textes nuls à chier, on ne peut décemment les voir comme des "tombeaux" respectueux, dignes des grantécrivains qu'ils étaient. Ferrailler avec un écrivain, voilà qui prouve la vie ! Je n'enterre personne, moi.
Nabe en Irak, quelle blague ! Et qui accuse tout le monde de ne pas l'avoir suivi, le con. Aussi absurde que si des partisans armés de Saddam Hussein lui avaient dit que c'était bien beau, ces quinze jours de palace avec madame, bien beau, Printemps de feu, mais maintenant, il faut être un homme (comme dirait Soral), prendre les armes à son tour et nous rejoindre dans le désert....
Quant au dessin de Mohammed crucifiant le Christ et qui serait une preuve de mon antisémitisme caché, là, même mon confesseur n'a pas compris.
Bon, en voilà assez pour le footing du matin. Bonne journée, les gars !
M. Cormary,
Je ne parle pas de votre portrait mais de vos arguments : je ne vous reproche pas votre subjectivité mais le fait que vous la fassiez passer pour de l'objectivité. A la limite, avant d'avoir à contester ce que vous pensez, il faudrait d'abord le faire mot à mot sur ce que vous écrivez.
Exemple : votre dernière sortie sur Nabe et l'Irak :
1) Nabe n'accuse pas "tout le monde" de ne pas l'avoir suivi mais certaines personnes. Et vous le savez très bien, vous qui contrairement l'avez lu. De plus, c'est objectivement que Nabe pouvait penser de ces personnes qu'elle étaient planquées, puisque ce qu'il pensait, il le pensait PAR RAPPORT A DES ACTES QU'IL AVAIT LUI-MÊME OBJECTIVEMENT POSE.
2) Vous accusez Nabe d'avoir passé son temps en Irak dans un palace. Mais vous omettez de dire que ce palace était justement celui dans lequel n'allaient pas tous les journalistes dépêchés sur place, et qu'à ce titre, il risquait beaucoup plus d'être une cible militaire que l'autre.
3) Vous reprochez à Nabe de ne pas avoir pris les armes (Soral à l'appui, qui pourtant n'est pas tombé aussi bas dans ses accusations) : Nabe est allé en Irak pour écrire sur le motif, à ce que je sache, pas pour y jouer au guérilléro contre une armée de lâches suréquipée. En somme, lui reprocheriez-vous tout simplement d'être écrivain ? Vous qui vous targuez d'être un critique impressionniste, reprocheriez-vous aussi aux peintres impressionnistes d'être aller peindre sur le motif plutôt que de se transformer en jardiniers paysagistes ?
4) Si vous accusez Nabe de ne pas avoir pris les armes dans le désert, pourquoi ne pas vous être vous même engagé dans les troupes françaises pour aller casser du gnoule (voire du Nabe) en Irak au lieu de traiter Bernanos de planqué ? Pour traiter quelqu'un de planqué, même avec mauvaise foi qui vous caractérise, encore faut-il au moins ne pas en être un soi-même. Saisissez-vous la différence ? Bon, vous me rétorquerez sans doute que compte tenu de votre obésité, vous vous seriez à coup sûr fait rembarrer. On se console comme on peut de ses propres disgrâces, n'est-ce pas ?
Sur votre réponse par rapport à votre confesseur qui n'aurait pas compris, je suis sincère : parlez-lui en et soyez attentif ce qu'il vous en dira avant de me répondre.
ghgf, je ne reproche rien du tout à Nabe ! Je dis simplement que quand on veut se placer comme lui sur le plan de la morale et de l'action et qu'on reproche aux autres de ne pas faire ce qu'on fait, on prend le risque de tomber sur quelqu'un d'encore plus moral et actif que soi, voilà tout. Pour moi, "objectivement", Nabe n'est pas du tout lâche. Au contraire, j'admets volontiers que pour un écrivain, aller à Bagdad pour voir ce qui s'y passe est une indéniable prise de risque. Mais quand ensuite, il exhorte tout le monde, ou un un certain nombre, à faire comme lui, à juger les autres en fonction de ses actes à lui, je dis qu'il parle en matamore qui s'y croit, en assez piteux donneur de leçon, et que dans ce cas-là il n'est plus à l'abri d'en recevoir lui-même. L'appel au courage des autres est toujours intolérable surtout de la part d'un écrivain : on croirait entendre Barrès exhortant les poilus au sacrifice, blâmant les chochottes qui n'y vont pas, et le tout derrière son bureau et entre deux cigares. Nabe ne fume pas le cigare, mais son côté "faites comme moi", "que je sois votre exemple" alors que bon, c'est quand même pas Indiana Jones, Nabe (et d'ailleurs même Indiana Jones n'irait pas se vanter qu'il a trouvé l'arche perdue et pas nous, na !), et d'ailleurs qui revient aussi chez lui sur le plan littéraire ("lisez-moi mais en m'imitant, projetez-vous sur moi ou ne me lisez pas") a l'art de me fatiguer, tout simplement parce que cela ne marche pas comme ça. Il me fait penser à ces connards qu'on voit dans les films qui sous prétexte qu'ils ont joué à la roulette russe obligent les autres à faire de même. En fait, on n'édifie jamais en exhortant. On n'édifie en faisant et en ne disant rien. Petit bourgeois comme il est, Nabe montre trop ses bons points et se voit alors désigner ses mauvais, tant pis pour lui. Parce qu'Arno Klarsfled, lui, s'était vraiment engagé. Quant à Soral, il essaye plus ou moins, et donc forcément trouve trop esthétisantes les positions de son ex-ami, lui reprochant finalement ce que Nabe reproche aux autres. Et moi qui suis planqué derrière mon écran, je trouve assez drôle tous ces matamores qui se donnent des leçons de virilité en permanence.
Et donc, ce "quelqu'un d'encore plus moral et actif" que Nabe, ce serait vous ?
M. Cormary, vous ne lisez pas ce qu'on a à vous dire. Ou plutôt, vous le lisez, mais vous ne cherchez pas à le comprendre. Tout ce que je vous ai dit précédemment, je pourrais vous le redire dans les mêmes termes, suite à votre dernière "réponse". Le site des lecteurs de Nabe a bien raison d'affirmer qu'avec vous, toute réponse est impossible. Avec vous, on tourne en rond, on en revient à chaque fois au point de départ. Car Barrès, en l'occurence, c'est vous.
Je reviens tout de même sur une dernière chose que vous dites de Nabe : lorsque vous lui reprochez de demander à ses lecteurs de s'identifier à lui (même si vous employez les verbes "projeter" et "imiter" à la place de ce qu'il a vraiment écrit), il faut vraiment que vous soyez aveugle pour ne pas vous rendre compte qu'il ne parle pas seulement de sa petite personne mais de tout artiste digne de ce nom. Il leur demande simplement d'être capable de se décentrer pour comprendre son point de vue. Au fond, toutes vos corconlocutions ne visent qu'à une chose : masquer votre incapacité à le faire. C'est précisément celà qui rend votre impresionnisme critique si rédhibitoire. Pour vous le dire en d'autres termes : si une critique n'est que le faire-valoir du point de vue de son auteur sur le dos de l'artiste dont il est question, c'est tout simplement que que son auteur a raté sa vocation d'artiste. Conchiez Nabe tant que vous voudrez, M. Cormary, mais au moins, faites-le en artiste. Vous verrez : c'est plus difficile que de se contenter de poser tautologiquement à l'homme de goût en se affirmant que malgré tout, vous appréciez Nabe parce qu'il a du style pour éviter d'avoir à expliquer en quoi il a du style, justement. Ce qui serait pour le coup un vrai travail de critique : celui qu'on attend toujours de vous et de vos semblables hommes de goût.
Voilà. Je sais que ce que je viens de dire est encore de trop en ce qui vous concerne et je ne répondrai plus à vos nouvelles arguties sous-vétilleuses. J'espère seulement que ce que je viens de dire saura dessiller quelques uns de vos lecteurs trop facilement impressionables par votre impressionnisme.
Que vous vous soyez fourvoyé sur Bernanos, dans votre article consacré à Nabe, c'est une chose.
Que surlering.com publie (vous avait-on demandé votre avis ?) la correspondance de Yves Bernanos sous forme de droit de réponse, soit.
Que vous publiiez un contre-droit de réponse à ce monsieur, encore une fois, très bien.
Mais :
1) que vos collègues mettent en première Une de leur site le titre " Droit de réponse à Pierre Cormary "qui porte atteinte à la mémoire de mon grand-père, Georges Bernanos" ", comme si vous étiez un petit délinquant, étranger à leur équipe (j'apprends pourtant sur ledit site que vous faites partie du comité de rédaction) ;
2) que les dirigeants du site prennent la précaution, après avoir pourtant mis en ligne votre texte, bourde bernanosienne incluse, de porter cette note fuyante et honteuse d'elle-même : " Précision : la ligne malheureuse concernant Georges Bernanos dans le texte de Pierre Cormary n'engage que ses positions personnelles et en aucun cas celles de tous les auteurs et responsables du Ring. "
" la ligne malheureuse " ?...
On vous accable, on vous accable, Monsieur. Et dans vos propres rangs.
Mais alors...
Pourquoi publier un critique si l'on n'est pas en accord avec la chose qu'il défend ? Par respect de la liberté de parole, souci de la pluralité de pensée ? Fort bien, mais en ce cas, qu'on assume un minimum ses propres erreurs de comité de rédaction. Que de lâchetés, que de mépris sur cet internet. Pas l'ombre d'une couille pour équilibrer la donne.
Vous vous êtes planté, c'est vrai (de mon point de vue, je ne développerai pas). Mais vous avez à faire à d'authentiques planqués : en l'espèce, les propriétaires de votre site culturel, qui se régalent d'avoir un Bernanos en leurs colonnes faire la peau à l'un de ses critiques. Est-il payé autant que vous l'êtes pour vos articles ?
En attendant, vous payez pour votre faute, quoi de plus juste ?
Votre réponse à Yves Bernanos est abjecte. Je pense que vous gênez passablement la direction de Ring, à présent. Ils n'avaient pas besoin d'un pseudo-critique qui voudrait bien en être (nabien) mais qui n'y parvient pas et qui, par ailleurs, écrit comme un pied.
A Monsieur Sunderland,
Si la direction du ring est gênée, c'est parce que sa responsabilité est engagée dès lors qu'elle accepte de publier un texte critique, sans proposer au préalable à toute mise en ligne la moindre coupe ou ré-écriture, comme c'est le cas chez les professionnels du journalisme. A moins bien sûr que les membres du comité de rédaction puissent faire paraître leur texte sans passer par leurs collègues, à la manière d'un blogue, ce que le site surlering.com semble ne pas être. Si tel est le cas, Monsieur Sunderland a raison quand il écrit que le ring n'avait pas besoin d'une telle publicité.
Je reste perplexe, et vais jusqu'à me demander si la publication aussi rapide de droits de réponse d'un descendant de Bernanos n'est pas une affaire concertée. Une publicité pour le journal surlering.com, une pour le réalisateur Yves Bernanos, une (contre-)publicité pour Monsieur Cormary. Peut-être est-ce là le moyen de se débarrasser d'un gêneur, après tout.
Le procédé reste éminemment malhonnête, et utilise la bêtise d'un critique pour faire sa réclame.
Tout ça pour un seul « planqué » ?! Justice pour les trente « nains et mégères » !
Oui. Il faut crucifier les cons !
Ce n'est que justice.
La croix de Cormary s'appelle désormais Georges Bernanos.
Bernanos, la croix des ânes !
Vous croyez vraiment que c'est moi qui suis ennuyé dans cette affaire, mon pauvre @Bernardo ? Vous croyez vraiment que j'ai l'air de quelqu'un qui "paye pour sa faute", comme dit l'autre con ? Cette façon que vous avez de vous planquer derrière Bernanos, les amis, de croire que vous tirez à vous un peu de sa force. Votre seule idée de la littérature, c'est "être comme" - Bernanos, Bloy, Rimbaud, Dante, Joyce, Nabe. "Etre comme" ! Moi au moins, je discute avec les auteurs que j'aime, je prends des risques, je les laisse me brûler, puis j'essaye de voir pourquoi ils me brûlent là et pas là, ou moins ici et trop fort là-bas, je me dispute avec eux, je les vis, moi, les auteurs que j'aime. Si vous avez fait l'effort de lire mon texte sur Bernanos, vous comprendrez ce que je veux dire. Pareil avec Nabe. Je le vis en moi Nabe et je me fous complètement de savoir quel effet ça lui fait. Nulle idolâtrie en moi. Que l'auteur soit ensuite un salaud ou un saint, ou même un brave homme un peu médiocre, ne m'intéresse qu'anecdotiquement. Je comprends que pour des idolâtres comme vous, ça ne passe pas...
C'est cela qui est confondant de candeur et d'arrogance chez les bernanosiens ou les bloyens ou les nabiens ou tous les intégristes désintégrés de votre acabit : cette misérable identification à leur mentor. Comme des ados qui se croient puissants devant leur jeu vidéo ! "Putain, Bernanos, c'est moi !" Et qui réagissent comme des cultureux outragés quand on ose chahuter leur totem ! "Putain, il a dit du mal de Bernanos à Bernanos !" Tiens, comme Sollers au fait, et comme Nabe s'étouffant tous les deux dans leur culture parce que Houellebecq a osé dire du mal de Picasso, la belle affaire. C'est cela, rien que cela, votre "affaire Bernanos".
Alors je ne sais pas si je "me chie dessus", mais si c'était le cas, ma merde vous est tombée dessus et vous étouffe copieusement. Dur dur d'être un nabien !
Où voyez-vous donc, @horreur beau rivage, que l'on m'accable ou que ma "présence gène passablement la direction du Ring" ? D'abord, je serais tenté de dire que ceux qui gênent "passablement" ou non la direction du Ring ont disparu depuis bien longtemps de ses colonnes. Ensuite, que mes propos n'engagent pas toute la direction d'une revue ou d'un journal, quoi de plus normal ? Au moins, nous ne fonctionnons pas en clones comme ici et là. Et ce n'est pas la première fois, d'ailleurs, que le Ring me permet un article avec lequel certains de mes collègues seraient en désaccord (voir l'affaire Polanski). Mais nous nous faisons confiance, vous savez. Et nous nous respectons. Je suis très fier d'être ringuien. Et entre nous, je trouve que ça me réussit plutôt pas mal....
@gfhhhf, la différence entre nous, je crois (et nous en avons déjà parlé mille fois, mais cela ne me gêne pas d'en parler une mille et unième fois, je suis très tenace vous savez, beaucoup plus que vous tous réunis), est que pour moi, c'est vrai, l'art et la littérature servent avant toutes choses à me comprendre et à comprendre le monde, mais pas du tout à comprendre l'auteur, et encore moins à m'identifier à lui. Je peux à la limite m'identifier à un ou plusieurs personnages, reconnaître parfois que l'auteur et moi sommes d'accord ou pas d'accord sur tel ou tel sujet, mais l'important est que l'oeuvre soit opératoire, c'est-à-dire m'ouvre des perspectives que je n'avais pas prévues et que l'auteur non plus n'avait pas prévues. En fait, je crois à ce vieil adage que le lecteur est toujours le second auteur du livre qu'il lit. Eh bien oui, quand je lis L'homme qui arrêta d'écrire, je suis son second auteur - et me fous, alors complètement, du premier ! Un roman n'est pas un tract, un roman n'est pas un discours politique. Un auteur digne de ce nom n'a pas à dicter ce qu'il écrit. Un auteur digne de ce nom n'a même pas à dire comment il faut lire son roman, et si en effet Nabe a cette tentation, il risque en effet de rester pour le parangon du mauvais romancier (comme Bloy d'ailleurs qui a raté tous ses romans à force de ne vouloir imposer qu'un seul point de vue, le sien....). En ce moment, par exemple, je découvre Pynchon, eh bien, je ne m'identifie pas à Pynchon ! Pynchon, l'auteur sur lequel tous les auteurs devraient prendre exemple, l'auteur qui a disparu derrière ses livres et qui ne passe pas son temps à voir comment on le lit et si on "s'identifie" à lui.
Alors, suis-je le prototype de ce "lecteur nazi" qui refuse de s'identifier à un con d'auteur ? Pourquoi pas si Nabe le dit. Moi, je dirais plutôt que je suis "lecteur stendhalien". Non pas que je m'identifie à Stendhal (encore que... mais là, ça vient de moi, pas de lui, donc, ça fonctionne) mais je suis d'accord avec lui quand il écrit dans Brulard qu' « un roman est comme un archet, la caisse du violon qui rend les sons, c’est l’âme du lecteur. » Tout est dit. Le roman sera le lieu de toutes les résonances et de tous les liens. Le roman sera le roman du monde et le mien. Et le grand romancier sera celui qui saura s'effacer derrière ses romans. Vous êtes du côté de Nabe, parfait, je suis du côté de Stendhal. Bonne chance à vous !
Junger dit je suis Monarque pas monarchiste.Je suis arnaque pas anarchiste.
Vous êtes stendhalien mais pas Stendhal.
vraiment vous n'êtes pas ennuyé dans cette affaire,au contraire,elle sert votre manière,là ou vous êtes à l'aise.c'est votre terrain dit de risques...Mais ces risques sont votre salaire,votre travail,sans eux que mangeriez vous.Vous vous moquez de Monsieur Yves Bernanos!Vous ne vous moquez pas pas de son droit de réponse,il vous ravie,vous allez pouvoir parler de vous de votre talent.Vous parlez bien sur de M Ouine à contre courant,histoire de parler, polémiquer, vous regrettez de ne polémiquer qu'avec des connards,qui ne vous respectent pas.Mais vous n’espérez pas d'adversaires de génie,vous voulez gardez l'échelle humaine de vos possibilités.Vous soignez votre construction,vous ne prenez aucun risque,au delà de votre échelle.Votre adversaire le plus risqué Juan Asensio ne vous effraie pas il y a un tel boucler de haine de masse contre lui,vous vous êtes derrière à l’abri.
Sur les auteurs vivants vous vous êtes créé un pièce,une comédie,de Capulet et Montaigu sans l'amour rien qu'avec la haine et votre intérêt à votre échelle.Car au contraire de Baudelaire qui choisira le mal car il ne rester que lui.Vous avais choisi le salaire du risque raisonné à votre échelle:celle de vos ennemis.Vous adorez ou vous méprisez.Mais le seul sentiment à vous lire c'est que vous vous en foutez de tout ça,c'est la seule chose que vous savez faire,un travail comme un autre.Vous aimez comme vous méprisez,l'équilibre parfait,l'échelle de vos limites ouvre le ventre des hommes vas y voir dans les tripes.Vous ne choisissez pas le mal mais des missions un cota d'aimés et un de méprisés.
Prenez exemple sur Pynchon tous doivent prendre exemple sur lui,faites le en premier en exemple!Vous écrirez l'Arc en ciel de la gravité de la critique!ou peut-être même votre "Arc en ciel de la gravité""vos"Bienveillantes"vos "Enchantements de Glastonbury".Vous voulez faire ça disparaître et devenir par le génie de votre travail,culte!Je crois pas...d'ailleurs vous choisissez Mason & Dixon toujours deux directions...Le rouge et le noir....La cygale et la fourmis...
"on lit pour comprendre le monde, on lit pour se comprendre soi-même. Si on est un peu généreux, il arrive qu'on lise pour comprendre l'auteur. je crois que cela n'arrive qu'aux plus grands lecteurs, une fois qu'ils ont assouvi les deux premiers besoins, la compréhension du monde et la compréhension d'eux-mêmes."
Pourquoi lire ? C.Dantzig.p22
@Lamblum : comprendre l'auteur, oui, s'identifier à lui, non. Ou s'identifier à lui mais en tant qu'auteur pour soi. Entre nous, vous avez vu ce que ça donne, des lecteurs qui s'identifient ?
Et puisque vous citez Dantzig, voici ce qu’écrit celui-ci sur le roman et ses lecteurs dans, justement, son article sur Bernanos dans son Dictionnaire égoïste de la littérature :
« Il n’a que le mot vérité à la bouche. Vérité par-ci, vérité par-là ! Il la connaît, lui, la vérité. Il est comme Alexandre, tant admiré pour avoir coupé la corde : en attendant, on ne sait plus comment était fait le nœud. La vérité est une valeur, et le roman n’est pas un propagateur de valeurs : le roman constate, les lecteurs choisissent. Le roman cherche à savoir comment était fait le nœud. »
Le roman constate, les lecteurs choisissent - du moins chez le bon romancier. Chez le mauvais, le roman dicte (ce qu’il faut penser, ce qu’il faut dire), fait du chantage au lecteur, et le lecteur doit s'identifier ou périr. A moins qu'il ne se foute ouvertement de la gueule de l'auteur si exigeant....
@Bob :
- je ne dis rien de Monsieur Ouine qui soit à contre courant.
- Allons bon, je serais donc un bipolaire, d'après vous ?
Pierre Cormary,
J'ai lu avec intérêt fluctuant les commentaires de ce fil, ainsi que les articles attenants.
Je pense que certains de vos partis pris vous amènent à commettre quelques erreurs factuelles sur Nabe, alors que justement vous entendez vous situer au delà (ou au dessus ?) des partis pris dont sont selon vous victimes ses lecteurs.
Par exemple, sur la question de l'engagement concret, qui s'est traduite chez Nabe par l'acte fort d'aller à Bagdad pendant la Guerre, il me semble que vous caricaturez son geste. Peut-être parce qu'idéologiquement vous ne l'approuvez pas, mais ce n'est pas une raison, vous en conviendrez.
Renseignez vous. L'Hotel "Ishtar Palace" n'avait rien d'un Palace. Là-bas, le moindre Boui-Boui a de toute façon 5 étoiles ! Et en général plus ça s'appelle "Palace" moins c'en est un !. En tout cas l'Ishtar était certainement davantage exposé que l'Hotel Palestine en face ou résidaient les Journalistes, et qui de ce fait était expressément épargné par les bombardements aériens. Au contraire de l'Ishtar où se trouvait de nombreux membres du parti Baas.
L'Hotel Palestine a ensuite morflé comme on le sait, mais uniquement par erreur. Allah a parfois de ces facéties ...
De plus Pensez vous vraiment que l'appel paru dans la revue Underground Cancer! avait vraiment la vocation sérieuse d'ameuter "l'intelligentsia" française ? Cet appel relevait bien plus de l'exhorte poétique que du manifeste politique, il faut être de mauvaise foi pour affirmer le contraire.
Je crois que vous n'aviez pas du tout apprécié Printemps de feu. Pouvez-vous préciser en quoi votre jugement sur Printemps de Feu n'était pas davantage dicté par des considérations davantage idéologiques (résumables grosso-modo par le ligne du Ring ) que littéraires ? Pouvez-vous expliquer par exemple en quoi la démarche romanesque de Printemps de Feu serait un ratage par rapport à celle de l'Homme qui arrêta d'écrire, qui semble-t-il a beaucoup plus vos faveurs ? ...
Vous affirmez défendre l'écrivain Nabe, y compris contre lui-même, allez-y !
C'est vrai rien à contre courant,j'avoue!Vous dites comme toujours.Vous dites à compte courant,à l'échelle de vos dons sans efforts!Linéaire...
Mais vous n'êtes pas bipolaire,surtout pas!Vous êtes le contraire vous êtes l'horizontal.Si vous seriez bipolaire,vous auriez des hauts et peut-être jusqu'à la grâce et des bas et peut-être jusqu'aux ténèbres,vous seriez peut-être un génie!
Non,non vous n'êtes en rien bipolaire.Vous êtes votre définition écrite.
@ Non-non,
Tout ce que vous dites est vrai. Mais là n'est pas la question.
La question est :
Si Cormary a lu Printemps de feu aussi bien que vous et moi, il sait très bien que tout ce qu'il raconte sur Nabe et les "palaces", etc. est faux et de ce fait, amené à être rectifié illico ; surtout s'il décide de laisser les commentaires ouverts. Il sait très bien que tant qu'ils en ont la auront la possiblité, les lecteurs de Nabe se chargeront de le faire. Alors pourquoi leur donner si facilement tant de verges pour se faire battre ?
La réponse est :
(je la laisse à Cormary qui ne s'identifie pas à Nabe mais identifie Nabe à lui)
Tiens, je citais tout à l'heure sur mon Facebook cette belle phrase de Pychon, dans Mason & Dixon : « qui revendique la Vérité, cette Vérité l’abandonne. » (p 430) Voilà qui résume bien, je crois, les déboires de Nabe et des nabiens, et de tous ceux qui se réclament agressivement de la "Vérité" - et qu'a d'ailleurs bien vu Bernanos lui-même dans le personnage de Donissan dans l'épisode de la tentative de "résurrection de l'enfant" et qui échoue, car "Dieu ne se donne qu'à l'Amour". En fait, il ne faut jamais trop en faire avec la Vérité et Houellebecq a tout à fait raison de dire que Huysmans s'arrête à temps, et pas Léon Bloy qui devient idiot à force d'éructations et de mises en scènes de ses prières.
Que cela soit dans l'affaire irakienne où Nabe exhortait tous les autres à le "rejoindre" ou dans sa volonté totalement déplacée que ses lecteurs s'identifient à lui, il y a chez lui un appel au suivisme et au mimétisme qui, au delà de son aspect insupportable, merdeux, finit surtout par desservir ce qu'il veut imposer ou prouver. Nabe qui écrivait quelque part que dès qu'on lui présente une interdiction, il a envie de la défoncer, par pur esprit de contradiction, et ce que je comprends parfaitement, ne comprend pas que lui-même en sombrant dans l'exhortation impérieuse provoque la même réaction. Il n'y a que les nabiens pour hurler "yes, man" ou "God save the Nabe". Il n'y a que les nabiens pour marcher au pas. Quand ils disent qu'un tel est un nouveau "gros connard qui écrit des tartines illisibles" (et c'est vrai que l'article en question était plutôt nul), ils ne se rendent pas compte qu'ils sont bien plus connards que l'auteur de la tartine, et que leur rhétorique sadique anale les fait passer pour des archi débiles et pire, dégoûtent de Nabe, qui bien entendu cautionne tout ça pour son malheur. On a donc affaire à une secte.
En même temps, je me dis que cela ne que pouvait que se terminer comme ça. Car c'est évidemment à cela que mène l'autoédition. Quand tout le monde s'autoéditera, chacun aura ses lecteurs à lui et la littérature deviendra une affaire clanique. D'ailleurs, l'autoédition ne peut-elle réellement fonctionner que dans un système où l'édition continue de régner ? Un peu comme un paradis fiscal n'est possible que s'il y a des états fiscaux autour !
Pour revenir à l'affaire irakienne, je crois que vous m'avez fort mal lu, @non-non, et je vous invite à relire ce que je disais (commentaire qui commence par "ghgf, je ne reproche rien du tout à Nabe ! Je dis simplement que quand on veut se placer comme lui sur le plan de la morale et de l'action et qu'on reproche aux autres de ne pas faire ce qu'on fait, on prend le risque de tomber sur quelqu'un d'encore plus moral et actif que soi, voilà tout...") Et je rassure @Gffhh, je ne me prends pas du tout pour celui qui est plus moral et actif ! Je suis lâche, vous savez, alors le type qui vient me faire dire comme ceci, je préfère l'envoyer au type qui lui dira qu'il faut plutôt faire comme cela. J'suis comme ça, moi.
Pour finir, je crois que la grande différence entre vous et moi, est que vous lisez Nabe comme si c'était Dante ou Sainte Thérèse d'Avila, alors que je le lis, moi, pour ce qu'il est vraiment, un frère Goncourt du XXIème siècle, un Amiel, un Paul Léautaud, ou même un Jules Renard, de notre époque, soit un grand écrivain mineur, et qui me fait l'effet que me faisait l'effet de Space Moutain à Disneyland quand j'y allais : on s'installe dans le train, il part à toute allure, on fait des triples loopings dans le noir, on a l'impression de traverser des trous noirs et la voie lactée, on prend un pied immense à ce tour de manège, on se dit que c'est le plus chouette manège du monde, on en sort ébouriffé, on veut faire un autre tour, on dit à tout le monde que c'était génial, ces effets spéciaux, cette vitesse dans le noir qui donne le sentiment de traverser l'espace et les étoiles...... et l'on tombe sur les nabiens qui hurlent : "comment ???? mais c'était une vraie montagne, un vrai voyage dans l'espace, ultra-mystique, avec de vraies étoiles, et quiconque ne l'a pas senti réellement ne mérite pas de remonter dans le train !!!!!!! Sus aux salauds qui disent que nos éclairs sont des guirlandes !!!"
Comment ne pas vous mépriser pour votre mépris ? Vous avez tout dit de vos limites de lecteur dix-neuvièmiste, antimoderne et conservateur en préférant Houellebecq à Nabe, Huysmans à Léon Bloy que vous traîtez d'"idiot ". On rêve...
Les descendants de Bloy vont d'ailleurs vous envoyer un droit de réponse à se sujet... Une telle arrogance dans la stupidité démontre une pathologie de la soumission au moins bon qui chez vous est aggravée par une bonne dose de complexe de superiorité tout à fait injustifié.
Tout et faux dans vos analyses, vous ne répondez pas aux questions et vous êtes sûr de vous, exactement comme les conspirationnistes. Non, Nabe n'a jamais voulu qu'on s'identifie à lui... Pour vous, toute riposte tient automatiquement d'une "rhétorique sadique anale" et tout groupe passionné est une "une secte".
Quelle honte pour vous d'affirmer que l'autoédition "ne pouvait que se terminer comme ça" alors qu'elle ne fait que commencer !... Votre servilité envers le pouvoir, et le pouvoir éditorial en particulier, est peut-être ce qu'il y a de plus écoeurant chez vous, avec votre mauvais goût bien sûr... " Car c'est évidemment à cela que mène l'autoédition. Quand tout le monde s'autoéditera, chacun aura ses lecteurs à lui et la littérature deviendra une affaire clanique. " Parce qu'actuellement vous n'êtes pas déjà dans un clan? Vous ne réagissez pas comme un clan de houellebecquiens bornés en lisant votre idole? Les souffrances que vous ont infligé les nabiens vous égarent. Tout Nabe est déformé à vos yeux par votre conflit avec les nabiens. Vous trouveriez à Nabe toutes les qualités s'ils vous avaient léché le cul, mais vous comprendrez que vu votre cul, c'est impossible.
Dernière chose: en effet, vous pouvez vous arrêtez là, si pour vous Nabe est un "frère Goncourt un Léautaud, un Amiel ou un Jules Renard" ( facilité du journal intime...), vous n'êtes plus recevable en tant que lecteur compétent. Comment un "grand écrivain mineur " aurait pu écrire L'Homme qui arrêta d'écrire ? Retournez donc à Disneyland, Cormary. Là est votre place...
Et toc ! Merci Bernardo. Ca, c'est ce qui s'appelle éructer. A ce point, ce n'est même plus crédible. Dommage, l'échange était intéressant avant ça. Moins binaire. Notez qu'au moins, c'est drôle.
Cormary, ce Bernardo est votre meilleur argument !
Eh oui, Yanneck ! Ce pauvre Bernardo ne se rend même pas compte qu'on a failli élever le débat (sur le problème de l'identification ou de la liberté du lecteur, sur la valeur artistique de Nabe qui à mes yeux est moins une nourriture qu'un excitant, mais quel excitant !, sur l'engagement ou le dégagement en littérature, toutes choses que j'ai essayé de poser), mais non, rien, nada, ça retombe toujours tant ces messieurs sont d'une susceptibilité infantile.... Alors, je m'amuse comme le chat avec les souris, mais je l'avoue, j'ai bien tort.
Tiens ! J'ai gagné dans le timing.
Non, parce que pour les nabiens, le timing, c'est hyper important. Ca vous juge un interlocuteur, sa légitimité, sa vitesse de réaction. Combien de fois ces Gremlins me sont tombés sur le dos en arguant qu'il m'avait fallu deux jours pour répondre (par exemple à Yves Bernanos), ou que le 12 / 10 / 08, on avait attendu ma réponse entre 17 h 32 et 17 h 34, alors que le 08 / 12 / 10, je n'avais mis que trente secondes, et que dans le premier cas cela prouvait que j'étais au pied du mur, et dans le second, que je m'emballais. Alors, donc, comme il a fallu trois jours à l'ami Bernardo pour réagir, j'en conclus qu'il ne sait plus très bien où il en est.
D'ailleurs, ils vont mal, les nabiens, ça se voit. Il est loin le temps où ils mettaient tous les articles écrits sur Marc-Edouard en ligne, les miens notamment, avec comme il se doit force dézingage de l'auteur. Mais là, plus rien. A peine un petit lien vers mon "Nabe, cocu mimétique", ma bobine et quelques insultes autour. Ils mettent ma photo mais pas mon texte. C'est presque vexant de faire peur aussi facilement.
Tellement peur qu'on se met à bafouiller. "Non, Nabe n'a jamais voulu qu'on s'identifie à lui...", dit Bernardo, contredisant ce que disait ghjf un peu plus haut (et après on dira que je ne suis pas un lecteur attentif) Et pourtant Nabe écrit dans L'homme, p 389 : « Il faut que le lecteur s’identifie à moi et pas au lecteur, sinon il est foutu. »
Le coup du "conspirationniste", ça par contre il faudra me l'expliquer. Conspirationniste, moi, de leur part !!!!!! J'en perds mon latin. Mais c'est bien eux, ça, de projeter. C'est comme le coup de Barrès. J'explique plus haut que lorsque Nabe exhorte au combat, il me rappelle Barrès commettant ses textes ultra militaristes, guerriers, anti-allemands, mais tout de même, de son bureau. Evidemment, comparer Nabe et Barrès, ça ne vaut que pour faire enrager Nabe et ses sbires (et avec ces naïfs, ça marche à tous les coups). N'empêche que s'ils n'ont rien à voir idéologiquement, sur ce point, ils peuvent se retrouver. Les pamphlétaires sont si souvent des va-t-en guerre pour les autres. Bref, la comparaison est osée quoique claire. Réponse du nabien : "Nan ! C'est vous Barrès !!!!" Pourquoi ? Comment ? On se le demande encore.
Ensuite, les généralités :
"pour vous toute riposte tient automatiquement d'une "rhétorique sadique anale" Mais non pas du tout les gars, enfin ! Mais avouez que quand vous passez votre temps à dire que je me chie dessus, que j'suis rien qu'un gros porc, qu'un tel est un enculé, qu'un autre tel est un gros connard, et encore mon gros cul (dans le même commentaire), oui, à la fin, ça pue son sadique anal. Mais bon, c'est votre affaire, après tout.
En revanche, j'aime bien cet aveu : "Tout Nabe est déformé à vos yeux par votre conflit avec les nabiens." Là, je suis assez d'accord. A force de fétichisme,d'intégrisme et d'autisme critiques, vous finissez par faire passer Nabe pour un.... nabien, soit un hystérique arrogant et prétentieux. On ne voit plus que ses défauts depuis que vous hurlez ses qualités, et surtout en atomisant (ou en essayant de le faire... mes blessures ? où ça ?) tout avis qui ne va pas dans l'univocité de sens que vous avez choisi pour le malheur de tout le monde. Alors, il vous cautionne, bon, évidemment, ça vous fait plaisir. Mais ça ne le fait pas, vraiment pas.
Et c'est nous qui serions claniques à Ring, rigolo que vous êtes ? Certes, nous nous sommes engagés auprès de Houellebecq, mais, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, tout à votre mimétisme ravageur, nous parlons de tas d'autres choses sur le Ring, et sans être toujours d'accord entre nous (la preuve, les articles de bibi sur Polanski et Nabe, ou le "clash" avec Bernanos)
Au fond, chez vous aussi, et chez lui peut-être, il y a un fond d'insécurité, comme disait l'autre, qui fait qu'on se demande si la moindre critique ne fait pas vaciller l'édifice que vous avez construit. D'où l'agressivité des ripostes. "Qwa ? Nabe est un frère Goncourt pour vous ?? Pauvre con ! pauvre con ! pauvre con ! pauvre con !", "hein, Nabe n'est pas Dante ???? Mais putain, vous avez lu L'Homme, non ? L'Homme, putain !!! L'Homme ! L'Homme !!!", "Comment ???? Léon Bloy un idiot ??? Mais.... Mais.... Mais.... On n'a pas le droit de dire des choses comme ça !!! Pas le droit ! Pas le droit ! Pas le droit...."
En tous cas, je sais de quoi parleront mes prochains articles :
- "Léon Bloy, la tarlouze des culs bénis"
- "Marc-Edouard Nabe, le petit Mickey"
Qui on n'a pas le droit d'attaquer déjà ? Ah oui !
- "Rimbaud, le premier bobo".
- "Céline, le goy complexé"
- "Mauriac, le monsieur propre des chiottes".
(Ah non, c'est vrai, je suis du côté de Mauriac, merde, donc, je l'écrirai pas, non, non. Bon, je trouverai bien un autre truc sur Bernanos....)
Tiens ! Les nabiens ont effacé la "tartine illisible d'un gros connard" sur leur page d'accueil. L'intéressé a dû appeler la police pour cause de tapage nocturne. C'est pas leur mois, aux nabiens.
Excuse-moi, gros porc, mais rien à faire, on ne peut que t'insulter. Je sais c'est un vilain tic dont il faudra se défaire, mais comment faire? Ta mesquinerie et ton amateurisme sont portés à un point tel de bêtise que tu crois que tout le monde est comme toi ? ( ô identification!). Non, "alainzannini.com" n'a pas enlevé la case sur Koffi Machin par une quelconque crainte, mais parce que, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, chaque nouvelle case chasse la précédente. D'ailleurs à regret, tes chers nabiens ont dû se résoudre à faire sortir ton gros cul de leur belle grille pour mettre un texte de Joseph Vebret et une photo de Ulf Andersen? Tu n'es pas trop triste au moins, suprême crétin ?
"Chaque nouvelle case chasse la précédente".
Non, disons plutôt que chaque nouvelle case chasse celle qui ne vous convient plus ou qui risquerait de faire passer votre site pour une porcherie (je ne crois pas que toutes vos attaques contre moi ou contre d'autres vous profitent à la longue tant que ça), au risque de rompre l'ordre chronologique de celles-ci. Cela dit, vous en avez le droit. Et je suis très heureux que vous applaudissiez l'ami Vebret pour son portrait de Nabe (peut-être soufflé par moi, qui sait ?)
Allez, quoi, Bernardo, faites pas cette gueule, mon vieux. Je blaguais, voyons...