A Ludovic Maubreuil qui disait qu'il n'était ni libéral ni sarkozyste, je voulais répondre que je pouvais le comprendre puisque moi je suis libéral et sarkozyste. C'est que ma droite toquevillienne et mauriacienne admet assez volontiers sa droite (supposée) maistrienne ou maurrassienne - alors que la sienne considère que la mienne l'a trahi. Et c'est un peu vrai. Se dire de la droite humaine pour faire chier la droite inhumaine, comme écrit Charles Dantzig à propos de Mauriac, quel grand pied ! Que c'est bon de trahir l'intransigeance des gens de la "vraie droite", de "la tradition", de "la réaction", surtout quand on vient ! Quelle méchante satisfaction de tourner en bourrique leur côté pur et dur (deux insultes pour moi), antiparlementaire, antidémocratique, antiaméricain, antisémite, et d'un catholicisme qui vous donnerait envie d'être athée ou protestant (bon, là, je dépasse largement le cas de l'ami Maubreuil !). Un plaisir aussi fort que de passer pour un antimoderne et un inquisiteur aux yeux des gauchistes ! D'ailleurs, je me suis souvent demandé ce que je préférais entre provoquer la droite dure et choquer la gauche molle. Profaner la gauche dure ? Peut-être.
Qu'est-ce qu'ils ont en versé comme larmes les socialistes, ce fameux 21 avril 2002 où Le Pen s'est retrouvé face à Chirac ! On les voyait, au PS, les djeuns, à se tenir embrassés en cercle lacrymal, comme dans une mêlée de rugby, et à chialer tout leur saoul, ne comprenant rien à ce qui venait de leur arriver. On était si gentil, si tolérant, on a tellement fait pour que le monde soit meilleur, et puis ça ! Détail-man ! Non ! On n'a pas mérité ça ! C'est quoi ce monde pourri qui n'est pas à notre image ? C'est quoi ce réel dégueu qui vient nous faire des misères, à nous les bisounours ? C'est drôle. Je ne me vois pas du tout pleurer si un jour Besancenot arrivait au second tour. Je n'en serais pas ravi, ravi, mais pleurnicher comme un ange qui a vu une grosse bête, impossible ! Ca doit être ça, être de droite - ne jamais pleurer en politique. Moi, je trouvais ça assez rigolo, toute cette génération cathare remise un peu à sa place par un réel contrariant. Vingt ans de terrorisme intellectuel et moral qui partaient en fumée ! Vingt ans de moraline sentimentale, de positive attitude, de manichéisme politique expulsés par le grand méchant loup, l'abominable borgne, Celui Dont On Ne Doit Pas Prononcer Le Nom. Le Pen au second tour, c'était la résurrection du Golem (si j'ose dire), le retour du refoulé, la réhabilitation du négatif. Ce négatif qu'on croyait d'un autre temps et avec lequel on ne voulait plus définir la condition humaine. Voilà ce qui arrive quand on ne croit plus au péché originel ! Il arrive au second tour...
Entre Le Pen et Jospin, honnêtement, je crois que j'aurais voté Lionel, mais entre Le Pen et Chirac, là, ce fut impossible de choisir - et j'ai voté blanc, non sans jubilation mauvaise. C'est que Chirac était trop agressivement anti-français, trop naturellement europhobe, pour que, même par défaut, même par devoir citoyen, je puisse me retrouver en lui. Comme le montra un peu plus tard le livre que Pierre Péan lui consacra, Chirac fut un type plus ouvert sur les autres que sur les siens, ayant la fibre épidermiquement étrangère, asiatique, africaine, palestinienne, plutôt qu'européenne et française. Un homme donnant réellement de sa personne et de sa fortune personnelle pour aider tel ou tel chef d'état tiers-mondiste. Un véritable alter-humaniste, au fond, aimant plus les contrées lointaines que son propre pays. Et d'un anti-racisme tellement violent, tellement viscéral, que là... non, c'aurait été intolérable, surtout pour un repenti commoi moi, de lui apporter ma voix. Il faut l'avouer, devant un Jacques Chirac, chacun de nous apparaît raciste un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Comprenons-nous, le racisme me dégoûte autant que vous, mais disons qu'il m'a fallu vingt ans, moi, pour ne plus en jouir. C'est par expérience et contact avec l'autre que j'ai appris à aimer ce dernier. La curiosité humaine a été plus forte que mes préjugés, l'humanité plus attrayante que ma famille. De ce point de vue, je me sens plus proche d'un François Mitterrand défilant à dix-sept ans dans une manifestation contre le metissage et mettant toute le reste de sa vie à se construire contre cette barbarie primitive (quoique déjeunant de temps en temps avec Bousquet pour se rappeler le bon vieux temps de la complexité du monde) que d'un Chirac qui a toujours chéri l'être humain et pour qui l'altérité fut naturellement une source de joie. "SOS racisme", le premier l'a créé sans doute pour conjurer ses démons, alors que le second l'a incarné mieux que quiconque. Ce que je ne pardonne pas à Jacques Chirac, au fond un bon gars, c'est qu'il n'y a aucune goutte de perversité consanguine en lui, aucune tendance politique inavouable, aucun racisme génétique. C'est un homme d'une pureté anti-pureté comme on en fait rarement. Son fameux dérapage sur "le bruit et l'odeur" que des imbéciles de rappeurs lui reprochent encore fut moins un aveu inconscient que le résultat d'un très mauvais calcul électoraliste. Opportuniste en tout, Chirac ne l'a jamais été sur l'égalité humaine. Et d'ailleurs, Le Pen et ses boys ne s'y sont pas trompés en répétant ad nauseam que leur ennemi mortel, ce n'était pas Mitterrand, ce Pétain de gauche, pote à Bousquet et lecteur de Chardonne, mais bien Jacques Chirac, amateur éclairé des arts primitifs, star du monde arabe, frère du monde entier sauf de la France, n'ayant de français que la tête de veau. L'homme qui ne s'aimait pas, comme disait Zemmour. Il est d'ailleurs extraordinaire de constater que les dieux ont aimé Jacques Chirac en lui accordant la plus grande satisfaction morale de sa vie - battre Le Pen à 82 % ! Il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir un jour écraser sans sommation celui qu'on a toujours considéré comme infâme. Chirac, le président le plus naze et le moins nazi qu'on ait eu, Chirac, le droitiste le plus antidroitiste de la cinquième république, Chirac qui n'hésita pas à dire que le "libéralisme était une perversion de l'esprit", aujourd'hui, tout le monde a l'air de le regretter, sauf moi !
- Et pourtant, vous êtes comme lui !
- Pardon ???
- Vous commencez par dire que ce qui vous botte, c'est de trahir la droite pure et dure, c'est de passer pour un dissident de votre famille, et après, vous vous en prenez outrancièrement à un Chirac qui a fait la même chose que vous.
- Oui, mais non...
- Et vous ne vous en rendez même pas compte, incohérent que vous êtes - encore un trait chiraquien, tiens !
Toute une vie à se désextrême-droitiser, vous ne savez pas ce que c'est vous, bandes de Gentils, Culs Bénis du Flore, Petits Purs aux Pieds Blancs, tout de suite dans le camp du bien ! Ce n'était pas ma faute, aussi. Chez mamie Pied-Noir, on avait quand même le portrait de Bastien-Thierry dans la chambre. Et l'on sabrait le champagne à chaque anniversaire de la mort de de Gaulle qui nous avait bien floué ("je vous hais, compris ?"). Comme dirait mon oncle, (pas mon grand-oncle de l'OAS, l'autre !) s'il y a tant d'Arabes en France, c'est à cause des Juifs et du décrêt Crémieux (bon, là, je n'explique pas, ça fait tilt ou pas). Et Alfred Dreyfus, c'est pas sûr qu'il soit innocent. Oui, j'ai entendu, ça, moi, du côté matriciel. Sacrée France réelle ! Du côté spermatique, là, c'était plutôt Tintin au Congo. Grand-père héroïque. Diable bleu au Chemin des Dames. Grand fonctionnaire de l'AOF. Témoin privilégié d'un âge d'or, aujourd'hui inavouable, dont il me reste, dans mon studio parisien, deux sièges sacrés africains - même qu'un jour un électricien black n'a pas voulu monter dessus pour mettre un câble en haut d'un mur. On a parlé de tout ça avec lui, des colonies, de l'impérialisme, de ce dont on pouvait être fier et honteux selon le point de vue objectif ou niaiseux d'où l'on se plaçait. Je ne crois pas qu'il m'ait regardé bizarrement....
Eh oui, je viens de tout ça, moi. Comme je le dis dans un film sur les Français qui sera diffusé au cours de l'année sur une chaîne de télévision (vous en reparlerai), je viens d'un monde où Jules Ferry pouvait affirmer sans peur et sans reproche que les "races supérieures se doivent d'affranchir les races inférieures", et où Paul Déroulède pouvait lui répondre, parlant de l'Alsace-Lorraine : "J’ai perdu deux sœurs et vous m’offrez vingt domestiques". Ne jamais oublier que c'est la gauche et non la droite qui fut colonialiste pendant la Troisième République, que c'est elle qui était impérialiste, conquérante, persuadée de son bon droit et de la supériorité de ses valeurs et de ses Droits de l'Homme qu'il fallait importer pour leur bien dans tous les pays du monde - exactement comme la droite bushiste, d'ailleurs. Pas ma faute, je vous dis.
Eh bien ! Voilà que je vous livre tous mes petits secrets de famille. Sans compter le pire que je vais finir par cracher. Celui pour lequel vous avez commencé à lire ce texte. L'impardonnable, l'inavouable, le dieudonnable, le dieudamnâble. Car les origines "y a bon le pied noir" ne sont pas tout. A un moment donné, il faut bien être dans le réel à soi, c'est-à-dire dans l'isoloir permissif. Mettre sur la table sa consanguinité que l'on a jusque là tenté de cacher par des centaines de sophismes.
D'abord, il faut rappeler que dans les années 80, la gauche avait pris le pouvoir dans les lycées et les universités - et d'ailleurs ne l'a plus quitté. Né en 70, j'appartenais à la première génération déculturée de France, celle qui ne jurait que par Balavoine, Coluche, Harlem Désir, Jack Lang Touche pas à mon pote, Malik Oussékine, Cyril Collard, et le journal Globe ! Qu'est-ce qu'on en a bavé quand on y pense. A dix-huit ans en 88, soit on prenait ses quartiers du côté de l'empire du bien qui commençait avec ses mutins de panurge, sa révolte subventionnée, son manichéisme encouragé, soit on décidait qu'on allait se la jouer dandy d'extrême droite, royaliste bon teint, "fun fasciste" comme ils disent. A l'époque, le grand mot d'ordre de la jeunesse était : "nous, on fait pas de politique, on est contre Le Pen, c'est tout". Eh bien moi non plus, je ne faisais pas de politique, mais je votais Le Pen, c'est tout. Oh j'ai dû le faire deux ou trois fois - jusqu'aux législatives de 93. Pourquoi Le Pen ? ll suffisait d'avoir un minimum de sens socioculturel pour savoir que c'était le truc défendu à faire à l'époque - un peu comme le prince Harry et sa croix gammée. Pas plus fasciste que moi, le fils Windsor, mais sans doute aussi énervé par les mots d'ordre "potiste" de notre très normative époque. Lorsqu'en effet l'époque nous rebat les oreilles avec ses impératifs catégoriques, son anti-racisme sans "s" comme disait Pierre Desproges, sa tolérance intolérante, et que du chanteur au politique, du guignol à l'intellectuel, du prof d'histoire à l'animateur de radio libre, tout le monde dit la même chose, qui n'est pas encore cathare dans l'âme décide de chahuter ce charmant fascisme soi-disant antifasciste. En vérité, on votait Le Pen dans les années quatre-vingt comme on faisait le coup de poing avec les CRS dans les années soixante. Nos parents s'étaient révoltés contre la loi du père, on se révoltait contre celle, permissive, méga-cool mais obligatoire, de tonton.
Pourtant, fasciste, vous me croirez ou non, je ne me suis jamais senti tel. J'étais trop individualiste pour cela. J'avais déjà lu Nietzsche et je savais que la plèbe, qui est l'essence du fascisme, est la pire des choses. Et puis, le fascisme, c'est l'action, le sport, la jeunesse - tout ce que je détestais et que je déteste encore. Dans un texte écrit le 1er juillet 1933, et que l'on retrouve dans ses Mémoires Politiques, Mauriac montre bien que ce sont dans les pays comme l'Allemagne et l'Italie, où "la jeunesse mène le jeu", que le fascisme trouve son meilleur terrain. Les djeuns de hier et d'aujourd'hui sont toujours les premiers qui sont piégés par les idées à la mode, l'apparence de la force, le pouvoir qui les flatte. Comme le dit Mauriac, "quelqu'un l'est a asservis qu'ils ont chargé de penser et de vouloir pour eux." L'instinct de candeur fait le reste. Un jeune qui veut sa jeunesse, c'est comme un vieillard qui voudrait sa mort. Au fait, vous savez que le Front National fut jusqu'en 2002 et presque chaque année le premier partie de la jeunesse ? Les djeuns qui défilaient contre Le Pen, en avril 2002, ils le savaient qu'ils étaient moins nombreux que ceux qui avaient voté pour lui ?
- Ca va, Cormary, ça va. On se calme là. Votre côté Stauffenberg commence à bien faire. Vous nous expliquez en long, en large et en travers que vous venez d'un milieu pourri d'extrême droite (mais que vous présentez quand même comme un walhalla wagnéro-serpentard, histoire de vous donner et de nous donner le grand frisson diabolique - là-dessus, vous vous plantez royalement !). Vous faites ensuite passer vos petites tergiversations romantiques ("moi contre eux") pour un conflit héraklitééen ("Le Pen ou pas Le Pen ?"), et vous vous félicitez à la fin de ne pas être nazi car vos camarades se foutaient de vous pendant la classe de sport. Tout cela est d'une puérilité assez incroyable. La vérité est que vous n'avez jamais eu aucune conscience politique (c'est pourquoi Sarkozy vous amuse), que vous vous êtes cru et que vous vous croyez encore "littéraire" juste pour faire passer votre médiocrité idéologique, et qu'au bout du compte vous n'êtes qu'un réac tiède doublé d'un fieffé niaiseux, qui se trouve glorieux parce qu'il dit "arabe" plutôt que "bicot", et qui ne vote plus le Pen pour de simples raisons mondaines !
C'est vrai qu'en politique, je ne connais pas grand-chose. Je suis l'actualité de loin. Du procès Colonna aux émeutes en Guadeloupe, je n'ai pas d'avis sur la plupart des événéments. On dit, paraît-il, souvent de moi que l'on ne sait pas ce que je pense. Mais moi non plus, je ne sais pas ce que je pense. Je sens bien qu'il y a de la souffrance, mais de la souffrance, il y en a de tous les côtés, de tous les partis - et c'est vrai que personnellement, j'allais dire : socialement, je suis plus touché par le suicide d'un jeune bourgeois incapable de rentrer dans la vie que par une famille de douze personnes qui va être expulsée dans son pays d'origine. Alors, quoi ? Non, ce qui m'intéresse, moi, c'est moins la vie de la cité que la représentation qu'on en donne. La réalité me concerne moins que son interprétation. La seule chose qui puisse me faire sortir de mes gonds, peut-être, c'est tout ce qui peut menacer la liberté d'expression et l'excellence culturelle (et même si l'une ne va pas forcément avec l'autre) Alors, oui, Islam facial. Oui, Halde, repaire d'enfoirés. Vive Sade et Bunuel ! Vive Ronsard et Voltaire ! Vive les possédées de Loudun ! Vive Scorsese et sa Dernière tentation du Christ que ma bonne ville de Sainte-Maxime avait cru bon à l'époque d'interdire dans son seul cinéma afin de ne pas offenser les âmes pieuses ! J'avais 17 ans, j'étais en plein dans Les chants de Maldoror, et j'avais envoyé une lettre lautréamonienne et boutonneuse à Nice-Matin dans laquelle je m'élevais contre "cette décision de censure inique, fruit de l'inculture, de la bêtise et de la bassesse", et qui fut pour ma gloire publiée par le journal, et à la grande fierté de mon stalinien de prof d'histoire qui pour une fois me félicita, et lut même ma lettre en classe ! Le libre penseur de ma classe de Terminale, c'était moi !
Ainsi suis-je - entre le dogme et le blasphème, le respect et la profanation, l'outrance et l'esprit sceptique, l'immaculée conception et les diables. Ecrasons l'infâme. Offensons le fanatisme. Mais agenouillons-nous devant la Vierge. Faisons signe aux anges. Lisons la Bible et biblions les livres. Et buvons le vin puisque celui-ci est désormais dans le collimateur des hygiénistes. Par pitié, qu'on ne vienne pas me dire que je suis aussi fanatique que les fanatiques dont je me moque. Ce n'est tout simplement pas vrai.
Pour le reste, je le répète, je n'en sais rien. Je ne comprends rien à l'économie. Comme je suis philosophe de formation et qu'on m'a expliqué la philosophie du libéralisme et la philosophie du socialisme, je me suis toujours trouvé naturellement libéral. Libéral ordonné, d'ailleurs. Libéral avec garde-fou. Libéral au sens pompidolien ou giscardien du terme, c'est-à-dire dans le sens où il faut privilégier ceux qui prennent des risques, mais non au sens où il faut obliger tout le monde à prendre des risques. Là, je ne suis absolument pas de droite. Si vous voulez jouer à la roulette russe, c'est votre problème, mais ne venez pas nous mettre le canon sur la tempe sous le prétexte fallacieux que vous l'avez mis sur la vôtre. Votre énergie, votre labeur, votre courage professionnel, tout cela est formidable et appelle récompense - à la seule condition que ces qualités socialement indéniables profitent autant à vous qui le méritez qu'à nous qui ne le méritons pas. Au contraire, puisque vous êtes plus fort que nous, il est normal que votre force nous serve à nous aussi, nous les faibles, nous les paresseux, nous les dilettantes. Alors, donc, vive les beaux salaires, les belles voitures et les belles villas pour vous ! Et à nous les arts et les lettres, les bibliothèques et les monastères ! A vous les marchés, à nous La princesse de Clèves... Evidemment, vous nous organiserez des mécénats. Plusieurs fois l'an, nous irons dans vos hôtels, nous dînerons dans vos restaurants et nous nous baignerons dans vos piscines, (gratuitement, cela va sans dire), histoire de partager un peu cette divine vulgarité qui est vôtre et de vous faire profiter de cette infernale excellence qui est nôtre - dans la mesure de vos moyens, nous entendons bien. Dans une cité, il est bon que chacun apporte à l'autre ce dont l'autre est dénué. Vous êtes là pour faire du profit, nous sommes là pour donner du sens.
- L'alliance des maîtres et des clercs ? Serpentard / Serdaigle ? Décidément, tout ce qui commence par "SS" vous botte, vous....
Oui, l'Etat doit servir à ça : donner aux actifs les moyens d'amortir leur énergie, permettre aux passifs de vivre sans complexe leur passivité. Moi, socialement parlant, je suis très passif. Je n'ai aucune ambition, je ne réclame aucune responsabilité, aucun souci, aucune intendance. Je ne demande tout au plus qu'un emploi alimentaire et sécuritaire. Un truc humble. Quoique je trouve encore de la vanité à n'être que gardien de musée. Gardien de musée, c'est un métier singulier, unique, et qui fait souvent l'admiration des gens. Braves usagers qui s'imaginent que l'on connait Manet et Picasso mieux que les autres sous prétexte qu'on s'endort sur notre chaise à côté de leurs immortels chefs-d'oeuvre. Pour certains d'entre nous, c'est un peu vrai. Nul plus que moi n'a conscience de notre intimité avec l'Olympia, le fifre, l'ours de Pompon. Mais les autres.... N'allez pas croire quand même que tous les gardiens de musée souffrent d'un syndrôme de Stendhal permanent comme le croit abusivement Jean-Michel Ribes dans Musée haut, musée bas. Lisez plutôt Le patrimoine de l'humanité, l'hilarant roman de Nicolas Beaujon qui raconte les déboires d'un "agent de contact" se rêvant stard de rock. Mon rêve à moi, actualisé depuis huit ans, c'est de faire partie des meubles du XIX ème siècle. Gardien de musée, c'est le seul métier qui professionnellement ne vaut rien, et qui symboliquement les surpasse tous. En fait, c'est un des rares métiers mystiques, ou plutôt qui fait délirer le mysticisme des autres - "Oh quelle chance vous avez d'avoir les oeuvres à vous tout seul, et la nuit en plus !" Ce fantasme de l'art dans la nuit...
Qu'ai-je à me moquer des fantasmes des autres ? Et moi, mon fantasme d'un libéralisme qui fait que tout s'arrange quoi qu'on fasse et surtout quoi qu'on ne fasse pas ? Ma droite oblomovienne, paresseuse, confiante, débonnaire, ce n'est pas de l'utopie par exemple ? Ah si le réel pouvait lui aussi se laisser aller... Hélas pour moi ! Le réel, toujours contrariant, cruel, sadique, demande de l'action, des sanctions, des exécutions. Le réel exige de la roue et de l'écartèlement - ou plus exactement, et pour cesser un peu les métaphores sado-médiévales, le réel exige du sacrifice, du mal nécessaire, de la loi, de la morale, de la raison d'état. Vivre, c'est souffrir, et pour moins souffrir, organiser la souffrance. C'est cela qui est révoltant. Pas révolté social pour un sou, le droitiste peut en revanche sombrer dans la révolte métaphysique. La mort à crédit. La souffrance des enfants. La haine de Dieu (ou de la vie, c'est la même chose). Ivan Karamazov. Le dégoût de toutes choses. L'appel du néant rassurant. Le feu follet.
Comme j'ai détesté la vie ! Et comme je la déteste encore à bien des égards. Il faut que je l'avoue : pour un "nietzschéen", je déborde de ressentiment et d'esprit de vengeance comme peu de gens. Cette vie qui vomit toujours. Qui s'éjacule à grand jets. Qui mouille à gros bouillon. Cette vie qui est, quoiqu'on dise, quoi qu'on fasse, déploiement de douleur, érection d'injustices, saloperie perpétuelle. S'il y a une chose dont j'étais réellement convaincu à quinze ans, c'était bien de cette volonté de faire mal qui est le propre de la vie. Dans mes carnets intimes, j'inscrivais en très gros : "HITLER, C'EST L'INCARNATION DE LA VIE !" Un nigaud de la Licra ou de Halde aurait pensé alors que je faisais l'apologie de la barbarie, que j'étais un jeune nazillon, un y a bon le youtre convaincu ! Mais non voyons, c'était exactement le contraire. Hitler, c'était la vie, et moi j'étais juif ! C'est ça qu'on n'a jamais compris chez moi. Que je faisais tout pour paraître le contraire de ce que j'étais. Les gens sont si tautologiques, si primaires, si heureux ! L'inversion des sentiments, ils ne comprennent pas. Ecrire droit avec des lignes courbes, encore moins. Mon truc, pour survivre, ç'a toujours été d'avancer en biais comme un crabe - ou un Cancer. De confirmer aux autre ce qu'ils croyaient pressentir en moi. Ah les adultes ! Les normaux ! Les adhérants ! Quand on me voyait dévorer Sade, on croyait que c'était parce que j'étais sadique, alors que.... Enfin bon, vous savez. C'est marrant les déviances, d'ailleurs ! Ca prouve au moins que la liberté n'existe pas ! Ca prouve que le sexe, comme la volonté, l'intelligence ou la charité, n'est jamais qu'une question de situation ! Et ça emmerde le reste du monde normal ! Ah recevoir le fouet de la main d'une femme de gauche, si vous saviez ! Plier sous les coups d'une socialocommuniste ! Ségolène avec fureur ! Vous vous rappelez de l'instant SM du débat entre elle et Sarko ? "Avec vous, on ne saurait être qu'une victime consentante", lui avait-il lancé. - Au moins, il y aurait du plaisir, avait-elle répondu sans dessiller. Pire que l'allusion clermontoise entre Giscard et Mitterrand en 74 ! Cher François Hollande, comme vous avez dû l'aimer votre Royale ! Wanda à domicile ! Comme avez-vous pu la quitter ? Vous mériteriez dix ans sans cravache ! Remarquez, avec l'âge, on finit par être un peu des deux.
Regardez, moi. Avoue ! Avoue ! Avoue que t'aimes être des deux côtés du manche ! Crache-le que la seule chose qui t'amuse est de souiller une femme comme une femme pourrait te souiller ! Echange de bons procédés, n'est-ce pas ? Dialectique sado-idéale pour toi qui dis tout et le contraire. Comme c'est facile de changer de rôle dès qu'on a le mauvais ! Et puis ton histoire de liberté qui n'existe pas ! Ca t'arrange, ça, hein, de dire que ce n'est pas ta faute ! Plutôt la génétique que le libre arbitre, n'est-ce pas ? Ah comme c'est pitoyable et gerbant, tout ça ! Allez, dis-le nous qu'un jour tu arrêteras ce blog et tu en ouvriras un autre, autrement plus transparent que celui-là, insoutenable même, dégueulasse à tout prix, à ton image, interdit aux moins de cinquante neuf ans, interdit à toi-même, et que tu appelleras "fées et fouets" , "Rat et reines", "Mémoires d'une truie", ou bien "Garmonbonzia", ta chère Laura Palmer !
- Le voilà qui vire héautontimorouménos, maintenant ! Nazi et juif. Couteau et plaie. Porcherie et boudin. Et qui se parle à lui-même pour faire genre. Oh Golum, tu nous écoutes là ? On a une bonne idée de titre pour ton futur blog - "à tripes ouvertes", ça t'irait bien ça non ?
- En fait, ce n'est pas si simple. Comme avec le Joker, rien n'est jamais simple avec moi.
- Vantard !
- Non, ce dont je rêve, ce n'est pas de faire mal ou d'avoir mal (sauf, de temps en temps, quand je vais très mal), mais de faire semblant. C'est ça mon truc, faire semblant. Faire semblant de vivre, de croire, d'aimer.
- Oh peuchère ! Le petit Stavroguinouchet qui fait son asthmatique à la tendresse humaine !
- Vous ne me comprenez pas.
- Qu'est-ce que l'on ne comprend pas, Porc Marri ? Que tu te fais panpan-tutu tout seul ? Que tu fais kafka dans ta culotte ? Que tu enfonces des aiguilles dans tes Big Jim ?
- Non, pas du tout, je vous jure. Ce que j'essaye de faire...
- Oui, Tord Carrie ??
- C'est de me décrire tel que je suis, tel que je me fantasme, tel que les autres peuvent me voir, et tel qu'ils peuvent me fantasmer.
- Quatre avatars pour un gros rigolo comme toi, ça ne fait pas un peu beaucoup ça, non ?
- Ecoutez...
- Mais oui, Grand Corps Mourri, on t'écoute. On ne fait même que ça....
- Il se trouve que j'ai récemment rencontré une fille et que...
- Zéro plus zéro égalent la tête à Toto.
Commentaires
Merci Pierre pour cet agréable moment de lecture, toujours aussi drôle et touchant.
Même si, il y aurait beaucoup à dire sur la définition que tu donnes du libéralisme, et de ta comparaison erronée selon moi entre la gauche du dix neuvième et la droite néo-conservatrice US.
ça alors ! ("Sacré nom d'une pipe !" aurait dit l'autre)
J'ai beau être un néophyte dans la lecture de votre blog, suivre son déroulement est pourtant devenu une habitude. Et je n'en reviens pas moi-même !
Pourquoi cela ? Mais parce que je suis (un peu) votre double maléfique. Quelle vantarde sottise, le réel n'a pas de double selon Rosset. Que idiot fais-je (Clément encore toi ?!).
Ce que je veux dire par là c'est que je trouve cela épatant de vous lire alors que je suis : de gauche (social-démocrate), antiraciste, antisarkozyste, athée, bref que du bon mon cochon ! Vous l'aurez compris, je lis davantage Charlie Hebdo que Le Figaro ou La Croix.
Bref, en tant que bobo droit-de-l'hommiste bien-pensant (selon le point de vue de l'"autre camp"), j'apprécie grandement vos articles, même si, et cela est d'une logique personnelle implacable, je n'approuve pas tout ce que vous dites. J'apprécie particulièrement vos dialogues entre vous et vous-mêmes qui ont l'avantage, outre d'être plaisant et amusant à déguster, d'engager à de futurs critiques et d'y répondre dans le même temps.
On en a, pourtant, des points communs, entre les "mollassons" de gauche et les libéraux de droite, et plus particulièrement : la passion de l'Europe, la peur de la foule fasciste, le rejet du fanatisme (quel qu'il soit), l'anti-totalitarisme, le libéralisme (qui est de gauche à la base, le libertarisme étant de droite), Le refus du manichéisme, la passion pour Kubrick, Scorsese, Tarantino, Rosset, Revel, Girard, Dostoïevski, Shakespeare, le respect pour Mauriac, Aron, Faure, etc.
Par contre, Mel Gibson, Dantec, Zemmour, Sarkozy & Co... Bref, je ne vous fais pas un dessin d'élève primaire attardé. D'une autre manière j'aime bien le fond de BHL, Houellebecq et Finkielkraut (Oyez oyez ! Répliques tous les samedis matin sur France Culture !) mais dans la forme (médiatique surtout) ces trois-là font montre d'une arrogance qui me dérange outre mesure.
Sans vouloir faire de comparaison excessive j'estime que votre accointance avec l'extrême-droite et en même temps le dégout qu'elle vous inspire ressemble furieusement à ma sympathie "naturelle" envers l'extrême-gauche et la haine croissante que j'éprouve à la cotoyer.
Je crois qu'en fait j'ai toujours préféré les gens intelligents, fussent-ils de droite, aux imbéciles de gauche. Arf ! Cet élitisme qui revient au galop. Vouloir tirer les gens vers le haut est toujours mieux que le nivellement par le bas, non ?
Si je trouve l'action de la Halde de mettre à l'index (belle invention catho ça tiens !) le poème de Ronsard complètement con, c'est parce que cela provient d'une DERIVE de l'antiracisme et non de "l'idéologie antiracisme totalitaire" comme aime à le répéter à folie les anti-modernes et dandy contemporain. Mais on en reparlera. Surement.
En fait, si je diffère de vous politiquement c'est parce que je baigne dans la science politique et l'actualité qui l'accompagne. Mais ma connaissance politique n'a d'égale que mon ignorance littéraire, ce qui, vous concernant, semble être le contraire. Il n'y a pas de mal ! L'homme se doit d'être conscience de son ignorance dixit le vieux pas beau de la Grèce antique.
La philosophie politique étant, à mon sens, la meilleure jonction qui soit.
Enfin... où porte la voix d'un pauvre gaucho dans votre blog ?
Au moins jusqu'au point de vous dire : bonne continuation
(Eh ben ! Tout ça pour dire mon étonnement à vous lire et - malheur ! - a y prendre plaisir. Tant que cela ne tourne pas à l'éternel retour ou à l'idolatrie...)
J'ose un commentaire, même si vous n'avez pas publié le précédent (une erreur, j'imagine : c'était sur les bêtises de Finkie, ou que vous attribuiez à Finkie, à propos des origines de la colonisation), sur un point précis : je travaille justement en ce moment à un petit texte sur le nazisme et la jeunesse, qui va dans le sens de ce qu'avait vite perçu Mauriac. Certains ont vu dans le nazisme une "dictature de la jeunesse" (Jugenddiktatur), et en fait les trois grands mouvements politiques de ces années-là, communisme, fascisme et nazisme étaient formés de jeunes hommes politiques - la quarantaine - qui avaient su capter les "djeuns" de leur époque. Un slogan bolchevik : "A bas la tyrannie capitaliste des parents !" - il réapparaîtra en 68...
Pour le reste... A un certain niveau de contradiction, on est dans la tautologie générale, à partir d'un certain nombre d'avatars, on n'a plus vraiment de masques, à partir d'une trop grande attention à ce que les autres sont supposés penser de vous, on n'a plus de personnalité. Ce que je veux dire, c'est que les contradictions et paradoxes que vous exposez sont poussés à un tel point - et avec un tel systématisme... - qu'ils finissent par être très banals - ce qui n'est pas un mal en soi, d'ailleurs. Enfin, bon, c'est votre problème. (Une généralité quand même, sur votre rapport à Nietzsche et votre côté "ressentiment" : d'une part - je dis ça sans polémique - ce n'est pas une découverte, ça se sent très bien à vous lire, d'autre part, est-ce si exceptionnel ? Nietzsche n'est-il pas à sa manière un monstre de ressentiment ? Et si je commets une injustice vis-à-vis de lui, n'est-ce pas en tout cas vrai de beaucoup de ses lecteurs, qui croient grâce à lui s'affranchir de la case "ressentiment" et passer tout de suite à la case "joie", plus aisément que les autres ? Un truc de jeune con, encore...)
Cordialement !
Assez d'accord avec ce que vient d'écrire AMG, mais j'ai parfois l'impresssion que cette "tautolgie générale", cette absence de masque et de personnalité qui pourraient finir par affleurer à force de paradoxes, c'est le but ultime : tout faire pour se fondre dans la foule (tout en s'en récriant et en hurlant son extrême-individualisme, bien sûr) parce qu'on est persuadé qu'on n'y a pas droit.
En tous cas, il faut un certain cran pour écrire tout cela...
Si je comprends bien on n'a même pas besoin de te passer à la gégène pour que tu avoues tout, mais alors à quoi va-t-il servir d'avoir de mauvaises pensées si tu te mets à table tout de suite ? Remarque on te mettra quand même à la gégène histoire de rigoler un peu ...
Jugurta, même s'il existe des différences de taille entre la gauche colonialiste française et la droite impérialiste américaine, il me semble quand même que l'idée d'aller imposer nos valeurs au reste du monde est la même...
Sylvain, je vous salue et vous remercie d'être en accord avec nos désaccords. Les gaucho sont chez moi autant les bienvenus que les droito. Alors n'hésitez pas à laisser votre grain de sel.
AMG, quel commentaire n'ai-je pas mis en ligne ? Pour le coup, ça m'étonne, d'autant que je ne le retrouve même pas dans ma liste commentaires ??? La faute à Finkie sans aucun doute.
Cher Ludovic, j'ai tenté de vous envoyer un message en privé hier pour m'excuser d'avance de vous avoir mêlé à mon grand gloubiboulga mental, mais le message m'a été renvoyé sous la page "erreur". Peut-être votre adresse électronique ne fonctionne-t-elle plus....
Oh, il ne fallait pas, le "bon, là, je dépasse largement le cas de l'ami Maubreuil", suffisait (on aurait pu croire sinon, à lire votre phrase, que j'étais catholique !).
Oui l'adresse "Neuf" pose problème, j'en ai mis une nouvelle sur le blog et ici
Ca n'a pas l'air de mieux marcher - d'autant que j'avais quelque chose à vous dire...
Si, si celle-là marche !
Cher Pierre,
J’aimerais vous préciser qu’il existe un homme atypique de ses confrères gauchistes, et j’aimerais rendre hommage à cet homme qui (a) fait partie d’un parti dont vous dénoncez la mollesse avec raison, mais qui n’est absolument pas mou. Au contraire, son secret ce doit être le charisme, le culot, la terreur, bref au final un cocktail intelligent aidé par la bêtise ambiante puisque tout le monde plie devant lui... et lui donne sa voix depuis 30 ans !!!
les bisounours sont après tout les premières victimes de la vraie politique politicienne…
Je suis sûre qu’il ne vous laissera pas indifférent, et même, peut être s’attirera–t-il de votre part une certaine sympathie, si ce n’est une certaine tendresse à vous qui marchez à la provoc…
Mais du coup, à la manière de Mitterrand, est-il vraiment de gauche ?
Georges Frêche, président du conseil régional du Languedoc-Roussillon, président de la communauté d'agglomération de Montpellier (Divers gauche)
Extraits :
Son franc-parler
"Je ne suis plus adapté au monde actuel. Un monde de faux-culs où il faut du calme et ne pas dire ce que l'on pense."
Sa participation à un festival de Radio France, qui a suscité de nombreuses critiques
"Ce ne sont que des médiocres, des misérables, et des imbéciles. Car peu de gens le savent, mais je suis considéré comme un des plus grands historiens de France."
Lors de l'emission de Laurent Ruquier
"Je suis indestructible, seule la mort me détruira"
La France, sa diversité, son histoire
Une femme voilée d'un tchador : "Ne vous inquiétez pas pour la dame, elle n'a que les oreillons."
L'équipe de France de football
"Des crétins qui ne savent pas chanter La Marseillaise."
"Dans cette équipe, il y a neuf blacks sur onze. La normalité serait qu'il y en ait trois ou quatre. Ce serait le reflet de la société. Mais là, s'il y en a autant, c'est parce que les blancs sont nuls."
Les musulmans de France
"Ils ne vont pas vouloir maintenant nous imposer leur religion! Ceux qui ne veulent pas respecter nos valeurs qu'il rentrent chez eux!"
"L'incapacité de notre pays, depuis 40 ans, à intégrer convenablement les millions de citoyens nés, sur notre sol, de parents d'origine étrangère, constitue la plus grande menace intérieure pour notre avenir."
"Le problème majeur n'est pas la religion, mais le nombre."
Les harkis
"Vous êtes allés avec les gaullistes. Ils ont massacré les vôtres en Algérie et encore, vous allez leur lécher les bottes! (...) Vous faites partie des harkis qui ont vocation à être cocus jusqu'à la fin des temps. Vous êtes des sous-hommes, vous n'avez aucun honneur!"
A propos des historiens qui dénonçaient sa volonté de créer le musée de la France en Algérie
"Rien à foutre des commentaires d'universitaires trous du cul. On les sifflera quand on les sollicitera."
La colonisation
"Il y en a marre de voir la France se culpabiliser sur la colonisation."
La classe politique française
Nicolas Sarkozy
"Ce Grand Mamamouchi aux talons compensés. Il périra par sa Marie-Antoinette"
"On avait eu Léon Blum et Mendès-France 1er ministre, mais on n'avait jamais eu un juif élu au suffrage universel......Et en plus avec Kouchner ministre des affaires étrangère, qu'est ce que vous voulez de plus"
Dominique de Villepin
"Villepin, ce n'est pas une brute épaisse comme Raffarin. Il nous la met comme Raffarin, mais avec plus d'élégance."
"Villepin est un spadassin coriace."
Laurent Fabius
"Fabius est un aventurier de la politique. Il a servi de force d'appoint à Villiers et à Le Pen. Il a fait le jeu de Sarkozy."
"C'est une machine intellectuelle de haut niveau. Mais il lui manque un petit quelque chose pour passer de la gestion à la politique. Il a une image de tête d'œuf, mais ce n'est pas en louant une motocyclette et en parcourant les routes de l'Ariège qu'il va y remédier."
Lionel Jospin
"Il a privilégié les bobos et les SDF mais a oublié le peuple."
A Montpellier, son fief
Après sa défaite aux élections législatives
"La droite a été soutenue par les islamistes et les femmes voilées d'Al-Qaeda."
La socialiste Hélène Mandroux qui l'a battu aux municipales de Montpellier
"La conne qui va nous faire perdre la mairie."
Jacques Blanc, son prédécesseur UMP à la tête de la région
"Je vous le dis fraternellement: vous êtes nul! Tout le monde le sait et moi, ça m'arrange. Moi, je vous aime, vous êtes le meilleur chef de l'opposition possible: vous êtes discrédité."
La région Languedoc-Roussillon qu'il dirige depuis 2004
"Nous allons mettre le système Blanc à plat. […] La région n'existe pas. Je ne la reprends pas en main, je la fabrique."
"Que va-t-on pouvoir faire si on ne peut même pas changer le nom de cette région ? On n'a pas de couilles."
La ville de Montpellier
"Montpellier est un poste avancé de Tsahal"
Pendant le passage sous un tunnel dans le tramway qu'il inaugurait à Montpellier
"Ici, c'est le tunnel le plus long du monde: vous entrez en France et vous ressortez à Ouarzazate", la ville marocaine désignant pour lui la Paillade, le terminus du train, un quartier à forte population immigrée.
Les élections Sénatoriales de septembre 2008
Pour aider son ami PS Robert Navaro aux élections Sénatoriales, il se vante auprès du maire UMP de Sète: "Heureusement que j'ai inventé la liste des chasseur et celle de Delfau. Quand même, je ne me suis pas mal démerdé"
L'histoire à Montpellier
Il souhaite acquérir une statue de Lénine qui est actuellement à Seattle "La Mecque du capitalisme américain avec Boeing" pour l'installer à Montpellier.
Ses tactiques
"La politique c'est une affaire de tripes, c'est pas une affaire de tête, c'est pour ça que moi quand je fais une campagne, je ne la fais jamais pour les gens intelligents. Des gens intelligents, il y en a 5 à 6 %, il y en a 3 % avec moi et 3 % contre, je change rien du tout. Donc je fais campagne auprès des cons et là je ramasse des voix en masse. Dans deux ans pour être de nouveau élu, je ferai campagne sur des conneries populaires, pas sur des trucs intelligents que j’aurai fait.
Les cons avec ma bonne tête, je sais comment les «engraner», «j’engrane» : je raconte des histoires de cul, etc. Ça a un succès fou : Ils disent, merde, il est marrant, c'est un intellectuel mais il est comme nous, quand les gens disent "il est comme nous, c'est gagné, ils votent pour vous Les cons sont cons et en plus ils sont bien dans leur connerie."
"Les 2 premières années vous devenez maximum impopulaire, vous leur tapez sur le claque bec, etc… ah salaud le peuple aura ta peau, on t’aura, moi je dis cause toujours, je vous emmerde. Ensuite pendant 2 ans vous laissez reposer le flan, vous faites des trucs plus calmes. Et les deux dernières années, plus rien du tout, des fontaines, des fleurs, et des bonnes paroles, je vous aime"
Les instituts de promotion de la langue Catalane? «Une merde pour 4 guguss»
"Là, les catalans me font chier, mais je leur tape dessus parce qu’ils m’emmerdent, mais dans deux ans, je vais me mettre à les aimer je vais y revenir je vais leur dire, mon Dieu, je me suis trompé, je vous demande pardon, ils diront : qu’il est intelligent, ils me pardonneront, ils en reprendront pour 6 ans. Et je leur fait un petit institut, une merde pour propager le catalan auprès de 4 guguss, tout le monde est content, évidemment ils parlent catalan comme ça personne les comprend à 3 km de chez eux."
Les Agriculteurs ? "On s'en fout !"
"On ruine les paysans africains en vendant nos produits subventionnés par l’Europe, mais c’est pas les agriculteurs qu’il faut subventionner, Blair a raison c’est les chercheurs. On s’en fout des agriculteurs, on s’en fout."
Les "vieux" ? "Ils marchent à la boite de chocolats !"
"Si je distribue des boites de chocolat à Noël à tous les petits vieux de Montpellier, je ramasse un gros paquet de voix".
Les lycéens et Proviseurs ? "Des connards qui ne disent même pas merci !"
"Je donne des livres gratuits dans les lycées. Vous croyez que les connards me disent merci ? ils disent qu’ils arrivent en retard, comme si c’était ma faute"
Les profs d'anglais de Montpellier et de France ? "Parmi les plus mauvais du monde !"
"Apprenez l’anglais, mais surtout pas avec les profs d’anglais de Montpellier et de France, qui sont parmi les plus mauvais du monde. Les 4/5èmes des profs d’anglais parlent l’anglais comme une vache espagnole."
Les recommandations de Georges Frêche pour apprendre l'anglais
"Si vous êtes une fille, vous baisez avec un anglais, si vous êtes un garçon, vous baisez avec des anglaises, et là vous apprenez vite, rien de tel que la communication orale. Moi je suis allé en Angleterre, j’ai baisé une quarantaine d’anglaises et je commençais à apprendre, mais après on bouffait tellement mal que je n’y suis plus revenu."
Divers
En pleine crise des banlieues, en automne 2005
"Je me demande si ce ne sont pas les flics qui, comme en mai 1968, mettent le feu aux bagnoles."
Benoît XVI
"J'espère qu'il sera meilleur que l'autre abruti. Celui-là, on le jugera sur le mariage des prêtres et sur la capote […]. On en a quand même raté un au bombardement de Dresde."
La Chine et le Tibet
"Jamais la Chine n'a envahi le Tibet. Ce sont les Tibétains qui ont envahi la Chine."
Il dit pas que des conneries, hein Montalte ? :D ;)
Il est un résumé clair de votre pensée c'est l'appréhension du réel. Ce qui agace plus que tout c'est la diatribe vaporeuse bien pensante prônée par un planqué du XVIème. Dans le film "La Crise" de Coline Serreau (qui n'est par ailleurs pas ma réalisatrice préférée, loin s'en faut !), on fait dire à Timsit (alias Nounours) qu'il est normal qu'il soit raciste vu qu'il vit avec les arabes en banlieue (bien que que sa mère adoptive soit algérienne et que tous ses meilleurs amis soient arabes), il trouve donc facile d'être tolérant quand on habite un immeuble bourgeois en plein coeur de Paris, entouré de cathos. Pour Chirac c'est donc exactement la même chose (et pour l'ensemble des bobos également), le côté donneur de leçons, loin de la misère est insoutenable. Par contre, c'est en partant des antagonismes normaux, brutaux et primitifs assumés pour essayer de s'intéresser finalement à l'autre, dans la douleur et dans la lutte contre ses démons naturels que l'on sort plus fort. C'est pour ces mêmes raisons qu'il est insupportable d'entendre des mots comme Black ouo Re-beu, comme un édulcorant des différences émis par ces fascistes bien pensants aux mains blanches (j'entends par là, qui n'ont jamais mis les mains dans le moteur). Nier ses démons c'est laisser place à l'acceptation par l'autre à tout prix, c'est vouloir se faire aimer de tous au détriment des vérités des plus salutaires, c'est donc totalement stérile et du même coup inintelligent voire même inintelligible pour des gens de bon sens. C'est aussi pour cette raison que l'exemple de St Paul parle bien plus que tous les grands discours.
Mais comme le petit vieux dans le dernier épisode de Docteur House, nous pensons de façon trop similaire cher Montalte, je dois donc me soustraire à cette assemblée car, comme vous, je ne crois guère aux caresses sur la croupe pour faire avancer le cheval.
Aussi, je vous souhaite une bonne continuation.
Bien à vous.
BL
Jugurta, même s'il existe des différences de taille entre la gauche colonialiste française et la droite impérialiste américaine, il me semble quand même que l'idée d'aller imposer nos valeurs au reste du monde est la même...
Pierre,
Je pense que comme beaucoup tu compares ce qui n'est pas comparable. La gauche colonisatrice du XIX souhaitait apporter les lumières de la civilisation à des peuples censés être barbares. Elle s'imaginait supérieur et souhaitait s'imposer et s'installer dans ces contrées conquises. Il en ressort une volonté de domination.
Le "néoconservatisme" américain part d'un postula simple, peut être simpliste : les démocraties ne se font pas la guerre.
Les néocons ne souhaitent pas s'installer dans les pays où ils mènent des guerres, ils ne souhaitent pas imposer des valeurs, ils pensent simplement que la liberté est bonne pour tous et que plus les peuples sont libres, plus ils peuvent vivre en paix. Aucune volonté ici de domination. Mais plutôt beaucoup d'idéalisme. Ils détruisent des dictatures, tentent de construire une société libre et ouverte, puis ils ramènent les boys à la maison.
Mais Jugurta, nous sommes d'accord ! Dans les deux cas, colonialiste ou libérateur (ce qui revient au même), c'est le même idéalisme ou le même impérialisme (ce qui revient au même !). Dans les deux cas, on est persuadé que l'on apporte la liberté, soit pour la faire découvrir, soit pour la faire redécouvrir. La seule différence de degré est que les européens pensent leurs valeurs par défaut (tout le monde n'est pas aussi génial que nous et donc on va leur apprendre) et les américains les pensent par excès (tout le monde a nos valeurs géniales et on va les leur confirmer).
Saint Paul, Docteur House... Merci BL.
Chère Esmeraldias, le problème de George Frêche est que même quand il ne dit pas une connerie, il le dit de manière si outrancière (et avouons-le si drôle) que cela en devient une immédiatement ! Frêche ou une certaine grande gueule à la française....
Jugurta, mentir effrontément à son peuple et monter des manipulations grossières pour lui vendre une guerre, comme l'ont fait vos nécons américains chéris, est-ce là le signe de leur "idéalisme" ? Et organiser des campagnes de presse abjectes et calomnieuses contre la France, qui est quand même votre pays, avec l'aide de médias complaisants et corrompus sous prétexte que celle-ci n'a pas voulu les suivre dans leur guerre "libératrice", vous trouvez ça glorieux ? Même si par ailleurs on jure la main sur le coeur que "les démocraties ne se font pas la guerre" ? Quand on est assuré d'avoir raison et qu'on est "du bon côté", on n'a pas besoin de recourir à des procédés aussi méprisables ! Vous nous faites sans cesse l'apologie de l'action des Perle, Wolfowitz, Rumsfeld et cie, mais vous vous gardez bien d'aborder ces aspects-là ! Un peu trop de Dantec mal digéré, avec ses rengaines sur les "zéropéens" et son admiration béate devant le grand génie G W Bush, peut-être ?
Et pour en revenir à ce parallèle entre gauche du XIXème siècle et "néoconservateurs" américains prétendument de droite, j'ajouterais que ce mouvement est constitué d'idéologues provenant souvent de la gauche américaine, y compris trotskiste, dont ils ont conservé certains réflexes, comme la manie du mensonge, de la dissimulation et des manoeuvres occultes pour influencer la politique extérieure américaine : cf : http://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9o-conservatisme
C'est QUI , cette fille ???????
"Né en 70, j'appartenais à la première génération déculturée de France, celle qui ne jurait que par Balavoine, Coluche, Harlem Désir, Jack Lang Touche pas à mon pote, Malik Oussékine, Cyril Collard, et le journal Globe !"
Ah oui, grrr, bien vu, heureusement que j'étais plus âgé et que je n'ai subi ça que de loin, la Génération Mitterand et son thuriféraire bêlant Renaud, le culte de Saint Coluche, Michel Boujenah, Johnny Clegg le "zoulou blanc", les Nuls qui l'étaient vraiment, l'"esprit Canal", et puis ce climat inquisitoire, cette diabolisation de quiconque avait dit une fois bonjour à quelqu'un qui avait fait partie du Front National :(
Compte-tenu de tout ça, on peut comprendre que tu aimes bien Nabe, bien que ce personnage me révulse.
Ah oui, le 21 avril 2002, j'étais plié de rire, même si je n'avais pas voté pour JMLP, ni d'ailleurs pour Chirac, que je tiens en aussi piètre estime que toi.
Votre texte est intéressant mais deux remarques:
-"Pourtant, fasciste, vous me croirez ou non, je ne me suis jamais senti tel. J'étais trop individualiste pour cela."
La contradiction n'est qu'apparente: jamais compris comment des auteurs a priori aussi individualistes que CHARDONNE OU PIRANDELLO avaient pu être fascistes.
Claire et les plus beaux romans de Chardonne sont quand même des textes qui font l'apologie d'un bonheur à deux, loin d'une société perçue comme déshumanisée et avilissante.
-Par ailleurs, dommage que vous repreniez la phraséologie épouvantable de Péan qui qualifie toute personnalité osant critiquer la politique étrangère française de "mauvais français".
Vous critiquer la politique arabe de la France? Mauvais français! Sa politique africaine ? Mauvais français! Son anti américanisme primaire ? Mauvais français!
Je ne sais pas si ce type est antisémite mais il est clairement un nationaliste obtus et borné, le digne descendant des anti-dreyfusard "pour l'honneur de l'armée et de la France" ou des abrutis erructant contre les intellectuels dénonçant la torture en Algérie ("Vous faîtes le jeu de l'ennemi").
Sinon, le recueil des textes de Mauriac dans la collection Bouquin est un régal: anti-communiste, anti-fasciste, anti-colonialiste, un sans faute. Même quand il est encore franchement à droite durant la période avant guerre, il ne verse jamais dans la haine de qui que ce soit (le juif, le communiste ou l'ouvrier). Et quelle langue...
Dire qu'aujourd'hui on a droit au bloc note de BHL ou au journal de Besson, quelle déchéance.
* Ainsi suis-je - entre le dogme et le blasphème, le respect et la profanation, l'outrance et l'esprit sceptique, l'immaculée conception et les diables. Ecrasons l'infâme. Offensons le fanatisme. *
Ainsi en bon nietzschéen, tu es entre mle bien et le mal et non par-delà. Je ne saurais insister sur le terme de "bon".
Au plaisir
Fabien,
Premièrement, quand on souhaite s'informer sur un mouvement d'idées aussi complexe que le "néoconservatisme", eux se nomment aujourd'hui simplement conservateurs, il est préférable d'éviter de lire Wikipedia, notamment en français.
Deuxièmement, je ne défends pas les "néoconservateurs". Je pense juste qu'ils ont compris une chose que beaucoup ne veulent pas voir, un ennemi, l'islam militant, à décider de détruire notre façon de vivre, basée sur la liberté individuelle.
Ensuite sur les mensonges, oui je trouve comme vous que cela est pathétique. Encore que rien ne prouve que les dirigeants US aient menti. Mais ce débat est sans fin.
Pour ma part, j'aurais préféré quelque chose de direct. Du genre, nous allons détruire les dictatures qui avilissentleur propre peuple. Car des sociétés qui se comportent mal avec leur propre peuple vont se comporter ou se comportent mal avec les autres peuples.
Ensuite, je jugerai l'expérience irakienne à l'aune d'une génération, 25 ans. Il semble qu'aujourd'hui les choses s'arrangent, hier elle se détérioraient, qu'en sera-t-il demain?
Enfin, les démocraties, oui, ne se font pas la guerre.
Pierre,
Non coloniser et libérer ce n'est pas la même chose. Les Alliées ont libérés l'Europe, les français ont colonisé l'Afrique du Nord. On colonise quand on reste sur place et que l'on spolie. On libère quand on vient mettre à bas un régime oppresseur.
Jugurtha
La liberté individuelle n'existe pas, c'est une idée, une illusion, une chimère dont la possibilité de dire ses opinions se fait l'écho. La japonais avant l'implantation du capitalisme n'avait pas le mot liberté à leur vocabulaire, il n'en avait pas moins l'une des cultures les plus riches au monde et la présences des derniers héraclitéens.
Les néo-conservateurs correspondent à un courant politique qui a la suite de Allan Bloom http://fr.wikipedia.org/wiki/Allan_Bloom a cherché a pénétré les arcanes du pouvoir mais fut longtemps mis de côté (notamment par Bush père). Il ne sont pa touchés par le conservatisme religieux même si comme Adler il finissent par se convertir au catholicisme un an avant de mourir).
Merci de faire suivre Madame Jugurt
C'est bien votre genre, cher Montalte, celui d'une confession. Les sots cherchent à y dessiner des lignes droites censées rendre leur cohérence et leur connaissance de soi ; l'homme qui se résigne à s'ignorer, l'homme de la honte et de la pitié, comme vous en avez bien l'air, écrit droit avec des lignes courbes, en violentant ainsi, même involontairement, la prérogative divine. Votre recherche de l'ordre, en fin de compte, ne sert qu'à donner au désordre inhérent – de la consistance, sinon de l'épaisseur ; comme organiser la souffrance pourrait servir à mieux, ou moins, souffrir, ou valoriser la force – pour mieux y noyer sa faiblesse, édulcorer la vie – pour mieux avaler l'amer manque de vie, priser l'action – pour se prélasser de sa paresse, fuir le réel peu malléable – pour se réfugier dans la complicité d'une utopie crue.
Confesser ses mauvaises pensées ou actions est trop facile, il suffit d'être probe ; pour confesser un tempérament, il faut savoir mener à la baguette la métaphore et le paradoxe, ce qui est sacrément plus ardu.
Bravo !
La question c'est de savoir si nous devons lui donner notre absolution ? Je pense qu'après être allé à confesse, il faut quand même lui infliger une punition juste et mesurée. Parcourir toutes les salles du musée d'Orsay à genoux en récitant un pater devant chaque femme nue et un ave devant chaque tableau qui l'émoustille.
@ Anthony
"La liberté individuelle n'existe pas, c'est une idée, une illusion, une chimère dont la possibilité de dire ses opinions se fait l'écho."
Peut être n'avez vous jamais mis les pieds dans une société où il vous serait très délicat, sous peine de croupir en prison, de dire votre pensée sur la place publique??
Oui j'appelle cela la liberté d'expression mais ce n'est qu'une idée qui donne beaucoup d'importance à ce qui n'est pas percutant. Mais la liberté individuelle est une illusion car elle met toujours les pieds dans une société. Mais je ne pousse pas plus loin la parallaxe, ca ne sert à rien. On dit ses opinions mais on n'exprime pas sa pensée mais plutôt son idiosyncrasie, ou comme je l'ai fait remarqué à Montalte sa posture de droite avec toute les bêtises que cela draine (les communistes aussi je le rassure, mais c'est fou les a priori qu'on peut avoir surtout de la part d'une personne aussi intéressante et digne que Pierre). Penser c'est forcer le langage. Mais il n'y a pas de liberté, ce n'est qu'une notion, une chimère non une pensée qui nécessite beaucoup plus d'un mot pour s'exprimer, encore que vous me parleriez de reconquête je comprendrai, ou de censure soit. Mais il y a des facilités révolutionnaires que je ne me permets pas. Ne suivez pas ma diététique, elle n'engage que moi disait Kafka. Tout basé sur la liberté individuelle c'est se leurrer, s'exprimer sur un sujet ou un autre n'a jamais permis de le défendre, le combat est toujours plus stratégique et premier que les gentilles opinions, ce dont relève l'exemple que vous donnez. Mais je n'ai rien contre ce qui s'exprime, juste les libre-déclameurs sont tôt satisfaits, il ne fabrique pas de langue, de monnaie, de valeurs ou même de règles. Je pousse l'exigence de la chose politique un peu plus loin, simplement comme une invitation à ne pas se satisfaire.
Bonne journée madame Jugurta.
"Tout basé sur la liberté individuelle c'est se leurrer, s'exprimer sur un sujet ou un autre n'a jamais permis de le défendre, le combat est toujours plus stratégique et premier que les gentilles opinions, ce dont relève l'exemple que vous donnez."
Je pense que c'est dans cette phrase que se révèle votre non connaissance des sociétés de la peur.
Défendre la liberté, et notamment la liberté d'expression, c'est le minimum requis pour défendre un sujet. Comment peut-on défendre un sujet, si nous n'avons même pas le naturel droit de l'ouvrir???
Au fait c'est Monsieur Jugurta.
"S'il y a une chose dont j'étais réellement convaincu à quinze ans, c'était bien de cette volonté de faire mal qui est le propre de la vie." Cormary
Cette phrase est immonde.
Plus anti-catholique tu meurs.
Cette phrase est un appel à l'appétit de vengeance : la porte ouverte au viol meurtre tabassage gratuit etc..
Les littérateurs doivent arrêter leurs conneries et revenir à plus de raison.
Vous avez une responsabilité Messieurs (cessez de faire les cons en prétendant avoir déjà voté pour Le Pen par exemple).
"cette volonté de faire mal qui est le propre de la vie." Cormary
"Cette phrase est immonde." Boulard
Cormary, en malin logicien traduit, à sa manière, cette tautologie logique : "La volonté de faire est le propre de la vie ; ici, le faire découle du cerveau et/ou du muscle, sans passer par l'âme (qui n'irrigue que l'être) ; ce faire-là, c'est nécessairement faire du mal".
La volonté en (ce qui est mieux que "de") puissance et la puissante représentation sont le bien. Le faire souille la représentation et profane la volonté ; le langage, qui est interprète de la vie, lui aussi, désacralise le monde (seuls les sots dissertent sur le "verbe sacré") ; il est au-delà et de la représentation et de la volonté, donc du monde ; y être immonde est une figure tropique, nullement éthique.
Boulard, on dirait que vous sortez de mon "Anté-littéraire". C'en est même si caricatural que je me demande si vous n'êtes pas un farceur qui veut me faire monter au cocotier. Un de ces jours, vous allez finir par me dire : "tu sais, Cormary, la vie, c'est mieux que la littérature" ou "le fouet, c'est un truc pour corriger femmes et enfants, et pas du tout pour se faire plaisir", ou encore "Dostoïevski et Faulkner sont pire qu'Hitler et Staline"...
Sinon, maudire la vie et Dieu, du moins un temps, je ne pense pas que cela soit anti-catholique, bien au contraire... La haine de Dieu rapproche de celui-ci bien plus que l'indifférence. D'abord, clouer le Christ avec tout le monde, ensuite le comprendre, et s'en repentir. Puis aimer le Christ, et se déclouer... Vous voyez le mouvement ?
"Le faire souille la représentation et profane la volonté" - ça, j'aurais pu l'écrire, cher Scythe. Merci de votre commentaire en tous cas qui me va droit au coeur. Oui, la confession, je n'y avais pas pensé. Et l'autre clown qui me disait anti-catho...
Jugurta, Anthony, je crois que vous avez un pb de formulation plus que de fond...
Sur l'individualisme et le fascisme, Rémy, je peux vous accorder que l'on peut être contradictoirement l'un et l'autre, l'un au mépris de l'autre - je veux dire "moi, je suis individualiste car je le mérite alors qu'eux ils sont trop nuls pour l'être, donc y a que le fascisme qui pourra les gérer". Pour le coup, le fascisme est le dernier avatar du romantisme : "moi contre eux".
Et vous, Roussote, vous êtes qui ?
Fabien, et même Pidiblue, je vous salue affectueusement !
Eh ! oh ! ce n'est pas parce que j'ai pris en mains ton éducation anglaise qu'il faut en profiter pour me faire une léchouille !
Je tombe des nues (je ne sais même pas si j pourrai m'en remettre).
Mon "message" est au 25 ème degré, je pensais que c'était évident et
je découvre que même le très intelligent Cormary le prend au 1er degre (voire au 2ème).
Incroyable, impossible, décidément ce monde est un miracle.
Je vous aime.
En tout cas, je vous répète, Montalte, que votre blog est le plus vivant, c'est à dire vibrant, de la blogosphère française.
C'est une chose rarissime que de mettre au centre un tempérament et en faire irradier ses émanations : le goût, le savoir ou l'intelligence (le plus souvent, on fait l'inverse ; il faut choisir : toucher une cible lâche et visible on toucher par une corde tendue et invisible).
Vous finirez par ne plus parler de politique, car le politique n'a de sens que lorsque le choix entre liberté et justice est qualitatif ; depuis que celles-ci ne s'évaluent que numériquement, ce choix est caduc, ça s'appelle Fin de l'Histoire.
Votre procédé est de nature poétique : la poésie est l'art d'entretenir la première émotion, la sauvage, l'incontrôlable, la crue ; chez tout le monde ce choc initial se termine par une inertie ou par une traduction en habitudes ou chiffres ; seul le poète ne s'inspire que de ces mystérieux commencements et se moque de ses propres prolongements, en actes ou en pensées. L'attitude poétique : avoir pitié d'un essor inarticulable, avoir honte des articulations trop nettes - attitude qui paraît être aussi la vôtre.
Amicalement
Cher P. C. Montalte (MC de ce blog), ce n'est pas exactement un problme de formulation mais de crible d'interprétation. Toute idée nait d'une peur, tout sujet est porteur d'idées, c'est tant une politique subjective qu'une socité fondée sur la peur que je rejette.
Je crois terriblement aux sociétés qui admettent du semi-divin et donc rejettent la peur (ceci est présent chez Goethe, Nietzsche, Bergson, Einstein quand ils parlent respectivement du démonique, du dionysiaque, du mystique, du sosie mythique). Si on en reste au société de la peur on ne va pas très loin, aucune direction ni aucune dimension semi-divine (ni haine, ni honte, ni peur). Si vous voulez cher Yugurta que je vous fasse un topo en apparence cohérent sur les théories du complot pour vous faire peur je le peut, tout en vous posant la question mais pourquoi sommes-nous indemnes, qu'est-ce qui nous immunise de toute représailles : simplement les pouvoirs qui émettent une onde de peur (sous le registre du terrorisme) . Je signale que même les attentats du GIA de 1995 étaient fomentés par le gouvernement algérien. Je n'en dis pas plus pour ne pas non égarés. Mais l'essentiel par la peur médiatique actuelle est de contraindre à l'auto-censure, d'exercer une coercition conservatrice. C'est l'esprit de vengeance du pouvoir qui se retourne contre le peuple et les corps alors que depuis Machiavel on sait qu'un peuple doit disposer de ses propres armes (discursives ou critiques notamment) et être armé par le Prince : l'art de la guerre consistant avant tout en une éducation. C'est pourquoi je relativise la notion creuse de Liberté, même s'il y a des homme plus libres et plus critique que d'autres, il n'existe pas de Liberté, du substantifique Liberté hypostasiée. A partir de là on peut s'écarter de l'idéalisme (qui n'est qu'une réflexion des idées ou un dialogue de l'âme avec elle-même) et penser :)
Précision sous le termes d'idées j'englobe les Idées platoniciennes (qui admettent un copie dans le monde sensible) comme Idées de la Raison chez Kant (Moi, Monde, Dieu, tec...), la chose normalement n'est pas à faire :), mais c'est l'idéalisme qu'il faut rejeter, sinon vous ne faites que reconduire les sociétés de la peur.
Cher Yugurta, mes hommages à madame alors.
Pierre,
Pour en revenir à une part courte mais importante de ton article, celle où tu décris ton métier et ta façon d'envisager l'existence; en lisant "De l'inconvénient d'être né" de Cioran, j'ai trouvé une phrase qui correspond à ce que tu décris :
"Je ne fais rien, c'est entendu. Mais je vois les heures passer-ce qui vaut mieux qu'essayer de les remplir."
Comme Cioran a raison, et comme je te suis gré, mon cher Yacim, de m'accoler cette belle sentence. Baudelaire aurait ajouté : "être un homme utile m'a toujours paru bien vulgaire". Il y a les esclaves qui sont dans la vie, et les maîtres qui les contemplent.
Un peu d'exactitude, s'il vous plait. Baudelaire écrit : "«Etre un homme utile m’a toujours paru quelque chose de bien hideux.»
Par ailleurs, cette phrase sur les maîtres et les esclaves me semble justement niestzschéenne-ressentimentale. Les maîtres aussi sont dans la vie. Dommage, d'ailleurs.
Oui, oui, merci Commerce !!!
Sur Nietzsche et son mépris de la vie, nous sommes d'accord. Il n'y a pas eu plus frustré que Nietzsche, et c'est pour cela qu'il a décrit si bien l'homme du ressentiment et de la mauvaise conscience. Il était fils de pasteur, aussi....
C'est Montherlant qui va au-delà et de Baudelaire et de Cioran : "Ce n'est pas la réalité qui est vulgaire, c'est l'idéal" (ça me rappelle le mot de Chesterton : "The real American is all right ; it is the ideal American who is all wrong").
Dans l'idéal on prouve, dans la réalité on éprouve, et Cocteau est aussi sceptique : "Tout ce qui se prouve est vulgaire".
On trouve même des irréductibles négateurs des deux, comme, par exemple, d'Annunzio : "Nos paroles, nos actes sont toujours vulgaires, quelle que soit la grandeur des sentiments qui les inspirent".
Tout cela pour dire que c'est Nietzsche, avec sa "vie", au-delà du réel et de l'idéal, qui se place en hauteur vitale, au lieu de l'étendue du réel ou de la profondeur idéelle.
Nietzsche introduit l'équation : "vie = vérité", et c'est dans ce sens que le nietzschéen Cioran dit : "Les mensonges nobles sont encore plus éloignés du vrai que les vulgaires".
Selon la définition que Nietzsche donne de la vie (car malgré ses détracteurs il lui arrive d'en donner une), ce n'est pas parce qu'il affronte la solitude pour des raisons personnelles qui remontent à ses premières années d'existence, bien au contraire il se fait intercesseur (avocat de la médiocrité au tribunal de la vie) et non contempteur de la vie dans son Nietzsche contre Wagner. Si Nietzsche met en avant "le grand mépris" c'est le grand mépris de soi, de l'homme des villes satisfait qui ne fait que régurgiter l'humanisme.
Mais oui Nietzsche n'est pas un homme accompli, au sens de Goethe, il le reconnaît. Comme je dois me faire intercesseur quand je lis ton blog cher Pierre Cormary. Je me demande bien où l'humanisme s'il n'y a pas d'esprit, sauf celui de la vengeance.
Amitiés
Dis donc ça vole haut le dimanche sur ton blog ! Coupons leur les ailes histoire de voir ce que cela donne ...
Bonjour,
Lu de l'autre côté de l'atlantique, votre texte publié en ce jour du Seigneur - malgré le décalage horaire. Si ce n'était quelques resucées du père Renaud Camus dans la préfixation in- (comme dans in-nocence, in-égalité, in-abordable - et ce, dans votre réclusion muséale), je ne retins, arrivé au bout de votre cri feutré, que ceci :
- Vous ne savez pas qui vous êtes (du moins, est-ce ce que vous proposez),
- Au final, c'est l'étouffement extatique, votre visage enfoui dans le cul d'une femme, qui vous meut,
- Vous n'avez aucune conscience politique, et je serais plus abrupt que Scythe ; ne parlez plus de politique, si ce n'est de celle qui s'occupe du scythoyen.
- Dans l'étouffement - cette rassurante noirceur de la pénultième position évoquée ci-haut - toutes vérités éclatent en votre cerveau. Sont-ce pleurs qui vous secouent tout juste après, vos yeux émerveillés plongés dans ceux de votre fantasmatique Wanda ?
Pour le reste, je ne lis que mayonnaise textuelle, non pas ici pour lier, mais pour voiler. Peut-être votre rencontre récente aidera-t-elle à vous en débarrasser ?...
Cordialement,
T.
(Winnipeg, Canada)
"ce n'est pas parce qu'il affronte la solitude pour des raisons personnelles qui remontent à ses premières années d'existence" Cazals
Qu'est-ce que vous en savez , vous Anthony? Vous psychologisez comme la première pédale freudienne venue.
"Si Nietzsche met en avant "le grand mépris" c'est le grand mépris de soi, de l'homme des villes satisfait qui ne fait que régurgiter l'humanisme." Anthony
Je rêve... Nietzsche mettant en avant le grand mépris DE SOI...vous imaginez la pure falsification...c'est pire que la récup' par les nazizis...
Félicitations Monsieur Cazals.
Le mépris de la vie réelle, Nietzsche l'avoue à plusieurs reprises dans des lettres. En ce sens, on peut dire que l'homme Nietzsche n'était pas nietzschéen, qu'il était bien humain trop humain pour pouvoir être surhomme, et qu'en effet, cher Commerce, on peut dire de lui qu'il était un monstre de ressentiment. Mais une chose est de haïr la vie épidermiquement et une autre de la vénérer théologiquement - ou zarathoustriennement. C'est un peu comme avec Dieu. On peut avoir sur lui le point de vue de la mère du Journal d'un curé de campagne, lui cracher au visage et continuer à la crucifier pour n'avoir pas sauvé son enfant, mais on peut ensuite s'en remettre à son amour et à la puissance de sa consolation.
Je ne sais pas qui je suis, T. ? Mais personne ne sait vraiment qui il est. "Notre fait, ce sont pièces rapportées" comme disait Montaigne. Et le cul d'une femme est sans doute la meilleure chose pour se purger de ses démons et sortir un peu de sa mayonnaise. Votre commentaire est sévère mais appréciable.
Cordialement.
Le mépris de la "vie réelle", o combien naturel, n'est pas le mépris DE SOI... passons.
Le ressentiment ne peut JAMAIS l'emporter chez Nietzsche ; et ce n'est pas une question de psychologie, c'est une question de nature.
"Sortir un peu sa mayonnaise" ? Vous êtes-vous relu ? Après "Islam facial", "mayo faciale" ?
..."de sa mayonnaise", voyons, mon ami qui avez trop vite lu...
J'ai mal recopié, mais bien lu : sortir un peu de sa mayonnaise, comme sortir un peu de son argent (de sa bourse, bien sûr).
Non ! Sortir de sa mayonnaise textuelle, voire de son gras ontologique (ou physique), en référence au commentaire de T.
- Ontologique suffira. Pas de coups sous la ceinture...
- Caféducommerce, vous allez faire croire que vous portez à merveille votre pseudonyme... Que vient faire la bou(r)se dans l'affaire ?
Cordialement toujours,
T.
Cher Pierre, j'ai bien compris l'idée - que j'approuverais plutôt - de même que la référence au commentaire (sévère je ne sais pas, mais pas méchant) de T., c'est votre formulation qui était involontairement scabreuse. Je me retire maintenant, un peu de paillardise ne fait pas de mal mais n'élève certes pas le débat.
Bonne crise à vous !
Et vous, Roussote, vous êtes qui ?
Une amie que vous ne rencontrerez jamais a priori : donc , parfaite ...absolument parfaite ! ;)
bof
C'est un peu court, jeune homme...