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  • Platon / Dixsaut III - Savoir, amour

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    La dialectique peut-elle casser des briques ? (René Viénet, 1973 - film situationniste)

     

    8 – Mathématique et dialectique

    Il faut purger le savoir. Il faut élaborer un savoir du savoir – épistémologie négative en quelque sorte ou apophatique qui permettrait non pas de liquider le savoir mais de le distinguer de l'opinion. C'est qu'il est très difficile de savoir vraiment quelque chose – et pire de la communiquer. Dire une chose, c’est tout de suite la gâcher. En vérité, c'est le cas de le dire, la vérité est incommunicable (Moïse et Aaron, encore). Quoiqu'on fasse ou pense, on reste dans l'opinion, la contradiction, la confusion, la trahison.

    Et pourtant... Force est de constater que nous avons quelquefois des illuminations, éclairs de vrai savoir qui nous remontent (ou nous descendent) comme ça, souvenirs de vérité – en un mot, réminiscences.

    La science apparaît alors comme un souvenir. La vérité, comme une madeleine. Le savoir devient affaire de métempsychose. Étrange philosophie qui va trouver une légitimité aux choses via l'immortalité de l'âme !

    Contre l'opinion qui est ignorance (souvent volontaire) des causes, sinon de soi-même (moins on se connaît, plus on dit de conneries), et qui n'aspire qu'à des persuasions surfaites, le philosophe pose la pensée comme interrogation, mise en suspens et bientôt dialectique. Pourquoi tant de complications ? Parce que la vérité n'a pas de force en elle-même pour s'imposer. PARCE QUE LA VÉRITÉ NE SUFFIT PAS. La réalité du goulag n'a pas éradiqué « l'idéal communiste ». La saloperie révolutionnaire d'un Michel Foucault se répète aujourd’hui dans l'intersectionnalité islamogauchiste pro-pal. Le gauchisme n’en finit pas de se métastaser. Tout n'est que rhétorique, rapport de forces syntaxiques, jeux de langage, inclusions barbares. Et c'est le drame de la philosophie qui doit aussi entrer en rhétorique si elle veut légitimer la raison. Entrer dans ce jeu de l'entre-deux vaseux entre être et non-être, vrai et faux, altérité et altération, mauvais mélange de tout, faux milieu par excellence, arène médiatique. Certes, elle va jouer le jeu en toute conscience, ironie et ruse – mais qui dit qu’elle ne s’y perdra pas non plus ?

    Il faut tenter le coup. Ulysse plutôt qu'Achille. Mieux vaut en effet l'homme divers qui dit le faux et qui ment (mais qui sait qu'il le fait) plutôt que l'homme de la conscience immédiate qui change d'avis selon ses humeurs, ne comprend rien à ce qui se passe ni autour de lui ni en lui et finit par périr. Sauf que le philosophe, tout rusé qu’il soit, sachant profiter du kaïros comme nul autre et faisant semblant de ne pas savoir, périt lui aussi. Le problème reste toujours le même – au sens propre : qu'est-ce qui différencie au bout du compte le savoir de l'opinion, le philosophe du sophiste, le sauveur du larron ? Pire : le philosophe ne serait-il pas un sophiste au carré, au cube ? Comment éviter le « même » ?

    Peut-être, d'abord, en arrêtant les images. Pour le philosophe, l'image est la bête à abattre (comme dans le judaïsme, tiens). L'image a un double pouvoir nocif : celui de faire apparaître la chose là où elle n'est pas, celui de se multiplier partout – de se reproduire au sens photocopie du terme.

    Il faut donc procéder autrement : d'une part, user quand même des images (sur un mode « savant ») car on ne peut malgré tout pas s'en passer – ce qu'on appelle la pensée « dianoétique », pensée intermédiaire entre l'opinion et l'intelligence ; d'autre part, passer à une réalité intelligible objective imparable, celle des mathématiques. Les maths échappent en effet à l'opinion. Les maths s'imposent comme la meilleure propédeutique qui soit. Réel irréel, purement formel, image (qui justement n'en est pas une) de l'intelligible – du vrai. Sauf que le vrai n'est qu'une étape dont l'aboutissement est le bien, et là-dessus, amorales comme elles sont, les maths achoppent. Seule la dialectique pourra s'en charger. 

     

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