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JEAN V - L'infirme qui n'avait personne

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Emplacement de la piscine de Bethesda, Jérusalem.

 

 

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Piscine de Bethesda.

Gravure sur bois extraite de la « Bible de Zurich » éditée par Christoph Froschauer (1490-1564) entre 1529 et 1531 pour le compte de la réforme de Zwingli.

 

L'infirme qui ne peut aller de lui-même à la piscine, qui reste sur le carreau, que personne n'aide.

« Veux-tu être guéri ? », lui demande le Christ.

Oui, bien sûr, il veut être guéri. Comme tout le monde au fond. Mais seul, abandonné, c'est impossible.

« Je n’ai personne. »

La parole la plus bouleversante s'il en est.

Alors Ieschoua lui « ordonne » d'être guéri.

« Lève-toi, prend ton grabat et marche ».

Et l'infirme, paralysé depuis 38 ans, se lève, prend son grabat et marche.

Et ce qui choque l'assistance, c'est qu'il ait pris son grabat le jour du sabbat. Le miracle, rien à foutre. La règle avant tout.

On accuse Ieschoua de faire fi des règles.

Mais lui répond que Dieu, son Père, est toujours à l'oeuvre. Dieu ne s'arrête jamais. Dieu ne dort jamais. Le monde est l'aventure de Dieu (Whitehead.)

 

«  Mon Père est toujours à l'oeuvre

et moi je suis toujours à l'oeuvre. »

 

Deuxième crime de lèse-majesté. Non seulement, ce Nazaréen ne respecte ni rien ni personne mais en plus se prétend fils personnel de Dieu, sinon son égal !

S'en suit une fort complexe définition de lui-même par lui-même où il est dit que « le Fils ne peut rien faire de lui-même sinon ce qu'il voit faire au Père » (le Fils mimétique, donc ?), rajoutant, ce qui est encore plus étonnant, que « le Père ne juge personne, le jugement appartient au Fils » (étonnant car on aurait cru le contraire) et « Parce qu'il est le Fils de l'Homme il en est le juge. ». Pire (ou mieux), si « le Père relève les morts, le Fils donne la vie à qui il veut » (diantre ! Et s'il ne veut pas ?). Pour autant, quiconque écoutera (intériorisera) la parole du Fils sera sauvé – et qu'on s'y prépare tous, car « l'heure vient où tous ceux qui seront dans la tombe écouteront sa Voix ». Dieu sauve donc vivants et morts.

Ieschoua dit encore que si « c'est lui qui rend témoignage de lui-même, son témoignage ne vaut pas » (mais n'est-ce pas ce qu'il vient de faire ?) mais aussi que si les hommes n'adhèrent pas à lui, ils n'accèderont jamais à Dieu. 

 

« Son Logos

ne demeure pas en vous

puisque vous n'adhérez pas

à Celui qu'Il a envoyé. »

Ces derniers font semblant de croire en Dieu, au Verbe et de suivre le Baptiste mais Jésus les connaît, « l'Amour n'entre pas [en eux] ».

 

« Je viens au Nom de mon Père

Et vous ne me recevez pas,

qu'un autre vienne en son propre nom

vous le recevez. »

 

Comme il est facile de croire au « divin » en soi, abstrait, et difficile de croire à la chair du divin ! Comme il est difficile de croire au Père dans le Fils et au Fils dans (de) l'Homme ! Comme il est difficile de comprendre les textes.

Au fond, les Juifs n'ont jamais cru en Moïse. 

 

« Si vous étiez certain de ce que dit Moshé

vous croiriez en moi

car c'est à mon sujet qu'il a écrit. »

 

Mais Moshe aurait-il cru en Ieschoua ?

 

Mon Dieu, fais-moi croire en toi malgré moi ! C'est la seule chose que je demande ! 

 

 

 

À SUIVRE – JEAN VI Ieschoua terre / mer (multiplication des pains / marche sur les eaux)

À REPRENDRE – JEAN IV Photine, la fille de feu (la samaritaine)

 

 

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