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émeutes novembre 2005

  • Conjonctions de l'immonde.

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    180 commentaires pour la note précédente, c'est largement suffisant et en même très dommage pour le 180 ème - surtout quand il s'agit de ce second fort beau texte de Jugurta qui me semble avoir plus sa place en tant que nouvelle note. Je copie-colle donc celui-ci, y ajoute mon premier commentaire, et laisse ouverts, dans la mesure du possible, les autres.

    "Cher Pierre,

    J'ai parcouru les différents commentaires. Je crois que l'on se demande tous ici pourquoi et comment des gamins souvent d'origine afro-maghrébine peuvent être aussi haineux envers leurs pays de naissance ou d'adoption?

    Pardonne ma fainéantise mais je vais juste incorporer ici un texte que j'avais écrit il en février dernier."

    Djihadiste: mode d'emploi pour une recette épicée


    Pour 60 millions d'habitants
    Trente ans de préparation
    Une seconde de cuisson

    Pour réussir la recette explosive du devenir djihadiste il est nécessaire de se plonger dans la vie quotidienne d'un homme né de parents musulmans et vivant dans un Etat occidental fatigué. Cela mis en perspective, il faut se procurer quatre ingrédients primordiaux pour comprendre comment on puisse faire de sa mort un acte médiatisé par la grâce d'Allah le très miséricordieux.

    Un zest de milieu socio économique misérable

    Faites tremper un individu dans des ghettos de misère, dénués des règles élémentaires de vie en société, pour faire naître en lui une haine sans cesse grandissante. Attention! Rien n'excuse un enfant de devenir un égorgeur même pas sa situation de départ dans un environnement hostile, mais on peut s'accorder à dire que grandir dans ces zones est plus néfaste pour son équilibre mental que tout autre environnement éducatif. Un environnement sain loin des rackets à chaque coin de blocs, des bandes organisées et prédatrices, et des héroïnomanes faisant leur fixe à l'arrière des bus.

    Une pincée de société figée sans perspective de mobilité sociale

    Ajoutez comme second ingrédient une société figée sans avenir. Le mélange à risque commence à prendre corps. Ici ce sont les perspectives de mobilité sociale qui sont en jeu. Des parents traversant la méditerranée, abandonnant leur vie dans un ferry, sont arrivés sur le vieux continent, comme les premiers colons américains, avec des rêves plein la tête. Deux générations plus tard, la vie de leurs enfants ressemble plus à un cauchemar. Celui de ne pas faire mieux que leur aînés en matière de réussite sociale. Pire, ce dernier constat doit être pris en considération également pour les autochtones.

    Une grosse louche d'un Occident épuisé

    Pelez ces mêmes autochtones à qui l'on a ressassé que tous les malheurs du monde étaient le fait de l'homme blanc, riche, cultivé, hétérosexuel et catholique. Quelles sont ces fautes occidentales? La traite des noirs (rien ou presque sur l'esclavage comme régime commun à toutes les civilisations), le racisme (notion partagée par tous les peuples de la planète) l'impérialisme militaire (aucune autre civilisation à part l'Occident n'a colonisé d'autres peuples, c'est bien connu). Non que les fautes occidentales ne doivent pas être dénoncées, au contraire! Mais celui-ci devrait aussi mettre en exergue ses réussites flagrantes: liberté d'expression, esprit critique, progrès économique et social... Mais comment respecter une civilisation qui se déteste?


    Emincez de schizophrénie son quotidien en territoire perdu de la république

    Laissez mijoter un moment la vie schizophrénique d'un "jeune de banlieue" aujourd'hui appelé "racaille". Chez lui, celui-ci est soumis à l'autorité du père. Il n'a aucun libre arbitre. Ses aînés sont par ailleurs ses seules références, il leurs doit allégeance. Un statut lourd à porter, même s'il est bien plus enviable que celui de sa sœur. Considérée, elle, comme bonne à tout faire. Avec si elle a de la chance un mari tout droit arrivé du "bled" pour pouvoir l'"émanciper". Simples relations de familles encore empreintes de fortes traditions et n'ayant pas connues la modernité.

    Certes, mais dès que notre chère tête brune a franchi le pas de la porte, tout lui est permis. Derechef, dans une société de consommation ostensiblement outrancière. Avec une marchandisation des corps. Hier, celui de la femme, aujourd'hui celui de l'homme. Ici, tout s'achète et tout se vend. A condition bien sûr d'avoir en poche le précieux sésame sans visage.

    Ainsi notre individu est à point pour tomber dans les bras de l'islam militant. Enfin ne pas oublier de servir très chaud accompagné d'un thé à la menthe."

    Ecrit par : jugurta | 29/11/2005

    Cher Jugurta,

    eh bien, ton témoignage semble avoir depuis hier cloué le bec des débatteurs. Aussi suis-je heureux de le replacer en tête de liste. C'est qu'il est toujours fallacieux de passer après un témoin de peur de se retrouver dans le rôle de l'idéologue démago bon qu'à "récupérer" la partie du témoignage qui convient le mieux à son idéologie. Ainsi, les tenants du tout social trouveront dans tes propos de quoi alimenter leur credo - quoique tu ne parles que de "zest de milieu socio économique misérable" et de "pincée de société figée sans perspective de mobilité sociale", et ceux du tout culturel trouveront... trouveront quoi en fait ? non pas une stigmatisation de l'éthnie "d'en face", mais plutôt, et tu es le premier de ce forum à mettre en première ligne cet argument, une stigmatisation de la fatigue, la déliquescence (pour ne pas dire "décadence" - mot malheureusement trop consanguin et dont ne manqueront pas de se moquer les Frères hémophiles) des autochtones - "Une grosse louche d'un Occident épuisé".

    Tu mets le doigt à la fois sur la paupérisation, voire la misère réelle, des banlieues - avec tout ce qui s'en suit : oisiveté, trafic illicite, délinquance, islamisation - qu'il me semble que PERSONNE N'A NIE dans ce débat, même pas moi si j'ose dire, et à la fois, sur le déficit culturel, national qui fait que non contente de la laisser en situation de précarité, la République abandonne une partie de sa jeunesse à elle-même. C'est ce que certains d'entre nous  essayons depuis le début de prouver face aux tenants du tout social. A la pauvreté et à la ghettoisation s'ajoutent l'aculturation et l'anti-éducation - la seule leçon civique permise restant bien entendu l'auto-flagellation permanente. Tu fais bien de noter la perpétuelle autoaccusation de l'occidental moyen qui semble ne trouver son bonheur qu'en requérant sans cesse contre lui-même : le mâle blanc habitant des villes se doit d'être partout et toujours le responsable coupable de tous les maux de l'humanité depuis la prise de Troie par les Achéens. Normal, donc, que ces jeunes haïssent la France comme la France se hait elle-même. Ce qui se passe dans la tête de la "racaille" n'est rien d'autre que ce qui se passe dans la tête des "souches". En somme, le mimétisme fonctionne.
    On peut comprendre alors que certains de ces jeunes ne trouvant aucune identité sympathique dans le pays dans lequel il sont nés (personne n'a envie d'être un bouc émissaire universel) ont la tentation de se retourner vers leur "ancienne" identité ou ce qu'ils prennent comme telle, et c'est en effet le début de la pire des islamisations - une islamisation qui n'existe que comme réponse à notre nihilisme. Puisque la France ne s'aime pas et ne nous donne pas envie de l'aimer, doivent-ils penser, autant constituer une anti-France, ou une alter-France qui l'aimera encore moins. Non pas que nous soyons particulièrement attachés à Allah et son prophète, mais puisque les "français" ne sont plus attachés ni à leur église, ni à leur nation, ni à leur république,  autant trouver une autre structure. Puisque dans l'état actuel des choses, ils ne peuvent nous transmettre que leur névrose et leur culpabilité, et bien c'est à nous de nous trouver une raison de vivre, un sens à notre présence ici. Peut-être sommes-nous leur retour du refoulé. Ils font mine de croire qu'on les hait alors que notre haine n'est que l'expression très spectaculaire de leur haine à eux contre eux - car au fond, ils en ont plus contre eux que contre nous. Nous, les émeutiers, arabes, noirs, ou même blancs, ne sommes que leur miroir. Ils crachent sans cesse sur leur drapeau, nous les aiderons à le déchirer. Ils ne pensent que par les Guignols de l'info, nous leur donnerons une idée de leur guignolade. Ils font de leur pays le plus sale endroit du monde, nous le salirons encore plus. Ils laissent en ruine leurs écoles, nous leur fournirons les coctails molotov pour les détruire. Ils discréditent leur culture, nous allons la vomir avec eux. Ils brûlent tout ce qui faisait leur liberté et leur égalité, nous brûlerons tout ce qui leur permet d'être libres et égaux, dans notre esprit, leurs voitures - et les nôtres en passant. Ils ne font plus l'amour à leur Marianne, nous la leur violerons. Tout pareil. Car nous, les enfants de France d'origine étrangère, nous aurions voulu que nos parents adoptifs s'aiment, nous aiment, s'occupent de nous, nous éduquent, nous punissent quand nous faisons des bêtises, nous apprennent par dessus tout le respect et la piété, nous fassent apprécier leurs valeurs, leurs auteurs, leurs grands hommes, nous fassent participer aux tâches de la maison, nous transmettent leur excellence, nous traitent comme ils devraient se traiter. Hélas, ils se traitent mal, ils nous traitent mal, nous les traiterons encore plus mal. Ils sont de plus en plus lâches, suicidaires et lepénistes dans leur coin, nous serons plus barbares, plus maffieux et plus islamistes - dans le leur, contre le leur. Ils se réfugient dans leur consanguinité, ils vont voir que la nôtre n'est pas en reste. A fascistes, fascistes et demi.

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