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  • APOLOGIE DE SOCRATE - Le signe de Socrate

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    Autoportrait en enfant prodigue (Rembrandt, 1637)

     

    A chaque fois que je relis l'Evangile, je me pose la même question - ou plutôt la même question se pose à moi (car ça pense en nous bien plus que nous pensons, on est d'accord) : aurais-je à son époque suivi ce dingue ?

    Rien n'est moins sûr. L'exigence éthico-religieuse, comme dirait Kierkegaard, de celui-ci m'aurait à coup sûr dégoûté de Lui et je me serais certainement comporté comme le Jeune homme riche : pas touche à mes richesses, mes talents, mes dons. Pire, quand Il aurait parlé de Jugement Dernier, j'aurais participé au «crucifie-le » de la foule. On est vraiment des merdes. On exagère ses merdes. On est dans un rapport sado-maso avec soi-même. N'est-ce pas ce que cherche à abolir le Christ en nous quand il dit qu'il n'est pas venu juger le monde mais le sauver ? Là, toute merde qu'on est, on a envie de se prosterner. De demander pardon. Autant le jugement suscite la haine, autant l'indifférence au jugement suscite l'adhésion. C'est à celui qui ne me juge pas que j'ai envie de confesser mes péchés. C'est à celui qui me juge que j'ai envie de les exagérer.
     
    Dans la parabole du Fils Prodigue, le vrai juge, c'est le frère - le méritant, le moral, le droit dans ses bottes, celui qui ne comprend vraiment pas comment on peut accueillir ce toxico chez eux et pour lui faire fête, un comble ! Pour le frère du Fils Prodigue, Dieu est prodigieusement injuste. Et il n'a pas tort : Dieu est nécessairement injuste car essentiellement amour. Et l'amour ne saurait être juste. Si Dieu avait été « assoiffé de justice », il aurait maudit, chassé ou puni de la manière la plus cruelle son porc de frère prodigue. Mais non, on ne punit pas celui qui revient. Mais sommes-nous revenus tant que ça ?
     
    La même question se pose en relisant l'Apologie de Socrate, de Platon (le premier que j'ai lu de lui en 1987, en Terminale, Monsieur Martel) : aurais-je été socratique à l'époque de Socrate ?
     

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    Le retour du fils prodigue (Rembrandt, 1668)

     
     

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