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Coeur blanc, de Richard Millet : Eloge des femmes mûres.

 

Et si toute cette affaire Millet nous avait donner envie de relire ou de découvrir Millet, ce géant ?

 

richard millet,coeur blancHistoires de masturbation et de pureté, de voyeurisme et de mort, d'adolescent et de miroir. Histoires de pisse et d’innocence, d'homme enfant et de mama putana, de descendance et de visitation. Histoires de prof et d'élève, d'ainées que l'on aime et de mamies avec qui l'on couche pour leur faire une dernière fois plaisir. Histoires de sans nom qui meurent. Si l'on voulait découvrir les chemins de Siom, de Villevaleix ou de Helles, c'est par ce recueil que l'on devrait commencer. L'auteur y est tout en fragments impudiques, obscènes, amoureux. Qu'il pleure ou qu'il jouisse, ce sont toujours les femmes qui le font, le défont et le refont. Les femmes dont la force réside dans ce mélange de douceur et de cruauté et dont le salut peut se transformer en abime. Les femmes qui suscitent le désir immense et la crainte éternelle d'être abandonné.

A moins qu'elles ne meurent accidentellement telle l'adolescente de Coeur blanc, la nouvelle qui ouvre le recueil et lui donne son titre, cette Nadine qui, toutes les fins d'après-midi, monte sur un tilleul et vient observer par la fenêtre le narrateur qui se caresse. Mais la femme n'est pas voyeuse, elle est simplement épieuse et veut participer à la délivrance de l'homme. Un jour, en enjambant la croisée pour le rejoindre, elle glissera sur une branche moussue et se tuera.

Au contraire, dans L'offrande méridienne, c'est un soldat allemand qui se soulage dans une grange sous les yeux d'une fillette cachée sous les foins et cela juste avant que ses supérieurs le retrouvent et le fusillent à bout portant devant elle. Comme si la grande mort suivait automatiquement la petite. Et comme si les enfants étaient obligés de regarder le sexe et la mort comme dans un roman de Faulkner.

Dans L'autre miroir, c'est un adolescent qui observe par un jeu de reflets le narrateur tout à ses pollutions nocturnes et à ses prières et qui finira par se suicider pour une raison inconnue. Et pourtant cette confusion des sentiments s’effectuait encore dans l’innocence. Et le sourire du mort était encore pur. Il faut alors pleurer de chagrin après avoir pleuré de joie.

Dans quels livres pleure-t-on plus que dans les livres de Richard Millet ?


(....)

LA SUITE DANS LE SALON LITTERAIRE.



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Commentaires

  • Je sais pas, là tout de suite, le dernier livre qui m'a fait pleurer. Le dernier film, deux heures d'affilée sur trois, je le sais ; un mou du bulbe m'a traitée de courge : je suis fière de moi quand je pleure parce que quelque chose me lave l'âme et loin d'avoir honte, je me dis "tu guéris ma biche", ouaip. De toutes façons, ce n'est pas vrai parce que quand je pleure mes larmes coulent hors ma volonté première.
    J'ai rien lu de lui Millet mais ce que vous en dites m'intéresse.

    [...] Il n'y a pas de symétrie entre l'homme et la femme car le monde entier aime la femme. lu sur votre salon là-bas.

    Non, ce n'est pas vrai : il y a grande symétrie et bcp de parallélismes mais aussi contradictions/oppositions. Le monde entier aime les hommes primero.
    Nous sommes mûres quand vous devenez mous.
    Vous êtes durs quand nous ne sommes pas prêtes à faire l'amour avec vous : nous sommes éternellement décalés, pas en phase.
    Mais on est en même temps incroyablement comme vous : à 50 berges on mate les mecs de vingt cinq bien membrés. Beaux comme des dieux. Souvent phoques. Bordels, merde font chier.
    Et puis chaque cas de nous est un cas particulier.
    Unique ; à part.
    Mais tous on en est au même point : on ne comprend rien à l'autre sexe.

    J'ai jeté l'éponge. Le bébé. L'eau du bain.
    Medea fiam.

    J'ai pensé à vous/votre blog au cinoche hier sur cette photo magnifique de femme qui allaite un bébé plus trop vraiment un bébé, elle mannequin aux cheveux longs et noirs et bouclés. J'ai retrouvé son pendant dans la dernière Tentation du Christ de Martin Scorsese : dans la parenthèse (que je ne sais situer chronologiquement est-ce une analepse ou une prolepse ?, cela m'a tenaillée un temps) : quand il couche avec Marie Mad et elle est enceinte de lui Jésus, son gros ventre ses cheveux longs et bouclés, ses seins gonflés de lait avec l'aréole élargie à cause de la montée de lait. Et cela fait déjà longtemps que je veux vous dire " béni soit celui qui (là je trouve pas le verbe je veux pas de mettre, ni de rendre, j'ai beau chercher je cale) sait positionner (c'est pas mieux) sa femme en majesté".
    Enfin que celui-là soit béni et puis c'est marre.
    Le verbe je le trouverai un jour.

    C'est ce que vivement j'ai ressenti lorsque j'ai vu cette extraordinaire photo.

    Deux notas :
    1/ras le cul : un mec tu le crois homo, tu te dis c'est bon je peux communiquer avec lui, je ne le crains pas ;et ram, gamelle, schplaf tu te ramasses. Il est pas homo, il croit que tu le dragues. Putain là t'as gagné le ponpon (ce mot je sais jamais l'écrire, où sont les n où sont les m ?) Dans la rue même pas tu le regarderais. C'est à cause de ses chemises à fleurs et de ses attitudes maniérées. (Peut-être rose, qu'il a pas encore fait son come-out, putain rose déstresse face à ce connard, c’est un mec c’est pas un homo : tu t’es gourée deux fois en deux semaines, peut-être même qu’il fera jamais son coming out, qu’il est comme ça et que tu dois te méfier encore plus de ceux-là que des autres). Putain, tu lui parles boulot et il croit que tu l'allumes : mais c'est un taré de première ce type ! Pour qui il se prend ? Tu peux pas lui dire je t'ai pris pour un homo j'y suis allée en confiance. Tu peux pas lui dire ça il va se fâcher. T'es dans la mouise rose. Tu risques gros.

    2/ de mamies avec qui l'on couche pour leur faire une dernière fois plaisir : cela ne va pas du tout. Un mec prend une femme, lui donne du plaisir. Il ne fait pas plaisir. Cela c'est lorsqu'on emmène sa meuf au cinoche parce qu'elle ne sort jamais. De plus, sachez, je l'ai lu, où j'en sais rien mais c'était magnificos, qu'un mec jeune peut demander à une femme vieille de faire l'amour avec elle pour jouir lui. Et que les femmes parfois ont la bonté d'accepter parce que cela fait partie de leur don à l'homme. De leur altruisme.
    Sachez aussi que qui dit ménopause ne dit pas sècheresse du vagin. Elle a dit : ce soir vous pouvez faire l'amour. Ah ouaip ; les Têtes Raides n'ont pas que les têtes de raides. Bite, pine et le reste dans le texte de Jean Genet sur Le condamné à mort. Non, elle a pas dit allez-y. Elle a dit vous pouvez. Nuance.

    Autrement, il y a plein de choses passionnantes dans votre billet qui seraient à débattre.

    Je connais des mecs qui souffrent autant que moi femme. Dans une douleur immense que je juge avec respect égale à la mienne. Que je ressens de toutes les pores de ma peau. Leur souffrance à eux fait vibrer douloureusement la mienne. Ne pas les approcher surtout. Rester loin. Ne rien leur faire croire jamais. Les penser d’ailleurs, venus d'ailleurs. Leur parler. Rester distante. Leur désir de consiolation est impossible à rassasier, rose.

    Je n'accepte plus que l'on me drague.
    La dernière fois m'a suffi et dégoûtée, à gerber, l’été entier, deux mois pleins, complet, la douleur.
    Je ne drague pas non plus ; c'est pire encore que le pire.

    Après Scylla Pierre Cormary il y a autre chose ; je vous le dis, méfi.

  • Je l'ai cherchée sans la trouver l'image j'ai vu nombre de christ couverts d'épines mais de Marie Mad enceinte point. Je me suis arrêtée aux deux roses blanches.
    Je vous la situe : elle est dans la parenthèse avant qu'il ne baise avec Marie la sœur de Lazare quand l'ange lui dit va toutes les femmes sont les mêmes, quelle belle connerie on ne sait pas encore qu'il est Satan.
    L'image est très brève peut être trente secondes pas plus & éblouissante. Elle est assise enceinte jusqu'au cou cernée de ses cheveux noirs longs et bouclée avec ses seins pleins de lait déjà.

    Mon passage préférée c'est au tout début quand il va la voir au lupanar (une dit lunapar, elle est suisse c'est pour ça, elle a pas posé les pieds sur terre). Elle, odalisque se fait prendre par tous les hommes successivement, même au jour de Shabbat, même les romains, c'est pour cela qu'ils voudront plus tard la lapider.
    Quand arrive son tour elle lui dit qu'elle est devenue pute parce qu'il n'a pas su l'aimer, un truc du genre, je sais pas le redire c'est plussss beau dans le film. Il ne peut la toucher tellement il a peur d'elle.
    La scène est magnifique le baldaquin, les tentures, soieries, costumes chamarrés des clients putatifs. C'est comme cela que je le vois.
    Chacun voit et assiste à ce que fait le précédent. J'avoue, cela, je n'y avais pas pensé. Je le mettrai dans le topic.

    cordialement Pierre Cormary.

  • Chère Rose,

    vous venez de faire le 6000 ème commentaire de ce blog. Merci à vous. J'apprécie beaucoup votre monologue du vagin même s'il est très difficile, impossible d'y répondre, et d'ailleurs, je ne crois pas que vous attendiez une réponse.

    Cordialement.

  • 6001.
    Je n'attends pas non plus de réponse.

  • >Pierre Cormary

    merci, je n'attends surtout pas de reponse. J'aime juste avoir ete assez courageuse pour ne pas vous avoir demande d'effacer. Basta cosi. Merci de cette chance que vous me donnez.
    Touchez du bois. Vite fait. La derniere fois j'ai fait le 20 000 eme commentaire je crois, mon pote s'est pris des planches sur la tete.
    Je ne porte pas bonheur.
    Je lis Ligea de Poe aussi ces temps in Histoires extraordinaires.

    Ma preferee c'est la seconde avec le chateau qu'elle trimballe et la toute petite roue pour l'equilibre. Fragile l'equilibre. Tant.

    Cordialement, @ +.
    Faites gaffe.

    Je suis la reine des chiffres ronds. La palme d'or. J'ai choisi 125. C'est du quart de rond.

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