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marion muller-collard

  • VII - Cinq ans de réforme

    protestantisme,oratoire du louvre,béatrice cléro-mazire



    Deux ou trois choses que j'ai commencé à comprendre du protestantisme

     

    Que le salut n’est pas un salaire.

    Que la miséricorde n’est pas une méritocratie.

    Que la grâce est gratuite.

    Que la prédestination est moins une « malédiction » qu’une incitation à se connaître soi-même, une prise de conscience de soi, un cogito à approuver – et la chance de ma vie. Mektoub my love.

    Que tout se fait « en propre » (ce qui faisait hurler Paul Claudel : « Il n’y a rien de si opposé à l’esprit chrétien que la préférence du sens propre. Cela est protestant, c'est-à-dire abominable à tout coeur catholique », écrivait-il à Charles Péguy à propos de Notre Jeunesse.)

    « Qu'il [me] plaît d'être de cette Eglise toujours mouvante et variable », comme le répondait Leibniz à Bossuet qui dénonçait « les variations des Eglises protestantes ».

    Que le dogme ne vaut rien sans la raison.

    Que le vrai libre-arbitre est dans le libre examen.

    Que l’hérésie vaut mieux que le bûcher.

    Que la foi est une question de confiance – et donc d’insouciance.

    Que « TEL COEUR, TEL DIEU » (Luther, quelque part.)

    Que c’est une religion du sujet.

    Jésus-sujet.

    Jésujet.

    Jésus-Je suis

    Jésuis.

    Que je n’ai plus à chercher midi à quatorze heures.

    Que j’ai le droit (et le devoir) d’être en adéquation avec moi-même.

    Que contre le catholicisme qui me dit que même si je ne le sens pas, ce doit être ça, le protestantisme me dit que tant que je ne le sens pas, ce n’est pas ça.

    Que contre l’être-esclave du catholicisme, je peux choisir le devenir-maître du protestantisme.

    Que c’est un christianisme adulte.

    Que Dieu est une étude (comme chez les Juifs).

    Que Luther est un anti-Dante (un antidote ?).

    Que mon intérêt pour Port-Royal a quelque chose à voir là-dedans. 

    Que si je décide d’être protestant, je le suis et que si je le suis, je devais l’être depuis longtemps.

    Qu’en l’occurrence, j’en ai pris conscience dans la nuit du 16 au 17 décembre 2020, vers deux heures du matin. Qu’à partir de là, je me suis mis à lire Luther, Tillich, Gounelle, Gagnebin, Picon puis à fréquenter l’Oratoire du Louvre en janvier 2021 et rencontrer la merveilleuse Béatrice Cléro-Mazire.

    Que cette révélation, ou plutôt cette « reprise » en Dieu, a précédé ma sleeve (23 mars 2022) – la plus grande décision de ma vie et véritable « réforme » physique, mentale, spirituelle, érotique que je n’ai pas fini d’amortir.

    Que tout avait commencé avec ce texte de Marion Muller-Collard Je me demande pourquoi dans Emmanuel Carrière, faire effraction dans le réel auquel j'avais participé (P.O.L. 2018, p 471) qui ose parler d'un Christ bâtard et qui m’avait fortement impressionné :

    « .... que ce Jésus de Nazareth, donc, soit le fruit de l'infidélité de Marie à Joseph, de l'impatience de Joseph en ces interminables temps de fiançailles, ou même du viol d'un centurion romain, qu'importe. Il est un enfant illégitime et c'est superbe. C'est superbe car l'Evangile peut se résumer en l'abolition radicale de l'illégitimité. Ce que Jésus conquiert, c'est l'accession au pur sujet, ce noyau atomique de soi qui est, pour le commun des mortels, si couvert d'ego, de trauma, d'imitations, de conventions, d'angoisse, de quête effrénée de légitimité, qu'il nous faut forer toute une vie pour avoir une chance de l'effleurer. »

    Que je crois être sorti de mon enfer.

    Que je suis enfin à jour.

    Que ma seconde vie a commencé.

     

     

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