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Nietzsche - Page 2

  • Le dernier espoir de Nietzsche

     

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     Mihi ipsi scripsi.

     

     

    En écoutant Carmen (Abbado, 1978), Tristan et Isolde (Kleiber, 1982), puis Au temps de Holberg, de Grieg - musiques nietzschéenne s'il en est. 

    En parcourant mes notes du Nietzsche, de Lou Andréas-Salomé, un livre de 1932 qui remet les choses en place par rapport aux lectures "politiques" de Nietzsche.

    En reprenant le titre de son introduction  par Jacques Benoist-Méchin, "le dernier espoir de Nietzsche".

    En posant les problèmes dans leur radicalité existentielle. Enfin, à mon niveau.

    1 / Vie ou vérité ?

    C'est-à-dire mensonge ou mort ?

    Car si "la vérité est du côté de la mort", comme dit Simone Weil au chapitre 3 de La pesanteur et la grâce, est-ce à dire que le mensonge serait du côté de la vie ? Que pour vivre, il faudrait (se) mentir ? Et que tout ce qui sert ce mensonge, les fameuses "illusions vitales", est bon à prendre ? En vérité, c'est une fois qu'on les a prises qu'on a alors envie (oui, envie) de se retourne vers la vérité - la mort. Car il faut beaucoup de vie et de force pour affronter la vérité/la mort. En ce sens, Simone Weil était nietzschéenne - je veux dire, une grande vivante.

    Mettre les forces nietzschéennes au service de Dieu (ou "le mal", si tant est que la force soit un mal, au service du bien - ce que j'appelle "faire son Merlin"). Personne, au fond, ne renonce ni à la vie ni à la vérité - ni au bonheur ni à la souffrance. Tout est question de configuration, de domination - de "configuration de domination", "Hersschaftegebilde", le mot le plus important de la philosophie nietzschéenne. Qu'est-ce qui va dominer en en cet instant ? Quel sera mon Arché du jour,  de l'année - de ma vie ? Pour moi comme pour tout le monde, je crois, la vie tout le temps, la vérité de temps en temps. La vérité quand je suis dispo. Pour le reste, ivresse et musique.

    2 / Ma configuration

    Puis-je tenir en moi Nietzsche et Simone Weil ? Montaigne et Pascal ? Falstaff et Job ? Dionysos et le Christ ? Pourquoi le Christ me refuserait-il Dionysos, Falstaff, Montaigne et Nietzsche ? Pourquoi devrais-je renoncer aux forces - aux couleurs - qui sont en moi ? Pourquoi la lumière annulerait-elle les couleurs ? Je crois précisément le contraire - que la lumière permet, affirme, approuve les couleurs.

    Si le Christ est la lumière, alors Dionysos et les autres sont des couleurs. Et toutes les couleurs sont belles, bonnes et vraies.

    (Théorie des couleurs. Tentation goethéenne)

     

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