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elie sémoun

  • L'Empire du Bien a trouvé son nouveau chantre : Juan Asensio.

     

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    Quand un spécialiste autoproclamé de Léon Bloy, Bernanos, Steiner, Muray, Dantec, Renaud Camus s’en prend subitement à…  Renaud Camus.


    Il fallait le voir pour y croire, Juan Asensio, l’homme de toutes les polémiques et de tous les dangers, le blogueur redoutable qui a persuadé tant de gens depuis tant d’années qu’il était seul contre tous, « fauve christique » en guerre contre la corruption de la langue et la dégénérescence de l’esprit français, parangon de la vraie littérature affirmant sans relâche que la littérature française n’est plus qu’un cadavre, que la tradition a foutu le camp et que le génie national a démissionné depuis la signature du Traité Européen, il fallait le voir, l'Exigeant Critique qui a créé son blog « Stalker » à l’origine pour défendre becs et ongles Maurice Dantec à l’époque de l’affaire des identitaires, le Donissan survolté qui n’a jamais eu de mots assez durs (et parfois justes, quand on comprenait ce qu’il écrivait) contre le pouvoir médiatique et culturel honni, il fallait le voir, s’en prendre à Renaud Camus sur un plateau  de télévision qui n’attendait que ça pour crucifier, une fois de plus, l’auteur de Rannoch Moor.  Cela se passait le 13 novembre dernier chez Frédéric Taddéi, et c’était sa première télé (à partir de 8'40'').

    Quelle misère ! On peut certes être en désaccord avec Renaud Camus et sa nostalgie surannée sinon fantasmée d’un âge d’or français dans lequel il n’était pas la peine, prétendait-il, d’avoir trois codes pour rentrer dans l’immeuble d’un ami et où l’on pouvait laisser sa bicyclette à l’entrée d’une maison sans craindre qu’une racaille ne vous la vole ; on peut trouver discutable sa théorie du  « Grand Remplacement » d’une population par une autre – encore que ce n’est pas tant le constat qui pose problème que le jugement décliniste porté sur celui-ci. Que le monde européen soit en mutation sociale, morale et ethnique, personne ne le contestera, pas même Juan Asensio et les autres invités présents ce soir-là sur le plateau - tous, François Baroin compris, s’empressant d’arborer, et pour faire bonne figure, une origine immigrée de fortune. Parce que voilà, le péché irrémissible, à notre époque post-moderne, c’est d’apparaître seulement souchien, et le pire, sans en avoir honte. Malheur à celui qui se croit encore au XIII ème siècle même d’un point de vue littéraire ! Sus au charme anachronique de Renaud Camus et de ses Regrets qu’il faut absolument faire passer comme des « thèses loufoques et dangereuses » ! No pasaran ! Lynchage obligatoire ! Pas de quartiers ! Haro ! Haro ! Car si être en désaccord avec un auteur (avec lequel on partage tout de même pas mal de points de vue, notamment sur la perte de la langue et du sens - Camus et Asensio ayant tenu là-dessus exactement les mêmes propos) est une chose, le sacrifier une énième fois au vu et au su de tout le monde en est une autre. Juan Asensio avait-il vraiment besoin de faire son Elie Sémoun ce soir-là ? Il faut croire que oui. 

    Grand bien lui fasse ! Après tout, personne ne lui reprochera de s’être découvert une conscience d’antiraciste vigilant, et de se révéler, à l’instar de Pierre Marcelle ou de Pierre Assouline, tous ces gens qu’il n’a cessé de vilipender dans ses colonnes avec la violence que l’on sait, la nouvelle belle âme du moment. Au moins les rôles auront été redistribués jusqu’au bout : d’un côté les sacrificateurs perpétuels qui pensent tellement bien, avec Juan Asensio en très efficace chef de meute ; de l’autre, le sacrifié permanent qui pense tellement mal,  Renaud Camus, véritable écrivain s’il en est, et de fait véritable seul contre tous. Et c'est lui que Juan Asensio traite de lâche narcissique.

    Il est vrai que Juan Asensio, spécialiste en démonologie, sait ce que c’est que vendre son âme au diable. Et d’une certaine façon, on peut le comprendre de vouloir se payer une purge salutaire quant à sa réputation d’enragé du net et d’apparaître comme l’humaniste de service (tout en se référant à Philippe Muray en début d’intervention – quel Keyser Söse, vraiment !). Se faire publiquement féliciter par Colombe Schneck pour ses propos antinazis puis se faire stigmatiser dès le lendemain comme nouveau progressiste de choc et par là-même nouvel ennemi à abattre par tous les sites d’extrême droite est sans doute la chose la plus douce qui pouvait lui arriver médiatiquement – lui qui jusqu’à présent n’était intervenu que dans l’émission de Paul-Marie Couteaux sur Radio Courtoisie en février 2007, émission consacrée d’ailleurs à Philippe Muray et dans laquelle notre néo Léon Bloy bavardait tranquillement avec Basile de Koch, Elisabeth Lévy… et Renaud Camus.

    On saluera alors le merveilleux courage que Juan Asensio eut dans Ce soir ou jamais de porter le coup de grâce à un écrivain dit infréquentable - lui qui naguère avait dirigé précisément un ouvrage en l’honneur de tous les écrivains infréquentables, dont Renaud Camus lui-même. Mais comment le blâmer ? Il faut bien vivre. Et l’auteur de la si bien nommée quoique si mal écrite Chanson d'amour de Judas Iscariote a révélé qu’il pouvait confondre son monde en se confondant avec son personnage dans un tour de chant qui fera à coup sûr des émules chez les sourds et les mutins de panurge. Chapeau l’artiste !



    ADDENDUM :

    Que d'efforts, de lignes et de sueur pour faire oublier à tout prix les anciennes camuseries de Juan Asensio ! On dût subir d'abord une très dorcellienne, quoique très attendue, surréaction de la part de ce dernier sur son blog et dans laquelle, entre autre déclaration d'amour qu'il espère que je lui ferais un jour (la façon dont ce garçon fantasme depuis huit ans sur le fait que je pourrais être amoureux de lui a quelque chose d'effrayant), il m'attaquait sur des choses pour lui aussi fondamentales que mon nom, mon identité, ma profession, ma personne, ma profession, mon identité, ma personne, mon nom, mon identité, ma personne, ma profession, mon nom, ma personne, ma personne, mon identité, ma profession, mais hélas en restant muet sur le fond de l'affaire, soient ses anciennes défenses de Renaud Camus (pour ne pas parler d'Eric Zemmour dont il couronna naguère la "Mélancolie française" - et je dis bien "naguère" car tout a bien changé) ou si confus que même à la deuxième lecture, je ne savais plus moi-même s'il était bernanosien ou antibernanosien.

    Mais comme il devait sans doute considérer que ce n'était pas lui, Grand d'Espagne, à ferrailler avec un gueux comme moi, il m'envoya une de ses plus fidèles amazones, Elisabeth Bart, chargée de prouver, Heidegger à l'appui, que Juan Asensio n'avait décidément rien à voir avec ce dont on l'accusait, y compris ses anciennes publications, et que tous ceux qui disaient ça n'étaient rien que des cochons, nananère !

    Entre temps, un exécuteur des hautes oeuvres venait d'accomplir son chef-d'oeuvre :

    JUAN ASENSIO, GARCON COIFFEUR, par Ygor Yanka

    http://adenaline1431.blogspot.fr/2012/11/juan-asensio-garcon-coiffeur.html?spref=fb


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