Emmanuelle, le film érotique culte des années 1970, avec Sylvia Kristel en actrice vedette, est un brûlot antimoderne.
Quel film érotique célèbre s’ouvre par un premier plan sur le Sacré Cœur puis, d’un mouvement de caméra approximatif, qu’accompagne une musique d’aéroport, descend les toits de Paris pour s’arrêter à une fenêtre derrière laquelle une charmante jeune femme fait semblant de jouer à celle qui se réveille en baillant maladroitement avant de se lever et de se diriger vers nous en un fondu en noir on ne peut plus troublant ? Emmanuelle, bien sûr, le film culte de Just Jeackin réalisé en 1974 avec Sylvia Kristel et Alain Cuny, qui révolutionna les mœurs de l’époque, provoqua le pouvoir pompidolien, resta douze ans au cinéma Le Triomphe des Champs-Elysées et débarque cet été sur Netflix. Tout le monde connait la légende de ce film sulfureux aux neufs millions de spectateurs, que même mes parents ont dû voir à l’époque (j’avais quatre ans), et qui par la suite, dit-on, atteignit les cinq cents millions de vues et peut-être le double de paluches.