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1616 - 2016 Année Shakespeare - Page 7

  • TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN ou Coupables et non coupables

     

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    J’ai déjà dit ici tout le bien que je pensais de l’édition française, si longtemps attendue, en VOSTF, de l’intégrale Shakespeare produite par la BBC au début des années 80,  chef-d’œuvre télévisuel de tous les temps, événement DVD le plus important depuis l'invention du DVD, sept coffrets indispensables que devrait avoir chez lui tout honnête homme, et notamment en cette année 2016 qui fête, comme on sait, le quadricentenaire du plus grand écrivain de tous les temps. Prétexte pour voir et revoir Hamlet ou Othello mais aussi pour découvrir des pièces moins connues, notamment celles de la fin, dites souvent « désenchantées », douces-amères, et en même temps miraculeuses – au sens où soit un miracle intervient (Le conte d’hiver), soit une magie agit (La tempête), soit, et c’est peut-être le cas le plus intéressant, un personnage « supérieur », mystique ou médium, change la situation par sa foi, son amour et son intuition sexuelle.

    Ce personnage d’obédience supérieure, à la force destinale unique, à  la volonté érotique sans pareille, c’est l’Hélène de Tout est bien qui finit bien (All’s well that ends well, 1602, BBC 1981), une des pièces les plus étranges, et les plus négligées, de Shakespeare et dont la BBC, via le grand metteur en scène australien, Elijah Moshinsky, a fait sans doute l’un de ses plus beaux téléfilms et que n’aurait pas renié un Peter Greenaway. Intérieurs à la Vermeer, situations à la Rembrandt, personnages à la Rubens, et non pas, mon dieu, pour faire dans le « culturel » mais pour rendre le ton de l’époque – et surtout pour donner une réalité, une beauté et une profondeur à une pièce qui sans cela serait à la limite de l’abstraction ou du proverbe, comme l’annonce son titre à la fois optimiste et inquiétant - et à l'image de cette réplique de la comtesse, la plus fameuse de la pièce :

    « Quand j'ai dit "une mère", il m'a semblé que vous ayez vu un serpent.  »

     

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