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l'autre pas

  • Les violentes du voile

     

     

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     (Ce texte a décidément une postérité que je ne lui envisageais pas ! 21 novembre 2013)

    [Puisqu'une nouvelle affaire de voile, pardon, de burqa, agite de nouveau notre mal-France, je recycle ici un vieux texte de 2003 écrit sur Péplum à l'époque de la sortie du livre de Saïda Kada et de Dounia Bouzar, L'une voilée l'autre pas. Celles-ci avaient eu leur moment de célébrité, arguant d'émission en émission leur conception très particulière du droit à la différence et du respect qu'il faut, paraît-il, avoir pour "toutes les religions". Ce qui était frappant, et qui l'est toujours, est la volonté très intellectuelle et très identitaire de ces femmes à porter leur voile. Car il ne faut pas "se voiler la face", il y a autant de musulmanes contraintes et forcées de porter le voile que de musulmanes qui choisissent volontairement de le faire - et le font même avec une jubilation anti-laïque qui fait froid dans le dos. C'est ce que la fameuse "commission d'enquête" risque de découvrir - que la plupart des voilées ou des enfermées dans leur burqa le sont de leur propre chef et en tirent même une vanité incompréhensible pour nous, nous, ânes bâtés, démocratistes angéliques, manichéens maniaques,  qui avons oublié que la servitude fut toujours, et comme le prouva le célèbre ouvrage de La Boétie,  moins le fait d'une coercition inique que celui d'un profond désir social, voire d'un choix individuel. Toute la question est alors de savoir si tous les choix individuels sont acceptables. Or, dans notre monde ultra-libéral, c'est-à-dire, ultra-individualiste, qui ne jure plus que par le droit de l'individu à être ce qu'il veut, y compris un(e) esclave sexuel(le), et à qui toute interdiction provenant de l'Etat apparaît comme "la pire des solutions" comme le dit plaisamment  l'excellente Elisabeth Lévy, l'interdiction de ces cages en tissu que sont les burqas ne va pas de soi.  En vérité, ces femmes intégristes raisonnent exactement comme certaines interlocutrices de Mahomet qui, nous disent de nombreux Hadiths, venaient voir le Prophète pour le supplier de les faire lapider afin qu'elles sauvent leur âme, et insistaient tant et tant qu'à la fin, celui-ci, lassé et accablé, quoiqu' émerveillé par autant de  pureté sublime, leur accordaient la dite lapidation. Les intégristes, comme d'ailleurs les révolutionnaires et les terroristes, ont été, sont et seront toujours, des intellectuels. Et c'est contre ces derniers, ces dernières, qu'il faut ouvrir les hostilités.]


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    Je parle de Saïda Kada et de Dounia Bouzar, auteuses de cet honteux "L'une voilée, l'autre pas" et que l'on ne cesse de voir à la télévision en ce moment, je parle de Fatiha Ajbli, cette monitrice d'auto-école qui sous couvert de modernité, parle au nom de l'UOIF, elle est très belle d'ailleurs, aussi belle que régressive et antirépublicaine. Je parle de toutes ces musulmanes qui se voilent volontairement, par revendication identitaire, communautaire, de ces filles cultivées qui sortent de l'école de la République pour la combattre, de celles qui sont passées par Oxford, New York ou Paris et qui ont mis nos connaissances et notre méthode au service de leurs bombes réelles ou symboliques. Je parle de ces nouvelles intégristes jeunes, modernes, aux regards assassins et qui obligeraient leur mère et grand-mère à porter le voile. Je parle de ces nouvelles folles d'Allah qui assisteraient sans broncher aux lapidations de leurs soeurs adultères ou impudiques. Ou qui iront applaudir les soixante-quatorze coups de fouet que l'on infligera bientôt à l'actrice iranienne Gohar Kheirandish* qui, lors d'un festival de film religieux, a osé embrasser sur le front son metteur en scène, désobéissant ainsi à la loi coranique qui interdit tout attouchement public entre hommes et femmes.

    Oui, ces femmes qui choisissent volontairement le voile sont bien des salopes.

    C'est ce qu'a dû penser Elisabeth Badinter, l'autre soir, chez Arlette Chabot, quand elle a demandé à la pute et soumise à Mahomet, Saïda Kada, pourquoi celle-ci "cachait ses cheveux". Comme il était impensable pour la fille d'Allah de répondre que c'était parce qu'elle emmerdait la République, la France et l'Occident, et qu'elle n'avait rien à voir avec toutes ces européennes dépravées, à qui quelques pierres  dans la gueule feraient le plus grand bien, elle s'est lancée dans une de ses logorrhées théologico-djiadheuses typiques, auxquelles on ne comprend rien, mais qui aboutissent toujours à dire que si l'on est pour le voile**, c'est parce qu'on est pour la liberté de la femme. "Renversement dialectique" incroyable de mauvaise foi, stigmatisé immédiatement par Elisabeth Badinter qui ne pensait pas qu'une femme puisse être autant contre les femmes.

    Inutile de toutes façons de discourir avec une fille d'Allah, pendante du barbu, inutile de lui rappeler la "solidarité féminine", inutile de lui demander si elle ne trouve pas bizarre que dans tous les pays musulmans, des femmes meurent parce qu'elles refusent le voile, inutile de lui faire lire le témoignage de cette pakistanaise au visage brûlé vif parce qu'un trou de sa burqa s'était malencontreusement élargi, Saïda Kada ne daignera que vous envoyer ce sourire hideux, éclatant de férocité fanatique.  Nous sommes avec Allah, pas vous. Nous sommes des pures, pas vous. Nous avons une intransigeance spirituelle qui nous fait honneur et qui vous fait horreur, tant pis pour vous. La voilà, la Charia carnassière...

    C'est celle que combat Malek Boutih. Je crois que je vais finir par m'inscrire à SOS racisme (à condition qu'ils se décident à mettre  un jour, et comme le disait Desproges, un "s" à racisme) tant les interventions de ce type intelligent, sensible, et surtout honnête, vont, enfin !, dans le sens de l'intégration et de la République. Loin des Harlem Désir et autre Fodé Sida, il a compris que le danger pour les Français d'origine arabe ne venaient plus tant aujourd'hui du côté de l'extrême droite que du côté de l'extrême banlieue, que le fascisme rampant se situait moins à Montretout qu'à Villetaneuse, que la haine était moins celle du Front que de la Barbe... et du Voile.

    Comme Elisabeth Badinter avec le féminisme, il a bien vu que l'antiracisme faisait "fausse route" et que le combat n'était plus celui des potes contre les skins, mais des Français maghrébins contre les Maghrébins anti-français. Sur le plateau d'Arlette Chabot, lui seul, et pour cause, a pu dévoiler les sous-entendus communautaires et bellicistes de la fille aux yeux d'épées - et hors de cette culpabilité néo-coloniale qui frappe hélas la plupart de ceux qui s'adressent aux intégristes (et qui commencent toujours en s'excusant auprès des islamistes, affirmant, réaffirmant et réréaffirmant qu'ils respectent l'Islam à fond, qu'ils n'oublient pas que nous aussi nous avons eu l'Inquisition, et que le Croissant vaut la Croix et peut-être même plus, et que surtout, surtout, surtout, ils ne mélangent pas Islam modéré et Islam fanatique... comme s'il y avait un Islam modéré !), Boutih frappe fort, juste et bien. Tellement bien d'ailleurs qu'il se fait traiter régulièrement par Le Monde Diplomatique de "réac de gauche". Tant pis ou plutôt tant mieux, ce soir-là, il a aéré le plateau de France 2, et défendu Marianne contre Saïda.



    *Aux dernières nouvelles, Gohar Kheirandish fit des excuses publiques, et ne fut pas fouettée - ses 74 coups de fouet passant "en sursis".

    ** Le port du voile qui est, contrairement à ce que tout le monde dit, bien inscrit dans le Coran :

    "O Prophète ! prescris à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants, d'abaisser un voile sur leur visage. Il sera la marque de leur vertu et un frein contre les propos des hommes. Dieu est indulgent et miséricordieux." Sourate XXXIII - 57 (Version Kasimirski, GF Flammarion, p 330)

     

    ("*Montalte, comment peut-on être perçant ?" Péplum, le 05 mai 2003)

     

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