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connards - Page 2

  • Blogomania.

    medium_ensor_2.jpgJouissive blogosphère ! Le seul monde qui permette l'ubiquité. Etre partout à la fois et chez soi. Tenir trois, quatre ou cinq duels en même temps. Se multiplier à l'infini. Avoir ses propres HORCRUXES répandues sur toute la toile. S'apercevoir que l'on nourrit des gens qui a priori n'en valent pas la peine mais dont on se dit que s'ils vous digèrent, ils feront un meilleur caca, et du coup leur être profond s'en trouvera transfiguré (tant il est vrai que ce que nous mangeons a des conséquences sur notre anus comme dans notre cerveau). Je suis une gousse d'ail, un éclair au chocolat, un steak tartare, un gâteau de riz, un piment rouge. Tous les estomacs me vont. En bon ver solitaire, l'intestinal est mon palais royal, ma chambre secrète, ma sacristie. Je donne la colique ou je constipe, c'est selon. Attention à ma diarrhée ! Même si je suis un très bon transit. Fait pour les palais délicats. Fait aussi pour exploser la gueule des autres. Qu'on pulvérise un connard (taper "forum général" et aller sur le thread "journal de la culture, septembre-octobre 05") ou qu'on cause du dernier film de Michael Haneke avec un cyborg talentueux, fort agaçant pour cette raison, entre deux mots sur le statut de la SF avec un condisciple, trois sur la grandeur de Mahler avec un vrai mahlérien et une petite disputation deleuzienne avec un vrai deleuzien, qu'on retrouve partout notre frère ennemi, notre double dégénéré (à moins qu'on soit le sien !), notre génie dégradant, qu'on aille se ressourcer dans le pays de cocagne d'une chaleureuse viandarde ou qu'on aille jouer au serpent avec une charmeuse sibylline, on fait comme nulle part ailleurs l'expérience des différences, celles des autres et des siennes. Ah tous ces organes en nous qui ne demandent qu'à vivre leur vie, quitte à dégouliner de partout. Sont-ce là ces fameuses Herrschafstegebilde dont parlait Nietzsche - ces "configurations de dominations" ? Si j'ai mal orthographié ou mal dit, qu'on me corrige ! J'apprends aussi.  Qui a dit que le Net, ce n'était pas la vie ? Il est la vie la plus grouillante au contraire, celle des vers de terre, des galeries, des tripes et des intestins - d'où ces guerres gastriques où l'on se vomit et où l'on se chie dessus en permanence. Combien en apprenons-nous sur les autres - c'est-à-dire nous-mêmes ? Comme il est doux de se haïr littérairement !  de se faire mal pour de rire - parfois pour de bon. Quel délice d'être sado-maso - c'est-à-dire de n'avoir jamais mal ! Impossible de punir ou d'humilier celui qui a ce goût-là !  Par contre, comme lui peut punir et humilier quand il lui en prend l'envie ! Le sadisme inique du masochiste (dans son étude incomparable, Deleuze n'a pas vu ça). Les autres sont si purs, si facilement atteignables dans leur petite personne. Comme il est doux d'exciser dans la susceptibilité des vaniteux ! C'est ça le secret de cette perversion. Avoir le pouvoir des cuissons et des vexations. Savoir l'effet que font un gros cul violettement zébré ou une baffe glaciale. Maîtriser l'art de la couture au fil rouge. Tout cela est métaphorique, bien sûr, mais fait encore plus mal qu'une vraie baston. Retourner une métaphore contre celui qui l'a fait, lui tordre métaphoriquement le poignet. Faire surgir ses os et sa chair. Le laisser là à gigoter de rage et de douleur. Tout cela grâce aux mots. Mes mots, tes maux. Chacun son lance-flammes, son dard ou son venin. De mémoire d'internaute, il n'y en a qu'une qui possède les trois. Elle se dit morte, alors qu'elle est terriblement vivante. Je l'aime beaucoup. Je lui dédie ce post.

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