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  • Celui-là, je l'aurais aimé.

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    Presqu'autant que celui-ci :


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    Heath Ledger (1979 - 2008) qui fut  le cow-bow marlboro du Secret de Brokebake Mountain et surtout l'ébouriffant Joker de The Dark Knight a reçu, aujourd'hui, un oscar du second rôle à titre posthume. Pour plusieurs millions de spectateurs, dont ma chère Amélie Nothomb à qui j'écrivais combien sa performance (au fond kubrickienne) m'avait impressionné, il restera comme l'un des trois ou quatre plus grandes incarnations de "méchant" au cinéma. Annonçant le pire à chaque entrée en scène, imprévisible, ultra-violent (la scène du crayon), sarcastique, inventant une nouvelle façon de mastiquer ou de simplement marcher (voyez ses petits sauts quand il s'approche de Batman à terre, après la grande scène de poursuite, comme s'il jouait... à la marelle), articulant ses répliques comme si elles étaient des prières maléfiques, il fait du personnage inventé par Bob Kane un monstre de perversité aussi terrifiant que plein de souffrance - et c'est cela, je crois, qui est nouveau. Ce Joker-là est aussi féroce que blessé (au propre et au figuré - l'histoire de ses cicatrices qu'il raconte à chaque fois qu'il va tuer quelqu'un), aussi vicieux que désespéré, et qui recherche sciemment la mort (son hurlement de rire quand il est précipité dans le vide par Batman et juste avant que celui-ci ne le rattrape). Cruel, donc, mais non dénué d'une infernale sensibilité. Le Joker de Ledger, c'est une blessure qui veut blesser. Une souffrance qui fait le mal. Un mal qui force le bien à le devenir. Mais un mal qui peut être émouvant. Rappelez-vous le plan de la rue où il est debout, la tête baissée, au milieu de la route, attendant que la moto de Batman lui fonce dessus. A ce moment-là, le Joker fait de la peine. Comme tout damné qui se damne à chaque instant. Comme tout torturé qui plaisante de sa torture.

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