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Iliade - Page 23

  • Iliade VI - Hélène chiite

     

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    Chant VI - Suite des exploits de Diomède (c'était l'époque où l'on n'avait pas peur de parler des combats et des morts en termes héroïques) - mais les lois de l'hospitalité sont sacrées, aussi Diomède et Glaucos qui sont liées par elles cessent leur duel :

    « évitons désormais, fût-ce en pleine mêlée, la pique l'un de l'autre. »

    A Troie, Hélène continue de s'autoflageller devant Hector :

    « Beau-frère, je ne suis qu'une chienne perverse, que tous ont en horreur. Ah ! Pourquoi donc, le jour où m'enfanta ma mère, n'ai-je pas été prise et transportée, au vent mauvais d'une bourrasque, en haut d'une montagne ou dans la mer houleuse aux flots retentissants : là, j'aurais disparu, noyée, avant d'avoir provoqué tant de maux ! »

    C'est cette conscience extrême de sa culpabilité, qui fait qu'Hélène est au fond le seul personnage innocent de l'Iliade. Car en effet, tout ce qui arrive est de son fait - mais CE FAIT N'EST PAS SA FAUTE. C'est la faute des dieux, c'est-à-dire des circonstances supérieures, des forces cosmiques, de la vie méchante. Comme OEdipe, Achille, et tant d'autres, Hélène est coupable mais non responsable.

    Contre cette cruauté tellurique et céleste répond l'humanité des hommes et des femmes, Hector et Andromaque en premier lieu, et  dans l'un des plus duos conjugaux qui soient, ceux-ci prouvent que dans ce monde apparemment de pure extériorité, l'intériorité, l'affection et la tendresse existent bel et bien :

    « Hector, voyant son fils, lui sourit en silence. »

    Et comme Astyanax (cet aiglon qui sera un jour jeté d'une falaise pour la simple raison qu'il était le fils de son père) pleure de peur en voyant le bouclier de celui-ci, celui-ci l'enlève, et prend son fils dans les bras pour le bercer, tandis qu'Andromaque « pleure et rit à la fois ».

    Et lorsque le mari dit à la femme :

    « rentre au logis et ne prends soin que des travaux qui sont les tiens : du fuseau et du métier. Les soucis de la guerre incomberont aux hommes... »,

    c'est tout le féminisme qui vole en éclats, parce que oui, les hommes, de toute éternité, ont voulu protéger les femmes d'eux-mêmes et de leur instinct de mort.

     

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    Astyanax, sur les genoux d'Andromaque essaie d'attraper le casque de son père Hector, cratère à colonne apulien à figures rouges, v. 370-360 av. J.-C., Musée national du palais Jatta à Ruvo di Puglia (Bari)

     

    A suivre

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