« Vite et bien, deux fois bien. » (Baltasar Gracián)
En vérité, je suis le critique le plus nul du monde. Je ne peux me résoudre à dire du mal d’un livre même quand celui-ci est mauvais ou raté et sous prétexte que j’aime son auteur. Pour compenser, je me persuade alors que c’est moi qui ne l’ai pas compris, que peut-être je n’étais pas dispo cette semaine où je l'ai lu et que je devrais le reprendre dans quelque temps, nous redonner une chance à lui et à moi. Seulement voilà, dans quelque temps, je ne serai peut-être plus dans Sollers, mais dans Hegel qu’au moins il redonne envie de lire. L’Esprit, l’Absolu, la Raison dans l’Histoire. Je n’ai jamais su si j’étais hégélien ou non – et je crois que Sollers non plus. D’où l’impression que ce Mouvement rate, c'est le cas de le dire, son mouvement, qu'il tourne en rond, accumulant les citations, les références, les digressions, manquant cruellement de large (la spécialité de Sollers), de musique, de mouette (sauf une à la dernière page), de femme (sauf une à la première page, cette « Lola », qu’il et qu'on oublie toute de suite.)