Zeus et Thétis, par Ingres, détail
Chant VIII -
« Tenez, si vous voulez, dieux, faites-en l'épreuve : accrochez donc au ciel, pour voir, un câble d'or, puis tirez-le, vous tous, dieux, vous toutes, déesses ; malgré tous vos efforts, vous n'entraînerez pas du ciel jusqu'à la terre Zeus, maître souverain. Mais, à mon tour, si moi, je me mets à tirer le câble fortement, j'entraînerai la terre et la mer avec vous ; après quoi, si j'attache à l'Olympe le câble, ce monde dans les airs restera suspendu ! Tant je domine, moi, les hommes et les dieux ».
Plus fort que tout, mais pas du destin ni des forces de la nature – tel se révèle Zeus. Les dieux sont en effet faillibles, remplaçables, susceptibles de tomber dans le Tartare comme Japet ou Chronos - immortels, certes, mais pas éternels. Alors, comme tout un chacun, ils s'occupent, ils bricolent, ils brodent (Athéna s'est faite elle-même sa robe), ils cuisinent, ils jardinent, ils vivent leur petite vie. Plus ou moins abandonnés par les mortels ou les uns par les autres :
« ...et si nous écartions Zeus à la grande voix, là-bas, il resterait se ronger le coeur, seul, assis sur l'Ida »,
propose Héra dans un moment d’égarement.
Dur dur d'être un habitant de l'Olympe !