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"Pourquoi je ne lirai pas la lettre de Guy Môquet" par Michel Segal

Trouvé dans le Figaro, cette lettre très finkielkrautienne d'un prof de ZEP. Etat de l'école, niveau des élèves, défaite de la pensée et du langage, haine de la France et de l'excellence, manie de la repentance et de la "pensée critique", crédit humpty dumptesque accordé aux élèves dans l'usage de la langue, tout y est...

 

medium_guy_môquet.jpgPourquoi je ne lirai pas la lettre de Guy Môquet

Publié le 19 mai 2007

Actualisé le 19 mai 2007 : 23h02

Par Michel Ségal, Professeur de collège en ZEP.

Je suis enseignant de collège et je ne lirai pas la lettre de Guy Môquet à mes élèves.

Je ne leur lirai pas parce qu'ils seraient bien incapables d'en comprendre le sens profond, et même d'en comprendre les mots qui la composent ; parce que notre école demande aux enfants de réinventer eux-mêmes les règles d'écriture ou de syntaxe. Je ne la lirai pas parce que depuis une trentaine d'années, l'école leur apprend le mépris du patrimoine et la méfiance du passé. Je ne la lirai pas parce que cette lettre me fait honte, honte de la maturité d'un adolescent il y a plus de soixante ans face à l'infantilisation construite par notre école de ceux du même âge aujourd'hui. Je ne la lirai pas parce que nos enfants ignorent les événements auxquels elle se réfère ; parce que notre école préfère par exemple demander à des enfants d'analyser des « documents » plutôt que de leur enseigner des dates et des événements. Je ne la lirai pas parce qu'il y a longtemps que l'école refuse de transmettre aucun modèle ; parce que notre école n'envisage plus les textes d'auteurs comme des exemples mais comme des thèmes d'entraînement à la critique. Je ne la lirai pas tout simplement parce que notre école a délibérément détruit l'autorité qui pourrait permettre une lecture et une écoute attentives.

Je ne la lirai pas parce que, même âgés de 16 ans, mes élèves ne sont que de petits enfants bien incapables d'appréhender son contenu et resteront sans doute ainsi toute leur vie : ainsi en a décidé notre école. Peut-être ne me croyez-vous pas car l'école que connaissent vos enfants ne ressemble en rien à celle que j'évoque ? En effet, j'ai peut-être oublié de vous préciser l'essentiel : je travaille dans une ZEP, c'est-à-dire là où peuvent être appliquées à la lettre et sans risque de plainte toutes les directives ministérielles, là où se préfigurent l'horreur et la misère du monde construit par notre école.

Non, Monsieur le Président, je ne lirai pas la lettre de Guy Môquet tant que n'auront pas été engagées les réformes structurelles du ministère de l'Éducation nationale qui mettront fin à la démence toute puissante des instances coupables des mesures les plus destructrices de tout espoir de justice sociale, tant que n'auront pas été engagées les réformes pour que l'école cesse de conforter les enfants dans leur nature d'enfants, pour que l'école accepte enfin de remplir sa seule mission : instruire.

 

http://www.lefigaro.fr/debats/20070519.FIG000001202_pourquoi_je_ne_lirai_pas_la_lettre_de_guy_moquet.html

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Commentaires

  • Certes, certes, mais enfin: si l'on veut une amélioration, il faut bien commencer quelque part... et pourquoi pas par du symbolique, comme cette lettre de Môquet, en même temps que par des réformes à venir? Qu'en penses-tu, Pierre ?
    Le vice de cette argumentation, c'est qu'elle ne veut pas croire aux exceptions, croire qu'il y ait encore, parfois, dans le paquet, un gamin ou deux (ou plus) pour qui ça vaut encore la peine de se battre.
    Les cours particuliers de français que j'ai donnés au niveau collège m'ont révélé que le désastre en lecture et en orthographe était immense, qu'on a cru pendant des années le combler par des séances de psychologue individualisées (oui, oui, faits empiriquement constatés), et en même temps qu'on n'est finalement jamais si loin de quelque chose d'acceptable: il suffirait d'un petit changement par-ci (arrêter de leur faire lire Narnia ou Jeannot Lapin en classe de quatrième), d'un petit changement par là (arrêter ces conneries de "séquences" thématiques pédagogiques pour refaire des heures spécifiques d'orthographe et de grammaire jusqu'en troisième), pour que les mômes comprennent que le français, c'est pas si mal. Mon élève, j'ai réussi à lui faire lire quelques dizaines de pages du Voyage au bout de la nuit... réussi à le faire un peu réfléchir sur un poème de Baudelaire.
    Mais c'est bien là le problème: ce qu'on réussit avec un enfant en face-à-face personnalisé, ne peut pas être répété avec une classe entière. Et c'est pourquoi, au moins en région parisienne où la pratique de cours particuliers est massive (j'en sais quelque chose!), on constate que le système éducatif actuel ne profite à personne, et que seuls les privilégiés (ou ceux qui se serrent la ceinture pour payer des cours à leurs enfants) tirent leur épingle du jeu...

  • La question : qu'est-ce que ce professeur fiche à l'école ? Ce ne sont pourtant pas les métiers qui manquent...
    La "maturité" d'un adolescent se mesure-t-elle aux nombres de balles qu'il est capable de prendre dans le buffet pour sauver la patrie ? On commence à en avoir soupé de ce genre de discours alarmistes : il suffit d'avoir passé quelques heures dans un lycée pour comprendre que les adolescents ne sont pas aussi débiles qu'on veut bien le laisser entendre. Refuser de lire la lettre de Guy Môquet parce qu'elle donne une image surannée de l'héroïsme et du sacrifice, pourquoi pas ; refuser de la lire parce qu'on a décidé, à la place des élèves, qu'ils ne la comprendraient pas - c'est un peu fort ! Je me demande bien ce que ce professeur, avec de telles idées, parvient à apprendre à ses lycéens. Que peut-il bien leur lire, s'il ne peut pas lire cette lettre ? Qu'est-ce qui est à leur portée ? ZEP ou pas, avec de tels arguments, l'adolescent qui par malheur aurait soif d'apprendre (il y en a bien plus qu'on ne croit) n'est pas franchement aidé. "Non, je ne vous lirai pas cette lettre, parce qu'il faudrait faire de l'histoire, et que de toute façon vous n'y comprendrez rien... Restez dans votre ignorance, on va étudier Martine à la plage."

  • Raphaël, je note que votre commentaire centre son argumentation sur les droits de "l'adolescent qui par malheur aurait soif d'apprendre", - autrement dit de celui qui veut apprendre et qui se trouve dans une position de minorité numérique (ce qui est déjà une aberration). N'est-il pas inquiétant de constater le recul qu'il y a entre des générations où les étudiants, s'ils ne brûlent pas tous du désir d'apprendre, sont cependant pétris des valeurs régnantes de mérite et de rétribution du devoir (prenons la Chine mandarinale, puisqu'il va de soi que nous ne parlons pas de notre pays)... et l'époque la plus présente où l'élève n'est plus en mesure de comprendre la totalité du document qui lui est présenté faute des bases requises ?

    Je crois sincèrement qu'au lieu de baser son argumentation sur le droit des "adolescent[s] qui par malheur aurai[en]t soif d'apprendre", on doit la baser sur le droit de la majorité, si ce n'est de la totalité de ces mêmes adolescents, ceux qui veulent comme ceux qui ne veulent pas apprendre. Alors seulement nous pourrons progresser.

  • Sur le sujet de l'école et de la nécessaire transmission du Savoir, il n'est pas inutile de lire ou relire les billets du blog de J.P. Brighelli : http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2007/05/20/crise-des-vocations.html

  • Quand on parle du louche, on en voit l'ah que !

    Que peut-il y avoir - en principe (pardon pour le "gros mot") - de plus "finkielkrautien" que Finkie ?

    Eh bien, "ça" donne ça :

    « On ne peut pas se réclamer du général de Gaulle et se comporter comme Silvio Berlusconi. On ne peut pas en appeler à Michelet, à Péguy, à Malraux et barboter dans le mauvais goût d’une quelconque célébrité de la jet-set ou du show-biz. On ne peut pas prononcer des odes à l’Etat impartial et inaugurer son mandat en acceptant les très dispendieuses faveurs d’un magnat des affaires.

    Contrairement à ce qu’il avait annoncé sur un ton grave, Nicolas Sarkozy ne s’est pas retiré du monde pour habiter la fonction présidentielle : entre le Fouquet’s, Falcon et palace flottant, il a oublié qu’il venait d’être élu président de la République. Il avait peut-être ses raisons que la raison ignore. Espérons cependant qu’il s’en souviendra, une fois de retour sur le plancher des vaches, et qu’il saura, comme il l’avait promis dans des discours de très haute tenue, incarner la France. Pendant trois jours, il nous a fait honte. »

    C'était dans Le Monde...
    ... mais bien sûr, de lui comme de l'autre tout le monde savait ça.
    A part quelques centaines de milliers d'ex-futurs déçus, dont l'illettrisme se limite à ne pas avoir appris à lire... entre les lignes.
    Comme quoi, il nous reste en effet beaucoup à faire, et pas en heures sup.

    Patrice, quant à Brigandi-Mochello... mêmes khonneuries ( qui se vendent toujours, pourquoi se priver?)

    PS : c'est la Grande Rupture, Monsieur et Madame Recomposés ne sont pas allés à l'office du dimanche, Ciel !

  • Bah ! Finkie a dû être jaloux de ne pas en être. Et même si l'on reste un thuriféraire de ce dernier, force est de constater qu'il est de plus en plus un homme du XXème siècle. Contre le portable, contre Internet, contre Disneyland.... Même sa critique du rap sonne creux. Et puis, il a sans doute voulu s'excuser de son allégeance. Pour ma part, je ne comprendrai jamais ce puritanisme (si honteusement français) vis-à-vis de l'argent. Il y a vraiment quelque chose de pourri au royaume de France.

  • Escape, mon propos était surtout centré sur cette question : comment peut-on enseigner tout en ayant sur l'enseignement une opinion aussi négative ?

  • A propos de propos et puisqu'il semble devenu nécessaire, même en ces lieux ( O temple aux rats ! ), de venir expliquer ce qu'on était venu dire : le mien n'était pas de fustiger le luxe (les attaques contre la "gauche caviar" n'ont jamais été mon fort non plus) mais encore une fois - pardon : deux - la contradiction.
    Bête noire de Vierge ? j'en conviens, sourire.

    Patrice, d'un Nic' deux coups.

    PS : ... mais on peut tout à l'inverse, et de façon pire, analyser comme Marianne ( de mémoire : "Une droite décomplexée ? J'ai dû manquer les complexes de la précédente..." )

  • Raphaël, il n'a pas une opinion négative d l'enseignement, ce monsieur (au contraire, il veut instruire), il nous fait simplement partager ce qu'il constate dans ses classes. Tu parles de passer des heures en lycée (lieu où, en gros, l'on ne retrouve que ceux qu'on a estimé suffisamment capables pour aller jusqu'au bac), lui te parle de son collège de ZEP (pas de "ZEPO ou pas" qui tienne : il faut voir ce qui est fait en ZEP par rapport au reste du monde...). Va y enseigner, je t'en prie...

  • La réaction me paraît saine. Celle d'un enseignant qui aime son métier et qui est empêché de plus en plus de le faire correctement. Nul mépris envers les élèves ! Et je pense , quoi qu'il en dise, qu' il saurait, en leur lisant cette lettre, leur transmettre énormément de choses... Là n'est pas vraiment la question. Ce cri a une autre signification, bien plus profonde, bien plus alarmante...

    Par contre je mettrais un bémol à son refus : la descente aux enfers de notre école publique n'est pas seulement la conséquence d'un pédagogisme destructeur : dans une société où tout est marchandise ou presque, l'idéal d'un Guy Môquet peut effectivement sembler bien lointain, anachronique... La barbarie nous a gagné d'une manière moins violente mais plus insidieuse. On a l'école que l'on mérite.

    Par ailleurs il serait aussi judicieux de souligner que le maître est à même de choisir les textes à lire à ses élèves et le moment le plus judicieux pour le faire. Imposer cette lecture est d'une certaine manière, et assez symboliquement, remplacer une pédagogie dogmatique officialisée par trente années d'IUFM "formateuses" et d'"experts" plus ou moins hors des réalités de l'école par "une nouvelle pédagogie officielle" qui pourrait bien avoir les mêmes effets négatifs. Xavier Darcos ne vient-il pas de dire qu'il ne serait pas "l'inspecteur des méthodes"? Alors prenons-le aux mots : laissons donc les enseignants enseigner, cessons d'être sur leur dos, ne leur jetons pas sans cesse la pierre, redonnons-leur et la confiance et l'autorité qu'ils méritent. Ils sont au front, eux! Et que l'administration depuis le haut jusqu'au plus bas de l'échelle, là où très souvent ça coince, dans l'établissement même, se contente d'administrer et qu'elle fasse tout pour aider et accompagner ceux sans qui l'école ne serait qu'une vaste garderie ; ce que parfois elle devient à coup d'animations et de citoyenneté mal placées. Sans parler de ces évaluations permanentes, souvent imposées, aussi inutiles que dévoreuses de temps : ce n'est pas en multipliant les thermomètres que l'on fait baisser la température....

    Et j'ajouterai bien un petit paragraphe à ce cri...

    "Je ne la lirai cette lettre parce que cette école devient de plus en plus celle de l'individualisme, celle de la compétition la plus nocive, celle de l'arrivisme, celle de la compromission, celle de la lâcheté, celle de la soumission, celle de la démission. La plupart des adultes qui y travaillent - enseigner serait trop dire, excepté pour quelques "résistants" souvent méconnus voire méprisés - ont depuis longtemps abandonné leur noble misson, par aveuglement, dans le meilleur des cas ; mais le plus souvent parce qu'ils ont baissé les bras, plié l'échine, pour quelques illusoires plats de lentilles ou par simple veulerie. La plupart de ceux qui l'administrent y confondent trop souvent autoritarisme et autorité, usant de la carotte ou du bâton, sans souci des véritables compétences, sans volonté d'aider ou d'accompagner, oubliant que l'école devrait être un lieu de dialogue, d'écoute, d'échange, de sérénité et de respect de l'autre. Lire cette lettre pleine de dignité et d'amour de la justice ne serait dans ces conditions qu'une insulte à la mémoire de ceux qui sont tombés pour ces nobles causes aujourd'hui quotidiennement foulées au pied par la bêtise au front de taureau, la petitesse, la méchanceté."

    Hervé,
    Professeur

  • Cher Raphael,

    Je rejoins moi aussi Celeborn, dire que les élèves sont nuls, que leur niveau (en calcul, en français, en culture générale et j'en passe) est absolument affligeant (ce que j'ai pu constater, ayant enseigné du primaire au master: à tiitre d'exemple, les lycéens passant le bac sont incapables actuellement de poser une division) n'est en rien une vision négative de l'enseignement mais une vision négative de l'état d'éducation de nos chères têtes blondes. Et donc effectivement, il y a une cohérence dans le discours de ce monsieur, à refuser de lire une lettre que des élèves seraient bien incapables de comprendre.

  • Et ça ne vous a pas effleurés de la leur FAIRE lire ?
    ( D'autant qu'une lettre n'est ni un discours, ni un poème... )

    Patrice Pédagogue (sans... isthme)

    PS : millezkuzz Kéké, faut bien que je m'y colle puisque les "enseignants" reculent...

    PS2 : "trente ans d'IUFM", c'est vite compté. Sortez vos calculettes...

  • La lettre de l'Instit est travaillée par le dépit mais, plus encore par le progressisme. Comme si c'était à l'école qu'on apprenait quelque chose! Qu'il refuse de lire cette lettre à des zep-dingues demeurés ou analphabêtes, je le comprends et personne ne lui reprochera. Mais qu'il en profite pour glisser une charge contre l'école qui maintient dans l'ignorance et patati et patata. Non, monsieur l'Instit! Ce n'est pas l'école qui construit l'horreur et la misère du monde, ainsi que vous l'écrivez. Celle-ci lui préexiste et devient simplement plus visible quand on s'efforce de rendre savants de grands singes qu'on humilie en leur révélant leur bêtise et qu'on obtient, en retour et pour toute récompense, un crachat et un rire mauvais. Le vrai drame c'est l'école pour tous et le refus de la sélection.

  • "PS2 : "trente ans d'IUFM", c'est vite compté. Sortez vos calculettes..."


    Le déferlement des "experts" a commencé vers la fin des années 70 ... A partir de cette époque, les fameuses "sciences de l'éducation"(et le pluriel ne fait rien à l'affaire!), mal comprises, mal assimilées, s'imposant quasiment comme un dogme officiel, ont envahi le champ de l'enseignement (programmes et méthodes, formation, contrôle, évaluation...), évacuant la philosophie de l'éducation et la culture générale qui auraient dû rester la clé de voûte de l'édifice : il suffit de consulter le catalogue d'une bibliothèque d'IUFM et de le comparer à celui d'une école normale pour tout de suite s'en rendre compte. Ce bouleversement s'est produit d'ailleurs, et ce n'est pas un hasard, en même temps que le structuralisme se développait ; il n'est certes pas question d'en nier les apports (ni ceux d'ailleurs des dites sciences de l'éducation), mais les erreurs commises en termes d'application dans l'enseignement dans les collèges et lycées (voire au primaire) pendant cette longue période ont été catastrophiques. Tenez, imaginez un seul instant que l'on puisse aller au coeur des textes - c'est bien ce que cherche à dire quelque part notre enseignant en ZEP - à l'instar par exemple d'un Clarac ( ttp://motstocsin.autonomie.org/html/textes/textesgeneraux/doc/clarac1.htm ) , c'est devenu tout bonnement impensable! Mais pas rédhibitoire. Redonnons à ceux qui sont aux premières loges, les enseignants, la possibilité d'exercer pleinement et sereinement *leur art* et nous cesserons de marcher sur la tête. Il est vrai aussi que l'on conçoit mal comment une telle "révolution" pourrait se faire sans un projet de société où l'homme serait au centre à la place de l'argent-roi...

  • Euh... Le lien avec le texte de Pierre Clarac est foireux (pourtant, il mérite le détour, ainsi d'ailleurs que le texte d'un autre Inspecteur Général sur le même site : La vraie question est-elle : comment enseigner ou qu'est-ce qu'apprendre ?
    Jacques Muglioni (Doyen de l'Inspection générale de philosophie) - 1981. Notez bien la date...

    Donc, Clarac :
    http://motstocsin.autonomie.org/html/textes/textesgeneraux/doc/clarac1.htm
    Bien cordialement,
    Hervé

  • "Le déferlement des "experts" a commencé vers la fin des années 70 ... "

    Exact.
    - Les mathématiques modernes (exemple : Polle) : entre 70 et 80
    - La grammaire structurale (exemple : Peytard et Genouvrier) : vers 1970
    - La méthode globale (Exemple : Foucambert et l'AFL) : à partir de 1976
    - La pédagogie par objectifs (exemple : Hameline) : début des années 80
    - Le maître, Meirieu, responsable pédagogique d'un collège expérimental de 1976 à 1986, rédacteur en chef des Cahiers pédagogiques de 1980 à 1986, formateur d'enseignants et directeur de l'Institut des sciences et pratiques d'éducation et de formation (ISPEF) de l'université LUMIERE-Lyon 2.

    Et j'en passe, activités d'éveil, tiers temps pédagogique, réforme Rouchette et le sommet, l'ORL (observation réfléchie de la langue) qui sévit à tous les étages...

    Pour redresser tout ça il va falloir faire un sacré ménage...

    Le lien avec le texte de Clarac, un momument, a un problème, il manque un "h" :

    http://motstocsin.autonomie.org/html/textes/textesgeneraux/doc/clarac1.htm

    Eric

  • "Les erreurs commises en termes d'application dans l'enseignement dans les collèges et lycées (voire au primaire) pendant cette longue période ont été catastrophiques. [...]
    Redonnons à ceux qui sont aux premières loges, les enseignants, la possibilité d'exercer pleinement et sereinement *leur art* et nous cesserons de marcher sur la tête."

    Précisément : c'est lorsque les travaux sur le terrain ont été récupérés par les institutions, puis transformés en dogmes par les administrateurs sans plus passer par les professeurs (ça fait mieux dans le décor et ça coûte moins cher) qu'on s'est mis à marcher "sur la tête"... celle des inspecteurs (totalement ignorants du sujet et d'autant plus pressés de le camoufler).
    Et qu'on a renvoyé les enseignants ramer sur les bancs de la "galère unique", où ils ont retrouvé les problèmes inchangés - ils y sont encore.

    Patrice, salut l'artiste

    PS : l'enseignement est un "art" en effet... comme la médecine. Au praticien d'avoir, selon ses besoins, recours à telle ou telle science.
    Vous imaginez le ministère de la Santé imposant une "thérapeutique par objectifs" ? ( Comment ça "on y pense" ? )

  • J'aime bien cette notion de récupération puis de transformation en dogme : j'ai toujours considéré un Freinet, par exemple, comme un grand pédagogue (sens noble). Et le jour où SLL ou le GRIP deviendront *LA* pédagogie officielle, je rentre en résistance... :-)

    Eric, très sincèrement.

  • Hélas, Eric, ce ne sont pas des "notions" , ce sont des faits...
    ... mais comme l'Histoire est écrite par les vainqueurs, on est assuré de trimballer l'infamante étoile rouge du "pédagogisme" si l'on ne se réfère pas en permanence à un bon vieux temps de l'enseignement qui n'a jamais existé.

    Croyez-le ou pas : il y a trente ans, on travaillait *avec* Mérieu, pas *pour* ni *sous* lui - et sans dogmes.

    Patrice, "Après, il ne s'est plus rien passé..." que Charpak et de Gennes, chapeau bas.

    PS : comme j'aime bien votre usage de la double * * , je me suis permis d'en user.

  • Hmm...

    Je me trompe peut-être,mais j'ai l'impression qu'on joue à "àquilafaute".

    Si un prof prend le programme, regarde la methode et utilise ce qui lui convient, il peut faire du bon boulot. Mais il faut être prêt à faire son boulot. Si ce prof prenait le temps d'expliquer le texte à ses élèves, plutôt que de les considérer dès le départ comme des crétins finis, il pourra leur transmettre quelque chose.

    Mais je me trompe peut-être...

  • Aucun élève n'est "crétin"!
    C'est une évidence ...

  • Aucun élève n'est crétin mais il y bien de temps en temps des crétins d'élèves.... Merci à tous les intervenants anciens et nouveaux pour ce débat que j'ai suivi avec attention...

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