Le miracle des pains, Lambert Lombard (1506 - 1566)
Multiplication des pains / marche sur les eaux.
Terre / eau
Chair / air
(car marcher sur les eaux, théologoumène s'il en est, c'est comme voler dans les airs.)
Pesanteur / grâce.
Nourrir le corps / l'alléger.
Pain du vivre / pain de vie
ou mieux : pain / parole,
pain / pneuma.
Et pourquoi pas,
orge / orgue.
La parole la plus importante dans cet épisode, bien sûr, c'est : « que rien ne se perde ».
« Lorsqu'ils furent rassasiés
Il dit à ses disciples :
Ramassez les morceaux qui restent
afin que rien ne se perde. »
Ieschoua donne plus de pains et de poissons qu'il n'y a d'hommes. Offre plus de « saluts » qu'il n'y a de sauvables. Ieschoua fait dans la surabondance et non pas dans le minable petit calcul économe (c'est Judas, l'économe.) Mille pains pour un homme, pas moins. L'illimité au service du limité. L'infini au service du fini. Mais aussi la mangeaille au service de la miséricorde. Tout passe par le ventre avant de remonter à l'âme. Et il sera question dans ce même chapitre de transsubstantiation.
Mais avant, la marche sur les eaux.
Evangile selon Saint-Matthieu, Pier-Paolo Pasolini (1964)