Véronèse, Jésus et la samaritaine (vers 1585), Kunsthistorisches Museum, Vienne
Après Nathanaël et Nicodème, le troisième interlocuteur du Christ – interloctutrice en l'occurrence. Et quelle ! Ennemie des Juifs, ultra-pêcheresse, dévoreuse d'homme, une infréquentable !
Jésus avait élu le premier rien qu'en le voyant et en le désignant. Le second était venu naturellement à lui. À la troisième, il demande à boire. Trois modes de contact, donc : l'élection active (Dieu choisit), l'accueil « passif » (Dieu attend), la demande vitale (Dieu a besoin d'eau et d'humanité).
Jésus a soif de l'homme – de la femme en l'occurrence, associée comme il se doit, à l'eau, au puits, aux profondeurs.
Pour autant, celle-ci a le feu dans son nom : « Photine », comme la nomment les orthodoxes, c'est-à-dire lumineuse en grec - tout comme ses soeurs : Phota (« feux »), Photide (« fille du feu »), Parascève (« préparation » du Sabbat, soit vendredi) et Cyriaquie (« seigneuriale ».)
Jésus et la samaritaine, école italienne du XVII ème siècle.