"Toutes les iniquités remises, toutes les tâches sur l'âme effacées, quel bonheur !
Cet homme redressé et lavé de son imputation, qu'il est beau !
Je me suis tu, mais sous le sourd avancement du mal je ne pouvais empêcher mes os de crier !
Sur moi cette main qui s'appesantit : sous moi cette épine dont je ne puis venir à bout.
Alors voici ma plaie, regarde ! cela, regarde, tu vois ? c'est cela que le péché m'a fait ! Je me suis dit : Allons-y ! A la fin je prends les armes contre moi ! Je me confesserai de ce que j'ai fait !
L'heure est venue ! Je demande pardon ! Au fond de cet engloutissement il y a quelqu'un en moi qui est demeuré intact.
Noyé de remords et ne voyant que reproches de toutes parts... Tu es là !
"Je te donnerai l'intelligence, je t'instruirai de ton chemin pour y marcher, j'arrêterai sur toi mon regard."
O mon âme, ne fais point la bête ! laisse ça au cheval et au mulet !
C'est pour eux, qui n'ont point sens, que mors et frein ont été inventés.
Le pécheur s'attire des maux sans nombre. Mais dis : j'espère ! et te voici au milieu de Dieu, poreux de toutes parts à Sa miséricorde.
Donc, O justes, vive la joie et vive ce Dieu qui la donne ! Poussez un long cri de bonheur, ô RECTIFIES !"
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Psaume de pénitence 31 de David traduit par Paul Claudel à Brangues en 1944.