Patrick Besson le disait un jour : les bons écrivains ne pensent pas, ils ont déjà suffisamment à écrire. C’est quand un écrivain se met à penser qu’il se met à écrire des conneries et à ridiculiser son oeuvre. Ainsi Amélie Nothomb qui, pendant cette rentrée littéraire, déblatéra les plus immenses inepties que l’on ait entendues à propos de la télé réalité. La voilà qui découvrait la Star Ac et s’en offusquait comme la dame patronnesse qui a toujours pointé en elle et qui ressurgit de temps en temps. Qu’avait-elle besoin d’aller dire partout que ces émissions sont ignobles, honteuses, que ceux qui les regardent sont d’horribles voyeurs, que ceux qui les critiquent tout en les regardant sont des collabo infects, qu'elle au moins ne les regarde jamais - d’ailleurs c’est pour cela qu’elle écrit un livre dessus - qu’il faut boycotter tout ça et qu’"il est temps qu’une résistance se dresse comme en 1940. »[1]
Pauvre petite fille modèle qui découvre les jeux du peuple et qui s'étouffe qu'on ne savoure pas comme elle un lieder de Schubert ! Car elle, l’écrivaine la plus douée et la plus populaire de sa génération ne comprend pas ce qu’il y a de plus populaire, en plus de ses livres, auprès des jeunes et moins jeunes gens qui la lisent. Elle, voyez-vous, lectrice de Saint Jean, Nietzsche ou Mishima, trouve à redire de ce fameux « droit à la camelote » inhérente aux démocraties, qu'avait déjà stigmatisé Georges Steiner. Si au moins elle en comprenait le fonctionnement !