« En s’emparant du Tibet, la Chine bloque donc, et neutralise, l’ensemble du grand continent eurasiatique, qu’elle interpelle et attaque ainsi dans le secret le plus intérieur de ses œuvres vives, dans sa centralité polaire même, dans son identité polaire à la fois première et ultime. D’où, en même temps, mais dans le sens contraire, l’exigence absolument incontournable qui doit être aussi la nôtre quant à notre propre maintien du contrôle géopolitique du Tibet.
Car, encore une fois, c’est le Tibet qui constitue le centre polaire de l’espace impérial grand- continental eurasiatique dont nous sommes à présent appelés à instruire les destinées en marche au double niveau politico-historique et supratemporel, transcendantal. Aussi n’accepterons-nous jamais, et quels qu’en puissent être les conséquences et les risques conflagrationnels immédiats ou plus lointains, que le Tibet reste sous l’influence anti-impériale de la Chine qui, à l’intérieur de l’espace impérial grand-continental eurasiatique, constitue la part des ténèbres et du néant, le contre-poids géopolitique négatif de tout ce que nous ne sommes pas et ne voulons jamais être.
Face à notre actuelle décision révolutionnaire impériale, la Chine représente, ontologiquement, l’Anti-Empire, l’ombre portée par notre propre projet en marche d’un empire eurasiatique de la fin. La bataille finale de l’être et du non-être, c’est au Tibet qu’elle devra avoir lieu et qu’elle continue à livrer eschatologiquement sa plein mesure secrète. Aujourd’hui, et jusqu’à la fin, c’est au Tibet que se situe la première ligne du front invisible le long duquel l’être et le non-être se livreront décisivement bataille, la grande bataille de la fin.
C’est le Tibet qui constitue le pôle géopolitique occulte, fondationnel, suractivé et suractivant de l’espace impérial suprahistorique du grand continent eurasiatique. Sa liberation de la mainmise subversive chinoise représente pour nous un devoir de destin, le devoir même de notre destin total. »
Alliance et syncrétisme, donc. Catholicisme et bouddhisme – deux chemins de l’être. Et que Heidegger n’a hélas jamais connu.