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apocalypse - Page 5

  • 04 & 05 - Hantises

     

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    4 – Eclipses. Incestes. Attractions impies. Urbanités toxiques et attirantes, comme l’avenue George Mandel ou les maisons du 12 et du 12 bis de la rue Oswalo-Cruz dans le XVIème aux lourdes puissances numérologiques. Etait-ce la demeure de Joseph Abécassis,  « abbé Cassis de Clichy », ce sodomite et voleur venu du Caire et convaincu d’avoir fait partie d’une « nébuleuse activiste de signe noir » ayant largement participée « à la mise en place des événements catastrophiques de mai 68 » ? En vérité, les signes sont partout dans la capitale. « Paris, pour qui est habilité à voir dans les profondeurs, n’est-il pas en fait une vaste forêt de Brocéliande ? » Il faut continuer à errer, décrypter, percer, sacraliser, exorciser – et toujours fuir le non-être (à commencer par cette Roumanie kolkhozienne dont Parvulesco, Ionesco, Eliade, Cioran, Aurora Cornu s’évadèrent un jour) et toujours  rejoindre l’être.

    L’être qui nous suit, à l’instar du Christ, comme une ombre. « Offrez-vous à Dieu comme des vivants revenus de la mort », écrivait Paul aux Romains (VI – 13). La Colchide est ce territoire clandestin de l’être. N’ayons pas peur d’y faire un feu de joie dans lequel brûlera la démocratie, cette invention des Lumières d’en bas, qui depuis cinq siècles constitue « le renversement ontologique de l’ordre divin venu d’En Haut par l’anti-ordre satanique émergé des profondeurs de la sous-histoire, de la multitude indifférenciée, spectrale, des foules dépourvues de toute vie propre, de morts-vivants, anti-ordre censé remplacer l’Unité nuptiale, la centralité impériale agissante et revivifiante du Regnum Sanctum. »

    Alors c’est vrai qu’à un certain moment l’on se dit que Parvulesco aurait pu figurer en bonne place dans Le XIXème siècle à travers les âges de Philippe Muray. Outre que l’usage du « Regnum Sanctum » peut inquiéter tant cette expression latine appartient à l’univers sataniste, celui que l’auteur veut justement combattre, son intérêt pour l’occultisme, s’il a une indéniable dimension poétique et littéraire, laisse perplexe pour qui se soucie un peu d’orthodoxie. Et si le plaisir de lire Parvulesco s’intensifie au fur et à mesure que l’on avance dans son grimoire, l’on sourit en même temps à certaines de ses merveilleuses affabulations. A l’ « OCSOC » (occultisme-socialisme) stigmatisé par Muray, le « colchidisme » parvulescien ne substitue-t-il pas finalement une sorte de « OCCAT » (occultisme-catholicisme) ?

    Il ne faut jamais se lasser de le dire : le génie du judéochristianisme réside dans l’abolition du mythe. Avec le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, on ne fait plus commerce  plus avec le divin. On ne « calcule » pas avec le Christ. Or, l’occultisme, qu’il vienne de gauche ou de droite, relève toujours du calcul, du commerce, de la vénalité proposée à l’invisible – une sorte de transaction du salut ou un échange de bons procédés dans le pire : "je te sacrifie un agneau et tu me tues ce con, ou tu me fais gagner au loto, ou tu me fais baiser avec cette femme."  Il ne faut pas se leurrer, l'ésotérisme n'a jamais été rien d'autre qu'une affaire de cul. Et Parvulesco se trompe encore quand il écrit que Jean-Paul II a ouvert « les portes de l’ésotérisme » quand ce dernier ouvrit en effet la porte sainte de la basilique Sainte-Marie Majeure lors du Jubilé, le premier janvier 2000. En vérité, L’ésotérisme est moins une exégèse d’happy few qu’un marché du salut, marché forcément souterrain où les « initiés » ne sont rien d’autre que des traders en théologie, s’entendant à merveille dans leurs échanges miséricordieux dont le salut de l’âme dépend d’un CAC 40 cosmico-johannique. On est initié à la gnose comme on est initié à la Bourse.

    Mais tant pis, l’erreur est intéressante. Et s’il est opportun qu’il y ait des hérésies, il l’est encore plus quand celles-ci apparaissent comme telles, de manière aussi transparente. En Parvulesco cohabitent un sorcier qui flirte avec la magie noire et un poète qui vend la mèche. Tel Merlin, fils du diable élevé par une chrétienne, il met le mal au service du bien. Quelle meilleure punition pour le mal ? C’est ce qu’on appelle jouer un bon tour au diable.


     

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    5 – Quoique la suprême astuce du diable soit non seulement de faire croire qu’il n’existe pas, comme chacun sait, mais bien pire, de faire croire que le Christ sera bientôt là. Un Christ virtuel. Un Faux Prophète. Et qui agit déjà dans le monde, assurant « le couronnement apocalyptique de l’actuelle conspiration menée par les Etats-Unis et parce ce qui se tient derrière eux. Derrière la nativité du Christ virtuel, l’Antéchrist. Tel serait donc le secret de la virtualisation intensive du monde que poursuit le noyau central de la grande subversion satanique, installé au cœur du pouvoir mondialiste en expansion permanente. Le règne des ténèbres est là. » Et c’est à ce moment-là qu’on a envie de faire « brrrr…. »

    A SUIVRE

     

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