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Pierre Cormary - Page 338

  • Mécanique du genre

     Sur TAK

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    John Money, père pédophile fondateur de la nouvelle humanité asexuelle et dont on peut voir la jolie histoire ici (en anglais.)

     

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    Norrie May-Welby, première représentante mondiale du "troisième sexe" (cf sa carte d'identité "no specified", plus bas)

     

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    Thomas Lobel (désormais "Tammy") entre ses deux mamans d'amour.

     

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    Tomboy, film d'amour fétiche des précédentes - avec un petit garçon, une petite fille d'amour trognonne.

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    Naître père, docu d'amour de Delphine Lanson avec deux papas de coeur (et deux mamans d'ultra amour, celle qui a fécondé et celle qui a porté.)

     

     

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     Individu sans amour de l'ancien monde qu'il s'agit de rééduquer en lui montrant les dits films d'amour et de coeur.

     

     

    A tous les genres de révisionnistes

     

    « Il est très difficile à un homme de défendre ce dont il est totalement convaincu, écrivait Chesterton, alors qu’il lui est relativement plus facile de défendre ce dont il n’est que partiellement convaincu. » Est-ce la raison pour laquelle il est tellement difficile de combattre la théorie du genre auprès de ceux qui la défendent et dont la rhétorique première est d’abord de ne jamais la nommer telle quelle et d’échapper ainsi à toutes les critiques qu’on pourrait lui faire ? S’il faut lire le dernier essai d’Alain de Benoist, Les démons du bien, c’est d’abord parce qu’il démontre comment cette théorie, déjà devenue une pratique, s’est imposée à peu près partout, institutions, écoles, discours officiels, tout en faisant croire que, comme le diable, elle n’existe pas.

     

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    A Egalia, l'école d'amour de l'égalité, on ne discrimine personne sauf les sexes !

     

    Atomisme, mon ami

    Dans ce nouvel ordre moral, panoptique et transparent qu’est notre post-monde, seul les experts ont droit de cité. Pour penser, il ne faut plus se référer, comme autrefois, au bon sens ou au préjugé, au conte de fée ou à la théorie des climats, aux dogmes de la religion ou à ceux de la raison, qui du reste allaient ensemble, mais au spécialiste. « La spécialisation, écrit Marcel Gauchet, cité par Alain de Benoist, nous entraîne dans un étrange univers du semblant où l’on pense sans penser. L’expertise rend le monde incompréhensible au nom de son déchiffrement. L’intelligibilité des choses s’engloutit dans un amoncellement de connaissances inutilisables. » L’expert, celui qui complique le réel pour mieux cacher sa complexité et le faire échapper à la saisie des autres. Parce que les vrais gens pour qui un chat est un chat, on sait ce que c’est.

    Et comme le langage résiste, alors on s’en prend à lui, espérant que si certains mots disparaissent (comme le merveilleux « mademoiselle » jugé, hélas, trop sexiste, mais aussi « père » et « mère » qu’on a remplacé, pour ne vexer personne, par « parent un » et « parent deux »), les mauvaises choses qu’ils dispensent disparaîtront d’elles-mêmes – à commencer par l’enracinement et la différence sexuelle.

    L’appartenance terrienne ou biologique est en effet le mal absolu qu’il faut combattre à mort – et selon cet impératif catégorique que l’amont doit céder en tout point à l’aval. Seule l’émancipation absolue de l’individu constitue en effet, « en aval », la dignité de la nouvelle humanité. Le passé est ringard. L’ombilical fasciste. La terre menteuse. Qu’importe d’où l’on vient et avec quel sexe, la seule chose qui importe, « c’est mon choix », et rien d’autre. A l’époque du mariage pour tous, l’autonomie doit être totale ou n’être pas. La seule (dé)mesure permise réside dans le soi-même. Il est vrai que l’hybride va comme un gant à celui qui est persuadé que ce qu’il est, il l’est de lui-même par lui-même pour lui-même. Son atomisme, le possédé du bien, le revendique haut et fort. Comme Dieu, il est sa propre cause.

     

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    Avec Judith Butler, le réel n'a qu'à bien se tenir.

     

     

    Déni de genre, quand tu nous tiens.

    Apportant le flou sexuel, il allait de soi que la diffusion de cette théorie soit tout aussi floue. Procédant comme les racistes qui jurent leurs grands dieux qu’il n’y aucun racisme dans leur approche de l’Histoire, de l’actualité ou de l’éducation, les théoriciens et les praticiens du genre commencent par dire que celle-ci n’existe pas. Et c’est à ce moment-là que le débat devient impossible avec eux (mais sans doute parce qu’ils n’en veulent pas, au fond, du débat, et pour la bonne raison qu’ils savent pertinemment que personne n’en veut de leur théorie à la noix) car on a beau leur signaler toutes les références culturelles, pédagogiques et ministérielles faites au genre depuis des années, leur réponse consiste toujours à dire que du fait que la « théorie du genre » n’apparaît pas énoncée comme telle, elle n’a aucune réalité et ses contempteurs sont au mieux des rêveurs, au pire des complotistes.

    Pourtant, surgi la première fois en 1988 dans le milieu féministe français, intronisé en septembre 1995 dans une conférence sur les femmes à l’ONU, adopté dans ses résolutions par le Parlement européen en mai 2011 au prétexte des violences faites aux femmes, cité au moins vingt-deux fois dans un texte sur les Droits fondamentaux établis en décembre 2012 par les parlementaires européens, apparu la même année dans les manuels SVT Hachette et Nathan destinés aux lycéens de première, cité nommément dans un discours au Parti Socialiste en 2012 dans lequel on proposait que « la déconstruction sexuée » soit enseignée « dans le cadre de l’école de la République, dès le plus jeune âge », rapporté dans une nouvelle « loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République », elle-même adoptée en première lecture à l’Assemblée Nationale le 19 mars 2013, le terme de « genre » n’a cessé d’être employé, imposé, instauré partout1 et par ceux-là mêmes qui montent sur leurs grands chevaux quand on le leur démontre que donc, oui, grâce à leurs soins, celui-ci s’est inscrit dans les institutions.

    « Eh bien non, rétorquent-ils, tout cela, c’est du délire droitiste, il n’a jamais été question de genre, mais seulement de combattre les discriminations et les stéréotypes. » Mais mince, on n’a pas rêvé  ? C’est bien Vincent Peillon lui-même, ministre de l’Education Nationale, qui a dit, le 2 septembre 2012 dans un entretien accordé à L’Express, que le but des nouveaux programmes scolaires était, au nom de l’égalité, « d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, et intellectuel », ce que propose en plein la théorie du genre  ! Et c’est bien Christiane Taubira qui a confirmé cet enjeu en déclarant à la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, le 28 février 2013, qu’en effet L’Education visait « à arracher les enfants aux déterminismes sociaux et religieux et d’en faire des citoyens libres » ? « Mais justement, esquivent encore nos genristes, où voyez-vous qu’ils emploient le mot “genre” dans ces phrases, hein, hein  ? Ils parlent d’égalité, de liberté, pas de genre.  » A ce moment-là de la discussion, il faut bien avouer que la moutarde commence à monter au nez. Voici des idéologues qui, à l’instar des révisionnistes, exigent qu’on leur apporte « la preuve » de ce que l’on avance – sauf qu’aucune preuve ne leur apparaît assez « officielle » pour être prise en compte. Ainsi, un instituteur, qui s’inspirerait de la théorie du genre dans ses cours ne pourrait jamais être soupçonné de le faire s’il n’a pas, avant tout, titrer au tableau, en gros et souligné trois fois  : « Théorie du Genre  ». Pas de preuve, pas de chocolat.

    L’intérêt de l’enfant n’a, de toutes les façons, qu’un médiocre intérêt par rapport aux désirs des adultes, les seuls ayant le droit d’être légitimés à tout vat. A la limite n’est-il plus qu’un  »partenaire » des parents, comme le fait remarquer Aldo Naouri, cité par Alain de Benoist, qu’il faut séduire plutôt qu’éduquer – comme on a payé sa mère porteuse. A l’époque de Naître père, ce documentaire édifiant sur l’homoparentalité et la PMA2, la parenté qui, jusqu’à présent, était un fait biologique, est devenue un pur jeu de rôles. Chacun peut être père ou mère, qu’il soit homme ou femme, homo ou hétéro, transe ou sans opinion, et qu’il ait envie d’engendrer ou non. Mais encore une fois, genristes et égalitaristes ne veulent rien voir ni entendre.

     

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    Il, elle - Haine du "il" et "elle". Hen.

     

    Freaks, que me voulez-vous ?

    Qu’on ne leur parle pas du cas de Thomas Lobel, ce petit garçon de onze ans, élevé par deux lesbiennes californiennes et qui s’est vu imposé par son papa et sa maman un traitement hormonal destiné à bloquer sa puberté masculine et à lui faire pousser des seins, afin qu’on l’élève comme une fille et qu’on l’appelle Tammy. Ni de celui de Norrie May-Welby, cette australienne née homme cinquante-deux ans plus tôt, opérée à vingt-huit, et qui non content de se définir, avec la fierté que l’on comprend, comme « androgyne anarchiste », est parvenue à se faire reconnaître officiellement comme la première personne « neutre » du monde dans la constitution de l’Etat de Nouvelles-Galles du Sud où elle réside.

    Tout cela, pour nos idéologues, toujours plus têtus que les faits, ne sont que des cas d’école, limite hoax, dont on ne saurait tirer « la preuve » d’une soi-disant « genrisation » de la société. Quant à Egalia, cette sympathique école maternelle de Stockholm, qu’on croit sortir d’un épisode du Prisonnier3, et qui se propose de désapprendre les stéréotypes aux enfants en bannissant purement les prénoms masculins et féminins, forcément discriminatoires, mais aussi les pronoms personnels, d’essence fasciste, remplaçant les « il » et « elle » d’un autre âge par la seule forme neutre et non coupable  : « hen », c’est encore une exception, d’ailleurs pas si grave qu’on voudrait bien faire croire, et qui n’a, de toutes façons, aucune chance de s’imposer en France. Le mondialisme, connais pas  ! Toujours prêts à se définir citoyens du monde, nos idéologues du genre se retrouvent brusquement irréductibles gaulois quand on leur fait remarquer que leur théorie pourrait finir par pénétrer nos frontières, en tous cas s’en rapprocher.

    Pourtant, le premier novembre dernier, l’Allemagne était le premier pays européen qui adoptait officiellement la possibilité d’inscrire « sexe indéterminé » sur le certificat de naissance des nourrissons en vertu d’une haute recommandation de la Cour constitutionnelle qui estimait que « le genre ressenti et vécu est un droit humain de base ». « Le troisième genre », premier aboutissement logique, conçu et imposé comme tel, de la théorie du genre, était officiellement né dans un pays voisin et premier partenaire du nôtre. Ce qui n’empêchait pas Olga Trostiansky, présidente du Laboratoire de l’égalité, d’expliquer tranquillement, le trois février 2014, à Libération : « Ce qu’il est important de comprendre, c’est que la théorie du genre, ça n’existe pas. Il y a un certain nombre de chercheurs et de chercheuses qui travaillent sur le genre depuis des années, en France et à l’international. Ceux qui parlent de « théorie du genre », ce sont ceux qui veulent voir une doctrine impulsée par le gouvernement, mais ce n’est pas le cas. »

    Face à un tel déni, on comprend alors la colère de certains. Farida Belghoul a sans doute exagéré son cri d’alarme à propos de l’introduction dans les écoles du fameux « ABCD de l’égalité », imaginant d’improbables cours de masturbation, il n’en reste pas moins que si sa « journée de retrait de l’école » a remporté un large écho auprès des familles, c’est sans doute parce que celles-ci avaient bien vu l’essentiel de ce nouveau paradigme imposé et se révélaient peu enthousiastes à l’idée que leurs enfants apprennent non pas tant à se « masturber » qu’à lire, et donc à penser, dans des publications telles que Papa porte une robe, Tango a deux papas ou le désormais trop célèbre Tous à poil [bien analysé par Elizabeth Chênedollé ici] affirmant cette idée bien connue que tout enfant est, comme tout adulte, un naturiste qui s’ignore et qu’il s’agit d’émanciper.

     

    norrie may-welby,les démons du bien,alain de benoist,théorie du genre,révisionnismeL’hermaphrodisme est un humanisme

    Philosophiquement, la théorie du genre est en fait l’ultime avatar de la théorie sartrienne du « pour-autrui » qui prétend que nous n’existons que par et dans le regard des autres, et que, par exemple, une femme n’est qu’une femme que dans le regard de l’homme comme un juif n’est qu’un juif que dans le regard de l’antisémite (et la comparaison « homme » et « antisémite » n’est pas outrée puisqu’à notre époque féministique le mâle, c’est le mal). Il suffit donc de changer de regard pour changer d’identité, comme il s’agit de changer d’avis pour changer de corps ou changer d’idée pour changer de réel – et tel que l’écrit sans rire Judith Butler : « Aucune révolution n’aura lieu sans un changement radical de l’idée qu’on se fait du réel. »

    C’est que pour les troublés du genre, la liberté est totale au sens le plus sartrien du terme. La sexualité précède le sexe comme l’existence précède l’essence. L’anatomie elle-même n’a d’autre sens à révéler que celui qu’on daigne lui donner – et qui n’a plus rien à voir avec celui que les salauds lui ont imposé artificiellement jusqu’ici. Parce que « si les différences sexuelles sont socialement fabriquées, rien n’interdit en effet de les refabriquer autrement », chacun pouvant choisir librement son sexe comme sa sexualité. Bander devient affaire de choix. Ce ne sont plus nos pulsions qui nous choisissent mais nous qui choisissons nos pulsions. On est transe si on veut et on ne l’est plus si on ne le veut plus. Tout n’étant plus que décision existentielle, le même individu peut être tous les autres grâce à sa seule volonté et à la dextérité de son chirurgien. Avec la théorie du genre, « le choix dans la date  » n’est plus une contrepèterie mais une réalité à part entière.

    Du pour-soi au hors-soi, il n’y a qu’un pas que la théorie du genre franchit allègrement. Si « mon corps m’appartient », comme disait le slogan d’antan, c’est qu’on a depuis longtemps fait la coupure entre ce corps et moi. Mon corps n’est plus moi mais mon objet à moi. Ma poupée. Et je ne vois pas ce que l’ancienne humanité ringarde y trouverait à redire. Surtout que l’humanité, c’est désormais moi qui l’engendre avec moi. Tout devient affaire d’auto-suffisance, d’auto-engendrement, tel qu’a pu le concevoir, le premier, Duns Scot au XIVe siècle et selon cette idée fondamentale que c’est la volonté qui prime sur l’entendement et non le contraire. La volonté est en effet cette force infinie, illimitée, qui n’a que faire des déterminismes d’antan qui n’ont jamais été à ses yeux que de pseudo-réalités inventées par des métaphysiciens carcéraux dont le seul but était d’entraver nos possibilités mutantes. Avec la théorie du genre, on en termine avec ce concept ridicule d’héritage biologique ou historique. Chaque individu, pour ne pas dire chaque « hen », est désormais autonome, autarcique, onaniste et n’a plus besoin de l’autre pour se reproduire. Nous ne devons plus rien à personne mais tout à nous. Nous nous « augmentons » nous-mêmes. Nous sommes bien Causa Sui, génération spontanée, parthénogénèse accomplie et fières de l’être. Pas seulement androgynes mais hermaphrodites. A quand notre Lombric Pride ?

    Au-delà de la violence inouïe qu’elle instaure et du crime contre la vraie humanité qu’elle organise, et qui n’est que triomphe de la technique, lyssenkisme abouti et… capitalisme final, la théorie du genre, dans son obsession à affranchir les individus de leur « nature » ne voit pas un instant que le « social » est au fond beaucoup plus contraignant, aliénant, torturant que le « naturel ». Toute à son autosatisfaction génétique, elle ne se rend pas compte que « l’acquis » est bien plus pénible à assumer que « l’inné », que nous enfermer dans le seul social, nous forcer au constructivisme pur et dur, nous définir selon notre seule volonté et faire de cette volonté notre seul horizon, c’était bien la pire des choses qui pouvait nous arriver. Comme dans Huis-clos de Sartre (encore lui !), nous ne pourrons plus désormais nous rafraîchir l’être en clignant des yeux ou nous reposer du monde en dormant. Diurne jusqu’à l’insomnie, la théorie du genre tend à nier tout ce qu’il y a de nocturne, d’érotique et de ressourçant en nous. Comme avec Alex dans Orange mécanique, elle nous écarquille les paupières de force et nous oblige à regarder son horrible film de science- fiction existentialiste, quitte à ce que nous ayons la nausée de nous-mêmes. La théorie du genre, « traitement Ludovico » d’un nouveau genre, vient de faire sa rentrée des classes.

     

     

    1. Et récemment à Science po où l’on organise depuis peu des Queer Week.  
    2. On peut en voir la très miam miam bande-annonce.  
    3. Mais qui n’est qu’un documentaire d’Arte.  

     

    PS : Et maintenant, en Inde aussi.

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    C'est vrai qu'elle est belle.

    (Ca n'a aucun principe un mec)

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