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patrick cauvin

  • Dictionnaire amoureux des héros par Patrick Cauvin.

    medium_cauvin.jpgEn premier lieu, les grands courageux, les super costauds aux cœurs nobles,  qui édifient, émeuvent, régénèrent depuis des siècles - Athos, Ben-Hur,  Cyrano, Edmond Dantès, Don Quichotte, Faust, le capitaine Fracasse, Gatsby, Gavroche, Quasimodo, Robin des bois, Roland, Michel Strogoff, Superman, Ulysse. Suivent les belles gueules, celles d’acteurs sans qui les héros ne seraient rien, Bogart, Rhett Butler, Charlot, Michael Corleone, Marius, Pépé le Moko, Rocky et Rambo, Tarzan, Zorro. Le femmes ne sont pas en reste avec Andromaque,  Betty Boop, Carmen, les Grands-mères, Jane Eyre, Laura, la Mouette, Schéhérazade, Sissi, Tosca, les Vamps – et la Lison, la locomotive de Lantier. On pourra aussi se faire peur avec les héros noirs, indispensables à notre construction, Dracula, Fantômas, Frankenstein, Jekyll et Hyde et même « l’ignoble JR » de Dallas. Enfin, nous n’oublierons pas les moins connus mais qui nous ont touché plus que les stars, tels l’Auvergnat (de Brassens), Crainquebille (chez Anatole France), Dutilleul (ou Garou-Garou chez Marcel Aymé), Francis Macomber (chez Hemingway), Mathieu (dans Les chemins de la liberté de Sartre), Naoh (dans La guerre du feu de Rosny Ainé), Rudolf Lang (dans La mort est mon métier de Robert Merle), Suter (dans L’or de Cendrars), Tom Joad (dans Les raisins de la colère de Steinbeck), enfin les héros populaires de BD et d’ailleurs, Bécassine, Bicot, les Grands-Mères, Guignol, Little Nemo, le Père Noël, les Pieds nickelés, Pim, Pam, Poum, Tartarin de Tarascon. Ils sont tous là nos héros, les gentils comme les méchants, les garnements comme les femmes fatales, les monstres nobles comme les beaux gosses. Fascinant ou répugnant, ils nous ont permis toutes les projections. Ils sont nos modèles, nos frères, nos amis ou ennemis imaginaires.

    Evidemment, ce genre de livre est autant fait pour combler que pour frustrer. Pour notre part, nous aurions préféré Aramis à Athos, Buster Brown à Little Nemo, Brunnehilde à Tosca, Lulu à Carmen, Le Fantôme de l’opéra à Fantômas, Actarus à Superman (encore que le portrait consacré à ce dernier est à hurler de rire et le premier je crois qu’il faut lire). Et puis, il y a un absent de taille : Harry Potter.

    En outre, nous manquent cruellement Peter Pan, Adolphe, Oblomov, Stavroguine, Des Esseintes, Stephane Dedalus, Harry Haller, mais sans doute parce que ces « héros », nous nous apercevons en les citant, n’en sont pas.  Qu’allons-nous nous égarer avec nos anti-héros, velléitaires, tordus, ou trop intellectuels ? Ce que nous ne sommes pas drôle ! Décidément, Cauvin a raison : parler de ses héros, c’est parler de soi-même. Et quand lui nous parle de Tarzan, nous lui sortons Monsieur Hire.

    Tant pis pour nous ! On laissera nos dépressifs de côté, et on ne se lassera pas de consulter cet épatant bouquin qui est aussi la plus belle promenade dans nos enfances, car il n’y a que les enfants qui croient aux héros.

    (Cet article est paru dans le (dernier) Journal de la Culture n°17 mais qui devient La Presse Littéraire et sort le 15 décembre.)

     

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