Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

simone de beauvoir

  • Simon Leys, toujours seul contre tous.

     

    maria-antonietta macciocchi

    maria-antonietta macciocchi

     

    « L’intellectuel est si souvent un imbécile que nous devrions toujours le tenir pour tel, jusqu’à ce qu’il nous ait prouvé le contraire. »

    Bernanos.

     

     

    Simon Leys (Uccle, 28 septembre 1935 – Sydney 11 août 2014) ne fut jamais un intellectuel et c'est ce que les intellectuels ne lui pardonnèrent jamais. En plus d'être un penseur, un écrivain, un sinologue amoureux, un grand lecteur, un catholique, un honnête homme. Et l'un des plus grands essayistes de notre temps.

    Rappelons-nous. C’était le vendredi 27 mai 1983, Apostrophes était consacré ce soir-là aux « intellectuels face à l’histoire du communisme ». Une intellectuelle italienne très en vue à l’époque, Maria-Antonietta Macciocchi, expliquait en quoi elle avait vécu la Révolution Culturelle comme un « acte de foi » et sa rencontre avec le Grand Timonier comme une promesse de « deux mille ans de bonheur » - titre de son autobiographie radieuse.

    Ayant rompu avec le stalinisme pour le maoïsme, c’était pour elle la « preuve » qu’elle n’était pas fasciste. On reconnaît toujours un vrai gauchiste à ce qu’il s’est en général brouillé avec toutes les autres « fausses » gauches avant de trouver la sienne, immaculée et définitive. Face à elle, un homme timide, barbu, maladroit, visiblement peu habitué à la violence contenue d’un plateau télé, prit la parole, et presque tremblant, accusa le livre de son interlocutrice de « stupidité totale », « d’escroquerie intellectuelle », et osa un plaisant raccourci : « [pour madame Macciocchi], les paysans pratiquent la philosophie et la pensée de Mao fait pousser les cacahouètes. » La virago maolâtre rétorqua aussitôt : « - Mais je n’écris pas ça, monsieur ! - Si ! Vous l’écrivez, madame. – Vous me donnez la page, tout de suite. Parce que non, vous devez être sérieux, là. Vous devez dire ça, dans la page. Parce que l’escroquerie, ce n’est pas de mon côté à ce moment-là ! – Vous expliquez comment la dialectique maoïste augmente la production dans les campagnes. – Mais la dialectique, vous parlez d’autre chose ! Je vous défie de citer la page et la ligne où je dis ça. »

    Si nous nous faisions un instant l’avocat du diable qui, comme chacun sait, est logicien (et de cette logique littéraliste propre au fascisme), il est évident que c’était l’italienne qui avait raison et le barbu tort.

     

    maria-antonietta macciocchi

     

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : Simon Leys Pin it! Imprimer