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  • SOLA GRATIA V - Luther, le Faust chrétien (à propos de Martin Luther, un destin - Lucien Febvre)

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    Lucien Febvre, professeur à la Faculté des lettres de Strasbourg

     

    « Un ami lui disait un jour qu'il était le libérateur de la chrétienté. Oui, répondit-il, je le suis, je l'ai été. Mais comme un cheval aveugle qui ne sait pas où son maître le conduit. »

     

    Tout commence par la peur de l’enfer.

    De ce Jugement dernier, ce piège théologico-moral qu’un dieu sadique nous tend avec son pseudo « libre-arbitre » et que lui, le libérateur de la chrétienté, appellera bientôt « serf arbitre ».  

    Car il s’agit bien de libérer le christianisme de ses dogmes punitifs, de sa morale rétributive, de tout ce qu’il y a de lourd et de toxique dans la machine romaine.

    Qu’est-ce que le protestantisme, demandez-vous ?

    Une guerre de la grâce contre la pesanteur.

    Une réappropriation intime de la Parole.

    Un droit de questionner sa foi, voire de la critiquer.

    Savoir à quoi je crois exactement ou non.

    Rendre à l’Evangile sa liberté et au salut son insouciance.

    Ne plus se faire mal avec Dieu.

    Ne plus s’encombrer de toutes ces choses insignifiantes ou idolâtres, culte des saints, processions, images, etc.

    Encore que si on y est vraiment attaché pour des raisons sociales, psychologiques ou simplement esthétiques, on peut les garder à condition de les considérer comme indifférentes, « ADIAPHORA » disaient les pyrrhoniens.

    Pour le reste, nul besoin de sacrement (ni de sacré) autre que ceux de l’Evangile : baptême et pardon.

    Et tout cela grâce à cet homme étonnant, mi-Falstaff mi-Gargantua, « fondateur de l'éthos moderne », Martin Luther.

    En ce XVI ème siècle, « impulsif, hoquetant, chaotique et cahotant », il est l’homme providentiel, l'élu de la nouvelle matrice européenne, le Moïse ou mieux, le Jean-Baptiste des temps modernes.

    Grâce soit rendue à ce prophète de bonheur !

    Que ma joie demeure en lui – ou plutôt en Christ grâce à lui, Luther !

    Que mes soixante-dix kilos de culpabilité ne reviennent jamais.

    Que la vie continue de s’ouvrir à moi.

    Qu'elle ne soit plus qu'éclaircie, électricité, espérance. 

     

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    Quatre nuits d'un rêveur, Robert Bresson (1971)

     

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