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william hale white

  • Âme en propre - L'Autobiographie de Mark Rutherford

     

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    Paul Klee - Intention (1938)

     

     

    À Gabriel Nerciat

     

     

    « Car j’ai toujours été médiocre ; – sans une trace génie ; – jamais le monde ne s’est nourri de mes pensées, – simples échos du dernier livre lu. »

     

    Que tu crois, que tu crois, mon cher Mark, aurait-on envie de lui répondre. Déjà, être l’écho d’un livre, ce n’est pas si mal. Il n’est pas tenu à tout le monde d’être un réceptacle. Ensuite, le drame néo-romantique ou post-sartrien de Rutherford aura été purement subjectif au sens le plus kierkegaardien, protestant, du terme. Une histoire de doute, de désespoir, de d’inaccomplissement, de néantisation – de nausée. Mais aussi de résistance, de mise en suspens des choses, de souci authentique de Dieu.

    Entre une école où il n'apprend rien la semaine et un temple d'obédience « Indépendante » où il s'ennuie ferme le dimanche, le petit Mark se cherche. Les sermons lui semblent vains, Dieu plutôt déplaisant, la foi assez fausse et le péché » (le mot qui regroupe toutes les défaillances humaines), un beau charlatanisme.  Pourtant, il lit la Bible et beaucoup mieux que les clercs qui ne la lisent pas ou mal. La seule chose qui semble intéresser l'enseignement religieux, c’est le dogme, le parti, la morale positive, utilitaire, sociale. Surtout ne jamais (se) poser les vraies questions. Lui qui ne peut déjà prononcer le mot de Dieu « sans malhonnêteté intellectuelle » se sent tout de suite étranger à la secte. On le destine pourtant au Ministère. On le convainc que la conversion fera de lui un homme nouveau. Il tente de le croire mais s'aperçoit qu’il est resté le même – en plus hypocrite. Il n'en donne pas moins le change puisque c'est ce que l'on attend de lui.

    « J'étais obligé de me déclarer convaincu de péché, convaincu de l'efficacité de la Rédemption, convaincu que j'étais pardonné, convaincu que le Saint-Esprit s'était répandu dans mon coeur et convaincu de maintes autres choses qui n'étaient que des phrases. »

    Cela s'appelle L'Autobiographie de Mark Rutherford, écrit par un certain William Hale White (1831-1913) et c'est un livre qu'André Gide tenait en haute estime.

     

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