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  • 06 - Militantisme

    alain de benoist,mémoire vive,françois d'orcival

    « Le militantisme est une école, et l'une des meilleurs qui puissent être. C'est une école de discipline et de tenue, d'exaltation et d'enthousiasme, une école de don de soi. C'est aussi un creuset d'amitié comme il y en a peu ». Gérard Longuet, Alain Madelin, Alain Robert - tous sont passés par là. La Nouvelle Droite était faite pour les idéalistes identitaires et les anti-modernes révolutionnaires. Radicaux plus qu'extrémistes. Car comme le note Deub's, si l'extrémisme est le fait de pousser jusqu'à l'absurde ses idées, à les fétichiser, la radicalité consiste toujours « à comprendre plus loin en remontant à la racine » et à tirer toutes les conclusions logiques qui dérivent de celle-ci :

    « si l'on soutient telle position, alors on ne peut pas soutenir telle autre, mais on doit en revanche en admettre une troisième dans tel autre domaine (...) ce qui exige d'être intellectuellement structuré. »

    Est-ce cette exigence toute masculine et un rien totalitaire qui fait que peu de femmes ont milité aux côtés de nos héros ? Sans doute parce que la femme, mieux que l'homme, sait que la vie est moins affaire de ratio et de structure que d'affect et de situations, moins affaire de « Weltanschauung » que de « Kairos » - et qu'être trop conséquent, radical, rationnel, moral, dans ses choix et ses idées, c'est, à un certain moment, se renier soi-même, sinon mourir. La femme, c'est quelqu'un qui n'a pas besoin d'être un homme, disait un jour X. avant que nous nous brouillons pour de mauvaises raisons qui n'étaient pas miennes et parce que le gars était quand même un rien caractériel. Ce qui est sûr, c'est que « la psychologie féminine, en tous cas, [l'a] toujours plus intéressé que la psychologie masculine. »

    Autant que son antichristianisme qui ne connaît plus de limites et qui va jusqu'à lui faire défendre, un temps, les fameuses thèses « mythistes » selon lesquelles Jésus n'aurait jamais existé. Cette thèse, il finit par s'en apercevoir, n'en est pas moins intenable car « elle obscurcit la question des origines du christianisme beaucoup plus qu'elle ne l'éclaire. » Considérer en effet que la religion la plus importante de l'Histoire et du monde repose sur un fake est le début de la pensée complotiste. Jésus n'a peut-être pas ressuscité mais il a bien existé. Sinon, vive les soucoupes volantes...

    Jeunesse finit par passer (et par s'imposer, on est en 68). Les compagnons de route font leur vie : François d'Orcival deviendra libéral, patron de presse, académicien. Lui hésite un temps entre le journalisme et l'enseignement. Finalement, il fonde la Nouvelle Droite. L'aventure ne fait que commencer.

     

    A SUIVRE

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