Qu’apprend le jeune narrateur dans les bras de Concha, la bonne espagnole ? L’amour, évidemment, la chair, la vie. Mais avant tout le savoir. Celui d’Eve, du Serpent et donc de Dieu. Concha est l’arbre de la connaissance, ou plus exactement, si l’on suit l’étymologie de son prénom, sa « crique », son « écaille », son « coquillage ». Se dépuceler, c’est sortir de sa condition adamique et pour presque toute l’humanité et presque tous les dieux, c’est devenir coupable. Sauf que le jeune homme, puis le vieil homme, décident, eux, de rester innocents, de plaider l’innocence, la chair innocente, le savoir innocent. Il me semble que c’est cela qu’on reproche encore à Philippe Sollers. Un écrivain « tout art » et sans dette, quel scandale !