Dante au paradis, par Gustave Doré
Je n'ai pas trop le temps de faire du style dans cette série où je tente surtout de suivre les chapitres selon les jours, et en étant presque toujours en retard comme le lapin d'Alice, puisque me voilà au chapitre XVII alors que nous sommes le 18, mais si j'en faisais, je présenterai ce XVII comme le cantique du Christ – le moment où celui-ci se chante lui-même, comme Dieu à la fin de la Divine Comédie.
Dieu qui s'aime Lui-Même avec toutes ses créatures autour de Lui et qui l'aiment de même et s'aiment eux-mêmes, amour s'aimant, se totalisant, se tautologisant, s'autosuffisant, rose céleste, etc.
Et aussi, nouvelle version de la transfiguration – vocale s'il en est. Car, en effet, nous entendons là ce que Jésus a pu dire ce jour-là. Ni illumination, aléa de lumière ou corps glorieux – mais prière du Fils au Père sinon de Lui à Lui-même.
« Ayant ainsi parlé
Ieschoua leva les yeux vers le ciel,
il priait :
Père, l'heure est venue,
glorifie ton Fils
pour que ton Fils Te glorifie. »
Prière sacerdotale comme on l'a souvent dit, sacrificielle, relevant à la fois de l'oblation et de la glorification, de la soumission et de l'adoration, tournant sur elle-même dans un mouvement sans fin qui nous emporte tous (Toi en Moi, Moi en Toi, eux en Nous, Nous en eux etc.), véritable ritournelle trinitaire.