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Pierre Cormary - Page 290

  • 11 - L'humanité est universelle, ou n'est pas (désolé, Deub's).

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    Alain de Benoist se bat contre l'Unique mais plaide pour le monisme. L'univers, pour lui, est un tout à qui il ne manque rien. D'accord. Mais un tout à qui il ne manque rien, c'est quand même bien un Un, ou j'ai tout faux ? Spinoziste, quoi ?

    Quoiqu'il en soit, il s'agit d'approuver le monde dans son intégralité, le monisme permettant la réconciliation des contraires, la sublimation des déchirures, l'union des altérités. Hégélien, quoi ?

    Qui plus est, contre la « culture raide » de la droite et le « devoir-être » de la gauche, Deub's affirme le jaillissement vital, la floraison organique, la joie dionysiaque. Nietzschéen, quoi ?

    Anti-Unique, donc anti-Universel, donc anti-monothéisme et biblique. Là-dessus, Deub's est cohérent. L'affirmation de la diversité (des êtres, des valeurs, des forces - des races ?) conduit nécessairement au polythéisme, donc au paganisme.

    « La valeur des patries charnelles contre le centralisme jacobin », comme il dit.

    Tout cela est infiniment séduisant mais tout de même, quelque chose me chiffonne. Lorsqu'il écrit EN S'EN PLAIGNANT qu'

    « affirmer qu'il n'y a qu'un Dieu, c'est affirmer du même coup l'existence d'une seule famille humaine, et inévitablement, la concevoir comme addition d'individus »,

    ne revient-il pas à dire qu'il y a, pour lui, plusieurs familles humaines ? Familles ou races ? Races ou espèces ? De quelle différence réelle Alain de Benoist est-il le nom ? Comprenons-nous bien, je ne suis pas antiraciste pour un sou (de cet antiracisme là, sans "s", comme disait Desproges), je peux croire au choc des civilisations, comprendre et avoir moi-même des relents de xénophobie de temps à autre, parce que voilà, je suis un être humain et que mes intérêts sont parfois en contradiction avec mes valeurs, mon identité avec mon désir d'universalité, mon catholicisme avec ma cupidité - mais au bout du compte, non, il n'y a pas différentes familles humaines (comme il peut y en avoir, par exemple, chez les animaux : mammifères, ovipares, reptiles, etc), il n'y en a qu'une, qu'on soit parisien ou congolais, juif ou inuit, tamoul ou originaire du Kentucky. Géant ou nain.

     

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    C'est en effet ce que nous dit le monothéisme : tous égaux devant Dieu. Pas de différence divine entre le juif et le grec, le grec et le barbare, le barbare ou le freak. Et c'est ce que nous confirme la biologie : chaque homme peut s'accoupler et se reproduire avec chaque femme - alors que le porc-épic ne peut s'accoupler avec le serpent (même si la blague dit que cela donnerait un mètre de fil barbelé). L'homme est sans doute divers dans ses folklores et ses sauces gibiches mais il est bien un dans son essence. En vérité, le racisme commence avec l'idée malfaisante (et complètement fausse) qu'il pourrait y avoir une différence absolue, génétique ou morale, entre deux être humain. Le seul qui soit le différent absolu, ce n'est certes pas le Noir, l'Arabe ou le Bochiman, même pas le Freak, mais Dieu - et le Dieu unique, coupé de nous mais qui nous a accordé de sa coupure, j'allais dire de son sang, le Dieu qui s'est décréé pour nous.

    Deub's a beau ensuite palabrer sur les rapports dialectiques entre identité et différence, frontières et ailleurs, même et autre, relativisme et absolu, et tenir des propos d'ailleurs purement normatifs genre "je crois à la nécessité des frontières mais j'aime les franchir" ou "un relativisme intégral est insoutenable", son anthropologie n'apparaît pas si claire, et sa "troisième voie" semble bien fumeuse.

    Non, la vérité (la mienne donc la vôtre) est que l'enracinement ne s'oppose pas à l'égalité. C'est même le contraire. Tous les hommes sont ou ont été enracinés - et d'ailleurs déracinés. De toutes façons, sans universalité, on ne peut pas penser l'homme. L'homme est universel ou n'est pas. Désolé, Deub's.

     

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