Une guéguerre internaute, cela faisait longtemps et cela fera office de récréation après Marx et avant Littell. Donc, ça barde encore du côté de chez Marc-Edouard. La nabesse (Anne-So ? Elodie ? Gérard ?) fulmine contre mon "Je suis un morceau choisi". Elle ne comprend pas que je sois très content d'avoir été cité par mon auteur détestable préféré et me fait les honneurs d'une de ces réponses "saignantes" dont elle a la spécialité et dont je vous copie-colle les meilleurs "morceaux" :
"Cher gros con (restons poli),
On savait tous que tu étais gros et que tu étais con, mais pas à ce point là ! Les plus cons sont ceux qui se croient plus malins. (…) culotté comme tu l’es, gras poupon en couches (….) Mais pauvre con que tu es (…) erronée comme tout ce que tu écris (…) les membres musclés de sa famille vont très moyennement les apprécier (….) Tu vas encore déguster (….) obèse de la pensée autant que du corps ! (…) tu n’as rien dans le slip (…) tu peux te la foutre dans ton gros cul plein de merde aux yeux et dans les oreilles ! (…) ton incompréhension manifeste (… ) ta petite vision mesquine de la stratégie (…) gras bêta (…) ta dernière tartine virtuelle (…) Te voilà encore si sûr de toi et confondant tout (…) Oui, Cormary de mes ovaires (…) indémerdablement bourgeois ! ( …) Tu pues la bourgeoisie (…) imbécile ! (…) connard ! (…) porc bien connu au goût de chiottes (…) lâche que tu es (…) renégat de toi-même (…) c’est ton problème, pas le sien (…) mais de toi, gros lourd ! (…) ta névrose de zélateur (…) le nabisme auquel tu ne mérites plus d’appartenir (retourne à Houellebecq et à Sportès, ou à Zagdanski !) (…) tu te sers de ce que Nabe t’a appris pour le descendre (…) mon pauvre Cormary ! (…) pataud rouquin (…) fier d’être dans la préface négative aux côtés de Besson, Moix et Hallier... Mais c’est la honte pour l’éternité, gros tas ! (…) tu es un naïf (…) une méconnaissance aussi grosse que toi (…) gardien de musée amateur !"
l'ensemble peut se lire ici : http://marc.edouard.nabe.free.fr/webmistressaporcmary.htm. S'ensuivit un émail que je lui envoyais "en privé" et que j'espérais qu'elle mette en ligne tout de suite mais vu son peu d'entrain, je me vois réduit à le mettre moi-même ici... Alors, pour la bonne bouche, la rigolade et la galerie, voici, avec quelques rajouts entre crochets, ma "réponse du porc à l'oie blanche".)
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Chère Websmistress, chère Anne-Sophie, Péguy, Edmonde, Ginette, Gérard, Bécassine, que sais-je encore ?
Comment ? On m'aurait menti ? Ce n'est donc pas Anne-Sophie Benoît la nabesse de ces lieux ? Diable, moi qui l'ai traité de "conne" et ai dit d'elle qu'elle était plus "hystérique qu'Agnès Léglise", me voilà bien. Elle a des frères et des oncles musclés en plus... Alors je prie solennellement Anne-So d'excuser mes propos. Je ne savais pas. Je fais amende honorable. Je lui tends les verges pour me faire battre. Et je le crie hautetfort : Anne-So n'est pas la conne ni l'hystérique ni la pouffiasse inhumainement sans grâce et sans talent qui signe à mon endroit et depuis deux ans tous ces propos fort peu catholiques. Je regrette profondément de m'être trompé de personne et je jure que je ne parlerai plus jamais d'Anne-So. De toutes façons, quelque chose me disait qu'Anne-So ne pouvait pas être si tarte. Anne-So n'est pas tarte. Anne-So m'aime et je l'aime. Anne-So sera belle pour deux. Avec Anne-So, nous allons faire de grandes choses et commencer par flageller celle qui s'est faite passer à mes yeux pour Anne-So.
Oui, vous dont je ne connais pas le nom et que j'ai pris pour Anne-So, vous, trollesse en chef, caporalinette de mes deux, et que l'on continuera à appeler "nabesse", si au moins vous étiez vexante, si au moins vous saviez manier l'invective, peut-être aurais-je connu l'aiguillon de la honte (ce n'est donc plus à Anne-So que je m'adresse, hein ?) Mais comme à chaque fois devant vous j'ai l'impression d'être comme Siegfried devant le dragon et qui se demande ce que c'est que la peur. Ah là là ma pauvre cafarde qui se prend pour une scorpionne, je ne sais pas si Nabe m'a appris quelque chose (comme vous le sous-entendiez) mais en tous cas il ne vous a rien appris à vous. Votre acharnement à légitimer, défendre, légitimer, défendre, légitimer, défendre, légitimer, défendre, et justifier, justifier, justifier, justifier, justifier, justifier, justifier, justifier, justifier, justifier les élucubrations de votre maître finit par faire long feu. Vous le défendez encore plus mal que lui ne se défend, ce qui n'est pas peu dire. Et me donnez une importance qui me fait bomber le torse. Si ça continue, c'est moi qui vais prendre en main son site (Anne-So est d'accord, je pense)... Ne serait-ce que pour corriger quelques-unes de vos navrantes âneries :
- Les artistes et le pouvoir, c'est une longue histoire d'amour et de haine, de méfiance et de complaisance, de collaboration et de résistance. [Alors, certes, l'art n'est pas "bourgeois", ça c'était pour vous provoquer, vous montez si facilement au cocotier, mais pas plus qu'il n'est "prolétaire", "anarchiste" ou "révolutionnaire" - du moins dans son son sens réel, c'est-à-dire politique et sociale. L'art est profondément amoral et amoralement humain. Il est une expression mystique du réel, une apologie des éléments par les sens ou des sens par les éléments, une affirmation sublime de l'être ou ontologique du sublime. Dans tous les cas, il n'a rien à voir avec Malcolm X ou Che Guevara.] Force est de constater que les vrais gauchistes (et Nabe, styliste génial, mais idéologue amateur, n'en est pas un vraiment un - ce qui le sauve d'ailleurs), marxistes, situationnistes, trotskistes, n'ont eu de cesse de se méfier comme de la peste des artistes et des écrivains, tous plus ou moins caniches du pouvoir comme le pensaient Marx, Engels ou Lénine (allez donc lire les excellents post que j'ai consacré à ce sujet sur mon blog). Entre la beauté et la révolution, il faut choisir et radicalement - sans arrangement avec le génie, sans compromission avec le style, sans branlette baudelairienne ou vélazquézienne dans les chiottes. Bref, contrairement à ce que votre romantisme suranné vous faisait dire, la vraie formule n'est pas "pour un Michel-Ange, combien de Modigliani ?" mais bien "pour un Modigliani (ou un Van Gogh), combien de Michel-Ange (ou de Picasso) ?" [L'artiste est amoral, c'est pour cela qu'il se fout, la plupart du temps, d'être du côté du prince ou de l'anarchiste. Il est avant tout du côté de celui qui le paye - c'est-à-dire de celui qui lui permet de faire en toute liberté son oeuvre. Or, rien de moins libre que le carcan anarchiste.]
- Nabe est vraiment sensible à l'anarchie et a une "haute idée" de la révolution ? Qu'il le prouve en allant pisser sur la tombe de Céline ou de Thélonius Monk comme Sartre était aller pisser sur la tombe de Chateaubriand ! En voilà un geste vraiment signifiant, politique, révolutionnaire - c'est-à-dire essentiellement anti-artistique ! Le vrai partisan de la révolution veut la mort de l'art et de la littérature, c'est tellement évident qu'on a honte de le rappeler. Il suffit de lire Qu'est-ce que la littérature ? du dit Sartre pour s'en rendre compte [ou de relire Les démons de Dostoïevski, le plus grand roman qui n'ait jamais été écrit sur l'esprit révolutionnaire et les révolutionnaires - tous plus tarés, débiles, dangereux les uns que les autres] - Dostoïevski dont Lénine disait, en vrai révolutionnaire qu'il était, qu'il "n'avait pas de temps à perdre avec cette saleté." Ou se souvenir des révolutionnaires français qui détruisirent nombre d' églises médiévales, statues et tableaux compris (la même chose que les talibans firent récemment avec les Bouddhas afghans). La vraie révolution va toujours de pair avec la destruction des grandes oeuvres jugées réactionnaires. Croire qu'on peut tenir en même temps la plume et la guillotine (ou la bombe) relève de la fumisterie intellectuelle. La relation entre art et révolution, telle que la conçoit Nabe, est plus une idée d'esthète ou de dandy (autrement dit une idée de bourgeois encore plus bourgeois que moi) que de véritable révolutionnaire - et qui fera d'ailleurs qu'il ne sera pas pris au sérieux par ces derniers. [La preuve, Gérard Miller - en voilà un qui a vraiment aimé Che Guevara, Mao ou Robespierre. Si Nabe avait été plus révolutionnaire qu'artiste, il aurait dû s'excuser auprès de Gérard. Mais Nabe préfère au bout du compte l'écriture à la cité et le jazz à l'agit-prop. Son incohérence politique le rejette, Dieu merci, du côté de l'art. Cioran, le plus grand moraliste français du siècle dernier, a tout dit là-dessus : l'écrivain est dans l'éternité et la mémoire alors que le gauchiste est dans le grand soir, le lendemain qui chante, l'avenir radieux - et l'éternité et la mémoire lui semblent à juste titre des catégories odieusement conservatrices. Nabe devrait lire Cioran et en prendre de la graine.]
[- Au lieu de ça, il préfère parler de "l'arabitude" de Zidane qui réapparaît dans son fameux coup de boule ou de la FNLisation nécessaire pour les algériens qui ont des couilles ! Ah ils vont être content les arabes quand ils apprendront qu'ils ne sont vraiment eux-mêmes que dans la violence et le terrorisme ! C'est du Nabe tout craché, ça, prendre le sadique-anal pour l'identité véritable et le "sang" pour la conscience ! Quel dommage quand même que son anti-nationalisme français prenne les couleurs d'un pro-nationalisme arabe ! Il gâche décidément tout ce qu'il touche. Cette manie des anarchistes de condamner ce qu'il y a d'un peu conservateur chez nous et de défendre ce qu'il y a de plus rétrograde chez les autres ! Libertaire en France mais ultra traditionnaliste en Iran (comme Michel Foucault avec les mollahs et tous ces intellectuels de gauche auxquels Nabe croit qu'il ne ressemble pas) ou en Irak. Violemment contre le "pouvoir" jugé intolérable d'un Giscard ou d'un Mitterrand mais prêt à défendre les encycliques de n'importe quel autocrate persan. Il est vrai « qu’en France l’esprit critique ne s’éveille que contre les gouvernements démocratiques » comme le disait le cher Jean-François Revel. Ainsi, Nabe sera contre le puritanisme protestant américain mais pour l'excision des femmes africaines. Hurlera ses grands dieux si on a osé le couper dans une émission de télé mais vantera tous les systèmes politiques où on l'aurait déjà décapité. Et finalement, sans même s'en apercevoir, et tout en croyant défendre la cause des pauvres, se retrouver du côté des riches et même des milliardaires (Ben Laden !). Etrange pétainisme proche-oriental que le sien et qui empêche son écriture d'atteindre la souveraineté qu'elle mériterait. Car sans ses engagements foireux (et qui ne lui vaudront même pas la reconnaissance de ceux dont il épouse la cause), il aurait été l'écrivain le plus probe de sa génération - à la fois styliste incomparable et moraliste impérial. Hélas ! Toutes ces causes à la manque galvaudent son génie, car je ne crois pas du tout, nabesse, qu'en faisant par exemple l'apologie de ce connard absolu qu'était Che Guevara (même sous l'angle littéraire de "l'échec", je vais y venir), son écriture en sorte grandie. Quand on admire un crétin doublé d'un salaud... on se crétinise soi-même.]
- Adorno fut sans doute un crétin mais pas au sens encore plus crétin que vous l'entendez. Il ne faisait que dire des jazzmen que ce que Nabe dit des collabeurs. Il faisait vraiment la distinction entre art et révolution - et savait très bien que les formes révolutionnaires d'un art, du jazz en l'occurrence, ne servent au final que les intérêts des dominants. L'art révolutionnaire, c'est de la mauvaise littérature, de la fausse mystique et de la vraie connerie. Et, comme le faisait remarquer Chloé Delaume, qui aime le jazz en France sinon les bourges, les érudits, les nantis ? Moi qui suis donc "de droite" (c'est-à-dire fondamentalement sceptique), je ne m'intéresse qu'à la singularité et au génie et me fous complètement de savoir si l'artiste est du côté du pouvoir ou de la révolution - même si, je l'avoue, les artistes révolutionnaires m'ont toujours paru moins artistes que les autres et pour cause ! Comme je le disais un jour, le drame de Nabe est que ses "idées" sont de plus en plus celles de Bruno Gaccio et de moins en moins celles du professeur Choron. Des idées que je n'arrive tout de même pas à prendre au sérieux chez lui, contrairement aux vrais gauchistes, aux vrais idéologues qui les prendront pour telles et le puniront - tel Gérard Miller chez Ruquier. Non content de leur apparaître comme un affreux antisémite, il leur apparaîtra en plus comme un affreux dandy, et cela, c'est génial, car l'ultra gauchisme de Nabe est le plus mauvais service que l'on puisse rendre à l'ultra gauche. Idéologiquement, Nabe ne sert qu'à démolir les idéologies qu'il embrasse ! (cf mon Age de Judas)C'est un grandiose dégageur de sens mais qui ne sait mettre aucune distance entre lui et les sens qu'il dégage. En lui, la puérilité le dispute à la lucidité, l'intelligence la plus pénétrante cohabite avec la connerie la plus crasse. C'est vrai que ça fait un écrivain, ça... Mais ça fait aussi un neuneu. Au fond, Gérard Miller avait tort. Ce n'est pas Patrick Besson le réac neuneu, c'est Nabe.
- Patrick Besson a peut-être regretté d'avoir écrit ce papier assassin sur Nabe mais à ma connaissance il n'en a pas fait un sur ce regret. De toutes façons, regretter en privé quelque chose que l'on a fait en public n'a aucun sens. Cela dit, je comprends tout à fait qu'on aime quelqu'un et qu'on écrive quelque chose contre lui. Surtout contre Nabe qui a passé sa vie à décevoir les gens qui croyaient en lui. Plus que l'échec, la déception fait partie de ses thématiques et de son existence. C'est pour cela que vous avez bien tort, nabesse, de me jeter votre rage à la gueule. Il n'y a de nabien que déçu. Libre à vous de trouver que c'est névrotique, je n'ai que faire de votre psychanalyse à la noix. Et suis très content d'être un morceau choisi de son dernier livre. "C'est la honte pour l'éternité" écriviez-vous bêtement (alors autant pour moi que pour le "cher Patrick" si je vous suis bien ? Relisez-vous quand même !) Mais non voyons. C'est rigolo comme tout de se retrouver dans une préface d'un type que l'on admire tant bien que mal mais qui ne sait plus quoi faire pour qu'on ne l'admire plus. Un peu comme vous qui ne savez plus quoi faire pour me "vexer". Il n'y a que vous, nabesse, qui croyez dur comme fer que se faire "brocarder" par vous peut faire mal. On en redemande au contraire ! La preuve, je m'invite chez vous dès que j'en ai envie - avec même parfois l'idée de le défendre un peu, ce pauvre Marc-Edouard. [Mais vous ne faites rien pour m'amadouer (alors que c'est si facile, si vous saviez) et ce faisant ne vous et ne lui laissez décidément aucune chance.] Tant pis pour vous.
Car, voyez-vous, la seule chose insupportable chez vous n'est pas vos misérables attaques contre moi ou contre d'autres, mais bien votre propension à faire de votre maître un saint intouchable. Vous parlez de Nabe comme Xavière Tibéri parlait de Jean. "C'est un saint, mon Marc-Edouard, un saint je vous dis...." [C'est le problème des gardiennes de temple qui font tellement dans le zèle, l'adoration hystérique, et l'interdiction totale de critique, qu'elles finissent par donner envie de pisser sur le temple - un peu ce qui se passait sur le site de Houellebecq à une certaine époque, teasing Xabe.... C'est vrai, nabesse, votre servilité vous rend grotesque et pire finit par le desservir votre derviche adoré. ] Ne pleurez pas quand même, calmez-vous, j'ai fini.... Et je vous embrasse, tiens. Un baiser de Judas, ma spécialité.
*Montalte, renégat lumineux.
PS : Bien entendu, j'espère être sur votre forum ou en post chez vous dans le quart d'heure qui suit...
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(En attendant de recevoir l'orage de crottes habituelle
[que je viens à l'instant de lire : "(…) une réponse du nullard Cormary, (…) tellement nullissime (…) gros connard (…) parce qu'il est gros le connard !)],
je signale, entre autres, cette fabuleuse vidéo du premier passage de Nabe écrivain à la télé, que j'avais vue à l'époque et qui, je le dis sans complexe, et malgré tout ce qui précède, a changé ma vie. Le petit bourge qui pue de quatorze ans que j'étais avait été chamboulé pour toujours par cet adorable histrion de vingt-cinq ans, artiste à mort, bondissant, exultant, stimulant au possible et apparaissant en ces sinistres années mitterrandiennes comme le seul héros anti-rock, anti-potes, anti-SOS racisme, anti-génération Jack Lang que nous attendions - bref l'anti-"jeune" absolu, l'ennemi grandiose et magnifique de l'inculture (et de la culture) triomphantes, le génie intempestif et aristocratique qui allait tout balayer. Ah comme je connaissais, à mon niveau de collégien maximois ce genre de polémique ! Comme je me sentais immédiatement proche de ce type hurlant la supériorité de Flaubert sur Druillet et du jazz sur Michael Jackson - même si c'était la première fois de ma vie que j'entendais parler de Count Basie. Hélas, par méconnaissance éditoriale, sociale et provinciale, je ne pus retrouver sa trace après cette émission et le perdis de vue jusque dans les années quatre-vingt dix. Si j'avais pu lire Au régal des vermines à cette époque j'aurais gagné dix ans de ma vie. Pour autant, je n'oubliai pas ce passage télé et le considérai même un peu plus tard comme une sorte de prise de conscience "politique". Le "mal", c'était l'acculturation progressive de la société et ce type (je n'avais pas retenu son nom) pourrait être un chevalier de l'apocalypse... De l'apocalypse et non du Djihad. Tant pis, Nabe et ses sbires peuvent me vomir, moi je continue de m'en nourrir.)
http://www.dailymotion.com/visited/search/nabe/video/xkoh6_nabe-chez-polac-1984