Glaneuses, Millet, maison.
Une immense bonté tombait du firmament ;
C’était l’heure tranquille où les lions vont boire.
Victor Hugo, Booz endormi
Après le livre des violences, le livre des bontés. Bonté de Dieu vis-à-vis de l'étrangère. Bonté de la belle-fille qui n’abandonne pas sa belle-mère après la mort de ses fils. Bonté du riche paysan qui demande à ses hommes de laisser des épis par terre pour que les glaneuses viennent les ramasser derrière eux. Bonté de la femme qui vient aimer l'homme endormi. Bonté de Dieu (encore) qui permet à celui-ci d'enfanter celle-là et de lui donner un fils qui sera le grand-père du roi tant attendu. Et pourtant, comme dans le Livre des Juges, Dieu n'apparait pas dans le Livre de Ruth. Dieu n'a pas besoin d'être là pour être providentiel. Dieu est de moins en moins visible mais de plus en plus grâcieux (et graciant)