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beauté

  • Shrek 5

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    Oublions la phrase de couverture aussi terriblement plate que fausse, « l’art a une tendance naturelle à privilégier l’extraordinaire » (car la tendance naturelle de l’art est au contraire de rendre extraordinaire l’ordinaire, de rendre beau le laid et extra-lucide l’idiot), et privilégions, c’est-à-dire aimons, ce vingt-cinquième opus d’Amélie Nothomb – son premier roman heureux.

    Simplicité apparemment binaire du conte - d’un côté, Déodat, surdoué très moche ; de l’autre, Trémière, surbeauté silencieuse et simple d’esprit que l’on croit sotte pour cette raison. Mais le moche est vraiment moche et la sotte est plutôt une mystique mutique - ce qui rend possible l’amour. Car s’il  a une objectivité de la beauté et de la laideur, d’ailleurs attestée par l’auteur lui-même[1], rien de plus subjectif, en revanche, que l’intelligence et la sensibilité. La preuve en est que même ceux que nous considérons autour de nous comme les plus crétins ou les plus niais ont leurs amis, leur cour, leur réseau – et que le comble est que c’est tout ce monde-là qui peut nous considère, nous, comme crétins et niais !

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