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  • Mon Facebook 2012 (les meilleurs moments)



     


    JANVIER

    Anne de Bonbec. - Bon, ça suffit, maintenant tu rentres à la maison [le 06, de Paris à Nice]
    Pierre Cormary est bien rentré à la maison mais vit en ce moment ce qu'il espère être la pire expérience de l'année 2012 : une panne de réseau Numéricâble qui bloque son Internet et son téléphone. Expérience golgothéenne, vous pouvez me croire....
    Pierre Cormary - Ce soir, quatre jours sans poke ni like - mais par contre ma 564 ème partie de Freecell.
    Pierre Cormary a au moins huit cent statuts de retard, quinze mille pokes en attente, un million de like en réserve, et va les combler fissa (et après il se met à son grand oeuvre, promis !)
    Pierre Cormary  fait son intéressant en écrivant au Masque et la Plume après avoir écouté leurs idioties à propos du Cronenberg. http://www.franceinter.fr/emission-le-masque-et-la-plume-cinema-10 (à partir de 37'37''). Je ne sais si ma lettre sera retenue mais pour la bonne bouche, je vous la retranscris ici :

    « Chers refoulés du Masque et de la Plume,

    décidément, on peut toujours compter sur vous pour passer à côté des chefs-d'oeuvres de notre temps, à savoir cette fois-ci A dangerous method de David Cronenberg, à mon sens le meilleur film de l'année passée avec The Tree of life de Terrence Malick, et qui semble vous avoir choqué à la fois par sa lisibilité coupable et donc culpabilisatrice (que vous appelez du fond de votre oedipe non résolu "didactisme") et par sa violence mentale et sexuelle si inquiétante que votre surmoi de critique, c'est-à-dire de censeur, ne peut que sanctionner. Loi du critique. Loi du père. Et Jérôme Garcin en chef de meute. On comprend que l'on puisse sombrer dans l'hystérie rien qu'en vous écoutant. Pour ma part, j'ai trouvé ce film profondément émouvant, interprété par trois acteurs prodigieux et une actrice de génie, d'une intelligence visuelle extraordinaire, créant une ambiance à la fois clinique et chaleureuse, puritaine et érotique, théâtrale peut-être mais ô combien cinématographique : tous ces coins de murs dans lesquels semblent coincés les personnages, toute cette lumière irradiante qui n'exprime rien d'autre que leur âme et qui sera bientôt éteinte par l'horreur Historique (parce que la psychanalyse, contrairement aux nazis et à Michel Onfray, c'était la civilisation), tous ces gestes filmés comme des rituels : une bague que l'on pose sur une table, un cigare que l'on fume, un manteau que l'on fouette pour le dépoussiérer - et qui me semble être du pur Cronenberg, et tout cela merveilleusement accompagné par le mixage extraordinaire que fait Howard Shore du Siefried Idyll et de certains autres motifs de Richard Wagner. Non, ce film est un moment d'intelligence et de synesthésie pures, de monstruosité et de glamour, et je regrette qu'entre vos totems et vos tabous, vous vous y soyez crevés les yeux. Bonne année quand même à vous, et bonne cure. »

    Pierre Cormary - "Si on pouvait savoir.... Si on pouvait savoir.... Si on pouvait savoir..." - nom de Dieu, que c'est beau ! Sans conteste, le théâtre le plus fort qu'il m'ait été donné de lire et de voir. [A propos des Trois soeurs de Anton.]
    Pierre Cormary - Et ça y est, ça n'a pas loupé ! Voilà que je rêve d'être violé par Rooney Mara..... [en sortant du Millenium de Fincher]
    Pierre Cormary a dîné dans un restaurant vietanamien de Belleville avec ses amis vitaux Slothorp, Tlön, Faustin, mais aussi Dominique SK et Anne S. , assis juste à côté de nous. Ils ont beau eu insister, on a refusé d'aller chez eux. On a notre dignité.

     

     

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    Première expérience pénible 2012


    FEVRIER
    Pierre Cormary -  Robert Downey Jr : un des rares acteurs qui me ferait douter de ma misérable hétérosexualité. De Chaplin à Ally Mc Beal, de Zodiac à Sherlock Holmes, tout ce que fait ce type touche au génie. http://www.youtube.com/watch?v=WavGx-3z-EI (et selon mon mauvais goût bien connu, je préfère ça à Shame, film houellebecquien intéressant mais un peu compassé....)
    Pierre Cormary l'apprend à l'instant sur BFM : un film sur l'affaire DSK se prépare avec Gérard Depardieu dans le rôle de DSK, Isabelle Adjani dans celui de Anne Sinclair et Omar Sy dans celui de Nafissatou Diallo.
    Pierre Cormary Richard Millet, homme blessé mais dont la blessure d'un autre temps n'est plus recevable. Je l'aime bcp ce bonhomme.Richard MILLET - La dépossession

    Pierre Cormary s'est offert un Samsung Galaxy S II qui a l'air mégacosmique s'il savait comment s'en servir, et comme à chaque fois qu'il a affaire à un nouvel appareil de science fiction, il tombe malade.... 39 ° de fièvre ce matin, trois jours d'arrêt maladie, et ce n'est pas une blague. Je suis un film de Cronenberg à moi tout seul (et ce n'est pas drôle, putain !!!!)
    Pierre Cormary aime beaucoup ces fêtes comme la Saint Valentin, Noël ou le samedi soir qui crucifient la solitude sentimentale, familiale ou existentielle de tout un chacun. Rien de tel que ce genre de rappel à l'ordre sado-pascalien des choses.
    Pierre Cormary Ceux qui disent ne pas croire en l'amour sont des optimistes qui veulent se faire passer pour des pessimistes car ils mettent, pour se rassurer, tout le monde au même niveau, alors que les vrais pessimistes savent que l'amour existe (comme le bonheur, la joie, la chance, la réussite, la beauté, la santé, la prospérité et les gros seins de ma voisine) mais que seuls certains pourront en jouir, parfois ou toujours, et que d'autres, comme eux, à peine ou jamais.
    Pierre Cormary a au moins compris comment on changeait les fonds d'écran. Homme libre, va !
    Pierre Cormary Dépression totale, envie de mourir, ou de me saouler la gueule à vie, je ne crois plus en rien, je n'aime plus personne, je déteste tout le monde, je me hais plus que tout, et tout ça c'est de ma faute : je m'étais juré de ne plus retourner de ma vie sur Meetic !!!

    Slothorp - Bonjour M. Cormary, souhaiteriez-vous faire partie de notre prochaine campagne publicitaire ?

    Celeborn - « groslolos vous a laissé un message » :P

    Ralph - Personnellement, les sites de rencontre m'ont toujours laissé Meetic mi-raisin.

    Maud V. - TLBM

    Faustin Soglo - Allez, M. Cormary, une louche de Nutella® et ça repart !!

    Mourielle Danette - Ce Faustin, quel enfant sauvage...

    Pascal Zamor - Un pervers polymorphe !

    Mourielle Danette - On like la dépression de Cormary, on est des merdes sinistres.

    Pierre Cormary - Ecrit à mon propos à l'instant à un pote Facebook : "joyeux, dépressif, rigolo, sournois, fidèle". Ca me va bien, non ?
    Pierre Cormary - Et maintenant, Carême ! (Je sais que je peux y arriver, comme disait Homer Simpson.)
    Pierre Cormary - Eh bien ! Il y avait fort longtemps qu'une jeune femme ne m'avait pas tripoté les couilles et le gland. Bon, c'était ma dermato tout à l'heure pour mon eczéma, mais quand même...
    Pierre Cormary - Second grand moment érotique de l'année avec l'infirmière à qui je tends mon pied afin qu'elle fasse un prélèvement de mon champignon. Et là voilà avec un coton tige qui me frotte les orteils un peu plus qu'il ne le faudrait. J'adore son sourire ironique quand elle le fait car elle sait que je sais qu'elle sait que ça fait mal.

     

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    Trois jours d'arrêt maladie.

     

    MARS
    Pierre Cormary"Ne seriez-vous pas comme Guy Mollet, radical dans l'expression et mou dans les actes ? - Vous confondez ma carrière avec la vôtre." Mélenchon à Michel Field, à l'instant : EXCELLENT !!!!!!
    Pierre Cormary - Une disputatio entre Pascal Z. et moi, filmée par Guillaume O. http://vimeo.com/38066569
    Pierre Cormary - "Bien sûr, je mentais ; mais est-ce qu'on ment vraiment si l'on considère qu'écrire n'a pas seulement lieu pendant l'acte même d'écriture, mais aussi lors d'incubations qui peuvent durer des mois, des années, parfois, et que le rêve éveillé est, en cette matière, le plus sûr allié de cette forme de pensée qu'est l'écriture ? Car je songeais à l'écriture à peu près de la même façon que je rêvais à Racha, avec une ferveur nourrie par son absence et par l'invraisemblable espoir de la retrouver et de tenir entre mes bras ce corps dont la peau mate et le sexe étroit et sombre avaient la profondeur verte et mystérieuse des vallées du Chouf." Richard Millet, La confession négative, p 171. Putain de salaud de sublime écrivain !
    Pierre Cormary - Il y a quelque chose de débile à droite que je n'ai jamais su m'expliquer ou plutôt si : une sorte de refus de la dialectique, de refus de prendre en compte le négatif de l'adversaire - la droite, la conne, ne fonctionne pas du tout selon le principe de contradiction, ne sait pas s'infiltrer, comme disait justement Bruno Systar dans l'autre camp, ne sait que faire triompher son lourd bon sens, sa souveraineté "naturelle" et tête à claques. Et c'est de cela dont Sarkozy nous a sorti, nous les cons de droite, et qui fait qu'un type comme moi soit toujours fan. Et c'est ce qu'une certaine droite, disons "bourgeoise" ou "petite bourgeoise", sérieuse, prude et fin de race, ne lui a pas pardonné. Sarko et sa farouche transparence, sa sincérité à toutes épreuves (en quoi je ne suis pas d'accord avec vous, Christian G.,  on peut tout reprocher à Sarko sauf de maîtriser ses émotionsl : comme le disait Christian Barbier, il est autant président qu'homme, autant homme que président ; il est chez lui comme il est à la télé, contrairement à tous les autres), sa grossièreté sociale (et qui heurte la vulgarité des bobos) et finalement, sa proximité gênante avec le pékin moyen. Car être trop proche du peuple a son revers. Pascal Zamor le disait dans un autre fil : il n'a pas su incarner le corps du roi à la fois proche mais lointain, présent mais transcendant, tout occupé qu'il était à engueuler les cons, à louer sa femme, à voler les stylos dans les sommets européens et à ne jamais éviter le narcissisme dans le débat quel que soit le sujet. Il a cru qu'être comme l'homme de la rue plairait à l'homme de la rue. Erreur fatale dans un pays monarchiste car l'homme de la rue ne veut justement pas qu'on lui ressemble trop. L'homme de la rue veut un président qui donne l'exemple, qui soit "intouchable" en un certain sens, "sacré", un président élu démocratiquement mais de droit divin en même temps, un père affectueux mais distant et non un frangin qui veut jouer à la play station avec vous. "Le président n'a pas des goûts de président", disait Elisabeth Lévy à propos de la virée à Disneyland.
    A cela s'ajoute sans doute aussi la haine des Français pour le bonheur et Sarkozy a trop affiché son bonheur. Et le bonheur, c'est vulgaire, comme disait Jean-Louis Bory à propos des films de Lelouch.
    Finalement, je suis d'accord avec Depardieu, je n'aime pas trop les Français. [A propos de "nous les cons de droite"]
    Pierre Cormary - Pour moi le plus grand film jamais fait sur l'Amérique, vu cent fois, aimé deux cent fois, que je connais par coeur, qui me brise le coeur à chaque fois, chef-d'oeuvre total absolu "ultimate", au niveau de Naissance d'une nation de Griffith et de Citizen Kane de Welles, rien que d'en faire le statut me fout les larmes aux yeux (mais je sors du Suffren après trois Quincy et quatre Carlsberg, état mystique, donc), musique wagnérienne, meilleur rôle de De Niro, extase proustienne pour un film de gangsters (avant Le Parrain, avant Les Affranchis, absolument....), danse dans la farine, dépucelage chaplinesque, poubelle et opium, sang et sourire, et ce plan du pont vu de Brooklyn, immense, immense, immense - un film qui définit le cinéma comme Don Quichotte a pu définir la littérature : http://www.youtube.com/watch?v=xjU68ejm-3k
    Pierre Cormary Quand le cinéma dit tout sur l'amitié désolée, la génération perdue, le cynisme malheureux et fait un immense chef-d'oeuvre : http://www.youtube.com/watch?v=ppCItkAcxjc

    CHEZ PASCAL ZAMOR

    Pascal Zamor - Ailleurs on mentionne le nom de Jean Douchet. Amusons nous et établissons un top 7 des meilleurs critiques français de cinéma (on ne mentionnera pas les critiques ayant réalisé au moins un film), du moins les critiques qui m'ont appris à regarder les films (dans le désordre ) :
    Gérard Legrand, Michel Mourlet, Serge Daney, Jacques Lourcelles, Robert Chazal , Roger Tailleur et Jean Pierre Oudard
    .

    Pierre Cormary - Dans l'ordre : Gille Deleuze, Michel Ciment, Jean Douchet, Noël Simsolo, Jean-Louis Bory, François Forestier, Donald Richie, Jean Collet (et dans le désordre : Guillaume Orignac, Pascal Zamor, Murielle Joudet, Ludovic Maubreuil, moi.)
    Les pires : Gérard Lefort, Danièle Heymann,Marc Esposito (quand il était à Studio), Michel Boujut, mais la plus horrible de toutes : Pauline Kael.....

    Pierre Cormary a remarqué que depuis qu'il a son smartphone il n'a plus besoin d'être bourré pour envoyer des conneries sur facebook comme si l'ultime frontière entre l'humeur du moment et le temps qu'il faut pour l'écrire avait été abolie. A ce niveau d'immédiateté neuro-numérique, ce n'est même plus l'écrit qui se transforme en oral, mais le flux des pensées qui s'affichent sur l'écran sans même qu'on l'ait voulu - ou pire : parce qu'on l'a voulu un quart de seconde et qu'on n'a même plus le temps de se rétracter, ça (ou plutôt : le Ca) a déjà été inscrit et lu par tout le monde. Une sorte de transcription instantanée de l'inconscient. C'est ce que je vais demander au psy vendredi : docteur, je voudrais remettre mon inconscient à sa place...
     

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    Stéphanie Hochet parlant du pape.

     

    CHEZ STEPHANIE HOCHET
    Stéphanie Hochet - "Si j’étais Stéphanie Hochet, je me méfierais de mon inconscient. " dixit Pierre Cormary dans un long article à lire dans le Magazine des livres d'avril.
    [Un rêve de] Pierre Cormary -  « ....dans le jardin d'une datcha... au bord d'une plage ou d'un lac... il ferait chaud mais il y aurait un petit vent.... on ferait la sieste... Les serviteurs noirs apporteraient les rafraîchissements... en écoutant Chosta ou Strav... Pascal nous lirait des extraits des Deux Etendards.... on parlerait de politique comme on parle de golf..... je ferai semblant de ne pas être d'accord... Guillaume filmerait... la bière serait désaltérante comme celle de chez Barack... Cécile se baignerait nue dans le lac.... PL et BK casseraient des cailloux dans le bagne à côté... on irait parfois les voir... avec une ombrelle.... on reviendrait vite chez nous... Considérations sur le tragique de la vie et le beau crépuscule de ce soir... il y aurait de la sole meunière à dîner... on verrait gambader les lapins sur le gazon... une chouette ferait hou hou dans la cloche...et ce serait l'heure du bain de minuit... »
    Pascal ZamorOn dirait un strip de Régis Franc.
    Pierre Cormary - Trouvé chez Bruno Systar. Ca tourne sur Facebook, paraît-il :

    "Quand un mec de droite n'aime pas les armes, il n'en achète pas. Quand un mec de gauche n'aime pas les armes, il veut les faire interdire.

    Quand un mec de droite est végétarien, il ne mange pas de viande. Quand un mec de gauche est végétarien, il veut faire campagne contre les produits à base de protéines animales.

    Quand un mec de droite est homo, il vit sa vie tranquillement.
    Quand un mec de gauche est homo, il fait chier tout le monde pour qu'on le respecte.

    Quand un mec de droite a loupé un job, il réfléchit au moyen de sortir de cette situation et rebondir. Quand un mec de gauche a loupé un job, il porte plainte pour discrimination.

    Quand un mec de droite n'aime pas un débat télévisé, il éteint la télé ou zappe. Quand un mec de gauche n'aime pas un débat télévisé, il veut poursuivre en justice les cons qui disent des conneries. Le cas échéant, une petite plainte pour diffamation sera bienvenue.
    Quand un mec de droite est non-croyant, il ne va pas à l'église, ni à la synagogue ou ni à la mosquée. Quand un mec de gauche est non-croyant, il veut qu'aucune allusion à Dieu ou à une religion ne soit faite dans la sphère publique, sauf pour l'Islam.

    Quand un mec de droite a besoin de soins, il va voir son médecin puis s'achète les médicaments. Quand un mec de gauche a besoin de soins, il fait appel à la solidarité nationale.

    Quand l'économie va mal, le mec de droite se dit qu'il faut se retrousser les manches et bosser plus. Quand l'économie va mal, le mec de gauche se dit que ces sales patrons s'en mettent plein les fouilles et ponctionnent le pays et que les employés sont des victimes.

    Test ultime : Quand un mec de droite a lu ce test, il le fait suivre. Quand un mec de gauche a lu ce test, il ne le transfère surtout pas !!!"


    Le faire suivre, donc.
    (213 COMMENTAIRES)
     
     

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    Nathalie Arthaud exposant sa proposition de loi portant sur l'emploi "à bon escient" de la guillotine.

    AVRIL
    Pierre Cormary - Aujourd'hui, 14 h 30, j'envoie une lettre de réconciliation à Ruân Azedzo

    James Matthew Barrie - Le premier avril ?

    Bruno Systar - Te connaissant, tu serais bien capable de le faire vraiment...

    Raphaël Juldé - Et après ça, un dîner aux chandelles avec Irena Adler ?

    Pascal Zamor - Aux Chandelles ?

    Pierre Cormary - Bruno, tu es parfois trop chrétien.....

    Bruno Systar - J'ai pas dit que tu l'écrirais avec sincérité...

    Pierre Cormary - C' est ce que je disais : tu es diabolique - chrétien, donc !

    Nathou - J'espère que tu publieras la lettre...;P

    Pierre Cormary - "Mon cher vieux, sache que j' ai toujours pensé qu' entre nous..."

    Nathou - ‎"....régnait une harmonie inégalée reposant sur un respect mutuel et une profonde amitié..."

    Bruno Systar ‎- "il n'y avait qu'un gros malentendu..."

    Nathou ‎- "...mais nous sommes assez grands pour passer outre et nous réconcilier autour d'une bonne bouteille de whisky single malt...."

    Raphaël Juldé ‎- ".. car le regret me consume et le remord m'habite..."

    Pierre Cormary - "...de ce conflit absurde, dont Bruno Systar porte une indéniable responsabilité, ....."

    Pierre Cormary - "... nous voici désormais dans cette lignée de Camus et de Sartre, de Castor et Pollux et de Samson et Dalila. Je suis sûr que tu comprendras. Salut à toi, ma couille."

    VS Véhesse -  Les derniers mots raviront son besoin de reconnaissance.

    Pierre Cormary - Tu crois ?


    Pierre Cormary a vérifié que les gens qui ont une vie virtuelle ont une vie réelle beaucoup plus riche que ceux qui n'ont qu'une vie réelle.

    Francis M. -  A condition d'avoir une vie reelle pour commencer...

    Pierre Cormary - Tout le monde a une vie réelle.

    Francis M. -  Je n'en suis pas si sur!!!

    Pierre Cormary - Mais si : métro, boulot, dodo.
    Ou : impôts, maladie, deuil.
    Ou encore : mariage, divorce, avocat.

    Pascal Z. ‎- "Tout le monde a une vie réelle." C'est même là le fond du problème. On pourrait même ajouter que nous n'avons qu'une seule vie : la réelle.

    Pierre Cormary - Et c'est lorsque la vie virtuelle (Facebook and co) s'actualise que la vie réelle s'enrichit. Du reste, nous-mêmes en sommes ici la preuve. On a commencé à se parler sur internet par blog interposé, puis on s'est rencontré, et depuis on ne dessaoule plus.

    Francis M. - M'ouais.

    Pierre Cormary - Alors, on entend souvent des thuriféraires de la vie réelle authentique arguer : "mais comment faisait-on avant ?" Mais moi je leur réponds toujours : "mais avant on se faisait chier". Quand on était seul, parce que timide ou provincial ou les deux, on était réellement seul. Internet a ouvert aux affinités électives, aux complicités et aux amours. Moi, sans le net (ni, avant, le Minitel), je serais resté puceau et je n'aurais pas connu deux grandes histoires et une demi douzaine de petites. Et je parle même pas des amitiés retrouvées (Sorbonne, Masséna) et des amitiés récentes. Et j'envie les jeunes gens qui ont internet à quinze ou vingt ans. Si j'avais eu ça à Sainte Maxime dans les années 80, toute ma jeunesse en aurait été bouleversée et dans le meilleur sens du monde...

    Au fond, l'idée du renfermement sur soi à cause du net, je crois que c'est un mythe par lequel se rassurent les gens aliénés à leur réalité. Le geek n'est qu'un avatar du solitaire et le solitaire ne date pas d'aujourd'hui.

     

    Pierre Cormary ne remerciera jamais assez Michel Onfray de l'avoir remis à la psychanalyse. Et aussi David Cronenberg.

     

    Pierre Cormary - Ceux qui ne votent pas, le sale petit plaisir coupable qu'ils perdent.....

     

    Pierre Cormary - PUTAINNNN !!! Je viens de m'apercevoir en vidant les poches de mon manteau que dans les bulletins qui me restaient j'ai encore celui de Sarkozy mais plus celui de Nathalie Arthaud, MERDEUUUUUUUUH !!!!


    (22 avril, premier tour de la présidentielle)

     

     

     

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    Moi chez moi

     

    DEBAT CHEZ SLOTHORP SUR LA TROIS D :


    Slothorp - Après la 3D, les 48 images par secondes, où comment les cinéastes ingénieurs ne comprennent pas que le plus de réel est toujours un réel en moins. La présence au cinéma est toujours celle d'un souvenir.

    Pierre Cormary - Encore une fois, je n'arrive pas à comprendre comment vous ne comprenez pas que les cinéastes de la 3D et maintenant des 48 images / seconde et le public ne comprendront jamais ce que vous dites. Tout le monde n'a pas cette conscience godardienne, j'allais dire protestante, j'allais dire athée, des images. En fait, personne, pas même Godard. C'est le plus vieux problème philosophique du monde : les sens nous trompent, nous le savons, et pourtant nous continuons à nous laisser guider par eux. Nous savons que les images ne sont sont pas le réel, nous n'en continuons pas moins à prendre les images pour du réel. Il faut savoir que l'on sent mal - la voilà, la sagesse immémoriale. Alors que vous, on dirait que vous exigez que l'on sente bien. Mais on ne sentira jamais bien, on ne verra jamais bien. Nosferatu continuera à nous faire peur en 78 D ou en 7654 000 000 images / seconde, et tout ce qui nous fera peur, plaisir, tout ce qui nous provoquera un affect (l'art, c'est créer des affects, disait Deleuze), nous paraîtra réel. Or, on a l'impression que vous voulez faire d'un affect un percept (domaine de la science) ou un concept (domaine de la philosophie). Vous reprochez au père Cameroun de ne pas parler comme un scientifique ou un philosophe - alors qu'il ne parle que comme un cinéaste, un artiste, c'està-dire quelqu'un qui prouve à chaque fois nous sommes encore pieux. Nous sommes pieux parce que nous croyons biologiquement aux images. C'est vrai, quoi, bordel.

    Slothorp - Pierre, tu ne comprends pas ce qu'on dit : ces nouvelles techniques donnent un sentiment de déréalisation justement parce que le public est habitué à des cadres plats en perspective et un mouvement saccadé des images dont son cerveau recompose la fluidité. Dans le cas du 48 images/ seconde ce qui saute immédiatement aux yeux de ce qui ont vu les extraits du film, c'est que les scènes font penser à un making-off sur le plateau de tournage plutôt qu'à un film de cinéma. Notre regard est conditionné par la technique. Ce qui se passe est exactement l'inverse de ce que tu dis : quand Michael Mann a sorti son "Public ennemies", la critique l'a jugé sur un ensemble de qualités cinématographiques alors que je peux témoigner que nombre de spectateurs ont quitté la projection en raison d'un problème technique qui donnait le sentiment d'assister à une dramatique TV. Dans les faits, l'équipe avait tourné avec une vitesse de shutter qui n'était pas la bonne et créait ce sentiment d'un ghosting et d'une fluidité typique de l'image video, rappelant aux spectateurs (sans qu'ils puissent définir exactement pourquoi) les images d'un reportage video.

    Pierre Cormary Mais dans ce cas-là, c'est parce que le film leur paraissait trop vrai, non ? Trop reportage vidéo, justement (et de ce point de vue là, je serais d'accord avec eux car Public ennemies, hors la scène où Dilinger pénètre sans crier gare dans le commissariat et va contempler les photos qui résument sa carrière accrochés au mur des bureaux, sans qu'aucun policier ne le voit, très beau moment de flottement onirique, le reste du film m'est justement apparu visuellement plat et donc ennuyeux.) Pour autant, il me semble qu'il y a bcp de gens qui ont aimé et notamment parce qu'ils l'ont trouvé très bien fait et très "réaliste". En fait, je pensais surtout à Avatar et à ses avatars - et dont le public semble raffoler aujourd'hui, arguant naïvement (mais c'est cette naïveté qui est intéressante et qui semble te consterner) que la 3 D donne un sentiment de réalité plus grande, prouvant ainsi ce constat immémorial que plus la forme est fausse plus elle paraît vraie. Que le regard dépende de la technique, bien entendu, mais c'est bien pour cette raison qu'il n'est pas conscient de la technique - et qu'il finira par intégrer comme il a intégré toutes les autres techniques. Au fond, le problème est toujours le même depuis les Lumière (les frères, pas l'horrible XVIII ème siècle) : le cinéma, c'est cette invention de foire qui nous fait croire qu'un train fonce sur nous. Alors, je suis évidemment bien d'accord sur la déréalisation de tout ça, mais c'est cette déréalisation qui donne l'impression d'une plus grande réalité. Et quand Cameroun dit qu'en 3 D, Titanic paraît encore plus réaliste, c'est imparable, et le public lui donne raison. J'ai bon ?

    (Il y a quelque chose de politique, voire de théologique dans cette disputation mais je n'arrive pas encore à saisir quoi - Pierre Boyer, un avis patristique ?)

    Slothorp - Oui et non : quand je dis que la technique conditionne le regard, il faut aussi comprendre que le regard dépend d'un héritage technique. Si, dans l'absolu, on se fiche bien de savoir comment sont fabriquées les images animées, à 24 ou 48 images par seconde, en 2D 4/3 ou en 3d anamophosé, dans le plan de l'histoire, c'est par contre capital. Pour prendre un exemple simple, si je tourne un film à 16 images par seconde, ce qui va frapper immédiatement le public, de manière charnelle, comme un court-circuit physique alors que c'est un héritage culturel, c'est que le film a à voir avec la période du muet, même s'il est sonore. Trivialement, il faut penser aux petites scènes burlesques de Benny Hill (référence pour nous, les jeunes). C'est très exactement ce genre de ressenti physique, pour lequel tu vas construire une interprétation savante mais erronée, un jugement de goût là où il s'agit d'une culture héritée intégrée dans ton corps de spectateur, que tu as donc expérimenté à la vision du film de Michael Mann. Ce que je pointe dans le discours des cinéastes techniciens comme Cameron et Jackson, c'est cette ignorance du regard hérité, cette vision purement technicienne (plus de relief, plus de fluidité créant plus de réel) là où il y a un noeud socio-technique. Dans les faits, c'est à dire historiquement, le cinéma reste cet art du XXième siècle auquel nous attachons sans le savoir quelques attentes fétichistes et qui rendent ses mondes représentés totalement vrais à nos yeux. Sous cet angle, Fincher est beaucoup plus conséquent : cinéaste technicien par excellence, il cherche constamment une neutralité des nouveaux modes techniques, à les couler dans les formes héritées de notre regard, ce qui est exactement le sujet même de son cinéma, cette zone grise entre le naturel et l'artificiel.

     Pierre Cormary - C'est bien ce que je pensais. Il y a une discordance théologique entre nous. Parce que tel je viens de lire deux fois ta réponse, je n'ai rien à en redire. Accord parfait. Sauf que là où, comme tu dirais, je ne suis plus dans le débat, où je sors du débat, est que le jugement de goût que je "construis" n'est pour moi pas du tout en opposition avec "cette culture intégrée dans mon corps de spectateur" dont tu parles. Bien au contraire, mon jugement de goût est tributaire de mon corps, ma rétine de mes archives, mon oeil de mon habitus, ma matière de ma mémoire (putain, c'était le début de mon mémoire de maîtrise, ça !). Mon regard dépend évidemment de mon héritage culturel. Où est donc le problème ? Quand je regarde ton film en 16 images / seconde, je vais effectivement me dire "tiens, c'est comme du temps du muet, quel maniériste ce Guillaume !", mais après je vais continuer à regarder et à y croire ou pas. Ce qui te gène, peut-être, dans les discours évidemment commerciaux de Cameron and co est qu'ils font mine d'oublier cet héritage, alors que je suppose qu'ils en sont aussi conscients que toi. Sans doute se mettent-ils du côté de leur public pour qui la technique la plus iréalisante du mondeest paradoxalement (paradoxe pour l'esprit mais pas pour les sens, comme je disais) celle qui donne le plus grand sentiment de réel. Et dès lors, Fincher n'est-il pas encore plus hypocrite que Cameroun dans la mesure où chez lui les effets spéciaux ne se voient pas ? Première scène de Zodiac - la rue qui défile à travers la vitre de la voiture, un des plus beaux plans de ces dix dernières années et qui crée un effet, un effroi, incroyable (car oui, héritage culturel oblige, même sans connaître à fond l'histoire du cinéma, on est immédiatement à la place du voyeur-serial killer - ce n'est pas fenêtre sur cour mais vitre sur avenue). Et Fincher, technicien hors pair, autrement dit réaliste fabuleux, fait des films qui sont à la fois les plus artificiels et en même temps les plus terrifiants. Et là aussi, cette " zone grise entre le naturel et l'artificiel" existe conceptuellement mais pas affectivement. Parce que si ça fait peur, ça n'est pas artificiel... même si ça l'est.

    Pierre Boyer Je découvre la disputatio après coup: elle est beaucoup trop parfaite pour que j'y ajoute un commentaire ! J'espère une suite tout en regardant du Bunraku!

    Faustin Soglo Anciens/modernes, mono/stéréo, microsillon/CD : à l'arrivée, c'est toujours « que du bonheur » !!

    Pierre Cormary Je dirais que c'est une question de catholicité et de protestantisme. La catholicité du cinéma telle que la définissait Deleuze (je sais, il faut que j'arrête un jour avec Deleuze - mais c'est que je ne veux pas !), le cinéma comme croyance, or, encens et myrrhe, et le cinéma selon le puritanisme protestant qui fait qu'on adore le cinéma, et peut-être plus que le catholique, mais qu'on s'en méfie (Godard), parce que l'image, ontologiquement c'est mal. Exactement comme devant la croix. Le catho voit dans la croix le corps supplicié quoique glorieux (j'allais dire la bite). Le protestant ne voit que la croix nue (j'allais dire le phallus). Le catho a un regard primitif, le protestant un regard réflexif. Et le regard réflexif est sans doute plus complexe que le regard primitif mais il arrive nécessairement après, comme Luther et Calvin arrivent après les rois mages.


     

    Pierre Cormary - Mais elle est tout à fait au niveau des cinq premières cette sixième saison de Dexter avec le super taré Travis ! Dernier épisode, maintenant.

     

    PUTAIN DE DIEU DE CHIER !!!! Le dernier plan du dernier épisode de la dernière saison ! Pour moi, c'est pire que le finale de la cinquième.

     

    On pardonne tout à Dexter - je veux dire, on pardonne tout aux invraisemblances de la narration et qui devraient d'ailleurs la mettre en bouillie tant celle-ci accumule les raccourcis impossibles, les faux suspenses (le lac de feu), les aberrations spatio-temporelles (Dexter toujours là au bon moment et... au pire), les énormités psychologiques, mais tant pis. Comme dans Lost, le délire dramatique devient l'enjeu de la série, l'énormité une figure de style, l'aberration un affect comme un autre (et ici, l'inceste qui commence). Dexter fonctionne comme certaines BD primitives (genre Tintin au Pays des Soviets) où la triple mort du héros de la dernière case de la planche de droite est résolue à la première case de la planche d'après. Ce n'est plus de l'incohérence scénaristique mais du surréalisme nerveux qui fait qu'on tremble avec le héros quelle que soit l'improbabilité de la situation. L'intensité l'emporte sur tout, et c'est cela qui fait que je vais attendre comme un fou la septième saison. Car après ça....

     

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    Institutrice républicaine plaidant pour un retour "salubre, nécessaire et humain" aux châtiments corporels pour tous.


    MAI
    Pierre Cormary ne comprend pas comment on peut dire que ce débat [entre Hollande et Sarkozy] fut ennuyeux. Il fut au contraire passionnant, dramatique et presque toujours de bon niveau. Mais la propension des Français à prendre leurs politiques de haut, à ironiser, à prétendre, comme Homais, que "moi, si j'étais le gouvernement....", à zapper, est décidément désespérante. Aussi désespérante que cette hallucination collective qui fait dire que Hollande l'aurait emporté ou aurait "présidé le débat". Ce que j'ai vu, moi, est un candidat imperméable qui avait l'air de dire à l'autre : "tu peux t'acharner à prouver ton action, tes chiffres, à rappeler tant que tu veux la crise, les gens seront pour moi, car les gens se foutent de la crise, se foutent de ton action, de tes chiffres, et ne peuvent plus supporter ta gueule même s'ils savent que je suis en deça de toi. Mon atout est que les gens, je veux dire les Français, ne peuvent supporter quelqu'un qui n'a rien à leur offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur. Les gens veulent être rassurés, et moi je parais rassurant même si je ne sais pas du tout comment on va faire. Mais tant pis car le vrai Pétain, c'est-à-dire celui dont on croit en France qu'il va nous protéger des méchants, ce soir, et sans doute dimanche, c'est moi."

    Pierre Cormary - Julien Desterel, tu mets le doigt là sur le point essentiel qui fait que le PC n'a jamais été rejeté de la sphère politique alors que le FN, si, à savoir l'alliance nécessaire qu'il a en effet fallu faire avec Staline pour vaincre Hitler. Ou contre toute attente comment le pacte germano-soviétique est devenu un pacte américano ou démocratico-soviétique. C'est l'événement politique et métaphysique capital du XX ème siècle, l'alliance contre-nature entre les communistes et les libéraux contre les nazis. On pourrait même y voir la victoire suprême d'Hitler, suprêmement diabolique : forcer les démocraties occidentales à intégrer les dictatures communistes contre lui, forcer Roosevelt et Churchill à dîner avec Staline. Yalta. Forcer à un partage éhonté de l'Europe. Et tout ça parce qu'Hitler trahit Staline. Le diable qui trahit le mal pour créer une situation encore plus diabolique. Dès lors, tout ce qui s'apparentera de près ou de loin à la croix gammée sera banni alors que tout ce qui sera affilié à la faucille et au marteau sera pardonné. Et c'est pourquoi il n'y a pas eu et il n'y aura jamais de jugement de Nuremberg du communisme. Et que la pire horreur de l'Histoire n'aura pas été sanctionnée et fera qu'on peut être encore impunément "communiste".


    Pierre Cormary - Vous voulez énervez vos amis de droite quand vous êtes de droite ? Dites-leur simplement que c'est parce qu'ils ne sont pas des intellectuels, qu'ils n'aiment pas l'intellectualisme ("Oh que non ! nous sommes dans le réel, nous ! Rien à foutre des bobos parisiens !") qu'ils se font rétamés à tous les coups. Le peuple de droite de France méprise les intellectuels et donc perd régulièrement parce que le réel se fait à Paris, à Saint Germain des Prés. Le peuple de droite est con.

    Pierre Boyer -  Par ailleurs, on a tout de même un formidable paradoxe. Maîtres à penser historiques de la gauche culturelle: Lévi-Strauss, Lacan, Deleuze, Foucault, Derrida, voire Agamben, Negri et cie. Lévi-Strauss: probablement l'une des pensées les plus purement de droite qui soit, anti-révolutionnaire, débouchant sur l'éloge d'une xénophobie modérée. Lacan: "je suis libéral parce que je suis anti-progressiste." Deleuze et Foucault: disciples de Nietzsche, penseur d'ultra-droite. Derrida: disciple de Heidegger, penseur d'ultra-droite. Agamben et cie: disciples de Schmitt, penseur d'ultra-droite. La France est le pays où la gauche culturelle (je veux dire: celle dont la morgue est en effet insupportable) s'adosse à un univers de références qui sont celles de la droite la plus extrême. Conséquence inverse: Rawls, penseur qui aux USA se situe clairement à la gauche du parti démocrate, a pu passer auprès de cette gauche, lors de son introduction en France, pour un penseur de droite.

     

    SIX MAI 2012, 20 h, chez JPA devant la télé en constatant, entre deux bouteilles de consolation, le Grand Remplacement gauchiste et en écrivant des conneries vécues sur FB (et en recevant comme on va le voir) :
    Pierre Cormary - Sarko (et Guaino) sublimes ! Son narcissisme est sublime ! Quel bonhomme ! Le plus bel adieu de la cinquième république !

    Hollande, donc... La justice et la jeunesse...... La justice, passe encore.... Mais la jeunesse, putain.... Ils ont élu quelqu'un qui parle de la jeunesse... Mais il n' y a rien de pire et de plus facho que la jeunesse...

    Il n' y a plus que l' ivresse. Bonne soirée à tous et bonne chance au nouveau président qui aime les gens et les djeuns...

    [Un peu plus tard dans la soirée] Pierre Cormary - Voilà ce que je reçois à l'instant en privé et qui fait suite aux commentaires précédents :

    "Pierre, on se connait à peine (c'est peu de le dire), mais je crois que je suis trop sectaire pour pouvoir garder dans mes amis facebook quelqu'un qui vote Sarko et ose affirmer que c'est la jeunesse qui est facho. Donc, mes respects, et au revoir ! je tenais à vous prévenir, ce n'est pas très poli sinon me semble-t-il (mais bon, du haut de mes 26 ans j'ai pas mal de tares a priori !)
    Dans une autre dimension, sans doute aurions-nous pu nous apprécier. Mais j'assume mon sectarisme, et vous souhaite donc une belle soirée." Signée Arlette.

    Voici donc quelqu'un qui revendique son sectarisme tout en trouvant en même temps insupportable qu'on le traite de facho. Très curieux.

    La jeunesse, c'est le mal. François Mauriac l'avait bien noté dans les années 30. Il faut toujours compter sur les moins de 25 ans pour voter Hitler ou pour s'embrigader dans le bolchévisme.  Et puis, la moindre des choses, quand on a vingt six ans, c'est de mépriser les gens de vingt-six ans. Quelqu'un qui milite pour son âge ne mérite que des baffes. Faire partie de la meute de sa génération est la misère absolue.


    -------------------INTERMINABLE QUOIQUE PASSIONNANT DEBAT SUR "QU'EST-CE QUE L'IDEOLOGIE ?" AVEC, ENTRE AUTRES, L'IRREMPLACABLE PIERRE BOYER ---------------


     

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    Facebook Satyricon


    [PASTICHE DE MON MUR : statut + commentaires]
     

    "Pierre Cormary se regarde les couilles et se demande si les nuages, les merveilleux nuages."

    "Joan Roméo et 926 754 personnes aiment ça."

    "Anne Bouillon – Magnifique ! Je prends ! Merci !
    Gloire !"

    "Cécile Baron – Baudelaire, so, my dear ?"

    "Pascal Zamor – Spleen."

    "James Matthew Barrie – A chaque fois, vous me bouleversez, imbécile !"

    "Murielle Joudet - Kikoukakounou."

    "Alina Malycheva – Un vrai petit malin, ce petit Pierre."

    "Joseph Vebret – Vous voyez, Pierre, tout le monde veut vos couilles, sauf vous qui ne les voulez pas. Veuillez les vouloir, s’il vous plaît."

    "Faustin Soglo – Oulouloulou, M. Cormary, ne vous faites tant pas de mouron avec vos couilles. Revenez avec nous, M. Cormary. Les couilles, c’est pour les couillons, et vous n’êtes pas un couillon, M. Cormary !!"

    "Guillaume Orignac – Problème de bourgeois."

    "Lionel Lumbroso – Ah ce Pierre, quelle verve ! Quel style ! Quelles envolées !! On en redemande. On se roule dedans. Mais Pierre, encore une fois, je vais devoir vous engueuler, tel un père qui engueule son gosse mais parce qu’il l’adore, ce gosse qui vient de ses couilles. Et le plus beau cadeau qu’un père peut faire à son fils, c’est bien lui donner des couilles. Mais Pierre, la Synthèse, Pierre ? Que faites-vous de la Synthèse, bordel ? Les couilles, les nuages, vous ne pouvez pas continuer à opposer la droite et la gauche comme ça, Pierre ? Enfin, vous savez, la Synthèse ???? (….) (…) (…) (…) (…) (…) Voilà, Pierre, j’en ai fini, je vous embrasse, chien fou ! "

    "Valérie Scigala – Je ne vois pas ce qu’il y a de baudelairien."

    "Raphaël Juldé – se regarde les nouilles et se demande si l’écuage."

    "Jean-Rémi Girard – Pierre, les couilles et les nuages, ça n’a rien à voir, enfin."

    "Pierre Boyer –Ah mais si, ça a à voir. Taxe instaurée en 1157 par Henri II, l’écuage est une pénalité financière que le vassal paye en contrepartie à son suzerain qui peut ainsi s'offrir le service de mercenaires. En ce sens, on peut dire avec Pierre que les nuages peuvent avoir une dimension testiculaire, parce que financière (celle notamment développée par Carl Schmitt dans Guerre discriminatoire et logique des grands espaces (mais dans l’édition du début avril 39 plutôt que dans celle de fin avril de la même année où déjà il est dans une conversion sociale heideggérienne (qui est en contradiction flagrante avec son néo-nietzschéisme, qu’il, certes, finira par dépasser un peu plus tard grâce à sa lecture thomiste de Novalis, (mais le met alors dans une position théologico-hitlérienne un peu en déphasage avec ses conceptions libéralo-chrétiennes (même si on peut toujours l’approuver sur le point du conservatisme ouvert (en tous cas dans le sens kafkaïo-bettelheimo qu’il lui donne (car dans le sens bonaldo-rousseauiste, c’est encore autre chose (d’autant (qu’il ne faut pas (oublier que c’e(st (au (même mo(ment qu’il va relier (la (Krisis de Husserl aux (stases plotiniennes (et en (ce s(e(n(s(, (i(l est de gauche (mais d’une gauche qui voterait à droite (ce qui est au fond la position de Pierre et explique son spleen en partie bourgeois (mais pas totalement. )))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))"

    "Pascal Labeuche – Je suis bien d’accord."

    "Jean-Jacky Goldberg – Normal, vous êtes de droite. Ici, c’est un mur de droite, avec des statuts de droite, des gens de droite, une couleur de droite, un langage de droite, un humour de droite (qui ne me fait pas rire), de la nourriture de droite, de la sexualité de droite, du TF1 de droite, des nuages de droite. Et donc à mon avis, tout le monde est de droite."

    "Gabriel Cloutier – Ne comprendra jamais pourquoi les gens votent à gauche. Ne comprendra du reste jamais pourquoi il y a une gauche. Ne comprendra jamais qu’on ne comprenne rien."

    "Maria Krupskaïa - ;)"

    "Ruân Adzendzo – Homme sans couilles, sans cul, sans cœur, sans courage, sans bite, sans rien autre que sa suffisance gerbante et sa puanteur anale ! Demi cadavre à l’écrivassure minable qui en crèvera bien un jour dans son pus jaunâtre d’impuissant fini à la pisse pendant que tous ses glaires lui exploseront à sa face infâme, la même qui lui aura servi de gueule ouverte dont ne voudrait même pas la pire vermine pour se nourrir, et que moi, moi, moi, je dénoncerai sans relâche à condition que l’on veuille bien me payer, o vous lecteurs qui croyez me lire mais dont l’obole rachitique prouve l’âme basse et vile (cormarienne, donc) dont je dirais une fois de plus tout le prurit croutant et l’obsession dégueuleuse de cet être infect, insulte à toute l’humanité, erreur grossière du divin lui-même, capable simplement de chier par la bouche les détritus qu’il a dans une âme purement intestinale et que pour l’éternité je conchie de mon noir soleil…."

    "tags : Pierre Cormary, Pierre-Antoine Rey, Rey, Rey, Rey, Rey, putain !, Pierre-Antoine Rey, Pierre-Antoine Cormary, Cormary, ry, ry, ry, ry, ry, ry, Pierre-Antoine Rey = Pierre Cormary = le pire porc de tous les temps, Cormary + Rey = Pierre-Antoine Cormary Rey = Rey Cormarey, Pierre-Antoine = Rey + Cormary, crevure, poubelle, chiottes, bidet, PQ, étron, diarrhée, chasse d’eau, bathroom, oua oua"

     "(commentaire rejeté)"

    "Un troll – Et si on le poussait au suicide le Double Gras ? Ce serait drôle, non ? "

    "Un autre troll – Ouais, toute sa famille le pleurerait, ça serait marrant. "

    "Un autre troll – Ouais, on leur enverrait des photos de lui, les veines pissant le sang."

    "Un autre troll – lol."

    "Un autre troll – En plus, on pourrait dire que c’était un juif."

    "Un autre troll - Tu veux dire un youpin ?"

    "Un autre troll - Ouais, lol"

    "Les trolls - super, une expédition punitive."

    "Un autre troll – Allez, on le fait. Et après, on va violer la négresse du quatrième."

    "Les trolls – Ha ha ha ha ha ha ha ! Du quatrième ! Très bon."

    "(Commentaires rejetés aussi)"

    Pierre Cormary Comme disait Jean Dujardin dans l'épisode pilote de Un gars une fille : "ça n'a pas de principe, un mec." (A propos de Valérie Trierweiler)

    Pierre Cormary Du Lelouch fight. De la guimauve hard. Du coup de poing coucher de soleil. Du t'as-vu-comme-je-suis-pudique-quand-je-filme-l'impudeur. A moins que je n'en fasse une affaire personnelle et que je ne supporte ni l'animalité des personnages ni la sensiblerie romantique du propos. La partie handicap, quasi cronenbergienne, ou comment réussir sa partie de jambes en l'air quand on est cul-de-jatte, est pourtant intéressante, mais la partie dur au grand coeur irritante, et le coup du gamin Grand Bleu insupportable. A moins que je ne sois trop bourgeois pour supporter tout cela. Un peu comme avec Carax et Into the Wild de Sean Penn. Car les personnages qui foncent dans leur merde avec leur morale "argh, plus c'est dur, plus j'y vais" me renvoient à ma chaise du musée. Laissez-moi tranquille avec votre goût de la vie âpre. Quant à Marion, je me demande toujours si elle joue bien ou si elle se contente de montrer qu'elle ressemble à Bette Davis. [A propos de De rouille et d'os, de Jacques Audiard]

    Pierre Cormary Mal écrit et bien filmé, abscons et démonstratif (mais n'est-ce pas au fond ce qu'il a toujours fait ?), ultra sexuel et ultra frustrant (quand donc osera-t-il la pornographie bien plus faite pour lui que pour Lars von Trier ?), hypnotisant dans sa première heure, chiant dans sa seconde, interminable dans sa scène finale, sublime dans son plan final, oscillant entre les pires clichés anti-modernes dans le genre "l'argent, c'est mal, l'argent, ça déshumanise, l'argent, c'est le sexe vénal et le meurtre gratuit" (mais que peut-on attendre d'autre des auteurs de SF ?) et une incroyable ambiance kafkaïo-dostoïevskienne (la scène finale étant indéniablement inspirée de la scène entre Kirilov et Verkhovenski à la fin des Démons), ce film est en fait la holding de son auteur avec tous ses défauts et toutes ses qualités et prouve une fois de plus que le penseur n'est pas au niveau du filmeur (comme un Kubrick, par exemple, l'était, ou même comme un Spielberg l'est aujourd'hui, oui, j'ai bien dit Spielberg). Mais le film est tellement beau qu'on lui pardonne ses truismes et ses longueurs. Jamais on n'aura filmé avec une telle intensité hitchcockienne le décor qui défile entement derrière les vitres de la voiture. Jamais on aura filmé l'enfermement automobilistique d'un personnage. Rien que pour ces moments de pure bulle urbaine (qui moi me rappelle Lifeboat) le film vaut sa vision. Et puis, comment ne pas être sévère avec un tel génie ? [A propos de Cosmopolis, de David Cronenberg]

    Pierre Cormary Film kitch, snob, moisi, de brocante ou de musée, de geek ou de dandy, écrit GO dans une critique en règle contre Wes Anderson http://www.chronicart.com/cinema/chronique.php?id=12410 que j'aurais cru plutôt convenir à Tim Burton. Est-ce parce que c'était le premier film que je voyais de lui que j'ai été surpris, enchanté, ému ? Ces vertes amours, héroïques et maladroites, m'ont semblé bien menées - l'indéniable maniérisme de la mise en scène étant en parfaite adéquation avec cette perception enfantine à la fois militaire et ludique. Contrairement à ce qui se passe chez Burton (ou chez le Scorsese de Hugo Cabret, mal foutu et étouffant), le film reste joueur du début à la fin, beaucoup plus libre qu'il n'y paraît, la brocante n'étouffant jamais le plaisir de la narration ni le jeu des enfants, épatants, je trouve. Etonnante apparition de Harvey Keitel qu'on n'avait pas vu depuis longtemps. Non, moi, je le recommande. [A propos de Moonrise Kingdom de Wes Anderson]

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    Kara Hayward dans Moonrise Kingdom, de Wes Anderson, le film de l'année selon moi - et le dernier film d'amour qui m'ait fait pleurer, ce que l'on mettra bien entendu au compte de mon infantilisme bien connu.

     

     

    JUIN

    -----------AUTRE INTERMINABLE DEBAT SUR "L'IDEOLOGIE QUEER" AVEC LOUIS SAGNIERES---

    (j'ai été tenté de mettre en ligne ces débats mais vu la place qu'ils auraient pris, j'y ai renoncé. Ce genre de note ne me sert que d'indication personnelle, un peu égoïste, je l'admets.)

     

    Pierre Cormary - Pourquoi sort-on toujours enchanté d'une représentation de la Compagnie de l'Arme Blanche ? Parce qu'ils sont à l'aise autant avec les classiques (Les femmes savantes en 2010) qu'avec les modernes (Art de Yasmina Reza en 2009), les pièces savantes (Le silence + Le mensonge de Nathalie Sarraute en 2007) et les pièces casses-gueules (extraordinaire Folle de Chaillot de l'an dernier) ? Parce que les mises en scène de Jean-Rémi Girard saisissent par leur justesse et leur inspiration, toujours lisibles, jamais didactiques ? Parce que les comédiens, "amateurs" s'il en est, Philippe Soussan et Patrick Cathala en tête (mais on ne peut pas ne pas citer ici Agathe Bresle et Johanna Benesty, épatantes dans l'ivresse et la vachardise féminines), peuvent en remontrer aux "professionnels" ? Et parce que ces cinq là se surpassent cette semaine en produisant Le Dieu du carnage, la pièce la plus cruelle et la plus jubilatoire de Yamina Reza qui s'y connaît comme personne pour explorer les fractures socioculturelles qui peuvent exister chez les bien nés ? Pour ceux qui ont vu l'adaptation brillante de Roman Polanski au cinéma l'an dernier, ils ne perdront pas au change. La mayonnaise prend tout de suite, les deux couples (à la scène comme à la ville !) s'entendent à merveille pour se déchirer devant nous, l'hystérie, cette invention clinique appliquée aux femmes mais qui s'applique tout aussi bien aux hommes, explose tout à coup, et le spectateur ne regrette que deux choses : que le spectacle ne dure qu'une heure quinze et qu'il ne se joue que deux fois : hier soir, donc, ou j'étais au milieu d'une salle sincèrement ravie, et ce soir à 21 h 30. Allez-y, vous ne le regretterez pas. C'est méchant, burlesque, odieux, et ça vous rappellera tout ce que vous avez vous-même pu vivre un jour avec votre conjoint, vos enfants, vos parents, vos amis. Le carnage, il n'y a que ça de vrai !

    Mon moment préféré : le contentement hilare du couple d'avocat quand l'autre couple commence à se disputer devant eux - car la vraie rixe est toujours à l'intérieur des unités plutôt qu'entre elles. [A propos de Carnage, de Yasmina Reza mis en scène par Jean-Rémi Girard avec la Compagnie de l'Arme Blanche.]

    [ADDENDUM : cette année, Jean-Rémi Girard propose sa propre pièce, adaptée d'un grand classique français du XVIII ème siècle. Représentations en juin. Pensez déjà à vos réservations.]

     

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    Seconde expérience pénible 2012.


     

    JUILLET

     

    Pierre Cormary devient chinois - "Tu marches sans savoir ce qui te pousse, tu t'arrêtes sans savoir ce qui te fixe, tu manges sans savoir comment tu assimiles, tout ce que tu es, est un effet de l'irrésistible émanation cosmique" écrit Lie-tseu. J'avoue que j'aime bien ça. Nous sommes moins des individus que des prolongements de nature, des émanations de "la norme", des avatars du Principe (on serait tenté de dire des métastases, mais ce serait faux, ce serait houellebecquien) qui ont perdu la Voie. De toutes façons, les contradictions n'existent pas dans l'unité. Drôle de religion qui dit que c'est dans le laisser-aller que les choses s'ordonneront. Que le mal réside dans l'intervention, l'action, la volonté, l'effort. Que l'être naît du non-être exactement comme l'habitat est permis par le vide. Et que l'on doit se faire poule quand on est coq. Une religion d'air et d'eau qui soulage un instant de cette religion de terre et de feu qu'est le christianisme. Au moins, le néant n'est-il ici plus une menace ni, une souffrance, mais au contraire un soulagement, un apaisement. Le doux néant.

    Et ça, c'est pas génial ? "Celui qui prend plaisir à tuer les hommes ne peut jamais réaliser son idéal dans le monde." (Lao-tseu, XXXI)

     

     

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    Avec mon amie Frigide Barjot, honteusement conspuée ces derniers temps par des gens qui ne savent pas toujours servir leur cause.

    Pierre Cormary - "Ce n'est pas parce que l'on n'est pas parano que l'on n'est pas suivi." (le cher Basile de Koch, mari de Barjot,  hier à la soirée Causeur, le 05 juillet 2012.)
    Pierre Cormary - Merveilleuse oeuvre de Britten parfaite pour une fin de soirée - et une femme chef d'orchestre, tout de même ! http://www.youtube.com/watch?v=spWgWb6HX70&feature=relatedCe qu'il y a de merveilleux dans ce genre de morceau, c'est qu'il crée des souvenirs qu'on n'a pas. Il évoque une mémoire imaginaire, il raconte une existence, des amours, que l'on ne connaît pas mais qui sont comme les nôtres - et c'est pourquoi Moonrise Kingdom fonctionnait aussi bien.

    Pierre Cormary - Mon psy m'aime bien. J'aime bien mon psy.

    Olivier Noël - Transfert. Contre-transfert.

    Pierre Cormary – Tu veux savoir ? Bien.

    - J'ai toujours été agressé par mon nom. Rey. C'est horrible, Rey.
    - Et pourtant, c'est royal, solaire, viril.
    - Merde, c'est vrai. Dans "rey" il y a "érection".
    - On peut dire ça.
    - Mais moi je préfère "Cormary".
    - Autrement dit, le corps de Marie. La femme. La vierge.
    - Et aussi la souffrance, les entrailles, le ventre. L'obésité. La boulimie. Putain, c'est vrai !
    - ....
    - L'accouchement, nom de Dieu !
    - Aussi.
    - Le truc, c'est que ma mère m'aimait trop, vous comprenez. Elle me mettait dans l'arène sans que je le veuille.
    - Le roi, la reine...
    - Bordel de cul de moi !
    - ...
    - Qu'est-ce que ça doit être quand on s'appelle "Noël". D'ailleurs, j'ai un ami qui s'appelle comme ça.
    - Parlez-moi de cet ami.
    - Eh bien voilà.
    Il....

    Olivier Noël - ‎:-)

    - Cratyliste, hein. De toute façon j'écris sous le nom de Thomas Becker.
    - Ah, oui, comme Boris. Le service-volée, le coup droit, tout ça.
    - Hum. Oui. Et Thomas ?
    - Le jumeau, la main sur la plaie, tout ça.
    - Oh putain.
    - ...
    - Celui qui a connu le Christ de deux façons ! Le faux gnostique ! Pas comme Pierre, hein. D'ailleurs, j'ai un ami..


     

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    Le monde comme volonté et comme représentation

     

    Pierre Cormary donne sa vision du monde

    Si j'avais à résumer le plus grossièrement possible ma "Weltanschaaung" :
    De la vie comme goût du sang.
    De la vie comme génétiquement sadique. Le biologique est d'emblée meurtre et viol.
    De l'univers qui est en expansion de souffrances (ou "le monde est une souffrance déployée", première phrase du premier livre de Michel.)
    Du principe de cruauté aux Indulgences.
    De l'origine fasciste de la vie à son acceptation fataliste via le religieux, qu'il soit chrétien ou bouddhiste. Cela commence toujours par Caïn ou par l'os de 2001 qui sert à tuer le singe. L'humanité va de pair avec le sacrifice d'autrui.
    De la religion comme supérieure à la philosophie comme la foi est supérieure à la raison ou comme l'amour est supérieur à l'amitié (et donc, forcément impossibles).
    De la vie contemplative comme supérieure à la vie active. L'action sert à tuer réellement ou symboliquement.
    Des meilleurs agencements possibles à faire dans le monde pour soi.
    Des meilleurs illusions vitales à découvrir en soi (art, amour, plaisir).
    De la vie comme saloperie au plaisir de vivre.
    Du christianisme non comme point de départ (au départ, il n'y a que de l'excrément et des hurlements) mais comme point d'arrivée. L'extase existe.
    De l'Ancien Testament où Dieu donne la vie au Nouveau Testament où Il s'excuse.
    De Sade, Schopenhauer et Nietzsche (ancien testament = biologie) à Lao-tseu, Saint François et Mozart (nouveau testament = éthique).
    De trois triades :
    - Violence - Sang - Rachat.
    - Vouloir-vivre - Sperme - Renoncement.
    - Volonté de puissance - Surhomme - Résurrection.
    Du christianisme comme feu et terre.
    Du taoïsme comme eau et air.
    Du taoïsme comme libéralisme qui aboutit à l'ordre. Comme laisser-aller qui rend continent plutôt qu'incontinent. Du lâcher-prise qui abolit la culpabilité et la faute - je veux dire, l'envie de fauter.
    Du Tao qui est une cuisine et du Christ qui est une personne.
    (On peut être taoïste et chrétien mais non chrétien et taoïste)
    Du catholicisme comme matérialisme : corps, chair, fruit des entrailles (l'Ave Maria comme prière qui parle directement de... la gestation et de l'accouchement !). Ce sont les Grecs qui nient le corps et les Chrétiens qui l'affirment jusque dans les viscères. Le corps grec, si prisé par les contemporains et les nazis, est un corps sans regard, un corps idéal, un corps qui n'existe pas. Le corps chrétien est dégueulasse mais parce que le chrétien ne veut justement pas l'éradiquer.
    Du paradis dans lequel on ira tous, oui, même Michel Onfray.
    De la formule "les premiers seront les derniers" qui signifie au moins une chose - que tout le monde finira par y entrer, les derniers n'étant pas les exclus.

    Pascal Z. - Un ouloulou s'impose !

    Pierre Boyer - J'ajouterai: Wow!

    Raphaël Juldé - Arrière, Monde !

    Pierre Boyer - "De la vie comme génétiquement sadique": comme je suis plutôt d'accord avec ça, j'en profite pour poser une question qui me turlupine depuis longtemps. Comment concilies-tu (mais peut-être qu'on n'est pas obligé de concilier) cette essence fasciste de la vie avec la doctrine du péché originel compris comme chute de l'homme? Double problème: l'extension du péché de l'homme à la totalité du vivant; l'existence d'une nature d'avant la chute. — Est-ce qu'il faut dire (style Origène) que l'homme a entraîné tous les vivants dans sa chute? Est-ce qu'il faut dire que la chute a toujours-déjà eu lieu? Est-ce qu'il faut renoncer à l'idée de chute et dire que le péché originel désigne l'origine pécheresse de la vie, de toute vie? Mais quel est alors le poids spécifiquement humain du péché?

    Pascal Z.-  Si en plus tu le relances !

    Pierre Cormary -COMMENT CA : "si en plus on ME relance" ?????? Je suis le blabateur de service ? L'idiot de Facebook ? Le mystique réchauffé du coin ??? L' Antonin Artaud des zamis ? Le Joker local ? Le Saint Jean-Baptiste de l'interconnexion ?

    Pierre Cormary - Donc.... La doctrine du péché originel serait doctrine du fascisme originel - ou plus exactement doctrine de la conscience du fascisme originel. Etre pécheur, c'est d'abord savoir que l'on l'est et se définir comme tel. Brague a tout dit là-dessus : tout le monde n'est pas pécheur, le pire criminel peut ne pas être pécheur, alors qu'un homme de bien qui a menti et qui sait que le mensonge est un péché est pécheur. Le péché est une conscience de soi et ce qui permet à Dieu d'être reconnu et donc d'être pardonné.
    Alors oui, péché = chute = fascisme originaire. Mais en même temps que l'homme chute, il prend conscience de sa chute. En même temps que Caïn, premier fasciste, tue Abel, il se rend compte, grâce à Dieu, de ce qu'il a fait, et devient le premier anti-fasciste. "En même temps" n'est peut-être pas si juste. Il faudrait dire "juste après". Car dans l'instant du meurtre, dans l'instant de l'action, on est fasciste - et juste après, dès qu'on a ouvert les yeux et qu'on s'est dit "oups" un peu moins. Celui qui ne se dirait pas "oups" serait, lui, un fasciste persistant, un vrai fasciste. C'est comme le racisme. C'est la suite dans les idées qui fait le fascisme ou le racisme.
    Oui, l'homme a entrainé tous les vivants dans sa chute. Personne ne souffrait dans l'Eden. Même les pierres crient sur terre.
    La chute a-t-elle déjà toujours eu lieu ? Non. Dieu n'a pas créé l'homme "chutant" mais l'a laissé faire. Port-Royal disait ce genre de choses : nous ne sommes ni libres, ni purs, ni bons, mais nous avons la nostalgie de la liberté, de la pureté et de la bonté. Et c'est cette nostalgie qui fait de nous des hommes.
    Alors bien sûr, il y a un flottement de sens dans ma "Weltanschauung" puisque j'assimile, à la manière de Sade ou de Schopenhauer, vie et violence originaire, et tombe alors dans le soupçon diabolique du mauvais Dieu originel. Pour m'en sortir, je dirais que Dieu a créé la vie de manière très innocente, très satisfaite ("cela est bien" dit-il tout content de lui) puis s'est aperçu, à sa grande surprise, et à sa grande colère, que cette belle et bonne vie qu'il leur avait accordée leur servait surtout à se foutre sur la gueule. Il a d'abord pris quelques mesures radicales et bien fascistes (déluge, malédictions, quarantaine dans le désert) puis s'est calmé lui-même, notamment face à Moïse, plus civilisé que lui ("et Dieu se repentit d'avoir fait chier Moise") [mais la grandeur du créateur, c'est justement d'écouter sa créature, de se décréer pour lui] et au lieu d'envoyer tout valdinguer, d'envoyer son Fils pour en finir avec le fascisme originaire (sacrifice de l'autre) et passer à un ordre plus humain, donc plus divin (sacrifice de soi, amour et autres emmerdes).
    Le problème insoluble, c'est la part de l'homme dans tout ça. Après tout, l'homme n'a pas demandé à venir, on le crée au forceps. Et après, il déconne grave. On alors envie de le buter. Puis on se dit que c'est la chair de sa chair et on lui offre une crème glacée. Et je vais jusqu'au bout de ma métaphore filiale et infantile. Dieu perçoit l'homme comme les parents perçoivent leurs enfants. Beaucoup d'espoir, beaucoup de déception, quelques malédictions, et puis finalement, une bénédiction. On peut voir en chaque bébé un Richard III, comme disait Cioran, mais on peut aussi voir Shakespeare ou un bâton de vieillesse.
    PS : je devrais préciser qu'au fond, Leibniz et Schopenhauer vont ensemble. Tout est bien dans la meilleur du monde du point de vue de Dieu. Tout est pourri du point de vue de l'homme. Il faut apprendre à se mettre à la place de Dieu (méthode Eckhart et autres). Il faut apprendre à aimer. Aimer Dieu, la nature, l'Histoire, et pour finir soi-même.

    Pierre Boyer - Dieu est de gauche mais nous demande d'être de droite, très curieux.

     

     

     

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    Lydie Solomon, ange pianistique.

     

    Pierre Cormary - ce que j'emporte en vacances cet été dans le sud :

    - Eldorado, de la sublime Lydie Solomon (CD).
    - L'ultra britenienne soundtrack de Moonrise Kingdom (CD).
    - Les Maîtres-Chanteurs de Nuremberg, Karajan 71 (CD).
    - Iliade (Pléiade).
    - De l'Iliade, de Rachel Bespaloff, offert il y a longtemps par PZ.
    - Tchouang-tseu, "oeuvre complète", traduction Liou Kia-hway, Gallimard - parce que je me mets à la pensée chinoise en cette honorable année 2012.
    - Don Carlo de Verdi, Muti/Pavarotti/Zeffirelli, 1992 (DVD).
    - Moïse et Aaron de Schoenberg, Boder/Decker, 2009 (DVD).
    - Moïse et Aaron, version Boulez, 1996 (CD).
    - Moïse et Aaron, L'Avant-Scène Opéra.
    - Le genou de Claire, de Rohmer (DVD).
    - Les sept samouraïs, de Kurosawa (DVD).

    Soient 12 livres, disques, films (comme 2012), 4 DVD, 4 CD, 4 livres. La numérologie est respectée, l'univers intérieur amorti, le séjour dans le sud appréhendable. Des juifs, des grecs, des japonais, des allemands, des italiens, du Britten pour enfants, un chinois très sage, une franco-coréenne hispanisante, une déesse roumaine au sourcil noir. Tous ces gens-là vont veiller sur moi et je les en remercie.

     

     

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    Ou bien, ou bien

     

    Pierre Cormary - L'idée fondamentale du Moïse et Aaron de Schoenberg, particulièrement bien mis en scène par Willy Decker (illustration), est que pour humaniser l'homme, il faut lui compliquer la vie. Avant le monothéisme juif, l'homme en effet s'était inventé des dieux à son image - soient des des êtres aussi méchants et aussi médiocres que lui, quoique plus beaux et plus forts, mais qui correspondaient tautologiquement à ses désirs et à ses pulsions. Bref, des dieux fascistes et sacrificateurs comme lui l'était originairement. Avec Moïse et son invention (ou révélation) d'un dieu unique, éternel, omniprésent, invisible et irrreprésentable, c'est-à-dire d'un dieu qui n'est pas à l'image de l'homme, tout se complique - l'homme ne peut plus se contenter d'être lui-même (dionysiaque et mortifère) mais se doit d'être moral, altruiste, filial. Il gagne alors en culpabilité (en intériorité) ce qu'il perd en cruauté naturelle. Sauf que cette cruauté originaire revient de temps en temps car il ne peut s'empêcher de régresser et de retrouver son envie d'orgie, d'argent et de meurtre tribal (épisode du veau d'or) - ce que Moïse voulait précisément lui faire dépasser via les tables de la Loi. Elever l'homme malgré lui, c'est donc le forcer à abstraire, à créer une distance entre lui et lui, et entre lui et Dieu, à briser ce cercle dans lequel il semble si bien à son aise mais qui n'est que le contraire de son humanité, à lui faire comprendre que sa noblesse d'être humain est au-dessus de lui et non en lui. Et cette prise de conscience passe par l'irreprésentabilité de son "nouveau" dieu. On lui met de l'inconnu en lui, l'homme, on lui lui colle des "blancs" dans la tête, on lui fait sentir ce qu'il y a d'obscur en lui, on lui enlève ses images préférées, on l'interdit d'image. Le problème est qu'il faut quand même des images pour lui faire gober tout ça. Il lui faut des images pour apprendre à renoncer aux images - au moins à les contrôler. Et c'est là qu'intervient Aaron.

    La musique dodécaphonique correspond comme par hasard ou plutôt comme par nécessité à ce message du "divin compliqué". La série est divine en quelque sorte, omniprésente, matricielle, d'une richesse infinie, mais "discordante", anti-flatteuse au possible, anit-caressante, qui semble prendre systématiquement le contre-pied d'une perception "normale", tautologique, simple, même. Ah comme Mozart était tellement plus limpide, séduisant, aaronien ! Mais le dodécaphonisme, c'est la musique d'après Auschwitz et qui arrive prophétiquement avant, faisant en effet de Schoenberg, Berg et Webern des messies de la modernité (avec Kafka). Ce n'est pas qu'on ne peut plus écrire un poème après Auschwitz, c'est qu'on ne peut plus écrire un opéra avant Auschwitz. Il faut changer les formes pour prévenir les forces païennes qui vont resurgir avec fureur. Il faut se (re)convertir au dieu d'Abraham et de Jacob. Il faut tenter de comprendre Moïse.

    Mais quelle buse ce Moïse ! Psychorigide, intransigeant, autiste dans son absolu, répétant toujours la même chose (un comble pour celui qui annonce l'Autre Dieu), colérique, apparement punitif (alors qu'il n'arrête pas de dire qu'il faut en finir avec les dieux punitifs et castrateurs !!!), malheureux en fait, dépressif - et qui comprend que sans Aaron, le message ne passera jamais. Il faut donc accepter que le message soit falsifié pour qu'il passe. Que l'infini accepte de se faire crucifier par le fini et que le fini accepte de se faire écarteler par l'infini, voilà le drame religieux par excellence. Et qu'Aaron, le premier catholique de l'histoire biblique, va tenter de résoudre en accordant au peuple le droit de refaire des images, au risque qu'il fasse la pire. Le truc, c'est qu'Aaron aime le peuple et voudrait lui faire aimer Dieu même grossièrement. Et c'est pour ça qu'on aime Aaron, ce Don Juan de l'espèce, qui veut tromper le peuple pour son bien - et même Moïse pour le sien. Son argument est double : d'une part, l'Idée, même galvaudée, finira bien par se retrouver dans sa pureté, donc, pas de panique (c'est là son côté "vulgarisateur optimiste", sinon "quiétiste" : l'Idée finit toujours par briller même dans les pires ténèbres). D'autre part, et ici il est redoutable, le Buisson ardent qui a tant impressionné Moïse n'est autre qu'une image - une image suprême mais une image quand même. De même les Tables. Elles sont une image, une représentation de l'Idée, les Tables. Bref, à moins d'être aveugle et extra-lucide (Homère, quoi ?), il faut que la vérité passe par la vue pour qu'elle soit un minimum appréhendable. "Vue et vérité" - voilà le dilemme majeur du monothéisme judéo-christiano-musulman. Beaucoup plus que le "être ou ne pas être ?", c'est le "voir ou ne pas voir ?" qui nous obsède.

    On comprend pourquoi Schoenberg n'acheva pas Moïse et Aaron. Il fallait que les deux l'emportent chacun dans leur registre. Le troisième acte ne devait être que parlé, c'est-à-dire privé des sortilèges musicaux "aaroniens" et ne laissant que le "dire" pur de Moïse triomphal - Aaron mourrant d'ailleurs au final. Le truc, c'est qu'on ne représenta jamais (ou peut-être une fois ou ou deux) ce troisième acte sur une scène d'opéra, laissant donc la musique triompher jusqu'au bout - et Moïse se plaindre en un accent final déchirant : "Oh verbe, verbe qui me manque !" avant de "s'effondrer à terre, désespéré." Autrement dit, si l'on prend l'oeuvre intégralement, c'est Moïse qui l'emporte et c'est Aaron qui meurt de lui-même (un peu comme Kundry à la fin de Parsifal) sauf que l'on ne prend jamais l'oeuvre intégralement, on ne la représente jamais intégralement ! Et c'est Moïse qui s'effondre, et c'est Aaron qui reste le seul guide du peuple. L'inachèvement de l'opéra est en fait son aboutissement logique et moral. Le triomphe de Moïse ne peut être montré car il est précisément immontrable - comme le Dieu qu'il annonce. Mais c'est par ce blanc, ce manque, cette fin escamotée, cette absence que nous prenons conscience de celui-ci. Différer le Dieu pour mieux l'appréhender. Et pénétrer la pensée juive non par l'image mais par le son. Tu ne feras pas une image de ton Dieu... Mais tu pourras en faire une portée, une série, une musique. Malin, le Iavhé.

    Et maintenant que mes devoirs de vacances sont faits et bien faits (les vôtres, c'est de les lire), piscine !


     

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    Critique de la raison pratique

     

     

    DEBAT SUR THE DARK KNIGTH RISES

    Pierre Cormary La révolution, c'est le mal absolu. L'ordre, c'est le bien éternel. Le vrai peuple est du côté de la vraie loi et contre l'anarchie. Les supers héros sont de droite et les supers méchants d'extrême gauche. Film maladroit, parfois lourd, mais tellement puissant, tellement épique façon Gangs of New York, vraiment effrayant par moments, qu' on en oublie ses faiblesses (et sa laideur visuelle). Conclusion cohérente et dépressive de la plus exaltante trilogie de ces dernières années.

    Timothée Gérardin Mais je ne suis pas d'accord sur l'opposition ordre/révolution. Bane n'est pas comme le joker cette force anarchique qui forçait Batman à jouer le Big Brother de service. Au contraire Bane voudrait imposer l'ordre de la terreur, et Batman peut re-jouer son (bon) rôle de Batman begins : il y a une vraie dialectique. Bane est à la tyrannie ce que le Joker était à l'anarchie (il y a une sorte de suite logique entre les deux) A cet égard, ce Batman est peut-être moins fasciste, plus chrétien que le précédent (il y a une notion de foi, et même de recherche de la sainteté). J'ai pensé à Gangs of NY aussi.

    Pierre Cormary -  Il y a quand même le tribunal révolutionnaire et les exécutions sommaires. A cela s'oppose l' ordre traditionnel policier et " républicain". Mais en effet le Joker était la figure anarchiste par excellence avec son côté drolatique - alors que Bane est sinistre. Chrétien Batman ? Plutôt bouddhiste (comme dans Begins). Mais le vrai fascisme, dans le film, c' est l' écologie. L' écologie - idéal d' un monde sans humanité. Sauvons la nature, punissons les hommes. Cela dit, je trouve Marion peu concernée. En revanche, Bale assure et Caine sait bien pleurer.

    A propos de l’article de Causeur :Enfin quelqu'un qui a compris ! (même si le potentiel érotique de Catwoman, pourtant très bien incarnée, reste d'une timidité certaine - Nolan, encore plus que Fincher, s'intéressant presqu'exclusivement aux rapports D'd'hommes : pères/fils, frères ennemis, maîtres/disciples, etc.) D' ailleurs, quel metteur en scène est sexué à Hollywood?

    Slothorp - Ce n'est pas une question de comprehension mais de croyance. Tout le monde comprend à peu près ce que fait Nolan, mais tout le monde n'y croit pas, parce qu'il ecrit et filme au gros mortier. Thimothée a la foi, aussi défend-il bien son culte.

    Pierre Cormary - Le gros mortier, dans ce genre de film, a du bon - et c'est le propre de la culture pop de faire passer du sens dans le lourdingue. Le problème est de voir si ça marche. A mon avis, oui, ça marche comme du Disney, du Dumas, de l'Eugène Sue, du Gaston Leroux, du Feuillade. Il y a quelque temps avait été diffusé sur grand écran dans la nef d'Orsay des épisodes de Fantomas de Feuillade. J'en avais vu un et avais été frappé par la lourdeur et la facilité coupable de la mise en scène, hors technique primitive, et en même temps par l'incroyable force du spectacle, ses astuces feuilletonnesques, ses rebondissements improbables (Fantomas "meurt" dans une explosion mais le carton final nous apprend qu'il en a réchappé sans même se donner la peine de filmer la scène !) Alors je suis d'accord que le film va dans tous les sens, qu'il y a évidemment trop d'action parfois mal foutue (où sont les Indiana Jones et les Jason Bourne d'antan ?), et que bien souvent Nolan ne se limite qu' à proposer des situations ou des caractères sans les exploiter - mais justement ce sont les spectateurs qui vont les exploiter. Du moment que l'armature est solide, tout continue dans l'imaginaire de chacun. A chacun son Monte-Cristo, son Aramis, son Olrik, sa Catwoman, fétichiste ou non. Celle-ci étant d'ailleurs ici plus proche d'Arsène Lupin, pas névrosée pour un sou quoique certainement lesbienne, que de la vengeuse SM plutôt braque, jouée par Michelle Pfeifer dans le Burton (lui bcp plus érotique car gothique, alors que Nolan serait plutôt "juridicopolitique".) A la tienne.

    Tout le côté existentialo-lacrymal (Michael Caine) est tout de même fort réussie ainsi que la synthèse des deux premiers et qui a pu être le vrai enjeu narratif de Nolan. Faire trois films en un. C'est cette cohérence dans le mythe qui fait que le film s'inscrit profondément dans les esprits. Non vraiment, très forte structure (comme dans Inception) et très belle substance (au contraire d'Inception). Comme tout cela est tellement plus intéressant qu'Avatar, Terminator et Star wars.... Pendant trente ans j'ai attendu des univers pop qui me conviennent et presue tout me faisait chier : SF, BD, manga, Tolkien, alors je lisais Thomas Mann et Dostoïevski. Et c'est sur le tard que j'ai trouvé des produits qui me parlaient enfin : Harry Potter, Matrix (les trois), et ce Batman de Nolan. En fait je suis une sorte de Benjamin Button. Mes émois sexuels les plus forts remontent à mes six ans et à soixante ans je serai un fan de Babar.

     

    AOUT

     

    ---------------------DEBAT SUR LES PUSSY RIOTS AVEC SLOTHORP ET QUELQUES AUTRES---------------------

     

     

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    Front National & Front de Gauche

     

    Pierre Cormary - Le social est un simulacre. L'économique un prétexte. Le politique un moyen. Seule compte la beauté, c'est-à-dire la guerre. "Car, enfin - et contrairement à ce qu'affirment nos économistes - les peuples qui s'affrontent pour les débouchés, les matières premières, les terres fertiles et leurs trésors, se battent tout d'abord et toujours pour Hélène. Homère n'a pas menti." (Rachel Bespaloff - De l'Iliade).
    Et c'est de l'Iliade dont il sera question ces vingt-quatre statuts prochains (qui nous tiendront, je pense, un mois ou deux). Je vous parlerai de mes dieux préférés (Athéna, Héra, Apollon et par dessus tout, Thétis), de mes dieux détestés (Arès, Aphrodite). Je vous dirai ce que je pense du plus grand connard de tous les temps : Achille. Je délirerai dans l'Iliade et vous participerez à mon délire. Au seuil de ce feu de joie de geek, je ne peux que remercier Pascal Zamor pour m'avoir offert il y a des années (au début de notre amitié si mes souvenirs sont bons et ils le sont) le petit livre extraordinaire cité plus haut et que je n'ai découvert que cette année sur les plages de Nice. C'est donc lui, Zamor, le responsable du cirque à venir et celui auquel il faudra s'en prendre - car en ce qui me concerne, quoi que je fasse, je suis toujours innocent. C'est là ma malédiction filiale. La faute aux dieux.
    Et comme Rachel Bespaloff, je commencerai par Hector DEBUT DE MON COMMENTAIRE DE l' "ILIADE" QUI NOUS OCCUPERA JUSQU'A LA FIN DE L'ANNEE A RAISON D'UN POST PAR CHANT.

     

    UN REVE DE PASCAL LABEUCHE

    Pascal Labeuche  a fait cette nuit un rêve pour le moins déconcertant - et véridique - dont il doit vous parler. J'avais rendez-vous avec Pierre Cormary au Bibent, célèbre brasserie toulousaine sise place du Capitole, pour déjeuner. J'arrive sur les lieux et le vois attablé avec Pascal Zamor. Ravi à l'idée de ouvoir partager ce repas avec deux copinous au lieu d'un, je m'approche tout sourire quand je vois que Murielle Joudet est là, aussi, mais, alors que les deux hommes sont détendus et bonhommes, la demoiselle se ronge les ongles, en retrait, et toute sa gestuelle montre qu'elle est très mal à l'aise, agressive, impatiente de je ne sais quoi. Je suis devant leur table, me présente et là Zamor et Cormary se regardent en disant : "Mais on connait pas de Pascal Labeuche nous." Je m'asseois quand même et le regard que Murielle me lance me transit d'effroi : un regard de possédée, fixe et transparent à la fois, comme pour m'avertir d'un immense danger.Je me suis réveillé tétanisé.

    Murielle Joudet - Par contre je ne me ronge pas les ongles et d'ailleurs en ce moment ils sont très longs

    Emmett de la G. - par contre le regard de possédée, fixe et transparent c'est bon

    Valérie L. - Quel cauchemar !

     Pierre Cormary - Bonjour monsieur,
    je viens d'être visiblement cité sur votre mur il y a 55 minutes. Je tombe sur ce texte pour le moins inconvenant. Aussi vous demanderais-je instamment de retirer de ce post mon nom et toute référence à moi en vertu de l'article Z du code pénal norvégien qui punit d'une amende de 60000 euros et de trois ans de prison avec Anders Behring Breivik toute personne contrevenant à l'identité privée d'une autre même via un rêve. Pratiquant une analyse depuis quelque temps, je peux en revanche vous aider à trouver la signification évidente de celui-ci : tel un amateur de Comix, vous vous êtes inventé des supers héros imaginaires, Cormary et Zamor, que vous pourriez fréquenter. Mais derrière l'envie viriloïde de leur ressembler se cache une envie plus primitive du beau sexe. Hélas, l'acte amoureux vous remplit d'effroi et ce qui devait vous faire plaisir se transforme en menace. La menace, sans doute, d'une homosexualité latente qui vous rend la femme effrayante et les deux hommes "des tendus et bon hommes". Tout cela serait sans conséquence si Murielle n'était mon épouse et Zamor notre fils. Aussi admettrez-vous ma plainte.
    Pierre Joumor, créateur de jeux vidéos interdits aux moins de cinquante six ans.

    Pascal Labeuche - Excellent, Pierre, excellent. Une plainte de cette teneur, non seulement je l'accepte, mais j'en demande d'autres !

    Pierre Cormary - (Le comble, et je jure que c'est vrai, est que j'ai moi-même rêvé de Murielle cette nuit et qu'on était à la fête foraine des Tuileries et ça s'arrête là.)

                                        Pascal Labeuche - Cette jeune femme est maléfique.

    Raphaël Juldé - Pascal, la prochaine fois que je n'apparais pas dans un de vos rêves, je vous vire de mes amis Facebook.
    Pierre, le comble, dans ton rêve, c'est qu'il s'arrête là...

    Pierre Cormary - Tout s'arrête avant d'avoir commencé - c'est mon destin et je dois l'aimer.

    Pierre Cormary - Alors, bonne nuit, Pascal, hein ???

    Murielle Joudet

    Moi aussi j'ai rêvé de moi.

    Bande de coquinous.

    On ira aux Tuileries, promis Pierre.

     

     

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    L'être et l'étant

     SEPTEMBRE
    Pierre Cormary cite des extraits de l'étourdissante interview de Murielle Joudet - cette fille a du génie :

    « Facebook, le problème c’est quoi ? C’est la fragmentation du temps, de l’effort, du plaisir, des ambitions : on se suffit de dix « likes », puis de dix autres « likes », puis d’une critique, puis d’une autre, et la vie avance et le romanqu’on pensait écrire ne s’écrit pas. On est sur Facebook comme dans une soirée perpétuelle. Voilà, c’est un peu triste, j’essaye de faire attention. La vie ce n’est pas une fête, même à 21 ans, la vie c’est une chambre vide dans laquelle on reste assis. »

    « Une fois adulte on n’apprend plus, on compose avec ses erreurs. »

    « …les femmes manquent de mégalomanie. Cavell dirait qu’il faut trouver sa voix, c’est-à-dire savoir qu’on peut parler, qu’on est légitime. (....) Cette affaire, c’est un problème des femmes envers elle-mêmes, les hommes ne doivent pas s’en mêler, parce que j’ai l’impression qu’ils cherchent surtout à se réconcilier avec le féminin, à le manger tout cru »

    « Le problème des femmes, c'est de s’ ériger en tant que sujet. Je pense vraiment qu'on en est toujours là, donc déjà arrêter avec le pluriel, on devient sujet un par un. Ok pour dire que quelque chose me relie aux autres femmes, mais au fond, c'est chacun pour sa gueule (...) Donc s'ériger en tant que sujet là où des termes comme l'hystérie et l'émotivité nous sont dévolus et que certaines réalisatrices et réalisateurs intériorisent (je pense à Djinn Carrénard et à Letourneur), comme si revendiquer le fait d'être femme, c'était revendiquer un truc girly, l'extrême inverse de ce que serait la virilité, un féminisme cupcake. Non, ce qui compte, c'est de revendiquer une neutralité dans les termes du féminin, une rationalité féminine. (....) En ce sens, mon rêve serait de voir un jour la scène de Ma nuit chez Maud sur le pari pascalien jouée par deux femmes, parce que la rationalité du discours est toujours encore dévolue aux hommes (…) Donc revendiquer une neutralité, parler non pas fort mais parler juste, comme disait Bourdieu. Et c’est souvent à ce moment-là que les hommes nous disent : "en fait t’es un mec" ».

    Le reste est là : http://ceciditaubasmot.blogspot.fr/2012/09/parole-dalliee-murielle-joudet-lhorizon.html


     

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    Murielle Joudet et moi chez Barak


    Pierre Cormary - Ne pas être islamophobe, ne pas être islamophobe, ne pas être islamophobe, ne pas être islamophobe, ne pas être islamophobe. Et ne pas acheter Charlie-Hebdo (parce que ça fait partie du spectacle et tout...) Et prendre mes distances avec Millet et tous les salauds consanguins qui ne comprennent rien. Et comprendre que tous ces problèmes ethnico-religieux, c'est avant tout du social, du social, du social, du social, du social, du social, du social, du social, du social, du social, du social, du social, du social...[A propos du (mauvais) film antimusulman qui panique tout le monde]


    ------------- IMMENSE DEBAT SUR « L’AFFAIRE RICHARD MILLET » AVEC IVAN JAFFRIN,  GUILLAUME, JEAN-YVES, LIONEL LUMBROSO et autres -----------

     

     

    OCTOBRE ROUMAIN

     

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    Vlad Dracula, empaleur d'islamistes


     

    ------------DEBAT SUR CIORAN CHEZ PASCAL ZAMOR AVEC PASCAL LABEUCHE, et les toujours indispensables Boyer, Soglo, Orignac, et Daniele D. en guest star. ------------

     

    Pierre Cormary Eh bien !
    Ca me rappelle ce mot de Cioran, l'un des deux plus drôles de la littérature française (l'autre est de Pascal) : "j'apprends que Pierre Loti a traduit Le Roi Lear. Eh bien !:"
    Mais pour recentrer ce débat de citadin stressé :

    1/ Cioran est peut-être l'auteur le plus poseur et le plus superficiel du monde mais c'est comme par hasard l'auteur dans lequel ceux qui l'aiment s'investissent le plus. Tout cioranien qui se respecte est en effet un intégriste de Cioran et dit à chaque fois qu'il en parle qu'il fut pour lui une rencontre littéraire et existentiel capital. Je me demande quel penseur contemporain peut se vanter d'avoir fait le même effet. Personnellement, je peux avoir plus d'admiration pour des gens comme Chesterton et Simone Weil qui me semblent le premier plus profond et la seconde plus transcendante, mais je ne saurais les aimer comme j'aime Cioran. Ce type est mon pote à vie. Comme Lautréamont, c'est une lecture d'adolescence et c'est la seule qui compte - et quelqu'un qui découvre Cioran après trente ans ne le comprendra jamais et se contentera alors d'être "ironique" avec lui. En fait, avec Emil, il n'y a pas de demi mesure : où on l'adore et on clame partout qu'il nous a sauvé la vie, où on le considère comme plat, superficiel, peu sérieux, et même lâche, fuyant, ex-fasciste, un petit salopard des Balkans qui s'est réfugié dans l'exercice de style français. Les anti-cioran ont alors beau jeu de piquer la sensibilité du cioranien (qui est toujours à vif) en les traitant, eux et leur idole, de bourgeois névrosés, d'adolescents attardés, de fumistes distingués. Je crois en fait que les anti-cioran sont tout simplement jaloux des cioraniens, jaloux de la proximité incroyable que ces derniers ont avec Emil, jaloux de l'intimité que seul ce rebut des Balkans  a pu créer entre ses livres et ses lecteurs. "De l'inconvénient d'être né" est pour moi l'un des plus beaux titres du monde (et paradoxalement un ouvrage que je trouve aujourd'hui bcp moins fort que Syllogismes, Aveux, De la France, Des larmes et des saints, etc...). Bref, aimer Cioran, c'est aimer ce qui n'est pas encore mort en soi.

    2/ A condition d'admettre le paradoxe que ce n'est que le mal qui soigne le mal. Quand je déprime, je veux une oeuvre encore plus dépressive que moi afin que celle-ci me console et me purge de la mienne. Et c'est là qu'il y a une réelle fracture sensible entre les êtres, par exemple ici, avec Daniele D. pour qui visiblement le désespoir symbolique n'est pas du tout un baume contre le désespoir réel. Pour vous, Daniele, visiblement, rien de tel qu'un Allegro quand vous pleurez, alors que pour moi, rien de pire. Je crois qu'il y a dans ce paradoxe quelque chose de spécifiquement masculin (un masculin qui peut être autant chez l'homme que chez la femme), car en effet l'humour noir, Franquin, Cioran, Schopenhauer, la Famille Adams et les autres ont toujours été considérés par leurs fans comme régénérants, roboratifs, plein de vitamine alors qu'ils passeront toujours comme ultra-toxiques au sens des autres. Et il me semble que le féminin ne comprend pas réellement ce paradoxe, sinon cet humour (ce qui ne veut pas dire que les femmes n'ont pas d'humour - en fait, les femmes masculines ont de l'humour et les hommes féminins n'en ont pas....)

    3/ Personne ne l'a dit jusqu'à présent parce que ça tombe sans doute sous le sens, mais Cioran est un styliste, un intimiste, mais aussi et bien sûr un grand comique. Nous aimons Cioran parce qu'il nous fait rire et peut-être ceux qui ne l'aiment pas n'aiment pas ce genre de rire. Ne comprennent pas comment on peut rire du désespoir et du tragique. Et donc à ce moment-là ne vont pas croire à ce désespoir. Vont dire que c'est un faux désespoir, un désespoir peu sérieux puisqu'il suffit d'une blague pour passer outre. C'est eux alors qui se sentent incompris dans leur blessure. Cioran ne les console pas, eux, ah non ! Et là, nous sommes alors dans la différence infranchissable entre les uns et les autres : ce qui fait du bien aux uns n'en fait pas aux autres. Je crois que l'une des raisons qui font qu'entre proches on n'arrive plus à se comprendre c'est lorsque l'on s'aperçoit que l'on n'a pas le même type de défense. On a la même blessure mais on n'a pas besoin du même baume. Forcément, ça coince. Moi, chère Daniele, Cioran, ça me donne envie de vivre ! Ce sont les essais à la Servan-Schreiber genre "soyez heureux en dix leçons", "un bonheur à croquer chaque jour", "prendre la vie du bon côté" qui me donneraient envie de me flinguer sévère.

    4/ Valéry est vraiment un enfoiré, je trouve, dans son analyse de Pascal - parce que tout de même Pascal est à la fois un corps torturé et un un esprit sérieux. Pascal a souffert dans son corps et dans son âme. Pascal a vraiment pleuré de joie lors de sa conversion. Alors oui, il a bcp d'humour, c'est un génie de la langue et de la pensée (le contraire de Valéry), mais il ne plaisante pas avec Dieu. Il ne plaisante avec rien d'ailleurs - même pas avec les Jésuites. Il plaisante des Jésuites, nuance. Les Pensées sont un des rares textes littéraires qui touchent au sacré, qui ne sont justement pas que de la "littérature" - comme Cioran ou La Rochefoucauld.

    5/ Alors bien entendu, on pourra toujours faire le procès de la littérature. La méfiance immémoriale envers les arts. Même George Steiner disait dans Errata, je crois, qu'il avait été élevé dans cette exigence juive que l'homme accompli ne peut être un artiste, même le plus grand, parce que l'art n'est rien par rapport à la science et la science n'est rien par rapport à la morale. Mais alors si même Pascal est un plaisantin, Valéry, c'est Cauet.

    6/ Un catholique peut-il écrire un roman, Pierre Boyer ? Dans Ma vie parmi les ombres, Richard Millet reprend cette définition classique, d'ailleurs chestertonienne, que le roman est l'invention chrétienne par excellence, parce que le roman, c'est la langue, le récit, le témoignage, l'Evangile, etc, etc, et que c'est encore plus vrai pour les catholiques ["le Rome en"]

    7/ Je ne sais si la comparaison entre Cioran et Mallarmé (mon poète préfré, comme par hasard !) peut tenir parce qu'on est là sur deux modes et même deux entités différentes. Mallarmé a, me semble-t-il, quelque chose de sacré que n'a pas Cioran. C'est une expérience des limites, Mallarmé, et peut-être pour lui une épreuve cérébrale et physique qu'aucun poète n'a faite (bien plus que Rimbaud à mon avis). Pour le dire vite, exprimer le rien, ce n'est pas rien. Et il y a toujours derrière la stérilité une tentative accouchement sublime. Dans le si blanc cheveu qui traîne, avarement aura noyé le flanc enfant d'une sirène.

    Daniele D. - Je suis d'accord sur tout. Et je suis une "vieille" lectrice à vie de Cioran et de Schopenhauer . Il faut savoir que je vais systématiquement voir les films les plus flippants du monde comme "Phenomènes" de Night Shyamalan car ils sont les seuls à pouvoir me remonter le moral. Mais j'avais envie d'apporter un peu de polémique dans ces échanges, car les intégristes de tous poils, dénués d'humour qu'ils soient fans de Cioran, de Nietzsche de Proust ou de Claude François m'exaspèrent toujours et me foutent le cafard.

    Et par ailleurs j'aime tellement Mallarmé, le mal armé...

    Pierre Cormary - Mais Daniele, il faut se démondaniser et ne pas avoir peur d'aimer quelqu'un même si tout le monde l'aime et détester quelqu'un même si tout le monde le déteste. Ceux qui prennent le contrepied des choses sont souvent beaucoup plus normatifs que ceux qui se retrouvent en meute. Il faut se laisser à ses goûts et à ses dégoûts. A chacun sa Joconde et sa contre-Joconde. Moi, j'adore Mozart, Kubrick, Houellebecq et Nothomb (sans compter Harry Potter, Mallarmé, les Beatles et Tchékhov) et je me fous des cons qui les aiment comme moi et des supers cons qui ne les aiment pas, pas comme moi.


     

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    La Bhagavadgītā


    Pierre Cormary - « Pieeeeerre !! Arrêêêêtez un peuu aveeec Ciorrran…. C’est du grand guignoool, Ciorrraaan…. Lisez Jean, plutôt. Jean Parvulescoooo. C’est une bonne lecture qui vous plairaaa beaucouuup, j'en suis sûûûûre et je ne me trompe jamaiiiiis ! »


    15 octobre 2012

    Pierre Cormary - Comment on rencontre un mythe. Un jour, je raconterai...

    Guillaume Orignac - Sim ?

    Guilaine Depis - Petit Chou ?

    Faustin Soglo - La caverne ?!!

    Pascal Zamor - Richard Millet ?

    Elise Nhouyvanisvong - Sarkozy ?

    Raphaël Juldé - Raphaël Juldé ?

    Nosferatu - Moi ?

    Richard de Seze - Tu as rencontré un genou ?

    Pierre Cormary - C'est clair.


    Pierre Cormary -  « Le bonheur consiste à avoir un verre de bière à l’instant même où on a envie de bière ! » Fugue roumaine vers le point C. (p 116)

    Pierre Cormary - « Il y a, en nous tous, cette attente du moment où va être découvert notre trésor d’âme et de corps. Mais pendant qu’on attend, d’autres tirent vers eux le veston du prince charmant. La chaussure de Cendrillon trouve pied même si elle s’ajuste mal ! Oh, quel bonheur quand la chaussure refuse le pied de l’imposteur ! Même fabriquée en élastique moderne et même si l’essayeur tire, ahane, transpire, pousse, la minute de la vérité arrive, parfois ! Mais il ne faut pas trop rêver ! Sur la lune il y aura toujours un arriviste ! » (p 134)

     Pierre Cormary - « Pour parfaire son bonheur il n’aurait besoin que d’une belle femme transparente, dont on aurait à peine entendu la respiration et dont le sourire se serait fondu dans l’air de la chambre. Une luminosité serait venue d’elle, présence charnelle à la saveur irradiante ; elle aurait peut-être atténué le plaisir de la solitude, telle une éclipse qui mordille le soleil. Mais, pour le moment, il n’y avait pas de femme qui pouvait s’accorder avec la voix de la chanteuse. Toute féminité était trop réelle et engendrait des exigences. Il soupira : aucune femme qui soit brise dans la brise, feuille dans l’arbre, onde dans l’eau. » (p 139)

    Pierre Cormary - « Ehhh donc, tout ça s'est faiiit parce que je me suis retrouvée sur le mêêêêême quaiiii de métroo que Rohmer, tu compreeends ? Et moiii à l'époque, je n'aimais pas beaucouuup les films de Rohmer, je me disaiiis que c'était des films pour débiiiiiles, et je préférais laaargement plus Godaaard, j'aurais voulu tourner avec Gooodard, mais voilà c'était Eriiic qui prenait le métro là, ehhh c'est comme çaaa ! - Entre nous, Aurora, je crois que nous sommes beaucoup à préférer que vous ayez pris le métro avec Rohmer plutôt qu'avec Godard ce jour-là.... - Ehhhh peut-êêêêtre !!!»

    Raphaël Juldé - Imagine un peu si elle avait pris le métro avec Claude Zidi...

    Pierre Cormary - Epilogue (et donc aussi prologue puisque la bilocation fait partie de ses dons de centaure et que la reprise, c'est-à-dire la fidélité spirituelle, constitue le principal bonheur de ma nature) d'une semaine en trois temps qui aura peut-être changé le cours de ma vie ("peut-être" parce qu'il faut se garder de tout romantisme même dans la cristallisation), mais qui m'aura convaincu qu'entre son marc de café, nos anges trinitaires et ce Genou qui n'est d'ailleurs pas le sien, les serpents, comme elle les appelle en ses poèmes, ont circulé entre nous, me donnant, en plus de certains pleurs de joie, le droit glorieux d'appeler désormais mon icône ma camarade. (22 octobre 2012)

    Richard de Seze - j'aime de confiance car cela reste sibyllin quelque peu, ce post.

    Raphaël Juldé -  Pierre se met au roumain.


    Pierre Cormary - C'est marrant : quand j'apprends les condamnations ultra-sévères de Jérôme Kerviel ou de Lance Armstrong, j'ai immédiatement un petit coup de coeur pour eux. En revanche, le voleur d'une mobylette que j'ai n'ai pas et qui n'a eu que trois mois de sursis me donne envie de le faire battre à mort dans un parking. Je dois être de droite.


     

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    Les degrés du savoir

     

    -------------- DEBAT SUR LE MARIAGE GAY I--------------------------------------

     

    Pierre Cormary - Eh bien je jette l'éponge. Qu'ils se marient, aient des enfants et comprennent leur douleur - la vie étant de toutes façons une aberration en soi.

    Je dois dire que la manifestation anti-mariage gay à La Défense de l'autre jour était composée de gens tellement anormaux, débiles mentaux, à enfermer d'urgence, que je me suis dit que non, entre deux aberrations, il fallait choisir la moindre - et que comme, lorsque je regarde The kid de Chaplin, je ne me voyais pas vraiment dans le rôle des dames patronnesses qui le lui arrachent, mieux valait finalement laisser faire, le laisser faire étant aussi et dans certains cas une marque de sagesse. Du désordre peut naître un certain ordre. Et le Christ est moins venu pour organiser la vie que pour sauver l'individu.

    Et c'est vrai que la photo des deux filles (d'ailleurs hétéro) s'embrassant en souriant devant la horde des mégères est irrésistible. C'est comme avec Chaplin : on ne peut pas ne pas être de leur côté. Alors en effet, tout cela est le triomphe de l'imagerie libérale, et alors ?

    Ce qui fout peut-être la trouille aux familles traditionnelles, c'est d'avoir enfin la preuve que l'homosexualité, pas plus que l'hétérosexualité, n'est une question de transmission. Autrement dit, que l'individu, qu'il vienne d'une famille gay ou hétéro se révèle l'un ou l'autre sans "causalité psychique" - et avec même le "risque" que d'une famille gay se développent plein de petits hétéros comme d'une famille tradi catho naissent plein de petits homos. Ainsi l'autonomie sexuelle de l'individu apparaitra totale et l'ipséité existentielle aussi légitime que l'altérité - l'une d'ailleurs garante de l'autre.

    Pierre Cormary  - « Mon nom est Bud, Rose Bud. » [A propos de Skyfall]


     

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    Emmanuelle Riva, notre amour

     

    Pierre Cormary - La plus belle version de Philémon et Baucis jamais faite (et un film qui me réconcilie définitivement avec son auteur)

    Le magnifique sourire de Trintignant se retournant vers sa femme : "c'est quoi, mon image ?" Un plan icône (qui se voit dans la BA) à l'image de ce film dont le sujet semble, comme on l'a dit je ne sais plus où (mais pas dans Chronicart, bande de suspicieux post-modernes), avoir dépassé Haneke lui-même et le faire passer, peut-être grâce à ses comédiens (et Emmanuelle Riva est aussi sublime que Trintignant, performance ou pas) du rôle envié de chirurgien sans anesthésie à celui, plus doux, plus eschatologique, d'infirmier et peut-être même de pasteur spécialiste en extrême onction. J'y vois, pour ma part, un protestant qui a fait sa crise catholique, un père la morale qui a découvert la grâce peut-être malgré lui (mais les voix de Dieu etc), et un grand cinéaste qui a décidé de ne plus punir spectateurs et personnages, de ne plus montrer à tout bout de champ qu'il cache. Au contraire, qui ose la présence réelle. Car à la fin, pour moi, c'est clair, la femme vient chercher l'homme façon Béatrice. Seule la fille reste dans le purgatoire de l'existence. Au fond, même ces "monstres gentils" que sont les bourgeois ont droit au salut. Tout l'aspect marxo-social qui semble passionner tout le monde, et qui fait indéniablement partie du film, n'est là que pour être dépassé - tout comme l'aspect clinique (très fort et très juste, à mon sens - aucun spasme de douleur de trop façon Cris et chuchotements) n'est là que pour que s'exprime le lait de la tendresse humaine. Amour s'impose alors comme l'un des plus grands films sur la vieillesse, l'agonie et le Passage - en plus d'être, sans aucun second degré ni ironie puritaine, un immense film d'amour. [A propos d'Amour de Michael Haneke]


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    Léviathan


    MARIAGE GAY II
    Pierre Cormary - Texte très intéressant piqué chez Coralie Delaume et qui dit en gros que le mariage gay n'est qu'une extension du mariage civil - et confirme l'intuition que nous sommes quelques uns à partager que le mariage gay va laïciser au maximum le mariage civil en même temps que par contraste il sacralisera encore plus le mariage religieux. L'ordre républicain ira jusqu'au bout de sa logique. L'ordre symbolique sera préservé par les seules églises - et tout le monde sera content. Le mariage gay comme aboutissement de la séparation de l'église et de l'état - CQFD. http://www.mezetulle.net/article-le-mariage-homo-revelateur-du-mariage-civil-112162494.html

    Alors évidemment,  ce qui, je crois, nous fait tous chier dans le mariage gay, nous les tenants de l'ordre symbolique, en dehors même de notre homopobie mise à mal, c'est l'idée que l'homme n'a plus d'essence propre, et surtout pas d'essence fondée sur la distinction sociale, que l'existence précède l'essence comme disait l'autre, que toute origine n'est qu'une situation hasardeuse et artificielle, qu'il n'y a plus aucune origine des choses, aucune essence des êtres, mais que des situations et du devenir. Bref, que l'être se déploie librement sur fond de néant - et que c'est là sa chance.

    Et cette désessentialisation de l'être humain qui abolit la distinction sexuelle en apporte paradoxalement une autre, celle d'une distinction entre la vie et l'humanité. Tout l'argumentaire d'ailleurs cohérent des opposants au mariage gay est de dire que l'identité de la personne dépend exclusivement de la condition humaine sexuelle qui est une condition hétéro. La vie est hétéro - et cela personne ne peut nier. Seulement voilà, l'être humain n'est pas seulement fruit de la vie (ou de la nature), il est aussi et surtout fruit de la volonté. Et la volonté est totalement amorale, ni hétéro ni homo. Il y a donc bien une distinction partielle, mais de première importance à faire, entre vie et humanité. S'il faut toujours du sperme et des ovules pour faire physiquement un être humain, rien ne dit qu'on ait besoin d'un homme ou d'une femme pour faire spirituellement ce même être humain. La croyance que l'identité sexuelle est dépendante des conditions sexuelles a volé en éclat. La croyance que l'humanité ne dépend que de la vie n'est plus - et c'est cela, cette nouvelle pilule qui est difficile à avaler. A la distinction sexuelle s'est substituée une distinction d'un genre nouveau qui foudroie l'ancien paradigme, affirmant sans complexe que ce n'est pas parce que l'on a besoin d'un homme et d'une femme pour faire un enfant que l'on a besoin d'un homme et d'une femme pour le construire.
    (Et il ne s'agira pas du tout de "mentir" aux enfants - comment cela serait possible techniquement d'abord ? - mais de leur dire qu'ils ont été choisis, donc encore plus spirituellement "voulus" par leurs parents homos. Que l'enfant ait alors ensuite envie de connaître ses parents biologiques, parce que l'origine, sexuelle qui plus est, est l'affaire de la curiosité par excellence (la curiosité est d'essence sexuelle), certainement, mais dans ce cas-là pas plus les enfants issus d'une famille d'homo que ceux issus d'une famille hétéro.) Là dessus, je vous souhaite une bonne journée, les preux !

    (Bon, sinon, pour me rassurer un peu, je suis toujours pour la corrida, contre le végétarisme, pour la messe en latin et contre la théorie du genre - parce que justement elle n'est qu'une théorie !)


    NOVEMBRE ANGEVIN


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    Cham sur Wikipédia

     

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    Notre première fée verte à Guillaume et à moi dans un manoir bonapartiste (Angers)



    Pierre Cormary - Du moment que ce n'est pas Pasqua, aucun intérêt....[A propos des primaires de l’UMP et de la querelle Copé Fillon]

    Pierre Cormary - Je n'en avais lu ni vu aucun mais ce n'est pas si mal, le dernier épisode de cette histoire de vampires mormons. Ca joue à fond la carte du fantasme aristocratique (comme les sorciers, les vampires sont des êtres surhumains qui vivent à part - rien à voir avec ce pauvre autiste agoraphobe de Nosferatu qui craignait à peu près tout : la lumière, l'ail, les crucifix, les pieux) autant que celle du Tendre, et ça défend la famille traditionnelle avec une rage militante que ne renieraient pas nos nouveaux gay. Les femmes sont bien sûr plus costaudes que les hommes, ces derniers toujours un peu niaiseux - ah Robert, ce qu'il est beau quand il souffre ! A part ça, le méchant a l'air d'être une super tarlouze mais parce qu'il faut quand même un peu de négatif dans cette histoire pour en faire une. Il y a aussi des blondes nazies et toujours avec la subtilité bons nazis / méchants nazis comme dans Harry Potter. Mais à la différence d'Harry Potter, tout le monde est content à la fin, et pour l'éternité encore. Parce que je ne voudrais pas vendre la mèche à ceux qui ne l'ont pas vu et voudraient avoir leur part d'émotion de midinette inavouable, mais il n'y a pas un seul mort dans cet épisode, pas une blessure, pas un deuil, rien, niet (et malgré la grande bataille gore dont tout le monde parle et qui est en effet le moment "fort" du film). Si l'on pleure, ce n'est que de joie, de réconciliation, de bonheur total et avec cet espoir bizarre que l'on ne va jamais mourir. Les vampires ont vaincu la mort et l'immortalité est devenue une panacée. Et comme les méchants ont vu leur avenir de méchants, ils ont renoncé à être méchants. C'est comme si dans Harry Potter, Voldemor avait vu dès le début comment il allait finir et qu'il renonçait alors à tous ses projets - et de ce point de vue l'emportait réellement sur Harry en empêchant celui-ci de le combattre et de devenir un héros. Pas de méchant, pas de héros, pas d'action, pas d'intérêt. Et c'est peut-être cela le véritable intérêt de Twilight : la dramaturgie n'est qu'un simulacre, le suspense un leurre, l'histoire une non histoire complète et assumée comme telle. Il est vrai que comme dirait une autre vampire, et bien des Carpathes, celle-là : "quand les personnages ne couchent pas, il y a une histoire, quand ils couchent, il n'y a pas d'histoire." [A propos de Twilight]


    Pierre Cormary - Amusons-nous un instant - http://pierrecormary.hautetfort.com/archive/2012/11/23/l-empire-du-bien-a-trouve-son-nouveau-chantre-juan-asensio-v.html


    ----------ET LA GUERRE RECOMMENCA QUELQUES SEMAINES ENTRE NOUS, AVEC YGOR YANKA EN HAN SOLO PROVIDENTIEL------

     

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    Méchante bandante quand j'avais 12 ans


    Pierre Cormary Le premier héros de mon enfance n’est plus. Kristin Shepard (Marie Crosby) aura fini par l'avoir.

    Nous avons tous joué à Dallas. Parce Dallas, c'était la première série où l'on nous montrait ce qu'était véritablement une famille.

    Ce qui m'impressionnait le plus, c'était le générique avec l'écran coupé en trois, les buildings brillants, l'ombre de l'hélicoptère (comme dans Shining au début), la distribution des acteurs "avec par ordre alphabétique", et à la fin, le plan qui se figeait, en général sur un protagoniste apprenant une nouvelle catastrophe, non, c'était fabuleux.http://www.youtube.com/watch?feature=fvwp&v=82BMXxdypWQ&NR=1

    Pierre Cormary - Bon, supprimé une centaine d'amis inutiles ce soir, quelques profils disparus depuis longtemps, quasi inconnus qui ont plus de 3000 amis et dont certains avaient un nom qui m'était familier depuis des années mais avec qui je n'avais jamais rien échangé, témoins d'un autre siècle (Tabatha Cash !), hordes de sous David Abiker, affiliés à de mauvaises causes ou à de mauvaises personnes, librairies dans lesquelles je n'irais jamais et revues que je n'achèterais jamais, connaissances qui n'en sont plus pour raisons spatio-temporelles, sans doute quelques taupes asensiennes, et peut-être, dans le tas, quelques sacrifiés que je regrette déjà....

    Pierre Cormary - Pourquoi je suis toujours contre Médiapart, quel que soit l'accusé (de droite, de gauche, d'extrême ou du centre) ? Parce que j'ai l'impression que si je prenais un chocolat de trop pendant ma pause café, ou que si je pissais une seconde sur la lunette des chiottes, ou que si je disais d'un type que je n'aime pas : "en plus, il est basque", ou que si je retournais sur un site de cul le soir après y être allé le matin, ou que si je m'achetais en cachette de moi-même une tablette de Chocoletti, immédiatement, Edwy Plenel écrirait ou ferait écrire que je suis un négationniste, un criminel de guerre, un violeur de lesbiennes, ou un fan d'Elisabeth Lévy.


     

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    Conatus spinoziste


    Chez Pascal Zamor - Dix questions.

    1) Quel est le meilleur livre que vous ayez lu cette année ?
    2) Quel est le dernier grand livre que vous ayez lu ?
    3) Avez vous un genre littéraire préféré ?
    4) Lisez vous de la poésie ?
    5) Vous rappelez vous du premier livre qui vous a fait pleurer ?
    6) Vous devez conseiller un ouvrage au président de la République, quel serait-il ?
    7) Si vous pouviez rencontrer un auteur mort ou vivant, qui souhaiteriez- vous connaitre ?
    8) Avez vous déjà écrit à un auteur ? Si oui lequel ? A-t-il répondu ?
    9) Quelle personnage appartenant au monde de la littérature souhaiteriez- vous être ?
    10) Qu'avez vous prévu de lire prochainement ?

    Mes réponses :

    1) L'Iliade.
    2) L'oracle manuel de Baltasar Gracian
    3) Non.
    4) Oui, Mallarmé, Villon, Aurora Cornu en tête.
    5) Autant en emporte le vent, lu en dix jours, à 16 ans. La fin de La montagne magique m'a également ému aux larmes.
    6) La Vénus à la fourrure (mais il doit bien le connaître)
    7) Moi.
    8) Plusieurs : Houellebecq, Carrère, d'autres, et bien sûr Amélie ! Et je n'ose même pas reparler d'Aurora. Tous (toutes, surtout) ont répondu, m'exhortant à me sortir le doigt du cul et à venir un jour les rejoindre.
    9) Merlin l'enchanteur (même si je suis un indécrottable Oblomov.)
    10 ) Tolstoï (et Hobbes).

    Et chez Pascal Labeuche :

    Réponses alors moins "universelles", plus "actuelles" :

    1) Lauve le pur, de Richard Millet.
    2) Le studio de l'inutilité, de Simon Leys.
    3) L'essai façon Leys, Chesterton, Suarez.
    4) Toujours Mallarmé, Villon et Cornu.
    5) Des passages de Lauve le pur et de Ma vie parmi les ombres, toujours de Millet, m'ont beaucoup ému.
    6) Le dernier Bonald présenté par Jean-Yves Pranchère.
    7) Henri Beyle, et sans doute aussi Jean Parvulesco et Marin Preda que je découvre en ce moment.
    J'ai une correspondance nourrie avec Saint-Simon. Qu'est-ce qu'on apprend sur les gens avec lui !
    9) Charlus.
    10 )Tolstoï et Hobbes comme je le disais.

     

    Pierre Cormary - "Tu viens d'avoir 12 ans et tu en as marre de la vie. Tu te trouves moche, bête et nul, la preuve, on ne cesse de te casser la gueule à la récré, et la petite Elodie, elle se moque de toi tout le temps. A la maison, tu as envie de tuer ta maman, ton papa, ta petite soeur. Et ensuite te pendre avec la cravate de ton tonton, le monsieur qui vient te raconter une histoire à deux heures du matin tous les dimanches depuis six ans. Avec des exemples précis, raconte ces grands moments de solitude que tu n'oublieras pas de recadrer dans le sujet du cours : "quand dire, c'est faire". [A propos du sujet de dissertation donné à des élèves de quatrième sur le suicide]

     

    MARIAGE GAY III

    Pierre Cormary Pourquoi je suis, malgré tout et malgré moi, pour le "mariage pour tous" :

    - parce qu'on ne peut pas laisser deux cent mille familles homoparentales dans la nature (et que la nature n'est pas forcément respectable),
    - parce que les enfants n'ont en rien à foutre du moment qu'on les aime et qu'on les éduque,
    - parce que les mutations sociétales n'ont jamais tué personne,
    - parce que la vie est une complication in
    finie et que plus ça se complique, meilleur le monde est (au sens leibnizien, oui madame),
    - parce qu'il faut savoir prendre ses distances avec l'essentialisme d'où qu'il vienne, même si ce n'est pas simple et même si cette affreuse conne de Najat Vallaud-Belkacem nous donnerait furieusement envie d'y revenir, et à coups de knout encore, mais il faut savoir prendre sur soi, et Najat constitue l'épreuve que nous devons surmonter (je parle de nous, les fachos repentis),
    - parce que le mariage religieux sera par contraste re-sacralisé et réhabilité, ce qui rassurera les tenants de l'ordre symbolique - et parce que la messe sans latin nous emmerde,
    - parce que cela va développer la sympathie entre hétérosexuels traditionnels, européens et africains, gaulois et maghrébins, chrétiens et musulmans, catholiques et animistes, thomistes et avicennistes,
    - parce qu'il y aura les métissés religieux d'un côté et les consanguins progressistes de l'autre et que cela sera très amusant de les voir évoluer,
    - parce que les vrais gens se retrouveront autant que les faux gens,
    - parce que les tafioles et les gouines font partie de l'ordre divin et ont un rôle à jouer dans l'humanité, y compris celui de Bidochon.

    - J'aurais pu rajouter : parce que l'homosexualité et l'inceste n'ont strictement rien à voir et que l'on peut même considérer qu'il y aura moins d'inceste dans les familles homoparentales, parce que moins le goût du sang.

    - ET PARCE QUE C'EST PRECISEMENT PROTEGER LES ENFANTS DES COUPLES HOMOSEXUELS QUE DE PERMETTRE A LEURS PARENTS DE SE MARIER.


     DECEMBRE

     

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    Sexe et caractère, selon Otto Weininger



    Pierre Cormary - Faut-il boycotter, ou tout simplement faire bâtonner ce sous-minable de Philippe Torreton (et par la Veuve noire, tant que j'y suis) ?

    Pierre Cormary - Merci à Anne, Edith, Hölderlin, Benoît XVI, Sainte-Sophie, Amaterasu, merci au rat, à la fille toute nue aux doigts d'honneur, merci au Grand Précieux et à Tintin, merci à Notre Dame de Paris, aux rituels Dogon et à l'Aigle à trois têtes, merci à Terrence Malick et à son Lacrimosa, merci aux angevins, merci à Eric Rohmer, merci aussi à Amityville et aux Hodie Cras, merci à Lucy Russel, Fanny de Mareuil et Bulle Ogier, merci (quand même) à Savitri Devi Mukerji, merci à Alain Delon, Jean-Luc Godard (et Gérard Depardieu !), merci enfin à Jean Parvulesco, merci et encore plus à Aurora Cornu. Merci à vous qui me lisez et me likez. Bon Noël à tous et à très bientôt.


    Pierre Cormary

    Bon, avant que cela se périme, mes deux fois six de cette année :

    1 - Moonrise kingdom
    2 - Amour
    3 - The dark knight rises
    4 - 4h44
    5 - La folie Almayer
    6 - Avengers

    1 - Les jours comptés (d'Elio Petri)
    2 - Empire du soleil (de Steven Spielberg)
    3 - Mélodie du bonheur (de Robert Wise)
    4 - Elle et lui (de Leo McCarey)
    5 - Little Odessa (de James Gray)
    6 - BBC Shakespeare tome un.


    Et tant que j'y suis, mes douze auteurs de l'année : Emmanuel Carrère, TCHEKHOV, Richard Millet, MAITRE ECKHART, Simon Leys, HOMERE, Aurora Cornu, GRACIAN, Valérie Trierweiler, TCHOUANG TSEU, Jean Parvulesco, BEETHOVEN - qui disait à propos de la fabuleuse fugue qui clôt son neuvième quatuor, dit, comme la Troisième, "L'héroïque", cette phrase qui m'accompagnera en 2013 :

    "ne garde plus le secret de ta surdité, même dans ton art."


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    1970 - 2012 - ?

     

    Et maintenant, 2013.

    Bonne année à toutes et tous !


     

     

     

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